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03/03/2013

Notre Union Européenne ! (partie II)

notre europe,institutions européennes,union européenne,nationalité européenne,etat européen,nation européenne,psune,thomas ferrierAprès avoir analysé toutes les manifestations du dévoiement de l’idée Européenne que l’on constate dans l’actuelle UE, détournée de son véritable destin par des politiciens nationaux sans foi ni loi, et surtout sans vision de l’avenir, il est temps d’évoquer la nécessaire « reconstruction européenne », afin de remédier en profondeur aux égarements de l’ancienne UE, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour passer de l’une à l’autre, et ensuite le résultat espéré et attendu.

La « révolution européenne ».

De toutes les institutions de l’actuelle UE, la seule à disposer d’une relative légitimité démocratique reste le parlement européen. Si les élections européennes se caractérisent par un taux record d’abstention dans les différents états membres, c’est parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Le député élu ne rend aucun compte à ses administrés de la politique qu’il mène à Strasbourg et tout se déroule dans l’opacité. Et de toute façon, pour défendre un bilan devant des électeurs, il faudrait déjà avoir du pouvoir. Il pourrait certes signaler son vote sur les différentes directives qui lui ont été proposées, mais étant donné que celles-ci concernent des domaines qui n’intéressent pas du tout les citoyens, il s’en garderait bien.

Néanmoins, les élections européennes se déroulent avec un mode de scrutin à la proportionnelle, même si la barre pour avoir des élus diffère selon les pays (de 1% à 5% en moyenne), sans oublier le vote à l’échelle nationale ou bien à l’échelle de circonscriptions régionales (France, Royaume-Uni). A la différence des élections nationales françaises, qui reposent sur un scrutin majoritaire à deux tours, ou des élections britanniques (majorité relative à un tour), modes d’élection qui défavorisent les petits candidats et les nouvelles listes, et créent un fort effet de vote utile, les élections européennes peuvent permettre à des formations nouvelles de se faire connaître. Le FN en 1984, la liste Pasqua-Villiers en 1994, les Verts, la liste Tapie, constituent dans le cas français des exemples de l’émergence de partis inconnus ou marginaux aux élections européennes.

Si le cadre national est verrouillé, par exemple les Pirates ont fait 0,09% des voix en France, mais en Allemagne pourraient en revanche avoir des députés, ce n’est pas le cas du cadre européen. Une liste européiste pourrait être en mesure de s’y faire entendre ou du moins d’émerger, alors qu’elle serait très handicapée dans le cadre d’une élection nationale. C’est donc une révolution par les urnes, au niveau de l’Union Européenne, et par le biais du parlement européen, qui permettrait de débloquer la situation.

Cette « révolution européenne » passe par une évolution des mentalités, mais surtout par un travail d’explication consistant à montrer en quoi la mise en place d’un Etat européen permettra de résoudre concrètement les problèmes mortifères que dénoncent les citoyens et pour lesquels aucune réponse crédible n’est apportée, à part les non-solutions démagogiques des populistes de gauche et de droite qui capitalisent sur l’impuissance de l’Union Européenne.

Cohn-Bendit, en associant sa vision de l’Union « européenne » avec ses lubies libertaires (mariage gay, apologie du métissage), est le meilleur allié que pourraient avoir les souverainistes, puisqu’il donne de l’Europe une vision décadente. Or, si on veut montrer aux citoyens européens que l’Europe comme état-nation réussira là où la France, l’Italie et le Royaume-Uni sont impuissants, c’est en proposant à l’échelle de l’UE une politique radicalement différente de la politique des actuels Etats membres, à savoir une politique de défense des valeurs européennes, et non des valeurs mondialistes en Europe, de revalorisation du mariage traditionnel, de lutte contre le chômage dont sont victimes les travailleurs européens, d’harmonisation sociale (et fiscale), et de mise en place d’une politique remigrationniste. Si la rigueur budgétaire au niveau des Etats est calamiteuse, l’Etat européen sera un modèle de gestion équilibrée, luttant contre les abus réels, contre l’assistanat de masse, contre tout encouragement à un appel d’air migratoire, et ce en appliquant le principe d’exclusivité européenne en matière d’accès aux différentes allocations disponibles (chômage, familiales… etc).

Plus concrètement, la révolution européenne commencera par une révolution par les urnes, avec l’émergence d’un courant européiste (authentique) qui représentera un pôle de rassemblement (aux alentours de 30% des députés) au sein du parlement européen. Avec des alliés issus des autres formations politiques, qui viendront à la victoire, le parlement sera auto-proclamé assemblée européenne constituante. De par cette seule proclamation, naîtra l’Etat européen, avec son gouvernement provisoire, ce dernier ayant en charge l’organisation d’une très large consultation populaire en vue de l’élaboration d’une constitution européenne digne de ce nom, bâtie sur des principes exclusivement européens et ne s’adressant qu’aux européens.

L’Europe de demain, la nation des Européens.

L’Europe, envisagée ainsi comme un Etat et même comme un Etat-nation, sera vierge juridiquement. Elle ne sera contrainte par aucun traité, par aucune convention internationale. Par sa seule naissance, les Etats nationaux cesseront automatiquement d’exister, ainsi que leurs constitutions, exactement comme les provinces en 1789. C’est ce que l’on peut appeler une table rase juridique. Ainsi, les citoyens européens seront-ils libérés du carcan d’Etats dévoyés qui oppriment de fait leur propre population. Ils pourront enfin voir mise en œuvre la politique qu’ils souhaitent, sans être contraints par un droit devenu fou et même totalitaire, leur disant quoi dire et quoi penser. Aucun conseil constitutionnel de prétendus sages pour barrer la route à la volonté populaire. Aucune loi fondamentale pour brider le choix des citoyens.


Juridiquement, l’Europe actuelle, dans le cadre des Etats, ne peut plus rien faire. Les Européens n’ont plus le droit d’être « maîtres chez eux » et de choisir leur avenir en conscience. Avec l’Europe unie, les Européens pourront à nouveau reprendre leur destin en mains… ensemble, et d’une manière pleinement démocratique.

Qui dit Etat européen dit justice européenne, avec code civil et code pénal, et sans tabous, la peine de mort par exemple pouvant être rétablie par le biais d’un référendum, y compris d’initiative populaire. Qui dit Etat européen dit police européenne avec harmonisation des procédures. Qui dit Etat européen dit armée européenne, avec fusion des troupes de l’ensemble du continent, dotant ainsi l’Europe de la première armée au niveau mondial. La défense nucléaire et la diplomatie à l’ONU seront également regroupées. L’ancien veto de la France, de la Russie et du Royaume-Uni, se transformera en veto européen unique.

Qui dit nation européenne dit nationalité européenne, reposant sur le principe démocratique du ius sanguinis tel qu’établi dans l’Athènes classique par le grand Périclès. Cela ne sera pas une nationalité dévoyée, accessible à toute la planète, mais une nationalité restrictive, privilégiant les ayant droits naturels, les Européens.

Des institutions européennes vraiment démocratiques.

A la différence des institutions de l’UE actuelle où le mot « démocratie » est vulgaire, l’Europe de demain sera pleinement démocratique, à savoir que l’ensemble de ses institutions sera élu. Il y aura un président européen élu au suffrage universel direct. Il y aura une assemblée européenne, élue sur scrutins de liste à la proportionnelle et à l’échelle européenne, où s’affronteront de véritables partis européens, et peut-être un sénat, sorte de Bundesrat européen représentant les euro-régions par exemple. On peut imaginer l’introduction du mandat impératif, interdit par la constitution française, du référendum d’initiative populaire à la mode suisse, et avec internet, faire voter les lois les plus importantes par une consultation populaire régulière.

L’Europe en tant que nation sera découpée en euro-régions, elles-mêmes composées de communautés urbaines. Ces euro-régions, qui auront leur assemblée régionale, auront un grand pouvoir en matière de défense de leur identité, de leur langue, de leurs traditions, et bénéficieront d’un pouvoir politique local par principe de subsidiarité dans des domaines définies par la constitution. Pour l’élection des maires et le fonctionnement des municipalités, on pourrait s’inspirer des cantons suisses et des cités grecques démocratiques de l’antiquité.

Du plus haut niveau au plus bas, les citoyens seront consultés. Ils pourront même éventuellement élire leurs juges et les responsables de la police, comme aux USA.

Dans l’Europe actuelle, de plus en plus répressive, les libertés publiques élémentaires sont en permanence bafouées. Bien que les USA ne soient pas une démocratie au sens fort, sur ces questions précises, ils sont largement supérieurs à nous. L’Europe devra ainsi affirmer comme intangible le principe de la liberté d’opinion et d’expression, toutes les lois nationales qui les limitent auront d’ailleurs disparu avec les Etats qui les avaient mises en place, mais aussi le castle principle, la protection des citoyens et de leurs biens par eux-mêmes.

En clair, aucune organisation non élue ne pourra légiférer et imposer la moindre obligation aux citoyens. Aucun traité ne pourra être supérieur à la volonté du peuple européen. A la différence de l’Europe actuelle, où un droit international et conventionnel est imposé aux citoyens, dans l’Europe de demain, le droit sera ce que le peuple voudra qu’il soit, à son service et pas au nom de conceptions éthérées et utopiques propres à l’universalisme suicidaire actuel.

En redonnant toute sa valeur à la nationalité, à la famille et aux valeurs européennes les plus ancestrales, héritières de la Grèce, de Rome et de l’Europe « barbare », du compromis pagano-chrétien et de l’humanisme moderne, les européistes feront de l’Union Européenne, qui ne s’appellera peut-être plus ainsi, de son drapeau et de son hymne, des symboles d’une fierté européenne retrouvée. Nous aurons ainsi définitivement digéré les affres du XXème siècle, ses horreurs et la déchéance à laquelle l’homme européen est tombé au début du XXIème siècle.

Le Parthénon ne sera pas le symbole d’une Grèce appauvrie, soumise au FMI et tentée par le vote pour des extrêmes bavards mais impuissants, mais celui de la nouvelle Renaissance de la civilisation européenne. En revenant aux principes fondamentaux de la Grèce classique et de la Rome républicaine, en nous ressourçant dans notre matrice civilisationnelle, nous redeviendrons de ce que nous sommes, des Européens, fruits d’une glorieuse civilisation pluri-millénaire, citoyens d’une nation unie et réconciliée.

L’Europe d’aujourd’hui attise la querelle entre les peuples européens, les états du sud accusant l’Allemagne de les appauvrir, les états du nord accusant ceux du sud de vivre en parasites économiques sur leur dos. L’Europe de demain au contraire les défendra ensemble, par la mise en œuvre d’un protectionnisme économique européen, par l’établissement d’un Etat européen équitable qui saura s’en prendre à ceux que les gouvernements nationaux épargnent par lâcheté.

Thomas FERRIER (PSUNE)

Commentaires

Bonjour,

Je rejoins votre vision de l'Europe. Par contre je vous trouve trop idéaliste concernant l'UE. Vous dites qu'elle est nécessaire pour que votre Europe renaisse. Mais j'ai l'impression qu'elle entraine les européens à être de plus en plus écœurés de l'Europe.

Vous dénoncez les partis souverainistes à juste titre, pour leur euro-phobie. Mais dans l'esprit commun ils incarnent la défense d'identité et l'anti-immigrationnisme.

Vous défendez de belles idées mais vous êtes complément invisible tant sur le plan médiatique que le plan électoral. Les gens ne vous connaissent pas et ceux qui vous soutiennent ne savent comment mettre en place vos idées.

Écrit par : Will | 04/03/2013

Merci pour votre commentaire.

L'UE telle qu'elle est sert de bouc émissaire afin que les Etats se défaussent de leurs responsabilités. Mais comme je l'ai montré dans la première partie de cet article, l'UE en tant que telle est éminemment critiquable dans son mode de fonctionnement. Elle le doit avant tout aux traités (entre Etats) qui la définissent.

MLP, l'europhobe en chef à la tête du FN, a fait du combat contre l'UE son cheval de bataille. Quelles en sont les conséquences ? Elle minore la problématique migratoire, qui est la raison principale du vote FN, puisque le problème n°1 selon elle serait l'€uro. Et surtout elle soutient implicitement le gouvernement Hollande, dans une alliance de fait contre l'UMP. Là encore, si tout est la faute de l'UE, l'Etat français et Hollande n'y seraient pour rien, ce qui bien évidemment est faux.

Sur un plan médiatique, vous avez raison mais je ne désespère pas que cela vienne à changer, du fait que sur le créneau européiste, nous sommes (quasiment) les seuls. Nous avons développé des relations avec d'autres (petits) mouvements pour tenter une émergence et surtout une confortation structurelle.

Tout parti est né groupuscule. Tout homme politique émerge du néant (médiatique). Ce n'est pas pour autant qu'il faut céder, surtout si on sait avoir raison.

PS: je ne pense avoir été si idéaliste sur l'UE, puisque la première partie de mon article est une démolition en règle de l'UE telle qu'elle est.

Bien cordialement,

TF

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/03/2013

"PS: je ne pense avoir été si idéaliste sur l'UE, puisque la première partie de mon article est une démolition en règle de l'UE telle qu'elle est."


J'ai bien compris que vous proposiez une autre Europe que celle de l'UE, mais vous semblez tout de même préférer une UE plutôt que pas d'Europe du tout, et ma réflexion était: est-ce les souverainistes qui maltraite le plus l’Europe ou bien l'UE?

Vous avez bien développé votre point de vue: "Elle le doit avant tout aux traités (entre Etats) qui la définissent".

Mais l'UE est construite ainsi et vu comme elle est infestée ne vaudrait il pas mieux la raser complètement (UE) pour construire quelque chose de neuf?


Vous avez raison, il ne faut pas céder. Mais à l'heure actuelle vous pourriez peut être user des réseaux sociaux ou autres pour gagner en visibilité. Vous semblez seul derrière votre parti.

Enfin, je dis ça mas je n'y connait rien au monde de la politique...

Écrit par : Will | 04/03/2013

@ Will

Je pense qu'une autre Europe peut naître de l'UE, une fois celle-ci considérablement réorientée (et refondée) dans le sens d'une Europe unie ET européenne (et j'insiste sur ce second terme). De l'ancienne UE, ne survivra que son parlement, qui aura changé de nom (assemblée européenne), de mode de scrutin, de composition, un parlement devenu "national". Survivront aussi sans doute le drapeau et l'hymne.

Les souverainistes, qui sont des menteurs, maltraient l'UE à 50%, et les 50% restants sont maltraités par les Barroso, Schulz and co. "Tort partagé". Je mets les europhobes et les "euro"-mondialistes dans le même sac, de toute façon.

Raser l'UE serait trouver des alliés en ce sens, qui ne peuvent être que les europhobes, qui nous empêcheraient ensuite de bâtir l'Europe unie. On ne peut pas prendre ce risque. Surtout que les europhobes sont en train de dériver très rapidement vers un "national-mondialisme", c'est à dire vers la trahison pure et simple des intérêts européens (de là à penser qu'un financement outre-atlantique les y incite, il n'y a qu'un pas).

Ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. :)

Nous avons un plan com, mais l'expérience des "réseaux sociaux" semble pour le moment un échec. C'est même décrédibilisant.

Reste l'idée absolument nécessaire de la rédaction d'un ouvrage mais je suis beaucoup plus à l'aise pour rédiger une somme d'articles que pour réaliser un ouvrage de synthèse de la pensée européiste que je défends.

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/03/2013

Merci de votre réponse. C'est vrai que de se faire des alliés chez les ennemis est risqué. Votre position est légitime.

Concernant le bouquin vous pourriez tout simplement reprendre ce que vous avez écrit en les retouchant si besoin est. un ouvrage théorique sous forme d'articles n'est pas plus mal.

En tout cas bonne chance pour la suite.

Écrit par : will | 04/03/2013

Comment créer 1 nation européenne avec le nombre impressionnant de langues nationales que compte l'Europe? En utilisant le latin comme langue européenne comme le proposait le GRECE dans certains articles?

Écrit par : amelie | 04/08/2014

Je prône l'europaiom (dnghu.org), à savoir le proto-indo-européen reconstitué, depuis plusieurs années. Ceci dit, une nation n'a pas besoin en soi d'avoir une "langue nationale" et il y a aussi plusieurs très grandes langues européennes de culture et de référence. J'en propose six en raison de leur histoire, du nombre de locuteurs, de leur dimension continentale: anglais, français, allemand, espagnol, italien et russe.

Écrit par : Thomas FERRIER | 05/08/2014

Moi je propose plutôt la reconstitution et la réintroduction du qabar, langue turque (apparentée au tchouvache ?) parlée au sein de l'ancienne union tribale hongroise, où les Qabars semblaient détenir un poids important.

Écrit par : Anton Cusa | 06/08/2014

ils étaient d'ailleurs adeptes du culte juif ces Turcs Qabars (originaires de Khazarie)

Écrit par : Anton Cusa | 06/08/2014

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