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04/12/2016

L’Europe unie, la nouvelle Athènes.

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Le projet du Parti des Européens est d’unir les Européens sur leur commune parenté et leur commune civilisation afin de défendre l’Europe contre les périls qui s’annoncent, et contre les chevaux de Troie qui la menacent de l’intérieur, après que des politiciens sans cervelle les y aient fait rentrer, et de susciter le renouveau de notre continent.

Notre démarche est bien différente de celle des prétendus « eurocrates » qui encensent l’Autre de peur d’avoir à défendre les nôtres, qui sanctionnent une Russie qui ne fait que se défendre et qui a toujours voulu se réconcilier avec le reste de l’Europe, qui sont incapables de nous faire respecter à nos frontières, accueillant celui qui veut forcer notre porte au lieu de lui indiquer la sortie, acceptant le chantage permanent du turc Erdogan. Ce ne sont pas des élections présidentielles en France ou des élections parlementaires en Allemagne, toutes deux en 2017, qui changeront les choses, bien au contraire.

L’Athènes classique de Périclès est notre modèle, celui sur lequel nous voulons rebâtir l’Europe politique, en restaurant la démocratie authentique en lieu et place d’une oligarchie médiatico-financière qui voudrait régenter nos vies.

Athènes, c’est un citoyen qui sait qui il est, de qui il vient, avec qui il partage un destin commun. A Athènes, on est citoyen parce que son père est citoyen et parce que sa mère est citoyenne, même si l’influence orientale (depuis l’époque mycénienne) aura empêchée cette dernière d’en exercer réellement les attributions. Tous deux auront été mariés en conformité avec les lois de la cité. Les enfants hors mariage ne seront pas citoyens à moins que la situation légale de leurs parents ne soit établie. C’est la loi mise en place par Périclès en 451 avant J.C et dont les propres enfants, nés de la courtisane Aspasie, qui n’était pas athénienne, seront victimes avant que le peuple athénien, par égard pour le grand homme, contrevienne exceptionnellement à sa propre règle. On ne devient pas européen, on naît européen.

Athènes, c’est un citoyen qui décide de son destin et qui est même rétribué par la cité pour sa participation publique aux décisions prises, touchant le misthos. Bien sûr sa présence est obligatoire et ceux qui feraient défaut se verront peints la toge en rouge par les mercenaires scythes employés par la cité. Ils seront alors sanctionnés financièrement et condamnés moralement. Si le citoyen athénien élit des responsables politiques, ces derniers n’ont pas de blanc-seing. Le peuple reste souverain, non seulement en théorie mais en pratique.

Dans la nouvelle Athènes que sera l’Europe unie, grâce aux technologies de l’information, un citoyen européen pourra à tout moment de la journée voter les lois, dans la rue, chez lui et même au travail. Il n’aura pas besoin de passer par des représentants élus pour décider de son avenir dans les domaines essentiels. Il recevra un salaire citoyen, qui correspondra au salaire minimum, qu’il perdra s’il ne remplit pas ses obligations.

Athènes, c’est une cité qui exige de ses plus riches qu’ils contribuent à l’embellissement et à l’expansion de la cité. Demain, les grands capitaines d’industrie devront mettre la main à la poche pour les liturgies européennes, la nouvelle forme prise par le mécénat. Leur nom sera honoré à hauteur de leurs contributions. Le Parthénon d’Athènes, qui fait la fierté de tout européen, a été financé par des capitaux privés. Les 88 temples de Rome qu’Auguste fit réparer durant son règne l’ont été aussi.

Athènes, c’est une cité où chaque citoyen est un soldat, où il dispose comme dans la Suisse contemporaine d’un équipement hoplitique complet et où il est tenu à faire des périodes d’entraînement. Contrairement aux états totalitaires qui interdisent la possession d’armes par les citoyens, dans l’Europe de demain chacun pourra disposer d’un matériel standard de combat. Il aura aussi le droit de s’équiper afin de protéger sa famille et ses biens. Les USA nous donnent une leçon de démocratie lorsqu’ils autorisent les citoyens à s’armer, même si la société américaine est dans l’excès en ce domaine.

L’Europe vit en plein âge de fer. Elle doute de son destin. Elle n’est plus seule maîtresse de son propre sol. Même la Russie de Poutine ne peut que ralentir son pourrissement intérieur. Nous devons retrouver l’âge d’or. Nous devons nous ressourcer sur ce qui fit de nous une civilisation si brillante. Athènes est notre phare, avec en complément la Rome républicaine qui sur un plan moral nous dépasse de si loin. Redevenons ce que nous sommes. C’est en retournant aux lumières de l’antiquité, qui éblouissent les forces du mal, que l’Europe renaîtra et avec elle que nous renaîtrons tous. Parce que « nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes » (Lycurgue). En ramenant la démocratie à ses racines grecques, nous balaierons les faux représentants et les usurpateurs qui osent se dire nos chefs alors qu’ils nous trahissent, corrompus par l’or « perse » qui a désormais pour nom « capitalisme spéculatif international ». Xerxès-Soros ne décidera pas de l’avenir des Européens.

C’est aussi l’athénien Isocrate qui prôna l’unité de la Grèce et c’est nous qui au nom de l’unité de l’Europe reprenons son flambeau. L’Europe comme Nouvelle Athènes, c’est une Europe à nouveau européenne, avec de vrais citoyens prêts à la défendre, avec une élite au service de son peuple, une Europe vraiment démocratique où le peuple décidera de manière souveraine de son avenir.

Le Parti des Européens, c’est le parti qui redonnera aux Européens la maîtrise de leur destin sur la ruine de cette caste corrompue qui nous emmène au précipice. Nous ne pourrons éviter une révolution politique. Elle devra être salvatrice. Les Tarquins qui siègent à Paris ou à Berlin pourront aller dans cette Amérique qu’ils encensent et devant laquelle ils rampent. Car il nous faudra non seulement être Périclès mais aussi être Brutus. L’Europe vaut bien tous les sacrifices et tous les combats.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

12/11/2015

Régions et provinces de l’Europe unie de demain

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maps.jpgJ’évoque souvent sur les réseaux sociaux cette Europe unie, l’Europe-Nation à bâtir, en expliquant qu’elle sera fondée sur le principe de la « subsidiarité identitaire » selon une formule classique de partage des tâches, à savoir « à l’Europe la souveraineté, aux régions l’identité ». Cette vision de la « région » et/ou « province » et/ou « nation »,  qui peut correspondre au cadre national classique ou à des subdivisions nouvelles du dit cadre, mérite d’être explicitée.

Deux régions aujourd’hui se battent pour leur indépendance par rapport à un cadre étatique traditionnel. Il s’agit de l’Ecosse et de la Catalogne. Il convient de souligner que de nombreuses barrières leur sont opposées. A ceux qui affirment que le mondialisme veut le démantèlement des nations par le régionalisme, ces évènements apportent un démenti catégorique. En effet, ni l’ONU ni l’Union Européenne n’encouragent leurs revendications, bien au contraire. Et même si ces régionalismes sont de centre-gauche, qu’ils ne remettent malheureusement pas en question le « multiculturalisme » qui est plus mortifère pour eux qu’un cadre national qui n’a jamais eu depuis les années 70 en tout cas comme volonté de briser leurs identités, ils sont combattus. Il suffit de songer à la mise en examen d’Artur Mas ou au refus de tenir compte de l’appel à l’indépendance d’une majorité de parlementaires catalans. Il faut aussi songer aux nombreuses pressions que le Royaume-Uni et l’Union Européenne ont fait peser sur les électeurs écossais, l’indépendance étant refusée par une majorité légère, appuyée par le vote des électeurs issus des minorités d’importation.

Pour moi, le cadre politique est moins important que le cadre identitaire, et il est plus important que la Catalogne préserve son identité au sein d’une Espagne unie que par une indépendance théorique. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, peu importe ce cadre, nos identités sont menacées comme jamais elles ne l’ont été. Et une Ecosse indépendante ou une Catalogne indépendante demain ne feront pas mieux que le Royaume-Uni et l’Espagne et j’ai peur même qu’elles fassent pire.

Mais en revanche il existe aussi des aspirations naturelles pour chaque peuple, pour chaque identité d’Europe, d’être respecté. Et si la séparation du cadre national, mais en se maintenant en revanche pleinement dans la construction européenne, peut apaiser les tensions générées par une histoire complexe, alors il faut la faire. Que l’Europe unie demain soit divisée en 46 ou en 150 subdivisions internes n’est en rien problématique s’il y a bien unité et un Etat européen à la tête du continent, respectueux bien sûr de toutes les identités qui le composent.

Dans le cadre de l’Europe de demain à laquelle j’aspire, et qui irait donc des fjords d’Islande aux steppes de Russie, toutes les identités devront être préservées et des pouvoirs spécifiques au niveau le plus près de ces réalités devront exister pour le permettre.

Voici donc le schéma que je défends concernant les pouvoirs dévolus à chaque niveau administratif et/ou identitaire.

Le premier cadre est la cité. Il faut revoir complètement son fonctionnement afin que les citoyens soient pleinement associés à sa vie et à son évolution. Elire un maire et son conseil municipal pour plusieurs années n’est pas suffisant. Une fois le mandat en poche, l’édile fait ce qu’il veut, et bien souvent l’édile de droite appliquera la politique promue par son adversaire de gauche. Ou il sera enchaîné par des règles juridiques l’empêchant de tenir ses promesses. C’est donc aux citoyens de trancher. Le référendum municipal doit être inscrit dans le droit, chaque cité divisée en quartiers ou dèmes élisant chacun ses représentants et instituant un système de rotation. Pas de maire donc, mais un édile choisi par les comités de quartier et représentant leurs intérêts. Et selon un principe de répartition des pouvoirs, les habitants de la cité, pour peu qu’ils y soient installés un temps suffisamment long à définir, décideront de l’avenir de leur ville. Par exemple, ce ne sera pas au maire, ni au préfet, ni au conseil d’état, et encore moins au gouvernement, de décider si une mosquée, ou n’importe quel autre temple d’ailleurs, doit être construite dans les frontières de la collectivité territoriale.

Le second cadre est celui de la région qui peut correspondre aux anciennes nations (région « Portugal » par exemple) ou à un nouveau cadre décidé par les habitants (région « Catalogne »). Dans tous les cas, ce redécoupage éventuel ne sera pas décidé d’en haut mais devra provenir de l’expression libre du peuple. Bretons, Corses… et autres choisiront librement s’ils voudront faire partie d’une « région » France ou être leur propre région. Ces décisions ne remettront en revanche jamais en cause l’appartenance à l’Europe. Il n’y aura jamais « d’article 50 » dans la (vraie) constitution européenne que j’imagine. La région aura des pouvoirs spécifiques, des sénateurs pour la représenter au Sénat européen, une sorte de Bundesrat européen, une assemblée régionale dotée de réels pouvoirs, mais toujours par subsidiarité, et notamment celui de protéger la langue de la région (par exemple le breton en Bretagne), de déterminer les règles d’urbanisme pour respecter l’environnement et les traditions locales, et même éventuellement de décider de l’installation d’Européens issus d’autres régions. La région pourra favoriser le localisme économique, privilégier ainsi la ruralité, et aura en charge des missions nombreuses en matière d’écologie. Ce n’est pas à une commission à Bruxelles ou ailleurs de décider de la façon de fabriquer les produits artisanaux. La limite sera la non-utilisation d’OGM et tout ce qui peut avoir un impact sur les autres régions. La défense du terroir au niveau du terroir.

Ainsi, certains Européens sont attachés à leurs figures souveraines. Même si je suis personnellement très républicain, je n’ai pas à juger de cet attachement sincère à ces têtes couronnées. Hors de question de les abolir par décision européenne. Ce seront aux gens concernés de maintenir ou pas ce lien s’ils le souhaitent. Il y a là une indéniable démarche identitaire que je ne saurais vouloir balayer d’un revers de main. On peut penser que les Anglais voudront conserver leur lien avec la dynastie des Windsor par exemple et ils doivent pouvoir le faire. On peut imaginer en revanche que les Gallois voudront rompre et ils auront aussi ce droit. Aux régions concernées d’imaginer librement le statut qu’ils leur conféreront.

La subsidiarité identitaire comme fondement de l’Europe doit être un principe intangible. Nous aurons tous la même nationalité en commun mais pas nécessairement les mêmes attachements charnels. Il est hors de question de vouloir bâtir une Europe jacobine et encore moins de tenir en suspicion les liens historiques profonds de chaque peuple composant ce grand peuple que sont les Européens.

Un régionaliste sincère et un patriote attaché à sa patrie historique doivent pouvoir exister pleinement dans l’Europe unie, se reconnaître en elle et s’y épanouir. Les identités ne s’opposent pas mais se renforcent. On doit pouvoir se sentir nancéen, lorrain, français et européen dans l’Europe de demain, mais tout autant si on le souhaite ne se sentir qu’ « européen » ou « corse et européen » ou « nantais et européen » ou » français et européen ». En revanche on aura à cœur de conserver toutes les strates qui composent notre européanité, et qui fait la véritable richesse de notre continent.

En revanche, ce principe exclut le cadre politique « traditionnel », le droit en vigueur dans un pays européen n’étant pas une « tradition identitaire ». Hors de question de considérer un laxisme « local » comme une règle à préserver. Tout ce qui relèvera du souverain au sens fort sera du domaine de l’Etat européen.

Une euro-région pourra décider de créer une police régionale et même une armée régionale citoyenne, mais l’armée européenne, même divisée en légions « linguistiques », dépendra de l’Etat européen, de même que la diplomatie, la politique de l’énergie, la justice (dans les domaines où la subsidiarité n’aurait pas de sens) et tout ce qui relève des fonctions dévolues à un Etat. Là sera le vrai partage des tâches.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

15/03/2015

De la conquête européenne du pouvoir. Stratégie pour une refondation continentale

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Constat.

Les pays européens sont confrontés à la montée des mêmes périls auxquels ils sont incapables d’opposer un front commun. L’Union « Européenne » actuelle est impuissante à les enrayer et en nie même l’existence, tout comme chaque Etat « national » pris séparément. Depuis un demi-siècle l’Europe vit sous la coupe de l’idéologie mondialiste, sur l’utopie universaliste mortifère, que ce soit sous le masque du libéralisme américain ou celui de l’internationalisme prolétarien. La Russie, libérée en 1991 de la dictature communiste, est seule aujourd’hui à tenter de s’opposer à ce diktat, mais elle est elle-même bien impuissante, ne pouvant offrir qu’une résistance symbolique. L’hiver démographique n’épargne aucun pays européen et même lorsque le taux officiel est satisfaisant, il masque le fait qu’il s’agit en partie d’une natalité d’importation, obtenue par le biais de flux migratoires post-coloniaux. Ces flux sont en passe de submerger littéralement la vieille Europe sans que celle-ci ne se dote des outils pour y parer, bien au contraire. Nombreux sont les relais internes à s’en féliciter. A cela s’ajoute une crise du chômage qui ne diminue que par une plus grande précarisation du travail. L’islam, qui était réduit en Europe dans les années 50 au Caucase et aux Balkans, est également apparu par le biais de ces flux dans tous les pays d’Europe occidentale, posant des problèmes de fond en matière de laïcité, d’identité et de sécurité.

La montée des populismes « nationaux », des souverainismes et des indépendantismes, est la conséquence logique de cette situation mais en aucun cas le signe d’une prochaine guérison, bien au contraire. L’égoïsme national est une chimère. Taper sur l’€ ou sur l’Union Européenne ne changera rien à la situation. Se replier sur des cadres nationaux dévoyés est un faux remède. Les nationalités ont perdu toute valeur, depuis que leur accès a été grandement facilité, même en Allemagne, jadis gardienne farouche de la sienne, tout comme a été dénaturée l’institution du mariage. Les constitutions enferment les peuples au lieu de les protéger. Un droit devenu fou restreint nos libertés.  Et les Églises appellent à l’ouverture à l’autre au lieu de prôner la réaffirmation des valeurs européennes ancestrales.

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Dans un tel contexte, s’imaginer arriver au pouvoir à l’échelle d’un seul pays pour y changer quoi que ce soit est parfaitement naïf. Outre les carcans juridiques qu’il serait quasiment illusoire de faire sauter, les autres gouvernements, sans parler des USA, auraient tôt fait d’exercer des pressions économiques redoutables sur ce nouveau pouvoir récalcitrant. On a vu Syriza en Grèce, mouvement élu sur un programme démagogique, se coucher très vite devant la fameuse « Troïka » même si en paroles Tsipras fait croire à son peuple le contraire. Et ce serait la même chose si en France un mouvement de « droite nationale » par exemple s’imposait à l’issue d’élections démocratiques. Il se heurterait immédiatement au Sénat et au Conseil Constitutionnel qu’il ne serait en mesure de vaincre qu’en gagnant toutes les élections pendant cinq ans, alors qu’il aura déçu ses partisans les plus acharnés par son incapacité à agir immédiatement. Et je ne parle pas là des condamnations internationales qui mettraient l’économie française à genoux en une semaine à la moindre velléité d’un changement radical de paradigme.

Les problèmes étant européens, ils ne peuvent être résolus qu’au niveau européen. Ce n’est qu’à l’échelle de l’Europe qu’un pouvoir disposerait de la masse critique donc des moyens réels de réorienter le continent dans un tout autre sens, sans avoir à tenir compte des constitutions, des traités ou des pressions internationales. L’Europe ne pourra être refondée sur une base démocratique et authentiquement européenne que par une forme de « putsch », par une révolution. Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt ont évoqué la nécessité d’un tel « putsch européen », dont l’antichambre ne pourrait être que le parlement européen. En clair, on ne peut réorienter l’UE que de l’intérieur, après en avoir forcé les portes par le soutien des électeurs, et ainsi l’amener à ce qu’elle aurait dû être et qu’elle n’a pas pu ou su devenir. L’Union Européenne sera ainsi « malgré elle » l’antichambre de l’Europe Nation.

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Solution.

Qui dit problème européen, dit solution européenne. Qui dit solution européenne, dit programme européen. Qui dit programme européen, dit parti européen, car une coalition de partis nationaux serait incapable d’opposer un front uni, et on le constate avec l’incapacité des partis souverainistes à s’entendre (quatre groupes au moins à Strasbourg), sans parler des querelles de personnes. Qui dit parti européen, dit enfin leader européen.

Bâtir un programme européen qui aurait à cœur la défense de l’identité européenne (européanité) et de toutes les identités subsidiaires de l’Europe (régionales et nationales), c’est donc le proposer aux électeurs européens par le biais d’un parti identitaire européen, un mouvement d’union et de défense des Européens indigènes, un mouvement d’opposition au mondialisme et au « multikulti » en provenance des USA.

La seule stratégie possible c’est de s’appuyer sur les électeurs européens, donc de les convaincre, et de jouer la carte des élections européennes. L’objectif est d’obtenir un maximum de députés à Strasbourg, au moins 30%, élus dans toute l’Union Européenne sur la même ligne programmatique. A ce moment là, la droite et les derniers nationalistes ou souverainistes se rallieront, par opposition à une « gauche » de plus en plus étrangère aux intérêts réels des Européens et pactisant avec ce qui détruit notre civilisation.

Avec plus de 50% des députés, élus ou ralliés, les institutions européennes deviendront ingouvernables. Le président de l’assemblée ne sera plus élu par une union factice entre PPE et PSE. Le parlement sera clivé entre le camp de l’Europe et le camp de l’Anti-Europe. La majorité parlementaire pourra alors s’autoproclamer assemblée européenne constituante, élaborant la constitution d’un nouvel Etat qui s’appellera l’Europe. Cet Etat, vierge juridiquement par nature, puisque créé « ex nihilo », ne sera pas engagé par les constitutions et les traités d’Etats qui auont à ses yeux cessé d’exister, comme en 1789 les parlements régionaux ont disparu. Bien sûr certains gouvernements tenteront de s’y opposer, d’entrer en résistance. Mais la plupart céderont, abandonnés de l’intérieur, et de leur propre chef se démettront. Ils sont incapables de résister au mondialisme. Ils seront encore moins capables de s’opposer à cette vague révolutionnaire européenne.

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Ainsi verra le jour un gouvernement européen provisoire, une sorte de comité de salut public destiné à fonder l’Etat européen unitaire et à proposer une constitution aux citoyens européens. Il devra avoir à cœur de défendre comme point de départ ce que je nomme le « projet Périclès ». Il s’agit de la mise en place d’une nationalité européenne indépendante des nationalités des (anciens) Etats, bien trop dévoyées, par application de critères de convergence, par exemple une date de référence, une époque où les nationalités des Etats avaient encore un sens. Cette nationalité européenne reposerait sur le principe du ius sanguinis intégral, un principe d’ascendance, par patrilinéarité et matrilinéarité associées.

Un autre principe sera celui de l’exclusivité citoyenne, qui existe au niveau du droit de vote ou de l’accès à la fonction publique dans la plupart des pays européens. En démocratie, le citoyen est en effet lié à des droits et des devoirs exclusifs. Cette exclusivité devra être élargie à plusieurs domaines sociaux clé, par exemple le droit de propriété du sol ou le droit au travail, afin d’encourager un phénomène remigratoire.

C’est ainsi qu’un Etat européen, que la nation européenne dans un sens politique, pourra voir le jour. Une fois la constitution adoptée par référendum, des élections européennes auront lieu dans le cadre de la nouvelle organisation politique du continent.

Cet État invitera les autres pays européens non membres de la nouvelle Europe, et notamment la Russie, à envoyer des représentants afin de s’associer et de la rejoindre à plus ou moins brève échéance. Ils intégreront alors la première puissance mondiale et se verront immédiatement traités des maux que leur Etat « national » était incapable de résoudre, à supposer qu’il en ait eu l’intention. Il faudrait considérer cet Etat européen comme un remède continental dont l’application guérira notre civilisation et nous donnera les moyens d’une nouvelle renaissance. Un droit européen au service des Européens se sera substitué à d’anciens droits « nationaux » devenus des étaux. Les anciens traités, les anciennes constitutions, auront alors disparu. L’Europe pourra enfin envisager un avenir rayonnant, alors qu’en 2015 il est plus que sombre.

Le sacrifice des anciennes souverainetés nationales, qui avaient été vidées de toute réalité objective depuis des décennies, fantômes qu’on invoquait comme tant de fétiches, aura été le prix à payer, un prix à payer symbolique. L’OTAN aura cessé d’exister au profit d’une armée européenne et la géopolitique américaine visant à diviser l’Europe et à rejeter la Russie en Asie aura alors été rendue vaine. Ainsi l’Europe, qui aura alors échappé à l’extinction que le mondialisme lui promet, et qui aura su trouver en elle cette unité que les souverainistes lui refusent, sera sauvée. Et son identité plurimillénaire avec elle.

Thomas FERRIER (PSUNE)

16/12/2014

Lexique du partisan européen - "Nation"

NATION

Flag_of_Europe_entrelas_celtiques_red.pngLa nation, terme formé à partir de la vieille racine indo-européenne *gen- au sens de « naissance, lignée, ascendance », est stricto sensu le regroupement de ceux « de même souche », des « homogènes ». Lorsque certaines personnalités de la droite dite « nationale » affirment ne pas avoir une « conception ethnique » de la nation, ils en trahissent le sens véritable. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que la traduction grecque du latin « natio » soit justement « ethnos ».

La nation repose sur le principe d’autochtonie, sur l’idée d’une profonde parenté entre tous les citoyens qui la composent, que cette parenté soit réelle ou le fruit d’une sincère conviction. Elle se reconnaît par différentes matérialisations, à savoir les caractéristiques anthropologiques, culturelles, religieuses et linguistiques majoritaires de la population. La nation française repose donc sur l’européanité anthropologique et civilisationnelle de son peuplement, sur un catholicisme établi sur des traditions celtiques, sur la langue française et sur une histoire et des mythes partagés.

Cette définition de la nation vaut pour la France mais elle vaut en réalité aussi bien pour l’Europe. La seule différence, c’est qu’il n’existe pas de langue européenne, bien que plus de 96% des Européens parlent une langue indo-européenne comme langue de naissance. Cette nuance écartée, tous les autres critères évoqués pour définir la nation sont valables pour l’Europe. Par ailleurs, il existe au niveau français une certaine diversité que le jacobinisme a voulu sans succès effacer. Entre un basque et un breton, il y a au moins autant de différences, ou aussi peu, qu’entre un irlandais et un hongrois.

On m’opposera une prétendue définition « française » de la nation, celle de ceux qui à l’instar de François Hollande vantent une « France » universelle, c'est-à-dire en réalité la négation de la France authentique. Mais en vérité la nation française n’est pas différente des autres nations d’Europe. Elle n’a jamais été le fruit d’une immigration perpétuelle mais au contraire d’un enracinement sur des siècles et des siècles. La population européenne a été en réalité et au-delà des millénaires d’une formidable stabilité.

Non, la France n’est pas universelle. Elle est une nation d’Europe. Une nation au sein d’une plus grande nation, de cette grande nation en devenir qu’est l’Europe. Et sa population est européenne depuis toujours, n’en déplaise aux nostalgiques de l’empire colonial ou à ceux qui veulent nous imposer une « diversité » non désirée.

Thomas FERRIER

13/12/2014

Lexique du partisan européen - "Europe".

EUROPE

Flag_of_Europe_antic_red.pngUn continent allant de l’Islande à la Russie. Une civilisation née de la matrice indo-européenne, sublimée par la Grèce classique et la Rome républicaine et augustéenne. Une population venue « symboliquement » du Caucase. Et par cette somme d’héritages communs partagés, une nation. Une nation qui attend son Etat, restant à bâtir sur la ruine du XXème siècle.

Héraclite affirmait il y a 2.500 ans que les Européens (« Europaioi ») aimaient la liberté et honoraient la bravoure. Aux Thermopyles comme à Zama, aux Champs Catalauniques comme à Vienne, des Européens se levèrent pour défendre leur civilisation contre un monde avide de la briser. Au XVème siècle, face à la menace ottomane, Georges de Podiebrad, roi de Bohême, inventa l’européisme politique. Mais il ne fut pas écouté. Après la chute de Constantinople, que les royaumes d’Europe occidentale refusèrent d’empêcher, l’islamo-ottomanisme déferla sur le sud-est de l’Europe et il fallut de courageux combattants, Grecs et Serbes, Bulgares et Roumains, Croates et Albanais, pour maintenir la flamme de la liberté.

L’Europe resta divisée. Après l’échec de l’unification du continent par Napoléon Ier, le XIXème siècle annonça le règne des nations. Alors que le nationalisme de Fichte et de Mazzini aspirait à l’unité de l’Allemagne et de l’Italie, mais en ayant comme objectif ultime l’unité de l’Europe, le nationalisme moderne tomba dans tous les travers de l’impérialisme, amenant au si funeste colonialisme et à la stasis, la « guerre civile » que connurent les cités grecques au IVème siècle et qui amena à la ruine de leur civilisation. Dans les tranchées de 14/18 comme dans les combats de 39/45, les Européens s’entre-déchirèrent. Nombreux des enfants d’Europe, français comme allemands, britanniques comme russes, périrent par cette folie qui s’empara de la plus brillante de toutes les civilisations que la terre ait portée.

En 1945, l’Europe était perdue dans les ténèbres. Quelques nations avaient survécu en gardant une sourcilleuse neutralité, mais leur âme avait sombré avec celle des autres. Le peuple russe était prisonnier de son propre régime, comme l'étaient de nombreux autres Européens vivant à l’est de notre continent. Et quant aux Européens de l’ouest, ils vivaient en vassaux d’une ancienne colonie de peuplement, devenue le chantre d’un mondialisme sans retenue.

L’Europe unie était une évidence. Mais l’idée en fut dévoyée par crainte que l’Europe finisse, en s’unissant, par se libérer de ses nouveaux maîtres. Ainsi la CEE puis l’Union Européenne n’eurent jamais les moyens de leurs ambitions et ceux qui prétendaient en être les bâtisseurs en trahissaient en réalité les principes mêmes. Au lieu de forger une Europe unie au service des Européens, prête à assumer une destinée continentale, on enleva les pouvoirs aux Etats nationaux sans doter l’Europe d’un Etat national à elle.

Les partisans européens combattent pour que l’Europe, qui est leur patrie suprême, retrouve sa liberté dans l’unité, qu’elle triomphe des maux modernes qui la rongent, qu’elle parvienne à dominer ces forces d’involution qui veulent la mettre à bas. L’Europe aura besoin de tous les Européens pour surmonter ce qui la nie, ce qui la tue. Les Russes, qui sont parvenus à vaincre le vampire bolchevique, auront leur rôle à jouer dans l’émergence de cette nouvelle Europe qui traitera tous ses enfants sur un pied d’égalité, mais uniquement ses enfants.

Thomas FERRIER

21:55 Publié dans Lexique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, nation, identité, héritage |

25/08/2014

Qu’est-ce qu’une nation ?

(Article de 2006)

EuropaNazione.jpgC’est ainsi qu’Ernest Renan intitula un ouvrage où il opposait la conception française de la nation qu'il soutenait à la conception allemande, la première reposant sur l’adhésion à un corpus de valeurs, la seconde reposant sur l’appartenance ethnique. Dépassant les querelles sémantiques de deux siècles de nationalisme diviseur en Europe, il est intéressant de réfléchir à ce qu’est une nation dans l’esprit européen unitaire.

Les Grecs de l’antiquité ignoraient en apparence la notion de « nation », qui est un terme latin, et la remplaçaient par celle de « peuple », qui pouvait s’exprimer par plusieurs vocables : le δήμος ou dêmos, terme que l’on retrouve dans celui de démocratie, d’une part, et l’ έθνος ou ethnos, d’autre part, qui a donné en français le terme d’ « ethnie » mais qui en grec moderne signifie « nation ». Le premier terme en revanche a pris un sens mineur en grec moderne, signifiant même « municipalité ». Ainsi peut-on considérer qu’il existait par exemple un dêmos athénien ou même attique au sein même d’un ethnos qui était la Grèce tout entière, selon le rêve panhellénique d’un Isocrate par exemple. Le droit du sang existait de fait à deux niveaux, au niveau municipal avec par exemple la loi de 451 avant J.C mise en place par Périclès, et d’une certaine manière au niveau « national ». De fait, le dêmos et l’ethnos désignent deux niveaux de peuple mais reposent l’un sur l’autre sur les mêmes critères, l’homogénéité.

Le terme latin de natio (gen. nationis) a un sens très proche, le terme populus, « peuple », désignant davantage la population indifférenciée voire la plèbe uniquement. Le dictionnaire Gaffiot confirme que le terme de nation dérive de la racine indo-européenne *gen-, qu’on retrouve dans le grec γένος (genos ou « race, lignée »). Dans le sens 2. de nātio, le dictionnaire propose de le traduire par « peuplade, nation [partie d’une gens, peuple, race] ». Ainsi, contrairement à la définition donnée par Renan, la notion même de « nation » implique une dimension ethnique certaine, implique une homogénéité de fait. La nation repose donc fondamentalement sur le principe du droit du sang, qui a été la règle de la France depuis le code Napoléon et qui l’est toujours aujourd’hui, même si cette fois en concurrence avec le droit du sol.

Le terme latin s’est répandu par la suite dans le reste de l’Europe. On le retrouve dans les langues germaniques avec l’allemand Nation et l’anglais nation, mais aussi en russe avec нация (natsia). Mais ce terme n’est qu’une variante d’un terme indigène plus important, et qui se traduira davantage par « peuple », bien que conservant le sens ethnique implicite dans « nation ». L’allemand use du terme de Volk, qu’il faut peut-être rapprocher du latin populus, et qui a un sens ethnique explicite. C’est ainsi que la nationalité allemande jusqu’en 2000 reposait sur le principe du droit du sang, et c’est aussi le cas des autres pays germaniques, même si le code de nationalité allemand s’est inspiré à l’origine de celui de Napoléon mais aussi de la citoyenneté athénienne qui reposait sur le droit du sang intégral. La plupart des spécialistes de l’histoire allemande, y compris de celle du IIIème Reich, ont souligné l’importance du Volk comme support de la nation germanique.

Chez les Slaves, les russes usent du terme народ ou narod, dans le sens de « peuple », mais il est intéressant de souligner que le polonais naród et le tchèque národ en revanche signifient strictement « nation », le terme latin n’ayant pas été adapté.

Dès lors sémantiquement les termes de nation et de peuple reposent fondamentalement sur un substrat ethnique, sur une homogénéité de peuplement, contrairement à la définition française que proposait Renan, et qui est contraire aussi bien à l’Europe ancienne qu’aux principes des autres pays européens. La conception évoquée par Renan définit davantage un empire, fondamentalement multinational par nature, et justifie l’impérialisme et la colonisation, et c’est pourquoi la politique française et la politique britannique en ce domaine ne différaient pas profondément. La république romaine reposait quant à elle sur la patrie latine et par la suite sur l’idée primitive d’une nation italienne, qui forma par la suite une province unitaire. En amalgamant par la conquête des territoires, après le triomphe sur Carthage, la république romaine se trouva bien mal adaptée et dut renoncer de fait au principe du droit du sang compte tenu de son élargissement. Mais se faisant, elle s’affaiblit et permit l’ascension de dictateurs perpétuels, de Marius à Octavien, ce dernier devenant le premier empereur. Mais Octavien, devenu Auguste, faisait reposer l’empire romain à peine né sur l’idée, que n’aurait pas renié un Aristote et qu’un Tacite approuvera par la suite, que les peuples orientaux étaient radicalement différents des peuples italiques et occidentaux en général, Grecs continentaux inclus. Ainsi, indéniablement, le premier empereur cherchait à maintenir une certaine forme d’homogénéité, considérant dans leur ensemble les peuples du continent européen comme de même nature. Et de fait, les populations européennes, à l’exception des Grecs, surent se romaniser rapidement et furent même jusqu’à la fin les plus fidèles soutiens de Rome. Mais la logique fondamentalement multinationale de l’empire, telle qu’incarnée par un Caracalla, empereur oriental donnant la citoyenneté romaine à l’ensemble des hommes libres de l’empire, ne pouvait qu’amener à la ruine de la romanité, même si les envahisseurs germaniques surent en préserver une part non négligeable et ne furent pas autant les destructeurs que l’on a pu croire. La fin de la romanité fut davantage due à l’évolution de l’empire romain lui-même, illustrée par la christianisation dans le domaine spirituel.

Ainsi, la nation européenne pour laquelle nous entendons œuvrer, une nation qui sera nécessairement organisée en république, et non en empire, et qui reposera sur une conception démocratique, c'est-à-dire sur le pouvoir effectif du dêmos, du peuple-nation, ne peut reposer que sur une homogénéité européenne relative de fait, et sur le concept juridique du droit du sang. Car le principe du droit du sol, qui il faut le préciser dérive du droit féodal et monarchique, « sont sujets du seigneur tous ceux nés sur sa terre », n’est pas un principe républicain, contrairement à ce que l’on croit généralement, n’est pas un principe démocratique, et le système athénien et péricléen du Vème siècle l’illustre remarquablement. Les Européens de fait forment une population relativement homogène, marquée par une parenté anthropologique, civilisationnelle, culturelle, spirituelle et même linguistique, si l’on pense à l’importance des langues indo-européennes, qui constituent l’essentiel des langues d’Europe, à l’exception du basque, du hongrois, de l’estonien, du finnois et de certaines langues caucasiennes. Si l’on ne prend comme exemple que l’Union Européenne actuelle, 96% des européens de l’UE parlent une langue indo-européenne comme langue natale [et 94% des Européens de l'Islande à la Russie-Sibérie].

On constate bien en ce sens que le concept de « nation européenne » n’est pas un artifice, encore moins une utopie, n’est même pas une nation en devenir ; l’Europe est de fait une nation, une nation comparable à la Chine ou à l’Inde, mais certainement pas aux États-Unis.

Thomas FERRIER

15/03/2014

300. Naissance d’une nation

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300 rise of an empire,thémistocle,grèce,europe,nationLa suite attendue du film « 300 » de Zach Snyder, intitulée « l’Avènement d’un Empire » (Rise of an empire), est récemment sortie sur nos écrans. A la musique, Tyler Bates a cédé la place à Junkie XL, qui nous propose une bande originale brillante, finissant en apothéose en mêlant  son dernier morceau à une mélodie de Black Sabbath.

Comme dans le premier film, c’est un récit qui nous est proposé, jusqu’à l’extrême fin. La reine spartiate Gorgo raconte ainsi la vie de Thémistocle, le héros athénien du film, jusqu’à ce que ses troupes interviennent d’une manière décisive à Salamine. Les nombreuses invraisemblances et les libertés prises avec l’histoire sont ainsi justifiées. Il faut les admettre pour profiter pleinement du message optimiste du film.

L’ouverture avec un Xerxès décapitant Léonidas mort correspond au récit traditionnel. Quant à la « naissance » du dieu-roi, concept contraire à la tradition zoroastrienne, grande oubliée du film, la jeunesse de Xerxès, assistant impuissant au parcours d’une flèche de Thémistocle perforant l’armure de Darius, son père, est narrée, ainsi que la manipulation dont il est la victime par Artémise, jouée par Eva Green, mégère inapprivoisée avide de sang vengeur.

A l’incendie de Sardes par les Athéniens, qui sera le véritable déclencheur de la guerre avec les Perses, le scénariste a préféré « accuser » Thémistocle, personnage tragique, à la fois responsable des malheurs de son peuple et vainqueur ultime de ses ennemis.

A la grandeur sobre et un peu égoïste de Léonidas dans le premier film, Thémistocle est un idéaliste, rêvant d’une Grèce rassemblée et même d’une nation grecque. Le voici émule avant l’heure d’Isocrate. Son discours sur la nécessaire unité de la Grèce au-delà des querelles de cités rappelle celui des véritables européistes, partisans d’une Europe-Nation. Gorgo est davantage souverainiste, estimant que Sparte a « assez donné », mais elle saura faire son devoir et venir en renfort. C’est ainsi que Spartiates et Athéniens unis écrasent la marine perse, tandis qu’Artémise meure dans les bras de son ennemi.

Et même le traître du premier film, le bossu Ephialtès, sert à sa manière la Grèce en invitant Xerxès à attaquer Thémistocle, alors qu’il sait que ce dernier a prévu un piège dans lequel les Perses vont s’engouffrer. Les Spartiates, à l’instar des Rohirrim menés par Gandalf dans « Les deux tours », arrivent à la rescousse, avec à leur tête une nouvelle Valkyrie, une Gorgo marchant l’épée dressée. Même si la Sparte historique traitait ses femmes avec une quasi égalité, on ne verrait pourtant jamais une femme au combat.

Si le message du premier film était celui opposant 300 Européens au monde entier, la dimension cosmopolite de l’armée perse a été adoucie. A l’exception d’un émissaire perse, vu dans le premier film, les généraux et soldats perses pourraient passer pour des Iraniens. En revanche, le message du second est offensif. Après la résistance, la reconquête. Certes, au bord de l’abîme, tout comme l’Europe ne s’unira qu’à proximité du tombeau, selon Nietzsche. La reconquête et l’unité. Tous les Grecs combattent désormais ensemble. Historiquement, c’est bien sûr faux. Thessaliens et Grecs d’Asie mineure étaient dans l’armée perse, et Thèbes jouait double jeu. La mort héroïque de Léonidas, habilement exploitée par Thémistocle, sert de mythe mobilisateur. La Grèce a eu ses martyrs. L'Europe n'a pas encore eu les siens.

Le message politique de Thémistocle, appliqué à la Grèce mais qui pourrait tout aussi bien l’être à l’Europe, est fort. La ruine d’Athènes, incendiée par Xerxès, est également un moment décisif du film. Bien que nous sachions que Salamine fut une victoire grecque, la dimension tragique de leur combat apparaît nettement. Monté sur un cheval de guerre qui saute de bâteau en bâteau comme s’il était Pégase, Thémistocle pourfend les ennemis de son épée, jusqu’à combattre et vaincre Artémise, tandis que Xerxès s’éloigne, sentant l’ombre de la défaite.

Le film est un hymne à l’unité de l’Europe, ce qui est bien surprenant pour une production américaine, au cœur même de l’assemblée d’Athènes. En pleine crise, la Grèce se retrouve à nouveau comme préfiguration de l’Europe de demain, qui reste à bâtir. Une Grèce qui lutte pour la démocratie autour d’Athènes, aidée d’une Sparte qui pourtant n’y croit guère. L’alliance d’Athènes et de Sparte, c’est l’alliance de l’Union Européenne et de la Russie face à un empire qui menace ses libertés, un empire qui a reçu l’aide de renégats (Artémise, Ephialtès) qui agissent contre leur propre peuple.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)