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05/01/2013

Quand Mélenchon défendait l'Europe...

jean-luc mélenchon,françois gaucher,nation européenneMais l’intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.

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Tout se tient dans la tradition française entre la démocratie et la nation. Si le pouvoir réel de maîtriser notre destin ne peut prendre toute sa réalité économique et sociale qu’à l’échelle de l’Europe, alors, les vrais démocrates ne peuvent que vouloir l’avènement de la nation européenne et, avec elle, de la citoyenneté européenne.

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Si j’adhère aux avancées du Traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu’elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c’est parce que le plus grand nombre d’entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu’elle appelle.

Jean-Luc MELENCHON, 9 juin 1992, "Déclaration au sénat".

Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche sur une ligne plutôt eurosceptique, dévoilait en 1992 une vision bien différente de l'Europe. Même si sa "nation européenne" n'est pas exactement la nôtre, car il lui manque ce supplément d'identité commune qu'on appelle "européanité", ce propos qu'il a tenu il y a deux décennies allait dans le sens d'une Europe unie et était ainsi fidèle au combat du premier socialiste français, Henri de Saint-Simon, en faveur de la nation européenne ("De la réorganisation de la société européenne", par Henri de Saint-Simon et Augustin Thierry, 1814).

Jean-Luc Mélenchon n'est désormais plus européiste mais il n'est plus socialiste non plus. Voilà ce qu'un autre socialiste européen aurait pu lui répondre.

Que l'on soit amené à évoquer, pour imaginer ce que pourrait être un européisme militant, le socialisme révolutionnaire de l'époque héroïque, montre assez que le mouvement qui voudrait faire une Europe capable de rendre à ses fils la puissance et la fierté, ne sortirait pas d'un lit étroit.

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L'action doit tendre aujourd'hui à imposer une volonté impériale européenne contre des conservateurs mesquins et les serviteurs des empires étrangers, ainsi qu'à dresser les fondations et les premières super-structures d'un Etat fédéral.

François GAUCHER, "Originalité d'un possible européisme", octobre 1957

Alors, Jean-Luc, encore un (gros) effort pour redevenir européiste !

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