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22/02/2010

Mythe n°6 : « Europê » est d’origine phénicienne - par Thomas Ferrier

Europa_on_bull_2.jpgDe manière récurrente, dans la plupart des ouvrages consacrés à l'histoire de l'Europe, revient tout à fait naturellement le mythe de la princesse Europê, à laquelle on associe systématiquement une origine phénicienne, alors que d'autres variantes lui en donnent une crétoise. A ce mythe on en ajoute généralement un autre, par le biais d'une étymologie fantaisiste rattachant le nom de la grecque Europê à un vocable d'origine sémitique.

Cette idée d'attribuer au nom qui désigne notre continent une origine étrangère, non-européenne et non-hellénique, n'est pas innocente, car elle est le reflet de l'idéologie dominante dans les media cherchant selon le mythe chrétien de la lux ex oriente, « la lumière venant de l'orient », à nier le génie propre à notre civilisation, qui serait nécessairement tributaire des autres. Il est ainsi exact que les écritures européennes modernes sont  issues de l'alphabet phénicien, ce qui ne signifie pas que d'autres signes spécifiquement européens n'aient pas été ajoutés, pour représenter les voyelles par exemple, et que l'Europe ait été sans écriture auparavant, puisqu'elle en a été vraisemblablement la créatrice, et que la Grèce possédait déjà l'écriture linéaire (le linéaire B) à l'époque mycénienne, écriture qui ne doit rien à l'orient.

Il est donc convenu de considérer le nom d'Europê comme venant du phénicien ereb, désignant le couchant. Voilà qui témoigne d'une méconnaissance profonde des bases mêmes de la linguistique. Il suffit de songer que le terme grec Erêbos, qui ressemble bien davantage à ce terme phénicien, vient par exemple de l'indo-européen *regwos, désignant le ciel intermédiaire (auroral et crépusculaire). De manière récurrente, et à quelques exceptions notables près, on a donc choisi de négliger l'étymologie authentique du nom d'Europê, qui signifie en réalité « au large regard ». Le terme est composé du grec εύρυς, « large », et όπη, « vue » (indo-européen *werus + *okw-).

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21/02/2010

Mythe n°5 : les Albanais sont musulmans et ne sont pas européens - par Thomas Ferrier

dita-e-veres-009.jpgParmi les mythes politiques qui ont la vie dure apparaît naturellement celui de la non-européanité des Albanais, considérés ainsi en raison de l'islamité relative de l'Albanie, d'une occupation ottomane plus longue que dans les autres pays balkaniques, l'Albanie ne devenant indépendante qu'en 1913 soit près d'un siècle après la Grèce et la Serbie, et enfin d'une tenace propagande albanophobe, qu'elle soit le fait de nationalistes italiens hostiles à l'immigration albanaise ou de nationalistes serbes opposés à l'indépendance du Kosovo albanophone. Briser ce mythe c'est avant tout rendre hommage au peuple albanais, libéré depuis un peu moins de vingt ans de la dictature communiste la plus sombre d'Europe. Mais c'est aussi, d'un point de vue eurocentré, insister sur le principe de réconciliation nécessaire entre tous les Européens.

  • 1. Premier sous-mythe: les Albanais et l'islam.

Il est de bon ton de considérer l'Albanie comme un pays musulman sous prétexte que, selon une statistique de 1930, 70% des Albanais seraient musulmans, partagés entre l'islam sunnite et un islam hétérodoxe, le bektashisme. Aujourd'hui, en 2009, les chiffres sont en apparence contradictoire, utilisés selon les intérêts de tel ou tel groupe politique. Ainsi, la CIA estime que 80% des Albanais seraient musulmans, alors qu'en revanche selon le WCE[1] 39% des Albanais seraient musulmans et 35% chrétiens. Enfin, le site Operation World annonce même une dominante chrétienne avec 42% des albanais contre environ 39% de musulmans. Selon enfin le mouvement albanais Vargmal (« chaîne de montagnes »), 75% des Albanais seraient plus ou moins athées ou sans religion définie, indiquant que selon un sondage pour 62% des Albanais la religion n'est pas importante alors que seulement 33% estiment le contraire (et 75% contre 20% chez les 15-24 ans).

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15/02/2010

Mythe n°4 : la Turquie est un pays européen - par Thomas Ferrier

foulard_turquie_120-2.jpgCe mythe est d'une certaine manière l'antithèse du mythe précédent concernant le peuple russe. Michel Rocard et les partisans de l'intégration de la Turquie à l'Union Européenne présentent ce pays comme naturellement européen, mais en mettant l'accent sur des critères essentiellement géographiques ou en reliant l'européanité à l'adoption d'un certain nombre de valeurs comme la démocratie et les droits de l'homme. Ceux-là même qui nient l'européanité de la Russie, ou présentent son intégration comme impossible en raison du poids démographique et de la superficie du territoire, sont parmi les plus ardents partisans de l'adhésion turque, adhésion dont les pourparlers ont commencé au printemps 2005. La raison principale de ce soutien est que la Turquie est membre depuis le début des années 50 de l'OTAN, et l'alibi est que De Gaulle et Adenauer auraient fait une vague promesse aux dirigeants turcs en 1963 de permettre l'accès à la Turquie de la communauté économique européenne.

  • 1. La question géographique.

La Turquie est composée de deux parties, à savoir la Thrace orientale, appelée « Turquie d'Europe », et l'Anatolie (Anadolu), appelée également « Asie mineure » ou « Turquie d'Asie ». La première représente seulement 3% de la superficie du pays et compte un peu moins de 10 millions d'habitants, c'est-à-dire environ 14% de la population turque totale.

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14/02/2010

Al-Quaïda démystifiée ?

Le PSUNE ou LBTF ne cautionnent pas l'association "ReOpen911", mais cette information récente nous a semblé pertinente:

Lors d'une table ronde qui s'est tenue au Sénat le 29 janvier 2010 sur le thème "Où en est Al-Quaïda", Alain Chouet - ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE - démystifie le concept "Al-Quaïda" et dresse un tableau sans concession des réponses inadaptées et autres instrumentalisations faites par les pays occidentaux, sans pour autant dédouaner les dangers de l'extrémisme islamiste. Un discours passionnant et sans langue de bois qui se situe à des années-lumières du discours officiel sur le 11-Septembre et la “nébuleuse al-Qaïda” que les médias relayent depuis bien trop de temps. Vous vouliez savoir ce que pensent nos “espions” d’al-Qaïda ? Accrochez-vous, les masques tombent. Les propos tenus par Alain Chouet que d'aucuns n'oseront qualifier de “conspirationnistes” sont exactement les mêmes que ceux que nous relayons modestement mais avec ténacité sur notre site. La vidéo que nous vous proposons est un montage des meilleurs moments du discours d'Alain Chouet qui, dans sa version intégrale, dure 22 minutes et est disponible à cette adresse:

http://videos.senat.fr/video/videos/2010/video3893.html.

La transcription du discours d'Alain Chouet est disponible sur notre site à cette adresse : http://www.reopen911.info/News/2010/02/13/le-terrorisme-i...

Alain Chouet est un officier de renseignement français. Il a notamment occupé les fonctions de chef du bureau de coordination des recherches et opérations anti-terroristes (1980-1985) et celles de Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure (2000-02). N.B. Le "Service de renseignement de sécurité" est la branche anti-terroriste de la DGSE.

SOURCE (Forum du PSUNE)

09/02/2010

Avatar : Nous Européens, sommes des Na’vis !

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NaVi-Avatar-03.jpgJames Cameron, celui qui déjà se définissait comme « le roi du monde » lors de la sortie de son autre grand succès Titanic il y a près de 11 ans, est parvenu cette fois à imposer un film sans concession, superbe. Dans cette œuvre animée d’un lyrisme puissant qu’il a mis plus de quinze ans à produire, il remet en cause bon nombre de fondements de la civilisation occidentale américano-centrée. A travers la renaissance tant physique que spirituelle face à un colonialisme cupide, cette exaltation de l’enracinement, de l’Identité comme marquage spécifique d’un Peuple sur un autre est un appel plein de promesses à la renaissance de l’homme vrai.

Avatar est un film américain de science-fiction, genre planet opera, écrit et réalisé par James Cameron et tourné en 3D Relief, sorti en France le 16 décembre 2009 et au Canada le 18 décembre 2009.

Ce film est l'un des plus coûteux de toute l'histoire du cinéma, selon The New York Times, le budget d'Avatar s'élèverait à 460 millions de dollars, mais son succès fulgurant auprès du public lui a permis de dégager des bénéfices après seulement dix jours d'exploitation, puis de récolter plus de 2,2 milliard de dollars de recettes (enregistrées au 7 février 2010) : le film est ainsi le cinquième film à passer la barre symbolique du milliard de dollars de recettes et le premier film à atteindre les 2 milliards.

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07/02/2010

Mythe n°2 : La christianisation de l'Europe fut rapide et pacifique - par Thomas Ferrier

paien.gifUn autre mythe historique que l'on retrouve sous des plumes diverses et variées, et y compris par des historiens de qualité comme Paul Veyne, connu pour avoir démontré que « les grecs croyaient à leurs mythes », dans son dernier ouvrage « Comment l'empire romain est devenu chrétien », est celui de considérer la christianisation de l'Europe comme une évidence naturelle, et en conséquence comme aisée, comme si cette religion était attendue et comblait un manque.

A rebours de la vision de l'école anglo-saxonne telle qu'illustrée par l'historien Ramsay Mc Mullen, ou des travaux de Pierre Chuvin et jadis d'André Piganiol, l'école historique française contemporaine a rejeté l'accusation traditionnelle que l'on retrouve chez les derniers païens, chez Machiavel, chez Voltaire et Gibbon enfin, d'une religion chrétienne responsable de la chute de l'empire romain.

Parmi les historiens du monde scandinave, on notera également la dérive regrettable d'un historien spécialiste du monde viking aussi talentueux que Régis Boyer. Ce dernier, dans ses divers ouvrages, nie avec force les résistances païennes scandinaves à la christianisation et estime que cette dernière fut rapide.

Revenons donc aux faits. Veyne estime qu'à la veille de la conversion de Constantin au christianisme, l'empire romain comprenait 5% de chrétiens en son sein. Certes, les communautés chrétiennes étaient beaucoup plus fortes dans les cités d'orient, notamment en Anatolie et en Egypte. C'est dire à quel point dans la partie occidentale de l'empire cette nouvelle religion était faible. Si Constance Chlore, le propre père de Constantin, a appliqué de manière molle les décrets antichrétiens de Dioclétien, c'est avant tout parce qu'il n'y avait pas beaucoup de chrétiens en Gaule.

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Mythe n°1 : La France est née avec Clovis - par Thomas Ferrier

Clovis.jpgLes nationalistes et souverainistes français le répètent en cœur, la France naît avec la conversion au catholicisme du chef franc Ludwig (Chlodoweg), plus connu sous son nom latinisé de Clovis, à la fin du Vème siècle de l'ère chrétienne. Ce profond anachronisme, mis en particulier en avant au XIXème siècle, a la vie dure et constitue le premier lieu commun auquel nous allons nous attaquer.

Il convient en premier lieu de rappeler certaines données de l'équation, à savoir que le terme de « Gaule », Gallia en latin, est une invention romaine apposée à une réalité celte beaucoup plus complexe. Lorsque Jules César décide de conquérir les territoires celtiques indépendants, il n'est pas le premier romain à s'opposer aux tribus « gauloises ». Les Celtes d'Italie du Nord (Gaule cisalpine) et d'Espagne (Celtibères) mais aussi ceux du sud-est de notre territoire actuel, la Narbonnaise, sont déjà tombés sous les coups des légions romaines, parfois depuis plusieurs siècles. César sera ainsi confronté non seulement aux Celtes indépendants du continent, comprenant notamment les Belges et les Helvètes, mais aussi aux Celtes des Iles Britanniques, qui soutiennent leurs compatriotes d'au-delà de la Manche.

Ainsi, l'idée d'une Gaule éternelle, avec son unificateur Vercingétorix, ne résiste pas à l'analyse historique élémentaire. De même, les druides, prêtres représentant le polythéisme celtique, étaient formés hors de la « Gaule » pendant une partie de leur apprentissage.

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Les mythes contemporains de l'Europe

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Ces prochains jours, Le Blog Thomas Ferrier entend proposer de briser douze mythes contemporains de l'Europe, mythes nationalistes ou mondialistes devenus comme autant de topoi (lieux communs) en décalage profond d'avec la réalité historique, anthropologique, religieuse, idéologique ou géopolitique. Ces douze mythes, comme autant de têtes de l'hydre de Lerne, concernent en particulier la place du christianisme en Europe, les racines de la culture européenne et du nom même d' "Europe" et la vision faussée de la réalité historique propagée par les nationalistes, les libéraux et les marxistes.

Thomas Ferrier (PSUNE)


Les douze mythes contemporains de l’Europe:

1. La France est née avec Clovis.
2. La christianisation de l’Europe fut rapide et pacifique.
3. La Russie est un pays eurasiatique.
4. La Turquie est un pays européen.
5. Le christianisme est la religion de l’Europe.
6. « Europe » est d’origine phénicienne.
7. L’écriture est née à Sumer.
8. L’idée d’européanité est née avec la chrétienté.
9. L’Europe doit la redécouverte des auteurs antiques aux arabes.
10. L’européanisme est une idéologie mondialiste.
11. Le socialisme, c’est le marxisme.
12. La musique classique européenne est ringarde.


05/02/2010

L'armée turque a perdu sa mainmise sur le pouvoir

... et la Turquie a perdu sa laïcité.

03/02/2010 | Par Selcan Hacaoglu (CP) | BASE NAVALE D'AKSAZ, Turquie — L'armée turque, longtemps considérée comme l'épine dorsale du régime laïc mis en place par Ataturk, est en pleine zone de turbulences: louée pour ses missions à l'étranger, elle a vu son image ternie par les allégations de complot en vue de renverser le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

L'élite militaire des "Pachas", ainsi nommée en référence au titre honorifique utilisé depuis l'époque de l'Empire ottoman, ne serait plus intouchable, à en juger par les peines de prison prononcées contre certains d'entre eux.

L'armée turque, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960, était en effet considérée comme la détentrice réelle du pouvoir dans la République strictement laïque fondée par Mustafa Kemal Ataturk sur les décombres de l'Empire ottoman.

Une petite révolution est donc en cours dans le pays, depuis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'en est pris au pouvoir des militaires pour satisfaire aux demandes de l'Union européenne. Dans l'optique d'appuyer la candidature de son pays à l'UE, M. Erdogan a récemment proposé une série de nouvelles mesures en ce sens.

LIRE LA SUITE (GOOGLE HOSTED NEWS/CANADIAN PRESS)

03/02/2010

Les différents types de voiles musulmans

Par l'Agence de presse Russe Ria Novosti.

voiles musulmans islam.jpg

02/02/2010

Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage

Après sa brève sur Alain Soral publié dans nos colonnes, Stefan Heimliche propose à nouveau aux lecteurs de LBTF une analyse qui sabre le thuriféraire du MDI (Mouvement des damnés de l'impérialisme) Kemi Seba, sorte de Louis Farrakhan français selon le journal Jeune Afrique et initiateur de l'ancienne association "Tribu Ka" dissoute en juillet 2006 par le gouvernement français. Le jeune ethnologue Stefan Heimliche n'a désormais plus aucune pitié pour les extrémistes. Bonne lecture !

Il convient de préciser que ces deux articles sont destinés à éclairer le public internétique sur un certain nombre de "personnalités" radicales dont les partisans zélés prêchent la "bonne parole" sur divers sites, fora et blogs internétiques, mais aussi de fournir aux politologues des informations précises sur certaines structures. Pour ces raisons, Le blog Thomas Ferrier a estimé utile de faire connaître ces textes.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur et en aucun cas le blog ou le mouvement qui lui est associé.


Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage,

par Stefan Heimliche.

Kemi Seba… ou plutôt Stellio Capochichi de son véritable nom, ex-militant afrocentriste soi-disant repenti en faveur du courant "pan-africain", n’est jamais en reste lorsqu’il s’agit d’accabler ce qu'il appelle sionisme de tous les maux de la terre, quitte à ériger ce dernier au rang de force occulte prédestinant à tous les conflits à l’échelle du globe, voire les catastrophes naturelles pendant que nous y sommes.

Après avoir vociféré sans relâche contre ce qu’il désigne sous l’appellation très scientifique de « leucodermes», c’est-à-dire les « blancs », que Monsieur Capochichi accusait de nourrir un racisme presque héréditaire à l’encontre des « peuples à peau sombre », le «noir qui enseigne», car telle est l’interprétation symbolique « d’Etoile Noire », nom qu’il s’est attribué dans la langue des égyptiens anciens pour se baptiser, en est venu à redéfinir sa position après s’être, au cours d’un bref séjour effectué en milieu carcéral, converti à l’Islam, réalisant selon ses dires les axiomes racialistes du « raisonnement » qu’il avait jusque-là défendu, préférant cette fois opter pour une mise en avant du concept de « fraternité humaine » opposé au "sionisme", projet qu’il avait déjà préfiguré après la dissolution de la Tribu Ka et l’avènement du MDI, ou « mouvement des damnés de l’impérialisme ».

Il est intéressant de noter, à l’écoute de la diatribe tiers-mondiste de notre "ami" béninois, l’amalgame incessant formulé par ce dernier entre le "sionisme", en tant que qu’idéologie politique, et le concept d’ "impérialisme" dont il évite scrupuleusement de mettre en relief les connotations universelles, préférant se limiter à une interprétation judéocentrée de celui-ci, sans prendre en considération celui exercé de tous temps par les arabes, les japonais et les chinois pour ne citer qu’eux.

En d’autres termes, le «génie », si l’on estime l’emploi de ce terme légitime dans le contexte du discours tenu ici présent, de Kémi Séba consista à faire en apparence table-rase de la haine qu’il nourrissait et nourrit toujours à l’encontre de l’Occident, en pointant cette fois du doigt non plus, une population, non plus un continent, non plus une civilisation, mais une idéologie, idéologie dont il estime que tous les dirigeants européens sont les promoteurs, sous prétexte de leur afro-scepticisme, de leur complexe prétendu par rapport à la Shoah et de leur prétendue israélophilie doublée d’une hypothétique islamophobie, cela étant hautement caricatural et réducteur.

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Berlusconi confond Europe et Occident

berlusconi.jpgSilvio Berlusconi:

«Mon plus grand désir, tant que je serai un protagoniste de la politique, est de faire d’Israël un membre de l’Union européenne», a-t-il assuré.

«Israël fait partie de l’Europe. Il appartient à l’Occident. Il croit aux valeurs de la démocratie auxquelles, nous croyons, nous aussi. Par conséquent, j’ai toujours soutenu Israël et en tant que Premier ministre, j’ai changé la politique étrangère de l’Italie, faisant de mon pays le plus proche ami d’Israël en Europe … »

Berlusconi confond Europe et Occident. On peut soutenir Israël face aux pays arabo-musulmans mais pas au point de souhaiter son adhésion à l'Union Européenne.

La Russie oui ! La Turquie et Israël non ! TF.

30/01/2010

Agora: sortie du DVD prochainement

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Pour ceux qui n'ont pas pu ou ne peuvent plus voir le film "Agora", la sortie officielle du DVD du film (et du Blu-Ray) est désormais annoncée:

5 mai 2010 !

Notre critique du film est toujours disponible ici. TF

23/01/2010

Debray vs islam

Régis Debray se méfie de l'islam... qui importe un antisémitisme inacceptable...

SOURCE | Il faudrait distinguer le court terme et la longue durée. Pour l’actualité, l’affaire des minarets représente une petite réaction hystérique, xénophobe, politicienne, qui ne sent pas très bon. Le vieil antisémitisme du terroir est mort et le racisme est devenu islamophobique. Certes, un antisémitisme perdure, mais il est d’importation, de procuration ; c’est le ricochet du conflit israélo-arabe dans les cités. (...)


Maintenant, si l’on regarde la longue durée, il faut relever que nos religions sont devenues molles alors que l’islam est une religion dure. Nous vivons une phase d’insurrection identitaire dans une partie du monde arabo-musulman. Je l’analyse comme un choc en retour, c’est-à-dire que la globalisation technique et économique produit son contre-effet dans une balkanisation politique et culturelle du monde. A la globalisation matérielle correspond une fragmentation morale, culturelle et éthique. (...)

Aujourd’hui, les hommes ne pensent plus temps, progression, mais espace. Nous sommes des païens avec des instruments de mesures très légitimes sur le CO2, la montée des eaux, autant de choses que la religion de l’histoire avait exclues. (...)

Quand l’affiliation au père symbolique s’en va, ce sont les filiations naturelles et tribales qui reviennent. Nous y sommes. C’est le moment de redevenir chrétiens en esprit, je veux dire républicains et non païens. La fraternité a été intégrée à la devise de la République par les chrétiens sociaux lors de la révolution de 1848. Nous avons perdu le sens de cet héritage. L’humanisme républicain intégrait la grande construction théologique de l’Histoire et la Réforme… Retrouvons le sens de la durée. L’humanisme comme le christianisme se vivent au jour le jour mais ne sont pas du quotidien. Ils donnent de la profondeur au temps, vers l’arrière et vers l’avant.

Debray oublie qu'on devient républicain en cessant d'être chrétien. Comme le disait le marquis de Sade dans "Français, encore un effort pour devenir républicains"... (TF) | Forum du PSUNE

19037354marquis-de-sade-jpg.jpgSade:

"Donnez-nous donc, en ce cas, celle qui convient à des hommes libres. Rendez-nous les dieux du paganisme. Nous adorerons volontiers Jupiter, Hercule ou Pallas ; mais nous ne voulons plus du fabuleux auteur d'un univers qui se meut lui-même ; nous ne voulons plus d'un dieu sans étendue et qui pourtant remplit tout de son immensité, d'un dieu tout-puissant et qui n'exécute jamais ce qu'il désire, d'un être souverainement bon et qui ne fait que des mécontents, d'un être ami de l'ordre et dans le gouvernement duquel tout est en désordre. Non, nous ne voulons plus d'un dieu qui dérange la nature, qui est le père de la confusion, qui meut l'homme au moment où l'homme se livre à des horreurs ; un tel dieu nous fait frémir d'indignation, et nous le reléguons pour jamais dans l'oubli, d'où l'infâme Robespierre a voulu le sortir.

Français, à cet indigne fantôme, substituons les simulacres imposants qui rendaient Rome maîtresse de l'univers ; traitons toutes les idoles chrétiennes comme nous avons traité celles de nos rois. Nous avons replacé les emblèmes de la liberté sur les bases qui soutenaient autrefois des tyrans ; réédifions de même l'effigie des grands hommes sur les piédestaux de ces polissons adorés par le Christianisme[4]. Cessons de redouter, pour nos campagnes, l'effet de l'athéisme ; les paysans n'ont-ils pas senti la nécessité de l'anéantissement du culte catholique, si contradictoire aux vrais principes de la liberté ? N'ont-ils pas vu sans effroi, comme sans douleur, culbuter leurs autels et leurs presbytères ? Ah ! croyez qu'ils renonceront de même à leur ridicule dieu. Les statues de Mars, de Minerve et de la Liberté seront mises aux endroits les plus remarquables de leurs habitations ; une fête annuelle s'y célébrera tous les ans ; la couronne civique y sera décernée au citoyen qui aura le mieux mérité de la Patrie. A l'entrée d'un bois solitaire, Vénus, l'Hymen et l'Amour, érigés sous un temple agreste, recevront l'hommage des amants ; là, ce sera par la main des Grâces que la beauté couronnera la constance."

17/01/2010

Agora ou le christianisme dévoilé

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hypatia.jpgDepuis le 6 janvier 2010 est sorti dans les salles obscures françaises un film bien insolite, « Agora », un film espagnol qualifié de péplum philosophique par le journal Le Monde. Le film évoque un épisode de la vie et la mort de la philosophe grecque d'Alexandrie, Hypatie, de 391 à 416 après J.C, et ce dans un contexte d'une opposition frontale entre paganisme et christianisme, à l'époque où ce dernier, reconnu depuis Constantin, devient majoritaire dans les parties orientales de l'empire. Une particularité de ce film est que pour la première fois de l'histoire contemporaine, le christianisme n'est pas présenté comme la victime de l'oppression des empereurs, comme dans les péplums classiques tel que Quo Vadis, mais les place dans le camp des persécuteurs qu'ils furent historiquement au bas-empire.

John Milius avait attaqué par des voies détournées la religion chrétienne dans son Conan, où il avait tenté de son propre aveu d' « avoir donné dans Conan un reflet authentique de la morale païenne ». La secte de Thulsa Doom, dans une version heroic-fantasy, rappelait par bien des aspects la religion chrétienne à ses origines. Dans Gladiator, Ridley Scott s'était efforcé dans la version sortie au cinéma d'ignorer le christianisme, coupant une scène où un enfant chrétien était dévoré par un lion, bien que dans la version longue sortie en DVD cette scène ait par la suite été réintégrée. 300 et Troie opposaient l'Europe à l'Asie, avec une vision manichéenne dans le premier et une vision plus subtile dans le second, avec la volonté de donner de la dimension davantage historique au mythe grec, présentant ce conflit comme une guerre entre Mycéniens et Troyens, ces derniers sous tutelle hittite.

  • 1. Le conflit religieux.

                Au début du film, dont j'avais déjà eu vent de sa dimension peu chrétienne, vues les pressions de l'Eglise pour en interdire la diffusion en Italie, le film n'y étant finalement pas distribué, on est étonné de voir les païens attaquer et massacrer des chrétiens. La surprise n'est que de courte durée puisque l'on comprend qu'ils n'ont fait que répondre d'abord au massacre d'un païen par des moines chrétiens fanatiques et ensuite à diverses attaques contre les dieux, la foule balançant des fruits et des légumes sur les statues, et notamment celle d'Athéna, déesse de la sagesse, ce qui est riche de signification, car on le verra par la suite, le christianisme y est présenté comme ennemi des sciences. En fait, les païens n'ont fait que répondre à des provocations. Très rapidement, la peur change de camp et les païens fuient vers le temple et la bibliothèque afin de s'y réfugier car ils découvrent leur poids réel dans la société alexandrine de l'époque, à savoir une minorité abandonnée par les autorités impériales.

                A l'arrivée, devant la lâcheté du préfet, laquelle cède face à la foule chrétienne, et bien que ce dernier fasse protéger la fuite des païens, les chrétiens envahissent le temple et la bibliothèque. Ils déboulonnent et détruisent les statues des dieux et notamment la statue de Sérapis au sein de son temple. Ils procèdent à des autodafés de parchemins et brûlent des œuvres majeures de l'antiquité aux cris de « Mort aux païens ». Les moines fanatiques, en tenue noire et l'épée à la main, saccagent l'ensemble du bâtiment, qu'ils incendient par la suite.

                Une fois les païens vaincus, les moines chrétiens s'en prennent aux Juifs, lapidés dans un théâtre communautaire. Ces derniers se défendent en piégeant les moines persécuteurs dans leur propre église et en les lapidant à leur tour. La conséquence est que les chrétiens organisent un véritable pogrom, massacrant femmes et enfants, alors que les juifs n'avaient tué que des hommes coupables par ailleurs de divers meurtres. Enfin, les juifs survivants sont expulsés de la ville. L'image est ainsi saisissante.

                Le conflit religieux continue puisque maintenant les moines de l'évêque Cyrille s'en prennent aux mauvais chrétiens, ceux qui se sont convertis par pragmatisme ou par lâcheté, comme le nouveau préfet Oreste, ancien élève d'Hypatie. Il exige que les femmes gardent silence et portent le voile. Le réalisateur cherche ainsi à mettre en parallèle le christianisme antique et l'islam de manière évidente. Cyrille ainsi prône, en citant la Bible, considéré comme un texte sacré, l'infériorisation des femmes et dénonce en tête Hypatie, qualifiée de « sorcière ». Bien évidemment, son sermon aura au final comme conséquence que cette dernière sera mise à mort par lapidation, ce qui clôt le film.

                Le christianisme est ainsi présenté sciemment, tout en respectant les faits historiques, comme une religion d'intolérance et de fanatisme, destructrice des arts et des sciences, misogyne, accomplissant dans les faits le contraire des dogmes officiels. En revanche, juifs et païens, s'ils ne sont pas exempts de comportements violents, font preuve d'une ouverture plus nette, même si l'esclavage par exemple est évoqué au détriment des seconds.

  • 2. Hypatie, entre Oreste et Davus.

                Hypatie, philosophe et mathématicienne, est présentée assez abusivement comme une athée, aucune piété à l'égard des dieux n'apparaissant dans le film. Mais bien que telle, elle est évidemment pétrie de culture antique et cherche à démontrer la validité de la théorie héliocentrique d'Aristarque. Le cinéaste exagère le talent d'astronome de la jeune femme, puisque au final il lui fait découvrir la théorie copernicienne un millénaire avant sa découverte. L'objectif est alors de démontrer que l'ère chrétienne a été une époque où la science a régressé, ce qui n'est pas faux.

                Elle enseigne à des élèves dont certains sont chrétiens et ne s'en cachent pas. Cela démontre que bien que païenne, l'école d'Alexandrie est tolérante à l'égard d'élèves qui ne le sont pas. Deux de ses élèves et un de ses esclaves, doué pour les sciences, sont ainsi les protagonistes principaux du film, autour d'Hypatie, jouée remarquablement par l'actrice Rachel Weisz.

                Oreste est un païen ambitieux, amoureux éconduit d'Hypatie mais qui lui reste toutefois fidèle. Dans la deuxième partie du film, 25 ans après la chute du Serapeum, il s'est fait chrétien et est devenu préfet d'Alexandrie. Toutefois, il conserve son amitié et sa protection à Hypatie, dont il sait qu'elle est de plus en plus menacée par la foule chrétienne.  Synesius, en revanche, est un chrétien qui est devenu évêque de Cyrène, en Libye. Plus tolérant que l'évêque Cyrille en apparence, il est en fait tout aussi chrétien et entend bien que le pouvoir romain cède à la volonté de sa religion. Enfin, Davus est un esclave lui aussi amoureux d'Hypatie et chrétien dès le début du film. Son fanatisme chrétien vient de son amour déçu, dont il prouvera avec éclat la réalité à la fin du film.

                Oreste défend le pouvoir impérial alors que Synésius défend les intérêts de l'église ; enfin Davus est au service des moines chrétiens persécuteurs. Il participe aux différentes actions violentes de ces derniers et son épée est rouge du sang de nombreux innocents. Alors qu'Oreste se rend compte qu'il ne lui est plus possible de défendre son amie, il cherche en compagnie de Synésius à la convaincre de se convertir à la nouvelle religion, mais Hypatie courageusement refuse et sort seule dans la rue, abandonnée à sa demande par la garde chargée de sa protection. Elle sera capturée par les moines ; mais alors qu'elle va être exécutée, Davus l'étouffe afin de lui donner une mort rapide et sans souffrance. Son corps mort, qu'il présente à « ses » acolytes comme évanoui, sera lapidé puis déchiqueté.

                A la fin du film, ayant rejeté son épée, Davus sort du temple. On l'imagine retirer les croix qu'il a au cou, mais il n'en est rien. On ne sait pas ce que deviendra Davus et on le devine écœuré par ses propres actes et ceux de sa religion. Il a compris.

  • 3. La laïcité romaine face au christianisme.

                Le débat sur la laïcité est également abordé de manière très objective par le réalisateur. Oreste incarne le pouvoir romain et, à ce titre, est confronté à la montée de l'intolérance religieuse et surtout à la puissance des religieux. Une scène remarquable le montre mis en cause par l'évêque, qui incite chacun à s'agenouiller devant la Bible. Lui, bien que devenu chrétien, refuse, reste debout puis quitte l'église, alors qu'au dehors il va être insulté par la foule et qu'un moine particulièrement excité, Ammonius, lui lance même une pierre au visage.

                Confronté à Synésius, Oreste lui demande d'être fidèle à Rome, à l'empire, mais Synésius fait d'abord allégeance à l'église. Et en outre, il demande à Oreste de prouver qu'il est, lui, un chrétien sincère. Le préfet se met à genoux devant l'évêque et implore Dieu. La religion a vaincu le politique. Ici apparaît la vision romaine de la laïcité, le « politique d'abord », qui est davantage la laïcité à la Mustapha Kemal que la « laïcité » française actuelle, qui cède à toutes les religions de peur de n'avoir à céder qu'à une seule. Et c'est bien cette vision qui est vaincue par les religieux. Si le dogme chrétien prône la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dans les faits il n'en a rien été. C'est à l'empereur d'aller à Canossa s'agenouiller devant le pape.

                L'agresseur du préfet, Ammonius, dont on a pu suivre les faits, et surtout les exactions pendant tout le film, est exécuté par les autorités pour son acte. Ammonius est montré sous les traits d'un moine barbu, particulièrement laid et stupide, ce qui est une représentation caricaturale. Exécuté, l'évêque Cyrille décide d'en faire un martyr et un saint. Le trait du réalisateur est alors particulièrement appuyé puisque, d'une manière quasi nietzschéenne, il s'attaque au principe même de la canonisation.

Au final, c'est à une démolition en règle de la religion chrétienne à laquelle nous assistons pendant deux heures, ad maiorem gloriam deorum Olympi. Le récit poignant de la vie d'Hypatie nous prend à la gorge et sa mort nous révolte. La vue de magnifiques statues brisées par des moines, de la destruction des parchemins, tout cela nous ulcère. Le réalisateur a su donner à son film une crédibilité certaine qui dérange. On s'interroge sur les conditions réelles de la christianisation de l'empire romain. Le décret antipaïen de Théodose est d'ailleurs cité bien à propos dans le film. Et on se dit que malheureusement il est probable que la vision donnée dans ce film n'était pas éloignée de la réalité. Bien sûr, on reconnaît des thèmes médiévaux dans ce film, comme le terme de « sorcière » pour qualifier Hypatie, comme l'expulsion des Juifs, un thème médiéval classique, et il y a aussi une volonté du réalisateur de présenter les moines en tenue noire comme une version ancienne de certains hommes du XXème siècle eux aussi en uniforme noir.

Mais malgré tout, ce film a pour la première fois montré les persécutions dont les païens ont été victimes à la fin de l'antiquité, et les travaux de l'historien Ramsay Mc Mullen ou du français Pierre Chuvin n'ont pas été vains. Il a montré aussi toute l'opposition entre les valeurs païennes et les valeurs chrétiennes, entre Rome et l'Eglise. Le christianisme n'en sort pas grandi et si le Vatican dénonce dans ce film une propagande antichrétienne, c'est parce que celui-ci a fait mouche et a mis le doigt là où cela fait mal. Benoît XVI doit reconnaître que la christianisation de l'empire romain ne fut pas du tout pacifique mais s'est mise en oeuvre par le fer et par le feu.

Thomas FERRIER, le 17 janvier 2010

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