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21/09/2014

L’Ecosse, entre déni de démocratie et mensonge souverainiste

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Un grave déni de démocratie.

q-icon-scottish-flag-3.jpegLe lecteur pourrait s’étonner de voir dénoncer un déni de démocratie alors même qu’en apparence le peuple écossais a été consulté sur son avenir. Mais la démocratie est l’expression libre du peuple, correctement informé par des media eux aussi libres et objectifs. S’il agit sous la contrainte ou sous la menace, en revanche, les principes fondamentaux de la démocratie sont bafoués.

David Cameron, le premier ministre britannique, s’était imaginé au vu des sondages de l’époque qu’organiser un référendum sur l’indépendance écossaise, alors que cette option semblait nettement minoritaire, lui permettrait de redorer son blason alors qu’il souffre d’un discrédit auprès de l’opinion, à la tête d’une coalition fragile. Comme tous les dirigeants « nationaux », ceux-ci ne consultent le peuple que s’ils y sont obligés par la constitution, comme en Irlande, ou s’ils sont quasi certains de l’emporter facilement.

Mais lorsque les gouvernements posent une question au peuple, généralement ce dernier ne leur donne pas la réponse qu’ils attendent, profitant qu’on leur donne enfin l’occasion de s’exprimer pour dire vraiment ce qu’ils pensent. En Suisse, les électeurs n’hésitent pas à donner leur aval à des votations remettant en question l’idéologie dominante, comme lorsqu’ils ont voté l’interdiction de la construction de minarets sur les mosquées. Certes, même chez eux, les media répètent en boucle les mantras de l’idéologie mondialiste, comme chez nous. Mais la démocratie locale, qui est une réalité helvétique, limite néanmoins leur impact.

Au moment où les sondages ont commencé à démontrer que les Ecossais allaient finalement dire oui à l’indépendance, les autorités britanniques ont paniqué. Cameron, qui avait donné son aval à ce référendum, a craint de devoir quitter le pouvoir. C’est ainsi que le rouleau compresseur politico-médiatique s’est abattu sur le pauvre peuple écossais afin de le contraindre, davantage encore que de le convaincre, à rejeter l’indépendance.

La grosse artillerie fut utilisée. La BBC et les autres media nationaux ont pris ouvertement parti contre cette indépendance. On a mobilisé les célébrités de la télévision, les acteurs et les chanteurs, et même les sportifs pour inviter les électeurs à modifier leur vote. Tous les partis politiques britanniques ont pris position contre la liberté du peuple écossais de choisir un autre destin qu’une union contrainte depuis le début du XVIIIème siècle. Du BNP au Labour, tout le monde était vent debout contre l’idée même que l’Ecosse se sépare de l’Angleterre en restant dans l’Union Européenne en nations égales.

Et comme cela ne suffisait pas encore, les banques ont sonné l’alarme, mettant en garde les Ecossais contre un choix incertain, puisque ceux-ci n’étaient plus garantis de conserver la livre sterling. Cet argument fut décisif aux yeux des plus de 50 ans qui furent au final 65% à refuser l’indépendance. La peur d’un lendemain économique hasardeux a été déterminante. Or ce n’est rien d’autre que du chantage et une façon habile d’attiser des peurs irrationnelles.

Si l’Ecosse avait voté pour l’indépendance, le reste du Royaume-Uni aurait dû faire avec. Après tout, l’indépendance du Monténégro vis-à-vis de la Serbie et la séparation de la Tchéquie et de la Slovaquie ne furent en rien un drame. Or David Cameron en personne a mis en garde les Ecossais en expliquant que la séparation ne serait pas à l’amiable, alors que c’est pourtant lui qui avait sollicité leur avis. Certains ont laissé entendre que des frontières seraient installées aux portes de l’Ecosse. Et d’autres encore ont expliqué que l’Ecosse ne serait plus membre de l’Union Européenne, alors que son adhésion automatique en soi ne poserait aucun problème.

Il est donc bien clair que les électeurs écossais ont été confrontés à une campagne extrêmement lourde de « mise en condition ». C’est héroïque que 44.7% des Ecossais aient néanmoins voté en faveur de l’indépendance. Mais les étrangers, qu’ils soient issus de l’Union Européenne ou du Commonwealth, davantage sensibles aux menaces, et sans enracinement identitaire, ont joué la carte de Londres. Sans leur participation d’ailleurs, les Ecossais seraient depuis jeudi indépendants.

Le résultat de ce référendum est donc en vérité une forfaiture, une démocratie de papier, une dictature qui cache son nom.

Le mensonge souverainiste.

Les souverainistes, français comme britanniques, nous expliquent que l’Union Européenne veut « détruire les nations » en favorisant les régionalistes. Or l’Union Européenne par le biais de ses représentants, Barroso en tête, a menacé l’Ecosse, et aussi la Catalogne, au cas où le oui l’emporterait. Après la « victoire » forcée de jeudi, Barroso a même déclaré que ce résultat était en faveur d’une « Europe unie, ouverte et plus forte ». C’est tout de même étonnant de la part d’une organisation dont David Cameron a dit le plus grand mal, souhaitant même en 2016 organiser un référendum pour proposer aux électeurs britanniques que le Royaume-Uni quitte l’UE.

Les souverainistes ne cessent de parlent de souveraineté du peuple, d’indépendance et de liberté. Or UKiP aussi bien que le FN étaient opposés à l’indépendance écossaise. La liberté est-elle valable pour les uns mais par pour les autres ? Par ailleurs, au nom de cette « souveraineté » nominale, que la construction « européenne » ne remet nullement en question, le prouvant une fois de plus en soutenant la position des Etats, Royaume-Uni comme Espagne, n’a-t-on pas en réalité aliéné la liberté des peuples ?

Le Royaume-Uni est en effet le pays le plus souverainiste d’Europe. Ses tabloïdes passent leur temps à conspuer leurs voisins européens. Le parti des conservateurs (Tories) a fait sécession d’avec le groupe PPE (droites européennes) à Strasbourg. UKiP a été le premier parti britannique à l’issue des élections européennes de 2014. Mais cette « souveraineté » constamment affichée par Londres n’est que de papier. Les véritables dirigeants du Royaume-Uni ne sont ni la reine ni le peuple britannique. Ce sont les Etats-Unis, dont le Royaume-Uni est vulgairement appelé le 51ème état américain, mais aussi la City, incarnation du capitalisme international donc du volet économique du mondialisme.

L’Union Européenne elle-même n’est européenne que de nom, car elle est dans les mains d’une hyper-classe « nationale » et internationale, composée des élites dévoyées de chaque état membre, au service des intérêts américains. On l’a constaté dans l’affaire ukrainienne. Economiquement, notamment pour l’Allemagne, les sanctions prises contre la Russie étaient extrêmement négatives, alors qu’en revanche les USA n’y ont rien perdu et ont même ainsi gagné des marchés. Rappelons aussi que l’actuelle Union « Européenne » négocie un traité (TAFTA) extrêmement défavorable à nos intérêts mais qui a tout pour plaire du côté de Washington.

C’est tout de même ironique. Les partis nationalistes et souverainistes d’Europe, qui sont les premiers à dénoncer la politique américaine, se sont joints au concert de tous les opposants à la libre expression du peuple écossais. L’Union Européenne, les Etats-Unis, la presse internationale, les milieux d’affaire et de la banque, les élites, et jusqu’au journal Le Monde, se sont d’ailleurs réjouis de la victoire du non. Une belle unanimité qui démontre si besoin est le mensonge d’un positionnement anti-système de la part des souverainistes. Seuls les militants catalans, flamands et padaniens mais aussi les russophiles du Donbass, ont finalement soutenu la position du SNP écossais en faveur de l’indépendance.

En clair, le Système tout entier avait décrété que l’indépendance de l’Ecosse représentait une menace sérieuse pour ses intérêts. C’est d’ailleurs pour cela qu’il fallait soutenir les indépendantistes écossais dont l’action aurait porté un coup dur au premier vassal de l’Amérique et déstabilisé des Etats qui depuis des décennies maintenant trahissent les peuples dont ils prétendent avoir la charge.

La victoire du non est donc celle du mondialisme sur l’auto-détermination des peuples et sur les libertés démocratiques des citoyens. Ceux qui s’en réjouissent, taisant les conditions dont ce non a été obtenu, se soumettent donc à l’idéologie dominante, même s’ils prétendent la combattre.

Combien de fois n’a-t-on pas entendu dire les organisations souverainistes que nos dirigeants n’avaient pas respecté le résultat du référendum sur la prétendue « constitution européenne » en 2005 ? Qu’ils essayaient d’effrayer les citoyens afin de déconsidérer ceux qui voulaient l’abandon de l’€uro ?

L’eurosceptique David Cameron a même expliqué aux Ecossais que dans le Royaume-Uni, ils étaient plus forts. Cet argument est exact mais n’est-il pas aussi exact au niveau européen ? Les Ecossais auraient intérêt à s’unir aux autres Britanniques, mais les Britanniques n’auraient pas intérêt à s’unir aux autres Européens ? L’émergence d’un Etat écossais divisait encore davantage le continent, certes. Mais les divisions nationales au sein de l’Europe aboutissent au même résultat. Si c’est vrai dans un cas, cela l’est aussi dans l’autre.
Ainsi, grâce à cette affaire écossaise, les souverainistes et autres prétendus « nationalistes » se sont-ils révélés sous leur vrai jour, des agents du mondialisme et de la domination atlantiste sur l’Europe occidentale et centrale. Ils en partagent les principes, comme l’universalisme auquel se soumettent volontiers UKiP et le FN, et avec eux tous les partis souverainistes, et la soumission à l’OTAN. Il est bien beau de prétendre démanteler l’OTAN si on ne propose aucune organisation crédible de défense européenne à la place.

Une Europe unie, condition de sa liberté.

Aucune Europe indépendante ne pourra voir le jour sans une armée européenne dont l’idée même est combattue par les souverainistes. Or les armées nationales des anciens Etats sont des nains par rapport à l’armée américaine, et le budget cumulé de l’Europe, même en y incluant la Russie, est dérisoire par comparaison. Un Etat endetté comme la France, qu’il soit dans l’Union Européenne ou pas, aurait-il les moyens d’avoir une armée à nouveau crédible pour assurer sa défense ?

Bien sûr, l’Ecosse seule, avec son Etat souverain, n’était pas une solution crédible, même si elle pouvait donner le sentiment aux Ecossais que leur identité serait davantage préservée. Mais le Royaume-Uni seul, et en réalité vassal de Washington, est-ce crédible ? Pas davantage. Quant à l’identité des peuples qui composent le Royaume-Uni, elle est vendue à une immigration post-coloniale continue depuis les années 50.

Alors, bien sûr, une Ecosse libre aurait pu avoir l’idée de ne pas imiter l’Angleterre en ce domaine, même si le discours du SNP et d’Alex Salmond n’était pas moins « politiquement correct » à ce sujet que ses adversaires de Londres. Beaucoup de jeunes écossais ont néanmoins voulu croire à un autre avenir que celui dicté par la City. Et ils ont été déçus.

Ce résultat doit d’ailleurs servir de leçon. Le mondialisme est assez fort pour imposer à un peuple, et ici aux Ecossais, une situation qui lui est très défavorable. Ce qui est vrai pour l’Ecosse le sera autant pour tout autre pays européen, même pour le Royaume-Uni. Un système qui sanctionne indûment la Russie en s’en prenant à son économie ne reculera devant rien.

Supposons qu’en France un mouvement « patriote » parvienne au second tour des élections présidentielles. Certes il ne subirait pas la même manœuvre qu’en 2002. Mais il aurait affaire aux mêmes pressions internationales que celles subies par les Ecossais. Qu’importe la nature de son programme économique. Bien sûr prôner la fin de l’€ n’est objectivement pas crédible. Mais même s’il y renonçait, la simple peur d’un changement politique majeur inquiétant les marchés, suffirait à faire céder une majorité de Français, pensant à leurs économies, au chômage ou à l’inflation.

C’est pourquoi là où les souverainistes prétendent que « seule la nation protège », alors qu’on voit bien que non seulement elle ne protège pas mais contraint le peuple à se soumettre, et qu’il n’y aurait de solution qu’à l’intérieur de chaque Etat pris séparément, nous devons leur opposer « l’Europe d’abord ! ».

Une Europe unie, par sa puissance dégagée, par son poids économique, qui demeurerait inégalée, pourrait être véritablement souveraine, c'est-à-dire en mesure de choisir librement son destin, sans qu’aucun chantage, sans qu’aucune menace, sans qu’aucune sanction ne puisse l’inquiéter. Sa force naturelle sera rassurante. Le peuple saura qu’il n’a rien à craindre. Car il n’y pas de véritable souveraineté ni de liberté si on n’a pas les moyens de ses ambitions. La souveraineté des souverainistes est de papier, leur liberté une soumission à l’Amérique. La véritable souveraineté n’est désormais possible qu’au niveau européen.

En ce sens, nous les européistes véritables, nous sommes aussi les seuls vrais souverainistes. A la souveraineté mensongère à l’échelle des Etats, nous opposerons la souveraineté réelle d’une Europe unie de l’Islande à la Russie. Une souveraineté d’airain. Avec son armée, avec son Etat. Une Europe réconciliée avec la Russie, qui a vocation à la rejoindre, et qui pourra mettre fin à la domination américaine sur notre continent !

Thomas FERRIER (PSUNE)

04/11/2012

Brèves européennes... (16)

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Le loup dérange. Pourtant, en Espagne et en Italie, où il est présent en nombre bien plus important, et je n’évoque même pas l’Europe centrale et orientale, sa cohabitation avec l’homme semble se passer plutôt bien et la même chose peut être dite en ce qui concerne l’ours. Ces nobles animaux, à la richesse symbolique si forte en terre d’Europe, pourraient voir leur situation en France se détériorer sous la pression d’éleveurs pourtant largement dédommagés auprès d’un pouvoir public, d’un gouvernement pourtant associé à de prétendus « écologistes », qui ne parlent jamais d’environnement mais préfèrent davantage soutenir la régularisation des clandestins, la légalisation du cannabis et le mariage homosexuel. D’ailleurs, il est intéressant de noter que la formation politique suisse Ecopop propose en revanche de limiter l’immigration à un seuil maximal de 0,2% d’entrées par an (par rapport à la population totale).

Le loup indiffère ces pouvoirs publics mais pas les véritables défenseurs de l’écologie et de l’identité européenne que nous sommes. Alors que l’élevage de moutons est de plus en plus destiné à l’abattage, et aussi à l’abattage ritualisé, le choix est entre la préservation d’intérêts économiques en soutenant un animal d’élevage, qui est sans doute tué moins sauvagement par le loup que dans les abattoirs par l’homme, et la protection d’un animal menacé en Europe, et dont seulement une centaine de spécimens sont présents sur notre territoire. On estime en revanche à 100.000 le nombre de chiens redevenus sauvages en France, et c’est eux qui en vérité causent le plus grand nombre de dégâts, dégâts ensuite imputés au loup. En outre, la réintroduction du loup pourrait considérablement ralentir l’expansion des sangliers qui causent de vrais ravages.

Dans cette opposition entre l’économie et la nature, c’est la nature qu’il faut ici encore défendre. Une profession, aussi respectable, soit-elle, ne doit pas engendrer l’extinction d’une espèce qui dérange. Et si la défense des loups a un coût, c’est un coût raisonnable par rapport à d’autres politiques gouvernementales scandaleuses et bien plus coûteuses encore. Il faut s’opposer à tout abattage de loups car, non seulement leur nombre ne doit pas diminuer, mais il faut accepter et assumer son expansion. Sur notre territoire, l’exploitation humaine devrait diminuer pour redonner toute sa place aux espèces naturelles propres à notre environnement indigène. Loups, ours, lynx et autres grands prédateurs de notre faune doivent être préservés et défendus à tout prix.

TURQUIE

L’ « arrogant Erdogan » continue de menacer et de vociférer contre le peu empressement de l’Union Européenne à faire avancer le processus d’adhésion. En réalité, en ce domaine, il est le principal responsable de cette situation, en raison de son attitude vis-à-vis de Chypre et aussi de la politique intérieure qu’il mène. Car nous ne sommes pas dirigés par des adversaires à cette adhésion, à part la tiède Merkel, et le nouveau président est plutôt turcophile. C’est aussi le cas de Guido Westerwelle, ministre FDP, partisan d’une Turquie intégrée. Rappelons qu’alors que François Hollande s’était engagé à relancer le vote d’une loi réprimant la négation du génocide arménien, il n’en a encore rien fait.

Erdogan exige que la Turquie soit membre de l’Union avant 2023, date du centenaire de la naissance de la république turque, une république dont pourtant il bafoue tous les principes, remisant la noble figure de Mustafa Kemal, pas assez islamique. Il est vrai qu’Atatürk était fondamentalement hostile à l’islam même s’il a assuré le caractère musulman de son pays par « patriotisme », en essayant de désarabiser l’islam et en réintroduisant les traditions turques païennes, parallèlement au fait de présenter les Turcs comme descendants des Hittites indo-européens.

La répression intérieure, le jugement de journalistes et de militaires dans le cadre d’un vaste complot qui permet de mettre au pas l’armée et de faire taire l’opposition laïque, ne joue pas en faveur d’Erdogan. Celui-ci menace qu’on « perde la Turquie ». Alors, perdons-la ! Car si on souhaite une véritable Europe européenne, une Europe puissante et homogène, la Turquie n’y a simplement pas sa place. C’est dommage pour ces véritables européens que sont les beyar Türkler (20 à 25% de la population turque), mais la Turquie en cours de réislamisation d’Erdogan et de Gül, nous n’en voulons pas.

Une Europe qui se ferait respecter exigerait déjà la fin de l’occupation turque de Chypre et le rapatriement des colons turcs installés sur l’île depuis 1974. Rappelons qu’en 1913 puis en 1920, la question de la Turquie dans l’Europe a bien failli être réglée, mais c’est encore la faute des nationalistes d’Europe, et notamment des Balkans, si cela n’a pas pu être le cas.

L’idée d’Europe politique s’est d’ailleurs bâtie dès le XVème siècle contre l’empire ottoman, ancêtre de la Turquie moderne. Georges de Podiebrad avait ainsi théorisé une union européenne, incluant la Moscovie (Russie), pour s’opposer aux conquérants turco-musulmans. Mais l’Europe là encore ne s’est pas faite, et Constantinople est tombée. L’empressement des américains à vouloir que nous intégrions la Turquie prouve par l’exemple qu’il faut bien au contraire s’en garder à tout prix.

Merci Recep Erdogan d’avoir déconsidéré aux yeux du plus grand nombre d’européens votre pays par une politique de taqiya islamiya qui ne trompe plus personne, même plus Daniel Cohn-Bendit. La question me paraît donc heureusement réglée pour longtemps.

Et en revanche, apportons notre plein et entier soutien à la petite Arménie, coincée entre la Turquie à l’ouest et l’Azerbaïdjan à l’est.

EURO-REGIONS

L’UE exerce un chantage politique contre les nationalistes catalans et écossais. Au service des Etats, et non Europe fédérale indépendante et souveraine, elle menace la Catalogne et l’Ecosse de ne pas être membres de facto de l’UE si celles-ci quittent l’Espagne et le Royaume-Uni. La procédure est odieuse mais n’est pas surprenante. Les commissaires n’ont pas pour mission de bâtir une Europe fédérale des régions, contrairement à ce que des souverainistes extrêmes comme Hillard prétendent, mais bien de maintenir la dictature des états jacobins sur leur propre peuple.

A cet égard, la livraison par la France de la nationaliste basque Aurore Martin à l’Espagne, où elle risque douze ans de prison pour avoir comme seule faute été présente à une manifestation d’une organisation interdite, est symptomatique de cette fausse « Europe » qu’on nous vend. Où est l’Europe lorsque d’un côté des Pyrénées, on risque douze ans de prison et de l’autre côté la pleine jouissance de ses droits de citoyen ?

Rappelons que s’il faut condamner sans atermoiement le terrorisme, qu’il soit islamique ou indépendantiste, c’est bien parce que le général Franco, de l’extrême-droite la plus rétrograde, a combattu nationalistes catalans et basques au lieu de s’appuyer sur eux, n’hésitant pas à utiliser des troupes coloniales marocaines pour tuer des patriotes d’une identité régionale respectable, que le nationalisme est si virulent dans ces deux provinces, se teintant de gauchisme. On notera que l’indépendantisme « de droite », comme en Ecosse avec le SNP (Scottish National Party), n’est pas marqué par un quelconque terrorisme.

La réaction outrée de nombreuses personnes de gauche et de droite, et même de Marine Le Pen, dans cette affaire, me paraît justifiée. Même si Manuel Valls prétend, peut-être à raison, n’y être pour rien, il devrait exiger du gouvernement espagnol une simple condamnation formelle et symbolique contre la jeune femme, et son retour en France. L’Espagne, quand elle se la joue jacobine, est aussi insupportable que la France. En Allemagne, où le jacobinisme est exclu, les régionalistes font des scores très faibles parce que leur identité régionale est défendue par l’Etat fédéral.

Même si le Royaume-Uni par le biais de la dévolution et l’Espagne par sa fédéralisation, ont tenté de respecter les identités évoquées, lorsqu’il s’agit d’aller au bout de la logique, les gouvernements se dégonflent et l’Union Européenne cautionne ce renoncement, qu’elle accepte en revanche pour le Kosovo. Deux poids, deux mesures ? Si les américains étaient favorables à l’indépendance de l’Ecosse et de Catalogne, croyez bien que cette indépendance aurait déjà eu lieu.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)