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27/05/2021

Les origines du monothéisme.

monothéisme,originesL’idée d’un dieu unique créateur est neuve à l’échelle de l’histoire humaine. Elle a connu quatre expressions différentes : le culte d’Aton suscité par le pharaon Amenhotep IV dit Akhenaton ; le mazdéisme iranien autour de la figure centrale du dieu Ahura Mazda (ou Ohrmazd) suite à la réforme zoroastrienne qui, toutefois, ne supprima pas les autres dieux mais les plaça en position subalterne sous la forme d’anges adorables (en vieux perse yazata, en farsi ized) ; le monothéisme abrahamique sous forme nationale (judaïsme) ou internationale (christianisme, islam) ; enfin le monothéisme païen né en réponse à l’émergence du précédent.

Selon les principes du monothéisme abrahamique, l’humanité aurait été monothéiste avant de sombrer dans le polythéisme et de ne s’en extirper que sous la conduite de prophètes (Moïse, Jésus, Muhammad) porteurs d’une vérité élémentaire. Selon en revanche les historiens, le polythéisme est la religion première de l’humanité et il peut ensuite évoluer en hénothéisme (honorer un seul dieu mais sans nier les autres dieux) et enfin en monothéisme (honorer un dieu unique à l’exclusion de tout autre).

Pour prendre l’exemple spécifique des origines du judaïsme à partir duquel d’autres monothéismes, cette fois universalistes, vont se forger, la religion originelle est le polythéisme cananéen tel que décrit dans les documents retrouvés à Ugarit en Syrie. C’est un panthéon classique organisé avec plusieurs divinités principales dont au sommet est placé le dieu El (qu’on pourrait traduire par « Dieu » ou par « le dieu El ») qui est la divinité céleste principale mais qui est un souverain assez éloigné des hommes et qui règne sur l’univers avec son épouse Elat (féminin d’El), également appelée Asherah, et qui deviendra la parèdre de Yahweh (« grande reine du ciel ») jusqu’à sa répudiation au sein de la communauté judéenne de Babylone, après qu’elle y ait été transplantée par les Assyriens.

Le monde des hommes est gouverné par un autre dieu, fils aîné d’El, et qui est le dieu Hadad (« le tonnant ») plus connu sous le surnom de Baal, « le seigneur ». Il gouverne depuis le Mont Saphon sur lequel se trouve son trône et son palais. C’est un dieu héroïque, qui combat le dragon Lotan (Leviathan) envoyé contre lui par le dieu des océans Yam, avec l’appui de sa sœur la déesse Anat, vierge guerrière qui rappelle par certains aspects Athéna, et qui est surnommée Baalit, « la dame ». Il a pour parèdre généralement la déesse de l’amour et de la fertilité, mais qui peut aussi apparaître comme une déesse guerrière, à savoir Ashtoreth (nommée Ishtar à Babylone et Astarté par les Grecs). D’autres divinités complètent ce panthéon : la déesse du soleil Shapash (en Canaan, le soleil est féminin), le dieu de la lune Yarih (dont le nom a pu servir à former celui d’Yah ou Yahu, variante archaïque du nom de Yahweh), le dieu de l’aurore Shahar (Aurore masculine chez les peuples ouest-sémitiques) et ses deux fils Helel (« Lucifer ») et Shelim (« crépuscule »), le dieu de la guerre et des épidémies Reshef, le dieu médecin Eshmun ou encore le dieu du feu et de la forge Koshar.

Chaque tribu cananéenne a développé toutefois un dieu ethnarque ou poliade, un aspect plus local du dieu Baal qui protège spécifiquement cette tribu. On retrouve un phénomène assez comparable au sein des tribus celtiques dont toutes disposent d’un « teutates » ou dieu « père de la tribu ». C’est ainsi que des divinités comme Yahweh, Milqom et Kemosh, au même titre que le dieu Ashur des Assyriens ou que Marduk à Babylone, sont les divinités ethnarques de différentes tribus. Il apparaît ainsi que la tribu honorant Yahweh a réussi à s’imposer aux autres tribus et à imposer leur divinité ethnarque aux autres. Par la récupération du sanctuaire cananéen commun de Jérusalem dédié au dieu El Elyon, « El le très haut »), la tribu de Yahweh parvient à donner à sa divinité locale un rôle de dieu souverain. Yahweh finit ainsi par récupérer les fonctions des autres divinités, pour devenir un dieu forgeron comme Koshar, un dieu guerrier (Sabaoth) et de l’orage comme Baal, avec lequel son culte sera en rivalité.

Au moment où les Assyriens détruisent le temple et déportent les élites judéennes à Babylone, comme ils l’ont fait avec d’autres peuples vaincus, le culte de Yahweh n’est pas celui d’un dieu unique mais celui d’un échanson d’El confondu avec El lui-même et ainsi époux d’Elat Asherah. Le processus de déracinement va faire évoluer cet hénothéisme en monothéisme car cette défaite n’est pas considérée comme la victoire d’un dieu sur un autre mais comme une punition divine qu’Yahweh a imposée à son peuple en expiation de son association avec d’autres divinités. Le monothéisme en faveur d’un dieu jaloux implique le rejet des autres divinités dans un premier temps et à terme la négation même de leur existence. C’est ainsi que suite à ce traumatisme le monothéisme naît véritablement et sera imposé ensuite, après le retour de ces élites en Judée suite à la mesure de libération engagée par le roi perse Cyrus, aux populations restées sur place.

Le monothéisme ne naît pas de la victoire face à des ennemis mais de la défaite et de la mauvaise conscience. Là est son étrange mystère qui fait dire à Nietzsche qu’il s’agit d’une « inversion de toutes les valeurs. »

Thomas FERRIER

23/05/2021

Conférence sur la Russie et l'Europe - 23/05/2021 18:00

Chers amis,

Je vous propose une conférence par le biais d'un salon vocal ce dimanche 23 mai 2021 de 18h00 à 19h00 sur le canal Telegram du Parti des Européens.

J'évoquerai les origines européennes de la Russie, les peuples qui composent sa fédération, le malentendu euro-russe, le bilan du communisme soviétique puis du poutinisme (toujours actif) et enfin l'avenir européen de la Russie, avec à terme la perspective d'une intégration russe à l'Europe politique qui reste à bâtir.

Je vous souhaite nombreux.

Le canal du Parti des Européens

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22/05/2021

Le tweet de la semaine

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21/05/2021

Hommage à Dominique Venner

En mémoire de Dominique Venner (16 avril 1935 - 21 mai 2013)

Un européiste identitaire.

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Dominique Venner a choisi en conscience ce 21 mai 2013 la lumière du soleil olympien, ce soleil à la fois invaincu et invincible, quittant le monde des hommes pour choisir celui des ombres. Depuis la prairie d’Elysion, il contemple son monde, notre monde, cette Europe qu’il a chérie plus que tout au monde et qui continue, sans lui, d’aller vers son trépas, sauf si la flamme de l’espérance sort les hommes d’Europe de cette insupportable dormition qui les domine et les éteint.

Sans sacrifice, il n’y a aucune victoire. Sans courage, il n’y a aucune récompense. Sans volonté, il n’y a que la tombe comme seul avenir.

Son héritage, c’est vous, vous les éveillés, vous les éveilleurs, je dirais même les réveilleurs. Que son combat qui est vôtre désormais vous anime comme il l’a animé. Que son nom soit comme le signal du retour d’une pensée archaïque en mode futur et l’annonce de la renaissance de l’Europe.

A l’origine de l’Europe, il y a l’Action. Pour sa renaissance, il y aura Réaction. Celle des Européens de demain à nouveau intransigeants. Car n’est respectable que celui qui sait se faire respecter et surtout se fait effectivement respecter. Le respect ne se mendie pas. Il s’exige. Mieux il s’impose.

Que l’Europe redevienne brave, ce terme qui était aussi son auto-ethnonyme il y a des milliers d’années, les braves et nobles *Aryōs !

 

Thomas FERRIER

Président du Parti des Européens (LPE).

17:18 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0) |

20/05/2021

Lettre ouverte de Thomas Ferrier à Eric Zemmour

 

Lettre ouverte d’un européiste authentique

à Éric Zemmour

 

Cher Éric Zemmour, vous êtes à mes yeux le moins souverainiste de tous les souverainistes, et c’est pourquoi je m’adresse à vous dans la perspective heureuse d’une candidature aux prochaines élections présidentielles que vous pourriez envisager de présenter dans les prochains mois.

Alors que Marine Le Pen prend conseil auprès de son père pour savoir comment vous contrer (in Le Point de cette semaine), ce qui indique la panique qui l’étreint, votre candidature est attendue à la fois pour la soutenir de la part de vos partisans et pour l’entraver de la part d’adversaires appartenant à la « Macronie ».

Si votre analyse du péril migratoire et démographique qui pèse sur l’Europe est irréprochable par sa lucidité et sa cohérence, si vous avez parfaitement raison sur un plan géopolitique de vouloir rapprocher la France et – par extension – l’Europe de la Russie, si avec justesse vous ne prônez ni l’abandon de l’euro ni une quelconque sortie de l’actuelle Union européenne, je trouve néanmoins qu’il existe un défaut dans votre cuirasse auquel vous pourriez remédier en remisant parfois certains accents séguinistes de votre dialectique. Ces accents pourraient vous valoir le reproche d’un repli sur soi.

Vous vous placez dans l’héritage de Bonaparte et de De Gaulle, deux parrains symboliques qui représentent la France dans deux périodes parmi les plus glorieuses mais aussi les plus tragiques de son histoire. Or ces deux grands hommes n’étaient pas seulement de grands Français, ils étaient aussi de grands Européens, même si leur réalisme politique leur faisait taire publiquement ces orientations.

Pour Napoléon en 1816, lorsqu’il médite sur son destin devant Las Cases, l’empereur exilé déclara ainsi à propos de l’Europe :

« L’Europe n’aurait bientôt fait de la sorte, véritablement, qu’un même peuple et chacun, en voyageant partout se serait toujours trouvé dans la patrie commune. »

Quant au général de Gaulle, dans ses Mémoires d’espoir publiés en 1970, il s’exprima à propos des nations d’Europe en ces termes :

« Toutes étant de même race blanche, de même religion chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation. »

Mais sous de Gaulle, où le péril migratoire était croissant mais infime par comparaison avec notre époque, cette unité nécessaire de l’Europe n’avait aucun caractère d’urgence. En 2021, cette nécessité est devenue impérieuse. Vous faites erreur, cher Éric Zemmour, lorsque vous donnez du crédit, même s’il s’agit pour vous de s’y opposer, au prétendu projet européiste d’Emmanuel Macron. Non, le Président en exercice n’est pas un européiste authentique, mais le fossoyeur de l’idée européenne qu’il dénature en l’associant à ses lubies sociétales libertaires et à son mépris des natifs européens.

Pour que l’Europe s’unisse véritablement, pour que sur un plan politique elle ne fasse plus qu’un, pour que l’Europe de l’Islande à l’Oural, évoquée par le général de Gaulle, et par extension jusqu’au Pacifique selon l’ajout circonstancié de Vladimir Poutine, il y a deux obstacles.

Ce ne sont pas des obstacles institutionnels mais des obstacles sociétaux. Jamais l’Europe centrale et orientale n’acceptera de faire patrie commune avec une Europe occidentale promotrice du mariage pour tous et de l’ouverture aux flux migratoires post–coloniaux issus du tiers-monde. Ces flux engendrent par ailleurs une montée de l’extrême-droite en Europe occidentale par un nombre croissant d’électeurs qui ne trouvent que cette expression politique pour s’y opposer, sans pour autant partager les lubies anti-européennes de ces partis, ce qui amène là encore à entraver cette unité.

L’Europe s’unira donc nécessairement contre l’immigration extra–continentale et contre les dérives sociétales inspirées par les USA. L’Europe n’a besoin ni de la diversité ni de l’extrême-droite, mais d’une identité européenne restaurée dans une unité politique qui reste à construire.

Face à Emmanuel Macron, vous devez vous opposer à lui sur son terrain, et prouver aux yeux de tous que le plus européen des deux, c’est vous !

Avec mes salutations européennes respectueuses,

Thomas FERRIER