12/07/2013
Montesquieu et l'Europe comme nation
« L'Europe n'est plus qu'une nation composée de plusieurs, la France et l'Angleterre ont besoin de l'opulence de la Pologne et de la Moscovie, comme une de leurs provinces a besoin des autres : et l'État qui croit augmenter sa puissance par la ruine de celui qui le touche s'affaiblit ordinairement avec lui. »
(Montesquieu, Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, chapitre XVIII, 1727)
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16/06/2013
Helmut Schmidt : pour un putsch européen !
"Il y a deux ans, j’ai dit que le Parlement européen devrait faire un putsch. C’était d’ailleurs notre idée avec VGE lorsque nous avons décidé que les parlementaires européens seraient élus au suffrage universel. Nous espérions que le Parlement puisse se saisir des sujets importants sans demander l’autorisation aux Etats. (…) Aujourd’hui, il n’a même pas le droit d’initiative, ce qui est grotesque. Ce « putsch démocratique » n’a pas encore eu lieu." (Helmut Schmidt, Le Point, 13 juin 2013, n°2126)
Dans l’esprit du chancelier social-démocrate allemand et du président de centre-droit français, le parlement européen n’avait pas vocation à demeurer une chambre d’enregistrement. Il devait oser, par la légitimité démocratique qui était la sienne, « prendre le pouvoir ». Schmidt parle ainsi de « putsch » c'est-à-dire de coup d’état démocratique. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est la profonde médiocrité des parlementaires européens, choisis par les partis nationaux pour justement ne pas être de véritables acteurs de la vie politique.
Le parlement européen n’a de puissance que si ceux qui le composent sont prêts à la revendiquer, à l’exiger et à l’obtenir. Il aurait dû se saisir de toutes les occasions pour peser, par exemple en refusant d’entériner le second mandat de Barroso.
C’est parce que le parlement de Strasbourg est peuplé d’irréductibles europhobes, de pathétiques déchus parlementaires, de seconds couteaux, et ne parvient à se doter comme figures de proue que de gens comme Désir, Cohn-Bendit ou Schulz, qu’il n’a pas été capable de prendre son destin en main et de s’émanciper de la tutelle des Etats. Seuls de véritables européistes, qui arriveraient à être présents au sein de cette « aimable » assemblée, sans tenir leur mandat de partis nationaux, pourront y faire entendre la voix de l’Europe. C’est l’enjeu essentiel de 2014, à savoir la création de listes européistes dotées de moyens financiers suffisants et ayant pu émerger médiatiquement. Sinon, les véritables défenseurs de l’Europe devront une fois de plus assister en spectateurs à la joute stérile entre « euro-»mondialistes et europhobes.
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21/04/2013
L’identité tchétchène, menacée par le nationalisme et l’islamisme
Les responsables des attentats meurtriers de Boston ont été retrouvés et ce sont deux américains d’origine tchétchène, deux frères réislamisés sous une forme radicale via internet, dont l’un est mort et l’autre est gravement blessé. Isolés au sein de leur communauté, bien que présents depuis dix ans aux USA, ils n’ont jamais pu s’acclimater et, victimes d’un trouble identitaire grave, ils ont sombré dans la barbarie terroriste. L’un comme l’autre sont issus d’une famille nationaliste, le plus jeune portant le même prénom que le chef indépendantiste Djokhar Doudayev.
Leur crime fait réfléchir sur les relations entre l’identité tchétchène authentique, le nationalisme qui prétendait la défendre et l’islamisme vers lequel il a fini par dériver jusqu’à fusionner avec lui. Rappelons que sur le principe le nationalisme défend les spécificités propres à une nation alors que l’islamisme est par essence internationaliste, défendant l’umma islamiya et non la nation respective de chacun. En soi, ils sont antagonistes, mais une guerre a tendance à exacerber les particularités religieuses. Face au rouleau compresseur russe, face aux chrétiens orthodoxes, de plus en plus de nationalistes tchétchènes ont dénaturé leur combat en affirmant leur islamité, islamité spécifiquement vaïnakh d’abord puis islamisme salafiste ensuite.
Or qu’est-ce que l’identité tchétchène véritable si ce n’est l’européanité de langue tchétchène ? Les Tchétchènes sont, au même titre que les autres peuples du Caucase, des Européens, et non des Moyen-orientaux. L’islamisation de leur pays ne date que du XVIIIème siècle. Auparavant, comme les autres peuples des montagnes, y compris les Basques, ils étaient demeurés très longtemps des polythéistes au panthéon foisonnant et à la riche mythologie. A peine effleurés par le christianisme, ils ont ensuite été contraints d’adopter l’islam, qui est devenu un référent identitaire à partir du moment où la résistance aux Russes s’est faite sous cette bannière et au nom de l’imam Chamil dans la première moitié du XIXème siècle.
Pourtant, Ingouches et Tchétchènes, même dans le martyr de la déportation sous Staline vers l’Asie centrale, sont restés un peuple fier de ses racines et conscient de son passé. Ce n’est pas un hasard si en 1956 les Ingouches, pourtant officiellement musulmans, ont construit un temple au dieu de l’orage Sela, pour le remercier de leur avoir permis de retrouver leur terre ancestrale. Comme les Arméniens voisins, au sein desquels le paganisme « néo » est en plein renouveau, la communauté des Hethanos (le mot arménien pour « païen », à rapprocher de l’anglais heathen) organisant des cérémonies au temple de Garni en l’honneur du dieu guerrier Vahagn, les Tchétchènes et Ingouches auraient pu se tourner vers leur foi native et rejeter l’islam.
Le nationalisme tchétchène de type laïc est mort. Il a été brisé par l’intervention militaire russe. Si la Tchétchénie devenait demain un état indépendant, elle serait le premier état islamiste en Europe. Et elle l’est presque déjà sous le joug de son tyranneau local, soutenu par Poutine qui y achète ainsi la paix civile. Mais c’est un faux calcul que fait le Kremlin. En choisissant un islamisme rallié pour lutter contre un islamisme d’opposition, il ne rend pas service au peuple tchétchène, qui régresse d’un bon siècle.
Entre le nationalisme de division, inacceptable à raison aux yeux de Moscou, et l’islamisme, il faut s’opposer aux deux mais le soutien de la population ne peut être obtenu que par une aide financière soutenue mais surtout par l’affirmation de l’identité tchétchène, aux côtés de l’identité russe et non en opposition avec cette dernière, de l’identité tchétchène véritable. C’est donc bien en redorant le blason des traditions tchétchènes indigènes, antérieures à l’islam, que ce peuple du Caucase retrouvera son européanité, et qu’il ne cédera pas aux sirènes mondialistes de l’islamisme international mais s’opposera à lui.
Ce n’est pas avec Allah que les Tchétchènes défendront leur identité, qui n’est pas menacée par les Russes dans la mesure où elle ne cherche pas à s’opposer à eux, mais avec Diala, le Dieu ancestral du peuple vaïnakh. Ce sont sous les symboles du dieu du ciel, comme ce tétrascèle vert de Diala représenté ici, et dans les sanctuaires nationaux du pays tchétchène que se trouve l’âme de ce peuple, son identité immémoriale. Le pays des loups doit chasser les renards salafistes infiltrés sur son sol, et le premier d’entre eux y préside actuellement.
Les rodnovery russes, qui dénoncent le christianisme orthodoxe comme étranger à la Rus’ éternelle, ne peuvent que comprendre ceux des Tchétchènes qui déplorent la perte de leurs traditions indigènes, car l’ennemi de l’identité tchétchène, ce n’est pas la Russie, mais l’islamisme dont un nationalisme perverti a été le fourrier. Il est à souhaiter que la déesse tchétchène Sata, épouse du dieu orageux Sela, et déesse de la sagesse, version caucasienne d’Athéna, éclaire les esprits de ce noble peuple et l’engage sur la seule voie qui est la sienne, la voie de l’Europe.
Dans une Russie qui rejoindra la famille européenne à laquelle elle appartient depuis toujours, au sein d’une Europe unie de l’Islande à l’Oural et par extension au Pacifique, les Tchétchènes rejoindront les Basques dans le camp de la résistance identitaire face au mondialisme. Ce n’est pas aux côtés des musulmans du djihad qu’ils siègeront mais en face, aux côtés des autres européens, réconciliés avec les russes, ceux-ci réconciliés eux-mêmes avec des Européens qui auront retrouvé leurs valeurs, vaincu la décadence et eux aussi restauré leur identité.
Contre le nationalisme diviseur qui a ruiné le pays, contre l’islamisme qui est la trahison pure et simple des valeurs ancestrales des peuples vaïnakhs, Ingouches et Tchétchènes, l’affirmation de l’identité tchétchène, soutenue alors par la Russie, est le seul remède possible. Et de même en Bosnie ou au Kosovo, ce sont les principes européens, préchrétiens et préislamiques, qui constituent le rempart naturel de la civilisation, de notre civilisation.
Thomas FERRIER (PSUNE)
Illustration: photographie d'une classe d'enfants tchétchènes illustrant le caractère pleinement européen de ce peuple.
16:39 Publié dans Analyses, Citations, Mes coups de gueule, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : tchétchénie, pays européen, nationalisme, identité, islamisme, paganisme, vaïnakhs, diala, sela |
05/01/2013
Quand Mélenchon défendait l'Europe...
Mais l’intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction. (...) Tout se tient dans la tradition française entre la démocratie et la nation. Si le pouvoir réel de maîtriser notre destin ne peut prendre toute sa réalité économique et sociale qu’à l’échelle de l’Europe, alors, les vrais démocrates ne peuvent que vouloir l’avènement de la nation européenne et, avec elle, de la citoyenneté européenne. (...) Si j’adhère aux avancées du Traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu’elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c’est parce que le plus grand nombre d’entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu’elle appelle. Jean-Luc MELENCHON, 9 juin 1992, "Déclaration au sénat". |
Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche sur une ligne plutôt eurosceptique, dévoilait en 1992 une vision bien différente de l'Europe. Même si sa "nation européenne" n'est pas exactement la nôtre, car il lui manque ce supplément d'identité commune qu'on appelle "européanité", ce propos qu'il a tenu il y a deux décennies allait dans le sens d'une Europe unie et était ainsi fidèle au combat du premier socialiste français, Henri de Saint-Simon, en faveur de la nation européenne ("De la réorganisation de la société européenne", par Henri de Saint-Simon et Augustin Thierry, 1814).
Jean-Luc Mélenchon n'est désormais plus européiste mais il n'est plus socialiste non plus. Voilà ce qu'un autre socialiste européen aurait pu lui répondre.
Que l'on soit amené à évoquer, pour imaginer ce que pourrait être un européisme militant, le socialisme révolutionnaire de l'époque héroïque, montre assez que le mouvement qui voudrait faire une Europe capable de rendre à ses fils la puissance et la fierté, ne sortirait pas d'un lit étroit. (...) L'action doit tendre aujourd'hui à imposer une volonté impériale européenne contre des conservateurs mesquins et les serviteurs des empires étrangers, ainsi qu'à dresser les fondations et les premières super-structures d'un Etat fédéral. François GAUCHER, "Originalité d'un possible européisme", octobre 1957 |
Alors, Jean-Luc, encore un (gros) effort pour redevenir européiste !
16:53 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-luc mélenchon, françois gaucher, nation européenne |
Christophe Barbier et l'Europe Nation
Les prochains mois seront cruciaux pour l'avenir de l'Europe, pour la nation européenne. (Christophe BARBIER, 14 décembre 2012)
Source:
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/video-le-bras-...
14:40 Publié dans Analyses, Citations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christophe barbier, l'express, nation européenne |
L'Europe, notre patrie !
Le grand homme de demain, attendu de tous, ne se bornera pas à parler de la patrie européenne ; il mettra l'Europe, peuple et chefs, sur le pied de croisade, pour la création immédiate de cette patrie européenne.
(...)
Fort de l'opinion publique, il obligera les chefs à s'unir tout de suite en assemblée constituante. Il les contraindra à ne point se séparer avant d'avoir posé les bases de l'internation d'Occident.
Et non pas un sur-Etat de papier, mais un sur-Etat armé financièrement, juridiquement, diplomatiquement, militairement. Non pas une Société des Nations d'Europe, mais un Reich d'Europe, mais des Etats-Unis d'Europe. Un véritable Etat, avec unité douanière, monétaire, juridique, diplomatique, militaire et navale.
(...)
C'est une chose certaine: ou les partis de gouvernement vont faire la patrie européenne, ou ils seront balayés.
Gaston RIOU, "Europe, ma patrie", 1928
14:37 Publié dans Analyses, Citations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe unie, patrie européenne, gaston riou, européisme |
02/01/2013
Philippe Migault défend la nation Europe
Enseignant-chercheur, historien spécialiste des questions militaires et politiques, Philippe Migault, membre de l’IRIS et doctorant à l’EHESS, répondait à un entretien avec La Voix de la Russie. Il y expose sa vision des relations qui devraient exister entre l’Union Européenne et la Russie. J’ai été particulièrement sensible à une partie de son exposé particulièrement brillante et consacrée à ce qu’il a appelé la « nation européenne ». Extraits. (Thomas Ferrier).
Source: La Voix de la Russie.
C'est quoi le rôle de la Russie au 21 siècle ?
Philippe MIGAULT: Je pense que la Russie et la France ont une vision assez similaire du monde et des relations internationales. Nous sommes partisans d'un monde multipolaire avec des centres de puissance qui ne se limitent pas seulement à la Chine ou aux Etats-Unis. Nous devons avoir d'autres puissances qui soient là pour donner la réplique à ces autres puissances. Dans ce cas, la Russie a un rôle extrêmement important à jouer que cela soit dans l'espace post-soviétique mais aussi éventuellement au niveau européen. Il n'y a pas si longtemps de ça, en 1989 et en 1990, Helmut Kohl et François Mitterrand et Mikhaïl Gorbatchev ont parlé de la Maison Commune européenne. On parlait d'adosser la Communauté des Etats indépendants (CEI) à la Communauté européenne. Pourquoi cet avenir commun ne pourrait pas être envisagé ?
(...)Pouvez-vous expliquer ce terme de Maison Commune européenne aux lecteurs qui ne le connaissent pas ?
(...) Il me semble que les Européens et les Russes partagent un même héritage historique et culturel. Selon la Nation de Fichte, la Russie fait partie de la Nation européenne. Nous avons deux notions de la Nation, la Nation de Ernest Renan qui dit que ce sont des gens qui veulent vivre ensemble. Et nous avons la version de Fichte, avec la notion de la Nation allemande, qui dit que ce sont des gens qui partagent une même culture, des mêmes legs historiques, des références identiques. Il me semble que les Européens et les Russes partagent un même héritage historique, un même héritage culturel, et du point de vue de la Nation de Fichte, il y a une nation européenne. La Russie en fait partie. Je pense que dans ce vent d'optimisme qui a suivi la fin de la Guerre froide, c'est exprimé dans cette notion de la Nation la volonté de vivre ensemble. Je ne vois pas pourquoi, il faudrait cesser d'y rêver. A moins que cela soit pour faire plaisir aux Etats Unis qui n'ont certainement pas envie qu'un jour un tel ensemble politique puisse voir le jour.
14:25 Publié dans Analyses, Citations, Histoire, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe migault, la voix de la russie, nation européenne, europe nation, russie, maison commune |
04/11/2012
L'Europe fédérale, une nécessité !
"La seule réalité possible pour nous, la seule qui puisse garantir sécurité et stabilité, c’est l’Europe. Un Etat européen, un véritable Etat – fédéral, décentralisé mais cohérent et souverain, comme les Etats-Unis d’Amérique – une Europe dont les Etats nationaux actuels deviendraient des régions."
(...)
"Un véritable Etat européen est la seule voie possible pour nous assurer d’un avenir digne. Aujourd’hui, les problèmes ne sont plus nationaux, ils nous concernent tous. Il est ridicule, par exemple, d’avoir dans différents pays des lois différentes concernant l’immigration, comme il serait ridicule d’avoir sur ce sujet des lois différents à Bologne et à Gênes. Un véritable Etat européen pourrait en outre réduire une part importante de ses coûts, par exemple les dépenses causées par la pléthore de commissions, d’instances de représentation et d’institutions parasites."
(Claudio Magris, Corriere della sera, Milano, 29 octobre 2012, traduction Françoise Liffran)
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/2950611-une-e...
17:49 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0) |
22/05/2011
De Gaulle contre les souverainistes
Au sein de l’histoire politique française du XXème siècle, la figure du général De Gaulle conserve une place à part, presque unaniment honorée par toute la classe politique nationale, désormais rejointe par l’extrême-droite, à l’exception peut-être de l’extrême-gauche. Toutefois, ceux qui s’en revendiquent explicitement, s’attribuant le terme de « gaullistes », divergent profondément des options politiques et philosophiques assumées ou défendues dans l’intimité par le général. Dupont-Aignan, à l’instar de Pasqua auparavant, ou encore du souverainiste Couteaux, voit dans De Gaulle une figure souverainiste, presque nationaliste, refusant toute idée d’une Europe unie au-delà d’une très vague « Europe des nations » basée sur une libre coopération. Certains autres au nom de De Gaulle proclament une certaine forme de germanophobie. Chirac ou Villepin se sont également revendiqués du grand homme, sans que cela n’apparaisse spécialement dans leur programme.
Or il apparaît que De Gaulle était un personnage beaucoup plus complexe, et controversé, que ses défenseurs officiels ne veulent bien le croire. Certains s’insurgent contre la revendication, récente, de Marine Le Pen d’être dans la continuité idéologique de De Gaulle. Ils ont raison de s’en insurger mais cette dernière se revendique du même faux « De Gaulle » que celui de ses adversaires de l’UMP. Alors, quel était donc le vrai De Gaulle, selon moi, et qui en est au final l’héritier légitime, s’il en est un.
De Gaulle est d’abord l’homme du 18 juin 1940, celui qui a dit non à la résignation face à la défaite et à l’occupation du territoire national par l’armée allemande. Son geste repose sur un pari selon lequel l’Allemagne ne pourra pas gagner la guerre et qu’il faut offrir à la France la meilleure place au sein de l’Europe future libérée par les alliés. Ce pari est dans l’autre camp le même qu’un Laval qui croit à la victoire de l’Allemagne et cherche de son côté à assurer à la France un sort meilleur. De Gaulle reconnaît explicitement cette parenté inversée, en affirmant dans ses Mémoires de guerre, « si j’ai eu tort, c’est que Laval et Déat ont eu raison ». En fait, c’est la position mi-figue mi-raison d’un Pétain qui insupporte profondément Charles De Gaulle, la position de celui qui ne choisit pas son camp, qui ménage l’occupant sans se rallier à lui, qui ménage aussi l’opposition à ce même occupant mais là encore sans s’y rallier. L’attitude d’un Mitterrand, qui fut son adversaire politique en 1965, était sensiblement la même que celle de Pétain, à savoir un ralliement à l’Etat français, dont il reçut la francisque, puis une évolution progressive vers la résistance.
De Gaulle, premier résistant. De Gaulle, qui réussit à épargner à la France l’AMGOT, une occupation gouvernementale américaine du territoire national, et à permettre à son pays de faire partie des vainqueurs de 1945, au grand étonnement des autorités allemandes présentes pour signer la capitulation. De Gaulle, qui a simplement fait un pari à partir de sa culture stratégique et géopolitique, un pari gagnant. Mais De Gaulle a toujours respecté son ennemi, et c’est tout à son honneur, et n’a jamais cédé aux ficelles grossières de la diabolisation. En Russie, il s’exclame ainsi « quel grand peuple ! ». Ses hôtes russes s’imaginent qu’il parle de leur peuple, alors qu’il évoque les allemands, dont il admire la volonté militaire qui les a amenés au cœur de la Russie d’Europe. Dans ses Mémoires de guerre, il évoque le défunt chancelier comme un « sombre Titan », usant même de l’expression de Nietzsche à propos de Napoléon, « mélange de l’inhumain et du surhumain ». Ce n’est pas une apologie, mais c’est encore moins une opprobre. Il évoque aussi la réconciliation franco-allemande, une nécessité évidente à ses yeux, même lorsqu’elle est prônée par un certain Heinrich H. dans un courrier que ce dernier lui fait parvenir.
18:56 Publié dans Analyses, Anti-mythes, Citations, Editoriaux, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de gaulle, europe, thomas ferrier, souverainisme, psune |
26/04/2010
Van Rompuy : l'Europe-puissance passe par le Japon
AFP | 26/04/2010 | Le président de l'Union Européenne, Herman Van Rompuy, a exhorté aujourd'hui le Japon à se rapprocher de l'Europe, afin de répondre aux défis posés par l'émergence de nouvelles puissances dans le monde. |
14:03 Publié dans Citations, Culture, Dépêches, Economie, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hermann van rompuy, union européenne, ue, union européenne et japon, ue-japon, états-unis, chine, europe-japon |
11/04/2010
Maurice Allard, euro-socialiste ?
"Il faut le dire très haut : il y a incompatibilité entre l'Église, le catholicisme ou même le christianisme et tout régime républicain. Le christianisme est un outrage à la raison, un outrage à la nature. (Bruits à droite) Aussi je déclare très nettement que je veux poursuivre l'idée de la Convention et achever l'oeuvre de déchristianisation de la France qui se poursuivait dans un calme parfait et le plus heureusement du monde jusqu'au jour où Napoléon conclut son Concordat (...) Pourquoi nous républicains et, surtout, nous socialistes, voulons-nous déchristianiser ce pays ? Pourquoi combattons-nous les religions ? Nous combattons les religions parce que nous croyons, je le répète, qu'elles sont un obstacle permanent au progrès et à la civilisation. Le jour où le Dieu anthropomorphe des Juifs quitta les bords du Jourdain pour conquérir le monde méditerranéen, la civilisation disparut du bassin de la Méditerranée, et il faut remercier les empereurs romains qui ont combattu de toutes leurs forces l'invasion de cette philosophie puérile et barbare, si contraire au panthéisme et au naturalisme de notre race ; il faut remercier Julien l'Apostat qui fit tous ses efforts pour combattre le fléau. (...)
Et plus tard, quand le christianisme quitta Rome et la Grèce où il avait étouffé toute civilisation et où il n'avait laissé que ruines et décombres et arriva en France, il n'y eut plus en notre pays, ni arts, ni lettres, et surtout ni sciences (Bruits à droite).
Il fallut la Renaissance, il fallut la Révolution française pour redonner au cerveau de notre race sa véritable puissance de normale évolution et sa possibilité de progrès. Sous l'influence du judéo-christianisme, toute lumière avait disparu ; il n'y avait plus que ténèbres. Aujourd'hui encore, combien de progrès ne se sont pas réalisés parce que nous traînons derrière nous ce lourd boulet de judéo-christianisme avec son cortège de préjugés et de mensonges traditionnels.
Nous combattons donc la religion parce que nous voyons dans la religion le plus grand moyen qui reste entre les mains de la bourgeoisie, entre les mains des capitalistes, pour conserver le travailleur dans un état de dépendance économique. Voilà pourquoi nous faisons la guerre à tous les cultes et pourquoi nous en sommes les adversaires les plus acharnés. "
Propos de Maurice Allard, député socialiste, lors du débat parlementaire sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905
21:02 Publié dans Citations, Culture, Economie, Histoire, Religion, Science | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : maurice allard, paganisme, république, christianisme, science |
02/03/2010
Johnny Depp Européen !
2 mars 2010, VSD | Devenir viticulteur dans le sud de la France et tourner avec sa compagne Vanessa Paradis sont les "rêves" de l'acteur américain Johnny Depp qui s'est confié au magazine français VSD à paraître demain. |
19:51 Publié dans Citations, Culture, Dépêches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : johnny depp, usa, tim burton, vin, vanessa paradis, louis de funès, sud de la france, cinéma |
01/03/2010
José Ortega Y Gasset
16:15 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, europe-nation, nation européenne, europe-patrie, europe patrie, europe mon pays, europe ma patrie, ortega y gasset, littérature |
14/02/2010
Al-Quaïda démystifiée ?
Le PSUNE ou LBTF ne cautionnent pas l'association "ReOpen911", mais cette information récente nous a semblé pertinente:
Lors d'une table ronde qui s'est tenue au Sénat le 29 janvier 2010 sur le thème "Où en est Al-Quaïda", Alain Chouet - ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE - démystifie le concept "Al-Quaïda" et dresse un tableau sans concession des réponses inadaptées et autres instrumentalisations faites par les pays occidentaux, sans pour autant dédouaner les dangers de l'extrémisme islamiste. Un discours passionnant et sans langue de bois qui se situe à des années-lumières du discours officiel sur le 11-Septembre et la “nébuleuse al-Qaïda” que les médias relayent depuis bien trop de temps. Vous vouliez savoir ce que pensent nos “espions” d’al-Qaïda ? Accrochez-vous, les masques tombent. Les propos tenus par Alain Chouet que d'aucuns n'oseront qualifier de “conspirationnistes” sont exactement les mêmes que ceux que nous relayons modestement mais avec ténacité sur notre site. La vidéo que nous vous proposons est un montage des meilleurs moments du discours d'Alain Chouet qui, dans sa version intégrale, dure 22 minutes et est disponible à cette adresse: http://videos.senat.fr/video/videos/2010/video3893.html. |
04:30 Publié dans Analyses, Citations, Dépêches, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : al-quaeda, al quaida, al quaeda, al-quaïda, alain chouet, dgse, renseignement français, reopen911 |
02/02/2010
Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage
Après sa brève sur Alain Soral publié dans nos colonnes, Stefan Heimliche propose à nouveau aux lecteurs de LBTF une analyse qui sabre le thuriféraire du MDI (Mouvement des damnés de l'impérialisme) Kemi Seba, sorte de Louis Farrakhan français selon le journal Jeune Afrique et initiateur de l'ancienne association "Tribu Ka" dissoute en juillet 2006 par le gouvernement français. Le jeune ethnologue Stefan Heimliche n'a désormais plus aucune pitié pour les extrémistes. Bonne lecture !
Il convient de préciser que ces deux articles sont destinés à éclairer le public internétique sur un certain nombre de "personnalités" radicales dont les partisans zélés prêchent la "bonne parole" sur divers sites, fora et blogs internétiques, mais aussi de fournir aux politologues des informations précises sur certaines structures. Pour ces raisons, Le blog Thomas Ferrier a estimé utile de faire connaître ces textes. |
Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur et en aucun cas le blog ou le mouvement qui lui est associé.
Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage,
par Stefan Heimliche.
Kemi Seba… ou plutôt Stellio Capochichi de son véritable nom, ex-militant afrocentriste soi-disant repenti en faveur du courant "pan-africain", n’est jamais en reste lorsqu’il s’agit d’accabler ce qu'il appelle sionisme de tous les maux de la terre, quitte à ériger ce dernier au rang de force occulte prédestinant à tous les conflits à l’échelle du globe, voire les catastrophes naturelles pendant que nous y sommes.
Après avoir vociféré sans relâche contre ce qu’il désigne sous l’appellation très scientifique de « leucodermes», c’est-à-dire les « blancs », que Monsieur Capochichi accusait de nourrir un racisme presque héréditaire à l’encontre des « peuples à peau sombre », le «noir qui enseigne», car telle est l’interprétation symbolique « d’Etoile Noire », nom qu’il s’est attribué dans la langue des égyptiens anciens pour se baptiser, en est venu à redéfinir sa position après s’être, au cours d’un bref séjour effectué en milieu carcéral, converti à l’Islam, réalisant selon ses dires les axiomes racialistes du « raisonnement » qu’il avait jusque-là défendu, préférant cette fois opter pour une mise en avant du concept de « fraternité humaine » opposé au "sionisme", projet qu’il avait déjà préfiguré après la dissolution de la Tribu Ka et l’avènement du MDI, ou « mouvement des damnés de l’impérialisme ».
Il est intéressant de noter, à l’écoute de la diatribe tiers-mondiste de notre "ami" béninois, l’amalgame incessant formulé par ce dernier entre le "sionisme", en tant que qu’idéologie politique, et le concept d’ "impérialisme" dont il évite scrupuleusement de mettre en relief les connotations universelles, préférant se limiter à une interprétation judéocentrée de celui-ci, sans prendre en considération celui exercé de tous temps par les arabes, les japonais et les chinois pour ne citer qu’eux.
En d’autres termes, le «génie », si l’on estime l’emploi de ce terme légitime dans le contexte du discours tenu ici présent, de Kémi Séba consista à faire en apparence table-rase de la haine qu’il nourrissait et nourrit toujours à l’encontre de l’Occident, en pointant cette fois du doigt non plus, une population, non plus un continent, non plus une civilisation, mais une idéologie, idéologie dont il estime que tous les dirigeants européens sont les promoteurs, sous prétexte de leur afro-scepticisme, de leur complexe prétendu par rapport à la Shoah et de leur prétendue israélophilie doublée d’une hypothétique islamophobie, cela étant hautement caricatural et réducteur.
10:09 Publié dans Analyses, Billets, Citations, Culture, Dépêches, Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kemi seba, mdi, tribu ka, louis farrakhan, alain soral, heimliche, islam, racisme, antisémitisme, antisionisme |
Berlusconi confond Europe et Occident
Silvio Berlusconi: «Mon plus grand désir, tant que je serai un protagoniste de la politique, est de faire d’Israël un membre de l’Union européenne», a-t-il assuré. «Israël fait partie de l’Europe. Il appartient à l’Occident. Il croit aux valeurs de la démocratie auxquelles, nous croyons, nous aussi. Par conséquent, j’ai toujours soutenu Israël et en tant que Premier ministre, j’ai changé la politique étrangère de l’Italie, faisant de mon pays le plus proche ami d’Israël en Europe … » |
Berlusconi confond Europe et Occident. On peut soutenir Israël face aux pays arabo-musulmans mais pas au point de souhaiter son adhésion à l'Union Européenne.
La Russie oui ! La Turquie et Israël non ! TF.
07:12 Publié dans Citations, Culture, Dépêches, Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : silvio berlusconi, union européenne, israël, turquie |
31/01/2010
Jules Ferry ressuscité
"Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures."
- Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 29 juillet 1885.
AFP via LeFigaro.fr | 30/01/2010 | Extraits | Le lycée français de Port-au-Prince, qui a perdu un enseignant et sept élèves dans le tremblement de terre du 12 janvier, entend reprendre les classes le 1er mars prochain, a indiqué aujourd'hui l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret. |
Cette citation contextuelle démontre indéniablement que la logique coloniale de la France, telle que défendue par Jules Ferry, n'a pas été pleinement abandonnée par les gouvernements successifs de la république. Il y a une forme de condescendance néo-coloniale, qu'on retrouve aussi dans le combat pour la francophonie, à vouloir porter assistance de la sorte à Haïti, sous prétexte qu'elle a été une colonie française et qu'en conséquence on y parle une forme particulière de français. Thomas Ferrier (PSUNE)
14:19 Publié dans Citations, Dépêches, Economie, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïti, tremblement de terre haïti, colonisation, néo-colonialisme, france, éducation nationale, déficit public |
29/01/2010
Rogozine: Moscou désapprouve le projet régional anti-missile US
MOSCOU, 29 janvier - RIA Novosti | Extrait | Moscou désapprouve l'intention des Etats-Unis de déployer des missiles Patriot en Pologne et espère que Washington reviendra sur cette décision, a déclaré vendredi le représentant permanent de la Russie auprès de l'OTAN Dmitri Rogozine lors d'un duplex télévisé à RIA Novosti. "En concevant des projets militaires de ce genre, il faut nécessairement songer aux conséquences. Faut-il que personne n'ait songé au fait que l'implantation - à 60 km de la région de Kaliningrad - de missiles ayant une portée de 170 km ne manquerait pas de nous remplir d'inquiétude. Voici pourquoi je trouve qu'il s'agit d'une démarche pour le moins irréfléchie et qui ne nous inspire aucune sympathie", a-t-il affirmé. Selon le diplomate, Moscou a déjà engagé des consultations politiques et militaires avec Varsovie et Washington. "Nous espérons que cette question sera révisée", a conclu M. Rogozine. Les Etats-Unis envisagent de déployer en Pologne plusieurs batteries de missiles sol-air Patriot. Ces systèmes seront implantés non loin de la ville de Morag (voïvodie de Varmie-Mazurie), à une distance de 60 à 100 km de la frontière russe. Cet emplacement leur permet de couvrir tout le territoire de la Région de Kaliningrad, enclave russe sur la Baltique. (...) |
18:08 Publié dans Citations, Dépêches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moscou, russie, états-unis, rogozine, patriot, missiles patriot, pologne, kaliningrad, morag, missiles, otan, obama |