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08/05/2011

Faire face à l'europhobie de "gauche" et de droite !

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Qu’est-ce que l’europhobie ? Il s’agit au sens strict de la peur irrationnelle de l’Europe, de l’unité politique du continent européen, ou simplement des Européens en général. Le réflexe europhobe peut arriver à des personnalités publiques qui par la suite feront promotion de l’union politique. Ainsi François Mitterrand a-t’il été atteint par deux fois d’un tel réflexe, en 1954 lorsqu’il vota contre le traité de la Communauté Européenne de Défense et en 1989 lorsqu’il manifesta publiquement ses réticences à l’idée d’une réunification allemande, blessant profondément l’opinion de beaucoup d’allemands. Mitterrand avait connu la seconde guerre mondiale et malgré cette empoignade célèbre avec Helmut Kohl, la réconciliation n’était pas si facile. Dans un discours à Strasbourg, quelques années après, célébrant le courage des soldats, quel que soit leur uniforme, Mitterrand a démontré qu’il était tout autant capable de manifester une europhilie sincère.

Il existe une europhobie de « gauche » et une europhobie de droite, qu’on ne saurait confondre avec l’euroscepticisme, même si la frontière entre les deux est parfois fragile. Il est difficile de dire si Chevènement par exemple est europhobe, sachant qu’il s’efforce toujours malgré des a priori très défavorables d’élaborer une critique qui se veut constructive et optimiste. De la même façon, le diplomate Hubert Védrine est très réservé sur le processus unitaire européen, de même que le géopoliticien « de droite », Aymeric Chauprade, hostile à ce qu’il appelle les pan-ismes selon sa grille d’analyse. On ne saurait les qualifier selon moi d’europhobes.

L’europhobe de « gauche » ne se contente pas de dénoncer le libéralisme de l’Union Européenne, les menaces sur les acquis sociaux ou sur le service public, et a cessé de revendiquer une « Europe sociale ». Le Parti des Travailleurs réclame ainsi que la France quitte l’Union Européenne. En vérité, l’essentiel de l’europhobie de « gauche », et des banlieues, est avant tout un racisme anti-blancs, et par extension une hostilité à la culture européenne et à la spiritualité pagano-chrétienne. C’est le rejet de l’européen en tant qu’européen au profit d’une diversité mondialiste et d’une « citoyenneté » planétarisée. L’extrême-« gauche » rejette aussi l’Union Européenne pour sa potentialité anti-mondialiste, parce qu’elle pourrait échapper à ses maîtres et devenir l’embryon d’une Europe régénérée, resourcée en elle-même, et à nouveau européenne. Bien que les flux migratoires vers l’Union Européenne soient intenses, et que le refoulement migratoire demeure marginal, l’extrême-« gauche » dénonce une Europe de l’exclusion, une « forteresse Europe » (expression rappelant la Festung Europa de la propagande nationale-socialiste), alors que c’est une « Europe passoire ».

L’europhobe de droite, souverainiste ou nationaliste, dénonce dans l’Union Européenne une entité politique qui attaque la nation, une nation fétichisée et redéfinie au mépris des faits historiques. L’européisme y est dénoncé comme un mondialisme, même si les européistes en question définissent l’Europe sur des bases anthropologiques et civilisationnelles objectives, comme un complot contre la nation, comme un viol du peuple. L’europhobe de droite ne cherche pas à fonder son refus sur une démarche critique, à la différence de l’eurosceptique, même s’il peut utiliser les arguments de ce dernier pour alimenter sa phobie ou la communiquer.

En premier lieu, l’europhobe de droite, souvent primaire, assimile l’Union Européenne à différents régimes totalitaires ou non. Certains qualifient à l’instar du libéral atlantiste russe Vladimir Boukovski, qui n’hésite jamais à exprimer son hostilité à Poutine et Medvedev par ailleurs, et qui ne vit pas en Russie, l’Union Européenne de nouvelle Union Soviétique. Marine Le Pen évoque ainsi une « UERSS » totalitaire. On cherche en vain goulags ou asiles pour dissidents politiques. En même temps, elle dénonce le libéralisme économique qui règne à Bruxelles. Une URSS libérale et atlantiste, voilà bien un étrange objet. D’autres considèrent que l’Union Européenne est un quatrième Reich, à l’instar de Pierre Hillard, qui voit dans les projets d’Europe des régions la réminiscence d’un fédéralisme SS. Il est vrai que la IXème symphonie de Beethoven par Von Karajan a pu être joué au moins d’avril 1945 dans les rues de la capitale allemande et que l’expression « communauté économique européenne » a pu être employé par Funk (Europäische Wirtschaftgemeinschaft). Mais en vérité, la comparaison est tellement caricaturale qu’elle n’en est que plus pathétique. Pan-Europe n’était pas la NSDAP, l’Union Européenne ne persécute pas les juifs. Enfin, certains comparent l’Union Européenne aux USA. Mais il y a plus fort encore. Certains réussissent l’exploit d’associer les trois comparaisons en même temps. Voilà donc une Union Européenne communiste mais libérale, fasciste mais mondialiste, totalitaire mais qui permet aux mouvements nationalistes d’avoir des députés à Strasbourg. Etonnant, non ?

En revanche, le drapeau français est paré de toutes les vertus. Pour des souverainistes ou nationalistes comme Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, c’est assez logique. C’est plus surprenant chez une Ségolène Royal qui revendique ce drapeau à son tour, refusant de le laisser à l’extrême-droite. Mais la réponse au nationalisme n’est pas dans le nationalisme, de type universaliste qui plus est, de Ségolène Royal, qui est le même en fait que celui de Marine Le Pen. Mais dans le drapeau bleu étoilé.

UERSS.jpgeunaz2.gifPour symboliser leur « conception », différentes caricatures du drapeau européen sont proposées. J’en présente ici trois. Les deux premières considèrent l’UE comme nouvelle URSS. Le premier drapeau ajoute la faucille et le marteau ainsi que la mention « UERSS ». Le second drapeau, que je ne présente pas, représente l’actuel drapeau de l’UE repeint en rouge. Fortuitement, c’est aussi la couleur du drapeau du PSUNE et de l’euro-socialisme qu’il entend représenter. Le troisième drapeau témoigne de la volonté de nazifier l’Union Européenne, avec la couleur rouge, le cercle blanc et les étoiles noires. L’absurdité de cette caricature n’empêche pas des associations, des partis politiques et des groupuscules à les utiliser.

Que reproche-t’on à l’Union Européenne lorsqu’on est un europhobe de type nationaliste ? De détruire une nation qui existerait depuis deux millénaires ? Bien évidemment, tout historien sérieux sait que Vercingétorix, Clovis ou Charlemagne ne sont en rien des rois de France, même en gestation, et que le sentiment national français émerge au XVème siècle pour exploser à partir de la fin du XVIIIème siècle, comme dans les autres pays d’Europe. En fait, la nation française, comme la nation italienne ou la nation allemande, est beaucoup plus récente. Et l’unification capétienne doit tout à des contingences historiques, au hasard des traités et des mariages, et rien à une volonté nationale populaire. On pourrait même affirmer que Sieyès est le premier à théoriser véritablement la France comme nation, en 1789, dans son « Qu’est-ce que le tiers-état ? ».

Au nom d’une France universelle, on refuse une Europe unitaire. On refuse d’imaginer un devenir commun avec les autres européens, l’idée d’un peuple européen au singulier amènera l’europhobe de droite à nier la parenté entre européens, à la relativiser, selon le principe du « on est trop différents », alors même qu’on considérera les migrants francophones venant d’Afrique par exemple comme des compatriotes. En clair, la différence marginale est fétichisée et devient un obstacle absolu, alors que des différences beaucoup plus significatives sont niées au nom d’un universalisme français, qui a été responsable notamment de la colonisation, ce qui indique à quel point il est tout sauf une idéologie de progrès.

Haro sur l’€. De l’économiste Jacques Sapir à Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, l’euro est devenu le mal économique absolu. La dévaluation, ruinant les petits épargnants, devient en revanche une vache sacrée à honorer. Bien sûr, l’euro a des difficultés, essentiellement exogènes (la crise américaine des subprimes), comme le dollar d’ailleurs, difficultés principalement dues à l’indépendance de la Banque Centrale Européenne et à la volonté du gouvernement allemand de maintenir un euro fort, plus favorable à l’économie du pays. C’est ainsi qu’on peut considérer à sa manière Angela Merkel comme europhobe. Il faudrait, et le PSUNE le prône, que la BCE soit contrôlée par un véritable gouvernement européen, démocratiquement élu et légitime, et dans un premier temps, par une commission parlementaire européenne. C’est la seule réponse crédible à opposer aux adversaires de l’€. Marine Le Pen, toujours elle, prétend avoir toujours su que l’€ allait échouer et joue les Madame Irma en pronostiquant la disparition de l’euro. Méthode Coué.

L’€ est attaqué d’abord parce que c’est un des rares symboles européens qui parlent aux gens. C’est une preuve concrète et quotidienne de la réalité de l’Europe. Bien sûr, les europhobes dénoncent l’€ comme responsable d’une hausse des prix, ce qui est partiellement exact, mais le phénomène est compensé dans d’autres domaines, comme le coût de l’énergie. Et de toutes façons les opposants à l’euro fort sont bien souvent des anciens partisans du franc fort. Par ailleurs, si l’idée de revenir à une monnaie nationale n’est pas en soi choquante, pourquoi les opposants français à l’euro veulent ils appeler cette monnaie « franc » ? On voit bien ici que l’euro n’est un problème que parce qu’il blesse le fétichisme cocardier de certains. Les considérations économiques de « gauche » ou de droite contre l’€ ne sont en vérité qu’un cache-sexe pour des considérations bassement europhobes.

On fétichise la nation, tout en refusant l’idée de l’Europe comme nation. On fétichise le service public tout en refusant d’imaginer un service public européen qui en serait le meilleur rempart. On dénonce l’euro comme ruineux alors que son abandon appauvrirait considérablement le pays. On souhaite le retour aux frontières nationales au lieu d’exiger de vraies frontières européennes. Schengen n’est en rien un problème si les clandestins extra-communautaires sont systématiquement réimplantés dans leur pays. On dénonce une Europe vassale des USA alors que la France seule le serait bien davantage encore, pour de simples raisons de moyens. On récupère De Gaulle dans un sens europhobe alors que le général, bien que sceptique face à la construction européenne qu’il voyait en son temps, avait compris l’Europe politique unitaire comme une nécessité absolue.

Face à l’europhobie, ce n’est pas en parlant d’identité nationale, mal définie d’ailleurs puisque rendu compatible avec la diversité, selon un contre-sens absolu, comme le fait Nicolas Sarkozy, ce n’est pas en voulant imposer le drapeau bleu-blanc-rouge à chaque foyer comme le voulait Ségolène Royal en 2007, ce n’est pas en cessant de parler d’Europe comme le fait François Bayrou depuis plusieurs années, qu’on s’oppose à l’europhobie. On s’y oppose d’abord en prenant en compte les critiques des euro-sceptiques et en faisant de l’Union Européenne une véritable Europe politique puissante ! C'est-à-dire en opposant à la souveraineté française imaginaire (on n’est souverain que si on est assez fort pour l’être) une souveraineté européenne bien réelle. On s’y oppose ensuite en montrant que la « francité authentique » c’est l’européanité. On ne s’y oppose pas en imitant les europhobes, imaginant faussement que leurs électeurs le sont aussi, alors que généralement ils ne votent pour la droite « populiste » qu’à cause de l’immigration extra-européenne et pour la gauche « populiste » qu’à cause du chômage et des outrances de l’hyper-classe, et pas par rejet de l’UE. Tout au plus par déception de cette dernière, déception justifiée, et déception qu’on résorbera en faisant de l’Europe une nation au sens fort, une nation souveraine, puissante et vraiment européenne !

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

25/04/2011

Nucléaire civil : une nécessité malhonnêtement contestée

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nukelogo2.jpgEn ce lundi de Pâques, le journal Le Monde m’informe des déclarations du candidat à l’investiture des écologistes pour les élections présidentielles de 2012, à savoir le présentateur de télévision Nicolas Hulot. A propos du nucléaire, Hulot déclare que « l’objectif de sortir du nucléaire est un objectif prioritaire ». Selon lui, ce sont les évènements de Fukushima qui lui auraient faire prendre conscience de cette nécessité. En réalité, Hulot cède sur un dogme fondamental, et aberrant, des pseudo-écologistes de gauche incarnés en France par Europe Ecologie – Les Verts et en Allemagne par Die Grünen. Lubie idéologique de l’ « écologie » pastèque, elle cache sous des traits écologiques une idéologie gauchiste, et mondialiste.

Pour répondre à cette propagande honteuse, s’appuyant sur la souffrance réelle des populations japonaises, dans un contexte très particulier, un tsunami conjoint avec et induit par un tremblement de terre particulièrement important, 9 sur l’échelle de Richter, l’ancien ministre Claude Allègre a réagi dans un ouvrage sur la peur du nucléaire dont il fait la promotion sur divers plateaux télévisuels. En substance, il énonce un positionnement pro-nucléaire qui est aussi le mien mais en lui fournissant des billes supplémentaires. Je vais y revenir.

Le premier point important à souligner c’est l’impudeur des militants de la cause écologiste en la matière. S’inspirant d’un cas contextuel, et non représentatif, ils partent de là pour exiger l’abandon du nucléaire tout en proposant un mensonge, incarné par les énergies prétendument renouvelables, qui ne sont absolument pas capables de correspondre aux besoins énergétiques de l’Europe d’aujourd’hui et encore moins à celle de demain, et qui en vérité, notamment concernant les éoliennes, consomment plus au final qu’elles ne produisent, et sont d’une inesthétique avérée, dénaturant nos paysages. On se souvient qu’à l’origine le rejet par certains écologistes du nucléaire civil tient à son association au nucléaire militaire et à l’option pacifiste, là encore de type gauchiste et 68-ard, qui anime ces individus. Il n’y a aucune rationalité ni aucune objectivité dans ce refus. Les risques, réels et qu’il ne faut pas sous-estimer, du recours au nucléaire, impliquent certes une vigilance certaine, des vérifications régulières des installations, des mises aux normes, un investissement constant de l’Etat.

En Allemagne, Angela Merkel prône désormais l’abandon du nucléaire, et remet en cause l’option de la CDU qui était de les maintenir le plus longtemps possible. On attend de voir le ministre du budget expliquer l’ineptie de cet abandon à son chancelier. En Suisse aussi, les lobbies écologistes, ou plutôt pseudo-écologistes, travaillent d’arrache-pied pour obtenir la fermeture des cinq centrales existantes. En revanche, les Finlandais, qui ont un sacré bon sens, ne cèdent pas à ce délire collectif et entendent toujours construire de nouvelles centrales nucléaires afin de répondre à leurs besoins énergétiques.

Le mythe des énergies renouvelables, ce qui ne signifie pas que certaines centrales solaires pourraient constituer une force d’appoint au nucléaire, est destiné à tromper la population en prétendant que des solutions alternatives crédibles existeraient déjà. Ce n’est pas et ce ne sera pas le cas. En revanche, ce que les pseudo-écologistes ne disent pas, c’est que les centrales nucléaires de 4ème génération pourront retraiter comme combustibles une bonne partie des déchets produits actuellement, comme le disait courroucé un abonné au Monde sur le site du journal. N’oublions pas que le nucléaire civil progresse continuellement et que pour financer sa recherche il faut construire des centrales afin de montrer que c’est une énergie à laquelle on croit et qu’on soutient.

Contrairement aux mensonges des pseudo-écologistes, alors qu’un vrai écologiste comme l’écossais James Lovelock, inventeur de la « théorie Gaia », et soucieux du réchauffement planétaire, explique que seuls nucléaire et géo-ingénierie sauveront notre planète, il faut repenser complètement notre politique de l’énergie mais pas dans leur sens.

Allègre explique qu’il faudrait une commission indépendante de citoyens afin de vérifier les centrales nucléaires. On sait que le tout étatique, à la soviétique, a échoué (Tchernobyl). On sait que le tout privé, à la japonaise, a aussi échoué (Fukushima). Ainsi, c’est bien par un équilibre entre capital public et capital privé, avec un Etat interventionniste mais des comités de sécurité indépendants, que l’on peut éviter des dérives et maintenir les centrales nucléaires en très bon état. Allègre explique aussi qu’il ne faut pas construire de centrales n’importe où. Il estime ainsi qu’en Italie ou en Grèce, pays soumis à des problèmes sismiques réguliers, il ne faudrait pas construire de centrales nucléaires. On pourrait y ajouter les zones notoirement connues comme inondables.

Moralité, pour axer la politique énergétique sur le nucléaire, on ne peut pas le faire au niveau national, mais contrairement à Allègre, je ne crois pas non plus qu’il faille la penser de manière mondiale. Là encore, en ce domaine comme dans tant d’autres, la bonne échelle c’est l’Europe. Dans ce cadre, le PSUNE, seul parti résolument européaniste sur notre continent, préconise une nouvelle politique européenne de l’énergie, s’inspirant du travail en commun de l’Euratom, institution européenne s’il en est, et entend combattre sans angélisme la propagande de prétendus « écologistes ».

L’Europe doit en tant qu’entité politique unitaire axer principalement, et à rebours du discours ambiant, sa politique de l’énergie sur le nucléaire civil. Il s’agit pour elle de maintenir dans le meilleur état possible les centrales nucléaires existantes, de les mettre à niveau au plus tôt, de fermer en revanche celles qui ne sont pas adaptables. Je ne connais pas précisément le cas de Fessenheim mais je n’aurais pas d’état d’âme quant à l’idée de fermer une centrale nucléaire si des raisons de sécurité objectives le nécessitaient. Un certain nombre de centrales de l’ex-URSS nécessitent à mon avis une fermeture définitive.

Il convient donc de construire de nouvelles centrales nucléaires mais de nouvelle génération, de quatrième génération, et d’abandonner l’essentiel des financements pour les énergies dites renouvelables (sauf énergie marémotrice et centrales solaires grand format), d’abandonner notamment la construction d’éoliennes et de planifier leur disparition progressive. Les économies générées seront intégralement investies dans la recherche et le développement, tout en permettant aux européens de payer leur énergie à prix raisonnable, ce qui ne serait pas le cas si les pseudo-écologistes dirigeaient, augmentant considérablement le prix de l’énergie pour chaque citoyen, ce qui est une mesure absolument anti-socialiste mais destinée aux « bobos » qui eux peuvent se permettre de payer plus pour avoir « bonne conscience ».

En effet, l’avenir du nucléaire n’est pas et n’a jamais été la fission que l’on utilise actuellement. Bien entendu, il faut améliorer les centrales existantes et construire des centrales plus performantes. Mais à terme, la seule solution énergétique efficace, sans risques, et nous permettant d’abandonner presque totalement les énergies fossiles reste la fusion nucléaire, c'est-à-dire la construction de centrales à hydrogène permettant de produire une énergie de nature comparable à celle du soleil, l’astre qui nous insuffle la vie.

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Pour le moment, les centrales nucléaires à fission de quatrième génération devront être construites en Europe dans les zones les moins soumises aux catastrophes naturelles, c'est-à-dire la grande plaine d’Europe, allant de la France du nord à la Russie. L’énergie générée sera répartie équitablement entre tous les européens, même si la production d’énergie nucléaire ne sera pas présente partout, et ne devra pas l’être, pour les raisons évoquées.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

11/04/2011

Crom versus Christus, le film « Conan le Barbare » revisité

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Conan_the_Barbarian.jpgL’adaptation du personnage emblématique de Robert Howard (1906-1936), « Conan », venu de Cimmérie, était une gageure et pour John Milius et pour son scénariste en la personne de Sprague de Camp. En réalité, plutôt que de demeurer fidèles à l’œuvre originelle, ils ont choisi de se servir de Conan comme d’incarnation d’une morale païenne opposée au christianisme, incarnée dans le film par la secte setienne de Thulsa Doom, ce dernier terme, « crépuscule », faisant allusion à la fin du monde. Derrière la mise en avant d’un culte millénariste dédié à Set, le dieu stygien (la Stygie étant la version hyborienne de l’Egypte), dont le prêtre suprême chez Howard est Thoth-Amon et non Thulsa Doom dans le film, sorcier emprunté à l’univers d’un autre personnage d’Howard, le roi Kull, se cache à peine une dénonciation de la religion chrétienne. Dans la bande originale du film, Basil Poledouris compose une musique religieuse appelée « Cantiques de Sainte Marie » pour illustrer la scène d’une messe « noire » au sein d’une des « tours du serpent », les églises-mosquées de Set.

Les manifestations de l’expansion du culte de Set rappellent la christianisation de l’empire romain. Thulsa Doom rassemble autour de lui des milieux sociaux très variés, mais notamment des femmes issues de l’élite des royaumes hyboriens, milieux qu’il convertit par des actes magiques, par l’hypnose et par des discours apocalyptiques enflammés. Son propos est férocement hostile aux gouvernants, ses hommes n’hésitant pas à menacer les rois, le roi Olric se plaignant ouvertement de leur action, alors même que sa fille a été convertie à cette religion et lui tourne le dos, et même à les assassiner. On songe ainsi au fameux « Saint Mercure », individu probablement imaginaire canonisé pour avoir tué l’empereur Julien. Présente dans toutes les cités, cette religion ophidienne est accusée de nombreux méfaits et son culte du secret inquiète. De fait, la seule cérémonie présente dans le film montre de jeunes filles se donnant corps et âme à l’appétit vorace d’un énorme serpent, décapité fort à propos par Conan.

Sacrifices humains, anthropophagie (une scène montre une marmite contenant des restes humains), orgies sexuelles et corruption apparaissent dans le film comme la face cachée d’une secte qui dénonce l’enrichissement et la décadence morale des rois et prêche la paix et l’amour. Le gourou lui-même bénéficie de la protection d’une garde d’honneur composée de Vanirs, des guerriers nordiques. Le reproche est donc double, à la fois contre le caractère pacifiste d’une religion prêchant « le retour à la terre », avec des fidèles jetant des fleurs sur leur chemin, et contre son caractère intolérant, le prophète appelant à la mort des « infidèles » (l’expression est dans le film).

Face à cette vision du monothéisme, car des emprunts symboliques de cette religion à l’islam sont également présents, Conan est mis en avant comme le contre exemple absolu. Ses valeurs, « il les a apprises au combat ». Sa religion se résume à invoquer le dieu guerrier Crom, d’origine celte (les Cimmériens selon Howard sont les ancêtres des Gallois ou Cymri), dont il n’attend pourtant aucun secours car Crom n’est pas un dieu secourable et n’offre les portes du « Walhalla » qu’aux guerriers héroïques restés fidèles à l’honneur et ayant découvert « le secret de l’acier » . Pour le reste, Conan manie l’humour face aux fidèles des autres religions, répondant aux adorateurs de Set qu’ « il est bien temps de retourner à la terre… dans la tombe ». D’une manière générale, des religions trop élaborées suscitent sa méfiance.

La première valeur de Conan est l’honneur,  ce qui est pourtant étonnant pour quelqu’un qui n’hésite pas à recourir au vol, et le respect des ancêtres en fait évidemment partie, d’où sa volonté de fer de mener sa vengeance jusqu’au bout. Une seconde valeur éminente est le mérite, selon le principe que tout se gagne par l’effort. C’est ainsi qu’esclave il est affranchi, c’est aussi de cette manière qu’il obtient l’épée qui va lui permettre de triompher, en combattant le roi squelette qui la détient et n’acceptera de ne la lui laisser qu’une fois vaincu (la scène, pour des raisons budgétaires et techniques, n’a pu être pleinement réalisée). La troisième valeur de Conan est le courage puisqu’il ne fuit jamais devant un danger, et ne s’avoue pas vaincu mais entend lutter jusqu’au bout. Crucifié par Thulsa Doom à un arbre, l’allusion au mythe christique est alors évidente, Conan parvient à bout de force à tuer un vautour tentant de le dépecer vivant.

conanA803.jpgPourtant, le film ne limite pas la religion des héros à un « Crom » répété après toute victoire ou lorsque Conan est confronté à la magie. Sa bien aimée, Valeria, semble davantage portée sur la religion, n’hésitant pas à signer un pacte avec les dieux, et réapparaît au-delà de la mort en valkyrie afin de protéger Conan en lui disant ces mots, « crois-tu que nous vivions éternellement ? ». Ainsi, la vision épurée de la religion chez Conan n’interdit en rien de croire à l’au-delà et à l’immortalité de l’âme, mais c’est bien par la volonté et au combat qu’on mérite sa place au ciel. Thulsa Doom promet à ses gouailles l’immortalité si on le suit comme un esclave.

La fin du film est bien sûr l’accomplissement de la vengeance de Conan, mais qui ne se limite pas à la mise à mort de son ennemi despotique, car le héros accomplit une véritable libération des esprits. Son objectif est que la religion que « Doom » a fondée ne survive pas à son prophète. Pour ce faire, Conan n’y va pas par quatre chemins en décapitant le gourou et en jetant sa tête au pied des fidèles. C’est ainsi que cette religion meure comme elle est apparue. La princesse subjuguée s’agenouille devant le vainqueur, preuve d’une nature soumise.

De nombreuses autres allusions cachées à l’hostilité d’un John Milius aux monothéismes, Milius qui expliquait à l’époque avoir voulu donner dans son Conan « une vraie vision du paganisme », émaillent le film. Une scène où Conan ivre assomme d’un coup de poing un chameau innocent doit s’interpréter comme un coup porté aux religions du désert. L’introduction du film est d’ailleurs sans ambiguïté, associant une citation d’Howard évoquant « les fils d’Aryas » [la citation commençant ainsi par « Between the Fall of Atlantis and the rise of the sons of  Aryas », ce dernier terme étant par la suite remplacé en « Arius » suite à des protestations], à  une citation de Nietzsche, « That which does not kill us makes us stronger ». 

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Ce film, qui ne se limite pas à l’heroic fantasy, repose en vérité sur une analyse philosophique non dénuée de profondeur, associée à une réflexion historique sur la christianisation de l’Europe ancienne et sur la religion en général, conforme à cette tradition historiographique introduite notamment par Machiavel et Voltaire et dont Nietzsche sera le défenseur acharné. Sa suite, « Conan the destroyer », en revanche sera l’antithèse même du premier film, un navet indéniable se limitant à la plastique de Maryam d’Abo et aux muscles d’Arnold, doté d’un scenario squelettique. Il faut dire que John Milius n’était plus à la manœuvre.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

25/03/2011

Indépendance immédiate pour Mayotte !

logo4c.pngAlors que la départementalisation officielle de Mayotte s'annonce imminente, suite à un référendum de 2010 où 97% des mahorais ont répondu "oui" à la question de la transformation en DOM (département d'outre-mer), référendum contre lequel très peu de gens en France s'étaient élevés [j'en faisais modestement partie, avec notamment Guy Sitbon pour "Marianne"], j'apprends que la République des Comores a réitéré une protestation vigoureuse contre cet acte caractérisé de néo-colonialisme et organisera demain une grande manifestation en ce sens. Les responsables comoriens rappellent qu'en 1975, à son entrée à l'ONU, les Comores comprenaient officiellement Mayotte. Rappelons à ce titre que l'ONU a plusieurs fois condamné la France à ce propos.

Alors que le sujet revient à nouveau dans l'actualité, je me suis informé des statistiques de 2000 concernant la population de Mayotte et là, je suis stupéfait. Je vous donne brutes de décoffrage les informations précises sur la composition démographique de cet île. Pour ceux qu'ils veulent vérifier, je les invite à consulter la page anglophone de Wikipedia concernant les Demographics of Mayotte.

La population de Mayotte est de langue mahoraise, qui est la langue des autres populations comoriennes. Cette langue, du groupe bantou, est apparentée au swahili. 35% seulement des mahorais parlent le français, 35% seulement !, qui est la langue officielle de l'île. A cela, il faut ajouter que 97% de la population, les 3% restants étant des français de souche, est musulmane, la sharia s'y appliquant encore récemment, ainsi que la polygamie.

Mayotte est une île qui subit une immigration clandestine massive, qui n'est en vérité une immigration que de nom car les habitants de Mayotte sont autant comoriens que les immigrants illégaux. C'est normal, en raison des avantages en matière d'aides sociales dont bénéficient les comoriens de Mayotte et dont sont privés les autres comoriens. La France crée ainsi naturellement un intense appel d'air lancé à toutes les populations afro-musulmanes de cet espace géographique.

Enfin, last but not the least, en 2000, le taux de natalité de la population de Mayotte était de... 6,33 enfants/femme, avec un taux d'accroissement démographique de 4% par an. 6,33 enfants par femme, c'est plus que le taux de natalité du Mali !

En conséquence, le PSUNE considère qu'en la matière la décolonisation n'a pas été finalisée et que c'est au mépris du droit international, au mépris de la volonté du peuple français, qui n'a pas été consulté ni convenablement informé, et au mépris des évidences, que Mayotte va devenir un département français.

Le PSUNE prend donc l'engagement de respecter la volonté populaire d'indépendance des Comoriens de 1975, ce qui implique que la départementalisation en cours de Mayotte est nulle et non avenue, et de soutenir le rattachement légitime de Mayotte à la République de Comores !

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

12/03/2011

Les élections d’après la crise : le cas irlandais

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Le premier ministre sortant, le corpulent Brian Cowen, était tributaire d’un bilan si calamiteux, bien qu’il en ait été autant victime que responsable, et de sondages si médiocres, qu’il a dû se résoudre à démissionner de ses fonctions, occasionnant un nouveau processus électoral, et surtout à ne pas se représenter. C’est donc sans véritable dirigeant, au creux de la vague, que le Fianna Fail, ce parti de droite libérale-conservatrice, se présentait dans les plus mauvaises conditions. Les sondages annonçaient un triomphe complet de l’autre grand parti du pays, lui aussi de droite, mais davantage centriste, le Fine Gael dirigé par Enda Kenny, annoncé comme futur premier ministre, et qui l’est devenu au moment où j’écris ces lignes.

Est-ce que les électeurs, « à la française », allaient jouer la carte de l’alternance, en récompensant l’opposition traditionnelle de ne pas avoir eu à gérer la crise et en sanctionnant le parti au pouvoir, comme ce fut le cas en Islande, ou bien, comme dans les sondages français où Marine Le Pen émerge, faire confiance à des formations plus contestées ?

Notons bien qu’à cette élection, le souverainiste et eurosceptique Declan Ganley, échaudé par son échec aux élections européennes, ne se présentait, de même qu’était absente la « Plateforme contre l’Immigration ». Si des nationalistes étaient bien présents, c’était ceux « de gauche » du Sinn Fein, « les Notres », de l’ulsterien Gerry Adams, désormais candidat dans la verte Erin et délaissant les terres sous contrôle britannique. Le Sinn Fein, qui n’est pas officiellement opposé à l’immigration, mais qui en revanche est farouchement hostile au processus d’intégration européenne, s’apparente davantage aux formes contemporaines de nationalisme breton ou de nationalisme basque, un nationalisme « para-gauchiste ». Enfin, les Travaillistes du « Labour Party », bien plus à gauche que leur équivalent anglo-saxon, se présentaient également, malgré l’existence d’une liste concurrente, l’ « Alliance de la Gauche Unie ».

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19/02/2011

Zemmour condamné par une justice aux ordres

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280px-Eric_Zemmour.jpgQuoi qu’on puisse penser, en bien ou en mal, des déclarations controversées d’Eric Zemmour qui lui ont valu d’être mis en examen à la suite de plaintes déposées par diverses associations et aujourd’hui condamné à une peine certes symbolique mais officielle, la « Justice » française est sortie de sa mission qui est d’assurer la sécurité des citoyens et de faire respecter la loi. On attend de la « déesse aveugle » une totale neutralité, une indépendance certes du pouvoir politique, indépendance assurée par la constitution, mais aussi des idéologies politiques, ce qui est plus difficile à faire respecter.

Or si sur un plan institutionnel, la Justice française est officiellement indépendante, dans les faits, elle est au service de l’idéologie dominante, faite de commisération pour les criminels, victimes prétendues de notre société, et donc implicitement de mépris pour les véritables victimes, ce qui relève d’un mélange d’inversion chrétienne des valeurs et de marxisme. Le criminel est une victime, le loup est un agneau, « heureux les simples d’esprit ».

Après le meurtre tragique de la jeune Laetitia, le président de la république a dénoncé des manquements de la part des autorités judiciaires, avant de se rétracter suite à un mouvement social de la part des magistrats, ceux-ci dénonçant le manque de moyens et d’effectifs, ce qui n’est certes pas inexact. Mais alors, oserais-je dire, si vous avez trop de travail, pourquoi encombrer les tribunaux de procès concernant ce qu’il faut bien appeler des délits d’opinion. Vous manquez de temps, vous avez trop de dossiers ? Alors, que les procureurs refusent de se saisir des plaintes d’associations non représentatives envoyant au tribunal tel ou tel quidam pour un mot de trop, pour une phrase maladroite, pour une opinion qui leur déplaît.

Et si on libérait les tribunaux de tous ces procès pour « abus de liberté d’expression », concept infâme s’il en est, comme si la liberté d’opinion et d’expression devait être limitée ? Patrick Klugman, qui se réjouissait de la condamnation d’Eric Zemmour, ne disait-il pas au sortir du tribunal que la liberté d’expression devait être encadrée. Dans ce cas, un prisonnier est libre, puisqu’il a le droit de parcourir ses 10m2 de cellule. La réalité est tout autre, à savoir que la liberté d’opinion et d’expression devrait être totale, à la seule exception de la diffamation à l’égard d’une personne clairement identifiée, non pas d’une généralité sur un ensemble de personnes non identifiées ou une communauté théorique.

Eric Zemmour n’a fait, selon ses défenseurs, dont l’ancien ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement, que dire tout haut ce que tout le monde sait et tait, de peur de se retrouver dans la même situation que le polémiste de France 2 et de RTL. Que cela soit exact ou pas n’a en l’occurrence aucune importance. La question est : avait-il le droit de le dire ? J’affirme qu'il devrait avoir ce droit, et que si ce droit lui est refusé, c’est que la liberté d’expression est assassinée. En prenant la défense de Zemmour, c’est la démocratie que l’on défend. Les oligarches, politiques, économiques, médiatiques, veulent confisquer la parole et s’arroger en démopèdes, sans légitimité pour ce faire, sans non plus la dignité qu’on attend d’un enseignant.

Eric Zemmour a-t-il été condamné au nom de la justice ? Non, il l’a été au nom de la raison d’état, au nom de l’idéologie dominante, dont les juges n’ont été que les zélés collaborateurs. Il l’a été car il fallait qu’il soit condamné, de peur que des officines totalitaires crient à l’impunité, de peur que d’autres européens osent dire à haute voix ce que Zemmour avait affirmé. Bien sûr Zemmour va faire appel, il n’est d’ailleurs pas sûr qu’il soit à nouveau condamné, mais l’exemple a été fait. Le procureur dans son réquisitoire avait d’ailleurs appelé à une peine symbolique.

Alain Finkielkraut avait dénoncé l’anti-racisme comme le communisme du XXIème siècle, une idéologie totalitaire fondée sur des dogmes totalement déconnectés du réel. En URSS, on envoyait les dissidents au goulag puis finalement en hôpital psychiatrique. En Allemagne, l’ignoble Freisler se chargeait de condamner au pire ceux coupables de combattre de l’intérieur un régime inique. En France pseudo-démocratique, on se limite à condamner à des amendes, afin de financer des associations anti-républicaines, et parfois à une peine de prison lorsque le coupable attaque un dogme plus sensible qu’un autre. Mais la même matrice idéologique est à l’œuvre, à savoir la haine de la liberté d’un homme de dire sa vérité.

Qu’il ait eu sur le fond raison ou tort, il avait raison de le dire puisqu’il le pensait. Et pour cela, Zemmour est condamné, et par sa condamnation, ce sont tous les européens qui sont condamnés. C’est pourquoi le PSUNE propose la mise en place d’un « premier amendement » européen garantissant la liberté d’opinion et d’expression. Désengorgeons nos tribunaux d’affaires qui ne méritent pas de s’y trouver, chassons les idéologies de la justice afin qu’elle soit au service de tous et pas au service des sensibilités et du puritanisme de quelques officines ou de quelques puissants.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

15/02/2011

A propos de la chute de Moubarak

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moubarak,egypte,psuneJ’écrivais ceci dans la journée de mercredi :

« Il est certain que les Etats-Unis ont lâché Moubarak, mais c’est un signe de faiblesse et non de force. Ils ne font plus l’événement, ils tentent de sauver les meubles. Dès lors que Moubarak était vacillant, il devenait gênant et il fallait penser à une solution de revanche.

Bien sûr, les Etats-Unis ont un moyen de pression sur l’armée égyptienne, laquelle bénéficie de subventions américaines. Comme ils ont lâché Moubarak, l’armée le lâchera aussi.

C’est la suite qui est difficile à prévoir. Probablement l’armée jouera-t-elle un rôle important. Sans doute jusqu’à imposer le successeur provisoire de Moubarak, peut-être jusqu’à faire un coup d’état si la situation devient trop instable. Quoi qu’il advienne, il faudra aussi compter avec le pouvoir de la rue, tant que des élections ouvertes n’ont pas eu lieu ou si ces élections se révèlent décevantes.

Bref, face à une rue qui a compris sa force, on voit mal les nouveaux gouvernants prendre une position trop ouvertement en faveur de la paix avec Israël. Par conséquent, on voit mal les Etats-Unis continuer longtemps de subventionner l’Egypte. S’ils ne le font pas, la situation économique, déjà mauvaise sous Moubarak, maintenant affaiblie par la baisse au moins provisoire du tourisme, va se dégrader rapidement.

Il en est qui sont prêts et n’attendent que cela. Ce sont les frères musulmans. Jusqu’ici ils se sont montrés remarquablement discrets. Si le chaos s’installe, ils prendront les rênes.

Comme le dit notre secrétaire général, les islamistes ont déjà gagné. Cela fait même un moment. On ne peut pas tenir un pays avec un dictateur vieillissant qui donne des gages à l’Occident. La stabilité en Egypte ne peut venir que de la volonté des Egyptiens. S’ils avaient une Europe forte comme modèle en face d’eux, non pas à imiter mais à concurrencer, peut-être chercheraient-ils des voies moins suicidaires que l’islamisme. »

Ce samedi, l’actualité s’est précipitée, mais ce que j’ai écrit reste essentiellement de mise. L’armée a joué un rôle déterminant, puisqu’elle prend le pouvoir provisoire, et, derrière elle, se dessine l’action des Etats-Unis, sans doute un peu trop prompts à démontrer qu’ils ont tiré les ficelles, jusqu’à annoncer un peu trop tôt l’issue.

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Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, deux socialistes nationaux

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Le dessin de Plantu en date du 19 janvier l’a magnifiquement illustré : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon tiennent le même discours. La première en sourit. Le second s’en offusque, parlant « d’odieux amalgame ». Depuis quelque temps, il cherche désespérément à se démarquer de son concurrent dans son discours, jusqu’à adopter une trajectoire erratique, mais nous allons voir qu’il ne fait que tromper son monde. En fait, les différences apparentes sont le seul fait de l’hypocrisie de l’un ou de l’autre, et la différence réelle est qu’en fait d’hypocrisie, ils ne sont pas égaux.

C’est d’abord un discours socialiste, au sens traditionnel voire archaïque du terme, que l’un et l’autre tiennent aujourd’hui. On savait que Mélenchon reprochait au PS d’avoir abandonné le socialisme du XIXème siècle, disant en substance que si ce parti était de gauche, cela se saurait. Le 6 février, sur la chaîne BFM TV, il est allé plus loin. Selon lui, par comparaison avec les mesures que Dominique Strauss-Kahn fait prendre au socialiste George Papandréou en Grèce, Nicolas Sarkozy serait « un doux humaniste ». Bien sûr il est revenu un peu en arrière sur ses propos après coup, mais tout était dit. Le 14 février, mis en difficulté par Madame Le Pen sur la même chaîne et agacé par l’annonce d’un sondage qui montrait que les ouvriers ne votaient pas pour lui, il vante sans aucune retenue les mérites des syndicalistes du monde ouvrier, lesquels sont "très représentatifs" comme chacun sait.

On est plutôt surpris de voir Marine reprendre les slogans de la gauche traditionnelle. Rappelons que le socialisme à la Française s’oppose à la social-démocratie par la place qu’il accorde au contrôle de l’état. Or, quand Mélenchon insiste sur la programmation étatique, Marine ne dit-elle pas que «l’Etat doit retrouver son rôle régulateur en matière économique et se réapproprier le contrôle de certains secteurs stratégiques comme l’énergie, les transports et si nécessaire, les banques insensibles aux injonctions d’éthique ». Le 14 février, elle annonce qu’elle procéderait à une augmentation de 200 euros des bas salaires. Elle avoue aussi avoir déjà chanté l’Internationale.

Dans les deux cas, c’est du socialisme à la Chavez ou à la Castro, les références de cœur de Mélenchon. C’est aussi le discours des communistes français du temps de leur grandeur, communistes qui ont conservé la nostalgie du socialisme étatique de l’Union soviétique et que veut maintenant représenter Mélenchon. On pensait que les modèles auxquels ils nous renvoient avaient échoué, qu’ils appartenaient au passé. C’est très justement que Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l’UMP et européen convaincu, l’a fait remarquer lors d’un débat face à lui sur la chaîne préalablement citée.

Pour tenter de se démarquer, Mélenchon a sorti quelques idées. L’une consiste à faire payer les banques françaises, lesquelles détiennent la dette de la Grèce avec leurs homologues allemandes. C’est n’importe quoi. Il n’y a pas de banque vraiment française, mais le gouvernement peut les mettre en difficulté. Le fera-t-il sans inquiéter les banques dites allemandes, ou veut-il aussi sanctionner ces dernières ? Il a aussi proposé une loi limitant à 20 le rapport des salaires dans l’entreprise. C’est déjà beaucoup quand on sait que Michel Rocard avait proposé 6. C’est surtout beaucoup pour des PME du pays. Mais les grandes entreprises dites françaises, où l’écart dépasse allègrement ces chiffres, sont à l’abri de l’action du gouvernement ; rien ne les empêche de délocaliser leur siège. Ainsi Mélenchon ajoute-t-il à son discours la tromperie, laquelle le démarque effectivement. Quelle gloire !

Lundi 14 février, confronté à Marine Le Pen, il a trouvé une nouvelle façon, plus radicale, de se démarquer. Pour contrer le discours de son adversaire sur l’immigration, il se prononce pour la régularisation immédiate des sans-papiers, sans aucune exception. Il a été facile à Madame Le Pen d’expliquer que l’immigration, voulue par le grand capital et toujours soutenue par le MEDEF, tire vers le bas les salaires des ouvriers nationaux. D’ailleurs les artisans et commerçants s’intéressent aussi à lui, car ils ont grand besoin d’une main-d’oeuvre bon marché. Bref Mélenchon trahit sans vergogne ceux qu’il prétend défendre. Cela commence d’ailleurs à se voir. Et c’est la raison pour laquelle il dit que « la classe ouvrière organisée », celle des pseudo-socialistes dans son genre, « vomit » Madame Le Pen.

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04/02/2011

Qu’est-ce que la démocratie ?

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pericles2.jpgLe mot grec δημοκρατία signifie mot à mot le pouvoir du peuple, le terme dêmos provenant d’un terme indo-européen, *dāmos, signifiant « famille, tribu, peuple, lignée, appartenance commune », qu’on retrouve aussi dans le gaélique dam.

Au sens courant en grec ancien, le dêmos est le corps des citoyens, par opposition aux esclaves et aux métèques, qui en sont exclus. Ainsi à Athènes, le dêmos s’identifie pleinement à la citoyenneté, et ne doit pas se confondre avec une plèbe indifférenciée. De même, à Rome, les patriciens et la plèbe font tous partie du corps des citoyens, dont sont exclus là encore les esclaves et les pérégrins, ces derniers étant soumis à la juridiction de leur cité et non à celle de Rome. Bien que dépourvues de pouvoir politique, les femmes demeurent des citoyennes et considérées comme telles. En effet, dans l’Athènes classique, à la différence du droit napoléonien, purement patriarcal, le citoyen l’est par son père et par sa mère, selon le principe du droit du sang.

Ainsi, le dêmos est il composé des seuls citoyens, ceux-ci l’étant en raison de leur appartenance commune, conformément au mythe athénien de l’autochtonie, les Athéniens sont considérés comme nés du sol même de leur cité. Le lien charnel avec leur sol s’apparente au mythe du géant Antaios, qui puisait sa force de la terre, vue comme une mère dont il était le fils, et qui fut vaincu par Héraclès lorsque celui-ci parvint à le soulever hors du sol, le privant ainsi de tout pouvoir.

Au sens strict, la démocratie est le pouvoir des semblables, la différence avec la société spartiate étant que le corps des citoyens est composé de tous les indigènes, alors que Sparte distingue les Egaux (Homoioi) des Périèques, citoyens spartiates de statut inférieur. Athènes est réellement égalitaire, pratiquant une complète isonomie entre tous les habitants indigènes de l’Attique. L’asservissement d’un citoyen par un autre citoyen est d’ailleurs banni. Ainsi, douloi et metoikioi étant étrangers, ils ne peuvent pas en théorie devenir citoyens, même par affranchissement. Aristote souligne que le droit athénien se distingue radicalement, antithétiquement même, du droit corinthien, Corinthe étant une oligarchie marchande pratiquant le droit du sol.

Enfin, le dernier sens pris par le mot dêmos est « commune, agglomération », car le cadre idéal de l’expression politique du pouvoir du peuple dans l’antiquité était la cité, comme hier il s’agissait de l’état-nation, et comme demain, nous l’espérons, ce sera l’Europe.

La démocratie usurpée.

Avec la renaissance des idéaux démocratiques au moment où éclate la Révolution Française, Athènes redevient le modèle de la cité idéale, amie des artistes et en même temps solide sur ses fondements. La figure de Périclès incarne, comme celle d’Auguste, l’image d’un bon père du peuple, dans une société d’hommes libres. Aussi, la force de l’idée démocratique fut-elle qu’aujourd’hui, sous peine de passer pour ridicule si ce n’est pour un infâme factieux, personne n’ose se dire antidémocrate. Mais une chose est de se réclamer de la démocratie, une autre est d’être sincèrement démocrate et d’assumer ce que la démocratie implique.

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03/02/2011

Le PSUNE, fidèle à l'européisme des pères fondateurs !

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(Article de 2007)

logo4c.pngL’Union Européenne actuelle, et tous les européanistes authentiques ne peuvent qu’amèrement le regretter, n’est pas ce rêve pour lequel, au sortir de la seconde guerre mondiale, des Européens de cœur et d’âme comme Robert Schuman, Jean Monnet et Paul-Henri Spaak se sont enthousiasmés. Ils avaient pris conscience de l’échec de leurs ancêtres idéologiques, Aristide Briand au premier plan, qui n’avaient pas réussi à forger l’Europe unie avant que celle-ci ne sombre à nouveau. Ils savaient que la construction de l’Europe politique ne pourrait pas résulter de la force des armes ou de la domination d’un peuple sur les autres, mais qu’elle ne pourrait se fonder que sur l’égalité complète de traitement entre Européens. Malheureusement, l’Union Européenne n’est qu’un grand marché commun, la souveraineté politique étant intégralement conservée par les Etats, et ce marché est en soi extensible à l’infini, comme le prouve l’ouverture des négociations de l’Union en vue de la future intégration de la Turquie, intégration souhaitée par le gouvernement de Tony Blair, hostile à l’idée même d’Europe politique.

Le double non français et néerlandais au nouveau traité, improprement appelé « constitution » par ceux qui veulent nous faire croire que ce texte allait dans le sens de davantage d’unification, alors qu’il ne fait que systématiser la démarche libérale et mondialiste de ses promoteurs, a été nécessaire, même si malheureusement nous le devons en partie à un fort sentiment europhobe attisé par les extrêmes. Car cela fait désormais plus de cinquante ans que le train européen a été détourné vers des questions uniquement économiques, et nous le payons aujourd’hui. Alors que l’idée européaniste était extrêmement populaire dans les années 50, elle est aujourd’hui contestée comme jamais, et la montée des mouvements nationalistes europhobes l’illustre de manière inquiétante. En effet, les Européens ne se reconnaissent plus dans le projet actuel. Cela ne signifie pas qu’ils soient hostiles à l’unification européenne, mais qu’ils contestent, à juste titre, le cheminement en cours.

La logique aurait voulu que l’on commençât par mettre en place une Europe politique avant de fonder une Europe économique. Car, du fait que l’Union Européenne est d’abord économique, et que les Etats ne lui ont concédé de pouvoir qu’en ce domaine, le politique et l’économique sont désormais séparés, et avec l’instauration de l’euro et d’une Banque Centrale Européenne indépendante des états, mais pas des lobbies, le monétaire est lui aussi séparé du politique. Cela interdit naturellement d’imaginer la moindre politique économique ou financière. En revanche, cela sert parfaitement les intérêts des ultra-libéraux puisque ce marché commun n’est pas régulé, et que personne n’ose remettre en cause le dogme de l’ouverture économique totale des frontières. Angela Merkel par exemple a récemment manifesté son opposition à tout protectionnisme économique européen, et cet avis est partagé par tous les dirigeants des états membres de l’Union Européenne, qu’ils soient libéraux ou se prétendent socialistes. Ainsi, avant de créer un marché commun aurait-il fallu auparavant créer un état européen.

Pour Jean Monnet, « la grande révolution européenne de notre époque, …qui vise à remplacer les rivalités nationales par une union des peuples… qui veut permettre un nouvel épanouissement de notre civilisation, et une nouvelle renaissance, … [elle] a commencé avec la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier ». Cette mise en commun de deux éléments économiques de premier plan, et le second impliquant aussi une dimension militaire, était hautement symbolique et fut largement acceptée par les Etats. La machine lancée, Monnet voulut aller plus loin, dans un contexte où les Etats-Unis voulaient se désengager de la défense de l’Europe occidentale. Alors que certains craignaient, notamment en France, la naissance d’une nouvelle armée allemande, Monnet eut l’idée de proposer une alternative en la création d’une Communauté Européenne de Défense, dans la continuité de la CECA. Cette CED devait déboucher sur la création d’une véritable armée européenne, englobant aussi des contingents allemands, et qui pouvait à terme assurer une indépendance militaire totale à l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis. Et en plus de cette CED, Monnet eut l’idée d’y ajouter, à la demande du gouvernement italien, une Communauté Politique Européenne. Celle-ci, par comparaison avec les institutions de l’Union Européenne en 2007, était infiniment plus moderne et ambitieuse. Un gouvernement européen, appelé Comité Exécutif, formé de ministres, aurait été présidé par un commissaire élu par un Sénat composé de représentants des parlements des Etats. Une assemblée européenne, élue au suffrage universel direct à l’échelle des six états membres (Bénélux, France, Italie et Allemagne), aurait été également mise en place.

Spaak.jpgC’est l’assemblée de la CECA, présidée par le socialiste belge Paul-Henri Spaak, un ancien partisan des thèses planistes et nationalisantes d’Henri de Man avant-guerre, qui aurait eu la charge de mettre en place cette Communauté Politique, celle-ci devant mettre en place à terme une Communauté Economique.

Les cinq états sauf la France votèrent ce texte mais quand ce fut au tour du parlement français de le voter, la CED fut refusée, annihilant tout le travail des pères fondateurs. Les communistes, suivant en cela les ordres du Kominform, refusèrent, ainsi que les gaullistes et ce qui restait de l’extrême-droite, mais le gouvernement de Pierre Mendès-France lui-même ne soutint le texte que du bout des lèvres, et sans engager sa responsabilité. En 1954, un texte estimable à bien des titres tombait à l’eau et c’en fut terminé du rêve d’une Europe politique. Quant à la CED, qui aurait donc permis la création de l’armée européenne, elle fut refusée parce que les élus français ne voulaient pas de la reconstitution d’une armée allemande, même sous direction européenne. Le résultat fut qu’il y eut quand même une armée allemande dès 1955 mais que l’Allemagne adhéra alors à l’OTAN. « Beau » résultat en vérité, et ceci grâce notamment aux souverainistes.

Depuis cinquante ans, on nous mène ainsi en bateau, puisqu’on nous a proposé en échange une Union Européenne restreinte à des questions économiques, sans jamais qu’elle ne s’avise de mettre en danger la souveraineté des états membres. La Communauté Economique a ainsi été fondée avant toute Europe politique, puisque la seconde a été enterrée avec l’échec de la CED. En somme, on nous a « offert » un corps sans tête, et ce corps sans vie ne peut évidemment pas susciter l’adhésion enthousiaste des Européens, bien au contraire.

L’Union Européenne est désormais au point mort, et ce par la faute des gouvernements. A aucun moment, ils n’ont voulu associer les Européens à leurs projets, car ils se méfient des citoyens et ne veulent pas qu’en définitive ils aient le dernier mot. La démocratie a été confisquée, ce qui fait que certains ont beau jeu de dénoncer dans l’Union Européenne une nouvelle URSS. Il suffit de songer à la façon dont le Traité « constitutionnel » a été rédigée. L’a-t-il été par une assemblée constituante élue par les citoyens avec des députés avec un mandat impératif ? Non, mais il l’a été par une « Convention » mise en place de manière purement technocratique et où il importait à ses rédacteurs d’y inscrire leurs dogmes. Certains auraient même apprécié que ce texte ne passe pas devant le suffrage des électeurs de quelque pays européen que ce soit. Dans la plupart des états, ce sont les parlementaires qui l’ont voté à une écrasante majorité. Si la France avait choisi ce mode, 92% des parlementaires l’auraient voté, et pourtant 56% des Français ont voté contre, et on devine que si la Belgique ou l’Allemagne avaient procédé par référendum, il n’y aurait pas eu que la France et les Pays-Bas dans le camp du non.

Pour relancer le processus européen, il faut repartir de la CED et de la CPE, et s’il faut conserver bien évidemment le marché commun et l’euro, il faut redonner au politique tout son poids et lui soumettre l’économique, en somme il faut forger l’Etat européen. Mais l’enseignement que l’on peut tirer de l’échec de la CED, c’est qu’il ne faut pas faire confiance aux Etats, ceux-ci gardant chèrement leur pré carré, et qu’il faut leur préférer la confiance des Européens et des Européennes. Le parlement européen est aujourd’hui la seule institution démocratique au sein de cette Union ; il est même plus démocratique que les parlements de certains états européens, car élu globalement au suffrage universel direct. C’est le lieu naturel pour qu’un nouvel européanisme se mette en ordre de bataille et qu’un Etat européen voie le jour. Monnet disait que « nous ne coalisons pas des Etats mais des hommes », et j'ajouterai même que nous n’unissons pas seulement des hommes, mais les Européens.

Ainsi, le PSUNE entend-il s’inscrire dans la continuité de la grande tradition européaniste, depuis les projets de Saint-Simon ou encore de Mazzini à ceux de Monnet et de Schuman, qui ne sont nullement responsables de ce qu’est devenue l’Union Européenne. La responsabilité de la situation repose uniquement sur les épaules des Etats qui se déchargent de celle-ci en se servant de l’Union Européenne comme d’un bouc émissaire et alimentent ainsi ce courant souverainiste, d’extrême-gauche comme d’extrême-droite, qui s’oppose certes à l’Union Européenne actuelle mais s’opposerait aussi bien à l’Europe-Nation pour laquelle nous combattons. Les nationalistes comme les mondialistes nous traiteront tous de dangereux utopistes, mais si l’Europe est sur le déclin, c’est bien grâce à eux. Et les uns comme les autres il nous faudra les briser. Nous devons être le fer de lance de la révolution qui transformera la médiocre Union Européenne en une glorieuse Nation Européenne.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

01/01/2011

Bienvenue à l'Estonie dans la zone euro !

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L'avenir de l'€uro, 2ème partie

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Quelles sont les motivations réelles des détracteurs de l’Euro.

Compte tenu de ce qui vient d’être dit, on comprend mal qu’un dirigeant politique français puisse chercher à nous séduire en nous faisant miroiter le retour au Franc comme solution à nos problèmes. Essayons, malgré tout, de chercher des explications. Nous allons voir que l’Euro, qui n’est absolument jamais en cause dans nos difficultés, est simplement pris comme bouc émissaire. Si l’idée a du succès, c’est bien parce qu’elle rencontre un écho dans l’opinion. Alors lequel est-il ?

D’abord il y a un fait indéniable. Nos difficultés sont liées à la mondialisation, une mondialisation sauvage à laquelle nous ne nous sommes pas préparés et qui ne peut viser, in fine, qu’à une sorte d’uniformisation tirant vers le bas ceux qui sont aujourd’hui les mieux placés. Il est également vrai que l’Union européenne est l’intermédiaire de cette mondialisation. Cependant il faut tout de suite ajouter ceci. Un état comme la France, s’il était seul face au reste du monde, ne pourrait que subir la mondialisation. Il ne pourrait pas s’isoler dans ses frontières, fermant la porte au transit, fermant ses ports aux marchandises, sauf à finir étouffé, perdant ses capitaux et ses cerveaux. Il ne pourrait pas non plus peser sur les règles de l’OMC. Nous serions, au mieux, dans la situation que nous connaissons avec l’Union. Ce que l’on peut reprocher justement à l’Europe, c’est de ne pas faire mieux que des états isolés alors qu’elle le pourrait si les citoyens de ses états membres voulaient bien bâtir une République unitaire comme celle qui est voulue par le PSUNE.

Le rejet confus de la mondialisation est reporté d’abord sur l’Europe, assimilée à tort à l’actuelle Union, puis à l’Euro, qui en est le seul symbole visible, tant la convergence entre pays européens est lente à se mettre en place, quand la divergence ne se creuse pas. Tout cela est tellement facile. N’est-il pas vrai Monsieur Mélenchon, depuis que vous avez jeté aux orties vos convictions européennes pour plaire à un hypothétique électorat, Madame Le Pen, qui avez trouvé une manière bien commode de vous démarquer d’un concurrent interne, Monsieur Dupont-Aignan, qui ne savez rien trouver d’autre à dire ?

Ensuite il y a un élément tout à fait irrationnel, mais très important. C’est un mélange de nostalgie, comme chez ceux qui à l’instar de Madame Garaud ne savent que parler de la grandeur de la France, et de patriotisme tiers-mondiste, comme chez ceux qui veulent rapprocher sentimentalement la France de ses anciennes colonies, qui résument la dernière guerre à la libération de la France par l’Afrique, qui ressuscitent une arrogance allemande supposée, qui ne jurent que par Chavez, qui se gargarisent de mondialisme alternatif etc. Cela fait beaucoup de monde : des gaullistes qui se prétendent historiques, de faux socialistes qui jettent aux haillons nos traditions et notre culture, des gens de la nouvelle gauche, des écologistes peu soucieux d’environnement … jusqu’à la nouvelle extrême droite de Madame Le Pen.

Il y a sans doute encore quelques raisons de la défiance envers l’Euro. C’est la mauvaise humeur des Français. Une mauvaise humeur qui a tout un tas de causes, mais qu'on n’arrive pas à éliminer. Notamment parce que les règles du politiquement correct interdisent de la diagnostiquer ouvertement.

Aujourd’hui il reste ainsi interdit de faire le bilan d’une immigration incontrôlée, qui réussit le paradoxe d’avoir été d’abord imposée par les grands patrons pour être ensuite sacralisée par ceux qui se prétendent de gauche. On ne peut pas la contester ; alors on s’attaque à la mondialisation en général, donc à l’Union européenne qui la défend au nom de l’idéologie du libre échange, puis à l’Euro qui en est le symbole. Qu’a-t-on retenu, par exemple, de l’affaire des Roms ? Que c’est l’Europe, par l’intermédiaire d’une commissaire zélée, qui se permet de donner des leçons à la France. Alors que notre pays avait bel et bien signé des conventions le ligotant sans y être contraint.

Mélenchon, en bon conformiste de gauche, ne peut pas se plaindre de l’immigration, il la chérit tout au contraire. Aussi s’attaque-t-il avec véhémence à l’Europe et à l’Euro. De son côté Dupont-Aignan, pour ne pas être confondu avec le Front national, fait comme lui. Cependant Marine Le Pen elle-même, peut-être bercée par l’illusion d’échapper à la diabolisation, met aussi l’accent sur la sortie de l’Euro.

Prenons le recul de l’âge du départ à la retraite. Qu’a-t-on retenu chez ceux qui s’y sont opposés ? Que la mesure avait été prise pour deux raisons principales : parce qu’il fallait donner un signe positif aux agences américaines de notation et parce qu’il fallait faire comme nos voisins européens. On retrouve ainsi à la fois la mondialisation et l’Europe. C’est donc, une fois de plus, la faute de l’Euro, bien évidemment. Très naturellement, Madame Le Pen et Monsieur Mélenchon sont sur la même ligne.

On a ainsi réussi l’exploit de faire manifester des jeunes alors que la mesure était justement faite pour eux. Il est vrai que ces jeunes étaient les enfants d’enseignants et de syndicalistes. Ils n’étaient pas représentatifs d’une jeunesse française qui n’est pas la leur et qu’on n’a pas beaucoup vu dans l’affaire des retraites.

Ainsi attaque-t-on l’Euro pour attaquer les instances de l’Union et, par delà, la mondialisation. On oublie deux évidences. Les pays isolés ne peuvent rien face à la crise. l’Europe pourrait mais, telle qu’elle est organisée aujourd’hui et telle que les nations qui la composent lui ont donné vocation, elle ne veut pas. C’est cela qu’il faut changer, en suivant la ligne initiée par le PSUNE. En attendant, la mauvaise foi a encore de beaux jours devant elle en politique.

Peter Eisner (PSUNE/LBTF) 

L'avenir de l'€uro, 1ère partie

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Au moment où tout le monde politique ou presque semble attaquer l’Euro et où certains prédisent son explosion, il est utile d’examiner de façon aussi sereine que possible l’avenir de cette monnaie.

La fin de l’Euro a été envisagée par beaucoup d’économistes et toujours décrite comme une catastrophe. Le précédent de l’Argentine qui a rompu le lien de sa monnaie avec le peso et le dollar, pour connaître une chute brutale du PIB et une envolée du chômage et de l’inflation, leur a servi de modèle. Nous n’allons pas reprendre leurs calculs, souvent bien trop précis, pour nous concentrer sur les ressorts économiques et sur les motivations politiques.

Pourquoi la France ne peut-elle pas quitter la zone Euro.

D’abord quel reproche fait-on à l’Euro ? Principalement de ne pas être soumis au contrôle du politique. Il est vrai que si l’Euro était la monnaie nationale d’une Europe politique, celle de la République européenne que le PSUNE veut promouvoir, l’Euro serait au service de la politique plutôt que d’en être un régulateur indépendant. Evidemment aucun des détracteurs de l’Euro n’a envisagé cette option. Aussi resterons-nous dans le cadre de l’actuelle Union. Même dans cette hypothèse, à y regarder de plus près, la critique n’a pas de réel fondement.

D’abord la monnaie européenne n’est pas si indépendante qu’elle le prétend ou que les Allemands le souhaiteraient peut-être. En effet la valorisation de l’Euro est fortement dépendante de la confiance qui est accordée aux politiques des Etats de la zone, dans une sorte de moyenne. Ainsi le fort endettement de certains pays fait-il contrepoids à l’orthodoxie budgétaire allemande. D’ailleurs les économistes ont prévu que des bruits persistants d’abandon de l’Euro pourraient faire tomber cette monnaie à 0,85 dollars, une part des conséquences catastrophiques apparaissant avant même cet abandon.

Finalement tout se passe un peu comme si l’Euro était soumis à une orientation indécise du genre de celle dont la France sait donner des exemples. C’est une monnaie molle pour une politique molle. Ce n’est pas le fer de lance d’une République européenne agressive. Mais cela ne nous change pas beaucoup du Franc français. Avec, malgré tout, un immense avantage. L’Euro hérite, d’un côté, de la crédibilité du Deutsche Mark et, de l’autre depuis la crise, d’une valorisation raisonnable qui ne pénalise pas les exportations tout en limitant le coût de l’énergie importée.

Ensuite que pourrait faire la France d’une monnaie nationale, si elle devait quitter demain la zone Euro ? Mener une politique monétaire indépendante au bénéfice de notre industrie et de nos emplois ? Malheureusement il faut comprendre que ce qui était encore possible il y a quelques décennies ne l’est plus aujourd’hui. Il n’existe en effet plus d’industrie française orientée vers l’exportation. Nous construisons encore des avions, mais en coopération européenne, et des voitures, sachant cependant que les automobiles des groupes français sont, de plus en plus, construites en Europe centrale ou au Japon, que l’acier et bien des accessoires viennent d’ailleurs. Ce ne sont pas quelques TGV, pour la vente desquels France et Allemagne s’entredéchirent, ni quelques navires, pour la construction desquels on importe la main d’œuvre, qui feront oublier la disparition de la petite industrie mécanique et surtout de toute l’électronique.

Par conséquent il ne servirait à rien de dévaluer. Sauf à diviser par cinq ou dix la valeur de notre monnaie, nous ne serions pas compétitifs par un simple effet mécanique. C’est le savoir-faire qui procure la compétitivité à l’exportation. Or, contrairement à l’Allemagne, La France a presque complètement perdu le sien.

On entend partout parler en France de processus de réindustrialisation. Malheureusement il manque à ce pays à la fois les capitaux pour investir et les personnes instruites et qualifiées pour intervenir à chacun des niveaux, pour entreprendre notamment. Là où la France ne peut qu’échouer, une République européenne à la mode du PSUNE, allant de l’Islande à la Russie mais sans la Turquie, pourrait réussir. Bénéficiant d’un vaste marché intérieur et de ressources énergétiques, elle serait en position de force pour imposer une sortie de crise conforme à ses intérêts, pour redéfinir les règles des échanges internationaux à son avantage. Elle pourrait se lancer dans un vaste programme d’instruction et de qualification et développer des industries de pointe.

Cela étant, le décrochement d’un Franc par rapport à l’Euro dont il serait sorti n’aurait pas besoin d’être provoqué. La perte de confiance envers le pays qui aurait commis une telle sottise agira toute seule. D’une part la dette, en Euros ou en dollars, se trouvera gonflée par la dévaluation, d’autre part la perte de la notation par un triple A augmentera le coût du remboursement de ladite dette. Soyons plus clairs. Une dévaluation de 30% transformerait une dette de 100 Euros en une dette de 141 Francs. A supposer que l’on puisse juguler l’inflation, faute de quoi la dévaluation serait gommée, que les salaires et les impôts prennent en Francs l’exacte valeur qu’ils avaient en Euros, il en sera de même du PIB. Le pourcentage de la dette dans le PIB augmentera de 41%. En même temps les taux d’intérêt passeront, par exemple, de 3% à 5%. Le poids du remboursement augmentera alors de 135%.

Les deux effets se cumulant comme on l’a vu et l’inflation ne pouvant être maîtrisée, la France entrera dans une spirale infernale du genre de celle qu’a subie la Grèce. Encore cette dernière continue-t-elle d’être aidée par ses voisins. Il ne restera plus à la France que la perspective de rejoindre les pays du tiers-monde, ce que certains semblent d’ailleurs souhaiter.

Pourquoi l’avenir de l’Euro ne doit-il pas être menacé.

La France n’a donc absolument aucun intérêt à quitter la zone Euro. Elle doit même faire tout son possible pour y rester. Sur ce point Sarkozy a raison ; du moins au niveau de son discours. Cependant cela vaut aussi pour les autres pays de la zone, qu’ils soient, sur le plan budgétaire, parmi les plus ou les moins vertueux. Autrement dit la survie de l’Euro est vitale pour tous.

Nous n’allons pas insister sur le cas des pays qui sont actuellement en difficulté. Tout ce qui a été dit pour la France s’applique à eux bien plus encore. Comment la Grèce rembourserait-elle sa dette avec un Drachme dévalué et les intérêts exorbitants que lui imposeraient les agences de notation ? Au moins, avec l’Euro, ces pays ont-ils pu bénéficier des mesures prises par leurs grands voisins européens pour leur éviter la faillite. Cette solidarité était, bien sûr, très égoïste. Les banques de ces grands pays étaient en effet fort exposées. Aussi la pérennité de l’appartenance à la zone est-elle pratiquement garantie aux pays qui ne prendraient pas, d’eux-mêmes, une décision contraire. On peut juste regretter que les sanctions imposées par l’Union européenne, représentant égoïstement des nations comme aujourd’hui, soient trop lourdes, qu’elles obèrent les chances de redressement avec, au final, un risque pour tous.

Regardons maintenant du côté de la vertueuse Allemagne. Les sondages récents ont montré qu’une majorité de citoyens était aujourd’hui favorable au retour du Mark. Les autorités du pays pourront certainement s’en servir d’argument pour imposer leurs vues à celles de leurs voisins. Mais aucun dirigeant ne prendra le risque de faire partir l’Allemagne de la zone Euro. Madame Merkel a été claire là-dessus. L’effet sur des pays comme la France serait exactement celui que nous avons envisagé précédemment. Or personne n’a intérêt à mettre en difficulté ses clients. Si l’industrie allemande perdait ses clients européens, elle n’y survivrait pas. D’autant plus que l’exportation vers les pays européens se fait dans le cadre d’une concurrence classique. L’exportation vers les pays émergents est de plus en plus accompagnée de transferts de technologie. Elle est donc fragile, en partie illusoire et surtout condamnée à terme, ce qu’on oublie trop souvent.

D’ailleurs la fin de l’Euro affecterait aussi les Etats-Unis et la Chine. Aussi personne n’a vraiment intérêt à attaquer cette monnaie, à l’exception de nihilistes qui prépareraient une crise sans commune mesure avec celle que nous avons connue du fait des égarements de la finance américaine. D’ailleurs ceux, parmi les politiciens français, qui prônent la sortie de l’Euro n’ont aucune chance d’accéder au pouvoir ou savent très bien qu’ils ne tiendront pas leurs promesses s’ils y accèdent. 

15/12/2010

Le PS joue Marine contre Nicolas

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48038_une-marine-lepen-interview.jpgDepuis plusieurs mois, sur toutes les chaînes de télévision et de radio, Marine Le Pen est invitée à exposer ses idées au plus grand nombre avec une évidente complaisance des media « de gauche » et notamment du service public. C’était particulièrement évident lors de l’émission « A vous de juger » de jeudi dernier (le 9 décembre 2010) où elle bénéficia de la part d’Arlette Chabot d’une émission faite sur mesure, utile à la veille de la clôture des adhésions au FN avant le congrès du 15 janvier 2011 alors que Marine Le Pen semblait en difficulté face à son concurrent Bruno Gollnisch. On lui a opposé un second couteau de la droite parlementaire en la personne de Rachida Dati, incarnation du bling-bling par excellence, une personnalité de droite exclue du gouvernement et à l’image médiatique en berne.

Le résultat fut au-delà de ses espérances, avec 3.5 millions de personnes devant leur télévision à regarder une émission de propagande en faveur de la nouvelle venue. Dans le journal suisse Le Temps comme dans la presse anglo-saxonne, Marine Le Pen a également une bonne image, son challenger étant totalement ignoré, ce qui lui vaut d’être attaquée en interne comme devant cette promotion à son ralliement idéologique au discours dominant. Il est vrai qu’à l’écouter on ne voit pas trop la différence avec le président de la république, même si elle apparaît plus tranchante dans la forme, à l’exception du domaine économique où on pourrait la confondre avec Olivier Besancenot ou Jean-Luc Mélenchon.

Or cette promotion médiatique paraît tout devoir aux intérêts du Parti Socialiste qui ne peut que souhaiter se retrouver en face d’elle au second tour des élections présidentielles, assurant ainsi sa victoire dans un 21 avril inversé. Mais le succès de l’émission de jeudi a dépassé le cadre de la droite, car Marine Le Pen empiète désormais aussi sur l’électorat de gauche, d’où la panique qui a pris les dirigeants du PS à l’issue d’une émission qui au départ était prévue pour servir leurs intérêts.

Vendredi dernier, lors d’un meeting contextuel de Marine Le Pen devant les adhérents de son mouvement, celle-ci s’est laissé aller à une comparaison hasardeuse entre l’occupation allemande et l’occupation physique le vendredi de certaines rues françaises par des musulmans afin d’y pratiquer leurs rites, comme dans la désormais fameuse rue Myrrha du quartier de la Goutte d’Or (Paris XVIIIème arrondissement). Cette volonté de nazifier des adversaires n’est pas propre à Marine Le Pen, qui l’inaugurait au sein de son parti, mais correspond à une attitude générale de toute la classe politique. Quand la « gauche » dénonce une politique de déportation de la part du gouvernement UMP, quand Eric Besson est comparé à Pierre Laval, elle ne se remet pas en question.

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17/10/2010

"Défends la !", soutien aux victimes des criminels !

anika_smit.jpgElle s'appelait Anika Smit, jeune boer (euro-africaine) aux cheveux blonds ; elle habitait Pretoria, la capitale de l'Afrique du Sud. Ce jour maudit du 11 mars 2010, alors qu'elle n'avait pu se rendre à son école en raison d'une otite, son père rentrant chez lui retrouva le corps meurtri de sa fille, lâchement assassinée par des criminels africains, qui l'avaient même amputée des deux avant-bras, car la vente de membres du corps humain rapporte beaucoup sur le marché noir sud-africain, notamment pour être utilisés par la "médecine traditionnelle", faite de traditions animistes et de croyances, comme celles selon laquelle s'unir sexuellement à une jeune femme vierge permettrait de guérir du sida.

Du temps de l'apartheid, les media occidentaux relevaient toutes les actions de la police sud-africaine et les persécutions dont étaient victimes des africains noirs. Du jour où Fredrik De Klerk a mis fin à ce système, certes inique, certes choquant, il était vraisemblable que la réconciliation promise, et officiellement réussie, serait un échec, et que les afrikaaners pouvaient commencer à préparer leurs valises, ce qu'ils font de plus en plus, préférant l'Australie et l'Argentine ou même la vieille Europe plutôt que de rester dans un pays qui leur fait comprendre qu'ils ne sont plus chez eux. Ce n'est qu'un des multiples assassinats dont sont victimes des blancs, simplement en raison de leur origine européenne.

Ce crime odieux dont la presse européenne n'a pas fait écho d'une jeune femme de 17 ans me rappelle une affaire qui a décrié récemment la presse nationale. Une personne âgée, M. René Galinier, a tiré sur deux jeunes femmes d'origine rom qui avaient pénétré chez lui de nuit afin de le voler. Victime d'un acte criminel, c'est pourtant lui qui s'est retrouvé en garde à vue, mis en examen, et s'est vu refuser pendant des semaines toute libération au motif que lui, la victime, risquait des actes de rétorsion de la part de la communauté dont sont membres ces deux femmes. Malheureusement pour lui, il s'est laissé aller à proférer des propos peu amènes à l'égard de ces communautés d'importation. C'est ainsi que la victime devient le coupable et que c'est lui qui se retrouve en prison alors qu'il n'a fait que défendre ses biens.

Tous les jours, la presse évoque des crimes odieux commis contre nos concitoyens, comme cette femme de 49 ans, poignardée à mort ce matin dans le XIXème arrondissement de Paris, laissant un veuf et trois enfants qui ont perdu leur mère, ou comme ce jeune homme de 27 ans, décapité par un fou, en région Rhône-Alpes.

Alors que la moindre agression xénophobe, ou le moindre soupçon de racisme, comme les propos maladroits du parfumeur Jean-Paul Guerlain, suscite l'ire médiatique, des victimes elles aussi de racisme ne sont même pas évoquées, pourtant assassinées en raison de leur origine, du fait qu'elles sont européennes.

L'europhobie, ce n'est pas simplement les propos absurdes d'une partie de la droite nationale souhaitant l'idée que la France quitte l'Union Européenne, ce n'est pas seulement le refus de toute Europe politique et le rejet de l'idée d'avoir un destin commun avec ses voisins de même origine et de même culture que soi, c'est aussi tout simplement la violence et les crimes commis contre des Européens parce qu'ils sont européens !

Ce deux poids, deux mesures, doit cesser, et la justice et la police d'Europe doivent veiller à défendre les citoyens honnêtes contre les criminels au lieu de préférer servir de "police de la pensée" et réprimer les maladresses rhétoriques ou les propos choquants de X ou Y.

Le PSUNE s'associe à la souffrance des familles des victimes de ces nombreux crimes odieux qui émaillent l'actualité des différents pays européens. Dans l'Europe de demain, pour laquelle nous souhaitons contribuer à l'avènement, nous veillerons à ce que les victimes soient honorées et que les criminels soient réellement sanctionnés, avec toute la sévérité que les honnêtes citoyens attendent de leur justice, qui doit être à leur service !

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

10/10/2010

Défendre l’idée européenne.

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On ne s’attend évidemment pas à voir défendre l’idée européenne chez les eurosceptiques assumés, chez les souverainistes de tout bord notamment, comme Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, même si cette dernière, par exemple, tient un discours moins brutal que le passé de son mouvement le laisserait supposer, si elle admet l’existence de cercles concentriques dont une Europe incluant la Russie ferait partie. On ne s’attend pas non plus à la voir défendre par des mondialistes comme Olivier Besancenot, pour lesquels l’Europe n’existe tout simplement pas.

Aujourd’hui la vision caricaturale donnée des instances européennes par Viviane Reding, Manuel Barroso et quelques autres technocrates conforte singulièrement tous les eurosceptiques affirmés. D’autant plus qu’il ne s’agit pas de quelques faux-pas ; la position qu’ils affichent correspond très précisément à la vocation de l’Union européenne telle qu’elle a été définie par les membres signataires. On ne peut donc pas s’étonner de voir les eurosceptiques défendre une stratégie de retour en arrière. La seule erreur d’analyse que l’on puisse leur reprocher est de s’attaquer à une Europe qui n’existe pas, derrière la juste condamnation du modèle actuel. Ils ont, en effet, tendance à doter l’Europe de pouvoirs qu’elle n’a pas et lui faire endosser des responsabilités qui sont celles des Etats membres.

Il y a d’autres eurosceptiques, sans doute plus opposés à l’Union européenne que ceux dont on a parlé, mais qui parlent peu et dont on ne perçoit pas immédiatement le jeu. Ce sont tous ceux qui se félicitent de l’Union européenne telle qu’elle est.

C’est, par exemple, un certain Michel Rocard qui avoue très honnêtement ne plus croire à l’idée européenne et qui, en conséquence, voit sans inconvénient l’entrée de la Turquie dans l’union. Ce sont tous ceux qui, principalement au PS, ont accueilli favorablement le rappel à l’ordre de la Commission à propos du démantèlement des camps de Roms. Ce sont tous les mondialistes qui, à gauche et aussi à droite, se félicitent de l’ouverture de l’Europe à toutes les influences extérieures.

C’est du côté des partisans proclamés de l’Union européenne que nous allons chercher à mesurer l’impact d’événements plus ou moins récents sur leur engagement. Pour cela, nous allons examiner leur attitude en la passant au crible de quelques critères simples.

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05/09/2010

Eurobaromètre 2010 : l’Union Européenne en berne

logo-eurobarometre_fr.jpgAu mois d’août sont sortis les résultats du dernier sondage Eurobaromètre sur l’état de l’Union. La première question, désormais classique, posée aux citoyens européens choisis parmi un panel représentatif, est de savoir si ces derniers pensent que l’adhésion de leur pays à l’Union Européenne avait été une bonne ou une mauvaise chose ou éventuellement ni l’une ni l’autre. A cette question, 49% des personnes interrogées estiment qu’elle a été une bonne chose, ce qui est un score assez faible, mais conforme aux résultats enregistrés depuis une dizaine d’années. C’est en 1990, à la suite de la réunification allemande que les résultats ont été les plus positifs avec 72% d’avis positifs contre seulement 7% d’avis négatifs. En 2010, ils sont en revanche 18% à émettre des avis hostiles, alors que l’année dernière ils étaient 53% d’ « euro-optimistes » contre 15% d’eurosceptiques. Mais c’était avant la crise de l’euro et avant l’effondrement de l’économie grecque.

Cette crise de confiance de l’Union Européenne n’est pas propre aux pays membres puisque, jeune prétendante à l’adhésion, l’Islande connaît depuis quelques mois un désenchantement très fort. Fin juillet 2010, ils étaient 60% des Islandais à désormais regretter leur demande d’adhésion et si un référendum avait lieu, l’Islande ne rejoindrait pas l’UE. Moins d’un tiers des Suisses voteraient favorablement à une adhésion, en raison notamment des craintes d’un affaiblissement démocratique du pays, lorsque l’on sait que, suite au référendum suisse sur les minarets, les institutions communautaires ont désavoué les choix souverains de ce peuple. A savoir si, malgré tout, son pays avait été plutôt bénéficiaire de l’adhésion, ils sont 53% à estimer que oui contre 35% à estimer le contraire. Il fallait remonter à l’automne 2005 pour trouver un résultat aussi médiocre.

De manière plus détaillée, on constate que le recul du soutien à l’UE est particulièrement net dans un certain nombre de pays, et notamment l’Allemagne où le sentiment positif perd 10 points, de même qu’il en perd 11 en Slovénie, 13 à Chypre et jusqu’à 17 points en Grèce, le peuple hellénique n’ayant pas apprécié le peu de solidarité européenne dont il a pu bénéficier, alors qu’en sens contraire le peuple allemand n’a pas aimé devoir aider les grecs. Le sentiment positif augmente toutefois dans un certain nombre de pays, essentiellement parmi les nouveaux entrants de 2004. A la question du bénéfice obtenu par le statut de membre de l’UE, là encore le positif régresse fortement en Allemagne et en Grèce mais aussi au Portugal.

A la lecture de ces résultats, on se rend bien compte que l’Union Européenne n’a actuellement pas la cote mais, contrairement à ce qu’affirment les souverainistes, cela ne signifie pas que les citoyens aient davantage confiance en leurs institutions nationales. En effet, 42% des citoyens de l’UE ont confiance dans l’UE (contre 48% à l’automne 2009), 47% n’ayant en revanche aucune confiance en cette dernière (contre 40%). Mais ils sont 66% à ne pas avoir confiance dans leur gouvernement national, et 62% dans leur parlement national. En clair, si le parlement européen inspire moins confiance qu’auparavant aux citoyens, les institutions nationales sont totalement désavouées. Que ce soit la fausse « gauche » ou la vraie droite, l’une alternant avec l’autre par défaut, les citoyens de l’UE ne sont pas dupes. Un « sortons les » européen aurait même tout son sens.

Concernant la confiance générale dans l’Union Européenne, les pays les plus optimistes demeurent ceux d’Europe médiane (68% de confiance en Estonie, 65% en Slovaquie, 56% en Roumanie, 54% en Hongrie… etc.) et certains pays d’Europe occidentale, comme la Belgique bien sûr (61%), comme les plutôt souverainistes Danemark (61% aussi) et Pays-Bas (53%). En revanche, dans les six pays fondateurs, à l’exception de la Belgique, les résultats sont plutôt mauvais voire très mauvais. En effet, seulement 42% des Italiens, 39% des français et 37% des allemands ont confiance dans l’UE. Au Royaume-Uni, ils ne sont plus que 20% (68% n’ayant pas confiance).

La crise de confiance est donc installée au cœur même de l’Europe occidentale, chez les grands pays du continent, comme la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Dans les autres pays, la confiance baisse nettement. L’Europe est en crise, à tous points de vue, et l’UE ne semble pas apparaître aux citoyens comme le remède à cette crise. A vrai dire, les citoyens ne voient aucun remède. Il n’est pas étonnant alors que le vote populiste et/ou nationaliste soit fort.

Lorsque l’on constate que l’UE est de plus en plus rejetée, mais que les Etats (gouvernement + parlement) le sont encore davantage, on comprend qu’il existe la possibilité d’une voie européenne capable de renverser les gouvernements nationaux et de réorienter l’UE dans un sens démocratique et strictement européen. La solution ne sera pas nationale, elle sera européenne !

LBTF

Gauche laïque et « extrême-droite », une confusion malhonnête ?

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__1_742984_1211794407.jpgUn article du 5 septembre 2010 du blog du Monde « Droites extrêmes » consacré au mouvement « Riposte laïque » et à son principal dirigeant, Pierre Cassen, a attiré mon attention. Les journalistes cherchaient à démontrer que cette organisation, qui se revendique « de gauche », et dont le responsable est un ancien du PCF et de la LCR, était passée à l’extrême-droite sous prétexte d’avoir organisé une manifestation commune avec le Bloc Identitaire. Cela m’amène à réfléchir à ce qu’est la gauche authentique en évoquant certains positionnements pris par des membres des structures de gauche en France et en Allemagne ces dernières années.

Helmut Schmidt, ancien chancelier de la SPD, dans un article du Frankfurter Rundschau du 13 juin 2005 prônait ainsi l’interdiction «  de l’immigration de populations issues de cultures étrangères » après avoir en 2004 affirmé que « la décision de faire venir des travailleurs étrangers aura été une erreur très grave », visant en particulier l’immigration turque et africaine. Schmidt a par ailleurs été opposé à l’abandon du droit du sang que prônait le social-démocrate Schröder, abandon effectué en 2000 par la coalition rouge-verte et n’a jamais caché son refus de toute adhésion de la Turquie dans l’Union Européenne, convergeant avec son ancien collègue et ami, le centriste Valéry Giscard d’Estaing qui dénonçait en 1991 une « immigration-invasion » et qui est lui aussi hostile au processus d’adhésion de la Turquie entamé en 2005. Doit-on considérer par ces déclarations le social-démocrate Schmidt comme un renégat qui devrait prendre sa carte à la NPD, ce qu’a proposé le Consistoire Juif Allemand au social-démocrate Thilo Sarrazin il y a quelques semaines ? Doit-on considérer qu’il a cessé d’être de gauche ?

Oskar Lafontaine, ancien animateur du mouvement de gauche radicale « Die Linke », et désormais retraité de la politique en raison d’une « longue maladie », déclarait il y a quelques années que « l’Etat est obligé de protéger les pères de famille et les femmes du chômage parce que des travailleurs étrangers [Fremdarbeiter] prennent leurs emplois en travaillant à bas coût ». En suivit une campagne vigoureuse contre lui, notamment en raison de son usage du vocable de Fremdarbeiter au lieu du très politiquement correct Gastarbeiter (« travailleurs invités »). L’historien Götz Aly n’a pas hésité à qualifier la doctrine mise en avant par Lafontaine de « nationale-socialiste », rien de moins. Doit-on considérer qu’Oskar Lafontaine a cessé d’être de gauche, de même que jadis Georges Marchais lorsque celui-ci s’opposait à l’immigration de travail ?

Le provocateur Thilo Sarrazin, autre membre de la SPD et membre de la Bundesbank, fait scandale depuis quelques jours en raison de la sortie de son ouvrage dénonçant notamment l’islamisation de l’Allemagne et le fait qu’il ne souhaite pas que ses enfants et petit-enfants vivent dans une Allemagne qui ne serait plus culturellement allemande. Aussitôt, les bien pensants s’élèvent contre ses propos, appelant à ce qu’il soit exclu de la SPD et qu’il perde son emploi à la Bundesbank. Jeudi dernier, ses collègues ont demandé au président allemand, Christian Wulff, de se séparer de leur collaborateur. Le dirigeant de la SPD semble s’étonner que Thilo Sarrazin soit toujours membre de sa formation politique, et ce dernier entend bien rester adhérent. Selon un sondage, une majorité d’allemands soutient Sarrazin, et notamment 30% des électeurs SPD, ce qui n’est pas rien. Sarrazin a-t’il cessé d’être de gauche, d’être social-démocrate, en raison de ses saillies rhétoriques ?

Les idées développées par Pierre Cassen de « Riposte laïque » ou par Christine Tasin de « Résistance républicaine » me sont très étrangères, et notamment leur refus d’une Europe politique au profit d’une « république » française fétichisée ou leur volonté de se présenter essentiellement comme opposés à l’islam. On peut également leur contester le fait de vouloir défiler avec des organisations considérées comme d’extrême-droite. Mais lorsque Pierre Cassen déclare ne pas vouloir laisser à Marine Le Pen le monopole sur ces questions, peut-on l’accuser d’être passé à droite ? Si une majorité d’ouvriers vote pour le FPÖ en Autriche, si le Front National est à nouveau redevenu le premier parti ouvrier en France, c’est que la gauche n’a pas fait son travail, c’est tout simplement que la gauche n’est plus de gauche.

Au lieu de chercher des boucs émissaires dans leur camp, les dirigeants socialistes feraient mieux de se demander pourquoi les classes populaires se détournent d’eux et sont si désespérées qu’elles sont amenées à soutenir des formations droitières et ultra-libérales (comme le PVV de Geert Wilders). Parce que la « gauche » a trahi le peuple et qu’elle a toujours refusé de prendre conscience de l’impossibilité à la fois de préserver les acquis sociaux et de donner du travail à tous ses citoyens et en même temps de prôner l’ouverture maximale des frontières et la régularisation des travailleurs clandestins.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE