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06/03/2016

Elections slovaques : à droite toute !

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nationalisme,euroscepticisme,Slovaquie,migrants,islamOn s’attendait à une victoire de Robert Fico, premier ministre sortant du SMER, parti social-démocrate aux accents nationalistes et anti-migrants. Elle a été au rendez-vous certes mais apparaît davantage comme une victoire à la Pyrrhus. Avec 28.3% des voix, le SMER perd 16 points, ce qui peut s’apparenter à une sérieuse déconvenue, et n’obtient que 49 sièges, loin des 75 sièges requis pour former une majorité. Au moins Robert Fico peut se satisfaire de l’absence d’un grand parti d’opposition.

Les grands gagnants sont les différentes formations de droite nationale dont la division ne fut désastreuse pour aucune. Le Parti National Slovaque (SNS), qui avait été écarté du parlement en 2012 avec 4.6% des voix (< 5%, synonyme d’élimination), renaît littéralement sous la conduite de son nouveau dirigeant Andrej Danko et obtient 8.7% des voix et 15 sièges. L’éviction du Le Pen slovaque, Ian Slota, en 2013, est pour beaucoup dans ce résultat. C’est certes un score inférieur à celui que les sondages pouvaient lui faire espérer. Mais la concurrence fut forte. Ainsi, le LSNS (« Parti du peuple – Notre pays ») de Marian Kotleba, considéré parfois comme néo-fasciste, obtient 8% des voix (contre 1.6% en 2012) et 14 députés. A ces deux partis classique, il faut ajouter le mouvement Sme Rodina (« Nous sommes une famille » du populiste Boris Kollar, qui pendant toute sa campagne a tapé sur les migrants musulmans. Il obtient 6.6% des voix et 11 sièges.

La droite eurosceptique et libérale incarnée par le mouvement Sloboda a Solidarita (« Liberté et solidarité ») s’impose comme deuxième parti du pays avec 12.1% des voix (contre 5.9% en 2012) et 21 sièges. Les autres formations de droite s’en sortent honorablement, à savoir le nouveau venu SIET (5.6% et 11 sièges) et le mouvement OL’ANO (11% des voix et 19 sièges, +2.4 points). Seul les chrétiens démocrates (KDH) échouent de peu et sont éliminés, avec 4.9% des voix (-4 points). Enfin, le Mouvement des Hongrois (SMK/MKP) avec 4% des voix reste à peu près au même niveau qu’en 2012 (-0.26).

Avec une droite nationale réunie à 23.4% des voix, on peut dire que l’opinion publique slovaque s’est radicalisée suite à la crise des migrants. Il s’agissait pour les Slovaques de mettre la barre suffisamment à droite pour donner à Robert Fico des arguments solides pour résister aux pressions de l’Union Européenne. C’est désormais le cas. Même si ce dernier est malgré tout fragilisé et va probablement devoir s’allier avec ces formations ou en tout cas avec une partie d’entre elles. 

Ces résultats vont encourager ceux qui pensent que soutenir au pouvoir une ligne dure aboutit à décomplexer la population et à ouvrir la porte à des formations beaucoup plus radicales. Le cas hongrois l’indique aussi avec un Jobbik qui est souvent en deuxième position derrière le mouvement de Viktor Orban et ce au détriment de la sociale-démocratie. En revanche, en Tchéquie, depuis l’époque des années 90 où le parti des Républicains inquiétait l’opinion occidentale, aucun mouvement nationaliste n’a émergé, mais la droite tchèque est assez à droite pour l’empêcher.

Le groupe de Visegrad commence désormais à se singulariser par cette montée d’un courant nationaliste et donc potentiellement ou ouvertement eurosceptique, qui est en réalité motivée par une inquiétude croissante des populations face à l’immigration non-européenne et/ou musulmane qui touche l’Europe occidentale. Boris Kollar a notamment fait campagne sur le fait que Bratislava n’ait pas à connaître la situation de Cologne et de Paris. En France, on préfère fermer les yeux, comme ce politologue de BFM-TV expliquant ce matin que la France était le pays d’Europe ayant le moins d’immigrés, ce qui va contre tout sens commun, puisque ne prenant pas en compte les flux antérieurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

13/06/2010

Slovaquie : nouvelle défaite sociale-démocrate

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slovak%20flag.jpgDure année 2010 pour la « gauche » sociale-démocrate en Europe. Les formations libérales et conservatrices triomphent. L'effondrement de la gauche en Allemagne et au Royaume-Uni, sa défaite face aux libéraux en Tchéquie et aux Pays-Bas, tous ces évènements montrent que dans cette période de crise, c'est la droite libérale qui a le vent en poupe. Il est vrai que lorsque l'on constate que la politique d'un Zapatero ou d'un Papandreou est la même que celle des dirigeants de droite, que tous parlent à l'unisson de rigueur budgétaire, obligatoire si ces pays veulent continuer à jouer le jeu du mondialisme, on ne voit pas pourquoi soutenir des formations politiques beaucoup moins cohérentes en ce domaine et qui ne sauraient représenter en rien une alternative crédible.

Le gouvernement socialiste slovaque de R. Fico était toutefois assez atypique dans le sens qu'il était formé du SMER social-démocrate, du HZDS populiste (dit de gauche) de V. Meciar et de la droite nationaliste, en la présence du Parti national slovaque (SNS) de J. Slota, ami de Le Pen. En 2006, ces trois partis formaient une majorité de 84 sièges (sur 150) pour représenter 49.7% des électeurs. En 2006, le HZDS ne réussit pas à atteindre la barre fatidique de 5%, le SNS est en chute libre et le SMER progresse certes, mais au détriment de ses concurrents de gauche et de ses alliés. Il n'obtient avec son allié survivant que 39.86% des voix (44.18% si on compte le HZDS mais qui sera sans représentants) et 71 sièges. Cette défaite met fin à une coalition « socialiste nationale » étrange, condamnée comme telle par le PSE de Strasbourg en 2006.

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