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07/04/2013

Une Alsace alsacienne dans une Europe européenne

Quand le souverainisme trahit le peuple.

Une élection alsacienne qui déchaîne les passions.

europhobie,alsace,fusion des départements,référendum,marine le pen,nicolas dupont-aignan,psune,thomas ferrierCe dimanche, les électeurs alsaciens étaient consultés par référendum sur l’avenir administratif de leur région, un projet de fusion du conseil régional et des deux conseils départementaux (ou « généraux ») leur étant proposé. Il permettrait des économies de gestion, en plus d’une simplification administrative, avec la mise en place comme en Corse d’un Conseil Territorial. Cette initiative, qui pourrait être étendue aux autres régions, a été soutenue par la droite alsacienne, une partie de la gauche et par les autonomistes et régionalistes.

Cette élection, qui ne semble pas déchaîner les passions en Alsace même, et les premiers taux de participation indiquent un risque d’échec par manque de mobilisation des citoyens, dans un contexte économique dramatique en plus d’une crise politique liée à la faible popularité du chef de l’état et à l’affaire Cahuzac, a en revanche rendu fou les souverainistes de toutes obédiences. Alors que le FN local avait pris position au départ pour le « oui », rejoignant alors la position des régionalistes identitaires d’Alsace d’Abord, suite à un violent rappel à l’ordre orchestré par Marine Le Pen elle-même, venue spécialement à Mulhouse pour donner ses consignes, il a retourné sa veste à 180°.

Le Front National, tout comme Debout La République, est désormais à fond contre ce projet local aux enjeux très limités, et ils ont été rejoints pour des raisons plus opportunistes par le Front de Gauche. A les lire, on a l’impression que le « oui » signifierait l’indépendance pure et simple de l’Alsace voire le rattachement à l’Allemagne. Le slogan du FN est « pour une Alsace française », comme si la suppression de deux conseils généraux allait changer le monde.

Les slogans germanophobes, jusqu’à un certain Emmanuel Todd affirmant que les Alsaciens seraient « des allemands de langue française », se généralisent au niveau national, suscitant une bien légitime incompréhension des alsaciens. Même les électeurs FN de la région sont très majoritairement (à plus de 70%) en faveur du oui. C’est bien l’Etat jacobin et « parisien » qui s’exprime par la voix de Marine Le Pen ou de Nicolas Dupont-Aignan, un Etat « parisien » arrogant, qui met sur le même plan les légitimes revendications identitaires des régionaux et le communautarisme des banlieues.

Cela permet aussi à ces souverainistes et autres europhobes extrêmes d’hurler leur haine de l’Union Européenne, l’accusant d’être, tout comme l’Allemagne, derrière ce référendum, alors qu’ils n’y sont pour rien et ne se sont pas mêlés de la campagne référendaire.

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02/04/2013

De la religion en Europe…

Jupiter-olympien1.jpgEn songeant aux premiers gestes du nouveau pape en ce lundi de Pâques 1er avril, fête des Veneraliae à Rome en l’honneur de la déesse de l’amour, et fête d’Ostara chez les peuples germaniques, je constate une fois de plus que l’Europe souffre d’être une vassale en religion, pour reprendre cette expression d’Ernest Renan. Je songe aussi aux mots de l’historien européen Dominique Venner selon lesquels « face à tout ce qui menace notre identité et notre survie en tant qu’Européens, contrairement à d’autres peuples, nous ne disposons pas du secours d’une religion identitaire ».

Comme premier acte, ce pape argentin d’origine italienne trouve bon de baigner les pieds de douze détenus (chiffre symbolique), dans un geste qui avait peut-être du sens dans la Judée du Ier siècle, mais qui n’en a aucun dans l’Europe du XXIème siècle. Il croit utile aussi d’intensifier le « dialogue avec l’islam ». On aimerait qu’il ait d’abord à cœur de défendre la civilisation européenne, dont il est le dépositaire, non seulement en tant que souverain pontife, héritier des prêtres païens (pontifices maximi) de Rome, dont il arbore les symboles, mais aussi en tant que fils de l’Europe.

A ceux qui s’inquiètent de lendemains qui déchantent, à ceux qui voient s’annoncer les nuages sombres au-dessus de notre noble continent, ce n’est pas vers la religion chrétienne qu’il faut chercher un espoir, mais auprès de ceux qui ont béni notre terre d’Europe, auprès des dieux de l’Olympe et d’Asgard.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

01/04/2013

Leçon de contre-europhobie n°1 : Schengen

schengen,europhobie,clandestinsLes europhobes, eurosceptiques et autres souverainistes (Le Pen, Wilders, Ganley, Klaus, Farage, Dupont-Aignan ... etc) attaquent systématiquement et de manière quasi obsessionnelle l’Union Européenne, ne se limitant pas à dénoncer les travers réels dont cette institution souffre en vérité. Pour eux, hors de question de vouloir réformer ou refonder l’Union Européenne. Il faudrait l’abattre. L'idée même d'une Europe politique unie leur fait horreur. Pour ce faire, quoi de mieux que de raconter n’importe quoi à nos compatriotes européens, accusant l’€ d’être responsable d’une crise économique pour laquelle il n’est pour rien, l’Islande ou le Royaume-Uni n’en ayant pas été spécialement épargnés.

Parlons donc de Schengen.

Le principe de Schengen c’est la suppression des frontières internes à l’Union Européenne, défendant ainsi le principe de la liberté de circulation des Européens en Europe. Même s’il existe des flux migratoires intra-européens, qui ne sont pas problématiques mais qui pourraient être néanmoins limités par la mise en place d’une véritable harmonisation sociale européenne, le reproche fait à Schengen concerne l’immigration clandestine, généralement en provenance d’Afrique.

Schengen supprime certes les frontières internes à l’Union Européenne mais ne supprime pas en revanche les frontières extérieures. Si elles sont mal protégées, c’est de la faute des Etats « nationaux » qui se trouvent aux frontières de l’UE, à savoir par exemple l’Espagne (notamment via Ceuta et Melilla, mais aussi via les Açores et les Canaries), l’Italie (Lampedusa) ou la Grèce (qui a pour cette raison construit un mur en Thrace afin d’y faire face).

La solution pour empêcher cette immigration clandestine, ce n’est pas le souverainisme, mais c’est la réalité de frontières européennes, avec un corps de douaniers européens pour les faire respecter, avec une force de police européenne pour arrêter les contrevenants et s’assurer de leur éloignement en dehors de l’Union Européenne. Pour que les frontières de l’Europe soient protégées, il faut un Etat européen pour mettre en œuvre cette politique. C’est parce que les Etats européens jouent les uns contre les autres, souhaitant que les migrants clandestins aillent chez le voisin, qu’il y a un problème.

La solution contre l’immigration clandestine, ce n’est pas « moins d’Europe » mais bien « plus d’Europe », à savoir que, quel soit le lieu d’arrivée du clandestin sur le continent, il doit être pris en charge de la même manière et a vocation à être rapidement relocalisé dans son pays.

Brèves européennes… (18)

ferage.jpgITALIE

Et le gagnant, provisoire, est Mario Monti. Malgré son score désastreux (8% pour la liste Monti, et 2,5% en plus avec ses alliés), il va demeurer premier ministre jusqu’en mai 2013. La liste Grillo a beau avoir fait plus de 25% des voix en ayant eu notamment comme axe principal de discours la dénonciation du gouvernement technocratique et « goldman-sachsien » de Monti, cela ne change rien. Bersani (PD) a été incapable de proposer une coalition avec la droite du PDL de Berlusconi. Et le président et ancien communiste Napolitano n’a pas eu le courage politique de démissionner. En réalité, président élu par les assemblées, et non par le peuple italien, sa légitimité est fondamentalement nulle.

Le fait est que Berlusconi est en train de reprendre l’avantage dans les sondages. Ayant été ouvert à une négociation que Bersani a refusée, celui-ci s’imaginant manipuler des nouveaux élus de la liste de Grillo pour obtenir sa majorité au sénat, il apparaît à nouveau comme une alternative crédible aux yeux d’italiens de plus en plus nombreux.

En cas de nouvelles élections, qui seront nécessairement repoussées à de nombreux mois en raison de l’action de Napolitano, qui ne peut pas dissoudre l’assemblée selon la constitution à deux mois de la fin de son mandat, et qui auront besoin d’être précédées d’une réforme du mode de scrutin, il est probable que la liste Grillo perdra quelques points, car sa capacité de blocage cache mal une incapacité de fond à gouverner, et un vote populiste à la Uomo Qualunque reste nécessairement un feu de paille. Mais c’est surtout la droite qui pourrait nettement profiter de cette occasion pour retrouver le pouvoir, malgré une image berlusconienne extrêmement entamée et surtout victime d’une perte de crédit au niveau international. Or la crise budgétaire touche de plein fouet l’Italie.

Cela pose une véritable question de démocratie. Dans le cas d’une économie mondialisée, un gouvernement issu d’un scrutin démocratique peut-il vraiment gouverner ? Le cas de Chypre laisse pantois, car on a vraiment affaire à une dictature des marchés, et des agences de notation et autres organisations mondialistes. Même si des réformes et des sacrifices sont nécessaires, seuls des dirigeants démocratiquement élus, et ayant un programme politique transparent, pourraient les mettre en œuvre. La « troïka » n’a aucune légitimité démocratique, et on comprend bien que sans un gouvernement européen légitime, aucune politique européenne ou même de la zone euro n’est vraiment possible et surtout efficace. La première chose serait d’écarter purement et simplement le FMI des problèmes internes à l’Europe et de régler ces derniers en famille.

TCHEQUIE, ROYAUME-UNI, FRANCE

Vaclav Klaus, modèle des souverainistes, était accusé d’avoir purement et simplement trahi les intérêts nationaux en amnistiant, pendant les derniers mois de son mandat, un certain nombre de riches et puissants amis qui étaient mis en examen. Le Sénat a en conséquence demandé à la cour constitutionnelle d’engager des poursuites à son encontre. Celle-ci a refusé d’y donner suite. On se doute bien que les amis de Klaus y sont fortement représentés. Désormais, Vaclav Klaus veut se consacrer aux questions européennes et piloter une coalition de mouvements souverainistes pour les élections de 2014. Voilà un « magnifique » exemple de ce que sont ces souverainistes qui prétendent redonner au peuple la maîtrise de son destin.

Dans le même style, le dirigeant de UKiP, le désormais fameux Nigel Farage, pourfendeur de la technocratie bruxelloise, ce en quoi il n’aurait pas nécessairement complètement tort s’il agissait dans l’intérêt de l’Europe et des Européens, et non d’un Royaume-Uni maintenu sous le diktat de Washington, a décidé qu’il faudrait rejeter la candidature de la Serbie à l’Union Européenne. On ne voit pas pourquoi on devrait fermer la porte à un pays parfaitement européen à tous points de vue. Il se fait également le défenseur d’un Royaume-Uni potentiellement assiégé de travailleurs européens venant de Roumanie ou de Bulgarie. Mais ce ne sont pas des Roumains qui ont mis l’Angleterre à feu en 2010, ni des Bulgares qui ont piégé le métro de Londres en 2005.

Le problème migratoire du Royaume-Uni n’est pas avec les autres pays européens, même s’il est vrai qu’il faudrait encourager par le biais d’une harmonisation sociale européenne le maintien de préférence des européens sur leur terre ancestrale, mais bien avec les populations issues de son ancien empire colonial. La souveraineté britannique devrait davantage s’exercer par rapport aux USA et au Commonwealth, et l’ennemi des Britanniques c’est bien plus la City, dont ils ne profitent guère de la réussite, que l’UE.

C’est la même chose en France avec le discours populiste du FN de Marine Le Pen qui souhaite instaurer une « priorité nationale » (alors qu’il faudrait instaurer une « exclusivité européenne ») dont bénéficieraient, au détriment des autres européens qui souhaiteraient vivre et travailler en France, les migrants naturalisés et leurs descendants.

En clair, c’est l’europhobie d’abord ! Alors que le problème est ailleurs…

Pourquoi il faut supprimer les allocations familiales

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A l’origine, les allocations familiales étaient destinées à dynamiser la natalité française, que les gouvernements trouvaient trop faible. Leur sens a été complètement détourné depuis près de trente ans, à partir du moment où elles ont cessé d’être allouées aux seuls citoyens, là où elle avait du sens, mais universalisées. Désormais, elles stimulent la natalité d’importation, alors que leur impact sur la natalité indigène n’est pas évident.

Réformer les allocations familiales, ce n’est certainement pas faire ce qu’envisage le gouvernement « socialiste » de Jean-Marc Ayrault, à savoir diminuer jusqu’à 75% les allocations alloués aux classes moyennes dites « aisées ». Or, s’il y a lieu de favoriser la natalité, c’est bien celle des classes moyennes, capables d’offrir à leurs enfants des conditions de vie idéales. Ce n’est certainement pas en les accordant aux populations les plus pauvres ou aux banlieues.

A partir du moment où l’usage de ces allocations est dévoyé, devient contre-productif et est de toute façon extrêmement coûteux, en l’absence de la seule politique qui serait nécessaire en ce domaine, à savoir l’exclusivité citoyenne européenne en matière d’accès aux allocations familiales, il convient de les supprimer purement et simplement. C’est la seule politique raisonnable en ce domaine. Malheureusement, le gouvernement attise la « haine des riches » et tourne le dos à tout bon sens en la matière. Beaucoup de français se font prendre bêtement à ce jeu, sans réfléchir aux enjeux qui s’y cachent.

Pourquoi le gouvernement ne supprime-t’il pas ces allocations familiales comme je le préconise, alors qu’il pourrait ainsi faire des économies très significatives ? Parce que les allocations familiales servent à acheter la paix civile dans les banlieues et certainement pas à rehausser la natalité française. Le gouvernement prétend qu’on aurait un taux de natalité de 2 enfants/femme, mais tient compte dans ce chiffre de la natalité importée. La natalité indigène est en réalité beaucoup plus proche de 1,6 enfants/femme, comparable à celle des autres pays européens, et c’est seulement celle-là qu’il faudrait encourager, ce qui n’est pas possible dans le cadre de l’Etat français, mais le serait dans celui d’un Etat européen.

Thomas FERRIER (PSUNE)

L'Europe face à la Turquie

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King Jan III Sobieski of Poland.jpgS’il est un exemple particulièrement significatif de l’impuissance de l’Europe actuelle, rien ne l’illustre mieux que sa relation avec la Turquie et son arrogant premier ministre. C’est aux frontières de l’Europe, pas seulement de l’Union Européenne d’ailleurs, qu’elle est en conflit, certes en conflit gelé, avec la Turquie.

En effet, cette dernière occupe illégalement depuis 1974 la zone nord-est de Chypre, au mépris des conventions internationales, cette occupation ne s’étant pas limitée à la présence de troupes mais s’accompagnant aussi de l’implantation de colons turcs. Sa frontière avec l’Arménie est gelée, alors même qu’Ankara soutient les revendications azéries, conformément à l’idéologie pantouranienne consistant à aider les autres turcophones, et en conséquence dénonce la sécession du Haut-Karabagh, peuplé depuis toujours d’Arméniens. Elle continue par ailleurs de nier la réalité des crimes commis par l’empire ottoman en 1915 à l’égard de cette communauté. Enfin, la Turquie revendique les îles grecques de sa côte et en particulier les zones maritimes associées, alors que tout semble indiquer que le sous-sol marin de la Méditerranée serait riche en pétrole et en gaz.

La Turquie, sous l’influence de son ministre des affaires étrangères Ahmed Davutoglu, met en place une géopolitique dite néo-ottomane qui consiste à s’intéresser aux problèmes des Balkans, apportant son aide aux mouvements islamiques au Kosovo ou en Bosnie, et bien sûr aux communautés turcophones de Macédoine ou de Bulgarie. A sa façon, elle remet en cause ce mouvement de recul de la « sublime porte » pendant tout le XIXème siècle et jusqu’au traité de Sèvres. Mettant en parenthèses la période kémaliste, en s’attaquant à ce symbole de l’état laïc qu’est l’armée, en remettant en cause l’interdiction du voile dans les universités et les services publics, avec en outre la mise en examen de nombreux chefs militaires mais aussi de journalistes, la Turquie d’Erdogan tourne le dos à la civilisation européenne tout en prônant dans le même temps l’adhésion à l’Union Européenne, une Union qui avec la Turquie en son sein cesserait définitivement d’être européenne et surtout deviendrait une pure coquille vide.

Alors qu’elle s’était un temps éloignée de la stratégie de l’OTAN, pilotée par les USA, refusant même l’accès à son ciel aérien pendant la seconde guerre en Irak, la problématique syrienne a changé la donne. La relation avec l’Iran voisin s’est même dégradée, puisque ce dernier soutient le régime de Bachar El Assad. C’est là où le jeu américain et le jeu turc se sont à nouveau rencontrés. Obama a contraint Netanyahu à faire reconnaître à l’état hébreu sa responsabilité dans le drame du Mavi-Marmara, ce qu’il se refusait à faire à juste titre depuis plusieurs années. Dans le jeu américain, il est important que la Turquie joue son rôle contre l’Europe, et la rupture entre Israël et la Turquie n’arrangeait pas les affaires de Washington.

Cet épisode est d’ailleurs une excellente illustration du mensonge des obsessionnels du complot « sioniste », qui prétendent que les USA seraient soumis aux intérêts de cet état. On voit bien qu’il n’en est rien, et que ce n’est pas Netanyahu qui tient le manche mais bien Obama. Cette « alliance éternelle » entre les USA et Israël, que prône Obama à nouveau, est un trompe l’œil. C’est bien pour cela que Lieberman était méfiant et prônait un repositionnement diplomatique pro-russe, mais empêtré dans ses affaires judiciaires, il a dû renoncer à toute fonction au sein du gouvernement israélien.

L’administration américaine a deux enjeux majeurs – encercler la Russie et l’isoler, ce que certaines dérives autoritaires en Russie facilitent d’ailleurs, et surtout empêcher la mise en place de toute Europe politique. Pour cela, elle a à sa botte le gouvernement britannique de Cameron, qui aliène les intérêts britanniques, qui sont les mêmes que ceux des autres européens, en faveur des USA, et bien sûr l’allié turc. Force est de constater que les partisans d’un Royaume-Uni souverain, par exemple UKiP, qui prônent la fin de l’Union Européenne, ne remettent pas en cause cette sujétion au grand voisin outre-atlantique. Ce n’est pas un hasard. Quant à Erdogan, il a beau ne pas cacher sa phobie du « sionisme », cela ne dérange pas Obama, bien au contraire. Si les USA doivent choisir entre la défense d’Israël, ou de l’Europe, et la paix avec l’islam, ils finiront pas choisir le second.

Face à la Turquie, une Grèce « souveraine » ou une Chypre « indépendante », seraient démunies. Les prétendus nationalistes hellénophones, Aube Dorée et ELAM en tête, en attisant la haine contre l’Union Européenne, certains ayant même brulé il y a quelques jours des drapeaux de l’UE, ne péseraient rien. Le seul bouclier en mesure de défendre les intérêts grecs, chypriotes ou arméniens, c’est l’Europe. Et ce qui l’empêche d’agir aujourd’hui et de se faire respecter du voisin turc, c’est l’absence d’institutions politiques à sa tête, en clair d’un Etat européen. On sait que la Commission et les deux Conseils représentent les oligarchies à la tête des Etats dits « nationaux », qui servent le libéralisme mondialisé et l’atlantisme, et le parlement européen, pourtant seul démocratiquement légitime, n’a pas de pouvoirs et surtout ses membres actuels n’ont pas le courage politique de les exiger. Mais c’est bien au niveau européen, et on le constate avec la crise de l’€, et la faillite bancaire de Chypre, à laquelle la Russie n’a pu apporter son aide tant la russophobie est forte au niveau de Bruxelles, que se trouve la solution et pas dans un suicidaire repli identitaire.

La russophobie amène d’ailleurs à la mise en place d’une alliance contre-nature Géorgie/Turquie contre l’ours russe. Dans ce cadre, la Géorgie joue le même jeu que François Ier et se trompe de camp. Elle devrait au contraire œuvrer à la réconciliation avec la Russie tout en se choisissant un avenir européen. L’Arménie, elle, ne commet pas la même erreur géopolitique. Il faut dire qu’elle est confrontée en direct au monde asiato-musulman à ses portes. Rempart du Caucase et de l’Anatolie du temps de l’empire byzantin, elle sait que sa place est aux côtés des autres Européens depuis toujours.

Heureusement, pour le moment, les dirigeants de ces deux Etats, Grèce et Chypre, ne s’alignent pas sur les positions les plus europhobes de certains partis, de « gauche » radicale (Syriza) comme de droite radicale (Hrisi Avgi), et ne remettent en cause ni l’UE ni l’€. Mais ils n’ont pas non plus la force de s’opposer aux dérives mondialistes et libérales de leurs partenaires.

Face à la Turquie, une Europe politique digne de ce nom ferait entendre un autre son de cloche. Vis-à-vis de la Grèce et de Chypre, elle ne se contenterait pas d’exiger toujours plus d’efforts d’une population ruinée par le mondialisme économique et financier. Elle apporterait un soutien clair et net aux revendications légitimes de ces peuples face à son voisin. L’Etat européen, qui aurait naturellement mis fin à tout processus d’adhésion de la Turquie à son espace politique, exigerait l’évacuation de Chypre par la Turquie et mettrait fin à ce rôle de plaque migratoire que joue Ankara, la Turquie se refusant pour le moment à limiter les flux migratoires vers notre continent. Pour commencer.

Dans ses relations avec la Turquie, l’Europe actuelle n’est pas capable de se faire respecter, et n’est donc pas capable d’offrir aux Grecs ce que la « Grande Idée » (Μεγάλη Ιδέα) des patriotes grecs, avait échoué à leur apporter, à savoir un véritable bouclier. Un bouclier économique contre les appétits d’une finance internationale avide. Un bouclier militaire contre un voisin redevenu bien inquiétant. Elle exige d’elle-même un repentir permanent, lequel favorise là encore des intérêts étrangers à l’Europe, et la désarme moralement, mais abandonne les Arméniens lorsqu’il s’agit de réclamer en leur nom que la Turquie reconnaisse ses fautes.

D’ailleurs, la fameuse loi contre la négation du génocide arménien promise par Hollande continue d’être lettre morte. Il faut dire que comme tous les prétendus sociaux-démocrates et « européens », le président PS a décidé de se réconcilier avec la Turquie après les années Sarkozy et de relancer le processus d’adhésion, auparavant au point mort. Comble du scandale, la Turquie va beaucoup plus loin que la Russie dans l’autoritarisme, et ce qui plus est au service d’une idéologie islamiste, tournant le dos aux valeurs européennes les plus ancestrales. Mais, alliés ou plutôt vassaux des USA, les gouvernements d’Europe occidentale lui pardonnent tout. Et face à cela, la petite Grèce, Chypre ou l’Arménie ne comptent guère.

Bien au contraire, en dotant l’Europe d’un Etat politique unitaire et souverain, qui parle d’une seule voix, nous pourrions exploiter ses richesses qui tapissent le fond de la Méditerranée, et ainsi aider au relèvement du peuple grec et du peuple chypriote, un relèvement reposant sur du concret et non sur la finance vagabonde. Nous pourrions faire reculer la politique néo-ottomane d’Erdogan. Et enfin, les USA seraient contraints de tenir compte d’une puissance économique qui leur serait supérieure, en attendant que l’armée européenne voie le jour et que l’Europe redevienne une puissance militaire qui en impose.

Ευρωπαϊκό κράτος ή θανάτος !

Thomas FERRIER (PSUNE)

27/03/2013

Faire entendre la voix de l’Europe !

Bretagne_euro.jpgAyant répondu à l’invitation qui m’avait été faite de débattre avec un défenseur de l’identité bretonne et avec un souverainiste laïciste, ce qui m’a été reproché par certains mouvements de « gauche radicale », j’ai eu l’occasion le week-end dernier d’exposer brièvement ce qu’était l’européisme authentique, en insistant sur la nécessité historique pour les Européens, et en particulier pour ceux qui sont attachés à cette européanité que nous défendons, de s’approprier l’Union Européenne, au lieu d’en dénoncer les travers, de la reprendre à ces technocrates et ces idéologues mondialistes qui président pour le moment à ses destinées, à nos destinées.

Faire entendre la voix de l’Europe, y compris auprès de ceux qui sont rétifs à cette nécessité historique qu’est l’unification politique de la civilisation européenne, du continent européen, telle était la mission qui m’était confiée. A la surprise des nombreux participants de ces assises sur la crise sociale européenne, ils ont pu entendre un discours nouveau, cohérent et déterminé en faveur de l’Europe unie, de l’Europe envisagée comme une république, comme une véritable nation, seule forme possible de salut pour notre terre au XXIème siècle.

Certains se sont émus d’entendre prôner la disparition pure et simple de l’Etat français, et en particulier de sa nationalité, en raison du dévoiement de cette dernière depuis des décennies, et son remplacement par un Etat européen avec sa nationalité, cette dernière reposant sur le principe de Périclès, le ius sanguinis, nationalité indépendante de celles des Etats actuels et reposant sur des critères de convergence objectifs. Le temps ne m’a pas permis d’exposer plus précisément le cheminement intellectuel et les raisons stratégiques objectives qui ont amené notre modeste formation à cette conclusion proprement révolutionnaire. Cela a même amené une figure du nationalisme hexagonal à prendre position contre notre démarche, affirmant qu’en trente secondes il pourrait dénoncer la contre-vérité dont nous aurions été prétendument les vecteurs, alors qu’il faut en vérité au moins un quart d’heure pour expliquer précisément pourquoi nous avons raison et pourquoi il a tort.

Il était aisé de constater que les « nationaux » dans leur version française sont incapables de distinguer l’Etat et la nation. Pour eux, la disparition de l’Etat « national » signifie la disparition de la nation. Or la Bretagne est une nation, même si elle est sans état, comme l’étaient l’Italie avant 1860 et l’Allemagne avant 1870. Et l’Europe aussi est une nation sans état et qui attend son Cavour ou son Bismarck pour s’en doter. Dans l’Europe unie, Bretagne et France seront des nations au sein de la grande nation, mais des nations d’identité et non de souveraineté. Seul l’Etat européen, démocratique et subsidiaire, sera souverain.

Le discours souverainiste qui nous a été opposé repose sur des sentiments et non sur la raison, sur une nostalgie d’une époque dont on prête des vertus immenses parce qu’on les oppose à la situation actuelle, à savoir ces années 60 mythifiées, période de plein emploi, mais germes de cet avenir désastreux que nous constatons tous les jours. La France du franc fort contre l’Europe de l’euro fort. La France du plein emploi certes, mais sans ouverture des frontières en dehors du cadre d’une CEE (qui date de 1957) que seuls les extrêmes contestaient alors. Mais aussi la France des conflits coloniaux (1946-1962), une France qui certes se dote de l’arme nucléaire mais qui est contrainte à céder, tout comme le Royaume-Uni, à Suez.

A cette idée que « la France, c’était mieux avant », nous opposerons celle d’une Europe qui sera « mieux après ». Dans le cadre d’une Europe unie, l’identité française sera bien mieux protégée qu’elle ne l’aura été dans le cadre « national », car force est de constater que c’est l’Etat français, et ses gouvernements depuis trois décennies, qui ont mis en danger cette même identité, et non l’Union Européenne. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Vouloir unifier l’Europe, ce n’est pas faire le jeu du mondialisme, c’est mal l’unifier qui le serait.

L’Union Européenne n’est pas ce qu’elle aurait dû être, mais elle le deviendra. Car face aux mêmes périls, les Européens doivent opposer une action commune, concertée et pilotée par une seule structure. Le « parti européiste » a comme mission historique de forger l’Etat européen, en s’appuyant sur ses régions, et la Bretagne est particulièrement en pointe dans ce combat, et sur l’Union Européenne, dans la mesure où celle-ci n’est considérée que comme le réceptacle naturel de l’expression populaire de l’européisme politique. L’enjeu est au parlement européen et c’est là que l’avenir de notre continent se jouera.

La voix de l’Europe s’exprimera partout où cela sera nécessaire. Elle n’acceptera d’oukazes d’aucune mouvance, qu’elle soit des extrêmes (gauche ou droite) ou des formations « mainstream ». Je répondrai aux invitations sincères d’où qu’elles proviennent mais sans renoncer à ce que je suis et au devoir qui est le mien de défendre l’Europe et les Européens le mieux possible. Je pense avoir modestement, dans le cadre de ce débat, fait réfléchir le public et fait reculer cet euroscepticisme mortifère dans une terre amie, une terre de Bretagne qui a toujours été européenne de cœur et de raison, qui n’a jamais considéré qu’un mariage entre princes pouvait justifier une annexion, qui n’a pas oublié le roi Nominoë ni Arthur Pendragon, et qui pense avec tristesse à ces si nombreuses victimes bretonnes d’une guerre absurde mais à mort entre une France nationaliste et une Allemagne nationaliste.

La Bretagne a payé le prix du sang parce que l’Europe était divisée, parce que les appétits « nationaux » de son grand voisin étouffaient sa soif de liberté. Dans une Europe unie, la Bretagne ne sera pas plus souveraine que dans une France unie, mais en revanche son identité sera respectée, son histoire sera aimée, sa langue sera enseignée. Aux côtés d’un Pays de Galles, d’une Ecosse, d’une Irlande, d’une île de Man et même d’une Cornouaille reconnus, la Bretagne représentera au sein de la grande Europe les peuples celtes et l’héritage des druides.

L’organisateur, que je tiens par ailleurs à remercier, a osé dire en introduction de cette journée, « vive la Bretagne et vive l’Europe ». Cette provocation ultime, mais si vraie, a heurté certains défenseurs d’une France repliée sur son hexagone. Mais ce ne sont pas les régions qui affirment leur identité, ce n’est pas une Europe qui fait de même, qui seraient les vecteurs du mondialisme. C’est l’Etat « national », qui n’a plus de « national » que le nom qui est le geôlier des peuples, et la courroie de transmission de l’internationalisme désincarné.

Thomas FERRIER, secrétaire général du PSUNE

20/03/2013

Réponse à des détracteurs de « gauche » radicale

 
usine.JPGOnt été portées à ma connaissance, dans le cadre du débat auquel je participerai ce samedi en Bretagne, des critiques issues de la mouvance de « gauche » radicale. Cherchant à démontrer une prétendue collusion de l’invité, en l’occurrence moi, avec les organisateurs du dit débat, ils reprochent au PSUNE deux points assez marginaux du programme concernant la fonction publique et le développement des entreprises.

Prônant la « simplification des procédures de licenciement des agents publics », mais sur des critères objectifs, ce qu’ils oublient de signaler, le PSUNE est critiqué. Même si des dérives sont possibles, l’idée générale est de pouvoir se séparer de personnels manifestant de manière indiscutable d’importantes insuffisances professionnelles. Les fonctionnaires sont au service du public, payés par les impôts des citoyens. S’il est légitime qu’ils conservent un statut protégé, ce n’est pas à n’importe quel prix. Beaucoup de français et d’européens ont malheureusement une image plutôt défavorable du service public. Pour redorer le blason de ce dernier, il faut oser le réformer dans le bon sens, en améliorant la qualité du service tout en conservant un management humain.

La seconde critique porte sur l’attention apportée par le parti à encourager l’initiative privée de nature entrepreneuriale. C’est du bon sens, et tous les grands partis politiques l’expriment aussi, y compris le PS. La question est de savoir s’ils sont crédibles en ce sens. Une nation de fonctionnaires, ça a existé et ça ne marche pas. Nous avons besoin de créateurs et non d’assistés, nous avons besoin de créer de l’emploi et non de sauver des entreprises en faillite. Il faut protéger les travailleurs français et européens, œuvrer pour l’amélioration de leur cadre de travail, mais il faut aussi moderniser l’outil de production, être compétitif. Une entreprise qui ne fait pas de profit crée des chômeurs. Le PSUNE précise toutefois qu’il s’agit aussi de s’opposer au « capital spéculatif ». J’ignorais que l’extrême-« gauche » préférait l’enrichissement par la bourse à celui par le travail.

Même si le libéral Nicolas Sarkozy a défendu le « travailler plus pour gagner plus » en 2007, alors que beaucoup de citoyens aimeraient travailler tout court, et n’ont pas cette possibilité, c’est quand même un principe socialiste, celui de Stakhanov. Il est étonnant que des nostalgiques de l’URSS, chose tout de même assez étrange quand on voit l’ampleur du désastre, ne l’aient pas compris.

Le socialisme n’est pas le marxisme. Le socialisme ne défend pas des syndicats non représentatifs sous le prétexte qu’ils seraient installés depuis longtemps et qu’ils auraient de forts relais politiques. Le socialisme ne défend pas une économie d’assistés mais une économie de travailleurs. Le socialisme n’est pas libertaire non plus, le libertarisme n’étant qu’un libéralisme économique appliqué aux mœurs.

La « gauche » radicale ferait bien de s’interroger sur le fait que les ouvriers français et européens préfèrent voter à droite que pour eux. C’est parce qu’elle n’est pas vraiment socialiste. Alors, il est vrai que du point de vue de la légende de la « gauche », défendre l’initiative privée ou ne pas défendre des gens incompétents profitant d’un statut privilégié qu’ils ne méritent pas, cela ne fait pas « socialiste » ni « de gauche ». Et pourtant, c’est cela en vérité le socialisme, à savoir l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs, la hausse des salaires, la création d’emplois rémunérés correctement. Les défendre ce n’est pas les maintenir dans un emploi sans avenir, mais de leur donner les moyens de retrouver rapidement un emploi. Le flex-securité, c’est un principe socialiste.

Alors, messieurs de la « gauche » radicale, encore un effort pour devenir socialistes !

03/03/2013

Notre Union Européenne ! (partie II)

notre europe,institutions européennes,union européenne,nationalité européenne,etat européen,nation européenne,psune,thomas ferrierAprès avoir analysé toutes les manifestations du dévoiement de l’idée Européenne que l’on constate dans l’actuelle UE, détournée de son véritable destin par des politiciens nationaux sans foi ni loi, et surtout sans vision de l’avenir, il est temps d’évoquer la nécessaire « reconstruction européenne », afin de remédier en profondeur aux égarements de l’ancienne UE, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour passer de l’une à l’autre, et ensuite le résultat espéré et attendu.

La « révolution européenne ».

De toutes les institutions de l’actuelle UE, la seule à disposer d’une relative légitimité démocratique reste le parlement européen. Si les élections européennes se caractérisent par un taux record d’abstention dans les différents états membres, c’est parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Le député élu ne rend aucun compte à ses administrés de la politique qu’il mène à Strasbourg et tout se déroule dans l’opacité. Et de toute façon, pour défendre un bilan devant des électeurs, il faudrait déjà avoir du pouvoir. Il pourrait certes signaler son vote sur les différentes directives qui lui ont été proposées, mais étant donné que celles-ci concernent des domaines qui n’intéressent pas du tout les citoyens, il s’en garderait bien.

Néanmoins, les élections européennes se déroulent avec un mode de scrutin à la proportionnelle, même si la barre pour avoir des élus diffère selon les pays (de 1% à 5% en moyenne), sans oublier le vote à l’échelle nationale ou bien à l’échelle de circonscriptions régionales (France, Royaume-Uni). A la différence des élections nationales françaises, qui reposent sur un scrutin majoritaire à deux tours, ou des élections britanniques (majorité relative à un tour), modes d’élection qui défavorisent les petits candidats et les nouvelles listes, et créent un fort effet de vote utile, les élections européennes peuvent permettre à des formations nouvelles de se faire connaître. Le FN en 1984, la liste Pasqua-Villiers en 1994, les Verts, la liste Tapie, constituent dans le cas français des exemples de l’émergence de partis inconnus ou marginaux aux élections européennes.

Si le cadre national est verrouillé, par exemple les Pirates ont fait 0,09% des voix en France, mais en Allemagne pourraient en revanche avoir des députés, ce n’est pas le cas du cadre européen. Une liste européiste pourrait être en mesure de s’y faire entendre ou du moins d’émerger, alors qu’elle serait très handicapée dans le cadre d’une élection nationale. C’est donc une révolution par les urnes, au niveau de l’Union Européenne, et par le biais du parlement européen, qui permettrait de débloquer la situation.

Cette « révolution européenne » passe par une évolution des mentalités, mais surtout par un travail d’explication consistant à montrer en quoi la mise en place d’un Etat européen permettra de résoudre concrètement les problèmes mortifères que dénoncent les citoyens et pour lesquels aucune réponse crédible n’est apportée, à part les non-solutions démagogiques des populistes de gauche et de droite qui capitalisent sur l’impuissance de l’Union Européenne.

Cohn-Bendit, en associant sa vision de l’Union « européenne » avec ses lubies libertaires (mariage gay, apologie du métissage), est le meilleur allié que pourraient avoir les souverainistes, puisqu’il donne de l’Europe une vision décadente. Or, si on veut montrer aux citoyens européens que l’Europe comme état-nation réussira là où la France, l’Italie et le Royaume-Uni sont impuissants, c’est en proposant à l’échelle de l’UE une politique radicalement différente de la politique des actuels Etats membres, à savoir une politique de défense des valeurs européennes, et non des valeurs mondialistes en Europe, de revalorisation du mariage traditionnel, de lutte contre le chômage dont sont victimes les travailleurs européens, d’harmonisation sociale (et fiscale), et de mise en place d’une politique remigrationniste. Si la rigueur budgétaire au niveau des Etats est calamiteuse, l’Etat européen sera un modèle de gestion équilibrée, luttant contre les abus réels, contre l’assistanat de masse, contre tout encouragement à un appel d’air migratoire, et ce en appliquant le principe d’exclusivité européenne en matière d’accès aux différentes allocations disponibles (chômage, familiales… etc).

Plus concrètement, la révolution européenne commencera par une révolution par les urnes, avec l’émergence d’un courant européiste (authentique) qui représentera un pôle de rassemblement (aux alentours de 30% des députés) au sein du parlement européen. Avec des alliés issus des autres formations politiques, qui viendront à la victoire, le parlement sera auto-proclamé assemblée européenne constituante. De par cette seule proclamation, naîtra l’Etat européen, avec son gouvernement provisoire, ce dernier ayant en charge l’organisation d’une très large consultation populaire en vue de l’élaboration d’une constitution européenne digne de ce nom, bâtie sur des principes exclusivement européens et ne s’adressant qu’aux européens.

L’Europe de demain, la nation des Européens.

L’Europe, envisagée ainsi comme un Etat et même comme un Etat-nation, sera vierge juridiquement. Elle ne sera contrainte par aucun traité, par aucune convention internationale. Par sa seule naissance, les Etats nationaux cesseront automatiquement d’exister, ainsi que leurs constitutions, exactement comme les provinces en 1789. C’est ce que l’on peut appeler une table rase juridique. Ainsi, les citoyens européens seront-ils libérés du carcan d’Etats dévoyés qui oppriment de fait leur propre population. Ils pourront enfin voir mise en œuvre la politique qu’ils souhaitent, sans être contraints par un droit devenu fou et même totalitaire, leur disant quoi dire et quoi penser. Aucun conseil constitutionnel de prétendus sages pour barrer la route à la volonté populaire. Aucune loi fondamentale pour brider le choix des citoyens.

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Leur « Union Européenne » (partie I)

union européenne,barroso,schulz,europhobie,faux nez,bouc émissaire,mondialisme,psune,thomas ferrierAprès avoir consacré plusieurs articles à dénoncer la nocivité absolue et les divers mensonges des europhobes, eurosceptiques, populistes  et autres souverainistes, il paraît indispensable de distinguer l’UE telle qu’elle est pensée et voulue par les mondialistes, c’est leur « Union Européenne », mais c’est surtout la seule à exister actuellement, et notre Union Européenne, celle des pères fondateurs mais surtout celle des européistes authentiques d’aujourd’hui. Il y a l’UE telle qu’elle est, impuissante et corrompue, et l’UE telle qu’elle aurait dû être, telle qu’elle devrait être et telle qu’elle devra être. Ce dernier point fera l’objet d’une seconde partie.

Une Europe contrôlée par les Etats.

Certains dénoncent dans l’UE une Europe fédérale en gestation. Elle est en réalité une Europe des Etats, Etats qui acceptent de mutualiser certaines politiques, surtout impopulaires, d’essence libérale, ne remettant pas en cause les principes fondamentaux de leur souveraineté. Depuis l’échec de la CED en 1954, seule tentative sérieuse de bâtir un embryon d’Europe politique, les éléments clé que sont la police, la justice et l’armée mais aussi la diplomatie et la gestion du budget, relèvent du pouvoir exclusif des Etats. Si les directives communautaires sont supérieures aux lois nationales, ce n’est que conformément à des traités signés entre Etats souverains et dans le cadre très restreint des attributions de l’actuelle UE.

L’Union Européenne elle-même est composée de quatre institutions principales, dont deux seulement sont (bien) connus des citoyens européens. Il y a en premier lieu deux conseils des représentants des chefs d’état et de gouvernement, et des ministres de chaque domaine spécifique, à savoir le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne. Il y a ensuite la Commission, qui siège à Bruxelles, et est composée de 27 représentants des gouvernements nationaux. Elle est dirigée par un président non élu qui est choisi par consensus par les chefs d’état et de gouvernement des Etats membres. Gustavo Barroso, formé aux Etats-Unis, ancien gauchiste reconverti en apôtre du libéralisme outrancier, est l’actuel président et a entamé il y a trois ans son second mandat. Très impopulaire, mais particulièrement silencieux depuis la crise, il n’a jamais eu à se confronter à ses « administrés ».

Un parlement européen croupion.

La dernière institution est le parlement européen. Il n’est pas élu à l’échelle de l’UE mais est composé de députés élus dans chaque pays d’Europe, et dont le nombre par pays a été décidé lors du traité de Nice. Chaque pays choisit dans sa « circonscription » le mode de scrutin de ces élus, même si les instances communautaires préconisent un scrutin à la proportionnelle. S’il existe de manière publicitaire des partis « européens », il s’agit en fait d’alliances entre partis nationaux de même sensibilité. Le PPE et le PSE (devenu ASDE), qui constituent les deux groupes parlementaires principaux au parlement de Strasbourg, ne sont pas de vrais partis mais regroupent les partis conservateurs d’une part et les partis sociaux-démocrates de l’autre. Si la « gauche » et la droite s’opposent lors des scrutins nationaux (par exemple, UMP contre PS en France, PDL contre PD en Italie, CDU contre SPD en Allemagne), ce n’est pas le cas au sein du parlement. Au contraire, ils se partagent les meilleures places, et notamment celle de président du parlement européen.

En effet, alors que le mandat de président est prévu pour durer cinq ans, PPE et ASDE se le partagent 2 ans ½ chacun. C’était de 2009 à 2012 le conservateur polonais Jerzy Busek et c’est désormais le social-démocrate allemand Martin Schulz. Il n’existe pas en effet de majorité parlementaire, comme dans les parlements nationaux, proposant une politique spécifique. La raison en est que le parlement européen n’a pas le pouvoir de proposer des lois et s’apparente donc à une chambre d’enregistrement. Par ailleurs, les parlementaires sont tenus par leur parti politique « national », qui impose une discipline de parti, et non par leur groupe. Quand David Cameron l’a exigé, tous les élus du PPE issus du parti des Tories ont claqué la porte du groupe pour en fonder un nouveau.

Le parlement européen en outre a l’étrangeté d’accueillir en son sein les élus les plus europhobes, souvent incapables de se faire élire dans leur propre pays, à l’instar des députés FN et BNP. En ce sens, il bénéficie de modes de scrutin plus démocratiques et donc d’une représentation plus objective des différents courants d’opinion nationaux, mais étant donné qu’il n’a aucun pouvoir, cela n’a aucun impact sur l’opinion publique. Les élus sans groupe apparenté sont inaudibles. Par ailleurs, les partis politiques nationaux ne composent leur liste et n’envoient comme députés que des seconds couteaux ou des candidats incapables d’être élus par le scrutin majoritaire. En France, si un notable de l’UMP ou du PS n’arrive pas à se faire élire à l’Assemblée et au Sénat, ou à se faire nommer au Conseil Economique et Social, il sera mis en position éligible aux élections européennes. C’est ainsi que Rachida Dati s’est retrouvée députée européenne alors qu’elle n’avait aucun intérêt pour les questions communautaires et n’aspirait qu’à retourner à Paris.

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26/02/2013

Elections italiennes 2013 : succès de Grillo, semi-échec de Bersani et chute de Monti

élections italiennes 2013,Beppe Grillo,Silvio Berlusconi,BersaniA plus de 99% du dépouillement des suffrages aux élections législatives, les jeux sont faits entre Bersani et Berlusconi, même si les deux coalitions ne sont séparées que de 0,5% des voix. La « gauche » du Parti Démocrate et de ses alliés sera majoritaire à la chambre des députés, en raison d’un mode de scrutin qui favorise considérablement le parti arrivé en tête. Annoncé dans les derniers sondages à près de quatre points du vainqueur, Berlusconi réussit néanmoins un formidable tour de force en recueillant 29,1% des voix (21,5% pour son seul PDL), ce qu’aucun sondage ne pronostiquait. S’il échoue de très peu, il sort renforcé en cas d’élections anticipées dans les prochains mois.

Le véritable vainqueur de ces élections 2013 est le populiste revendiqué Beppe Grillo. Avec 25,5% des voix et sans coalition, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) est devenu le premier parti d’Italie. Il triomphe dans tous les secteurs de l’opinion et dans toutes les régions. A plus de 33% en moyenne en Sicile, à plus de 29% en Sardaigne, mais aussi à près de 28% dans le Piémont, exact opposé géographique, et économique, des îles méridionales, Grillo domine. Il est à 28,2% dans le Latium I (Rome), à 32% dans les Marches, à 29,7% dans les Abruzzes, à 27,5% en Vénétie II et à 27,2% en Ombrie. S’il est plus faible dans le Val d’Aoste ou dans le Trentin Haut Adige, c’est en raison d’un fort sentiment régionaliste. En Lombardie, il est aux alentours de 20% mais est freiné par la résistance de la Ligue du Nord, qui s’effondre partout ailleurs.

Grillo mélange un argument d’extrême-gauche et d’extrême-droite, axé sur des thèmes europhobes mais aussi anti-immigration, également sur des thèmes libertaires, sur la lutte contre la corruption et contre la rigueur budgétaire prônée par Monti. Sorte de néo-qualunquisme, le phénomène Grillo rappelle par certains aspects le fascisme naissant de Milan, mélange complexe d’idéologies contradictoires, avec un autoritarisme assez évident de la part de ce tribun médiatique. Equivalent protestataire de gauche de ce qu’est le FN en France, il a su ratisser très large mais c’est un feu de paille, une façon pour de nombreux italiens de châtier Monti.

Monti est indiscutablement le grand perdant de ces élections. Avec 10,6% des voix, dont seulement 8,3% pour sa liste nominale, il échoue à peser dans le résultat final. Son allié de circonstance, le post-fasciste Gianfranco Fini, est brisé avec 0,5% des voix seulement pour Futuro e Liberta. Autres victimes de cette élection atypique, les néo-communistes, alliés à l’Italie des Valeurs de l’ancien juge Di Pietro [coalition « Révolution Civile »], qui obtiennent 2,2% et aucun siège.

L’extrême-droite est laminée, notamment en raison de ses divisions et de la concurrence efficace de Grillo. Les nationalistes modérés de Fratelli d’Italia obtiennent 2% des voix, ce qui est beaucoup pour un parti récemment créé, mais La Destra s’effondre à 0,6% des voix, Forza Nuova n’obtenant que 0,3%, Flamme Tricolore 0,1% et Casapound 0,1% (avec des pointes à 0,5% dans le Latium et à 0,6% dans le Val d’Aoste). La Ligue du Nord avec 4,1% des voix à l’assemblée (et 4,3% au sénat) est également une grande perdante. Elle avait obtenu 8,3% en 2008, mais seulement 4,6% en 2006, retrouvant donc son score antérieur à sa poussée des années 2007-2008, bien loin toutefois des 10,1% obtenus en 1996. La Ligue paye le prix des accusations de corruption contre son fondateur et ancien président Umberto Bossi. Enfin les Freiheitliche, version sud-tyrolienne du FPÖ, obtiennent 0,1% des voix au niveau national mais 8,1% des voix dans leur région.

Réunis, les différentes formations de la droite nationale au sens large obtiennent malgré tout 3,2%, ce qui reste un niveau extrêmement bas par comparaison avec les scores du MSI dans les années 80. Le reniement des idées néo-fascistes par Gianfranco Fini, dont il n’a pas été payé en retour vu le score minable de sa formation actuelle, a été fatal à cette mouvance qui désormais, divisée en chapelles s’ostracisant les unes les autres, est durablement marginalisée. C’est Beppe Grillo qui a tiré les marrons du feu, avec son néo-populisme du XXIème siècle, et non les nostalgiques du fascisme.

Au Sénat, même si la « gauche » l’emporte en voix, ni le PD ni le PDL ne sont en mesure d’y fonder une majorité. Seule une alliance Berlusconi-Grillo pourrait être majoritaire, mais elle est peu vraisemblable, de même qu’une alliance Bersani-Grillo. Cette instabilité pourrait amener à de nouvelles élections car les deux chambres ont un pouvoir absolument égal. L’Italie risque donc d’être ingouvernable. Avec 113 sièges pour la « gauche » et 114 sièges pour la droite, les 16 sièges des partisans de Monti et les 58 sièges de Grillo sont déterminants. Avec 31,6% contre 30,7% pour Berlusconi, les électeurs ont choisi plus nettement la « gauche » qu’à la chambre où la coalition autour du PD obtient 29,6% des voix contre 29,1% pour celle autour du PDL.

Moralité : l’Italie est ingouvernable et les électeurs ont renvoyé dans leurs cordes le candidat de la rigueur, soutenu par le système en place et par les autres dirigeants de l’Union Européenne, Merkel en tête. Avec un Grillo à plus de 25%, et une Aube Dorée annoncée en Grèce à 14% dans les sondages, le vieux continent en crise connaît une vague d’euroscepticisme et de populisme démagogique inquiétante. Il serait peut-être temps que les dirigeants des Etats ouvrent les yeux sur la réalité de la décadence de la civilisation européenne et veuillent la traiter.

Mais ce ne sont pas les hommes (et les femmes) de la situation, bien au contraire, et comme le dit si bien Grillo, « a casa ! » (« à la maison ! »), lui inclus.

Thomas FERRIER (PSUNE)

24/02/2013

Les Femen contre le féminisme

inna.jpgM’interrogeant sur l’opportunité d’écrire un article sur le phénomène Femen, je découvre à l’instant que trois jeunes femmes italiennes, seins nus avec slogans peints sur la poitrine, ont voulu troubler le déroulement des élections italiennes qui se déroulent aujourd’hui et demain, et auxquelles je consacrerai demain, résultats à l’appui, un article spécifique, en s’en prenant à Berlusconi, aux cris de « Berlusconi, basta ! ».

Ce néo-féminisme provocateur mérite donc qu’on s’y attarde puisqu’il crée des émules. Au départ, le mouvement des Femen est né en Ukraine dans un contexte politique troublé, alors que la principale figure de l’opposition, Ioulia Timochenko, est en prison. Mais, plutôt que de militer pour la libération de cette femme courageuse, les Femen ont préféré s’en prendre aux institutions religieuses, à l’instar d’Inna Chevtchenko, désormais réfugiée en France, où elle a posé les jalons d’un mouvement de même nature dans l’hexagone, qui s’était attaquée à des croix.

Cette jeune femme ukrainienne, qui aime décorer ses cheveux avec des fleurs, représentant à sa manière de manière inconsciente un paganisme féminin et printanier (à l'instar des Floralies romaines), milite en réalité pour une idéologie hyper-individualiste, un féminisme dévoyé. Le plus choquant est sans doute cette manie de se peinturlurer les seins de slogans en anglais, qui trahit une servilité évidente aux intérêts du mondialisme anglo-saxon et fait s’interroger sur leurs véritables motivations.

Tout comme les Pussy Riots, ce mouvement semble agir comme un faux nez au service d’une idéologie libertaire qui n’est pas au service du peuple. Leurs revendications sont confuses et se résument à une provocation sexuée. En France, elles se sont fait connaître en s’attaquant à une manifestation autorisée de catholiques traditionnalistes opposés au « mariage pour tous ». Elles ont ensuite prétendu être les victimes, ainsi que la journaliste engagée Caroline Fourest, d’une contre-offensive musclée. Plus récemment, elles ont pénétré dans la cathédrale Notre Dame de Paris où elles s’en sont prises aux somptueuses cloches neuves qui attendaient d’être installées, tout cela pour « fêter » la démission de Benoît XVI de ses fonctions pontificales.

Inna Chevchenko a déclaré à la télévision française, invitée sur Canal +, chaîne qui aime se faire le relai de toutes les idéologies pseudo-contestataires, mais sans jamais inviter de véritables dissidents, que son mouvement était « contre toutes les religions ». Il est pourtant incontestable que, quoi qu’on puisse penser de la religion chrétienne, considérée comme tolérante par plus de 70% des français (alors que l’islam est jugé en revanche intolérant par 74% d’entre eux), le christianisme n’est pas la principale menace religieuse contre les libertés publiques. Il était plus facile de s’en prendre à l’Eglise que de s’en prendre à l’extrémisme islamique, ce qui n’est pas sans risque pour la santé, et demandait un autre courage.

Par ailleurs, le combat « contre les religions », relevant d’une démarche purement négative, n’a pas de sens. Si ces Femen veulent jouer aux femmes guerrières, l’origine ukrainienne de leur mouvement, terre des Amazones dans la mythologie grecque, n’étant peut-être pas pour rien dans cet état d’esprit, elles n’ont pas la noblesse de Penthésilée. Or n’est pas valkyrie qui veut. Elles oublient aussi que la déesse guerrière par excellence, Athéna aux yeux pers, triomphe d’Arès dans l’Iliade par l’intelligence et non en montrant ses seins.

Car s’il y a bien une religion qui, à rebours des monothéismes misogynes, a promu à égalité l’homme et la femme (les dii consentes romains étaient composés à parité de six dieux et de six déesses), c’est bien le paganisme, et notamment le paganisme slave, avec l’importance accordée à la déesse de l’amour Lada. La vraie « provocation » serait d’en faire la promotion, au lieu de soutenir le « mariage pour tous » et la régularisation des clandestins.

D’ailleurs, si les Femen échappent depuis des mois à toute condamnation judiciaire, alors qu’en Russie elles seraient déjà en prison, et que leur mouvement est désormais interdit en Ukraine, c’est bien parce qu’elles bénéficient de la complicité bienveillante de certaines « autorités morales ». Leur impunité est la preuve de leur collusion avec des intérêts douteux.

Or, le féminisme à l’origine était un mouvement d’émancipation des femmes contre une société jugée patriarcale, et dans leurs revendications, tout n’était pas nécessairement infondé. Mais ce n’est pas en France, ni en Ukraine, que les femmes sont les moins bien traitées. Dénoncer le nombre considérable de viols dans les pays européens, viols qui si on en croit Laurent Obertone seraient au nombre de 200 par jour en France, aurait du sens. Cibler les doctrines qui avilissent réellement les femmes, ce serait courageux et utile. Mais cela n’est pas de toute évidence le combat des Femen, qui préfèrent taper sur la civilisation européenne, une civilisation qui tolère leurs provocations, alors qu’elles subiraient dans n’importe quel pays africain ou asiatique une réponse infiniment plus répressive.

Le féminisme c’est d’assumer sa féminité et de vouloir être traitée avec respect, mais sans puritanisme et sans discours moralisateur. Mais ce n’est pas la civilisation européenne bien au contraire qui fait régresser la situation des femmes de notre continent, mais sa version décadente, très permissive, qui tolère ce qu’elle devrait être en devoir de combattre. Et les Femen contribuent par leurs actions à cette décadence.

Thomas FERRIER (PSUNE)

L’europhobie (II), comment la combattre ?

1. Un contexte europhobe mais funeste aux partis régionalistes qui s’y rallient.

europhobie,euroscepticisme,souverainisme,Marine Le Pen,Cambridge,David PujadasAnnoncée à plus de 17% des voix dans les derniers sondages, la surprise électorale de ce week-end de 2013 pourrait bien être le succès du populiste revendiqué, le trublion italien Beppe Grillo, qui prône un référendum sur l’€uro, alors même que Silvio Berlusconi flirte avec les thèmes eurosceptiques sans jamais franchir ce Rubicon que serait l’abandon de la monnaie unique. Toutefois, son éventuel succès, et en tout cas sa capacité de nuisance, est considéré comme une réelle possibilité qui inquiète les responsables de l’Union Européenne.

Certains craignent même une coalition peu probable entre le Parti de la Liberté et le Mouvement Cinq Etoiles. L’un comme l’autre en effet attisent la germanophobie, qui n’est pas seulement la manifestation d’hostilité envers le gouvernement allemand, mais une xénophobie de base. En exonérant le régime fasciste de sa politique antisémite, attribuée à tort à une pression allemande, Berlusconi n’a pas simplement provoqué le « politiquement correct ». Il a aussi implicitement accusé les allemands des maux économiques actuels. Quant à Grillo, ce dernier n’hésite pas à dire tout le bien qu’il pense d’organisations de tendance néo-fasciste comme Casapound.

La Ligue du Nord, en plein effondrement électoral, et qui a finalement accepté de se rallier à la bannière de Berlusconi, a résolument choisi de défendre une ligne anti-€. Il est vrai que le nationalisme europhobe du FN, qui n’est pas le signe d’une guérison prochaine mais un symptôme de la maladie, a réussi à contaminer les mouvements voisins pour leur malheur. Le Vlaams Belang, qui tombe à 6,5% des voix environ dans le dernier sondage (contre 40% pour le NVA non europhobe de Bart De Wever), s’écroule avant tout parce qu’il reprend les antiennes anti-UE du FN. Et de même, le mouvement catalan PxC (Plataforma y Catalunya) a perdu près de 50% de ses électeurs parce qu’il s’est associé aux conservateurs et nationaux-jacobins de la droite espagnole contre les nationalistes catalans de « gauche ». Sa progression s’était faite auparavant en se distançant radicalement des différentes phalanges de nostalgiques de la plus grande España, et en tenant en revanche une ligne dure vis-à-vis de l’immigration non-européenne. Désormais allié du néo-FN, il est obligé de taire ses revendications régionalistes, provoquant ainsi son effondrement dans l’opinion catalane. Alors que les mouvements nationaux écossais, catalans ou flamands sont en pleine expansion, mais sans jamais tomber dans l’europhobie, ceux qui au contraire choisissent une ligne souverainiste s’effondrent. C’est l’effet « Marine ».

Il y a un énorme travail de décontamination idéologique de pans entiers de l’opinion populaire européenne auquel il faudrait procéder. C’est aussi un travail d’explication du pourquoi nous en sommes arrivés là et du comment nous pourrons nous en sortir… ensemble, entre européens unis par un même idéal et conscients d’appartenir au même peuple, d’être détenteurs d’un même héritage civilisationnel. Ce n’est pas en dénonçant l’Allemagne dont nous serions prétendument les obligés, et encore moins en dénonçant le frère polonais ou bulgare (comme le fait UKiP), que nous arriverons à relever notre continent de sa ruine morale et de sa faillite économique.

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23/02/2013

La Turquie aux portes de l’Europe

turquie,europe,non,erdogan,psune,thomas ferrierLorsqu’en 1963 De Gaulle et Adenauer laissèrent entendre au gouvernement turc que la Turquie avait vocation à rejoindre la Communauté Economique Européenne alors naissante, il ne s’agissait pas pour eux de faire rentrer un pays à l’européanité fort peu évidente dans une construction politique mais dans le cadre d’une structure favorisant le libre échange. Néanmoins, dans leur esprit, la Turquie sous l’impulsion d’Atatürk puis d’Inönü, s’était mise à l’école de l’Europe. C’était la Türkiye des beyaz Türkler, ou « turcs blancs », cette élite politique et économique qui dominait le pays depuis les années 20, une élite laïque et moderne, bien représentée au sein de l’armée.

Depuis 2000, la Turquie est dirigée par un parti issu de l’islamisme radical, l’AKP du président Abdullah Gül et du premier ministre Recep Erdogan. Ce dernier a réussi là où Erbakan, son ancien mentor, avait échoué, se heurtant à l’armée. En engageant des poursuites judiciaires contre des centaines d’officiers de l’armée, au motif de leur implication supposée dans le désormais fameux complot Ergenekon, il a étêté son principal adversaire. La dernière ligne de résistance aura été celle des juges constitutionnels en juillet 2008, qui finalement cèderont d’une seule voix.

En avril 2005, dans des conditions maintes fois répétées, l’Autriche et Chypre furent la seule ligne de défense contre le démarrage du processus d’adhésion d’un pays touranien et islamique à l’Union Européenne. L’Autriche troqua son honneur contre une promesse de ses partenaires en faveur de la Croatie voisine, et la Chypre grecque acceptant alors de jouer le jeu de pourparlers en vue d’une éventuelle réunification de l’île.

En 2012, cela fait désormais plus d’une décennie que les islamistes auto-proclamés modérés de l’AKP sont aux affaires. Ils ont profité d’une embellie économique pour laquelle ils ne sont pour rien, et ont surtout considérablement renforcé leur pouvoir au détriment de la société civile. Journalistes, intellectuels et militaires sont désormais sous contrôle. Une organisation islamique comme Fetullah Gülen se charge d’encourager les municipalités à interdire la vente d’alcool et favorise la multiplication des voiles féminins dans la rue. Le plus étonnant c’est que l’un des pôles électoraux de l’AKP est Istanbul, en Thrace. C’est la conséquence d’un flux migratoire intérieur amenant les populations de l’Anatolie, plus conservatrices, dans les grands centres urbains.

La désislamisation mise en place par Mustafa Kemal doit être considéré comme un échec. Même les nationalistes, plutôt laïcs à l’origine, du MHP se sont engagés dans une démarche national-islamique. Lorsque Kemal a voulu moderniser son pays, il a pris modèle sur l’Europe voisine, à l’époque phare civilisationnel et non continent en crise. Mais l’Europe n’est plus l’Europe, et la Turquie se tourne naturellement vers l’orient. Le paradoxe apparent, c’est qu’au nom du processus d’adhésion à l’Union Européenne, le gouvernement turc a réussi à réorientaliser le pays. La stratégie néo-ottomane de Davutoglu a piégé des dirigeants européens incapables de se faire respecter et indignes de leurs fonctions.

Après plusieurs années où Nicolas Sarkozy a bloqué concrètement le processus d’adhésion, renforcé en ce sens par la politique de la Turquie à l’égard de Chypre, le nouveau président français revient en arrière. Par le biais du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, il annonce la reprise des négociations et l’ouverture d’un quatorzième chapitre, l’un de ceux qui en outre impliquent l’adhésion.

Selon Laurent Fabius en effet, « la France va renforcer son soutien aux négociations d’adhésion de la Turquie » et ajoute que « nous souhaitons avoir des relations très positives avec la Turquie ». Malgré l’affaire de cette jeune franco-kurde Sevil Sevimli condamnée pour avoir participé en Turquie à des manifestations d’extrême-gauche, mais qui a été autorisée à revenir en France après avoir fait appel de sa condamnation, Hollande est devenu le nouvel ami d’Erdogan. Cette amitié nouvelle nécessite surtout des efforts français, car le gouvernement turc dicte ses ordres aux chancelleries occidentales. Il n’est plus question d’une loi pour condamner le négationnisme du génocide arménien, même si certains travaillent encore en ce sens.

Pourtant, le 11 février dernier, Erdogan s’en était pris durement à l’Union Européenne, dénonçant une organisation refusant depuis près de cinquante ans l’adhésion turque. Mais à chaque fois qu’il vitupère, à Paris on obtempère.

Or, la stratégie de Sarkozy, qui était celle de l’écœurement, commençait à porter ses fruits. Dans un sondage de janvier 2013, 59,5% des Turcs estiment qu’il faut abandonner toute perspective européenne (contre 33,3% qui estiment le contraire). Mais sans relâche les Etats-Unis, Obama en tête, poussent à cette adhésion, qui fragiliserait fondamentalement l’équilibre européen et interdirait toute volonté politique à l’Union Européenne. Erdogan le sait et joue cette carte, par le biais de l’OTAN, en acceptant des éléments du bouclier anti-missiles américain sur son sol, casus belli pour l’Iran voisin mais aussi pour la Russie.

Une véritable Europe politique passe par des frontières cohérentes et par l’adhésion uniquement de pays indiscutablement européens, comme l’Ukraine et la Russie, mais aussi comme la Géorgie et l’Arménie. Dans ce dernier cas, il faut soutenir ce pays dans sa lutte pour la mémoire mais aussi dans ce conflit qu’il a avec l’Azerbaïdjan turcophone voisin, soutenu par Ankara.

Le PSUNE rappelle sa position à l’égard de la Turquie, qui est « Turquie, non ! Russie, oui ! ». Si la Turquie n’était composée que de cette frange moderne et laïque qui a présidé à l’avenir de son pays pendant sept décennies, le débat serait certainement autre. Mais la situation est telle qu’elle est, et nous avons le devoir, en tant qu’européens, d’en prendre acte. Même si l’AKP perdait demain le pouvoir, la Turquie n’a pas sa place dans l’Union Européenne, tout simplement parce qu’elle n’est pas un pays européen. De plus, l’occupation illégale d’une partie de Chypre depuis 1974 est simplement inacceptable et devrait être une raison suffisante pour refuser cette adhésion. En outre, ce serait sans doute le plus grand service qu’on pourrait rendre au peuple turc que de lui opposer un non explicite et sans ambiguïté.

Thomas FERRIER (PSUNE)

De l'usurpation d'identité dont nous sommes victimes

profile_picture_by_anti__troll-d5czqe6.pngInternet est un lieu de liberté, mais comme dans tout espace sans contrôle, il existe des individus gravement perturbés qui prennent plaisir à nuire à ceux qui veulent agir sur le réel et améliorer le sort de leurs compatriotes.

Certains ont même l'esprit assez tordu pour usurper l'identité d'autrui sur internet, ce qui a fait réfléchir le législateur à des possibilités techniques d'identifier un utilisateur et de certifier sa signature. L'inconvénient, et il est majeur, c'est bien sûr la limitation du sentiment de liberté que peut ressentir un internaute en naviguant sur la toile.

Ainsi, le PSUNE et son secrétaire général, à savoir l'administrateur de ce blog, étant acteurs certes modestes de la vie politique, sont-ils régulièrement l'objet d'attaques de la part d'anonymes qui n'hésitent pas à usurper mon identité pour me sâlir et me diffamer et ce depuis plusieurs années.

J'ai ainsi découvert l'existence d'un blog wordpress qui est un mauvais fake du blog officiel de Thomas Ferrier et où ses créateurs, qui utilisent mon image dans des photo-montages minables qu'ils postent sur des forums extrémistes en déshérence, font dans le "porno-nazisme" grotesque et provocateur. Engager des poursuites contre ces lâches individus, qui agissent sous faux nez, serait fastidieux et inutile. Ces gens profitent d'internet, qui permet à des formations politiques manquant de moyens et de fonds d'exister, pour troubler notre message en l'associant au pire. On ne peut pas davantage être au service du système en place qu'en agissant de la sorte.

Si nous ne sommes rien, ignorez nous. Et si nous sommes quelque chose, et que vous êtes opposé à notre conception du monde, faites le donc à visage découvert et non cachés derrière des IP anonymes et des courriels bidon.

Je rappelle donc, pour que les choses soient claires, que les sites du PSUNE sont:

Le Forum:

http://socialiste.forumactif.com/

Le Blog:

http://thomasferrier.hautetfort.com/

Le Site:

http://psune.fr/

Tout autre site se revendiquant de notre formation relèverait d'une usurpation d'identité caractérisée à des fins diffamatoires.

Autre rappel utile :

« - Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. » « - Cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu'elle est commise sur un réseau de communication au public en ligne. » (loi LOPPSI du 14 mars 2011)

17/02/2013

L’europhobie, le nationalisme des imbéciles.

ue.jpgCrise de la zone €uro, effondrement des économies grecque et chypriote, annonce par le premier ministre britannique David Cameron d’un référendum sur l’Union Européenne pour 2016, une vague d’euro-scepticisme s’abat sur le vieux continent. Le bouc émissaire « UE » fonctionne à plein régime afin que les gouvernements se maintiennent au pouvoir sans que le peuple ne les désigne comme les principaux responsables de la crise et n’exige de manière musclée des explications.

On ne voit pas en quoi l’€uro aurait été responsable en 2010 de la ruine de l’Islande. On ne voit pas non plus en quoi l’€uro obligerait le gouvernement Cameron à mettre en place une politique de rigueur budgétaire extrême, alors que le Royaume-Uni a conservé la £ivre. Pourtant, aux yeux d’un marxiste comme Jacques Sapir, désormais principal soutien de Nicolas Dupont-Aignan, l’€uro est responsable de tout. Il est certes indéniable que l’€uro est la seule monnaie qui ne soit pas pilotée par un gouvernement et c’est son principal défaut. La monnaie unique implique la mise en place d’une gouvernance économique de la zone €uro qui, si on la souhaite démocratique, et elle ne peut que l’être si elle veut être pérenne, passe en réalité par la création d’un Etat européen unitaire, qu’on l’appelle « fédération européenne »,  « république européenne » ou « nation européenne ». Ainsi, le renforcement de l’€uro passe nécessairement par une Europe politique digne de ce nom.

Les souverainistes, europhobes par principe, profitent de cette instabilité monétaire, pour attaquer à nouveau la monnaie unique. Ils y sont opposés car ils ne veulent pas d’Europe politique, car ils veulent que l’Etat « national » conserve l’intégralité de ses anciens pouvoirs et parce qu’ils dotent la monnaie d’un pouvoir quasi magique. Ainsi, selon Marine Le Pen, seule la « dévaluation compétitive » permettrait de réindustrialiser le pays et de relancer la croissance. En fait, une monnaie ne peut plus être dévaluée, mais elle peut en revanche se déprécier. Les premiers perdants d’une dépréciation monétaire qui résulterait de l’abandon de l’€uro, ce sont les épargnants. Ceux-ci verraient la valeur et donc le pouvoir d’achat de leurs économies diminués de plus de 30% minimum, alors que dans le même temps les prix augmenteront de manière conséquente, la dette en montant sera considérablement augmentée, et le coût de l’essence également. Voilà la politique prétendument sociale que la droite nationale propose pour sortir le pays de la crise.

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Hollande nous éloigne de l’Europe !

eurogrece.jpgIci le pronom « nous » ne s’adresse pas aux seuls Français, mais à tous les Européens bien sûr. L’europhobie ne date pas d’hier. Il y a quelques années, Elie Barnavi notait que tous les dirigeants politiques européens, sans exception, détestaient l’Europe, ce qui ne manquait pas de le surprendre, lui qui, tout en ayant opté pour le destin d’Israël, continue à s’intéresser de près à l’avenir de notre continent. En France, cela fait pas mal d’années aussi que toute la classe politique est europhobe, y compris un « centre » qui n'avait pourtant juré que par l’Europe à une époque. Cela fait longtemps encore que technocratie européenne fait beaucoup de mal à l’idée européenne ; mais ce n’est que très normal puisque le « gouvernement » de l’union n’est qu’un club de dirigeants nationaux.

Dans ce décor sinistre, un élément nouveau est apparu il y a quelques mois. Ce n’est pas la sortie de David Cameron ; sa position est connue depuis longtemps, comme celle du Royaume uni. Cet élément est le changement politique en France, avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande et du parti socialiste.

Un élu est toujours un peu prisonnier de ses électeurs. C’est d’ailleurs a priori une bonne chose, du moins s’il s’agit bien de l’ensemble de ses électeurs. Dans le cas qui nous occupe, l’électorat de François Hollande à la présidentielle était suffisamment varié pour représenter, même imparfaitement, le pays. Ce qui pose problème est que le président n’est prisonnier que de la petite frange constituée par les groupes l’ayant très massivement soutenu. Dans cette analyse, j’écarte les états-majors, les responsables verts à qui l’on a généreusement offert des sièges ou la présidente du FN à qui les médias font des sourires en remerciement de son choix public. Je parle des électeurs. On ne peut pas dire que la politique actuelle rende justice aux fonctionnaires, aux écologistes sincères ou aux rares ouvriers attirés par Jean-Luc Mélenchon. Cette politique est tout entière orientée vers deux catégories d’électeurs : les bourgeois bohêmes libertaires et les immigrés ou issus de l’immigration en provenance des anciennes colonies. Leur vote a été aussi massif que déterminant.

Les premiers, les bourgeois bohêmes, ont été récompensés par le mariage homosexuel et tout ce qui ira avec, jusqu’à la procréation pour autrui.

Les seconds l’ont été, du moins dans la vision du pouvoir socialiste, par un laxisme judiciaire, partant de l’idée, insultante dans son principe, qu’un enfant d’immigré a plus à craindre la justice qu’un autre. On a relancé le vote des étrangers, autres que les ressortissants de l’Union, aux élections municipales. Surtout on ne veut pas toucher à un assistanat économiquement désastreux, dans le même genre de vision qu’en matière de justice. On comprend déjà que la politique française sera tournée vers ses anciennes colonies plutôt que vers l’Europe. Ce faisant, les socialistes rejoignent les priorités des souverainistes les plus radicaux : reconstruire l’Empire plutôt que construire l’Europe.

Ce tropisme s’aggrave d’un fait qui concerne la personne du président. Apparemment François Hollande a dû longtemps rêver d’exercer la fonction. Quand il a vu sa précédente compagne toucher presque le but, il a dû vraiment y croire. D’ailleurs il s’est lancé assez tôt, à un moment où ses chances paraissaient faibles. Aujourd’hui en poste, il prend des postures sans équivoque. On avait raillé l’ambition infantile de Sarkozy, après l’affairisme de Chirac et le cynisme de Mitterand. Au moins François Hollande aime-t-il la flatterie. N’a-t-il pas dit que sa visite éclair au Mali était le plus beau jour de sa vie de président ? Dans ces conditions, comment pourrait-il accepter de transférer un bout de son petit pouvoir au profit d’une concertation européenne ? D’autant plus que cette concertation impliquerait des économies sur le train de vie de l’état, donc sur toutes les aides qui font d’une partie des résidents ses obligés.

De l’autre côté du Rhin, l’Allemagne s’inquiète, à juste titre et par un égoïsme bien placé, de la situation désastreuse de la France, de son déficit, de la tendance à la récession qui l’accompagne, du déséquilibre de son commerce extérieur : il s’agit de l’un de ses clients. Depuis que le Général De Gaulle a été accueilli par le chancelier Konrad Adenauer avec des pancartes « Ein Bundestag für Europa », l’Allemagne a tendu la main à la France pour plus d’intégration européenne. En 2012 Angela Merkel et surtout Wolfgang Schaüble ont proposé une sorte de gouvernement économique européen. Entendons-nous bien ! il ne s’agissait pas d’une avancée structurelle, juste d’une convergence politique entre états, dans un cadre, la zone €uro, qui échappe au contrôle du Parlement européen. Mais, une fois de plus, la France de Hollande n’a pas saisi cette main.

Il y a quelque temps encore, on entendait parler d’une gouvernance la zone €uro, d’une union à plusieurs vitesses. On donnait clairement la priorité à l’approfondissement de la construction européenne sur élargissement. Aujourd’hui l’Allemagne semble avoir compris qu’elle ne pouvait plus rien espérer de la France. Aussi tout se passe comme si elle avait décidé de se défendre seule, en renonçant à l’idée européenne. Elle cède à David Cameron, accueille positivement un projet d’une zone de libre échange avec les Etats-Unis.

Que va-t-il se passer dans les mois et les années qui viennent ? En France, le tissu industriel, faute de compétitivité, va achever de se déliter, la dette va croître, la récession va s’installer et surtout le chômage va prendre une ampleur insoupçonnée. Cela n’arrangera pas les affaires de l’Espagne et de l’Italie et le mal va finir par atteindre l’Allemagne. Au moins les Allemands auront-il la possibilité de revenir au Deutsche Mark et tiendront-ils un peu plus longtemps que les autres. A moins que, tout simplement, ils ne fassent alliance avec la Russie pour former une Mittel-Ost-Europa.

Pour éviter ce scénario catastrophe, la France aurait dû faire deux choses. D’une part répondre positivement à l’Allemagne quand cette dernière était encore dans de bonnes dispositions. D’autre part et en même temps, elle aurait dû remettre de l’ordre chez elle. Il aurait fallu augmenter la TVA principale à quelques 25%, tout en diminuant de façon significative les impôts sur les entreprises, en revoyant encore le code du travail pour plus de flexibilité, en recentrant le service public, en simplifiant drastiquement les instances locales et réduisant leurs exécutifs, en revoyant les aides dans leur ensemble pour éviter les cumuls et en supprimant les pompes aspirantes de l’immigration illégale assistée. Pour cela il suffit de prendre exemple sur les pays voisins. Or jamais le pouvoir socialiste ne pourra proposer de telles réformes.

Les états actuels ne peuvent plus résister isolément à la pression des pays émergents ou déjà émergés. Nous avons tous l’incendie dans notre dos. Nous avions commencé la traversée du fleuve qui doit nous mener à l’intégration totale de l’Europe. Alors que nous n’étions pas parvenus bien loin, depuis quelques mois, nous reculons vers la rive d’où nous sommes partis. Peut-être allons-nous au moins sentir plus fort le brasier et prendrons-nous, enfin, les mesures qui s’imposent.

Peter EISNER (LBTF/PSUNE)

16/02/2013

Présidence d’Hollande : nos craintes de 2012 étaient justifiées

hollande,europhobie,mariage pour tous,vote des étrangers,mali,fn,ps,turquieEn mai 2012, le PSUNE avait alerté les électeurs au sujet des dangers qu’il y avait à faire élire le candidat du Parti « Socialiste », François Hollande. J’avais même annoncé qu’Hollande était Sarkozy en pire et qu’il fallait privilégier le moindre mal, car sur des points essentiels, le programme du candidat PS était calamiteux, et qu’on devait s’attendre s’il était élu à la mise en place du pire gouvernement de l’histoire de la cinquième république.

Mais entre de nombreux électeurs votant contre Sarkozy (et non « pour » Hollande) et l’électorat des banlieues votant en masse pour le candidat en chef de l’assistanat et du « multikulti », malgré une campagne de plus en plus musclée du président sortant, Hollande est devenu président. Il faut dire que son ex-concubine Royal, aux présidentielles de 2007, avait quand même réussi à obtenir, malgré une campagne absolument pathétique, près de 47% des voix.

Le président « normal », à peine élu, commença très vite à dévisser dans les sondages, pour tomber à un niveau extrêmement bas d’opinions favorables. Dans un tel contexte, j’ai cru que le pire n’était pas certain et que finalement il renoncerait à la plupart de ses propositions. J’étais incité à le croire lorsque le projet de vote des étrangers non-européens aux élections locales semblait abandonné.

Face à la droite « la plus bête du monde », incapable de se serrer les coudes face au gouvernement, mais préférant se diviser entre le pseudo-dur Copé et le (très) mou Fillon, la fausse « gauche » a pu reprendre des couleurs. Hollande s’est même senti pousser des ailes, alors qu’il est rejeté par de plus en plus de français. Mais la « démocratie » à la française a ce charme propre au règne de Louis XVI, à savoir qu’une fois à son siège, le monarque ne s’occupe plus de l’avis du peuple. Hollande gouverne avec le PS aux affaires et fera tout ce qu’un conseil constitutionnel fondamentalement dévoyé et sénescent l’autorisera à faire.

Ainsi, il a mis en place le « mariage pour tous », c'est-à-dire le blanc seing accordé à une minorité au sein d’une minorité, pour plaire aux bobos parisiens. Il relance cette proposition de vote des étrangers extra-communautaires, qu’il avait mis sous le boisseau car cette mesure impliquerait une réforme constitutionnelle qu’il n’est pas sûr de pouvoir mener à son terme. Il ouvre cette semaine à nouveau les pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, malgré la dérive autocratique et islamiste indéniable de ce pays.

Pire encore, une chose que je n’avais pas même imaginée, Hollande nous lance dans une nouvelle aventure coloniale, avec cette intervention au Mali contre tous bon sens, se mêlant d’un conflit millénaire entre populations nomades afrasiennes au nord et populations sédentaires noires au sud, des gens réunis dans un seul Etat par l’arbitraire colonial et décolonial et qui ne souhaitent pas vivre ensemble.

Enfin, une évidente collusion entre le PS et le FN est apparue. On sait qu’en interne, en 2012, le FN a incité ses membres à choisir la politique du pire et à voter pour Hollande contre Sarkozy. « Marine » sait gré à Hollande de rétablir l’ancien mode de suffrage aux élections régionales, alors que la réforme territoriale de Sarkozy risquait de la priver d’au moins 80% de ses conseillers régionaux sortants. Elle a apporté son soutien à l’action militaire de la France au Mali. Elle ne s’est opposée que très mollement au mariage gay, envoyant des signaux contradictoires à son électorat. L’existence même d’un lobby gay au sein du FN a ainsi été mise en avant par certains journaux, dont VSD pour s’en réjouir et Minute pour s’en inquiéter. Et Florian Philippot, ancien chevènementiste, n’aurait pas dépareillé au PS, même s’il parle a minima d’immigration et d’islam pour neutraliser ses ennemis internes.

Hollande et son gouvernement ont également adopté de fait une approche parfaitement europhobe. L’intervention au Mali s’est faite sans la moindre concertation avec les autres pays européens, ceux-ci s’abstenant d’y participer même s’ils soutiennent officiellement cette action. Les relations entre Hollande et Merkel ont atteint le degré le plus bas. Et on apprenait cette semaine que la France ne respecterait pas son engagement de réduction du déficit budgétaire de 3%, ce qui est un très mauvais signe envoyé aux agences internationales de notation. Il faut bien continuer d’alimenter financièrement à coups de subventions les banlieues afin d’y maintenir un semblant de paix civile.

Thomas FERRIER (PSUNE)