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27/01/2013

...When Gjallarhorn Will Sound



(Falkenbach)
`...Morning arose that day long time gone,
two ravens above him showed the way.
He was guided by Odhinn, led by the one
who shelters the fallen every day by day...

...Once blood was shed of countless of men,
in the name of the cross and christian pray...
for hundred of years his heart laid in chains
but hate was growing stronger every day by day...

"Ruler of Asgaard, father of Thorr,
send me your powers divine...
Grant me your wisdom, strengthen my soul,
so revenge of our blood shall be mine...

Allfather Odhinn, I entreat you with awe,
to ride with me side by side,
so avenged shall all be, who had died in the past,
by the power of heathenish pride...

Master of thunder, lighting and rain,
soon your hammer and cross shall collide...
Protector of midgaard's daughters and sons,
in your name christian reign I will fight...

When the hammer will crush, and oppressors will fall,
my sword will be raised to thy hail!
Then the fires shall burn in the name of the Gods
as the sign of the heathen prevail!"

far in the past he saw what has been
his fathers traditions handed down,
but he still kept in heart the will to prevail
as his hate was growing stronger every day by day...

Deep in his heart a shadow had grown
which covered his mind with shades so grey,
but still every morning encouraged his hope
when he sat by the old oak every day by day...

"Strong is my heart, and strong is my will,
soon I will break our chain...
Then the swords shall be raised
and our flag held up high,
the banner of the heathen domain...

Long I've awaited the day of revenge,
the heathenish reign to return...
Now my swordblade is forged,
and my soul will prepared,
by my hands christian crosses shall burn..."

...Evening fell that day long time gone,
the ravens above still showed the way,
they were guided by Odhinn, led by the one,
who shelters the fallen every day by day...

...Blood to be shed of countless of men,
in the name of revenge and heathenpride...
No more withdraw will be on heathenish ground,
no more mercy will be when Gjallarhorn will sound...

26/01/2013

Retour sur la chute du shah d'Iran


Sur Mohammad Reza Chah Pahlavi - 7 jan 2012 par PSUNE-NEUSP

Bibliographie: "Mohammad Reza Pahlavi", par Houchang Nahavandi et Yves Bomati, PERRIN, 2013

17:53 Publié dans Analyses, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shah, pahlavi, khomeiny, iran, usa |

20/01/2013

Le véritable visage du souverainisme

Merkel.jpgVaclav Klaus, président tchèque sortant, quittera officiellement ses fonctions le soir du 6 mars, même si le nom de son remplaçant est encore inconnu, soit le socialiste Milos Zeman soit le conservateur modéré Karel Schwarzenberg, l’un comme l’autre partisans de la construction européenne, selon son modèle actuellement dominant.

Vaclav Klaus préconisait « le démontage de l’Union européenne » et le retour « au marché commun d’avant le traité de Maastricht », tout en soutenant par ailleurs l’adhésion de la Turquie à l’Union, de son propre aveu pour « affaiblir l’intégration européenne ». Il faut reconnaître cependant qu’il est plus cohérent que les souverainistes français, opposés à cette adhésion alors qu’ils sont dans le même temps opposés à l’UE et à l’€uro.

Il s’agit ni plus ni moins de la seule « Europe » envisagée par les américains, un grand marché libre sans structure fédérale ou unitaire, en clair sans institutions politiques propres à un Etat souverain. C’est avoir les inconvénients de l’ouverture des frontières sans les avantages de l’unité politique. En quoi l’Etat national, redevenu prétendument « souverain », mais allant dans le sens prôné par l’idéologie mondialiste, défendrait-il les intérêts des citoyens ?

Par ailleurs, qui est un partisan acharné de l’adhésion turque, outre Erdogan lui-même ? Le président américain Obama.

Il est ainsi démontré que ceux qui, tout comme Klaus, comparent l’Union européenne à l’Union soviétique, n’ont en revanche pas d’état d’âme pour aliéner leur liberté politique au service des intérêts américains. Les souverainistes ne cherchent pas à libérer leur pays d’une tutelle qui serait oppressante, mais simplement à le soumettre aux intérêts d’une puissance étrangère.

En vérité, la souveraineté des Européens ne peut être préservée que par un Etat européen unitaire souverain. Ceux qui bien au contraire prônent le retour à l’Etat national ne sont pas sincères ou ne sont simplement pas lucides. Les USA agissent vis-à-vis des états d’Europe comme la Perse agissait vis-à-vis des cités grecques. Ainsi, les partisans par exemple de la « France seule » sont-ils de fait les meilleurs alliés de Washington.

Ce n’est pas non plus un hasard si les souverainistes britanniques (UkiP) sont des partisans déclarés de l’alliance atlantique, donc de l’inféodation du Royaume-Uni à leur ancienne colonie, au point de déstabiliser paradoxalement la stratégie américaine, qui est d’avoir à ses pieds une Europe divisée et affaiblie, dans laquelle le Royaume-Uni de David Cameron a une mission de surveillance et de fragilisation qu’il ne peut remplir qu’en restant au sein des institutions communautaires.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

Faut-il mourir pour Bamako ?

Mali.jpgFrançois Hollande a décidé sans concertation avec nos partenaires et alliés européens d’une intervention armée de la France dans son ancienne colonie du Mali. Après que la droite ait formellement soutenu l’initiative présidentielle, celle-ci commence à s’inquiéter d’une action militaire fort aventureuse. On peut s’étonner qu’alors qu’on nous a expliqués qu’il fallait pratiquer une sévère rigueur budgétaire de manière à réduire drastiquement la dette, le gouvernement s’engage dans un conflit nécessairement très coûteux. Les raisons sont donc autres, et en tout cas très éloignées des préoccupations réelles des Français.

Les états africains issus des anciens empires coloniaux sont découpés de manière arbitraire et nous sommes face à deux lignes de partage au cœur de cette partie du continent. La première division est celle entre les Arabo-berbères au nord et les populations nigéro-africaines au sud. Même si ce conflit s’est teinté d’islamisme, ce qui n’était pas la caractéristique du mouvement national touareg (MNLA), il s’agit avant tout d’une opposition ethnique entre deux populations bien différentes. La seconde division, qui ne concerne pas directement le Mali, mais en revanche la Côte d’Ivoire, c’est la vague islamique qui déferle vers le sud chrétien. C’est notamment le cas au Nigéria où s’affrontent musulmans et chrétiens, mais aussi en Côte d’Ivoire, le candidat de la France y étant du côté musulman d’ailleurs.

Au cœur de cet effondrement d’un état post-colonial plus qu’artificiel, la France a choisi d’intervenir pour protéger la route du sud, qui mène à la capitale Bamako, contre la tentative d’infiltration des éléments les plus durs de l’islamisme touareg, ceux-ci bénéficiant d’un armement glané notamment dans les anciennes armureries d’état de la Libye de feu Kadhafi. 6000 combattants islamiques, cela peut paraître peu, mais il s’agit de troupes bien entraînées, galvanisées par leur idéologie fanatique, et qui connaissent parfaitement le terrain. La crainte que les troupes françaises s’enlisent comme les Russes en Afghanistan est justifiée et réelle.

François Hollande affirme que cette intervention française n’a pas seulement pour but de protéger Bamako mais de rétablir l’unité territoriale du Mali. Cela impliquerait donc de mener une action jusqu’au cœur de l’Azawad, du pays touareg et arabe, c'est-à-dire de prendre de gros risques dans un environnement hostile. Alors que le président évoquait une intervention limitée dans le temps, avec la volonté de ne pas rester dans le pays, il est revenu sur ses propos, affirmant que la France restera là bas autant de temps que nécessaire.

En outre, la France est seule, ce qui est logique, puisqu’elle a décidé de manière unilatérale d’envoyer des troupes. Les britanniques et les allemands peuvent a posteriori prétendre soutenir l’action de Paris mais ils n’envoient pas de troupes et ont a priori peu d’intention de le faire. Seule la Russie poutinienne envoie à nos côtés des conseillers militaires. Ce ne sont pas les autres troupes africaines, renfort bancal, qui pourront combler l’absence des autres européens. Cela donne même l’image d’une France devenue un pays africain, à la tête d’une coalition de pays de l’Union Africaine.

Les raisons véritables de cette entreprise militaire sont nombreuses et variées. La plus évidente est la volonté d’un président de la république fraîchement élu de rehausser sa cote de popularité, dans un contexte où le chômage explose, où les entreprises les plus emblématiques du pays (Peugeot, Renault) licencient alors même qu’elles continuent d’engranger des bénéfices, et délocalisent, et où l’insécurité est grandissante dans nos rues. Hollande s’entête par ailleurs à vouloir imposer le « mariage pour tous » à une société française partagée sur la question et majoritairement opposée à l’adoption d’enfants par des homosexuels. Après avoir renoncé à tout son programme social, et s’être rangé du côté de la finance qu’il prétendait vouloir mettre au pas, il est bien obligé d’appliquer son programme sociétal en faveur de lobbies communautaires qui ont eu un rôle clé dans son élection.

La seconde est la défense d’intérêts économiques de groupes français et internationaux liés au gouvernement en place à Bamako. Cela concerne notamment l’approvisionnement en uranium. On retrouve la très classique Françafrique à laquelle une décolonisation non finalisée n’a pas permis de rompre. L’appel à l’aide du président malien ne doit pas tromper. Il ne fait qu’agir en tant que courroie de transmission des groupements d’intérêt mondialistes qui tiennent le sud du pays sous leur coupe.

En voulant jouer les gendarmes de l’Afrique, la France tourne évidemment le dos une fois de plus à l’Europe, agissant comme si nous étions encore à l’époque des réseaux de Foccart. Elle le fait en pratiquant la novlangue, présentant comme terroristes des militants islamistes et « nationalistes ». C’est pourtant exactement le discours d’un Poutine en Tchétchénie.

Atteint une nouvelle fois du syndrome de la grenouille, le gouvernement français entend rétablir l’ordre en Afrique du nord alors qu’il est incapable de le rétablir dans de nombreuses banlieues françaises. Par ailleurs, par le biais d’une immigration africaine de plus en plus massive, la France est désormais liée à tous les conflits du continent et se sent obligé de les régler. On a vu ce qu’il en avait coûté à œuvrer à la chute du détestable régime libyen. L’islamisme en est sorti considérablement renforcé, ce qui serait aussi le cas si le régime syrien de Bachar El Assad tombait à son tour.

Combien de milliards d’euros vont ainsi être dilapidés pour une guerre qui n’est décidément pas la nôtre ? Combien de soldats français vont devoir encore perdre la vie en raison des ambitions universalistes d’un gouvernement qui tourne le dos à son peuple et laisse les ouvriers français finir leur carrière au Pôle Emploi ?

L’ « union sacrée » derrière une opération manifestement néo-coloniale est choquante. Que le parti de Jaurès soit à sa tête en dit long. On constate ainsi qu’une fois de plus le PS n’est ni « européen » ni « socialiste » et sert d’autres intérêts que ceux des Français. Le comble est que ce parti veut promouvoir comme représentant des « sociaux-démocrates européens » au niveau du parlement de Strasbourg pour 2014 une figure aussi contestable que celle d’Harlem Désir.

Thomas FERRIER (PSUNE)

13/01/2013

Brèves européennes… (17)

élections présidentielles tchèques 2013,zeman,schwarzenberg,hollande,mali,intervention militaire,islamistesTCHEQUIE

Alors que les idées eurosceptiques progressent en Europe dans les différents sondages, 60% des britanniques étant même favorables à une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, désinformés par une classe politique nationale profondément malhonnête en ce domaine, les premières élections présidentielles au suffrage universel direct avaient lieu en République Tchèque. Le président sortant, le très conservateur et europhobe Vaclav Klaus (ODS), ayant fait deux mandats, ne pouvait pas se présenter. Il n’est pas sûr toutefois qu’il aurait pu l’emporter par le passé autrement que par le vote des parlementaires. Il était en conséquence difficile de tester sa véritable popularité, mais ces élections étaient l’occasion de déterminer le rapport de force entre pro-européens et anti-européens.

Deux candidats revendiquaient explicitement la filiation avec l’ancien président. La belle Jana Bobosikova représentait le mouvement « Suverenita », ouvertement eurosceptique. Dans un pays où l’extrême-droite a réalisé le score de 0,06% des voix aux dernières élections législatives, elle représentait la droite nationale. Elle n’a obtenu que 2,39M des voix. Elle était sur ce créneau en concurrence avec le candidat de l’ODS, la droite au pouvoir à Prague dans le cadre d’une coalition. Premysl Sobotka n’obtient que 2,46% des voix, ce qui est une sévère, très sévère, déconvenue pour un parti en charge des affaires nationales. Elle est à rapprocher du score exécrable (1% environ) de l’ancien président ukrainien Youtchenko aux dernières élections législatives en Ukraine.

Alors qu’on l’annonçait comme le deuxième homme, l’indépendant Jan Fischer, ancien premier ministre, n’a obtenu que 16,35% des voix et est donc éliminé. C’est la principale surprise de ce scrutin. Il est battu par le ministre des affaires étrangères Karel Schwarzenberg, un européiste confirmé, à la tête du mouvement de centre-droit TOP 09, qui obtient 23,4% des voix. Il a certainement bénéficié d’un très bon report de voix en sa faveur d’électeurs de droite peu attirés par le candidat officiel de l’ODS. Il devient désormais le représentant officiel de la droite parlementaire face à la gauche modérée.

Son candidat, Milos Zeman, avec 24,21% des voix, est le vainqueur du premier tour mais à moins de 1% de son challenger. Il bénéficiera en revanche d’un report de voix favorable du fait du score du candidat social-démocrate du CSSD, Jiri Dienstbier, qui avec 16,12% des voix, finit quatrième, à quelques dixièmes derrière Fischer. La gauche a donc un capital de départ de 40% des voix, d’autant plus que Fischer a annoncé qu’il ne soutenait aucun candidat, et bénéficie aussi d’un appel lancé par les communistes en faveur de Zeman.

Dans ces conditions, Schwarzenberg a peu de marge de manœuvre. La seule candidate qui pourrait appeler à le soutenir, la démocrate chrétienne Zuzana Roithova, n’a obtenu que 4,95% des voix. Le candidat indépendant, issu de la société civile, l’artiste Vladimir Franz, avec 6,84% des voix, a capitalisé le vote des électeurs décidés à manifester leur mécontentement face aux partis du gouvernement. Il est peu vraisemblable qu’il prenne position en faveur de l’un des deux candidats du second tour. Enfin, les écologistes du Parti Vert, avec 3,23% des voix, ne pèseront guère sur le résultat du scrutin.

A moins d’une forte mobilisation aux côtés du candidat de droite, Karel Schwarzenberg, 78 ans, le candidat de gauche, âgé de dix ans de moins, paraît nettement favori. Les électeurs de Fischer seront néanmoins déterminants et il n’est pas possible pour le moment d’imaginer vers qui ils pourraient se tourner. Cela dépendra de la campagne du second tour qui vient à peine de commencer.

FRANCE

Alors que 800.000 manifestants (350.000 selon la préfecture de police) ont défilé aujourd’hui dans Paris pour s’opposer au projet de loi en faveur du « mariage pour tous », c'est-à-dire du « mariage homosexuel », dans un cortège où se côtoyaient dirigeants de l’UMP et du FN, homosexuels anti-mariage et évêques, le gouvernement a réussi à trouver un dérivatif pour fuir le débat. Quoi de mieux en effet qu’une intervention militaire pour crédibiliser un président au plus bas dans les sondages. Contrairement à ce que prétend Marine Le Pen, l’ « écran de fumée » n’est pas le mariage gay mais bien l’intervention au Mali, intervention à laquelle elle a apporté son soutien, alors que Mélenchon a été davantage méfiant.

Sur ce blog, j’ai maintes fois répété, et encore récemment, mon opposition à toute ingérence et à tout néo-colonialisme. Une fois de plus, le gouvernement français confirme son afrotropisme, auquel Nicolas Sarkozy avait prétendu renoncer avant de lancer son action en Libye. Déjà présente au Tchad et en Côte d’Ivoire, l’armée française est désormais présente sur un troisième théâtre d’opération, suite à l’appel à l’aide du président du Mali (du Sud).

Encore une fois l’argent des contribuables français et le sang des soldats français sont mis à contribution dans un conflit qui ne nous concerne en rien et dans lequel nos intérêts vitaux ne sont nullement en jeu. Que le Mali soit une ancienne colonie française ne signifie en aucune manière que nous soyons liés à son devenir. C’est bien parce que le gouvernement français est incapable de rompre avec la Françafrique que nous nous retrouvons entraînés malgré nous dans cette galère. Une fois de plus. Une fois de trop.

Notre avenir est continental, notre destin commun est avec nos frères européens. Les problèmes de l’Afrique ne sont pas les nôtres. Nous n’avons pas à nous en mêler, pas plus au Mali qu’en Côte d’Ivoire d’ailleurs. Nous devrions au contraire encourager nos entreprises et nos ressortissants à demeurer (ou à retourner) sur le sol protecteur de l’Europe et négocier la libération de nos otages par l’adoption d’une diplomatie strictement eurocentrée.

Ce combat contre le « terrorisme », mot pudique pour désigner l’islamisme dans la bouche de notre président, démontre un double colonialisme, en vérité. Car il y a deux peuples colonisés dans cette affaire, l’un dirigé par un pouvoir malien, qui appelle l’ancien colonisateur à la rescousse car il est incapable de tenir le pays, et l’autre dirigé par un pouvoir français, à la remorque des Etats-Unis d’Amérique.

Alors que tous les partis politiques classiques ont apporté leur soutien à l’action du président de la république, y compris le Front National et le Front de Gauche, nous désapprouvons cette intervention pour une raison simple, c’est que la France n’a pas à intervenir dans ce qui fut son ancien empire colonial, quelle que soit l’évolution de ce dernier. Nous aurions dû couper le cordon au lieu de vouloir maintenir à tout prix des relations, sous prétexte que certains oligarques ont des intérêts dans ces pays. La France n’a pas plus à intervenir au Mali qu’elle n’aurait à intervenir aux Philippines ou au Guatemala. Nous payons là encore le prix d’une diplomatie française plus afrocentrée qu’eurocentrée, et qui ne tient aucun compte par ailleurs de l’opinion des citoyens. C’est ce qu’on appelle le « fait du prince ». Nous verrons bientôt si ses sondages remontent ou si les Français ne sont pas dupes de la manœuvre. L’intervention française en Libye n’a pas pu sauver l’ancien président Nicolas Sarkozy.

12/01/2013

Décolonisons vraiment !


Mayotte aux Comores! - 7 jan 2012 par PSUNE-NEUSP

Addendum: cette vidéo a été réalisée avant que le président François Hollande décide d'une intervention militaire armée au Mali. Le fait qu'une fois de plus la France intervienne dans une de ses anciennes colonies, comme par le passé au Tchad ou en Côte d'Ivoire, est une démonstration de plus de l'incapacité des dirigeants français à rompre avec cet insupportable néo-colonialisme, dont l'écrasante majorité des Français n'a que faire. Dans une démocratie, même en matière diplomatique et militaire, ce devrait être au peuple de décider. Alors que le gouvernement augmente les impôts et nous oblige à une rigueur budgétaire très contraignante, n'y avait-il pas mieux à faire que de dépenser l'argent public de cette manière ? (TF)

09/01/2013

La russophobie contre l'Europe


Soutien à Gérard Depardieu contre la russophobie... par PSUNE-NEUSP

05/01/2013

A propos de la plainte du CFCM contre Jean-François Copé

 
cfcm,jean-françois copé,pain au chocolat,élection des magistrats,premier amendement,liberté d'expression,thomas ferrier,psuneLe Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a porté plainte contre le président nouvellement élu de l’UMP, Jean-François Copé, suite à sa désormais célèbre déclaration dite du « pain au chocolat ». Encore une fois, une organisation défendant les intérêts d’une communauté demande à la justice de sanctionner un représentant politique pour avoir exprimé une opinion publique qui ne va pas dans son sens.

Le CFCM ne fait que jouer des armes qui sont à sa disposition par la faute du législateur. Il n’y a donc pas lieu de lui en reprocher l’usage. Ce qui est choquant n’est pas cette plainte mais que le parquet de Draguignan ait accepté de s’en saisir et de diligenter une enquête préliminaire.

A cette occasion, nous réitérons nos exigences d’une réforme de base de la justice française, en attendant la mise en place au niveau européen de l’équivalent du premier amendement américain afin de protéger la liberté d’expression des citoyens, fondement de la démocratie.

La première mesure de bon sens est de ne pas autoriser des associations à se porter partie civile. Si cette mesure avait été prise, le CFCM n’aurait pas pu porter plainte contre Jean-François Copé, et de la même façon, le FN n’aurait pas pu porter plainte contre un propos provocateur de l’humoriste Mathieu Madenian concernant ses électeurs.

La seconde mesure de bon sens, et qui devrait être la base dans une démocratie, c’est l’élection par les citoyens des procureurs et des juges, comme cela se passe notamment aux Etats-Unis, ce qui permet un véritable contrôle démocratique de ceux-ci, sans que le pouvoir politique ne puisse les influencer. En France, la séparation des pouvoirs n’est pas pleinement réalisée et il y a donc lieu de procéder à une réforme institutionnelle en ce sens.
 
Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

Quand Mélenchon défendait l'Europe...

jean-luc mélenchon,françois gaucher,nation européenneMais l’intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.

(...)

Tout se tient dans la tradition française entre la démocratie et la nation. Si le pouvoir réel de maîtriser notre destin ne peut prendre toute sa réalité économique et sociale qu’à l’échelle de l’Europe, alors, les vrais démocrates ne peuvent que vouloir l’avènement de la nation européenne et, avec elle, de la citoyenneté européenne.

(...)

Si j’adhère aux avancées du Traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu’elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c’est parce que le plus grand nombre d’entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu’elle appelle.

Jean-Luc MELENCHON, 9 juin 1992, "Déclaration au sénat".

Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche sur une ligne plutôt eurosceptique, dévoilait en 1992 une vision bien différente de l'Europe. Même si sa "nation européenne" n'est pas exactement la nôtre, car il lui manque ce supplément d'identité commune qu'on appelle "européanité", ce propos qu'il a tenu il y a deux décennies allait dans le sens d'une Europe unie et était ainsi fidèle au combat du premier socialiste français, Henri de Saint-Simon, en faveur de la nation européenne ("De la réorganisation de la société européenne", par Henri de Saint-Simon et Augustin Thierry, 1814).

Jean-Luc Mélenchon n'est désormais plus européiste mais il n'est plus socialiste non plus. Voilà ce qu'un autre socialiste européen aurait pu lui répondre.

Que l'on soit amené à évoquer, pour imaginer ce que pourrait être un européisme militant, le socialisme révolutionnaire de l'époque héroïque, montre assez que le mouvement qui voudrait faire une Europe capable de rendre à ses fils la puissance et la fierté, ne sortirait pas d'un lit étroit.

(...)

L'action doit tendre aujourd'hui à imposer une volonté impériale européenne contre des conservateurs mesquins et les serviteurs des empires étrangers, ainsi qu'à dresser les fondations et les premières super-structures d'un Etat fédéral.

François GAUCHER, "Originalité d'un possible européisme", octobre 1957

Alors, Jean-Luc, encore un (gros) effort pour redevenir européiste !

Christophe Barbier et l'Europe Nation

Les prochains mois seront cruciaux pour l'avenir de l'Europe, pour la nation européenne. (Christophe BARBIER, 14 décembre 2012)

 

Source:
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/video-le-bras-...

 
 

L'Europe, notre patrie !

Le grand homme de demain, attendu de tous, ne se bornera pas à parler de la patrie européenne ; il mettra l'Europe, peuple et chefs, sur le pied de croisade, pour la création immédiate de cette patrie européenne.

(...)

Fort de l'opinion publique, il obligera les chefs à s'unir tout de suite en assemblée constituante. Il les contraindra à ne point se séparer avant d'avoir posé les bases de l'internation d'Occident.

Et non pas un sur-Etat de papier, mais un sur-Etat armé financièrement, juridiquement, diplomatiquement, militairement. Non pas une Société des Nations d'Europe, mais un Reich d'Europe, mais des Etats-Unis d'Europe. Un véritable Etat, avec unité douanière, monétaire, juridique, diplomatique, militaire et navale.

(...)

C'est une chose certaine: ou les partis de gouvernement vont faire la patrie européenne, ou ils seront balayés.

Gaston RIOU, "Europe, ma patrie", 1928

03/01/2013

L'euro-mondialisme contre l'européisme

Quelle différence y a-t'il entre les véritables européistes, défenseurs de l'identité européenne, et les crypto-mondialistes qui dominent les institutions européennes ? Le plus simple est de citer l'un de ses éminents représentants, le français Michel Barnier (UMP).

 

«Nous ne faisons pas un Etat fédéral; nous ne faisons pas un peuple européen, nous ne faisons pas une nation européenne. Nous construisons ce que Jacques Delors appelait une «fédération d’Etats-nations», une mutualisation des nations qui conservent cependant leur spécificité, leur identité, leur langue. Nous voulons une Europe unie, non une Europe uniforme». (Michel BARNIER)
 
Barnier semble confondre la défense d'une "spécificité", d'une "identité", d'une "langue", choses évidemment à préserver, avec le maintien d'un état "national". L'expression "fédération d'états-nations" est un oxymore complet. La différence entre Cohn-Bendit et Barnier, c'est que le premier rêve d'une Europe post-nationale alors que le second n'envisage l'Europe que comme l'alliance entre nations souveraines. Le rejet absolu de l'idée de "nation européenne" par Michel Barnier montre le refus de la prise en compte d'une identité européenne, au profit d'états-nations dont le caractère prétendument national a été totalement dévoyé depuis des décennies. L'un prône le dévoiement par le haut, l'autre le dévoiement par le bas. L'un et l'autre sont donc co-responsables de la dénaturation profonde de l'idée européenne.
 
L'idée de "nation européenne", non seulement n'implique pas la destruction des identités "nationales" et régionales, mais au contraire entend les préserver bien davantage, en leur redonnant leur coloration originale, que des états pseudo-nationaux qui nous enferment dans leur carcan mondialiste.
 
L'Europe unie, c'est l'Europe Nation, c'est la République Européenne !

02/01/2013

Meilleurs vœux du PSUNE pour 2013 !

Une année de décadence de plus, une année de moins vers la renaissance !

ireland2013.jpgFRANCE

Les élections présidentielles françaises ont été l’actualité principale de 2012. Savoir quel pantin représentant en France les intérêts de la finance internationale n’était un enjeu que pour les naïfs. Toutefois, tout ne se vaut pas, et il était à craindre que le démagogue prétendument « socialiste » fasse au final beaucoup plus de dégâts que le président droitier sortant.

J’ai été particulièrement hostile dès le départ aux projets géopolitiques et sociétaux du candidat Hollande. Considérant que le mondialisme économique serait aussi bien défendu par l’un que par l’autre, j’ai estimé qu’il n’était pas un enjeu, même si pour beaucoup de français la crise économique est douloureuse, et qu’on devait juger les deux candidats en fonction de leurs positions sur les autres sujets. Hollande était partisan du vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, soutien actif de l’idée de « mariage homosexuel », défenseur acharné de l’adhésion turque à l’Union Européenne. Je le devinais eurosceptique, même s’il n’assumerait pas cette position, et potentiellement germanophobe. Je savais aussi qu’il allait capitaliser sur son nom le vote des banlieues et des minorités communautaires, puisque le PS représente le parti de l’assistanat. Au final, 93% des citoyens musulmans et l’écrasante majorité des domiens ont voté Hollande.

Par ailleurs, le thème de l’Europe a particulièrement été absent des débats, même si Nicolas Sarkozy a toujours fait référence à ses partenaires et a intégré sa démarche dans le cadre plus général de l’Union Européenne. En revanche, François Hollande a fait des promesses qu’il ne pouvait pas tenir et au détriment de l’intérêt général des Européens.

Certains se sont donc imaginés que je ne pouvais pas être un homme de gauche alors que je tirais à boulets rouges contre Hollande, comme Mélenchon ceci dit, mais sans le programme ultra-libertaire de ce dernier, et aussi parce que j’appelais implicitement à voter raisonnablement pour le candidat de la droite affairiste contre le candidat de la fausse « gauche » affairiste. Or celui qui se dit de gauche en défendant une politique de droite, ce n’est pas moi, c’est le président Hollande, c’est le gouvernement Ayrault, et les salariés d’Arcelor Mittal du site de Florange en savent quelque chose.

Hollande ne m’a pas déçu. Il a été à la hauteur de mes craintes. Mais les français ne sont pas dupes, et son effondrement rapide dans les sondages montre que ceux-ci ne sont pas si naïfs. Beaucoup ont choisi de rejeter le président sortant, au bilan fort contestable, et à l’image très négative, en soutenant par défaut le candidat du camp adverse que les media mettaient en avant. Pourtant, Hollande était bien Sarkozy en pire et le démontre tous les jours. Mais Hollande n’a que faire de cet électorat, puisque ce qui l’intéresse c’est de récompenser les minorités actives qui l’ont soutenu et pas la majorité de ses électeurs et encore moins des français.

Ainsi, que fait-il de ses promesses à l’égard de la communauté arménienne ? Il avait promis de relancer un processus législatif dès son élection pour sanctionner la négation du génocide arménien. Mais les Français d’origine arménienne comptent visiblement moins à ses yeux que l’électorat d’origine turque ou l’amitié avec l’islamomane Recep Erdogan.

Gérard Depardieu quitte la France car il préfère payer ses impôts, à un niveau plus raisonnable, à la Belgique. Faire fuir les riches a cet inconvénient en effet que cela diminue les rentrées fiscales dans les caisses de l’Etat. Ce que n’importe quel joueur de base à SimCity sait, à savoir que trop d’impôts tue l’économie, semble échapper à Pierre Moscovici. Il était facile de taper sur les riches, mais il est beaucoup plus difficile d’enrichir les pauvres. 65000 emplois chaque mois sont détruits par la politique du gouvernement « socialiste ». Et face à Lakshmi Mittal, on montre les dents pour finalement lui céder sur tous les points.

L’année 2013 sera-t-elle celle d’un grand bouleversement politique ? Si la cote de confiance du nouveau président descend en dessous de 25% d’opinions favorables, et avant les élections de 2014 qui pourraient être meurtrières pour le PS, Hollande sera sans doute contraint de changer de premier ministre. Il ne pourra prendre que Manuel Valls, et l’usera de manière prématurée. Ca ne suffira pas. Il devra alors la mort dans l’âme dissoudre l’assemblée et accepter une cohabitation de peur que la droite ne balaie la gauche à toutes les élections et ne revienne aux affaires en fanfare en 2017. Nous verrons si Hollande permettra à Sarkozy de renaître de ses cendres.

EUROPE

2012 a été une nouvelle année noire pour l’Union Européenne. Même si l’Allemagne semble sortir la tête du gouffre, les autres Européens souffrent, et en particulier les Espagnols, les Portugais et les Grecs. Alors que l’Irlande martyre devient présidente pour six mois de l’Union Européenne, rien ne permet de penser que la situation s’améliore.

On nous assure que la crise de l’€ est désormais jugulée. C’est sans doute exact mais le prix de cette nouvelle stabilité est en matière social désastreux. Jacques Delors nous promet que le choix est désormais entre la survie et le déclin. Ces « européistes » sénescents n’y croient plus, mais on peut se demander s’ils y ont jamais cru. L’ancien président Giscard d’Estaing a lui aussi perdu toute ambition. On ne fera pas l’Europe unie avec des vieillards, fussent-ils convaincus. C’est la jeunesse européenne qui doit oser reprendre son destin en main, tourner le dos aux illusions universalistes et cosmopolites, et affirmer à nouveau son européanité, son avenir commun avec les autres européens.

On ne bâtit pas une société stable en tournant le dos à deux principes fondateurs de ce qui fit l’empire romain, la paix et la prospérité. Nulle paix dans nos banlieues, nulle prospérité dans nos chambres du commerce. L’Europe unie d’hier et d’aujourd’hui aurait pu réussir, si elle avait su se libérer du joug des Etats, se doter enfin de vrais dirigeants au caractère trempé dans l’airain. Là où l’Union Européenne a échoué, la République Européenne, qui naîtra de ses cendres, pourra réussir.

Elle réussira car elle remettra en cause les assises mêmes, idéologiques, institutionnelles, économiques et sociales, du système actuellement en place, d’un système qui programme la ruine du peuple et l’effondrement de notre civilisation millénaire. C’est une refonte juridique et morale totale à laquelle j’appelle mes compatriotes d’Europe, de l’Islande à la Russie, afin de rebâtir une Europe politique digne de ce nom, par subversion positive de l’Union Européenne, un noble projet certes mais dévoyé par ses membres actuels, indignes de porter l’idée européenne, et ennemis de l’Europe authentique. Nous remettrons l’Union Européenne dans le droit chemin, celui des pères fondateurs, et pas seulement ceux qui ont agi dans les années 50.

Si l’Europe ne s’unit pas, et suscite ainsi sa renaissance, elle périra. Les nationalistes centrifuges, qui ne rêvent par exemple que de la France seule, une France seule mais de fait ouverte aux populations de son ancien empire colonial, trahissant ainsi les intérêts du peuple, sont les meilleurs alliés de fait des USA. En s’opposant à l’€, en tapant à bras raccourcis sur l’Union Européenne, ils oublient que le principal ennemi des Européens est à la tête de chacun de leurs états. Si l’UE est médiocre, c’est que les dirigeants des Etats qui la composent et la contrôlent, sont minables.

L’Union Européenne n’est pas mauvaise en soi, elle ne l’est que par la nature de ceux qui la composent. Faire entrer en 2014 un ou plusieurs députés européistes sincères serait un premier pas vers la renaissance. Enfin, à Strasbourg, la voix de l’Europe, de la vraie et grande Europe, se ferait entendre. Face aux Cohn-Bendit, Schulz et Farage (pour le camp souverainiste) notamment, l’Europe a son mot à dire. Contre les pseudo-européistes et vrais mondialistes qui peuplent la Commission, trustent les plus hauts postes et qui constituent les meilleurs soutiens des Etats-Unis et les meilleurs fournisseurs en électeurs pour l’extrême-droite europhobe, les Européens doivent lever le glaive de Brutus l’ancien face aux tyrans.

2013 sera, je l’espère, l’année où la voix de l’Europe unie, de notre civilisation, se fera à nouveau entendre, tel un aigle chassant les vautours qui se repaissent sur le corps de notre peuple européen outragé. Que l’Europe se réveille en 2013 pour faire tonner sa voix en 2014 !

2013, ANNEE DU PSUNE ?

Comme chaque année, et tel un mantra, j’espère que l’année nouvelle sera celle de l’émergence de notre modeste formation ou à défaut, et c’est le plus important, des idées dont nous sommes les porteurs. Je donnerai tout ce que je peux pour que notre idéal, qui est la seule possibilité de sauver notre merveilleux continent du déclin économique et de la déchéance morale, réussisse à se faire entendre. Vous pouvez avoir confiance en moi pour cela. Aucune partie de mon corps ni de mon esprit n’a renoncé à cette croyance folle selon laquelle l’Europe vaincra. Si la tradition affirme que Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre, il est aussi vrai qu’il donne à ceux dont il souhaite le salut la force nécessaire pour triompher, pour que le bras de son fils Mars nous épaule d’une manière décisive.

L’Europe renaîtra, et nous renaîtrons avec elle ! Que 2013 soit l’année où le cor d’Heimdall sonnera afin que les forces d’involution soient enfin combattues, afin que chaque européen réveille en lui le héros qui sommeille, le héros qui combattra pour l’Europe éternelle.

Thomas FERRIER
Secrétaire général du PSUNE

Philippe Migault défend la nation Europe

Enseignant-chercheur, historien spécialiste des questions militaires et politiques, Philippe Migault, membre de l’IRIS et doctorant à l’EHESS, répondait à un entretien avec La Voix de la Russie. Il y expose sa vision des relations qui devraient exister entre l’Union Européenne et la Russie. J’ai été particulièrement sensible à une partie de son exposé particulièrement brillante et consacrée à ce qu’il a appelé la « nation européenne ». Extraits. (Thomas Ferrier).

Source: La Voix de la Russie.

C'est quoi le rôle de la Russie au 21 siècle ?

philippe migault,la voix de la russie,nation européenne,europe nation,russie,maison communePhilippe MIGAULT: Je pense que la Russie et la France ont une vision assez similaire du monde et des relations internationales. Nous sommes partisans d'un monde multipolaire avec des centres de puissance qui ne se limitent pas seulement à la Chine ou aux Etats-Unis. Nous devons avoir d'autres puissances qui soient là pour donner la réplique à ces autres puissances. Dans ce cas, la Russie a un rôle extrêmement important à jouer que cela soit dans l'espace post-soviétique mais aussi éventuellement au niveau européen. Il n'y a pas si longtemps de ça, en 1989 et en 1990, Helmut Kohl et François Mitterrand et Mikhaïl Gorbatchev ont parlé de la Maison Commune européenne. On parlait d'adosser la Communauté des Etats indépendants (CEI) à la Communauté européenne. Pourquoi cet avenir commun ne pourrait pas être envisagé ?

(...)

Pouvez-vous expliquer ce terme de Maison Commune européenne aux lecteurs qui ne le connaissent pas ?

(...) Il me semble que les Européens et les Russes partagent un même héritage historique et culturel. Selon la Nation de Fichte, la Russie fait partie de la Nation européenne. Nous avons deux notions de la Nation, la Nation de Ernest Renan qui dit que ce sont des gens qui veulent vivre ensemble. Et nous avons la version de Fichte, avec la notion de la Nation allemande, qui dit que ce sont des gens qui partagent une même culture, des mêmes legs historiques, des références identiques. Il me semble que les Européens et les Russes partagent un même héritage historique, un même héritage culturel, et du point de vue de la Nation de Fichte, il y a une nation européenne. La Russie en fait partie. Je pense que dans ce vent d'optimisme qui a suivi la fin de la Guerre froide, c'est exprimé dans cette notion de la Nation la volonté de vivre ensemble. Je ne vois pas pourquoi, il faudrait cesser d'y rêver. A moins que cela soit pour faire plaisir aux Etats Unis qui n'ont certainement pas envie qu'un jour un tel ensemble politique puisse voir le jour.

24/12/2012

Le nationalisme, suicide de l'esprit européen

drapeau européen,brûlé,forza nueva,nationalisme obtus,europhobie,gérontocratie bruxelloiseDes militants nationalistes italiens du groupuscule néo-fasciste Forza Nuova brûlent le drapeau de l'Union Européenne lors d'une manifestation qui a eu lieu ce dimanche (23 décembre) à Milan.

Ce n'est pas une nouveauté car cette formation avait déjà organisé une cérémonie analogue dans une dizaine de villes italiennes la semaine précédente. Tout comme le populo-gauchiste Beppe Grillo, les nationalistes n'ont rien compris à la nécessité d'une Europe unie et à l'appropriation de symboles européens que tout le monde peut reconnaître.

Le Jobbik hongrois a par ailleurs à de nombreuses reprises procédé à cette mise en scène consistant à mettre le feu à ce drapeau à forte symbolique. Cela démontre que les méthodes pathétiques de ce parti ultra-nationaliste hongrois, partisan de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, ne cachant guère sa judéophobie, et envoyant des clins d'oeil aux musulmans radicaux, commencent à influencer d'autres mouvements en Europe. Je ne doute pas que dans les prochaines semaines les Jeunesses Nationalistes en France n'aient l'idée de les imiter. Il me paraîtrait normal que, à l'instar des drapeaux nationaux, la loi sanctionne ce type d'actions qui rappellent celle des drapeaux danois brûlés en place publique, au Pakistan notamment, lors de l'affaire des caricatures de Muhammad.

Le nationalisme imbécile naît d'une "Europe" qui a déçu ses prétendus partisans, qui perdent espoir au moindre contre-temps. Aujourd'hui, la génération des Giscard et des Delors ne croit plus au rêve européen, même s'ils prétendent le contraire. Leurs déclarations de ce jour l'illustrent explicitement.

Jacques Delors estime que l'Europe n'a le choix qu'entre "la survie et le déclin". Quelle perspective pour la jeunesse européenne ! Quelle perspective pour les millions de chômeurs européens qui espèrent mieux que des lendemains qui pleurent !

Ces nationalistes grotesques sont le symptôme d'une Europe qui n'arrive pas à se penser unie, qui est malade de ce nihilisme que Nietzsche dénonçait déjà il y a plus d'un siècle. La gérontocratie "européenne", qui ne peut voir qu'à court terme, ne sauvera pas non plus l'Europe.

Face à ceux qui brûlent un drapeau qui ne symbolise pas seulement l'Union Européenne mais en vérité l'Europe toute entière, il n'y a qu'une seule réponse...

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PS: merci à Dany pour m'avoir signalé qu'il s'agissait de Forza Nuova et non de Fuerza Nueva (mouvement nationaliste espagnol des années 70).

23/12/2012

François Hollande en Algérie : une faute morale et politique

france-algerie2.jpgLe discours contesté d’un président.

Annoncée depuis plusieurs semaines par les media de France et de Navarre, la visite du président français en Algérie, pour le cinquantenaire de l’indépendance du pays était attendue. Accusé de vouloir pratiquer la repentance systématique, Hollande avait prévenu par avance qu’il n’allait pas à Alger pour présenter des excuses ou pour faire acte de contrition.

Cependant, Hollande n’a pas pu et n’a pas su rompre avec la Françafrique, tout comme son prédecesseur Nicolas Sarkozy. Là où ce dernier évoquait « une Afrique qui n’est pas encore rentrée dans l’histoire », François Hollande parle de la nécessité de maintenir le lien entre la France et l’Algérie, ne prenant pas acte du fait que justement ce pays est devenu indépendant et que ce lien était cette colonisation de 132 ans qu’il fustige par ailleurs comme une période d’insupportable oppression subie par le peuple algérien.

Pour dénoncer cette colonisation, il a recours à la figure de Clémenceau, qu’il n’a pas comprise, puisque ce dernier refusait la colonisation non seulement au nom du droit des peuples à la liberté mais surtout au nom des intérêts français, car il avait compris que l’Algérie française deviendrait rapidement un boulet financier et qu’il y avait mieux à faire avec l’argent des contribuables, par exemple reprendre les provinces perdues et construire des routes et des hôpitaux en France. Il évoque aussi la France libre, présentant Alger comme la capitale d’une France résistante alors que c’était Londres avec Charles De Gaulle. La France de Giraud ce n’était pourtant pas la France de De Gaulle.

Par ailleurs, François Hollande a légitimé par sa présence un gouvernement algérien que beaucoup d’Algériens, et en premier lieu le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie, considèrent comme illégitime. Il est ainsi intervenu dans les affaires d’un pays souverain pour soutenir implicitement le régime de Bouteflika en place. Et il l’a fait au nom des intérêts économiques du mondialisme financier, agissant en VIP d’une oligarchie planétaire qui tient la France et l’Europe sous coupe réglée.

Enfin, alors que l’assimilation est un échec de plusieurs décennies, il encourage la jeunesse algérienne à rejoindre la France et lance des signaux lourds envers les Algériens et descendants d’Algériens déjà présents en France en grand nombre, une façon de vouloir s’attacher à nouveau leur vote, alors que le « mariage pour tous » trouble les communautés musulmanes installées dans notre pays. Une fois de plus, le président n’est pas au service des intérêts de son peuple, qui essaie par tous les moyens de lui faire savoir que la France déborde et n’en peut plus.

En disciple de son ancien rival Sarkozy, Hollande nous ressort cette idée folle d’ « union méditerranéenne » qu’il met exactement sur le même plan que l’Union Européenne, trahissant ainsi un afrotropisme que je dénonçais déjà lorsqu’il était encore dans l’opposition. Ce faisant, il nie la pleine européanité du peuple français, réactive l’idée que notre avenir se jouerait en Méditerranée, négligeant l’échec retentissant de l’empire romain à vouloir réunir des gens issus de civilisations différentes.

Comment s’étonner de toute façon du néo-colonialisme de François Hollande quand on sait que son mentor en ce domaine est l’islamotrope Benjamin Stora, qui a osé déclarer récemment que « ce n’est pas un déplacement classique, l’Algérie, c’est une question de politique intérieure » ? Pourtant, le général De Gaulle avait œuvré pour bien faire comprendre aux Français que l’Algérie n’était pas et n’avait jamais été la France.

Une opposition qui n’a rien compris.

Suite à ce discours où le président en exercice condamne la colonisation tout en pratiquant implicitement un néo-colonialisme insupportable, la droite et surtout l’extrême-droite ont eu à cœur de le dénoncer, mais en reproduisant la même mythologie contre-nature que leur adversaire. Il ne faut pas oublier que le propre père de François Hollande était un partisan déclaré de l’Algérie française, tout comme celui de Ségolène Royal.

Louis Aliot et Marine Le Pen ne retiennent du discours présidentiel qu’une forme de repentance, de reconnaissance du FLN, et l’oubli volontaire du sort des pieds noirs et des harkis. Ils perpétuent ainsi la ligne néo-colonialiste de Jean-Marie Le Pen, combattant pour que l’Algérie reste française, même s’il fallait faire contre tout bon sens de neuf millions d’algériens, qui sont aujourd’hui trente millions, des français.

Gérard Longuet (UMP) vante le bilan colonial prétendûment positif de la France en Algérie. Pourtant Daniel Lefeuvre a démontré que le bilan économique de la colonisation fut calamiteux pour la France. Ce n’est pas pour rien que Bismarck avait encouragé le gouvernement français à coloniser l’Afrique. Il explique par ailleurs qu’il n’est pas bon pour la jeunesse française d’origine immigrée d’avoir en tête une France qui se serait mal comportée vis-à-vis de leur pays d’origine.

Aucun ne semble pourtant avoir conscience que le bilan réel de la colonisation n’a jamais été réellement tiré et surtout assumé complètement. Nous savons aujourd’hui qu’en matière économique, la colonisation a ruiné la France et que le décollage de notre pays n’a été possible qu’une fois le boulet lourdé. Nous savons en outre que ce n’est pas par manque d’universalisme que la France a colonisé, mais bien par un universalisme maladif et perverti, avec cette idée nauséabonde selon laquelle la France devait « civiliser les barbares ». La France a agi en Algérie comme les Romains ont agi en Gaule, à la différence près que Gaulois et Romains étaient issus de deux civilisations très proches. Elle a cru sérieusement pouvoir transformer en européens une population arabo-musulmane qui souhaitait simplement demeurer elle-même et être respectée dans son identité. Elle s’est trompée.

Ni le PS ni le FN n’ont compris l’erreur de base qui était de vouloir s’imposer chez autrui et de vouloir imposer à autrui ce qu’on croit bon pour lui. La colonisation était illégitime dès le point de départ et indéfendable quel que soit le bilan comptable, et encore davantage lorsqu’on constate que même économiquement elle ne se justifiait pas.

C’est Bernard Lugan qui tire le bon constat de cette affaire coloniale, à savoir que la colonisation « est devenue une véritable tunique de Nessus, qui fait peser sur les générations européennes à venir une hypothèque d’autant plus lourde qu’elles ne l’ont pas signée et dont elles demanderont un jour pourquoi elles sont condamnées à en honorer les traites. » Et il ajoute, non sans lucidité, que « les populations originaires de notre ancien empire et vivant en France, comptent plus de six millions de personnes, naturalisés compris, soit quatre fois plus qu’il n’y eut de colons ». Pour lui, ce simple fait doit être considéré comme le bilan colonial véritable.

Pour une décolonisation accomplie et assumée.

Finir la décolonisation, c’est restaurer la situation d’avant que le colonisateur ne se soit implanté dans ces colonies désormais émancipées. C’est prendre acte qu’il n’y avait aucun destin commun entre la France, et par l’extension l’Europe, avec l’Algérie, et par extension l’Afrique. La France est un pays européen et doit le rester. Il est en ce sens totalement scandaleux que François Hollande ait osé mettre la relation franco-algérienne sur le même plan que la relation franco-allemande. Allemands et Français ont un destin commun, celui de faire partie d’une Europe politique. Allemands et Français ont un héritage civilisationnel commun immense, que nous n’avons pas avec l’Afrique du nord, arabo-berbère et musulmane.

Mais pour finir cette décolonisation, pour rompre définitivement avec la Françafrique, qui nous rattache à un continent qui a repris à juste titre sa liberté mais à qui nous ne devons rien et qui ne nous doit rien non plus, il existe aujourd’hui des obstacles que nous n’avions pas après 1962, du temps du général De Gaulle au pouvoir.

Le premier obstacle c’est cette oligarchie mondialiste dont la branche française veut absolument nous rattacher systématiquement à l’Algérie. Les intérêts économiques dont Hollande a été le promoteur ne sont pas ceux des Français ni des Européens, bien au contraire. Développer l’Algérie au détriment d’une France qui a cinq millions de chômeurs n’est pas la politique que devrait mener un président de la république. Aliéner les intérêts du peuple à ceux d’autres pays ou de lobbies économiques n’est pas acceptable.

Le second obstacle, ce liant entre la France et l’Algérie qui n’existait guère en 1962, c’est l’immigration algérienne, passée et présente, en France. C’est cette immigration que Valéry Giscard d’Estaing voulait réduire au minimum en 1978, mais que François Mitterrand s’est empressé de vouloir régulariser et naturaliser dès 1981. De la sorte, a été réintroduit le boulet colonial dont De Gaulle nous avait libérés.

Décoloniser, c’est redonner à la France son destin européen, son identité européenne. Notre avenir est sur le continent européen et certainement pas en Afrique. Le PSUNE entend donc mettre fin à ce lien colonial que les dirigeants français n’ont pas pu ou pas voulu rompre. Cela signifie qu’il va falloir écarter du jeu ces acteurs de liaison que sont l’oligarchie financière d’une part et le communautarisme nord-africain d’autre part. Tout ce qui peut freiner l’union de l’Europe dans laquelle la France a toute sa part doit être mis de côté.

Respecter le peuple algérien, c’est cesser de vouloir lui imposer de cohabiter avec la France. Respecter le peuple français, c’est cesser de vouloir lui imposer de cohabiter au prix fort avec une ancienne colonie qui a souhaité avec raison s’émanciper de son joug. Nous n’avons pas de destin commun, nous n’avons pas non plus d’amitié privilégiée avec ce pays. L’Europe demain traitera l’Algérie comme un pays comme les autres, sans inimitié particulière mais sans traitement de faveur non plus. Avec respect certes.

Coupons le cordon colonial. Libérons nous de nos anciennes colonies une bonne fois pour toutes et cessons de vouloir nous lier à eux, que ce soit en allant chez eux ou en les faisant venir chez nous. Et bâtissons enfin l’Europe politique !

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

Thomas Ferrier répond à Jean Robin sur les racines païennes de l'Europe


Thomas Ferrier à propos des origines paiennes de... par enquete-debat

Chute de Rome et géopolitique

géopolitique de Rome,Europe,paganisme,christianisme,orient,occident,barbaresPourquoi l’empire romain au sens fort s’est-il effondré au cours du Vème siècle de notre ère, même s’il a survécu sous une forme abâtardie autour de Constantinople ? Son échec est-il contextuel, Rome rencontrant une résistance qui au fur et à mesure du temps s’est étoffée jusqu’à pouvoir déferler sur l’empire même ? Ou bien son effondrement était-il inscrit dans ses gênes ?

A l’heure où on parle encore de la Méditerranée comme d’un espace de prospérité en devenir entre l’Europe et l’Afrique du nord, le président français Hollande rentrant à peine d’Algérie, nous y reviendrons, il est intéressant de s’interroger sur cet empire méditerranéen par excellence qu’a été Rome.

A l’origine, Rome avait vocation à unir autour d’elle les différentes cités et tribus de l’Italie, ce pays d’élevage de bœufs (« Vitalia »), toutes apparentées. Romulus et Numa surent unir Latins et Sabins et petit à peu les peuples italiques rejoignirent l’ensemble, non sans combattre. Picéniens, Mamertins, Ombriens, Sabelliens et Samnites deviendront des Romains. Etrusques et Gaulois de Cisalpine, Grecs des colonies, tribus siciliennes, tous rejoindront cette Italie unifiée bien avant Garibaldi.

Rome fut alors confrontée à deux ennemis qui menaçaient l’intégrité de la péninsule. Ce n’était pas tant les turbulents Gaulois, qui avaient pourtant pillé Rome une première fois, qui inquiétaient les Romains, que la Macédoine et Carthage. Au cours du IIème siècle avant J.C, la Macédoine fut conquise et la Grèce, libérée en apparence, unie à Rome. Les Scipions finiront de leur côté par vaincre la puissante cité phénicienne qu’était Carthage, au bout de trois conflits sanglants. Enfin, les royaumes hellénistiques s’effondreront comme un château de cartes sans combattre. Rome est ainsi à la tête de la Méditerranée orientale, alors même que son cœur est en Europe.

Par la suite, la république puis l’empire élargiront ses frontières, tant en Occident qu’en Orient. César ajoute à Rome la Gaule et la frontière germanique mais aussi l’Egypte. Auguste finalise la conquête de l’Espagne et s’empare de la Thrace. Claude conquiert la Bretagne. Trajan s’empare de la Dacie. L’empire a atteint sa taille maximale, mais est devenu très composite. C’est l’Oronte déferlant sur le Tibre que dénonce Juvénal. Rome n’est plus dans Rome, mais le monde entier est à Rome.

Or cet empire comprend des populations qui n’ont fondamentalement rien en commun et que le hasard historique a intégré à une même structure. La romanisation échoue en Orient là où l’hellénisation semble en revanche avoir percé. La démonstration en est le plus romain des Dieux, Mars lui-même, dont le culte va se répandre dans toute l’Europe mais sera totalement absent en Orient. En Afrique, certes, on l’honore mais parce que ce sont des colons italiens, vétérans des légions, et installés dans cette province, qui pensent à leur dieu tutélaire.

Non seulement les populations africaines et asiatiques de l’empire n’ont aucune affection pour ce conquérant au caractère si européen, même si elles s’installent à Rome même, faisant de la cité d’Auguste une métropole de plus d’un million d’habitants, mais elles réagissent à cette tutelle en affichant leur religiosité orientale puis en s’emparant du christianisme comme d’une arme contre l’Occident romain et européen. Ce n’est pas un hasard si au IIIème siècle de notre ère, quasiment absent en Europe, le christianisme devient un phénomène incontournable à Carthage, à Alexandrie et à Antioche, chez les anciens ennemis du peuple romain. Dans ces cités cosmopolites où une langue grecque dégénérée, un « graecula », domine, les dieux de Rome sont absents.

En outre, les Romains ont bien trop de frontières. Pour avoir échoué à conquérir la Germanie, alors que Germanicus y était presque parvenu mais avait été rappelé à Rome par décision de Tibère, celle-ci était demeurée une zone frontière périlleuse. Les Germains, qui pourtant n’aspiraient qu’à être romains lorsque l’occasion leur était donnée, restèrent en dehors. Leur société guerrière se renforça alors même que la barbarie venue des steppes de la profonde Asie menaçait de s’abattre sur la petite Europe. Les Calédoniens, eux-aussi restés indépendants, malgré l’action de Septime Sévère pour les mâter, représentaient une autre frontière non maîtrisée, et ce malgré la construction de murs de protection. L’exemple chinois et la ligne Maginot démontrent qu’on n’a jamais empêché une invasion en bâtissant une frontière de pierre.

En Afrique, les tribus berbères indépendantes continuaient de menacer aux frontières, alors que le vigoureux empire perse, qui a pris la place des Parthes au début du IIIème siècle, espère reprendre les territoires perdus depuis l’époque de Darius. Pour conserver la Syrie et l’Egypte, pour maintenir la paix aux frontières face aux tribus germaniques et celtes, l’empire romain devait se démultiplier, or il n’en avait pas les moyens.

Du temps de la grandeur, les légions romaines tenaient bons, mais formées de professionnels et non plus de conscrits, elles faisaient et défaisaient les empereurs. Mais si par malheur des attaques simultanées avaient lieu à ses frontières, Rome n’aurait pas les moyens de les enrayer. C’est ce qui finit par arriver au Vème siècle de notre ère. Usée par ses guerres à répétition contre les Perses, Rome fut incapable d’empêcher les Germains de déferler sur sa partie occidentale, poussés par la furie hunnique.

Avec le recul, on comprend que Rome ne pouvait pas géopolitiquement tenir quatre frontières en même temps. Par ailleurs, malgré des richesses indiscutables, la première richesse est l’homme. Celtes et Germains, Daces et Illyriens, mais aussi les Slaves, auraient fait d’excellents romains, et ceux qui étaient déjà dans l’empire l’avaient prouvé. Leurs dieux étaient sous d’autres noms ceux de Rome. Indo-européens comme eux, proches de ce que les Romains avaient été à l’origine, ce que ne manqua pas de signaler un Tacite, ils auraient renforcé l’empire au lieu de contribuer bien malgré eux à sa destruction.

En renonçant à conquérir la Germanie, au profit du puits financier sans fonds qu’était l’orient, Rome commit une erreur géopolitique fatale. Alors qu’Auguste avait défendu l’Europe contre l’Asie, c’était l’Asie qui au final dominait. Constantin abandonna Rome au profit de Byzance, qui restait malgré tout une ville européenne, mais surtout choisit d’adopter le christianisme, vengeance morale de l’Orient afrasien contre l’Occident aryaque qui l’avait dominé. Dernière née des religions orientales, favorisée par les élucubrations de quelques philosophes séduits par la pensée asiatique, préparée moralement par ceux qui sapèrent la religion traditionnelle (Socrate en tête), la religion chrétienne triompha par la trahison de l’empereur. Constantin trouva dans le christianisme les charmes qu’Antoine avait trouvés chez Cléopâtre. Et ainsi trahit-il Rome, comme l’a si bien dit l’historien André Piganiol.

Rome devait unifier l’Europe, tel était son destin, et voir dans la Mare Nostrum un espace frontière. C’est avec les conquêtes islamiques que la Méditerranée redevint ce qu’elle était au départ, une césure entre deux mondes. Le drame du colonialisme, français notamment, a été de faire la même erreur que les Romains deux millénaires auparavant. Enseigner « nos ancêtres les Gaulois » en Afrique ne pouvait pas davantage réussir que d’enseigner « nos ancêtres les Romains » aux Egyptiens d’Alexandrie.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)