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07/04/2013

L’Alsace dit non à la fusion

référendum, fusion départementale,Alsace,Bas-Rhin,Haut-Rhin,non,Thomas FERRIER,PSUNE65% environ de oui dans le Bas-Rhin, 55% environ de non dans le Haut-Rhin. Même si le oui l’avait emporté dans les deux départements, le quorum de 25% de oui n’aurait pas été atteint, la mobilisation n’ayant pas été à la hauteur. Mais ce résultat est un vote de défiance d’une partie des Alsaciens, et notamment des habitants de Colmar (70% de non), dans un contexte où la classe politique toute entière est mise en cause par les citoyens (crise interne de l’UMP + désaveu du gouvernement PS) et où les accusations de corruption n’ont jamais été aussi fortes.

Même si les partisans du non, les partis parisiens anti-régionalistes (FN et DLR en tête, Front de gauche), vont s’attribuer le mérite de cet échec, l’explication est beaucoup plus simple, à savoir la peur des habitants du Haut-Rhin d’être défavorisés par rapport à ce monstre qu’est Strasbourg, siège du parlement européen. Les départements, aussi artificiels aient-ils été dans leur conception, ont créé aussi des oppositions intérieures à chaque région. L’opposition légendaire en Lorraine entre Nancy et Metz, entre la capitale historique et la capitale administrative, serait une autre illustration de ce micro-chauvinisme qu’on retrouve aussi bien dans les stades de football. Les Alsaciens sont solidaires lorsque leur région est en compétition avec une autre région, mais se divisent en interne quand la question les concerne de près.

C’est d’ailleurs pourquoi les élections européennes ne permettent pas d’établir une majorité claire au parlement européen. En effet, pour cela, il aurait fallu des listes européennes se présentant dans le cadre d’une circonscription unique. Tant que les citoyens voteront pour la liste PS ou la liste UMP aux élections européennes, ils raisonneront de manière « nationale » et sur des enjeux qui n’ont rien à voir avec les questions concernant l’avenir du continent. Ils voteront notamment pour ou contre la majorité parlementaire et/ou présidentielle.

Dans le cas de ce référendum alsacien, les électeurs n’ont pas considéré qu’il y avait un enjeu suffisant pour perdre quelques minutes de son dimanche à aller voter, surtout avec ce beau ciel bleu. Le projet qui leur était proposé n’était pas assez ambitieux et a inquiété certains électeurs, notamment du Haut-Rhin, qui craignaient une marginalisation de leur département par rapport au voisin. Et puis, ce projet venait d’en haut, du président du conseil régional, des élites politiques de la région et du pays. Il n’était pas issu d’une manifestation populaire spontanée, d’une revendication ancienne et légitime.

Résultat : les partisans du oui n’ont pas su convaincre de l’intérêt simplement de cette fusion. L’enjeu a été détourné par les partis politiques vers des querelles de chapelle ou d’idéologie, et aussi vers un vote de défiance envers les institutions. Lorsque les citoyens n’ont plus confiance, ils expriment un non de principe, un non de protestation et aussi un non de désespoir.

De la même façon, si un référendum national était lancé par la majorité « socialiste » en vue de supprimer les départements, le non s’imposerait assez naturellement, les français en profitant pour signifier leur opposition de plus en plus croissante à ce gouvernement, alors que dans un autre contexte ils y seraient massivement favorables. Ce n’est que par une pratique régulière de la logique référendaire, en posant la question sur des enjeux de fond, que l’on pourra obtenir des citoyens une attitude mature. Les Suisses nous montrent l’exemple, une fois de plus.

Néanmoins, cette élection a au moins eu un mérite, c’est de faire sortir les europhobes du bois et de les faire se révéler tels qu’ils sont, petits et méprisables. Le Front National a certainement perdu beaucoup de crédit dans une région qui lui est plutôt favorable sur un plan électoral, même si ce résultat va en apparence dans son sens.

Thomas FERRIER (PSUNE)

Une Alsace alsacienne dans une Europe européenne

Quand le souverainisme trahit le peuple.

Une élection alsacienne qui déchaîne les passions.

europhobie,alsace,fusion des départements,référendum,marine le pen,nicolas dupont-aignan,psune,thomas ferrierCe dimanche, les électeurs alsaciens étaient consultés par référendum sur l’avenir administratif de leur région, un projet de fusion du conseil régional et des deux conseils départementaux (ou « généraux ») leur étant proposé. Il permettrait des économies de gestion, en plus d’une simplification administrative, avec la mise en place comme en Corse d’un Conseil Territorial. Cette initiative, qui pourrait être étendue aux autres régions, a été soutenue par la droite alsacienne, une partie de la gauche et par les autonomistes et régionalistes.

Cette élection, qui ne semble pas déchaîner les passions en Alsace même, et les premiers taux de participation indiquent un risque d’échec par manque de mobilisation des citoyens, dans un contexte économique dramatique en plus d’une crise politique liée à la faible popularité du chef de l’état et à l’affaire Cahuzac, a en revanche rendu fou les souverainistes de toutes obédiences. Alors que le FN local avait pris position au départ pour le « oui », rejoignant alors la position des régionalistes identitaires d’Alsace d’Abord, suite à un violent rappel à l’ordre orchestré par Marine Le Pen elle-même, venue spécialement à Mulhouse pour donner ses consignes, il a retourné sa veste à 180°.

Le Front National, tout comme Debout La République, est désormais à fond contre ce projet local aux enjeux très limités, et ils ont été rejoints pour des raisons plus opportunistes par le Front de Gauche. A les lire, on a l’impression que le « oui » signifierait l’indépendance pure et simple de l’Alsace voire le rattachement à l’Allemagne. Le slogan du FN est « pour une Alsace française », comme si la suppression de deux conseils généraux allait changer le monde.

Les slogans germanophobes, jusqu’à un certain Emmanuel Todd affirmant que les Alsaciens seraient « des allemands de langue française », se généralisent au niveau national, suscitant une bien légitime incompréhension des alsaciens. Même les électeurs FN de la région sont très majoritairement (à plus de 70%) en faveur du oui. C’est bien l’Etat jacobin et « parisien » qui s’exprime par la voix de Marine Le Pen ou de Nicolas Dupont-Aignan, un Etat « parisien » arrogant, qui met sur le même plan les légitimes revendications identitaires des régionaux et le communautarisme des banlieues.

Cela permet aussi à ces souverainistes et autres europhobes extrêmes d’hurler leur haine de l’Union Européenne, l’accusant d’être, tout comme l’Allemagne, derrière ce référendum, alors qu’ils n’y sont pour rien et ne se sont pas mêlés de la campagne référendaire.

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13/02/2010

Du côté de la secte de Nanterre

Jean-Marie Le Pen n’échappe pas à la grogne des cousins de province. Le conseiller régional des Alpes-Maritimes, Max Baeza écrivait sur son blog : « Il serait suicidaire que certains, fraîchement installés dans le 06, […] n’ayant aucun passé dans ce département et totalement étrangers au terroir azuréen ou méditerranéen, puissent se voir attribuer les premières places sur cette liste Régionales ! » (sic) En Ile-de-France, où les scores du FN sont en baisses constantes, on assiste à un sauve-qui-peut quasi général des élus vers des rivages plus prometteurs. Jean-François Jalkh, le « monsieur élections » du FN, élu de Seine-et-Marne, montre l’exemple en filant dans les Vosges. Huguette Fatna, responsable des Dom-Tom, va affûter son accent créole en… Alsace. Marine Le Pen, toujours conseillère régionale d’Ile-de-France, avait anticipé la débandade en filant à Hénin-Beaumont dès 2008. Gouverner, c’est prévoir !

SOURCE (Forum du PSUNE)