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01/04/2013

Pourquoi il faut supprimer les allocations familiales

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A l’origine, les allocations familiales étaient destinées à dynamiser la natalité française, que les gouvernements trouvaient trop faible. Leur sens a été complètement détourné depuis près de trente ans, à partir du moment où elles ont cessé d’être allouées aux seuls citoyens, là où elle avait du sens, mais universalisées. Désormais, elles stimulent la natalité d’importation, alors que leur impact sur la natalité indigène n’est pas évident.

Réformer les allocations familiales, ce n’est certainement pas faire ce qu’envisage le gouvernement « socialiste » de Jean-Marc Ayrault, à savoir diminuer jusqu’à 75% les allocations alloués aux classes moyennes dites « aisées ». Or, s’il y a lieu de favoriser la natalité, c’est bien celle des classes moyennes, capables d’offrir à leurs enfants des conditions de vie idéales. Ce n’est certainement pas en les accordant aux populations les plus pauvres ou aux banlieues.

A partir du moment où l’usage de ces allocations est dévoyé, devient contre-productif et est de toute façon extrêmement coûteux, en l’absence de la seule politique qui serait nécessaire en ce domaine, à savoir l’exclusivité citoyenne européenne en matière d’accès aux allocations familiales, il convient de les supprimer purement et simplement. C’est la seule politique raisonnable en ce domaine. Malheureusement, le gouvernement attise la « haine des riches » et tourne le dos à tout bon sens en la matière. Beaucoup de français se font prendre bêtement à ce jeu, sans réfléchir aux enjeux qui s’y cachent.

Pourquoi le gouvernement ne supprime-t’il pas ces allocations familiales comme je le préconise, alors qu’il pourrait ainsi faire des économies très significatives ? Parce que les allocations familiales servent à acheter la paix civile dans les banlieues et certainement pas à rehausser la natalité française. Le gouvernement prétend qu’on aurait un taux de natalité de 2 enfants/femme, mais tient compte dans ce chiffre de la natalité importée. La natalité indigène est en réalité beaucoup plus proche de 1,6 enfants/femme, comparable à celle des autres pays européens, et c’est seulement celle-là qu’il faudrait encourager, ce qui n’est pas possible dans le cadre de l’Etat français, mais le serait dans celui d’un Etat européen.

Thomas FERRIER (PSUNE)

L'Europe face à la Turquie

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King Jan III Sobieski of Poland.jpgS’il est un exemple particulièrement significatif de l’impuissance de l’Europe actuelle, rien ne l’illustre mieux que sa relation avec la Turquie et son arrogant premier ministre. C’est aux frontières de l’Europe, pas seulement de l’Union Européenne d’ailleurs, qu’elle est en conflit, certes en conflit gelé, avec la Turquie.

En effet, cette dernière occupe illégalement depuis 1974 la zone nord-est de Chypre, au mépris des conventions internationales, cette occupation ne s’étant pas limitée à la présence de troupes mais s’accompagnant aussi de l’implantation de colons turcs. Sa frontière avec l’Arménie est gelée, alors même qu’Ankara soutient les revendications azéries, conformément à l’idéologie pantouranienne consistant à aider les autres turcophones, et en conséquence dénonce la sécession du Haut-Karabagh, peuplé depuis toujours d’Arméniens. Elle continue par ailleurs de nier la réalité des crimes commis par l’empire ottoman en 1915 à l’égard de cette communauté. Enfin, la Turquie revendique les îles grecques de sa côte et en particulier les zones maritimes associées, alors que tout semble indiquer que le sous-sol marin de la Méditerranée serait riche en pétrole et en gaz.

La Turquie, sous l’influence de son ministre des affaires étrangères Ahmed Davutoglu, met en place une géopolitique dite néo-ottomane qui consiste à s’intéresser aux problèmes des Balkans, apportant son aide aux mouvements islamiques au Kosovo ou en Bosnie, et bien sûr aux communautés turcophones de Macédoine ou de Bulgarie. A sa façon, elle remet en cause ce mouvement de recul de la « sublime porte » pendant tout le XIXème siècle et jusqu’au traité de Sèvres. Mettant en parenthèses la période kémaliste, en s’attaquant à ce symbole de l’état laïc qu’est l’armée, en remettant en cause l’interdiction du voile dans les universités et les services publics, avec en outre la mise en examen de nombreux chefs militaires mais aussi de journalistes, la Turquie d’Erdogan tourne le dos à la civilisation européenne tout en prônant dans le même temps l’adhésion à l’Union Européenne, une Union qui avec la Turquie en son sein cesserait définitivement d’être européenne et surtout deviendrait une pure coquille vide.

Alors qu’elle s’était un temps éloignée de la stratégie de l’OTAN, pilotée par les USA, refusant même l’accès à son ciel aérien pendant la seconde guerre en Irak, la problématique syrienne a changé la donne. La relation avec l’Iran voisin s’est même dégradée, puisque ce dernier soutient le régime de Bachar El Assad. C’est là où le jeu américain et le jeu turc se sont à nouveau rencontrés. Obama a contraint Netanyahu à faire reconnaître à l’état hébreu sa responsabilité dans le drame du Mavi-Marmara, ce qu’il se refusait à faire à juste titre depuis plusieurs années. Dans le jeu américain, il est important que la Turquie joue son rôle contre l’Europe, et la rupture entre Israël et la Turquie n’arrangeait pas les affaires de Washington.

Cet épisode est d’ailleurs une excellente illustration du mensonge des obsessionnels du complot « sioniste », qui prétendent que les USA seraient soumis aux intérêts de cet état. On voit bien qu’il n’en est rien, et que ce n’est pas Netanyahu qui tient le manche mais bien Obama. Cette « alliance éternelle » entre les USA et Israël, que prône Obama à nouveau, est un trompe l’œil. C’est bien pour cela que Lieberman était méfiant et prônait un repositionnement diplomatique pro-russe, mais empêtré dans ses affaires judiciaires, il a dû renoncer à toute fonction au sein du gouvernement israélien.

L’administration américaine a deux enjeux majeurs – encercler la Russie et l’isoler, ce que certaines dérives autoritaires en Russie facilitent d’ailleurs, et surtout empêcher la mise en place de toute Europe politique. Pour cela, elle a à sa botte le gouvernement britannique de Cameron, qui aliène les intérêts britanniques, qui sont les mêmes que ceux des autres européens, en faveur des USA, et bien sûr l’allié turc. Force est de constater que les partisans d’un Royaume-Uni souverain, par exemple UKiP, qui prônent la fin de l’Union Européenne, ne remettent pas en cause cette sujétion au grand voisin outre-atlantique. Ce n’est pas un hasard. Quant à Erdogan, il a beau ne pas cacher sa phobie du « sionisme », cela ne dérange pas Obama, bien au contraire. Si les USA doivent choisir entre la défense d’Israël, ou de l’Europe, et la paix avec l’islam, ils finiront pas choisir le second.

Face à la Turquie, une Grèce « souveraine » ou une Chypre « indépendante », seraient démunies. Les prétendus nationalistes hellénophones, Aube Dorée et ELAM en tête, en attisant la haine contre l’Union Européenne, certains ayant même brulé il y a quelques jours des drapeaux de l’UE, ne péseraient rien. Le seul bouclier en mesure de défendre les intérêts grecs, chypriotes ou arméniens, c’est l’Europe. Et ce qui l’empêche d’agir aujourd’hui et de se faire respecter du voisin turc, c’est l’absence d’institutions politiques à sa tête, en clair d’un Etat européen. On sait que la Commission et les deux Conseils représentent les oligarchies à la tête des Etats dits « nationaux », qui servent le libéralisme mondialisé et l’atlantisme, et le parlement européen, pourtant seul démocratiquement légitime, n’a pas de pouvoirs et surtout ses membres actuels n’ont pas le courage politique de les exiger. Mais c’est bien au niveau européen, et on le constate avec la crise de l’€, et la faillite bancaire de Chypre, à laquelle la Russie n’a pu apporter son aide tant la russophobie est forte au niveau de Bruxelles, que se trouve la solution et pas dans un suicidaire repli identitaire.

La russophobie amène d’ailleurs à la mise en place d’une alliance contre-nature Géorgie/Turquie contre l’ours russe. Dans ce cadre, la Géorgie joue le même jeu que François Ier et se trompe de camp. Elle devrait au contraire œuvrer à la réconciliation avec la Russie tout en se choisissant un avenir européen. L’Arménie, elle, ne commet pas la même erreur géopolitique. Il faut dire qu’elle est confrontée en direct au monde asiato-musulman à ses portes. Rempart du Caucase et de l’Anatolie du temps de l’empire byzantin, elle sait que sa place est aux côtés des autres Européens depuis toujours.

Heureusement, pour le moment, les dirigeants de ces deux Etats, Grèce et Chypre, ne s’alignent pas sur les positions les plus europhobes de certains partis, de « gauche » radicale (Syriza) comme de droite radicale (Hrisi Avgi), et ne remettent en cause ni l’UE ni l’€. Mais ils n’ont pas non plus la force de s’opposer aux dérives mondialistes et libérales de leurs partenaires.

Face à la Turquie, une Europe politique digne de ce nom ferait entendre un autre son de cloche. Vis-à-vis de la Grèce et de Chypre, elle ne se contenterait pas d’exiger toujours plus d’efforts d’une population ruinée par le mondialisme économique et financier. Elle apporterait un soutien clair et net aux revendications légitimes de ces peuples face à son voisin. L’Etat européen, qui aurait naturellement mis fin à tout processus d’adhésion de la Turquie à son espace politique, exigerait l’évacuation de Chypre par la Turquie et mettrait fin à ce rôle de plaque migratoire que joue Ankara, la Turquie se refusant pour le moment à limiter les flux migratoires vers notre continent. Pour commencer.

Dans ses relations avec la Turquie, l’Europe actuelle n’est pas capable de se faire respecter, et n’est donc pas capable d’offrir aux Grecs ce que la « Grande Idée » (Μεγάλη Ιδέα) des patriotes grecs, avait échoué à leur apporter, à savoir un véritable bouclier. Un bouclier économique contre les appétits d’une finance internationale avide. Un bouclier militaire contre un voisin redevenu bien inquiétant. Elle exige d’elle-même un repentir permanent, lequel favorise là encore des intérêts étrangers à l’Europe, et la désarme moralement, mais abandonne les Arméniens lorsqu’il s’agit de réclamer en leur nom que la Turquie reconnaisse ses fautes.

D’ailleurs, la fameuse loi contre la négation du génocide arménien promise par Hollande continue d’être lettre morte. Il faut dire que comme tous les prétendus sociaux-démocrates et « européens », le président PS a décidé de se réconcilier avec la Turquie après les années Sarkozy et de relancer le processus d’adhésion, auparavant au point mort. Comble du scandale, la Turquie va beaucoup plus loin que la Russie dans l’autoritarisme, et ce qui plus est au service d’une idéologie islamiste, tournant le dos aux valeurs européennes les plus ancestrales. Mais, alliés ou plutôt vassaux des USA, les gouvernements d’Europe occidentale lui pardonnent tout. Et face à cela, la petite Grèce, Chypre ou l’Arménie ne comptent guère.

Bien au contraire, en dotant l’Europe d’un Etat politique unitaire et souverain, qui parle d’une seule voix, nous pourrions exploiter ses richesses qui tapissent le fond de la Méditerranée, et ainsi aider au relèvement du peuple grec et du peuple chypriote, un relèvement reposant sur du concret et non sur la finance vagabonde. Nous pourrions faire reculer la politique néo-ottomane d’Erdogan. Et enfin, les USA seraient contraints de tenir compte d’une puissance économique qui leur serait supérieure, en attendant que l’armée européenne voie le jour et que l’Europe redevienne une puissance militaire qui en impose.

Ευρωπαϊκό κράτος ή θανάτος !

Thomas FERRIER (PSUNE)

27/03/2013

Faire entendre la voix de l’Europe !

Bretagne_euro.jpgAyant répondu à l’invitation qui m’avait été faite de débattre avec un défenseur de l’identité bretonne et avec un souverainiste laïciste, ce qui m’a été reproché par certains mouvements de « gauche radicale », j’ai eu l’occasion le week-end dernier d’exposer brièvement ce qu’était l’européisme authentique, en insistant sur la nécessité historique pour les Européens, et en particulier pour ceux qui sont attachés à cette européanité que nous défendons, de s’approprier l’Union Européenne, au lieu d’en dénoncer les travers, de la reprendre à ces technocrates et ces idéologues mondialistes qui président pour le moment à ses destinées, à nos destinées.

Faire entendre la voix de l’Europe, y compris auprès de ceux qui sont rétifs à cette nécessité historique qu’est l’unification politique de la civilisation européenne, du continent européen, telle était la mission qui m’était confiée. A la surprise des nombreux participants de ces assises sur la crise sociale européenne, ils ont pu entendre un discours nouveau, cohérent et déterminé en faveur de l’Europe unie, de l’Europe envisagée comme une république, comme une véritable nation, seule forme possible de salut pour notre terre au XXIème siècle.

Certains se sont émus d’entendre prôner la disparition pure et simple de l’Etat français, et en particulier de sa nationalité, en raison du dévoiement de cette dernière depuis des décennies, et son remplacement par un Etat européen avec sa nationalité, cette dernière reposant sur le principe de Périclès, le ius sanguinis, nationalité indépendante de celles des Etats actuels et reposant sur des critères de convergence objectifs. Le temps ne m’a pas permis d’exposer plus précisément le cheminement intellectuel et les raisons stratégiques objectives qui ont amené notre modeste formation à cette conclusion proprement révolutionnaire. Cela a même amené une figure du nationalisme hexagonal à prendre position contre notre démarche, affirmant qu’en trente secondes il pourrait dénoncer la contre-vérité dont nous aurions été prétendument les vecteurs, alors qu’il faut en vérité au moins un quart d’heure pour expliquer précisément pourquoi nous avons raison et pourquoi il a tort.

Il était aisé de constater que les « nationaux » dans leur version française sont incapables de distinguer l’Etat et la nation. Pour eux, la disparition de l’Etat « national » signifie la disparition de la nation. Or la Bretagne est une nation, même si elle est sans état, comme l’étaient l’Italie avant 1860 et l’Allemagne avant 1870. Et l’Europe aussi est une nation sans état et qui attend son Cavour ou son Bismarck pour s’en doter. Dans l’Europe unie, Bretagne et France seront des nations au sein de la grande nation, mais des nations d’identité et non de souveraineté. Seul l’Etat européen, démocratique et subsidiaire, sera souverain.

Le discours souverainiste qui nous a été opposé repose sur des sentiments et non sur la raison, sur une nostalgie d’une époque dont on prête des vertus immenses parce qu’on les oppose à la situation actuelle, à savoir ces années 60 mythifiées, période de plein emploi, mais germes de cet avenir désastreux que nous constatons tous les jours. La France du franc fort contre l’Europe de l’euro fort. La France du plein emploi certes, mais sans ouverture des frontières en dehors du cadre d’une CEE (qui date de 1957) que seuls les extrêmes contestaient alors. Mais aussi la France des conflits coloniaux (1946-1962), une France qui certes se dote de l’arme nucléaire mais qui est contrainte à céder, tout comme le Royaume-Uni, à Suez.

A cette idée que « la France, c’était mieux avant », nous opposerons celle d’une Europe qui sera « mieux après ». Dans le cadre d’une Europe unie, l’identité française sera bien mieux protégée qu’elle ne l’aura été dans le cadre « national », car force est de constater que c’est l’Etat français, et ses gouvernements depuis trois décennies, qui ont mis en danger cette même identité, et non l’Union Européenne. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Vouloir unifier l’Europe, ce n’est pas faire le jeu du mondialisme, c’est mal l’unifier qui le serait.

L’Union Européenne n’est pas ce qu’elle aurait dû être, mais elle le deviendra. Car face aux mêmes périls, les Européens doivent opposer une action commune, concertée et pilotée par une seule structure. Le « parti européiste » a comme mission historique de forger l’Etat européen, en s’appuyant sur ses régions, et la Bretagne est particulièrement en pointe dans ce combat, et sur l’Union Européenne, dans la mesure où celle-ci n’est considérée que comme le réceptacle naturel de l’expression populaire de l’européisme politique. L’enjeu est au parlement européen et c’est là que l’avenir de notre continent se jouera.

La voix de l’Europe s’exprimera partout où cela sera nécessaire. Elle n’acceptera d’oukazes d’aucune mouvance, qu’elle soit des extrêmes (gauche ou droite) ou des formations « mainstream ». Je répondrai aux invitations sincères d’où qu’elles proviennent mais sans renoncer à ce que je suis et au devoir qui est le mien de défendre l’Europe et les Européens le mieux possible. Je pense avoir modestement, dans le cadre de ce débat, fait réfléchir le public et fait reculer cet euroscepticisme mortifère dans une terre amie, une terre de Bretagne qui a toujours été européenne de cœur et de raison, qui n’a jamais considéré qu’un mariage entre princes pouvait justifier une annexion, qui n’a pas oublié le roi Nominoë ni Arthur Pendragon, et qui pense avec tristesse à ces si nombreuses victimes bretonnes d’une guerre absurde mais à mort entre une France nationaliste et une Allemagne nationaliste.

La Bretagne a payé le prix du sang parce que l’Europe était divisée, parce que les appétits « nationaux » de son grand voisin étouffaient sa soif de liberté. Dans une Europe unie, la Bretagne ne sera pas plus souveraine que dans une France unie, mais en revanche son identité sera respectée, son histoire sera aimée, sa langue sera enseignée. Aux côtés d’un Pays de Galles, d’une Ecosse, d’une Irlande, d’une île de Man et même d’une Cornouaille reconnus, la Bretagne représentera au sein de la grande Europe les peuples celtes et l’héritage des druides.

L’organisateur, que je tiens par ailleurs à remercier, a osé dire en introduction de cette journée, « vive la Bretagne et vive l’Europe ». Cette provocation ultime, mais si vraie, a heurté certains défenseurs d’une France repliée sur son hexagone. Mais ce ne sont pas les régions qui affirment leur identité, ce n’est pas une Europe qui fait de même, qui seraient les vecteurs du mondialisme. C’est l’Etat « national », qui n’a plus de « national » que le nom qui est le geôlier des peuples, et la courroie de transmission de l’internationalisme désincarné.

Thomas FERRIER, secrétaire général du PSUNE

20/03/2013

Réponse à des détracteurs de « gauche » radicale

 
usine.JPGOnt été portées à ma connaissance, dans le cadre du débat auquel je participerai ce samedi en Bretagne, des critiques issues de la mouvance de « gauche » radicale. Cherchant à démontrer une prétendue collusion de l’invité, en l’occurrence moi, avec les organisateurs du dit débat, ils reprochent au PSUNE deux points assez marginaux du programme concernant la fonction publique et le développement des entreprises.

Prônant la « simplification des procédures de licenciement des agents publics », mais sur des critères objectifs, ce qu’ils oublient de signaler, le PSUNE est critiqué. Même si des dérives sont possibles, l’idée générale est de pouvoir se séparer de personnels manifestant de manière indiscutable d’importantes insuffisances professionnelles. Les fonctionnaires sont au service du public, payés par les impôts des citoyens. S’il est légitime qu’ils conservent un statut protégé, ce n’est pas à n’importe quel prix. Beaucoup de français et d’européens ont malheureusement une image plutôt défavorable du service public. Pour redorer le blason de ce dernier, il faut oser le réformer dans le bon sens, en améliorant la qualité du service tout en conservant un management humain.

La seconde critique porte sur l’attention apportée par le parti à encourager l’initiative privée de nature entrepreneuriale. C’est du bon sens, et tous les grands partis politiques l’expriment aussi, y compris le PS. La question est de savoir s’ils sont crédibles en ce sens. Une nation de fonctionnaires, ça a existé et ça ne marche pas. Nous avons besoin de créateurs et non d’assistés, nous avons besoin de créer de l’emploi et non de sauver des entreprises en faillite. Il faut protéger les travailleurs français et européens, œuvrer pour l’amélioration de leur cadre de travail, mais il faut aussi moderniser l’outil de production, être compétitif. Une entreprise qui ne fait pas de profit crée des chômeurs. Le PSUNE précise toutefois qu’il s’agit aussi de s’opposer au « capital spéculatif ». J’ignorais que l’extrême-« gauche » préférait l’enrichissement par la bourse à celui par le travail.

Même si le libéral Nicolas Sarkozy a défendu le « travailler plus pour gagner plus » en 2007, alors que beaucoup de citoyens aimeraient travailler tout court, et n’ont pas cette possibilité, c’est quand même un principe socialiste, celui de Stakhanov. Il est étonnant que des nostalgiques de l’URSS, chose tout de même assez étrange quand on voit l’ampleur du désastre, ne l’aient pas compris.

Le socialisme n’est pas le marxisme. Le socialisme ne défend pas des syndicats non représentatifs sous le prétexte qu’ils seraient installés depuis longtemps et qu’ils auraient de forts relais politiques. Le socialisme ne défend pas une économie d’assistés mais une économie de travailleurs. Le socialisme n’est pas libertaire non plus, le libertarisme n’étant qu’un libéralisme économique appliqué aux mœurs.

La « gauche » radicale ferait bien de s’interroger sur le fait que les ouvriers français et européens préfèrent voter à droite que pour eux. C’est parce qu’elle n’est pas vraiment socialiste. Alors, il est vrai que du point de vue de la légende de la « gauche », défendre l’initiative privée ou ne pas défendre des gens incompétents profitant d’un statut privilégié qu’ils ne méritent pas, cela ne fait pas « socialiste » ni « de gauche ». Et pourtant, c’est cela en vérité le socialisme, à savoir l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs, la hausse des salaires, la création d’emplois rémunérés correctement. Les défendre ce n’est pas les maintenir dans un emploi sans avenir, mais de leur donner les moyens de retrouver rapidement un emploi. Le flex-securité, c’est un principe socialiste.

Alors, messieurs de la « gauche » radicale, encore un effort pour devenir socialistes !

03/03/2013

Notre Union Européenne ! (partie II)

notre europe,institutions européennes,union européenne,nationalité européenne,etat européen,nation européenne,psune,thomas ferrierAprès avoir analysé toutes les manifestations du dévoiement de l’idée Européenne que l’on constate dans l’actuelle UE, détournée de son véritable destin par des politiciens nationaux sans foi ni loi, et surtout sans vision de l’avenir, il est temps d’évoquer la nécessaire « reconstruction européenne », afin de remédier en profondeur aux égarements de l’ancienne UE, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour passer de l’une à l’autre, et ensuite le résultat espéré et attendu.

La « révolution européenne ».

De toutes les institutions de l’actuelle UE, la seule à disposer d’une relative légitimité démocratique reste le parlement européen. Si les élections européennes se caractérisent par un taux record d’abstention dans les différents états membres, c’est parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Le député élu ne rend aucun compte à ses administrés de la politique qu’il mène à Strasbourg et tout se déroule dans l’opacité. Et de toute façon, pour défendre un bilan devant des électeurs, il faudrait déjà avoir du pouvoir. Il pourrait certes signaler son vote sur les différentes directives qui lui ont été proposées, mais étant donné que celles-ci concernent des domaines qui n’intéressent pas du tout les citoyens, il s’en garderait bien.

Néanmoins, les élections européennes se déroulent avec un mode de scrutin à la proportionnelle, même si la barre pour avoir des élus diffère selon les pays (de 1% à 5% en moyenne), sans oublier le vote à l’échelle nationale ou bien à l’échelle de circonscriptions régionales (France, Royaume-Uni). A la différence des élections nationales françaises, qui reposent sur un scrutin majoritaire à deux tours, ou des élections britanniques (majorité relative à un tour), modes d’élection qui défavorisent les petits candidats et les nouvelles listes, et créent un fort effet de vote utile, les élections européennes peuvent permettre à des formations nouvelles de se faire connaître. Le FN en 1984, la liste Pasqua-Villiers en 1994, les Verts, la liste Tapie, constituent dans le cas français des exemples de l’émergence de partis inconnus ou marginaux aux élections européennes.

Si le cadre national est verrouillé, par exemple les Pirates ont fait 0,09% des voix en France, mais en Allemagne pourraient en revanche avoir des députés, ce n’est pas le cas du cadre européen. Une liste européiste pourrait être en mesure de s’y faire entendre ou du moins d’émerger, alors qu’elle serait très handicapée dans le cadre d’une élection nationale. C’est donc une révolution par les urnes, au niveau de l’Union Européenne, et par le biais du parlement européen, qui permettrait de débloquer la situation.

Cette « révolution européenne » passe par une évolution des mentalités, mais surtout par un travail d’explication consistant à montrer en quoi la mise en place d’un Etat européen permettra de résoudre concrètement les problèmes mortifères que dénoncent les citoyens et pour lesquels aucune réponse crédible n’est apportée, à part les non-solutions démagogiques des populistes de gauche et de droite qui capitalisent sur l’impuissance de l’Union Européenne.

Cohn-Bendit, en associant sa vision de l’Union « européenne » avec ses lubies libertaires (mariage gay, apologie du métissage), est le meilleur allié que pourraient avoir les souverainistes, puisqu’il donne de l’Europe une vision décadente. Or, si on veut montrer aux citoyens européens que l’Europe comme état-nation réussira là où la France, l’Italie et le Royaume-Uni sont impuissants, c’est en proposant à l’échelle de l’UE une politique radicalement différente de la politique des actuels Etats membres, à savoir une politique de défense des valeurs européennes, et non des valeurs mondialistes en Europe, de revalorisation du mariage traditionnel, de lutte contre le chômage dont sont victimes les travailleurs européens, d’harmonisation sociale (et fiscale), et de mise en place d’une politique remigrationniste. Si la rigueur budgétaire au niveau des Etats est calamiteuse, l’Etat européen sera un modèle de gestion équilibrée, luttant contre les abus réels, contre l’assistanat de masse, contre tout encouragement à un appel d’air migratoire, et ce en appliquant le principe d’exclusivité européenne en matière d’accès aux différentes allocations disponibles (chômage, familiales… etc).

Plus concrètement, la révolution européenne commencera par une révolution par les urnes, avec l’émergence d’un courant européiste (authentique) qui représentera un pôle de rassemblement (aux alentours de 30% des députés) au sein du parlement européen. Avec des alliés issus des autres formations politiques, qui viendront à la victoire, le parlement sera auto-proclamé assemblée européenne constituante. De par cette seule proclamation, naîtra l’Etat européen, avec son gouvernement provisoire, ce dernier ayant en charge l’organisation d’une très large consultation populaire en vue de l’élaboration d’une constitution européenne digne de ce nom, bâtie sur des principes exclusivement européens et ne s’adressant qu’aux européens.

L’Europe de demain, la nation des Européens.

L’Europe, envisagée ainsi comme un Etat et même comme un Etat-nation, sera vierge juridiquement. Elle ne sera contrainte par aucun traité, par aucune convention internationale. Par sa seule naissance, les Etats nationaux cesseront automatiquement d’exister, ainsi que leurs constitutions, exactement comme les provinces en 1789. C’est ce que l’on peut appeler une table rase juridique. Ainsi, les citoyens européens seront-ils libérés du carcan d’Etats dévoyés qui oppriment de fait leur propre population. Ils pourront enfin voir mise en œuvre la politique qu’ils souhaitent, sans être contraints par un droit devenu fou et même totalitaire, leur disant quoi dire et quoi penser. Aucun conseil constitutionnel de prétendus sages pour barrer la route à la volonté populaire. Aucune loi fondamentale pour brider le choix des citoyens.

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Leur « Union Européenne » (partie I)

union européenne,barroso,schulz,europhobie,faux nez,bouc émissaire,mondialisme,psune,thomas ferrierAprès avoir consacré plusieurs articles à dénoncer la nocivité absolue et les divers mensonges des europhobes, eurosceptiques, populistes  et autres souverainistes, il paraît indispensable de distinguer l’UE telle qu’elle est pensée et voulue par les mondialistes, c’est leur « Union Européenne », mais c’est surtout la seule à exister actuellement, et notre Union Européenne, celle des pères fondateurs mais surtout celle des européistes authentiques d’aujourd’hui. Il y a l’UE telle qu’elle est, impuissante et corrompue, et l’UE telle qu’elle aurait dû être, telle qu’elle devrait être et telle qu’elle devra être. Ce dernier point fera l’objet d’une seconde partie.

Une Europe contrôlée par les Etats.

Certains dénoncent dans l’UE une Europe fédérale en gestation. Elle est en réalité une Europe des Etats, Etats qui acceptent de mutualiser certaines politiques, surtout impopulaires, d’essence libérale, ne remettant pas en cause les principes fondamentaux de leur souveraineté. Depuis l’échec de la CED en 1954, seule tentative sérieuse de bâtir un embryon d’Europe politique, les éléments clé que sont la police, la justice et l’armée mais aussi la diplomatie et la gestion du budget, relèvent du pouvoir exclusif des Etats. Si les directives communautaires sont supérieures aux lois nationales, ce n’est que conformément à des traités signés entre Etats souverains et dans le cadre très restreint des attributions de l’actuelle UE.

L’Union Européenne elle-même est composée de quatre institutions principales, dont deux seulement sont (bien) connus des citoyens européens. Il y a en premier lieu deux conseils des représentants des chefs d’état et de gouvernement, et des ministres de chaque domaine spécifique, à savoir le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne. Il y a ensuite la Commission, qui siège à Bruxelles, et est composée de 27 représentants des gouvernements nationaux. Elle est dirigée par un président non élu qui est choisi par consensus par les chefs d’état et de gouvernement des Etats membres. Gustavo Barroso, formé aux Etats-Unis, ancien gauchiste reconverti en apôtre du libéralisme outrancier, est l’actuel président et a entamé il y a trois ans son second mandat. Très impopulaire, mais particulièrement silencieux depuis la crise, il n’a jamais eu à se confronter à ses « administrés ».

Un parlement européen croupion.

La dernière institution est le parlement européen. Il n’est pas élu à l’échelle de l’UE mais est composé de députés élus dans chaque pays d’Europe, et dont le nombre par pays a été décidé lors du traité de Nice. Chaque pays choisit dans sa « circonscription » le mode de scrutin de ces élus, même si les instances communautaires préconisent un scrutin à la proportionnelle. S’il existe de manière publicitaire des partis « européens », il s’agit en fait d’alliances entre partis nationaux de même sensibilité. Le PPE et le PSE (devenu ASDE), qui constituent les deux groupes parlementaires principaux au parlement de Strasbourg, ne sont pas de vrais partis mais regroupent les partis conservateurs d’une part et les partis sociaux-démocrates de l’autre. Si la « gauche » et la droite s’opposent lors des scrutins nationaux (par exemple, UMP contre PS en France, PDL contre PD en Italie, CDU contre SPD en Allemagne), ce n’est pas le cas au sein du parlement. Au contraire, ils se partagent les meilleures places, et notamment celle de président du parlement européen.

En effet, alors que le mandat de président est prévu pour durer cinq ans, PPE et ASDE se le partagent 2 ans ½ chacun. C’était de 2009 à 2012 le conservateur polonais Jerzy Busek et c’est désormais le social-démocrate allemand Martin Schulz. Il n’existe pas en effet de majorité parlementaire, comme dans les parlements nationaux, proposant une politique spécifique. La raison en est que le parlement européen n’a pas le pouvoir de proposer des lois et s’apparente donc à une chambre d’enregistrement. Par ailleurs, les parlementaires sont tenus par leur parti politique « national », qui impose une discipline de parti, et non par leur groupe. Quand David Cameron l’a exigé, tous les élus du PPE issus du parti des Tories ont claqué la porte du groupe pour en fonder un nouveau.

Le parlement européen en outre a l’étrangeté d’accueillir en son sein les élus les plus europhobes, souvent incapables de se faire élire dans leur propre pays, à l’instar des députés FN et BNP. En ce sens, il bénéficie de modes de scrutin plus démocratiques et donc d’une représentation plus objective des différents courants d’opinion nationaux, mais étant donné qu’il n’a aucun pouvoir, cela n’a aucun impact sur l’opinion publique. Les élus sans groupe apparenté sont inaudibles. Par ailleurs, les partis politiques nationaux ne composent leur liste et n’envoient comme députés que des seconds couteaux ou des candidats incapables d’être élus par le scrutin majoritaire. En France, si un notable de l’UMP ou du PS n’arrive pas à se faire élire à l’Assemblée et au Sénat, ou à se faire nommer au Conseil Economique et Social, il sera mis en position éligible aux élections européennes. C’est ainsi que Rachida Dati s’est retrouvée députée européenne alors qu’elle n’avait aucun intérêt pour les questions communautaires et n’aspirait qu’à retourner à Paris.

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26/02/2013

Elections italiennes 2013 : succès de Grillo, semi-échec de Bersani et chute de Monti

élections italiennes 2013,Beppe Grillo,Silvio Berlusconi,BersaniA plus de 99% du dépouillement des suffrages aux élections législatives, les jeux sont faits entre Bersani et Berlusconi, même si les deux coalitions ne sont séparées que de 0,5% des voix. La « gauche » du Parti Démocrate et de ses alliés sera majoritaire à la chambre des députés, en raison d’un mode de scrutin qui favorise considérablement le parti arrivé en tête. Annoncé dans les derniers sondages à près de quatre points du vainqueur, Berlusconi réussit néanmoins un formidable tour de force en recueillant 29,1% des voix (21,5% pour son seul PDL), ce qu’aucun sondage ne pronostiquait. S’il échoue de très peu, il sort renforcé en cas d’élections anticipées dans les prochains mois.

Le véritable vainqueur de ces élections 2013 est le populiste revendiqué Beppe Grillo. Avec 25,5% des voix et sans coalition, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) est devenu le premier parti d’Italie. Il triomphe dans tous les secteurs de l’opinion et dans toutes les régions. A plus de 33% en moyenne en Sicile, à plus de 29% en Sardaigne, mais aussi à près de 28% dans le Piémont, exact opposé géographique, et économique, des îles méridionales, Grillo domine. Il est à 28,2% dans le Latium I (Rome), à 32% dans les Marches, à 29,7% dans les Abruzzes, à 27,5% en Vénétie II et à 27,2% en Ombrie. S’il est plus faible dans le Val d’Aoste ou dans le Trentin Haut Adige, c’est en raison d’un fort sentiment régionaliste. En Lombardie, il est aux alentours de 20% mais est freiné par la résistance de la Ligue du Nord, qui s’effondre partout ailleurs.

Grillo mélange un argument d’extrême-gauche et d’extrême-droite, axé sur des thèmes europhobes mais aussi anti-immigration, également sur des thèmes libertaires, sur la lutte contre la corruption et contre la rigueur budgétaire prônée par Monti. Sorte de néo-qualunquisme, le phénomène Grillo rappelle par certains aspects le fascisme naissant de Milan, mélange complexe d’idéologies contradictoires, avec un autoritarisme assez évident de la part de ce tribun médiatique. Equivalent protestataire de gauche de ce qu’est le FN en France, il a su ratisser très large mais c’est un feu de paille, une façon pour de nombreux italiens de châtier Monti.

Monti est indiscutablement le grand perdant de ces élections. Avec 10,6% des voix, dont seulement 8,3% pour sa liste nominale, il échoue à peser dans le résultat final. Son allié de circonstance, le post-fasciste Gianfranco Fini, est brisé avec 0,5% des voix seulement pour Futuro e Liberta. Autres victimes de cette élection atypique, les néo-communistes, alliés à l’Italie des Valeurs de l’ancien juge Di Pietro [coalition « Révolution Civile »], qui obtiennent 2,2% et aucun siège.

L’extrême-droite est laminée, notamment en raison de ses divisions et de la concurrence efficace de Grillo. Les nationalistes modérés de Fratelli d’Italia obtiennent 2% des voix, ce qui est beaucoup pour un parti récemment créé, mais La Destra s’effondre à 0,6% des voix, Forza Nuova n’obtenant que 0,3%, Flamme Tricolore 0,1% et Casapound 0,1% (avec des pointes à 0,5% dans le Latium et à 0,6% dans le Val d’Aoste). La Ligue du Nord avec 4,1% des voix à l’assemblée (et 4,3% au sénat) est également une grande perdante. Elle avait obtenu 8,3% en 2008, mais seulement 4,6% en 2006, retrouvant donc son score antérieur à sa poussée des années 2007-2008, bien loin toutefois des 10,1% obtenus en 1996. La Ligue paye le prix des accusations de corruption contre son fondateur et ancien président Umberto Bossi. Enfin les Freiheitliche, version sud-tyrolienne du FPÖ, obtiennent 0,1% des voix au niveau national mais 8,1% des voix dans leur région.

Réunis, les différentes formations de la droite nationale au sens large obtiennent malgré tout 3,2%, ce qui reste un niveau extrêmement bas par comparaison avec les scores du MSI dans les années 80. Le reniement des idées néo-fascistes par Gianfranco Fini, dont il n’a pas été payé en retour vu le score minable de sa formation actuelle, a été fatal à cette mouvance qui désormais, divisée en chapelles s’ostracisant les unes les autres, est durablement marginalisée. C’est Beppe Grillo qui a tiré les marrons du feu, avec son néo-populisme du XXIème siècle, et non les nostalgiques du fascisme.

Au Sénat, même si la « gauche » l’emporte en voix, ni le PD ni le PDL ne sont en mesure d’y fonder une majorité. Seule une alliance Berlusconi-Grillo pourrait être majoritaire, mais elle est peu vraisemblable, de même qu’une alliance Bersani-Grillo. Cette instabilité pourrait amener à de nouvelles élections car les deux chambres ont un pouvoir absolument égal. L’Italie risque donc d’être ingouvernable. Avec 113 sièges pour la « gauche » et 114 sièges pour la droite, les 16 sièges des partisans de Monti et les 58 sièges de Grillo sont déterminants. Avec 31,6% contre 30,7% pour Berlusconi, les électeurs ont choisi plus nettement la « gauche » qu’à la chambre où la coalition autour du PD obtient 29,6% des voix contre 29,1% pour celle autour du PDL.

Moralité : l’Italie est ingouvernable et les électeurs ont renvoyé dans leurs cordes le candidat de la rigueur, soutenu par le système en place et par les autres dirigeants de l’Union Européenne, Merkel en tête. Avec un Grillo à plus de 25%, et une Aube Dorée annoncée en Grèce à 14% dans les sondages, le vieux continent en crise connaît une vague d’euroscepticisme et de populisme démagogique inquiétante. Il serait peut-être temps que les dirigeants des Etats ouvrent les yeux sur la réalité de la décadence de la civilisation européenne et veuillent la traiter.

Mais ce ne sont pas les hommes (et les femmes) de la situation, bien au contraire, et comme le dit si bien Grillo, « a casa ! » (« à la maison ! »), lui inclus.

Thomas FERRIER (PSUNE)

23/02/2013

La Turquie aux portes de l’Europe

turquie,europe,non,erdogan,psune,thomas ferrierLorsqu’en 1963 De Gaulle et Adenauer laissèrent entendre au gouvernement turc que la Turquie avait vocation à rejoindre la Communauté Economique Européenne alors naissante, il ne s’agissait pas pour eux de faire rentrer un pays à l’européanité fort peu évidente dans une construction politique mais dans le cadre d’une structure favorisant le libre échange. Néanmoins, dans leur esprit, la Turquie sous l’impulsion d’Atatürk puis d’Inönü, s’était mise à l’école de l’Europe. C’était la Türkiye des beyaz Türkler, ou « turcs blancs », cette élite politique et économique qui dominait le pays depuis les années 20, une élite laïque et moderne, bien représentée au sein de l’armée.

Depuis 2000, la Turquie est dirigée par un parti issu de l’islamisme radical, l’AKP du président Abdullah Gül et du premier ministre Recep Erdogan. Ce dernier a réussi là où Erbakan, son ancien mentor, avait échoué, se heurtant à l’armée. En engageant des poursuites judiciaires contre des centaines d’officiers de l’armée, au motif de leur implication supposée dans le désormais fameux complot Ergenekon, il a étêté son principal adversaire. La dernière ligne de résistance aura été celle des juges constitutionnels en juillet 2008, qui finalement cèderont d’une seule voix.

En avril 2005, dans des conditions maintes fois répétées, l’Autriche et Chypre furent la seule ligne de défense contre le démarrage du processus d’adhésion d’un pays touranien et islamique à l’Union Européenne. L’Autriche troqua son honneur contre une promesse de ses partenaires en faveur de la Croatie voisine, et la Chypre grecque acceptant alors de jouer le jeu de pourparlers en vue d’une éventuelle réunification de l’île.

En 2012, cela fait désormais plus d’une décennie que les islamistes auto-proclamés modérés de l’AKP sont aux affaires. Ils ont profité d’une embellie économique pour laquelle ils ne sont pour rien, et ont surtout considérablement renforcé leur pouvoir au détriment de la société civile. Journalistes, intellectuels et militaires sont désormais sous contrôle. Une organisation islamique comme Fetullah Gülen se charge d’encourager les municipalités à interdire la vente d’alcool et favorise la multiplication des voiles féminins dans la rue. Le plus étonnant c’est que l’un des pôles électoraux de l’AKP est Istanbul, en Thrace. C’est la conséquence d’un flux migratoire intérieur amenant les populations de l’Anatolie, plus conservatrices, dans les grands centres urbains.

La désislamisation mise en place par Mustafa Kemal doit être considéré comme un échec. Même les nationalistes, plutôt laïcs à l’origine, du MHP se sont engagés dans une démarche national-islamique. Lorsque Kemal a voulu moderniser son pays, il a pris modèle sur l’Europe voisine, à l’époque phare civilisationnel et non continent en crise. Mais l’Europe n’est plus l’Europe, et la Turquie se tourne naturellement vers l’orient. Le paradoxe apparent, c’est qu’au nom du processus d’adhésion à l’Union Européenne, le gouvernement turc a réussi à réorientaliser le pays. La stratégie néo-ottomane de Davutoglu a piégé des dirigeants européens incapables de se faire respecter et indignes de leurs fonctions.

Après plusieurs années où Nicolas Sarkozy a bloqué concrètement le processus d’adhésion, renforcé en ce sens par la politique de la Turquie à l’égard de Chypre, le nouveau président français revient en arrière. Par le biais du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, il annonce la reprise des négociations et l’ouverture d’un quatorzième chapitre, l’un de ceux qui en outre impliquent l’adhésion.

Selon Laurent Fabius en effet, « la France va renforcer son soutien aux négociations d’adhésion de la Turquie » et ajoute que « nous souhaitons avoir des relations très positives avec la Turquie ». Malgré l’affaire de cette jeune franco-kurde Sevil Sevimli condamnée pour avoir participé en Turquie à des manifestations d’extrême-gauche, mais qui a été autorisée à revenir en France après avoir fait appel de sa condamnation, Hollande est devenu le nouvel ami d’Erdogan. Cette amitié nouvelle nécessite surtout des efforts français, car le gouvernement turc dicte ses ordres aux chancelleries occidentales. Il n’est plus question d’une loi pour condamner le négationnisme du génocide arménien, même si certains travaillent encore en ce sens.

Pourtant, le 11 février dernier, Erdogan s’en était pris durement à l’Union Européenne, dénonçant une organisation refusant depuis près de cinquante ans l’adhésion turque. Mais à chaque fois qu’il vitupère, à Paris on obtempère.

Or, la stratégie de Sarkozy, qui était celle de l’écœurement, commençait à porter ses fruits. Dans un sondage de janvier 2013, 59,5% des Turcs estiment qu’il faut abandonner toute perspective européenne (contre 33,3% qui estiment le contraire). Mais sans relâche les Etats-Unis, Obama en tête, poussent à cette adhésion, qui fragiliserait fondamentalement l’équilibre européen et interdirait toute volonté politique à l’Union Européenne. Erdogan le sait et joue cette carte, par le biais de l’OTAN, en acceptant des éléments du bouclier anti-missiles américain sur son sol, casus belli pour l’Iran voisin mais aussi pour la Russie.

Une véritable Europe politique passe par des frontières cohérentes et par l’adhésion uniquement de pays indiscutablement européens, comme l’Ukraine et la Russie, mais aussi comme la Géorgie et l’Arménie. Dans ce dernier cas, il faut soutenir ce pays dans sa lutte pour la mémoire mais aussi dans ce conflit qu’il a avec l’Azerbaïdjan turcophone voisin, soutenu par Ankara.

Le PSUNE rappelle sa position à l’égard de la Turquie, qui est « Turquie, non ! Russie, oui ! ». Si la Turquie n’était composée que de cette frange moderne et laïque qui a présidé à l’avenir de son pays pendant sept décennies, le débat serait certainement autre. Mais la situation est telle qu’elle est, et nous avons le devoir, en tant qu’européens, d’en prendre acte. Même si l’AKP perdait demain le pouvoir, la Turquie n’a pas sa place dans l’Union Européenne, tout simplement parce qu’elle n’est pas un pays européen. De plus, l’occupation illégale d’une partie de Chypre depuis 1974 est simplement inacceptable et devrait être une raison suffisante pour refuser cette adhésion. En outre, ce serait sans doute le plus grand service qu’on pourrait rendre au peuple turc que de lui opposer un non explicite et sans ambiguïté.

Thomas FERRIER (PSUNE)

De l'usurpation d'identité dont nous sommes victimes

profile_picture_by_anti__troll-d5czqe6.pngInternet est un lieu de liberté, mais comme dans tout espace sans contrôle, il existe des individus gravement perturbés qui prennent plaisir à nuire à ceux qui veulent agir sur le réel et améliorer le sort de leurs compatriotes.

Certains ont même l'esprit assez tordu pour usurper l'identité d'autrui sur internet, ce qui a fait réfléchir le législateur à des possibilités techniques d'identifier un utilisateur et de certifier sa signature. L'inconvénient, et il est majeur, c'est bien sûr la limitation du sentiment de liberté que peut ressentir un internaute en naviguant sur la toile.

Ainsi, le PSUNE et son secrétaire général, à savoir l'administrateur de ce blog, étant acteurs certes modestes de la vie politique, sont-ils régulièrement l'objet d'attaques de la part d'anonymes qui n'hésitent pas à usurper mon identité pour me sâlir et me diffamer et ce depuis plusieurs années.

J'ai ainsi découvert l'existence d'un blog wordpress qui est un mauvais fake du blog officiel de Thomas Ferrier et où ses créateurs, qui utilisent mon image dans des photo-montages minables qu'ils postent sur des forums extrémistes en déshérence, font dans le "porno-nazisme" grotesque et provocateur. Engager des poursuites contre ces lâches individus, qui agissent sous faux nez, serait fastidieux et inutile. Ces gens profitent d'internet, qui permet à des formations politiques manquant de moyens et de fonds d'exister, pour troubler notre message en l'associant au pire. On ne peut pas davantage être au service du système en place qu'en agissant de la sorte.

Si nous ne sommes rien, ignorez nous. Et si nous sommes quelque chose, et que vous êtes opposé à notre conception du monde, faites le donc à visage découvert et non cachés derrière des IP anonymes et des courriels bidon.

Je rappelle donc, pour que les choses soient claires, que les sites du PSUNE sont:

Le Forum:

http://socialiste.forumactif.com/

Le Blog:

http://thomasferrier.hautetfort.com/

Le Site:

http://psune.fr/

Tout autre site se revendiquant de notre formation relèverait d'une usurpation d'identité caractérisée à des fins diffamatoires.

Autre rappel utile :

« - Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. » « - Cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu'elle est commise sur un réseau de communication au public en ligne. » (loi LOPPSI du 14 mars 2011)

17/02/2013

L’europhobie, le nationalisme des imbéciles.

ue.jpgCrise de la zone €uro, effondrement des économies grecque et chypriote, annonce par le premier ministre britannique David Cameron d’un référendum sur l’Union Européenne pour 2016, une vague d’euro-scepticisme s’abat sur le vieux continent. Le bouc émissaire « UE » fonctionne à plein régime afin que les gouvernements se maintiennent au pouvoir sans que le peuple ne les désigne comme les principaux responsables de la crise et n’exige de manière musclée des explications.

On ne voit pas en quoi l’€uro aurait été responsable en 2010 de la ruine de l’Islande. On ne voit pas non plus en quoi l’€uro obligerait le gouvernement Cameron à mettre en place une politique de rigueur budgétaire extrême, alors que le Royaume-Uni a conservé la £ivre. Pourtant, aux yeux d’un marxiste comme Jacques Sapir, désormais principal soutien de Nicolas Dupont-Aignan, l’€uro est responsable de tout. Il est certes indéniable que l’€uro est la seule monnaie qui ne soit pas pilotée par un gouvernement et c’est son principal défaut. La monnaie unique implique la mise en place d’une gouvernance économique de la zone €uro qui, si on la souhaite démocratique, et elle ne peut que l’être si elle veut être pérenne, passe en réalité par la création d’un Etat européen unitaire, qu’on l’appelle « fédération européenne »,  « république européenne » ou « nation européenne ». Ainsi, le renforcement de l’€uro passe nécessairement par une Europe politique digne de ce nom.

Les souverainistes, europhobes par principe, profitent de cette instabilité monétaire, pour attaquer à nouveau la monnaie unique. Ils y sont opposés car ils ne veulent pas d’Europe politique, car ils veulent que l’Etat « national » conserve l’intégralité de ses anciens pouvoirs et parce qu’ils dotent la monnaie d’un pouvoir quasi magique. Ainsi, selon Marine Le Pen, seule la « dévaluation compétitive » permettrait de réindustrialiser le pays et de relancer la croissance. En fait, une monnaie ne peut plus être dévaluée, mais elle peut en revanche se déprécier. Les premiers perdants d’une dépréciation monétaire qui résulterait de l’abandon de l’€uro, ce sont les épargnants. Ceux-ci verraient la valeur et donc le pouvoir d’achat de leurs économies diminués de plus de 30% minimum, alors que dans le même temps les prix augmenteront de manière conséquente, la dette en montant sera considérablement augmentée, et le coût de l’essence également. Voilà la politique prétendument sociale que la droite nationale propose pour sortir le pays de la crise.

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Hollande nous éloigne de l’Europe !

eurogrece.jpgIci le pronom « nous » ne s’adresse pas aux seuls Français, mais à tous les Européens bien sûr. L’europhobie ne date pas d’hier. Il y a quelques années, Elie Barnavi notait que tous les dirigeants politiques européens, sans exception, détestaient l’Europe, ce qui ne manquait pas de le surprendre, lui qui, tout en ayant opté pour le destin d’Israël, continue à s’intéresser de près à l’avenir de notre continent. En France, cela fait pas mal d’années aussi que toute la classe politique est europhobe, y compris un « centre » qui n'avait pourtant juré que par l’Europe à une époque. Cela fait longtemps encore que technocratie européenne fait beaucoup de mal à l’idée européenne ; mais ce n’est que très normal puisque le « gouvernement » de l’union n’est qu’un club de dirigeants nationaux.

Dans ce décor sinistre, un élément nouveau est apparu il y a quelques mois. Ce n’est pas la sortie de David Cameron ; sa position est connue depuis longtemps, comme celle du Royaume uni. Cet élément est le changement politique en France, avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande et du parti socialiste.

Un élu est toujours un peu prisonnier de ses électeurs. C’est d’ailleurs a priori une bonne chose, du moins s’il s’agit bien de l’ensemble de ses électeurs. Dans le cas qui nous occupe, l’électorat de François Hollande à la présidentielle était suffisamment varié pour représenter, même imparfaitement, le pays. Ce qui pose problème est que le président n’est prisonnier que de la petite frange constituée par les groupes l’ayant très massivement soutenu. Dans cette analyse, j’écarte les états-majors, les responsables verts à qui l’on a généreusement offert des sièges ou la présidente du FN à qui les médias font des sourires en remerciement de son choix public. Je parle des électeurs. On ne peut pas dire que la politique actuelle rende justice aux fonctionnaires, aux écologistes sincères ou aux rares ouvriers attirés par Jean-Luc Mélenchon. Cette politique est tout entière orientée vers deux catégories d’électeurs : les bourgeois bohêmes libertaires et les immigrés ou issus de l’immigration en provenance des anciennes colonies. Leur vote a été aussi massif que déterminant.

Les premiers, les bourgeois bohêmes, ont été récompensés par le mariage homosexuel et tout ce qui ira avec, jusqu’à la procréation pour autrui.

Les seconds l’ont été, du moins dans la vision du pouvoir socialiste, par un laxisme judiciaire, partant de l’idée, insultante dans son principe, qu’un enfant d’immigré a plus à craindre la justice qu’un autre. On a relancé le vote des étrangers, autres que les ressortissants de l’Union, aux élections municipales. Surtout on ne veut pas toucher à un assistanat économiquement désastreux, dans le même genre de vision qu’en matière de justice. On comprend déjà que la politique française sera tournée vers ses anciennes colonies plutôt que vers l’Europe. Ce faisant, les socialistes rejoignent les priorités des souverainistes les plus radicaux : reconstruire l’Empire plutôt que construire l’Europe.

Ce tropisme s’aggrave d’un fait qui concerne la personne du président. Apparemment François Hollande a dû longtemps rêver d’exercer la fonction. Quand il a vu sa précédente compagne toucher presque le but, il a dû vraiment y croire. D’ailleurs il s’est lancé assez tôt, à un moment où ses chances paraissaient faibles. Aujourd’hui en poste, il prend des postures sans équivoque. On avait raillé l’ambition infantile de Sarkozy, après l’affairisme de Chirac et le cynisme de Mitterand. Au moins François Hollande aime-t-il la flatterie. N’a-t-il pas dit que sa visite éclair au Mali était le plus beau jour de sa vie de président ? Dans ces conditions, comment pourrait-il accepter de transférer un bout de son petit pouvoir au profit d’une concertation européenne ? D’autant plus que cette concertation impliquerait des économies sur le train de vie de l’état, donc sur toutes les aides qui font d’une partie des résidents ses obligés.

De l’autre côté du Rhin, l’Allemagne s’inquiète, à juste titre et par un égoïsme bien placé, de la situation désastreuse de la France, de son déficit, de la tendance à la récession qui l’accompagne, du déséquilibre de son commerce extérieur : il s’agit de l’un de ses clients. Depuis que le Général De Gaulle a été accueilli par le chancelier Konrad Adenauer avec des pancartes « Ein Bundestag für Europa », l’Allemagne a tendu la main à la France pour plus d’intégration européenne. En 2012 Angela Merkel et surtout Wolfgang Schaüble ont proposé une sorte de gouvernement économique européen. Entendons-nous bien ! il ne s’agissait pas d’une avancée structurelle, juste d’une convergence politique entre états, dans un cadre, la zone €uro, qui échappe au contrôle du Parlement européen. Mais, une fois de plus, la France de Hollande n’a pas saisi cette main.

Il y a quelque temps encore, on entendait parler d’une gouvernance la zone €uro, d’une union à plusieurs vitesses. On donnait clairement la priorité à l’approfondissement de la construction européenne sur élargissement. Aujourd’hui l’Allemagne semble avoir compris qu’elle ne pouvait plus rien espérer de la France. Aussi tout se passe comme si elle avait décidé de se défendre seule, en renonçant à l’idée européenne. Elle cède à David Cameron, accueille positivement un projet d’une zone de libre échange avec les Etats-Unis.

Que va-t-il se passer dans les mois et les années qui viennent ? En France, le tissu industriel, faute de compétitivité, va achever de se déliter, la dette va croître, la récession va s’installer et surtout le chômage va prendre une ampleur insoupçonnée. Cela n’arrangera pas les affaires de l’Espagne et de l’Italie et le mal va finir par atteindre l’Allemagne. Au moins les Allemands auront-il la possibilité de revenir au Deutsche Mark et tiendront-ils un peu plus longtemps que les autres. A moins que, tout simplement, ils ne fassent alliance avec la Russie pour former une Mittel-Ost-Europa.

Pour éviter ce scénario catastrophe, la France aurait dû faire deux choses. D’une part répondre positivement à l’Allemagne quand cette dernière était encore dans de bonnes dispositions. D’autre part et en même temps, elle aurait dû remettre de l’ordre chez elle. Il aurait fallu augmenter la TVA principale à quelques 25%, tout en diminuant de façon significative les impôts sur les entreprises, en revoyant encore le code du travail pour plus de flexibilité, en recentrant le service public, en simplifiant drastiquement les instances locales et réduisant leurs exécutifs, en revoyant les aides dans leur ensemble pour éviter les cumuls et en supprimant les pompes aspirantes de l’immigration illégale assistée. Pour cela il suffit de prendre exemple sur les pays voisins. Or jamais le pouvoir socialiste ne pourra proposer de telles réformes.

Les états actuels ne peuvent plus résister isolément à la pression des pays émergents ou déjà émergés. Nous avons tous l’incendie dans notre dos. Nous avions commencé la traversée du fleuve qui doit nous mener à l’intégration totale de l’Europe. Alors que nous n’étions pas parvenus bien loin, depuis quelques mois, nous reculons vers la rive d’où nous sommes partis. Peut-être allons-nous au moins sentir plus fort le brasier et prendrons-nous, enfin, les mesures qui s’imposent.

Peter EISNER (LBTF/PSUNE)

12/01/2013

Décolonisons vraiment !


Mayotte aux Comores! - 7 jan 2012 par PSUNE-NEUSP

Addendum: cette vidéo a été réalisée avant que le président François Hollande décide d'une intervention militaire armée au Mali. Le fait qu'une fois de plus la France intervienne dans une de ses anciennes colonies, comme par le passé au Tchad ou en Côte d'Ivoire, est une démonstration de plus de l'incapacité des dirigeants français à rompre avec cet insupportable néo-colonialisme, dont l'écrasante majorité des Français n'a que faire. Dans une démocratie, même en matière diplomatique et militaire, ce devrait être au peuple de décider. Alors que le gouvernement augmente les impôts et nous oblige à une rigueur budgétaire très contraignante, n'y avait-il pas mieux à faire que de dépenser l'argent public de cette manière ? (TF)

09/01/2013

La russophobie contre l'Europe


Soutien à Gérard Depardieu contre la russophobie... par PSUNE-NEUSP

05/01/2013

A propos de la plainte du CFCM contre Jean-François Copé

 
cfcm,jean-françois copé,pain au chocolat,élection des magistrats,premier amendement,liberté d'expression,thomas ferrier,psuneLe Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a porté plainte contre le président nouvellement élu de l’UMP, Jean-François Copé, suite à sa désormais célèbre déclaration dite du « pain au chocolat ». Encore une fois, une organisation défendant les intérêts d’une communauté demande à la justice de sanctionner un représentant politique pour avoir exprimé une opinion publique qui ne va pas dans son sens.

Le CFCM ne fait que jouer des armes qui sont à sa disposition par la faute du législateur. Il n’y a donc pas lieu de lui en reprocher l’usage. Ce qui est choquant n’est pas cette plainte mais que le parquet de Draguignan ait accepté de s’en saisir et de diligenter une enquête préliminaire.

A cette occasion, nous réitérons nos exigences d’une réforme de base de la justice française, en attendant la mise en place au niveau européen de l’équivalent du premier amendement américain afin de protéger la liberté d’expression des citoyens, fondement de la démocratie.

La première mesure de bon sens est de ne pas autoriser des associations à se porter partie civile. Si cette mesure avait été prise, le CFCM n’aurait pas pu porter plainte contre Jean-François Copé, et de la même façon, le FN n’aurait pas pu porter plainte contre un propos provocateur de l’humoriste Mathieu Madenian concernant ses électeurs.

La seconde mesure de bon sens, et qui devrait être la base dans une démocratie, c’est l’élection par les citoyens des procureurs et des juges, comme cela se passe notamment aux Etats-Unis, ce qui permet un véritable contrôle démocratique de ceux-ci, sans que le pouvoir politique ne puisse les influencer. En France, la séparation des pouvoirs n’est pas pleinement réalisée et il y a donc lieu de procéder à une réforme institutionnelle en ce sens.
 
Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

02/01/2013

Meilleurs vœux du PSUNE pour 2013 !

Une année de décadence de plus, une année de moins vers la renaissance !

ireland2013.jpgFRANCE

Les élections présidentielles françaises ont été l’actualité principale de 2012. Savoir quel pantin représentant en France les intérêts de la finance internationale n’était un enjeu que pour les naïfs. Toutefois, tout ne se vaut pas, et il était à craindre que le démagogue prétendument « socialiste » fasse au final beaucoup plus de dégâts que le président droitier sortant.

J’ai été particulièrement hostile dès le départ aux projets géopolitiques et sociétaux du candidat Hollande. Considérant que le mondialisme économique serait aussi bien défendu par l’un que par l’autre, j’ai estimé qu’il n’était pas un enjeu, même si pour beaucoup de français la crise économique est douloureuse, et qu’on devait juger les deux candidats en fonction de leurs positions sur les autres sujets. Hollande était partisan du vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, soutien actif de l’idée de « mariage homosexuel », défenseur acharné de l’adhésion turque à l’Union Européenne. Je le devinais eurosceptique, même s’il n’assumerait pas cette position, et potentiellement germanophobe. Je savais aussi qu’il allait capitaliser sur son nom le vote des banlieues et des minorités communautaires, puisque le PS représente le parti de l’assistanat. Au final, 93% des citoyens musulmans et l’écrasante majorité des domiens ont voté Hollande.

Par ailleurs, le thème de l’Europe a particulièrement été absent des débats, même si Nicolas Sarkozy a toujours fait référence à ses partenaires et a intégré sa démarche dans le cadre plus général de l’Union Européenne. En revanche, François Hollande a fait des promesses qu’il ne pouvait pas tenir et au détriment de l’intérêt général des Européens.

Certains se sont donc imaginés que je ne pouvais pas être un homme de gauche alors que je tirais à boulets rouges contre Hollande, comme Mélenchon ceci dit, mais sans le programme ultra-libertaire de ce dernier, et aussi parce que j’appelais implicitement à voter raisonnablement pour le candidat de la droite affairiste contre le candidat de la fausse « gauche » affairiste. Or celui qui se dit de gauche en défendant une politique de droite, ce n’est pas moi, c’est le président Hollande, c’est le gouvernement Ayrault, et les salariés d’Arcelor Mittal du site de Florange en savent quelque chose.

Hollande ne m’a pas déçu. Il a été à la hauteur de mes craintes. Mais les français ne sont pas dupes, et son effondrement rapide dans les sondages montre que ceux-ci ne sont pas si naïfs. Beaucoup ont choisi de rejeter le président sortant, au bilan fort contestable, et à l’image très négative, en soutenant par défaut le candidat du camp adverse que les media mettaient en avant. Pourtant, Hollande était bien Sarkozy en pire et le démontre tous les jours. Mais Hollande n’a que faire de cet électorat, puisque ce qui l’intéresse c’est de récompenser les minorités actives qui l’ont soutenu et pas la majorité de ses électeurs et encore moins des français.

Ainsi, que fait-il de ses promesses à l’égard de la communauté arménienne ? Il avait promis de relancer un processus législatif dès son élection pour sanctionner la négation du génocide arménien. Mais les Français d’origine arménienne comptent visiblement moins à ses yeux que l’électorat d’origine turque ou l’amitié avec l’islamomane Recep Erdogan.

Gérard Depardieu quitte la France car il préfère payer ses impôts, à un niveau plus raisonnable, à la Belgique. Faire fuir les riches a cet inconvénient en effet que cela diminue les rentrées fiscales dans les caisses de l’Etat. Ce que n’importe quel joueur de base à SimCity sait, à savoir que trop d’impôts tue l’économie, semble échapper à Pierre Moscovici. Il était facile de taper sur les riches, mais il est beaucoup plus difficile d’enrichir les pauvres. 65000 emplois chaque mois sont détruits par la politique du gouvernement « socialiste ». Et face à Lakshmi Mittal, on montre les dents pour finalement lui céder sur tous les points.

L’année 2013 sera-t-elle celle d’un grand bouleversement politique ? Si la cote de confiance du nouveau président descend en dessous de 25% d’opinions favorables, et avant les élections de 2014 qui pourraient être meurtrières pour le PS, Hollande sera sans doute contraint de changer de premier ministre. Il ne pourra prendre que Manuel Valls, et l’usera de manière prématurée. Ca ne suffira pas. Il devra alors la mort dans l’âme dissoudre l’assemblée et accepter une cohabitation de peur que la droite ne balaie la gauche à toutes les élections et ne revienne aux affaires en fanfare en 2017. Nous verrons si Hollande permettra à Sarkozy de renaître de ses cendres.

EUROPE

2012 a été une nouvelle année noire pour l’Union Européenne. Même si l’Allemagne semble sortir la tête du gouffre, les autres Européens souffrent, et en particulier les Espagnols, les Portugais et les Grecs. Alors que l’Irlande martyre devient présidente pour six mois de l’Union Européenne, rien ne permet de penser que la situation s’améliore.

On nous assure que la crise de l’€ est désormais jugulée. C’est sans doute exact mais le prix de cette nouvelle stabilité est en matière social désastreux. Jacques Delors nous promet que le choix est désormais entre la survie et le déclin. Ces « européistes » sénescents n’y croient plus, mais on peut se demander s’ils y ont jamais cru. L’ancien président Giscard d’Estaing a lui aussi perdu toute ambition. On ne fera pas l’Europe unie avec des vieillards, fussent-ils convaincus. C’est la jeunesse européenne qui doit oser reprendre son destin en main, tourner le dos aux illusions universalistes et cosmopolites, et affirmer à nouveau son européanité, son avenir commun avec les autres européens.

On ne bâtit pas une société stable en tournant le dos à deux principes fondateurs de ce qui fit l’empire romain, la paix et la prospérité. Nulle paix dans nos banlieues, nulle prospérité dans nos chambres du commerce. L’Europe unie d’hier et d’aujourd’hui aurait pu réussir, si elle avait su se libérer du joug des Etats, se doter enfin de vrais dirigeants au caractère trempé dans l’airain. Là où l’Union Européenne a échoué, la République Européenne, qui naîtra de ses cendres, pourra réussir.

Elle réussira car elle remettra en cause les assises mêmes, idéologiques, institutionnelles, économiques et sociales, du système actuellement en place, d’un système qui programme la ruine du peuple et l’effondrement de notre civilisation millénaire. C’est une refonte juridique et morale totale à laquelle j’appelle mes compatriotes d’Europe, de l’Islande à la Russie, afin de rebâtir une Europe politique digne de ce nom, par subversion positive de l’Union Européenne, un noble projet certes mais dévoyé par ses membres actuels, indignes de porter l’idée européenne, et ennemis de l’Europe authentique. Nous remettrons l’Union Européenne dans le droit chemin, celui des pères fondateurs, et pas seulement ceux qui ont agi dans les années 50.

Si l’Europe ne s’unit pas, et suscite ainsi sa renaissance, elle périra. Les nationalistes centrifuges, qui ne rêvent par exemple que de la France seule, une France seule mais de fait ouverte aux populations de son ancien empire colonial, trahissant ainsi les intérêts du peuple, sont les meilleurs alliés de fait des USA. En s’opposant à l’€, en tapant à bras raccourcis sur l’Union Européenne, ils oublient que le principal ennemi des Européens est à la tête de chacun de leurs états. Si l’UE est médiocre, c’est que les dirigeants des Etats qui la composent et la contrôlent, sont minables.

L’Union Européenne n’est pas mauvaise en soi, elle ne l’est que par la nature de ceux qui la composent. Faire entrer en 2014 un ou plusieurs députés européistes sincères serait un premier pas vers la renaissance. Enfin, à Strasbourg, la voix de l’Europe, de la vraie et grande Europe, se ferait entendre. Face aux Cohn-Bendit, Schulz et Farage (pour le camp souverainiste) notamment, l’Europe a son mot à dire. Contre les pseudo-européistes et vrais mondialistes qui peuplent la Commission, trustent les plus hauts postes et qui constituent les meilleurs soutiens des Etats-Unis et les meilleurs fournisseurs en électeurs pour l’extrême-droite europhobe, les Européens doivent lever le glaive de Brutus l’ancien face aux tyrans.

2013 sera, je l’espère, l’année où la voix de l’Europe unie, de notre civilisation, se fera à nouveau entendre, tel un aigle chassant les vautours qui se repaissent sur le corps de notre peuple européen outragé. Que l’Europe se réveille en 2013 pour faire tonner sa voix en 2014 !

2013, ANNEE DU PSUNE ?

Comme chaque année, et tel un mantra, j’espère que l’année nouvelle sera celle de l’émergence de notre modeste formation ou à défaut, et c’est le plus important, des idées dont nous sommes les porteurs. Je donnerai tout ce que je peux pour que notre idéal, qui est la seule possibilité de sauver notre merveilleux continent du déclin économique et de la déchéance morale, réussisse à se faire entendre. Vous pouvez avoir confiance en moi pour cela. Aucune partie de mon corps ni de mon esprit n’a renoncé à cette croyance folle selon laquelle l’Europe vaincra. Si la tradition affirme que Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre, il est aussi vrai qu’il donne à ceux dont il souhaite le salut la force nécessaire pour triompher, pour que le bras de son fils Mars nous épaule d’une manière décisive.

L’Europe renaîtra, et nous renaîtrons avec elle ! Que 2013 soit l’année où le cor d’Heimdall sonnera afin que les forces d’involution soient enfin combattues, afin que chaque européen réveille en lui le héros qui sommeille, le héros qui combattra pour l’Europe éternelle.

Thomas FERRIER
Secrétaire général du PSUNE

11/12/2012

L'Europe et son drapeau, par Thomas FERRIER


Notre drapeau est Européen ! - 28 nov. 2012 par PSUNE-NEUSP

04/11/2012

Pour une géopolitique (vraiment) européenne !

 
insigne%20Eurocorps;maxh=150,maxw=150.jpgSortie d’une époque troublée, la géopolitique est redevenue une discipline fondamentale de l’analyse des faits contemporains et la base de stratégies d’alliance. Mais elle n’a pas pour autant cessé d’être la manifestation de la « volonté de puissance » des Etats. C’est ainsi qu’elle reste fondamentalement nationale, même si elle se place dans un cadre mondialisé. Le géopoliticien Aymeric Chauprade, qui refuse ce qu’il appelle les « pan-ismes », comme l’est par exemple le paneuropéanisme, reste ainsi dans une démarche nationale. Et un ouvrage récent d’un autre géopolitologue, Pascal Gauchon, s’intitule même « Géopolitique de la France ». En revanche, la « géopolitique de l’Union Européenne » sortie chez Ellipses paraît d’un poids bien modeste, par rapport aux ouvrages de la même collection consacrés à la Russie, à la Chine, à l’Inde et aux Etats-Unis. Enfin, seule exception à la règle, Yves Lacoste a consacré un numéro complet de la revue Hérodote à « l’Europe et ses limites ».

Or, le choix d’une géopolitique nationale n’est pas sans impact quant à l’avenir du continent européen puisqu’il implique des stratégies diplomatiques particulièrement centrifuges, tel pays jouant de ses liens avec tel ou tel ensemble linguistique, tel pays jouant de son positionnement géographique, tel pays conservant des liens avec un ancien empire colonial, tel pays enfin cherchant à maintenir une diplomatie dite « traditionnelle ». Cela amène à des alliances contre-nature dites de « revers », et surtout ces divisions favorisent des puissances extra-européennes qui raisonnent à l’échelle continentale, comme les Etats-Unis par exemple, la Chine ou le monde islamique.

La géopolitique « nationale » est devenue le pire ennemi du peuple européen, puisqu’au nom d’une diplomatie qu’on ne peut pas qualifier de « démocratique », les choix en la matière étant strictement ceux de nos dirigeants, cela amène à « vendre le pays » aux intérêts de telle ou telle puissance amie. Il suffit de songer au renforcement croissant des positions économiques du Qatar en France depuis plusieurs années.

Une géopolitique « nationale » qui trahit les intérêts du peuple.

La géopolitique française est essentiellement afrotrope, arabotrope et islamotrope. Cela tient aux liens conservés avec les anciennes colonies françaises, dont la langue française est bien souvent restée langue officielle, permettant de regrouper tous ces états au sein de la francophonie, et avec notamment les pays du Maghreb, dont l’islam est une composante « identitaire » essentielle. La décolonisation accomplie, on aurait pu penser que la stratégie de De Gaulle d’une réconciliation franco-allemande comme axe de base d’une unification politique du continent européen serait restée seule en piste. Or, même si le thème européen est demeuré fort, les dirigeants français ont maintenu les liens avec les anciennes colonies, encourageant même un fort flux migratoire venant de ces pays, au prix de déstabiliser profondément la société française. Présente encore sur les autres continents, par le biais de colonies redéfinies comme départements et territoires d’outre mer, la France conserve une vocation mondiale, voulant « jouer » dans la cour des grands.

Le danger d’une telle géopolitique, et on l’a vu avec les déclarations néfastes de François Hollande à Dakar il y a quelques semaines, c’est qu’elle amène les gouvernements français à pratiquer l’ingérence dans les affaires africaines, hier en Côte d’Ivoire et aujourd’hui au Mali, et surtout à faire preuve d’un laxisme coupable en matière migratoire. Tout cela éloigne la France de l’Europe alors que la crise de l’€uro devrait au contraire l’en rapprocher, et cela met la France en porte à faux vis-à-vis d’une Allemagne qui, à raison, se désintéresse des affaires africaines.

Enfin, l’islamotropie du gouvernement français amène à la mise en avant d’un discours antisioniste dominant, malgré des déclarations pro-israéliennes hypocrites, comme celles de François Hollande à l’égard de Benyamin Netanyahu, l’Etat cédant toujours davantage à des revendications communautaires islamiques et passant sous silence l’antisémitisme nouveau qui émerge des banlieues concernées. Une géopolitique européenne digne de ce nom aurait au contraire à cœur d’assurer la pérennité de l’Etat hébreu.

De même, le Royaume-Uni est prisonnier de sa diplomatie, qui est doublement coloniale, puisqu’elle entretient à la fois une relation de soumission à l’ancienne colonie de peuplement britannique que sont les Etats-Unis, et une relation de dépendance réciproque avec ses colonies africaines et asiatiques par le biais du Commonwealth. On notera ainsi que Londres a privilégié le soutien aux populations africaines de son ancien empire colonial, au détriment des européens installés en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Comme dans le cas français, cette diplomatie a amené le Royaume-Uni à accepter sur son sol plusieurs millions d’antillais, de pakistanais, d’égyptiens, d’indiens ou d’africains, déstabilisant dès les années 60 la société britannique. Des déclarations tonitruantes du conservateur Enoch Powell à l’émergence du « National Front », et jusqu’aux attentats islamistes de Londres, tout cela illustre le fait que cette diplomatie souveraine ne s’est pas faite au service des intérêts du peuple britannique, bien au contraire.

L’Espagne joue la carte de l’Amérique centrale et méridionale, par ces liens que sont la langue espagnole et l’ancienne sujétion coloniale, et enfin la carte géographique en entretenant une relation ambigüe avec le Maroc. Elle subit en retour ces dernières années une forte immigration en provenance de ces deux ensembles. Il ne s’agit pas de sud-américains d’origine espagnole souhaitant retourner au pays des pères, puisque généralement ceux-ci constituent l’élite politique et économique de leur pays de substitution, mais au contraire des anciennes populations soumises issues des civilisations précolombiennes. Et de même, alors que l’histoire de l’Espagne est celle d’une reconquista de huit siècles, suivie de l’expulsion des « Maures » en 1609, la question musulmane est revenue par le biais de l’immigration, au point où certaines organisations radicales se revendiquent d’Al-Andalus, mythe d’un âge d’or islamique, d’une « Espagne » tolérante, vue de l’esprit de doctrinaires mondialistes du XXIème siècle.

L’Allemagne a conservé sa diplomatie traditionnelle, celle déjà en vigueur sous Guillaume II. Elle a cultivé ses liens avec la Mitteleuropa, selon la théorie de Franz Neumann voulant que l’Allemagne ait vocation à unir autour d’elle l’Europe centrale et orientale. Elle a cultivé sous Schröder son amitié avec la Russie voisine, comme du temps de Bismarck. L’amitié française a malgré tout pu subsister, malgré les méfiances d’un Mitterrand face à la réunification allemande. Mais elle a aussi maintenu son turcotropisme, ce qui a amené dès les années 60 plusieurs millions de Turcs et de Kurdes musulmans à s’installer en Allemagne même, avec les conséquences identiques à celles que j’ai évoquées pour la France et le Royaume-Uni. Néanmoins, il faut reconnaître que la géopolitique allemande est pour le moment la plus européenne, parce que sa géopolitique traditionnelle a été considérablement fragilisée par l’usage qui en a été fait sous le régime national-socialiste.

La Russie quant à elle a toujours oscillé entre occidentalisme et slavophilie, entre l’Europe et l’Asie. La géopolitique « nationale » est eurasiatique, à l’instar des théories de Douguine, c'est-à-dire qu’elle présente la Russie comme un espace intermédiaire entre les deux continents et non comme un pays strictement européen. En réalité, l’occidentalisation comme l’affirmation du caractère slave de la Russie sont toutes deux pleinement compatibles avec l’européisme. Le fait que la Russie se soit rattachée la Sibérie à partir de 1589 ne change rien à sa nature européenne. Mais la géopolitique « nationale » nie ce fait, et amène un Poutine à s’allier à la Chine ou à l’Iran, mais aussi à tourner le dos à l’Union Européenne.

Le cas ukrainien l’illustre remarquablement, puisque le pays est tiraillé entre le Parti des Régions, russotrope, et le mouvement « Patrie » de Timochenko, américanotrope. On notera que le parti nationaliste « Svoboda » est à la fois hostile à l’Union Européenne et à la Russie, mais souhaite l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN. La Russie, par crainte de l’Occident, au lieu de dissocier le reste de l’Europe des Etats-Unis, soutient des régimes rétrogrades comme celui de Loukachenko au Belarus, comme du semi-autocrate ukrainien Yanoukovitch. L’Ukraine, pays européen par excellence, pourrait au contraire servir de pont entre l’UE et la Russie, et ne remplit pas sa vocation naturelle. Elle est victime de deux géopolitiques contradictoires.

Ces exemples se retrouvent chez les autres pays européens, même si le poids de ces derniers rend leur géopolitique moins nocive. La Hongrie, sous l’influence des nationalistes du Jobbik, pratique ainsi une diplomatique nostalgique et parfois même fondée sur une histoire fantaisiste. Le lien forcé entre la Hongrie et les Huns amène Budapest à soutenir l’adhésion de la Turquie à l’UE, au nom d’une parenté imaginaire. En outre, elle reprend la vocation impériale d’une Hongrie amputée de son empire, du temps de la double monarchie austro-hongroise, et attise les revendications identitaires des Hongrois de Slovaquie et de Roumanie.

La Belgique maintient ses liens avec l’ancien Congo belge, les Pays-Bas avec le Surinam et l’Indonésie, le Portugal avec le Brésil, la Chine (via Macao), l’Angola et le Mozambique, l’Italie joue à nouveau la carte africaine comme sous Mussolini, et cela amène là encore à une immigration indésirable aux yeux de beaucoup de citoyens.

En conséquence, la géopolitique en Europe a deux résultats :

1. l’encouragement à une immigration extra-européenne non désirée par les Européens, que ce soit l’immigration centre-asiatique en Russie, l’immigration afro-musulmane en France, l’immigration sud-américaine en Espagne, l’immigration indo-pakistanaise au Royaume-Uni. Cela crée un flux que subissent les autres pays européens, même ceux qui n’ont jamais eu de colonies, comme la Grèce, l’Irlande ou le Danemark.
2. l’influence politique oppressante des Etats-Unis sur l’Europe occidentale et centrale, un regain nationaliste en Russie comme réponse politique à cette influence, et en conséquence la division de l’Europe, incapable d’opposer un front commun, politique comme économique, à ses ennemis. La géopolitique « nationale » éloignant la Russie du reste de l’Europe, mais aussi le reste de l’Europe de la Russie, à cause des USA, nuit à l’Europe. C’est logique car par sa nature « nationale », elle sert les stratégies souverainistes et est donc un facteur d’europhobie.

Vers une géopolitique européenne ?

De tous les partis politiques en France et en Europe, seul le PSUNE est déterminé à rompre avec ces géopolitiques « nationales » suicidaires, avec ces diplomaties obsolètes et contraires aux intérêts populaires. Il s’agit ni plus ni moins que d’élaborer une diplomatie européenne fondée sur une géopolitique européenne.

Cela implique un certain nombre de grands principes qu’il conviendrait de mettre en place rapidement, à savoir :

- le refus explicite de toute tutelle américaine, la relation bilatérale entre l’Europe et les USA devant être fondée sur un principe d’égalité, d’amitié et de totale indépendance. Il s’agit de mettre en œuvre une forme de politique Monroe à l’européenne. Si l’objectif n’est pas une rupture totale avec les USA, il s’agit de se faire respecter par ces derniers, ce qui peut passer par une phase de dureté. La première mesure essentielle c’est de dénoncer le traité de l’Atlantique Nord et d’exiger le départ des bases américaines hors d’Europe.
- une décolonisation assumée et menée à son terme. Cela implique un détachement total de l’Europe des questions africaines, la fin de la Françafrique et du Commonwealth, l’indépendance des dernières colonies (« DOM-TOM » et équivalents).
- une ouverture très forte de l’Union Européenne en faveur de la Russie, avec à terme la reconnaissance de la vocation de cette dernière à rejoindre l’UE. Dans le même temps, la diplomatie européenne doit changer de ton vis-à-vis de la Turquie d’Erdogan, mettre fin au processus d’élargissement qui l’associe, et exiger le départ des troupes turques hors de Chypre. En ce sens, l’UE doit oser prôner l’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie, mais aussi du Belarus et de l’Arménie, et bien sûr, je l’ai dit, celle de la Russie.
- une politique remigrationniste afin de s’opposer au retour de la question coloniale, cette fois introduite au cœur même des anciennes métropoles. La « question (néo-)coloniale » est ce qui empêche la France et le Royaume-Uni notamment de jouer clairement la carte de l’Europe unie.

Enfin, en matière diplomatique et stratégique, l’euro-centrisme doit être la doctrine de base de toute politique européenne en la matière, et correspond à ce que fut l’isolationnisme en Amérique. Néanmoins, même si le refus de toute ingérence est affirmé, l’Europe aura besoin de fait d’alliés de revers face à certaines puissances qui peuvent menacer ses intérêts vitaux. Si elle parvient à établir une relation équilibrée avec les USA, tout en défendant âprement ses intérêts, elle doit vis-à-vis du monde islamique et de la Chine mettre en œuvre une diplomatie ambitieuse, et conforme à ses traditions les plus ancestrales. Quatre alliés se dégagent en Asie, à savoir l’Inde et l’Iran, et accessoirement l’Afghanistan et le Tadjikistan. Il s’agit pour l’Europe de maîtriser les ambitions turques, la Turquie étant alors coincée entre la Grande Europe et l’Iran, et de se protéger aussi du Pakistan, coincé entre l’Iran et l’Inde, mais facteur de déstabilisation de l’Asie Centrale et au-delà de la Russie.

Enfin, la frontière de l’Amour entre la Russie et la Chine va devenir la frontière entre l’Europe (élargie) et l’Asie. La géopolitique russe de Nicolas II doit devenir la géopolitique européenne de demain. On sait que la Chine cherche à développer ses relations avec l’Afghanistan, de même que l’Inde et la Russie. Il faut soutenir les secondes contre la première.

Le principal problème de cette alliance c’est que l’Iran et l’Afghanistan sont pour le moment soumis à des régimes islamistes, europhobes par nature. Il est bien évident que, pour des raisons totalement différentes de celles des Etats-Unis, l’Europe a intérêt à la chute de ces régimes et à la remise en avant des shahrs, c'est-à-dire des empires, traditionnels. Mohammed Reza Pahlavi et Zaher Shah étaient des europhiles patentés. Ils se souvenaient l’un comme l’autre des traditions ancestrales communes, indo-européennes, de cette parenté civilisationnelle pré-islamique si importante par ailleurs. Leur diplomatie aurait convergé naturellement avec celle d’une Europe européenne unie. C’est en ce sens qu’il faut encourager les populations iranophones notamment à reprendre leur destin en main et à revaloriser leur héritage ancestral au détriment d’un islam qui reste la religion d’un conquérant exogène.
 
Thomas FERRIER
Secrétaire général du PSUNE

Brèves européennes... (16)

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Le loup dérange. Pourtant, en Espagne et en Italie, où il est présent en nombre bien plus important, et je n’évoque même pas l’Europe centrale et orientale, sa cohabitation avec l’homme semble se passer plutôt bien et la même chose peut être dite en ce qui concerne l’ours. Ces nobles animaux, à la richesse symbolique si forte en terre d’Europe, pourraient voir leur situation en France se détériorer sous la pression d’éleveurs pourtant largement dédommagés auprès d’un pouvoir public, d’un gouvernement pourtant associé à de prétendus « écologistes », qui ne parlent jamais d’environnement mais préfèrent davantage soutenir la régularisation des clandestins, la légalisation du cannabis et le mariage homosexuel. D’ailleurs, il est intéressant de noter que la formation politique suisse Ecopop propose en revanche de limiter l’immigration à un seuil maximal de 0,2% d’entrées par an (par rapport à la population totale).

Le loup indiffère ces pouvoirs publics mais pas les véritables défenseurs de l’écologie et de l’identité européenne que nous sommes. Alors que l’élevage de moutons est de plus en plus destiné à l’abattage, et aussi à l’abattage ritualisé, le choix est entre la préservation d’intérêts économiques en soutenant un animal d’élevage, qui est sans doute tué moins sauvagement par le loup que dans les abattoirs par l’homme, et la protection d’un animal menacé en Europe, et dont seulement une centaine de spécimens sont présents sur notre territoire. On estime en revanche à 100.000 le nombre de chiens redevenus sauvages en France, et c’est eux qui en vérité causent le plus grand nombre de dégâts, dégâts ensuite imputés au loup. En outre, la réintroduction du loup pourrait considérablement ralentir l’expansion des sangliers qui causent de vrais ravages.

Dans cette opposition entre l’économie et la nature, c’est la nature qu’il faut ici encore défendre. Une profession, aussi respectable, soit-elle, ne doit pas engendrer l’extinction d’une espèce qui dérange. Et si la défense des loups a un coût, c’est un coût raisonnable par rapport à d’autres politiques gouvernementales scandaleuses et bien plus coûteuses encore. Il faut s’opposer à tout abattage de loups car, non seulement leur nombre ne doit pas diminuer, mais il faut accepter et assumer son expansion. Sur notre territoire, l’exploitation humaine devrait diminuer pour redonner toute sa place aux espèces naturelles propres à notre environnement indigène. Loups, ours, lynx et autres grands prédateurs de notre faune doivent être préservés et défendus à tout prix.

TURQUIE

L’ « arrogant Erdogan » continue de menacer et de vociférer contre le peu empressement de l’Union Européenne à faire avancer le processus d’adhésion. En réalité, en ce domaine, il est le principal responsable de cette situation, en raison de son attitude vis-à-vis de Chypre et aussi de la politique intérieure qu’il mène. Car nous ne sommes pas dirigés par des adversaires à cette adhésion, à part la tiède Merkel, et le nouveau président est plutôt turcophile. C’est aussi le cas de Guido Westerwelle, ministre FDP, partisan d’une Turquie intégrée. Rappelons qu’alors que François Hollande s’était engagé à relancer le vote d’une loi réprimant la négation du génocide arménien, il n’en a encore rien fait.

Erdogan exige que la Turquie soit membre de l’Union avant 2023, date du centenaire de la naissance de la république turque, une république dont pourtant il bafoue tous les principes, remisant la noble figure de Mustafa Kemal, pas assez islamique. Il est vrai qu’Atatürk était fondamentalement hostile à l’islam même s’il a assuré le caractère musulman de son pays par « patriotisme », en essayant de désarabiser l’islam et en réintroduisant les traditions turques païennes, parallèlement au fait de présenter les Turcs comme descendants des Hittites indo-européens.

La répression intérieure, le jugement de journalistes et de militaires dans le cadre d’un vaste complot qui permet de mettre au pas l’armée et de faire taire l’opposition laïque, ne joue pas en faveur d’Erdogan. Celui-ci menace qu’on « perde la Turquie ». Alors, perdons-la ! Car si on souhaite une véritable Europe européenne, une Europe puissante et homogène, la Turquie n’y a simplement pas sa place. C’est dommage pour ces véritables européens que sont les beyar Türkler (20 à 25% de la population turque), mais la Turquie en cours de réislamisation d’Erdogan et de Gül, nous n’en voulons pas.

Une Europe qui se ferait respecter exigerait déjà la fin de l’occupation turque de Chypre et le rapatriement des colons turcs installés sur l’île depuis 1974. Rappelons qu’en 1913 puis en 1920, la question de la Turquie dans l’Europe a bien failli être réglée, mais c’est encore la faute des nationalistes d’Europe, et notamment des Balkans, si cela n’a pas pu être le cas.

L’idée d’Europe politique s’est d’ailleurs bâtie dès le XVème siècle contre l’empire ottoman, ancêtre de la Turquie moderne. Georges de Podiebrad avait ainsi théorisé une union européenne, incluant la Moscovie (Russie), pour s’opposer aux conquérants turco-musulmans. Mais l’Europe là encore ne s’est pas faite, et Constantinople est tombée. L’empressement des américains à vouloir que nous intégrions la Turquie prouve par l’exemple qu’il faut bien au contraire s’en garder à tout prix.

Merci Recep Erdogan d’avoir déconsidéré aux yeux du plus grand nombre d’européens votre pays par une politique de taqiya islamiya qui ne trompe plus personne, même plus Daniel Cohn-Bendit. La question me paraît donc heureusement réglée pour longtemps.

Et en revanche, apportons notre plein et entier soutien à la petite Arménie, coincée entre la Turquie à l’ouest et l’Azerbaïdjan à l’est.

EURO-REGIONS

L’UE exerce un chantage politique contre les nationalistes catalans et écossais. Au service des Etats, et non Europe fédérale indépendante et souveraine, elle menace la Catalogne et l’Ecosse de ne pas être membres de facto de l’UE si celles-ci quittent l’Espagne et le Royaume-Uni. La procédure est odieuse mais n’est pas surprenante. Les commissaires n’ont pas pour mission de bâtir une Europe fédérale des régions, contrairement à ce que des souverainistes extrêmes comme Hillard prétendent, mais bien de maintenir la dictature des états jacobins sur leur propre peuple.

A cet égard, la livraison par la France de la nationaliste basque Aurore Martin à l’Espagne, où elle risque douze ans de prison pour avoir comme seule faute été présente à une manifestation d’une organisation interdite, est symptomatique de cette fausse « Europe » qu’on nous vend. Où est l’Europe lorsque d’un côté des Pyrénées, on risque douze ans de prison et de l’autre côté la pleine jouissance de ses droits de citoyen ?

Rappelons que s’il faut condamner sans atermoiement le terrorisme, qu’il soit islamique ou indépendantiste, c’est bien parce que le général Franco, de l’extrême-droite la plus rétrograde, a combattu nationalistes catalans et basques au lieu de s’appuyer sur eux, n’hésitant pas à utiliser des troupes coloniales marocaines pour tuer des patriotes d’une identité régionale respectable, que le nationalisme est si virulent dans ces deux provinces, se teintant de gauchisme. On notera que l’indépendantisme « de droite », comme en Ecosse avec le SNP (Scottish National Party), n’est pas marqué par un quelconque terrorisme.

La réaction outrée de nombreuses personnes de gauche et de droite, et même de Marine Le Pen, dans cette affaire, me paraît justifiée. Même si Manuel Valls prétend, peut-être à raison, n’y être pour rien, il devrait exiger du gouvernement espagnol une simple condamnation formelle et symbolique contre la jeune femme, et son retour en France. L’Espagne, quand elle se la joue jacobine, est aussi insupportable que la France. En Allemagne, où le jacobinisme est exclu, les régionalistes font des scores très faibles parce que leur identité régionale est défendue par l’Etat fédéral.

Même si le Royaume-Uni par le biais de la dévolution et l’Espagne par sa fédéralisation, ont tenté de respecter les identités évoquées, lorsqu’il s’agit d’aller au bout de la logique, les gouvernements se dégonflent et l’Union Européenne cautionne ce renoncement, qu’elle accepte en revanche pour le Kosovo. Deux poids, deux mesures ? Si les américains étaient favorables à l’indépendance de l’Ecosse et de Catalogne, croyez bien que cette indépendance aurait déjà eu lieu.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)