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08/05/2011

8-9 mai 2011 : bilan d’une Union Européenne à l’avenir incertain

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logosite41.pngMontée des populismes europhobes aux élections nationales en Europe, crise des déficits publics dans plusieurs pays européens (Grèce, Irlande, Portugal au sein de l’UE, Islande en dehors), politique de restriction budgétaire au sein de tous les états membres , pression migratoire aux frontières du continent, le cas emblématique étant l’île italienne de Lampedusa, où arrivent par dizaines de milliers tunisiens, lybiens et africains subsahariens, l’Union Européenne va mal et son impuissance à résorber tous ces maux fait douter beaucoup de nos compatriotes européens du bien fondé de cette structure. Marine Le Pen et ses épigones européens ont beau jeu de dénoncer une Union qui ne répond pas aux enjeux du XXIème siècle et aux menaces portées contre notre continent. Et pourtant, il n’existe pas d’alternative, ni politique, ni économique, ni sociale, ni militaire, ni diplomatique, ni énergétique, ni écologique et encore moins démographique et migratoire, à la nécessaire union politique du continent européen dont l’Union Européenne aurait dû être l’incarnation.

Ainsi, pour les vrais européistes que nous sommes, l’Union Européenne actuelle est un échec mais son abandon serait en revanche une véritable catastrophe. En effet, si l’Union Européenne devait se disloquer, ce serait sous les coups de boutoir non pas seulement des eurosceptiques, qui pratiquent souvent une critique constructive, mais bien des europhobes, opposants résolus non seulement à l’Union Européenne actuelle mais à toute Europe politique alternative autre que leur prétendue « Europe des nations », qui n’est qu’une Anti-Europe.

Analysons plus en profondeur les maux qui rongent notre continent et contre lesquels l’Union Européenne actuelle est au mieux impuissante, au pire complice. En matière de diplomatie, à la suite du traité de Lisbonne, l’UE est dotée d’un président, en la personne du fade Herman Van Rompuy, et d’un « ministre européen des affaires étrangères » très effacé en la personne de Catherine Ashton. Autant dire que ces personnes, aussi estimables soient-elles, ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux et ont été choisies par les chefs d’état et de gouvernement pour leur incapacité à véritablement incarner l’Union Européenne.

Le président de la commission, quant à lui, le portugais Gustavo Barroso, agent implicite des USA, est chargé de faire appliquer les traités et sert de VRP des droits de l’homme, relayé dans son rôle par des commissaires spécifiques qui vont tout dans le sens de la porosité migratoire et économique des frontières de l’UE. Barroso incarne un libéralisme économique assumé alors même que la crise économique montre les limites de cette doctrine. L’idée de protectionnisme économique européen lui est odieuse, comme l’idée de rétablir des frontières intérieures, conséquences de l’absence d’une politique européenne commune en la matière.

Par ailleurs, la Commission Européenne ne jouit d’aucune légitimité démocratique, malgré des modifications statutaires. En effet, à terme, le président de la commission devrait être élu par les parlementaires européens. Faudrait-il encore que ces derniers jouent pleinement leur rôle.

Le parlement européen, partagé de manière absurde entre Bruxelles et Strasbourg, et en ce sens je partage tout à fait l’avis de Roland Ries, maire de cette dernière cité, pour qui le législatif communautaire devrait être intégralement à Strasbourg, comme cela était le cas à l’origine et conformément aux traités, ne joue pas son rôle.

Certes, on ne peut que se réjouir que le mode de scrutin le plus démocratique, la proportionnelle, y soit globalement en vigueur, ce qui permet une meilleure représentation de la volonté populaire européenne, et de l’idée de faire élire en 2014 une trentaine de députés sur des listes transnationales, même si le véritable courage politique aurait été de proposer de véritables élections européennes, le même jour pour tout le continent, et avec des listes européennes au sens fort, par une répartition par partis et pas par pays. En ce sens, on ne saurait que regretter lors d’un récent référendum que les citoyens britanniques, par rejet de leur gouvernement en place, aient rejeté une réforme plus démocratique du mode de scrutin, alors qu’au Royaume-Uni comme en France, il y a un grand décalage entre la volonté populaire et la représentation parlementaire. Ainsi, le Front National, qui représente près de 20% des électeurs, se retrouve avec seulement deux conseillers généraux et aucun député. De même, Europe Ecologie est-elle obligée de s’allier avec le Parti Socialiste si elle souhaite avoir des élus.

Toutefois, les parlementaires européens ne jouent pas un véritable rôle législatif, d’abord parce qu’ils en sont privés par les traités, et en second lieu parce qu’ils ne font pas preuve du courage nécessaire pour renforcer cette institution. Le poids des représentants europhobes et eurosceptiques n’explique pas tout. C’est d’abord le fait que les députés représentent des partis nationaux, et non européens, le PPE et l’ASDE n’étant pas de véritables partis européens mais des groupes parlementaires, et que « gauche » et droite dans cette assemblée travaillent main dans la main et dans le même sens. Il n’y a jamais d’alternance politique puisque les deux grands groupes se répartissent équitablement les rôles, se partageant par exemple le rôle de président de l’assemblée. Démocratique, le parlement européen l’est par son mode de scrutin. Oligarchique, le parlement européen l’est par son fonctionnement interne.

La dimension peu démocratique de l’ensemble saute aux yeux de beaucoup de nos compatriotes européens. La façon dont le traité prétendûment constitutionnel, rejeté par deux pays fondateurs, a été mis en place presque à l’identique sous la forme du traité de Lisbonne, une fois que le refus irlandais de ce dernier ait pu être renégocié par un certain nombre de promesses et par la peur de l’Irlande d’être isolée, joue beaucoup contre une institution qui paraît déconnectée de la volonté populaire et des réalités politiques quotidiennes. Les remontrances de la commissaire Viviane Reding quant au traitement français de la problématique des migrants roms ont également agacé beaucoup de citoyens, et pas seulement français.

A propos de la question migratoire, les dernières semaines ont mis à mal les relations entre la France et l’Italie concernant la situation de Lampedusa et par extension la question du traitement des migrants illégaux dans une Europe qui n’a pas réellement de frontières autour d’elle. Beaucoup d’analystes affirment qu’il faudrait une réponse européenne à ce problème, d’autant plus que la Grèce annonce être également confrontée à de nouveaux flux par le biais de ses frontières communes d’avec la Turquie, et a exprimé à plusieurs reprises son incapacité à pouvoir les gérer, au point de vouloir construire un mur. Mais dès qu’on évoque la question de la réponse européenne, on nous explique au final qu’il faudrait régulariser tous ces immigrés clandestins. A quoi bon l’Union Européenne alors, puisque l’Italie et la France savent très bien ne rien faire en ce domaine, concrètement.

En clair, et pour conclure ce panorama rapide de la situation de l’Union Européenne, il est impératif de modifier en profondeur ses institutions et son mode de fonctionnement, bien évidemment de changer ses têtes. C’est tout le projet du PSUNE. Donner au parlement européen, du fait de sa légitimité démocratique, le pouvoir que ses élus actuels lui refusent. Mettre en place un parti européen qui représentera en son sein une alternative totale aussi bien aux élus souverainistes, divisés en plusieurs groupes parlementaires, qu’au binôme PPE-ASDE et à leurs alliés libéraux, gauchistes et « pseudo »-écologistes. Cette alternative européiste, nous espérons l’incarner.

Nous n’aimons pas les souverainistes parce qu’ils sont souverainistes mais nous n’aimons pas les « européistes » [de Bruxelles] parce qu’ils ne sont pas européistes. Contre la réaction europhobe, contre les dérives mondialistes, le seul recours, la seule contre-offensive, c’est l’euro-socialisme !
 
Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

19/04/2011

Elections finlandaises : le succès des « Vrais Finnois »

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PS.jpgLes élections législatives finlandaises du 17 avril 2011 permettent d’analyser la situation de l’opinion dans un pays membre de l’Union Européenne, dans le contexte de la crise économique, de la crise de l’euro (€) et de l’impuissance caractérisée des institutions de l’Union Européenne. On le voit notamment dans le domaine de la gestion de l’immigration clandestine en provenance d’Afrique, des dérives en matière de droit d’asile, et des conflits de frontières, notamment franco-italiens, à l’intérieur de l’espace Schengen. En outre, les politiques de libéralisme économique et de restriction des dépenses rendent l’Union Européenne impopulaire. Le mythe de la souveraineté économique et sociale liée à la souveraineté politique a la vie dure.

Dans ce contexte, conformément aux sondages, le parti nationaliste des Perussuomalaiset ne pouvait que triompher. Mal traduit en français par « Vrais Finlandais » par des journalistes peu ou mal informés, il signifie en réalité « Vrais Finnois », cette expression insistant donc sur la composante ethno-linguistique et non sur la nationalité. Le PS de Timo Soini, son dirigeant très populaire dans l’opinion de son pays, sympathique et bon vivant, a donc confirmé les sondages qui annonçaient le dynamisme de son parti. En 2007, il ne recueillait que 4.1% des voix mais disposait, dans un pays pratiquant la proportionnelle, de 5 députés. Aujourd’hui, avec 19% des voix, il progresse de presque 500%, ce qui est considérable. Il obtient 39 députés, soit 34 députés de plus, en quatre ans. Les sociaux-démocrates, en léger recul de 2.3 points, n’obtiennent que 19.1% des voix, presque à égalité avec le PS.

Le mouvement des Perussuomalaiset défend une triple xénophobie. En premier lieu, il s’oppose à la présence de migrants extra-européens, la cible privilégiée étant 8000 somaliens musulmans venus en Finlande par le biais du droit d ‘asile. Leur prétendue intégration, vantée par des journalistes occidentaux, ne tient pas face à une statistique montrant qu’un viol sur deux commis à Helsinki est dû à des étrangers. Au contraire, la population finlandaise est particulièrement hostile à leur présence sur son sol. En second lieu, Timo Soini s’oppose clairement à l’Union Européenne, souhaitant que son pays s’en sépare ou tout au moins revoie à la baisse les sommes allouées par la Finlande à ses institutions. Enfin, les Perussuomalaiset s’en prennent implicitement aux minorités européennes non-finnoises, en particulier les Suédois, dont la langue est obligatoire à l’école, ce que conteste Timo Soini, les Lapons et les travailleurs russes. En revanche, le Parti de l’Indépendance, partisan d’un départ de l’Union Européenne, échoue avec seulement 0.1% des voix.

Qualifié par certains analystes de parti de centre-gauche, même si son opposition à l’immigration le fait qualifier d’extrême-droite par certains journalistes française, le parti des Perussuomalaiset, qui n’éprouve aucune nostalgie pour les mouvements fascistes finlandais des années 20 et 30 (Lapua et IKL), laissant cela à des mouvements radicaux extrêmement minoritaires, défend le service public, la juste répartition des revenus et le modèle social finlandais. En clair, comme la plupart des mouvements populistes, ce parti en vient à défendre une forme nationale de socialisme, vantant l’état protecteur pour ses citoyens nationaux.

Malgré un recul de près de deux points, le Parti de la Coalition Nationale, conservateur, obtient néanmoins 20.4% des voix, ce qui en fait le vainqueur dans un pays où la tradition veut que le premier ministre soit issu du premier parti en nombre de voix et d’élus. Avec 44 sièges, malgré une perte de six sièges par rapport à la mandature sortante, les conservateurs ont réussi à dominer légèrement le scrutin.

Le grand perdant est le Parti du Centre, dont était issu le premier ministre sortant, qui avec 15.8% recule de plus de sept points, et n’obtient que 35 députés (- 16). Ce désaveu a amené sa dirigeante à renoncer à toute ambition politique au sein d’une future coalition.

Un autre trait intéressant de cette élection est qu’à l’exception du Parti Pirate, qui obtient 0.5% des voix pour une première candidature, tous les autres partis régressent. L’Alliance de Gauche, proche de l’extrême-gauche, recule faiblement, conservant un capital de 8.1%, alors que les trois grands partis reculent dans une proportion de 2 à 7.3%. Malgré les évènements de Fukushima, qui ont dopé le score des Verts dans les dernières élections de Länder en Allemagne, la Ligue Verte finlandaise perd 1.7% des voix à 7.2%, ce qui constitue pour eux un sévère échec.

Les enseignements de ce scrutin restent les mêmes que pour les différentes élections en Europe depuis plusieurs années, à savoir un rejet d’une Union Européenne trop libérale, destructrice des acquis sociaux de chaque pays, et trop ouverte à une immigration incontrôlée. Ce rejet aboutit à une forme d’europhobie non seulement à l’égard des institutions de l’UE mais aussi des autres européens, alors que les motivations des électeurs ne visent en vérité que les populations extra-européennes. Cependant, pour manifester leur mécontentement, les électeurs sont contraints de voter pour des partis qui confondent les deux populations, européennes et non-européennes, sous le vocable d’ « immigrés ». On constate le même phénomène en France avec le Front National, son électorat étant motivé par la présence de populations allogènes alors même que le parti est davantage sur une ligne europhobe. Il y a donc un décalage complet entre les aspirations « socialistes » et allogénophobes de leur électorat et la ligne europhobe de ces mouvements populistes.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

11/04/2011

Crom versus Christus, le film « Conan le Barbare » revisité

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Conan_the_Barbarian.jpgL’adaptation du personnage emblématique de Robert Howard (1906-1936), « Conan », venu de Cimmérie, était une gageure et pour John Milius et pour son scénariste en la personne de Sprague de Camp. En réalité, plutôt que de demeurer fidèles à l’œuvre originelle, ils ont choisi de se servir de Conan comme d’incarnation d’une morale païenne opposée au christianisme, incarnée dans le film par la secte setienne de Thulsa Doom, ce dernier terme, « crépuscule », faisant allusion à la fin du monde. Derrière la mise en avant d’un culte millénariste dédié à Set, le dieu stygien (la Stygie étant la version hyborienne de l’Egypte), dont le prêtre suprême chez Howard est Thoth-Amon et non Thulsa Doom dans le film, sorcier emprunté à l’univers d’un autre personnage d’Howard, le roi Kull, se cache à peine une dénonciation de la religion chrétienne. Dans la bande originale du film, Basil Poledouris compose une musique religieuse appelée « Cantiques de Sainte Marie » pour illustrer la scène d’une messe « noire » au sein d’une des « tours du serpent », les églises-mosquées de Set.

Les manifestations de l’expansion du culte de Set rappellent la christianisation de l’empire romain. Thulsa Doom rassemble autour de lui des milieux sociaux très variés, mais notamment des femmes issues de l’élite des royaumes hyboriens, milieux qu’il convertit par des actes magiques, par l’hypnose et par des discours apocalyptiques enflammés. Son propos est férocement hostile aux gouvernants, ses hommes n’hésitant pas à menacer les rois, le roi Olric se plaignant ouvertement de leur action, alors même que sa fille a été convertie à cette religion et lui tourne le dos, et même à les assassiner. On songe ainsi au fameux « Saint Mercure », individu probablement imaginaire canonisé pour avoir tué l’empereur Julien. Présente dans toutes les cités, cette religion ophidienne est accusée de nombreux méfaits et son culte du secret inquiète. De fait, la seule cérémonie présente dans le film montre de jeunes filles se donnant corps et âme à l’appétit vorace d’un énorme serpent, décapité fort à propos par Conan.

Sacrifices humains, anthropophagie (une scène montre une marmite contenant des restes humains), orgies sexuelles et corruption apparaissent dans le film comme la face cachée d’une secte qui dénonce l’enrichissement et la décadence morale des rois et prêche la paix et l’amour. Le gourou lui-même bénéficie de la protection d’une garde d’honneur composée de Vanirs, des guerriers nordiques. Le reproche est donc double, à la fois contre le caractère pacifiste d’une religion prêchant « le retour à la terre », avec des fidèles jetant des fleurs sur leur chemin, et contre son caractère intolérant, le prophète appelant à la mort des « infidèles » (l’expression est dans le film).

Face à cette vision du monothéisme, car des emprunts symboliques de cette religion à l’islam sont également présents, Conan est mis en avant comme le contre exemple absolu. Ses valeurs, « il les a apprises au combat ». Sa religion se résume à invoquer le dieu guerrier Crom, d’origine celte (les Cimmériens selon Howard sont les ancêtres des Gallois ou Cymri), dont il n’attend pourtant aucun secours car Crom n’est pas un dieu secourable et n’offre les portes du « Walhalla » qu’aux guerriers héroïques restés fidèles à l’honneur et ayant découvert « le secret de l’acier » . Pour le reste, Conan manie l’humour face aux fidèles des autres religions, répondant aux adorateurs de Set qu’ « il est bien temps de retourner à la terre… dans la tombe ». D’une manière générale, des religions trop élaborées suscitent sa méfiance.

La première valeur de Conan est l’honneur,  ce qui est pourtant étonnant pour quelqu’un qui n’hésite pas à recourir au vol, et le respect des ancêtres en fait évidemment partie, d’où sa volonté de fer de mener sa vengeance jusqu’au bout. Une seconde valeur éminente est le mérite, selon le principe que tout se gagne par l’effort. C’est ainsi qu’esclave il est affranchi, c’est aussi de cette manière qu’il obtient l’épée qui va lui permettre de triompher, en combattant le roi squelette qui la détient et n’acceptera de ne la lui laisser qu’une fois vaincu (la scène, pour des raisons budgétaires et techniques, n’a pu être pleinement réalisée). La troisième valeur de Conan est le courage puisqu’il ne fuit jamais devant un danger, et ne s’avoue pas vaincu mais entend lutter jusqu’au bout. Crucifié par Thulsa Doom à un arbre, l’allusion au mythe christique est alors évidente, Conan parvient à bout de force à tuer un vautour tentant de le dépecer vivant.

conanA803.jpgPourtant, le film ne limite pas la religion des héros à un « Crom » répété après toute victoire ou lorsque Conan est confronté à la magie. Sa bien aimée, Valeria, semble davantage portée sur la religion, n’hésitant pas à signer un pacte avec les dieux, et réapparaît au-delà de la mort en valkyrie afin de protéger Conan en lui disant ces mots, « crois-tu que nous vivions éternellement ? ». Ainsi, la vision épurée de la religion chez Conan n’interdit en rien de croire à l’au-delà et à l’immortalité de l’âme, mais c’est bien par la volonté et au combat qu’on mérite sa place au ciel. Thulsa Doom promet à ses gouailles l’immortalité si on le suit comme un esclave.

La fin du film est bien sûr l’accomplissement de la vengeance de Conan, mais qui ne se limite pas à la mise à mort de son ennemi despotique, car le héros accomplit une véritable libération des esprits. Son objectif est que la religion que « Doom » a fondée ne survive pas à son prophète. Pour ce faire, Conan n’y va pas par quatre chemins en décapitant le gourou et en jetant sa tête au pied des fidèles. C’est ainsi que cette religion meure comme elle est apparue. La princesse subjuguée s’agenouille devant le vainqueur, preuve d’une nature soumise.

De nombreuses autres allusions cachées à l’hostilité d’un John Milius aux monothéismes, Milius qui expliquait à l’époque avoir voulu donner dans son Conan « une vraie vision du paganisme », émaillent le film. Une scène où Conan ivre assomme d’un coup de poing un chameau innocent doit s’interpréter comme un coup porté aux religions du désert. L’introduction du film est d’ailleurs sans ambiguïté, associant une citation d’Howard évoquant « les fils d’Aryas » [la citation commençant ainsi par « Between the Fall of Atlantis and the rise of the sons of  Aryas », ce dernier terme étant par la suite remplacé en « Arius » suite à des protestations], à  une citation de Nietzsche, « That which does not kill us makes us stronger ». 

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Ce film, qui ne se limite pas à l’heroic fantasy, repose en vérité sur une analyse philosophique non dénuée de profondeur, associée à une réflexion historique sur la christianisation de l’Europe ancienne et sur la religion en général, conforme à cette tradition historiographique introduite notamment par Machiavel et Voltaire et dont Nietzsche sera le défenseur acharné. Sa suite, « Conan the destroyer », en revanche sera l’antithèse même du premier film, un navet indéniable se limitant à la plastique de Maryam d’Abo et aux muscles d’Arnold, doté d’un scenario squelettique. Il faut dire que John Milius n’était plus à la manœuvre.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

30/03/2011

A propos de Mayotte, du vocabulaire politique et de la laïcité

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the-parthenon.jpgLors de plusieurs soirées thématiques à caractère politique et/ou culturel organisées par Frédéric Taddeï dans le cadre de son émission quotidienne « Ce soir ou jamais », le problème de la laïcité a été abordé. C’est notamment le cas de l’émission de ce soir où le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, est confronté à des personnalités représentant les différentes religions dominantes en France aujourd’hui et s’opposant à la réouverture d’un débat sur la laïcité dans le contexte actuel.

L’accusation principale contre cette mesure gouvernementale repose sur l’idée qu’il y aurait une forme de « stigmatisation », le terme étant régulièrement employé ces dernières semaines, notamment par Nicolas Domenach lorsqu’il débat avec Eric Zemmour, des musulmans de France, victimes d’un néo-conservatisme d’obédience américaine dont le président français serait prétendument le vecteur ou le relai.

Si le gouvernement UMP était si « islamophobe », on pourrait par exemple s’interroger sur la départementalisation de Mayotte, musulmane à 97% , qui n’est pas la conséquence d’un souhait des mahorais mais d’abord la conséquence d’un référendum local, sans demander l’avis de la majorité des citoyens français, avec la promesse d’aides financières majeures en échange d’un oui, un oui à plus de 95% des voix qui rappelle les scores électoraux des dirigeants dans les régimes autoritaires. Les media, très pudiquement, n’osent pas dire la réalité anthropologique, et démographique, de Mayotte, de peur de faire découvrir aux français les caractéristiques dérangeantes de ce territoire africain arbitrairement à mon sens rattaché à un pays européen, en l’occurrence la France.

Ce qui est plutôt ironique, c’est que cette mesure de l’UMP, souhaitée par le président de la république, alors qu’il ne l’avait pas annoncée publiquement lors de sa campagne électorale, et qui n’a été dénoncée par aucun parti politique, même pas par le Front National, particulièrement silencieux sur ce point, n’a pas bénéficié aux candidats de l’UMP sur les cantons de Mayotte. En effet, comme dans les autres départements d’outre-mer, c’est la « gauche » qui s’impose, pour une raison bien évidente, à savoir qu’elle incarne l’assistanat social et également qu’elle est promotrice des politiques en faveur de la diversité, qui ne sont qu’une autre forme d’affirmative action. J’avoue avoir du mal à comprendre cette obsession qu’a la droite parlementaire d’augmenter artificiellement le nombre d’électeurs de « gauche ».

A l’issue d’élections cantonales qui se sont caractérisées par une augmentation significative du vote FN, Nicolas Sarkozy a souhaité lancer un débat sur l’islam, très vite renommé « sur la laïcité », qui suscite des réactions outragées du PS et des autorités religieuses. Le danger pour eux est la « stigmatisation » d’une population. Ce terme n’est pas innocent puisqu’il fait référence explicitement à la religion chrétienne, et tout particulièrement au sort de Jésus à Jérusalem. La victimisation de certaines populations, qui ainsi peut tout excuser, est manifestée par l’usage permanent de cette expression. On retrouve ici l’inversion des valeurs dénoncée à juste titre par Nietzsche, ce parti pris systématique pour le supposé faible, qu’on retrouve dans le christianisme antique, dans le catholicisme d’après Vatican II et aussi dans le gauchisme. Ce misérabilisme s’accompagne d’un profond mépris pour le peuple européen, le seul à ne pas avoir le droit d’être plaint et d’être aidé, cette fameuse « prolophobie » dénoncée récemment par le conseiller Buisson. Ceux qui sont méprisés, ce sont les travailleurs européens, accusés implicitement de soutenir les droites populistes, et eux seuls !

Par réaction à ce discours, Robert Ménard, dans l’émission préalablement évoquée, s’oppose publiquement à la construction de minarets et considère qu’il ne faut pas couvrir la France de mosquées. Il le fait selon la conviction qu’il faut respecter le caractère catholique de la France. D’autres parlent de valeurs judéo-chrétiennes pour signifier la même chose. Si on peut comprendre sa réaction, lui comme ses opposants ont oublié un élément fondamental, à savoir que l’identité religieuse de l’Europe n’est pas réellement le christianisme, mais bel et bien le paganisme. Rappelons que Noël n’est à l’origine que le solstice d’hiver, une fête dédiée au dieu du soleil, que Pâques dans sa version européenne est dédiée à la déesse de l’aurore (à Venus à Rome, à la déesse Ostara chez les Germains), que la Toussaint n’est autre que la Samhain celte en l’honneur des ancêtres morts.

Ainsi, la laïcité n’est pas, contrairement à ce que pense Jean-François Copé, une neutralité religieuse, la recherche d’un consensus ou d’un « mieux-vivre ensemble », et n’est pas vraiment non plus la laïcité anti-cléricale de 1905. Elle est d’abord la volonté qu’en Europe ce soient les valeurs européennes qui dominent, les valeurs européennes traditionnelles auxquelles le christianisme post-constantinien a été contraint de se soumettre. Ce n’est pas par respect du christianisme qu’il faut réactiver une « laïcité de combat » mais par respect de notre folklore, de nos traditions, de notre héritage. Et notre héritage est spirituellement païen. Bien évidemment, aucun représentant de la tradition spirituelle indigène, européenne, n'était invité.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

04/02/2011

Qu’est-ce que la démocratie ?

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pericles2.jpgLe mot grec δημοκρατία signifie mot à mot le pouvoir du peuple, le terme dêmos provenant d’un terme indo-européen, *dāmos, signifiant « famille, tribu, peuple, lignée, appartenance commune », qu’on retrouve aussi dans le gaélique dam.

Au sens courant en grec ancien, le dêmos est le corps des citoyens, par opposition aux esclaves et aux métèques, qui en sont exclus. Ainsi à Athènes, le dêmos s’identifie pleinement à la citoyenneté, et ne doit pas se confondre avec une plèbe indifférenciée. De même, à Rome, les patriciens et la plèbe font tous partie du corps des citoyens, dont sont exclus là encore les esclaves et les pérégrins, ces derniers étant soumis à la juridiction de leur cité et non à celle de Rome. Bien que dépourvues de pouvoir politique, les femmes demeurent des citoyennes et considérées comme telles. En effet, dans l’Athènes classique, à la différence du droit napoléonien, purement patriarcal, le citoyen l’est par son père et par sa mère, selon le principe du droit du sang.

Ainsi, le dêmos est il composé des seuls citoyens, ceux-ci l’étant en raison de leur appartenance commune, conformément au mythe athénien de l’autochtonie, les Athéniens sont considérés comme nés du sol même de leur cité. Le lien charnel avec leur sol s’apparente au mythe du géant Antaios, qui puisait sa force de la terre, vue comme une mère dont il était le fils, et qui fut vaincu par Héraclès lorsque celui-ci parvint à le soulever hors du sol, le privant ainsi de tout pouvoir.

Au sens strict, la démocratie est le pouvoir des semblables, la différence avec la société spartiate étant que le corps des citoyens est composé de tous les indigènes, alors que Sparte distingue les Egaux (Homoioi) des Périèques, citoyens spartiates de statut inférieur. Athènes est réellement égalitaire, pratiquant une complète isonomie entre tous les habitants indigènes de l’Attique. L’asservissement d’un citoyen par un autre citoyen est d’ailleurs banni. Ainsi, douloi et metoikioi étant étrangers, ils ne peuvent pas en théorie devenir citoyens, même par affranchissement. Aristote souligne que le droit athénien se distingue radicalement, antithétiquement même, du droit corinthien, Corinthe étant une oligarchie marchande pratiquant le droit du sol.

Enfin, le dernier sens pris par le mot dêmos est « commune, agglomération », car le cadre idéal de l’expression politique du pouvoir du peuple dans l’antiquité était la cité, comme hier il s’agissait de l’état-nation, et comme demain, nous l’espérons, ce sera l’Europe.

La démocratie usurpée.

Avec la renaissance des idéaux démocratiques au moment où éclate la Révolution Française, Athènes redevient le modèle de la cité idéale, amie des artistes et en même temps solide sur ses fondements. La figure de Périclès incarne, comme celle d’Auguste, l’image d’un bon père du peuple, dans une société d’hommes libres. Aussi, la force de l’idée démocratique fut-elle qu’aujourd’hui, sous peine de passer pour ridicule si ce n’est pour un infâme factieux, personne n’ose se dire antidémocrate. Mais une chose est de se réclamer de la démocratie, une autre est d’être sincèrement démocrate et d’assumer ce que la démocratie implique.

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10/10/2010

Défendre l’idée européenne.

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On ne s’attend évidemment pas à voir défendre l’idée européenne chez les eurosceptiques assumés, chez les souverainistes de tout bord notamment, comme Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, même si cette dernière, par exemple, tient un discours moins brutal que le passé de son mouvement le laisserait supposer, si elle admet l’existence de cercles concentriques dont une Europe incluant la Russie ferait partie. On ne s’attend pas non plus à la voir défendre par des mondialistes comme Olivier Besancenot, pour lesquels l’Europe n’existe tout simplement pas.

Aujourd’hui la vision caricaturale donnée des instances européennes par Viviane Reding, Manuel Barroso et quelques autres technocrates conforte singulièrement tous les eurosceptiques affirmés. D’autant plus qu’il ne s’agit pas de quelques faux-pas ; la position qu’ils affichent correspond très précisément à la vocation de l’Union européenne telle qu’elle a été définie par les membres signataires. On ne peut donc pas s’étonner de voir les eurosceptiques défendre une stratégie de retour en arrière. La seule erreur d’analyse que l’on puisse leur reprocher est de s’attaquer à une Europe qui n’existe pas, derrière la juste condamnation du modèle actuel. Ils ont, en effet, tendance à doter l’Europe de pouvoirs qu’elle n’a pas et lui faire endosser des responsabilités qui sont celles des Etats membres.

Il y a d’autres eurosceptiques, sans doute plus opposés à l’Union européenne que ceux dont on a parlé, mais qui parlent peu et dont on ne perçoit pas immédiatement le jeu. Ce sont tous ceux qui se félicitent de l’Union européenne telle qu’elle est.

C’est, par exemple, un certain Michel Rocard qui avoue très honnêtement ne plus croire à l’idée européenne et qui, en conséquence, voit sans inconvénient l’entrée de la Turquie dans l’union. Ce sont tous ceux qui, principalement au PS, ont accueilli favorablement le rappel à l’ordre de la Commission à propos du démantèlement des camps de Roms. Ce sont tous les mondialistes qui, à gauche et aussi à droite, se félicitent de l’ouverture de l’Europe à toutes les influences extérieures.

C’est du côté des partisans proclamés de l’Union européenne que nous allons chercher à mesurer l’impact d’événements plus ou moins récents sur leur engagement. Pour cela, nous allons examiner leur attitude en la passant au crible de quelques critères simples.

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05/09/2010

Eurobaromètre 2010 : l’Union Européenne en berne

logo-eurobarometre_fr.jpgAu mois d’août sont sortis les résultats du dernier sondage Eurobaromètre sur l’état de l’Union. La première question, désormais classique, posée aux citoyens européens choisis parmi un panel représentatif, est de savoir si ces derniers pensent que l’adhésion de leur pays à l’Union Européenne avait été une bonne ou une mauvaise chose ou éventuellement ni l’une ni l’autre. A cette question, 49% des personnes interrogées estiment qu’elle a été une bonne chose, ce qui est un score assez faible, mais conforme aux résultats enregistrés depuis une dizaine d’années. C’est en 1990, à la suite de la réunification allemande que les résultats ont été les plus positifs avec 72% d’avis positifs contre seulement 7% d’avis négatifs. En 2010, ils sont en revanche 18% à émettre des avis hostiles, alors que l’année dernière ils étaient 53% d’ « euro-optimistes » contre 15% d’eurosceptiques. Mais c’était avant la crise de l’euro et avant l’effondrement de l’économie grecque.

Cette crise de confiance de l’Union Européenne n’est pas propre aux pays membres puisque, jeune prétendante à l’adhésion, l’Islande connaît depuis quelques mois un désenchantement très fort. Fin juillet 2010, ils étaient 60% des Islandais à désormais regretter leur demande d’adhésion et si un référendum avait lieu, l’Islande ne rejoindrait pas l’UE. Moins d’un tiers des Suisses voteraient favorablement à une adhésion, en raison notamment des craintes d’un affaiblissement démocratique du pays, lorsque l’on sait que, suite au référendum suisse sur les minarets, les institutions communautaires ont désavoué les choix souverains de ce peuple. A savoir si, malgré tout, son pays avait été plutôt bénéficiaire de l’adhésion, ils sont 53% à estimer que oui contre 35% à estimer le contraire. Il fallait remonter à l’automne 2005 pour trouver un résultat aussi médiocre.

De manière plus détaillée, on constate que le recul du soutien à l’UE est particulièrement net dans un certain nombre de pays, et notamment l’Allemagne où le sentiment positif perd 10 points, de même qu’il en perd 11 en Slovénie, 13 à Chypre et jusqu’à 17 points en Grèce, le peuple hellénique n’ayant pas apprécié le peu de solidarité européenne dont il a pu bénéficier, alors qu’en sens contraire le peuple allemand n’a pas aimé devoir aider les grecs. Le sentiment positif augmente toutefois dans un certain nombre de pays, essentiellement parmi les nouveaux entrants de 2004. A la question du bénéfice obtenu par le statut de membre de l’UE, là encore le positif régresse fortement en Allemagne et en Grèce mais aussi au Portugal.

A la lecture de ces résultats, on se rend bien compte que l’Union Européenne n’a actuellement pas la cote mais, contrairement à ce qu’affirment les souverainistes, cela ne signifie pas que les citoyens aient davantage confiance en leurs institutions nationales. En effet, 42% des citoyens de l’UE ont confiance dans l’UE (contre 48% à l’automne 2009), 47% n’ayant en revanche aucune confiance en cette dernière (contre 40%). Mais ils sont 66% à ne pas avoir confiance dans leur gouvernement national, et 62% dans leur parlement national. En clair, si le parlement européen inspire moins confiance qu’auparavant aux citoyens, les institutions nationales sont totalement désavouées. Que ce soit la fausse « gauche » ou la vraie droite, l’une alternant avec l’autre par défaut, les citoyens de l’UE ne sont pas dupes. Un « sortons les » européen aurait même tout son sens.

Concernant la confiance générale dans l’Union Européenne, les pays les plus optimistes demeurent ceux d’Europe médiane (68% de confiance en Estonie, 65% en Slovaquie, 56% en Roumanie, 54% en Hongrie… etc.) et certains pays d’Europe occidentale, comme la Belgique bien sûr (61%), comme les plutôt souverainistes Danemark (61% aussi) et Pays-Bas (53%). En revanche, dans les six pays fondateurs, à l’exception de la Belgique, les résultats sont plutôt mauvais voire très mauvais. En effet, seulement 42% des Italiens, 39% des français et 37% des allemands ont confiance dans l’UE. Au Royaume-Uni, ils ne sont plus que 20% (68% n’ayant pas confiance).

La crise de confiance est donc installée au cœur même de l’Europe occidentale, chez les grands pays du continent, comme la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Dans les autres pays, la confiance baisse nettement. L’Europe est en crise, à tous points de vue, et l’UE ne semble pas apparaître aux citoyens comme le remède à cette crise. A vrai dire, les citoyens ne voient aucun remède. Il n’est pas étonnant alors que le vote populiste et/ou nationaliste soit fort.

Lorsque l’on constate que l’UE est de plus en plus rejetée, mais que les Etats (gouvernement + parlement) le sont encore davantage, on comprend qu’il existe la possibilité d’une voie européenne capable de renverser les gouvernements nationaux et de réorienter l’UE dans un sens démocratique et strictement européen. La solution ne sera pas nationale, elle sera européenne !

LBTF

Gauche laïque et « extrême-droite », une confusion malhonnête ?

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__1_742984_1211794407.jpgUn article du 5 septembre 2010 du blog du Monde « Droites extrêmes » consacré au mouvement « Riposte laïque » et à son principal dirigeant, Pierre Cassen, a attiré mon attention. Les journalistes cherchaient à démontrer que cette organisation, qui se revendique « de gauche », et dont le responsable est un ancien du PCF et de la LCR, était passée à l’extrême-droite sous prétexte d’avoir organisé une manifestation commune avec le Bloc Identitaire. Cela m’amène à réfléchir à ce qu’est la gauche authentique en évoquant certains positionnements pris par des membres des structures de gauche en France et en Allemagne ces dernières années.

Helmut Schmidt, ancien chancelier de la SPD, dans un article du Frankfurter Rundschau du 13 juin 2005 prônait ainsi l’interdiction «  de l’immigration de populations issues de cultures étrangères » après avoir en 2004 affirmé que « la décision de faire venir des travailleurs étrangers aura été une erreur très grave », visant en particulier l’immigration turque et africaine. Schmidt a par ailleurs été opposé à l’abandon du droit du sang que prônait le social-démocrate Schröder, abandon effectué en 2000 par la coalition rouge-verte et n’a jamais caché son refus de toute adhésion de la Turquie dans l’Union Européenne, convergeant avec son ancien collègue et ami, le centriste Valéry Giscard d’Estaing qui dénonçait en 1991 une « immigration-invasion » et qui est lui aussi hostile au processus d’adhésion de la Turquie entamé en 2005. Doit-on considérer par ces déclarations le social-démocrate Schmidt comme un renégat qui devrait prendre sa carte à la NPD, ce qu’a proposé le Consistoire Juif Allemand au social-démocrate Thilo Sarrazin il y a quelques semaines ? Doit-on considérer qu’il a cessé d’être de gauche ?

Oskar Lafontaine, ancien animateur du mouvement de gauche radicale « Die Linke », et désormais retraité de la politique en raison d’une « longue maladie », déclarait il y a quelques années que « l’Etat est obligé de protéger les pères de famille et les femmes du chômage parce que des travailleurs étrangers [Fremdarbeiter] prennent leurs emplois en travaillant à bas coût ». En suivit une campagne vigoureuse contre lui, notamment en raison de son usage du vocable de Fremdarbeiter au lieu du très politiquement correct Gastarbeiter (« travailleurs invités »). L’historien Götz Aly n’a pas hésité à qualifier la doctrine mise en avant par Lafontaine de « nationale-socialiste », rien de moins. Doit-on considérer qu’Oskar Lafontaine a cessé d’être de gauche, de même que jadis Georges Marchais lorsque celui-ci s’opposait à l’immigration de travail ?

Le provocateur Thilo Sarrazin, autre membre de la SPD et membre de la Bundesbank, fait scandale depuis quelques jours en raison de la sortie de son ouvrage dénonçant notamment l’islamisation de l’Allemagne et le fait qu’il ne souhaite pas que ses enfants et petit-enfants vivent dans une Allemagne qui ne serait plus culturellement allemande. Aussitôt, les bien pensants s’élèvent contre ses propos, appelant à ce qu’il soit exclu de la SPD et qu’il perde son emploi à la Bundesbank. Jeudi dernier, ses collègues ont demandé au président allemand, Christian Wulff, de se séparer de leur collaborateur. Le dirigeant de la SPD semble s’étonner que Thilo Sarrazin soit toujours membre de sa formation politique, et ce dernier entend bien rester adhérent. Selon un sondage, une majorité d’allemands soutient Sarrazin, et notamment 30% des électeurs SPD, ce qui n’est pas rien. Sarrazin a-t’il cessé d’être de gauche, d’être social-démocrate, en raison de ses saillies rhétoriques ?

Les idées développées par Pierre Cassen de « Riposte laïque » ou par Christine Tasin de « Résistance républicaine » me sont très étrangères, et notamment leur refus d’une Europe politique au profit d’une « république » française fétichisée ou leur volonté de se présenter essentiellement comme opposés à l’islam. On peut également leur contester le fait de vouloir défiler avec des organisations considérées comme d’extrême-droite. Mais lorsque Pierre Cassen déclare ne pas vouloir laisser à Marine Le Pen le monopole sur ces questions, peut-on l’accuser d’être passé à droite ? Si une majorité d’ouvriers vote pour le FPÖ en Autriche, si le Front National est à nouveau redevenu le premier parti ouvrier en France, c’est que la gauche n’a pas fait son travail, c’est tout simplement que la gauche n’est plus de gauche.

Au lieu de chercher des boucs émissaires dans leur camp, les dirigeants socialistes feraient mieux de se demander pourquoi les classes populaires se détournent d’eux et sont si désespérées qu’elles sont amenées à soutenir des formations droitières et ultra-libérales (comme le PVV de Geert Wilders). Parce que la « gauche » a trahi le peuple et qu’elle a toujours refusé de prendre conscience de l’impossibilité à la fois de préserver les acquis sociaux et de donner du travail à tous ses citoyens et en même temps de prôner l’ouverture maximale des frontières et la régularisation des travailleurs clandestins.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

13/06/2010

Slovaquie : nouvelle défaite sociale-démocrate

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slovak%20flag.jpgDure année 2010 pour la « gauche » sociale-démocrate en Europe. Les formations libérales et conservatrices triomphent. L'effondrement de la gauche en Allemagne et au Royaume-Uni, sa défaite face aux libéraux en Tchéquie et aux Pays-Bas, tous ces évènements montrent que dans cette période de crise, c'est la droite libérale qui a le vent en poupe. Il est vrai que lorsque l'on constate que la politique d'un Zapatero ou d'un Papandreou est la même que celle des dirigeants de droite, que tous parlent à l'unisson de rigueur budgétaire, obligatoire si ces pays veulent continuer à jouer le jeu du mondialisme, on ne voit pas pourquoi soutenir des formations politiques beaucoup moins cohérentes en ce domaine et qui ne sauraient représenter en rien une alternative crédible.

Le gouvernement socialiste slovaque de R. Fico était toutefois assez atypique dans le sens qu'il était formé du SMER social-démocrate, du HZDS populiste (dit de gauche) de V. Meciar et de la droite nationaliste, en la présence du Parti national slovaque (SNS) de J. Slota, ami de Le Pen. En 2006, ces trois partis formaient une majorité de 84 sièges (sur 150) pour représenter 49.7% des électeurs. En 2006, le HZDS ne réussit pas à atteindre la barre fatidique de 5%, le SNS est en chute libre et le SMER progresse certes, mais au détriment de ses concurrents de gauche et de ses alliés. Il n'obtient avec son allié survivant que 39.86% des voix (44.18% si on compte le HZDS mais qui sera sans représentants) et 71 sièges. Cette défaite met fin à une coalition « socialiste nationale » étrange, condamnée comme telle par le PSE de Strasbourg en 2006.

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09/05/2010

9 mai 2010 : fête d'une Europe en danger de mort ?

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tom2.pngLa crise économique a fait éclater ce vestige de prospérité économique qu'est devenue l'Union Européenne, obligeant les Etats à faire preuve d'une solidarité, qui aurait dû être naturelle, à l'égard d'un état membre et pas n'importe lequel, le berceau de la démocratie et de l'identité européenne, la Grèce. Depuis plusieurs semaines et ces derniers jours, la monnaie unique européenne, l'euro (€), est menacée économiquement et de plus en plus contestée par une opinion publique désinformée et chauffée à blanc par les discours radicaux, de droite et de gauche, annonçant son implosion. 38% des français sont désormais partisans du rétablissement d'une monnaie nationale.

Depuis la mise en place de la CECA en 1950, la construction européenne a permis la réalisation d'un marché commun, a contribué à la paix en Europe occidentale, mais n'a accouché que de seulement deux réalisations significatives, un parlement européen croupion, malheureusement dénué de la plupart des pouvoirs qu'on attend d'une assemblée, réceptacle de politiciens nationaux sur le déclin, et la monnaie unique, l'euro, introduite en 2002, et qui a fait plus pour le renforcement de l'idée européenne dans les esprits que des dizaines de milliers de discours. Or aujourd'hui, le parlement européen est maintenu sur la touche, la gouvernance économique européenne prônée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, dénuée de tout volet politique sur laquelle l'asseoir, se faisant sans lui, et l'euro est en danger de mort.

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08/05/2010

La zone Euro et la Grèce

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tiok551t.gifLes événements récents liés à la crise grecque ont soulevé des interrogations sur la pérennité de l’Euro. Ce n’est pas un hasard si dimanche 2 mai, deux interventions brillantes, l’une de Marine Le Pen sur ITV et l’autre de Jean-Luc Mélenchon sur BFM, se sont succédé sur la télévision numérique pour aborder le sujet. Le lendemain l’émission d’Yves Calvi sur Arte revenait utilement sur le sujet. Elle y revenait encore vendredi 7, succédant à une interview de Nicolas Dupont-Aignan. Essayons d’y voir un peu clair, sans a priori, en dépassant le cadre du problème grec et en commençant même par considérer le cas de la France.

En préambule nous devons insister sur deux points.

D’abord il n’y a pas en Europe de gouvernance économique, même partielle. Au moment de l’adoption de l’Euro et de la définition de la zone monétaire concernée, on a bien imposé des critères de convergence. Déjà, cependant, l’admission de la Grèce a été prononcée en pleine connaissance du fait que les indicateurs qu’elle présentait étaient faussés. Surtout, depuis lors, les divers pays concernés ont pu faire librement usage de la monnaie commune, mauvais usage plutôt que bon pour certains.

Ensuite, à la question de savoir si l’Euro est bénéfique ou non pour tel pays, il ne peut pas être répondu dans l’absolu. Il convient en effet de savoir quelle politique ce pays entend mener pour se prononcer.

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07/05/2010

Révolution scientifique: les non-africains descendent de l'homme de Néandertal

Le séquençage du génome de l'homme de Néandertal révèle des croisements avec l'humain moderne. Ces croisements se sont probablement produits au moment où les premiers homo-sapiens ont commencé à migrer hors d'Afrique.

Les peuples d'origine européenne, asiatique et australasienne ont tous des traces d'ADN de Néandertal, mais pas les Africains, expliquent les chercheurs dans un article paru dans la reuve "Science". L'étude pourrait aider à résoudre un vieux débat sur le fait de savoir si l'homme de Néandertal et l'humain moderne ont fait plus que simplement cohabiter.

"Ceux d'entre nous qui vivent hors d'Afrique portent un peu d'ADN de Néandertal en eux", résume Svante Paabo, de l'institut Max Planck à Munich, qui a dirigé cette recherche. "La proportion de matériel génétique hérité de Néandertal est d'environ 1 à 4%. C'est peu mais c'est une proportion bien réelle d'ascendance chez les non-Africains aujourd'hui", ajoute le Dr David Reich, de la Harvard Medical School de Boston, qui a participé à cette étude. [...]

Source (Romandie News)

Etudes complètes en question de la revue Science, liens directs:

Targeted Investigation of the Neandertal Genome by Array-Based Sequence Capture, Science 7 May 2010.

A Draft Sequence of the Neandertal Genome, Science 7 May 2010.

Neanderthal_child.jpgNeandertals, the closest evolutionary relatives of present-day humans, lived in large parts of Europe and western Asia before disappearing 30,000 years ago. We present a draft sequence of the Neandertal genome composed of more than 4 billion nucleotides from three individuals. Comparisons of the Neandertal genome to the genomes of five present-day humans from different parts of the world identify a number of genomic regions that may have been affected by positive selection in ancestral modern humans, including genes involved in metabolism and in cognitive and skeletal development. We show that Neandertals shared more genetic variants with present-day humans in Eurasia than with present-day humans in sub-Saharan Africa, suggesting that gene flow from Neandertals into the ancestors of non-Africans occurred before the divergence of Eurasian groups from each other. (Science)

06/04/2010

Révolution par les urnes et mode de scrutin

logo4c.pngUn mouvement qui aspire à une révolution « par les urnes », recherchant une légitimité populaire, démocratique, à son action, n'est pas maître du cadre politique dans lequel il entend inscrire son action, et notamment du mode de scrutin. Certes, il peut contester le système en place, lui reprochant de fausser le jeu démocratique, d'empêcher l'émergence de mouvements politiques novateurs, d'étouffer l'opposition. Mais il ne doit s'attendre à aucune fleur de la part des partis en place. Il lui appartient en conséquence de s'adapter à des circonstances dont il est la victime et qu'il ne peut pas modifier en sa faveur.

Le premier mode de scrutin est celui à l'anglaise, un seul tour et le premier dans chaque circonscription est élu. Ce système défavorise les petits partis, car le vote utile s'exerce immédiatement. Les libéraux démocrates britanniques, qui représentent 18% environ des suffrages selon les derniers sondages, disposent ainsi d'une place très limitée au sein du parlement. Les écologistes ou les nationalistes du BNP en sont totalement exclus. Aucune « révolution par les urnes » (revolutio urnis) n'est possible dans un tel cadre électoral. Le Labour, qui avait songé à réformer les institutions en introduisant une part de proportionnelle lorsqu'il était dans l'opposition, a renoncé immédiatement une fois au pouvoir. Notons que Nicolas Sarkozy souhaite adopter ce mode de scrutin pour faire élire les conseillers territoriaux en 2014, afin de limiter la victoire de la gauche et d'éliminer du jeu le FN.

Le second mode de scrutin est celui à la française, le scrutin majoritaire à deux tours. Il est appliqué aux présidentielles, où les deux meilleurs sont qualifiés pour le second tour, et aussi aux législatives, où il faut dépasser 12.5% des inscrits. Ce système verrouille encore davantage le jeu électoral que le système britannique. Ainsi, le Modem de Bayrou n'a réussi à faire rentrer que quatre députés au parlement et le FN, même à l'époque où il atteignait 15% des voix, au maximum un seul.

Le mode de scrutin le plus favorable à une revolutio urnis reste donc le système à la proportionnelle, généralement accompagné d'une barre minimale, qui est désormais de 3% en Grèce, 4% en Italie et en Suède, 5% en Allemagne, 7% en Russie et jusqu'à 10% en Turquie. En revanche, au niveau du parlement européen, les institutions de Bruxelles encouragent les états à pratiquer la proportionnelle la plus large possible, comme le fait l'Espagne par exemple et l'Italie au niveau des élections européennes. Même la France et le Royaume-Uni, si rétifs à ce mode de scrutin, l'appliquant aux européennes. Le FN, qui n'a aucun député national, dispose en revanche de trois députés européens. Le BNP, qui n'avait obtenu que 0.7% des voix aux dernières législatives, avec 6.5% des voix, fait rentrer à Strasbourg deux députés. Et dans le reste de l'Europe, des partis nouveaux, comme le Parti Pirate suédois, parviennent à obtenir des élus.

Ainsi, la seule élection qui en France permette d'obtenir des élus à partir d'un résultat de 6 à 7% par circonscription, c'est celle pour les représentants nationaux au parlement européen. Et c'est aussi le cas dans les autres pays du continent, avec des barres davantage accessibles encore. Les élections européennes en France ont d'ailleurs toujours permis la victoire de formations nouvelles, comme le FN en 1984 (11% des voix), le MPF de Philippe de Villiers (13% en 1999), Europe Ecologie (qui en 2009 a fait jeu égal avec le PS) ou encore la liste Tapie. Malheureusement, ce sont souvent des organisations souverainistes (UKip au Royaume-Uni, le LPR polonais en 2004... etc) ou pseudo-écologistes qui en profitent. Et si les européanistes-socialistes (euro-socialistes !) en profitaient eux aussi pour se faire connaître avec un programme bien plus révolutionnaire que le projet timide de Newropeans ?

Aux élections nationales, votez « national », même si ça ne servira à rien, quel que soit le parti, mais aux élections européennes, votez « européen » !

Thomas Ferrier (PSUNE/LBTF)

05/04/2010

La Turquie, de moins en moins européenne ?

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Pic12-TurkWolf.gifParadoxe. La Turquie, lorsque le kémalisme était aux affaires, aspirait à rejoindre la civilisation européenne, à se transformer radicalement au niveau culturel, et dans l'idée d'Atatürk à se détourner progressivement de l'islam en s'appuyant sur le passé pré-islamique, hittite, grec comme turc. Lorsque les dirigeants occidentaux, comme De Gaulle et Adenauer, s'engagèrent en 1963 à faire de la Turquie un membre de la Communauté Economique Européenne, projet qui n'avait pas à l'époque de dimension politique, c'était une Turquie occidentalisée, européanisée, celle rêvée par Mustafa Kemal, qu'ils avaient devant les yeux. Il n'en était en vérité rien, et c'est aujourd'hui que l'on constate amèrement à quel point la révolution kémaliste a échoué. Les 20 à 25% de Beyaz Türkler, les « turcs blancs » c'est-à-dire les turcs occidentalisés, sont devenus otages dans leur propre pays.

Des bars vendant de l'alcool sont menacés, des chefs d'entreprise ne valorisant pas l'islamité perdent des marchés de l'état. Les épouses du président et du premier ministre sont voilées, tout comme les filles de Recep Erdogan, étudiantes installées à l'étranger pour pouvoir porter leur tenue islamique. Erdogan en 2008 est allé expliquer à la jeunesse turque d'Allemagne qu'il fallait refuser l'assimilation, dont la promotion était considérée comme un « crime contre l'humanité ». Cette déclaration n'était pas tant la mise en avant d'une turquité à conserver que d'une islamité dont il se veut le défenseur et promoteur et est d'ailleurs considéré comme tel par les autorités religieuses saoudiennes.

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23:45 Publié dans Analyses, Billets | Lien permanent | Commentaires (0) |

05/03/2010

Europhobe et "socialismophobe"

"La crise financière que vient de connaître la Grèce n’est vraisemblablement que le signe annonciateur d’une crise bien plus grave. D’autres pays d’Europe ont des déficits abyssaux qui pourraient les rendre insolvables et les placer au bord du dépôt de bilan : l’Espagne, le Portugal, l’Italie. Si ces pays se retrouvent dans la situation de la Grèce, la liste pourrait s’allonger et la France ne serait pas épargnée. C’est la raison pour laquelle j’étais extrêmement sceptique lors du lancement de l’euro : créer une monnaie unique pour des pays ayant des économies très différentes, des histoires et des parcours politiques très différents, des cultures très différentes, des règles sociales et fiscales très différentes créerait une situation où le cours de la monnaie et le taux de l’intérêt constitueraient toujours une cote mal taillée. Certains parlent, du coup, d’une politique économique unique pour les pays de la zone euro. Ils ne voient pas que ce serait accentuer l’absolutisme technocratique et la dimension constructiviste de l’édifice, sans permettre une quelconque amélioration durable. Ceci pour une raison très simple : c’est tout l’édifice qui a été conçu de manière viciée. En construisant l’Europe, on a parlé de marché, d’ouverture des frontières, de libre-échange. Mais on a aussi parlé de planification, de subventions, de quotas, d’aides à la production et à l’exportation, de protections, de fonds compensatoires. Et tout cela est venu imprimer la marque de corsets asphyxiants, de distorsions, de tentatives de sauver tel ou tel malade pour qu’il meure guéri.

Tout cela s’est accompagné aussi d’une adhésion d’ensemble à une vision dirigiste et socialiste des sociétés. Vladimir Boukovsky, qui a trop bien connu l’Union soviétique, a publié voici quelques années un ouvrage où il expliquait que l’Europe allait suivre la voie de l’Union soviétique, avec des variantes, puisque dans l’Union européenne, il reste des simulacres de démocratie et de liberté. Par ailleurs, plutôt que de miser sur la force militaire, l’Europe a misé sur la faiblesse et la soumission préventive. Mais, pour le reste, nous y sommes. [...]

Le dirigisme est essentiellement nuisible à la créativité entrepreneuriale. Le socialisme commence toujours avec la promesse frelatée et illusoire de la multiplication des pains et s’achève toujours par la réalité de la multiplication des pauvres. Ce n’est pas seulement la monnaie unique qui est en cause. Ce n’est pas seulement le dirigisme, le socialisme, l’absolutisme technocratique. Ce sont aussi les effets secondaires : vieillissement des populations résultant de la dénatalité, fuite du capital intellectuel, flux migratoires faisant venir des gens qui ont essentiellement leurs bras à offrir, alors qu’on a besoin de cerveaux, montée de l’islam parce que les populations qui immigrent sont essentiellement musulmanes et le restent d’autant plus qu’on ne leur propose pas de système de valeurs auquel elles pourraient s’intégrer. Je ne puis savoir à quoi ressemblera l’Europe dans cinquante ans, mais elle sera certainement plus pauvre, islamisée, lacérée de violences diverses, en état de décomposition avancée."

Source (Forum)

Il faudra m'expliquer en quoi les flux migratoires sont dûs au socialisme alors que de l'aveu même d'un Pompidou, "l'immigration c'est le problème des patrons". Par ailleurs, la dénatalité n'est-elle pas la conséquence d'un embourgeoisement de la société au nom de l'individu sacralisé, principe même du libéralisme politique et économique ? Quel intérêt ensuite de citer un Boukovski, anti-soviétique par nature, et rallié ouvertement au modèle libéral/atlantiste ?

L'UE ne meure pas du socialisme ou du dirigisme mais du fait qu'il n'y a personne de réellement énergique à sa tête (et ayant du pouvoir) et que c'est le libéralisme économique le plus outrancier qui y domine.

Ce sont libéralisme et souverainisme qui sont responsables de la ruine programmée de l'Europe. Qu'on ne se trompe pas d'ennemi.

Thomas Ferrier (PSUNE/LBTF)

14/02/2010

Al-Quaïda démystifiée ?

Le PSUNE ou LBTF ne cautionnent pas l'association "ReOpen911", mais cette information récente nous a semblé pertinente:

Lors d'une table ronde qui s'est tenue au Sénat le 29 janvier 2010 sur le thème "Où en est Al-Quaïda", Alain Chouet - ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE - démystifie le concept "Al-Quaïda" et dresse un tableau sans concession des réponses inadaptées et autres instrumentalisations faites par les pays occidentaux, sans pour autant dédouaner les dangers de l'extrémisme islamiste. Un discours passionnant et sans langue de bois qui se situe à des années-lumières du discours officiel sur le 11-Septembre et la “nébuleuse al-Qaïda” que les médias relayent depuis bien trop de temps. Vous vouliez savoir ce que pensent nos “espions” d’al-Qaïda ? Accrochez-vous, les masques tombent. Les propos tenus par Alain Chouet que d'aucuns n'oseront qualifier de “conspirationnistes” sont exactement les mêmes que ceux que nous relayons modestement mais avec ténacité sur notre site. La vidéo que nous vous proposons est un montage des meilleurs moments du discours d'Alain Chouet qui, dans sa version intégrale, dure 22 minutes et est disponible à cette adresse:

http://videos.senat.fr/video/videos/2010/video3893.html.

La transcription du discours d'Alain Chouet est disponible sur notre site à cette adresse : http://www.reopen911.info/News/2010/02/13/le-terrorisme-i...

Alain Chouet est un officier de renseignement français. Il a notamment occupé les fonctions de chef du bureau de coordination des recherches et opérations anti-terroristes (1980-1985) et celles de Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure (2000-02). N.B. Le "Service de renseignement de sécurité" est la branche anti-terroriste de la DGSE.

SOURCE (Forum du PSUNE)

13/02/2010

Et si l'Euro détrônait le dollar ?

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Telos | 04 Février 2010 | Extraits | Quelle sera la principale monnaie mondiale dans dix ans ? Cela pourrait bien être l'euro. Contrairement aux spéculations des années 1990, le yen et le mark n'ont jamais eu la moindre chance de contester la suprématie du dollar dans les échanges internationaux. Leurs pays d'origine étaient plus petits que les États-Unis et de leurs marchés financiers moins bien développés et liquides que la place de New-York. L'euro est en revanche un challenger crédible : la zone euro est à peu près aussi grande que les États-Unis et l'euro s'est révélé une meilleure valeur de réserve que le dollar.

Bien sûr, le classement des monnaies internationales n’évolue que très lentement. Alors que l’économie américaine avait dépassé celle du Royaume-Uni dès 1872 pour la taille, 1915 pour ce qui concerne les exportations et 1917 comme créditeur net, ce n’est qu’en 1945 que le dollar a pris la place de la livre comme principale monnaie d’échanges internationale. Il faut donc prendre en compte des décalages. En 2005, lorsqu’avec mon collègue Menzie Chinn nous avons exploité les données historiques sur les réserves de change des banques centrales afin d’en estimer les principaux déterminants, même nos scénarios pessimistes ne voyaient pas l'euro supplanter le dollar avant 2022. Nous n'aurions pas pu affirmer, alors, que le dollar serait détrôné dans dix ans.

Lire la suite sur le blog Telos

09/02/2010

Avatar : Nous Européens, sommes des Na’vis !

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NaVi-Avatar-03.jpgJames Cameron, celui qui déjà se définissait comme « le roi du monde » lors de la sortie de son autre grand succès Titanic il y a près de 11 ans, est parvenu cette fois à imposer un film sans concession, superbe. Dans cette œuvre animée d’un lyrisme puissant qu’il a mis plus de quinze ans à produire, il remet en cause bon nombre de fondements de la civilisation occidentale américano-centrée. A travers la renaissance tant physique que spirituelle face à un colonialisme cupide, cette exaltation de l’enracinement, de l’Identité comme marquage spécifique d’un Peuple sur un autre est un appel plein de promesses à la renaissance de l’homme vrai.

Avatar est un film américain de science-fiction, genre planet opera, écrit et réalisé par James Cameron et tourné en 3D Relief, sorti en France le 16 décembre 2009 et au Canada le 18 décembre 2009.

Ce film est l'un des plus coûteux de toute l'histoire du cinéma, selon The New York Times, le budget d'Avatar s'élèverait à 460 millions de dollars, mais son succès fulgurant auprès du public lui a permis de dégager des bénéfices après seulement dix jours d'exploitation, puis de récolter plus de 2,2 milliard de dollars de recettes (enregistrées au 7 février 2010) : le film est ainsi le cinquième film à passer la barre symbolique du milliard de dollars de recettes et le premier film à atteindre les 2 milliards.

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