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04/12/2016

L’Europe unie, la nouvelle Athènes.

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Le projet du Parti des Européens est d’unir les Européens sur leur commune parenté et leur commune civilisation afin de défendre l’Europe contre les périls qui s’annoncent, et contre les chevaux de Troie qui la menacent de l’intérieur, après que des politiciens sans cervelle les y aient fait rentrer, et de susciter le renouveau de notre continent.

Notre démarche est bien différente de celle des prétendus « eurocrates » qui encensent l’Autre de peur d’avoir à défendre les nôtres, qui sanctionnent une Russie qui ne fait que se défendre et qui a toujours voulu se réconcilier avec le reste de l’Europe, qui sont incapables de nous faire respecter à nos frontières, accueillant celui qui veut forcer notre porte au lieu de lui indiquer la sortie, acceptant le chantage permanent du turc Erdogan. Ce ne sont pas des élections présidentielles en France ou des élections parlementaires en Allemagne, toutes deux en 2017, qui changeront les choses, bien au contraire.

L’Athènes classique de Périclès est notre modèle, celui sur lequel nous voulons rebâtir l’Europe politique, en restaurant la démocratie authentique en lieu et place d’une oligarchie médiatico-financière qui voudrait régenter nos vies.

Athènes, c’est un citoyen qui sait qui il est, de qui il vient, avec qui il partage un destin commun. A Athènes, on est citoyen parce que son père est citoyen et parce que sa mère est citoyenne, même si l’influence orientale (depuis l’époque mycénienne) aura empêchée cette dernière d’en exercer réellement les attributions. Tous deux auront été mariés en conformité avec les lois de la cité. Les enfants hors mariage ne seront pas citoyens à moins que la situation légale de leurs parents ne soit établie. C’est la loi mise en place par Périclès en 451 avant J.C et dont les propres enfants, nés de la courtisane Aspasie, qui n’était pas athénienne, seront victimes avant que le peuple athénien, par égard pour le grand homme, contrevienne exceptionnellement à sa propre règle. On ne devient pas européen, on naît européen.

Athènes, c’est un citoyen qui décide de son destin et qui est même rétribué par la cité pour sa participation publique aux décisions prises, touchant le misthos. Bien sûr sa présence est obligatoire et ceux qui feraient défaut se verront peints la toge en rouge par les mercenaires scythes employés par la cité. Ils seront alors sanctionnés financièrement et condamnés moralement. Si le citoyen athénien élit des responsables politiques, ces derniers n’ont pas de blanc-seing. Le peuple reste souverain, non seulement en théorie mais en pratique.

Dans la nouvelle Athènes que sera l’Europe unie, grâce aux technologies de l’information, un citoyen européen pourra à tout moment de la journée voter les lois, dans la rue, chez lui et même au travail. Il n’aura pas besoin de passer par des représentants élus pour décider de son avenir dans les domaines essentiels. Il recevra un salaire citoyen, qui correspondra au salaire minimum, qu’il perdra s’il ne remplit pas ses obligations.

Athènes, c’est une cité qui exige de ses plus riches qu’ils contribuent à l’embellissement et à l’expansion de la cité. Demain, les grands capitaines d’industrie devront mettre la main à la poche pour les liturgies européennes, la nouvelle forme prise par le mécénat. Leur nom sera honoré à hauteur de leurs contributions. Le Parthénon d’Athènes, qui fait la fierté de tout européen, a été financé par des capitaux privés. Les 88 temples de Rome qu’Auguste fit réparer durant son règne l’ont été aussi.

Athènes, c’est une cité où chaque citoyen est un soldat, où il dispose comme dans la Suisse contemporaine d’un équipement hoplitique complet et où il est tenu à faire des périodes d’entraînement. Contrairement aux états totalitaires qui interdisent la possession d’armes par les citoyens, dans l’Europe de demain chacun pourra disposer d’un matériel standard de combat. Il aura aussi le droit de s’équiper afin de protéger sa famille et ses biens. Les USA nous donnent une leçon de démocratie lorsqu’ils autorisent les citoyens à s’armer, même si la société américaine est dans l’excès en ce domaine.

L’Europe vit en plein âge de fer. Elle doute de son destin. Elle n’est plus seule maîtresse de son propre sol. Même la Russie de Poutine ne peut que ralentir son pourrissement intérieur. Nous devons retrouver l’âge d’or. Nous devons nous ressourcer sur ce qui fit de nous une civilisation si brillante. Athènes est notre phare, avec en complément la Rome républicaine qui sur un plan moral nous dépasse de si loin. Redevenons ce que nous sommes. C’est en retournant aux lumières de l’antiquité, qui éblouissent les forces du mal, que l’Europe renaîtra et avec elle que nous renaîtrons tous. Parce que « nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes » (Lycurgue). En ramenant la démocratie à ses racines grecques, nous balaierons les faux représentants et les usurpateurs qui osent se dire nos chefs alors qu’ils nous trahissent, corrompus par l’or « perse » qui a désormais pour nom « capitalisme spéculatif international ». Xerxès-Soros ne décidera pas de l’avenir des Européens.

C’est aussi l’athénien Isocrate qui prôna l’unité de la Grèce et c’est nous qui au nom de l’unité de l’Europe reprenons son flambeau. L’Europe comme Nouvelle Athènes, c’est une Europe à nouveau européenne, avec de vrais citoyens prêts à la défendre, avec une élite au service de son peuple, une Europe vraiment démocratique où le peuple décidera de manière souveraine de son avenir.

Le Parti des Européens, c’est le parti qui redonnera aux Européens la maîtrise de leur destin sur la ruine de cette caste corrompue qui nous emmène au précipice. Nous ne pourrons éviter une révolution politique. Elle devra être salvatrice. Les Tarquins qui siègent à Paris ou à Berlin pourront aller dans cette Amérique qu’ils encensent et devant laquelle ils rampent. Car il nous faudra non seulement être Périclès mais aussi être Brutus. L’Europe vaut bien tous les sacrifices et tous les combats.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

29/07/2012

Restaurer des Jeux Olympiques authentiques

 
discobole.jpgEn 394 après J.C, l’empereur Théodose, revenu vainqueur d’Italie après avoir écrasé l’armée romaine occidentale d’Eugène, avec l’appui de ses nombreux mercenaires orientaux et huns, décide de mettre fin aux Jeux Olympiques, une des plus estimables traditions millénaires du peuple grec, un moment de paix et de saine concurrence entre les athlètes, un symbole de ce panhellénisme vanté par Isocrate mais qui avait échoué à se réaliser politiquement. Les autorités chrétiennes sous lesquelles l’empereur s’était de son plein gré placé ne supportaient plus ces cérémonies païennes en l’honneur de Zeus Olympien.

Il est vrai que si la tradition place la naissance des Jeux Olympiques en 776 avant J.C, date qui servira d’année zéro selon le calendrier hellénique, il s’agissait déjà de nouveaux jeux olympiques, réinstaurés notamment par l’intervention du spartiate Lycurgue. Les premiers jeux olympiques eurent en effet lieu à Olympie mais avec des athlètes un peu particuliers, à savoir les dieux eux-mêmes, autour du fils de Zeus, le héros et demi-dieu Héraclès en personne. C’est ainsi que la mythologie évoque les victoires d’Apollon, qui surpasse Hermès à la course et triomphe d’Arès au pugilat. Que ce soit l’initiative de Zeus en personne, d’Héraclès ou encore du père fondateur Pélops, dont le Pélopponèse porte le nom, leur dimension sacrée a toujours été affirmée. C’est en l’honneur de Zeus Olympien, dont la statue chryséléphantine ornait un temple considéré comme l’une des sept merveilles du monde, que les athlètes venus de toutes les cités de la Grèce s’affrontaient dans des joutes. Le vainqueur, démontrant ainsi qu’il avait la faveur des dieux, avait droit à sa statue personnelle, et même si sa cité était flattée de sa victoire, c’était l’athlète et lui seul qu’on honorait. Isocrate voit dans ces Jeux la base même de l’idée panhellénique, et la trève sacrée qui obligeait toutes les cités à cesser leurs opérations militaires durant les Jeux, était une belle manière de souligner la parenté profonde entre tous les citoyens grecs.

Bien sûr, les autres divinités du panthéon grec étaient aussi à l’honneur, et notamment les divinités hippioi par paire (« équines »), liées notamment aux combats, à savoir d’une part Arès Hippios et Athéna Hippia, et d’autre part Poséidon Hippios et Héra Hippia, mais aussi la Terre-Mère en personne, Déméter Chamynè (« la déesse qui dort à même le sol »).

Lorsque le baron de Coubertin entreprend avant 1896 de restaurer les antiques Jeux Olympiques, animé par une profonde foi en l’esprit européen et en une nostalgie sincère pour l’ancienne tradition hellénique, il cherche explicitement à s’extraire du cadre chrétien et bourgeois du sport. C’est naturellement qu’il songe à Athènes comme lieu des premières Olympiades modernes, et c’est ainsi qu’en 1896, un millénaire et demi après le décret infâme de Théodose, que les jeux en l’honneur de Zeus, mais sans que la référence aux dieux ancestraux soit explicite, voient à nouveau le jour.

En 1896, à l’exception de l’Ethiopie et du Japon, et des colonies européennes de peuplement en Amérique, les nations olympiques sont les nations d’Europe car le reste du monde est colonisé, en cours de colonisation ou simplement soumis à une tutelle européenne, comme la Chine. Lorsque le baron de Coubertin invente l’olympisme moderne, il le crée en européen décidé à éclairer les autres européens et à créer une solidarité de fait entre les peuples du continent. Malheureusement, son initiative n’empêchera pas la première guerre mondiale, qui se résume là encore à une guerre civile européenne.

Le drame c’est que le principe d’une représentation nationale était un facteur de concurrence détestable, de fierté nationaliste mal placée, et non l’hommage rendu à la civilisation européenne et aux athlètes. L’Allemagne nazie en 1936 s’emparera de son flambeau pour glorifier son idéologie mortifère, détournant ainsi la matrice hellénique pour magnifier ses objectifs conquérants, mais elle sera imité par les Etats-Unis et l’Union Soviétique au cours de la guerre froide, et désormais par la Chine (2008). A Moscou, à Los Angeles puis à Pékin, chaque régime, chaque modèle politique et économique, essaie d’avoir la suprématie. C’est d’ailleurs pourquoi les media donnent tant d’importance au classement des médailles par pays.

En outre, le capitalisme mondialisé a tout envahi, les droits télévisuels créant une manne financière artificielle considérable. Et le fait que le lieu où se déroulent les Jeux change à chaque fois a des conséquences en matière d’environnement particulièrement désastreuses, amenant à construire des infrastructures qui ne serviront plus jamais, mais aussi de graves conséquences économiques. La crise de la Grèce est ainsi intimement liée aux Jeux Olympiques de 2004 qui s’y sont déroulés.

Refonder les Jeux Olympiques, dans un esprit de rupture total avec la mondialisation libérale qui s’en est emparée, mais aussi dans celui d’un retour à la matrice grecque et à la volonté originelle de Coubertin de ranimer cette flamme sacrée, c’est mettre à bas le pseudo-olympisme contemporain, et dont on voit une nouvelle manifestation à Londres en cette année 2012.

La première mesure forte serait de décider que les Jeux Olympiques se dérouleront systématiquement tous les quatre ans à Athènes. Cela permettrait d’aider les Grecs à sortir de leur marasme économique en rentabilisant des installations coûteuses qui ne servent plus à rien.

La seconde mesure serait de décider de briser le caractère international des Jeux Olympiques modernes et d’en affirmer en revanche le caractère strictement européen. Cela implique de restreindre les JO aux seuls athlètes européens et d’en exclure également les sports étrangers ou non traditionnels. Les JO se substitueront ainsi par exemple au Championnat d’Europe d’athlétisme.

La troisième mesure serait d’affirmer le caractère amateur des JO, en clair revaloriser le sport amateur au détriment du sport professionnel. Ce sera privilégier l’importance de la victoire plutôt que celle du temps de référence, du record, chose inconnue des Grecs anciens. En particulier, l’athlétisme en Europe cesserait d’être professionnel. On peut imaginer l’organisation de pré-olympiades dans chaque ville, dans chaque euro-région, mettant en concurrence des sportifs européens amateurs, tout en supprimant l’idée de représentation nationale. Un athlète gagnera en tant que citoyen européen et non en tant que représentant de telle nation, de telle région. Dans l’antiquité, les vainqueurs d’Olympie étaient honorés de la même manière, qu’ils viennent d’Athènes, de Sparte ou de Thèbes, non en tant qu’athéniens, spartiates ou thébains, mais en tant que grecs.

Le vainqueur d’une compétition ne gagnera pas d’argent, ne bénéficiera d’aucun sponsoring, n’aura pas le droit de participer à des compétitions internationales rétribuées, mais se verra doté d’une couronne de feuilles de chêne dorées.

Par ailleurs, le principal problème c’est l’argent corrupteur du sport, lié aux droits de retransmission. Les nouveaux Jeux Olympiques devront alors voir leur système de diffusion totalement modifié, à savoir l’existence d’une seule retransmission officielle, identique au niveau européen, selon un format unique diffusé exclusivement par les chaînes publiques en Europe. La publicité sera totalement bannie aussi bien des retransmissions qu’au sein des lieux de compétition sportive ou sur les maillots. Tout gain éventuel généré par ces Jeux Olympiques servira à l’entretien des installations et éventuellement sera reversé aux caisses du futur Etat européen.

zeus.jpgEnfin, la dernière réforme, sans doute la plus provocatrice, sera de restaurer la dimension sacrée des Jeux Olympiques, allant au-delà de la cérémonie « néo-païenne » actuelle consistant à allumer la flamme olympique par les rayons du soleil. Mikis Theodorakis, lorsqu’il composa pour les JO son « Hymne à Zeus », avait déjà introduit implicitement cette dimension jovienne. Des cérémonies traditionnelles, conformes au rite antique, pourraient être introduites, afin que les Jeux Olympiques retrouvent leur sens vraiment « olympique », en l’honneur des Olympioi, et premiers vainqueurs des Jeux.

Les compétitions de natation ou de sports nautiques seraient exclues des Jeux Olympiques mais se dérouleraient lors des Jeux Isthmiques (en l’honneur de Poséidon, dans l’antiquité) et ce la même année. Les Jeux Olympiques d’hiver seraient parallèlement maintenus, avec deux modifications principales, leur dimension strictement européenne et leur caractère amateur. On peut enfin imaginer réintroduire les Jeux Pythiens (concours de poésie, de théâtre et pourquoi pas de cinéma) et les Jeux Néméens, afin que les quatre fêtes sportives de l’antique Hellade soient réintroduites, et pas seulement celle d’Olympie.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

20/06/2011

De iure sanguinis. L’authentique conception française de la citoyenneté

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220px-Pericles_Pio-Clementino_Inv269_n2.jpgSamedi soir, dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché », Nathalie Kocziusko-Morizet, opposée à Eric Zemmour, a affirmé que la tradition française était le « droit du sol » (ius soli). Il n’est pas rare en effet que de manière péremptoire de nombreux politiciens rappellent cette « évidence », par exemple des souverainistes expliquant que le « droit du sang » relève de la conception allemande de la citoyenneté, ou des responsables politiques de gauche comme de droite pour évoquer une prétendue tradition d’ouverture à la française, un universalisme qu’on ne retrouverait pas dans les autres pays européens.

Y a-t-il eu une exception française de la citoyenneté, ce fameux « droit du sol », qui s’est ensuite répandue ces dernières années en Allemagne, en Grèce et demain en Italie si le Parti Démocrate accédait au pouvoir ?

En réalité, ce qui est choquant, et on peut regretter qu’Eric Zemmour n’est pas réagi immédiatement à ce propos, mais il est vrai que le cadre de l’émission ne s’y prêtait guère, le présentateur vedette s’évertuant à limiter le plus possible la parole à son chroniqueur, c’est qu’une responsable politique importante connaisse si peu l’histoire de son pays et se permette d’énoncer des contre-vérités en dogmes.

Le droit du sang (dikaion tou aimatos en grec, Abstammungsprinzip en allemand) remonte à l’antiquité grecque, où il était en vigueur dans la plupart des cités grecques et notamment à Athènes. Alors que sous ses prédécesseurs, des étrangers (bien que grecs) avaient été naturalisés, Périclès en 451 avant J.C prend la décision de proposer au vote des citoyens une loi instaurant de manière exclusive le principe d’accès à la citoyenneté par droit du sang. Ainsi, pour être citoyen athénien, il faudrait être né de père et de mère citoyens, mariés conformément aux lois de la cité. Périclès fit d’ailleurs réviser les listes de citoyens afin de rayer les noms d’étrangers naturalisés notamment sous la tyrannie des Pisistratides. On retrouvera ensuite ce principe aux premiers temps de la république romaine, l’appartenance à chacune des tribus romaines étant héréditaire.

Du temps de la monarchie capétienne, comme dans l’Angleterre voisine, les sujets du royaume l’étaient en fonction de leur lieu de naissance. En clair, « tout sujet né sur les terres d’un seigneur est sujet du dit seigneur ». Le droit du sol était donc à l’origine le droit féodal. Mais, en 1789, éclate la révolution française. Les révolutionnaires, avant le virage patriotique de 1792, espèrent répandre l’esprit de la révolution chez les autres peuples européens, au nom d’une France universelle des droits de l’homme se substituant à l’universalisme chrétien de la « fille aînée de l’église ». En réalité, juristes de droit romain et juristes révolutionnaires/républicains réfléchissent à la mise en place d’une nouvelle définition de la citoyenneté se basant sur le modèle antique.

Le travail commun de ces juristes sera de proposer comme condition d’accès à la citoyenneté le droit du sang patrilinéaire. A une époque où les mariages étaient entre européens, le paterfamilias conférait à son épouse et à ses enfants sa citoyenneté. Pour être français, il fallait donc être de père français. Le consul Napoléon Bonaparte validera cette proposition. L’armée républicaine puis impériale se chargera de répandre la nouvelle règle en Europe, au gré des conquêtes de l’empereur. C’est ainsi que l’Allemagne adoptera le droit du sang, en émule de la France, qu’elle renforcera en 1913, et y restera fidèle jusqu’en 2000, de même que l’Italie, qui l’a conservé jusqu’à aujourd’hui.

Alors d’où vient le nouveau « droit du sol » dont NKM a cru qu’il était consubstantiel à notre pays, contre les faits historiques ? De 1889. A cette époque, la France vaincue il y a dix-neuf ans par la Prusse cherche à rivaliser avec sa voisine tant sur le plan militaire que démographique. De nombreux européens de souche vivent en France, où ils sont parfois nés, mais ne remplissent pas les devoirs réservés aux citoyens. Ceux-ci doivent fournir un service militaire de plusieurs années. En 1889, le législateur prend donc la décision de favoriser la naturalisation des étrangers installés ou nés en France, tous européens, en ajoutant au droit du sang un droit du sol complémentaire. On oublie bien souvent que beaucoup de français, aujourd’hui encore, le sont par le droit du sang, qu’importe leur lieu de naissance. Celui-ci n’a donc pas été aboli mais affaibli par l’ajout de conditions nouvelles d’accès à la citoyenneté. Ainsi, la mesure de 1889 était destinée à gonfler les effectifs de l’armée et à permettre une mobilisation générale plus importante en cas de nouvelle guerre avec l’empire allemand. C’était une décision destinée à gonfler artificiellement le nombre de français, à une époque où l’immigration était exclusivement européenne et ne posait aucun problème.

En conclusion, le ius sanguinis est donc le droit démocratique par excellence, instaurée par le père de la démocratie athénienne, Périclès lui-même, restaurée par la révolution française après quelques années d’ambiguïté et répandue en Europe par le premier consul. Jusqu’en 2010, il était en vigueur de manière exclusive en Grèce, les fondateurs de la nation grecque en 1830 n’ayant pas oublié l’Athènes du Vème siècle. Dans les années 80, l’ancêtre de l’UMP, le RPR de Jacques Chirac et Charles Pasqua, prônait son rétablissement. Car à notre époque c’est bel et bien la « gauche » qui sabote ce principe démocratique en favorisant la règle oligarchique du ius soli. Schröder en 2000, Prodi en 2005 et Papandreou en 2010 ont ainsi cherché à mettre fin au règne sans partage du ius sanguinis. Seul Prodi a échoué, étant chassé du pouvoir par un retour fracassant de Berlusconi. Mais le Parti Démocrate italien, alors que le cavaliere a été battu aux dernières élections locales et lors de quatre referenda, s’il devait arriver au pouvoir après 2013, reprendrait certainement cette réforme, ce qui serait suicidaire, alors que l’Italie subit actuellement des flux migratoires massifs en provenance d’Afrique.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

04/02/2011

Qu’est-ce que la démocratie ?

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pericles2.jpgLe mot grec δημοκρατία signifie mot à mot le pouvoir du peuple, le terme dêmos provenant d’un terme indo-européen, *dāmos, signifiant « famille, tribu, peuple, lignée, appartenance commune », qu’on retrouve aussi dans le gaélique dam.

Au sens courant en grec ancien, le dêmos est le corps des citoyens, par opposition aux esclaves et aux métèques, qui en sont exclus. Ainsi à Athènes, le dêmos s’identifie pleinement à la citoyenneté, et ne doit pas se confondre avec une plèbe indifférenciée. De même, à Rome, les patriciens et la plèbe font tous partie du corps des citoyens, dont sont exclus là encore les esclaves et les pérégrins, ces derniers étant soumis à la juridiction de leur cité et non à celle de Rome. Bien que dépourvues de pouvoir politique, les femmes demeurent des citoyennes et considérées comme telles. En effet, dans l’Athènes classique, à la différence du droit napoléonien, purement patriarcal, le citoyen l’est par son père et par sa mère, selon le principe du droit du sang.

Ainsi, le dêmos est il composé des seuls citoyens, ceux-ci l’étant en raison de leur appartenance commune, conformément au mythe athénien de l’autochtonie, les Athéniens sont considérés comme nés du sol même de leur cité. Le lien charnel avec leur sol s’apparente au mythe du géant Antaios, qui puisait sa force de la terre, vue comme une mère dont il était le fils, et qui fut vaincu par Héraclès lorsque celui-ci parvint à le soulever hors du sol, le privant ainsi de tout pouvoir.

Au sens strict, la démocratie est le pouvoir des semblables, la différence avec la société spartiate étant que le corps des citoyens est composé de tous les indigènes, alors que Sparte distingue les Egaux (Homoioi) des Périèques, citoyens spartiates de statut inférieur. Athènes est réellement égalitaire, pratiquant une complète isonomie entre tous les habitants indigènes de l’Attique. L’asservissement d’un citoyen par un autre citoyen est d’ailleurs banni. Ainsi, douloi et metoikioi étant étrangers, ils ne peuvent pas en théorie devenir citoyens, même par affranchissement. Aristote souligne que le droit athénien se distingue radicalement, antithétiquement même, du droit corinthien, Corinthe étant une oligarchie marchande pratiquant le droit du sol.

Enfin, le dernier sens pris par le mot dêmos est « commune, agglomération », car le cadre idéal de l’expression politique du pouvoir du peuple dans l’antiquité était la cité, comme hier il s’agissait de l’état-nation, et comme demain, nous l’espérons, ce sera l’Europe.

La démocratie usurpée.

Avec la renaissance des idéaux démocratiques au moment où éclate la Révolution Française, Athènes redevient le modèle de la cité idéale, amie des artistes et en même temps solide sur ses fondements. La figure de Périclès incarne, comme celle d’Auguste, l’image d’un bon père du peuple, dans une société d’hommes libres. Aussi, la force de l’idée démocratique fut-elle qu’aujourd’hui, sous peine de passer pour ridicule si ce n’est pour un infâme factieux, personne n’ose se dire antidémocrate. Mais une chose est de se réclamer de la démocratie, une autre est d’être sincèrement démocrate et d’assumer ce que la démocratie implique.

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