04/08/2013
Kohl et l'immigration extra-européenne
Alors que l'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt, dans un entretien récent auquel j'ai consacré un article, avait expliqué que si l'assimilation des Européens était aisée, celle des Turcs paraissait beaucoup plus difficile, on apprend que l'ancien chancelier Helmut Kohl, en 1982, n'en pensait pas moins.
Dans un article du journal turc Hürriyet, on apprend ainsi que pour Kohl, "il serait nécessaire dans les quatre prochaines années de diminuer de 50% le nombre de Turcs [en Allemagne]", reconnaissant toutefois qu'il ne lui serait pas possible de "le dire publiquement".
Il explique également que l'Allemagne "n'a jamais eu le moindre problème avec les Portugais et les Italiens (...) parce que ces communautés s'intégrent bien", ajoutant que c'est parce qu' "ils étaient européens". En revanche, Kohl considérait que le nombre de Turcs était bien trop important pour envisager leur assimilation, car "ils proviennent d'une culture tout à fait différente".
Non seulement Helmut Kohl aurait été opposé à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, comme Angela Merkel prétend l'être, tout en ne faisant rien pour mettre fin au processus, et était un défenseur du ius sanguinis, comme le candidat CSU Edmund Stoiber, mais il avait ainsi manifesté son refus d'une multiculturalisation de l'Allemagne, processus que Merkel a reconnu comme un échec, mais sans rien faire pour revenir en arrière.
On découvre ainsi que de grands dirigeants européens, pour qui le projet d'Europe unie avait tout son sens, des "pères fondateurs" de l'Europe moderne, comme Valéry Giscard d'Estaing, Helmut Schmidt et désormais Helmut Kohl, ont dénoncé une situation qui n'a cessé d'empirer depuis avec une lucidité sans faille.
Ce qu'il faudrait comprendre, c'est pourquoi ils n'ont rien pu faire lorsqu'ils étaient au pouvoir pour endiguer une involution dont ils savaient qu'elle était calamiteuse.
17:19 Publié dans Analyses, Histoire, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : helmut kohl, europe, européanité, immigration, turcs |
02/08/2013
La monarchie, une conception non-européenne du pouvoir !
Malgré la révolution française, nombreux sont encore les Européens à se référer positivement à la monarchie, même sous une forme considérablement édulcorée, à cette « monarchie de droit divin » qui avait présidé à la destinée des nations et peuples du continent pendant des siècles. Et certains, certes peu nombreux en France, face à une Europe sur le déclin, s’imaginent même que c’est en restaurant la conception classique du monarque que notre civilisation pourrait renaître.
La royauté païenne, un pouvoir républicain.
En affirmant le caractère non-européen de la monarchie, une conception importée de l’orient, je devine qu’on m’opposera les rois de légende de l’antiquité. Mais ces derniers étaient d’une nature radicalement différente. Le *regs indo-européen, qui a donné le rex latin et le roi en français, n’est pas le *m’lk afrasien. Il est au sens strict le « garant du droit », présidant à l’assemblée du peuple, après avoir été choisi ou élu par cette dernière. Il bénéficie aussi de fonctions diplomatiques et dispose d’un rôle important au sein du culte. Il peut enfin avoir en charge les affaires militaires, bien qu’il soit parfois concurrencé par d’autres personnalités de premier plan au rôle bien établi. Le caractère jumeau du consulat romain comme de la royauté spartiate, laisse penser à l’existence d’un chef d’armée indépendant, lui aussi élu, et peut-être en outre d’un équivalent du « tribun de la plèbe », un *lewthyonos en proto-indo-européen ou « représentant des hommes libres ».
Même si Romulus à Rome dispose des trois fonctions, et s’il est le fondateur de la cité, il est choisi et par les dieux et par les hommes qu’il rassemble autour de lui. Mais c’est le peuple et lui seul qui est le véritable souverain, d’où le mythe selon lequel Romulus est finalement mis à mort par les sénateurs, même si une autre version le fait enlever par un nuage d’orage derrière lequel se cache la main de son père Mars. En revanche, Numa Pompilius apparaît comme le modèle du bon roi, un législateur soucieux du bien commun et se soumettant à la volonté du peuple. Les rois étrusques, dont la conception du pouvoir provient probablement de la monarchie hittite, se rendront en revanche insupportables aux yeux du peuple et seront chassés.
Les royautés mycéniennes, attestées par un vocabulaire spécifique, le basileus ou « roi » comme le wanax ou « chef » étant les détenteurs d’un « pouvoir », ne dérogent pas à cette règle. A l’époque classique, sauf à Sparte, toutes les royautés avaient disparu. Ces rois mythiques, qui étaient avant tout des héros fondateurs et non des souverains absolus, et les fils des dieux à une époque où ceux-ci s’unissaient encore aux mortels, connurent d’ailleurs tous un sort tragique à Troie ou à leur retour de cette guerre meurtrière. Agamemnon, ayant fait preuve d’un orgueil propre aux rois de l’orient, sera mis à mort par son épouse et son amant. Le basileus est un chef de guerre, connu pour ses exploits ou son intelligence, comme Achille (au combat), Nestor (en sagesse), Ulysse (en ruse) ou Thésée, tueur du Minotaure.
Si la Grèce a été influencée par l’Orient, la monarchie s’imposant par ailleurs aux peuples indo-européens installés sur ces terres, comme les rois hittites et les shahs d’Iran, elle se rebellera très vite contre une conception étrangère à sa nature propre. Si la mythologie en conserve l’existence, une mythologie de souche indo-européenne certes mais qui s’inspirera aussi des légendes de Phénicie ou de Mésopotamie, l’histoire perd vite leur trace.
Chez les Celtes, le rix est un chef de tribu, même si l’Ardri irlandais ou « grand roi » dispose d’un pouvoir plus conséquent. Brian Boru, brillant chef de guerre, fut Ardri, avant de mourir au combat face aux Vikings. Mais il avait été élu pour cette fonction. Le rajah indien n’était guère différent même si un maharajah les commandait, comme le fameux ami d’Alexandre, le roi Chandragupta.
Chez les Germains, les Slaves et les Baltes, le terme désignant un roi au sens moderne du terme est toujours d’inspiration étrangère. Le « kuningaz » germano-scandinave n’était qu’un « chef de lignée » et chez les Baltes et Slaves, c’est l’image du roi chrétien de l’Occident médiéval, le « Carolus » Magnus, qui servit à former le terme de « souverain ».
Les Indo-Européens avaient une conception politique beaucoup plus proche de la démocratie, où le « roi » n’était qu’un président élu. Alexandre le grand lui-même dut obtenir le soutien de l’assemblée avant de pouvoir succéder à Philippe. Et lorsqu’il exigea de ses troupes qu’elles se mettent à genoux devant lui, celles-ci refusèrent avec fierté, alors que les soldats de Perse ou de Babylone le firent en revanche sans discuter.
Hippocrate et Aristote eux-mêmes avaient constaté que les hommes d’Europe aimaient la liberté et refusaient de se soumettre au pouvoir d’un seul, alors que l’orient post-sumérien était coutumier de l’autocratie. Le pharaon égyptien et le melekh sémitique étaient en revanche représentants de Dieu ou des Dieux sur terre, et leur personne était sacrée.
La monarchie chrétienne, victoire de l'Orient.
Mais avec l’ascension des religions orientales dans l’empire romain, la conception non-européenne du pouvoir qu’était la monarchie s’empare de l’Europe. C’est avec Constantin que le pouvoir change véritablement de nature, même si Dioclétien le païen avait déjà exigé des citoyens de l’empire qu’ils plient le genou. Constantin met fin à la tétrarchie, rétablissant le pouvoir d’un seul homme. Un seul empereur, un seul Dieu. Naturellement, Constantin perçoit la parenté profonde entre le polythéisme et la polyarchie ou « république ». Ne voulant plus avoir affaire à des citoyens mais à des sujets, non plus à des hommes libres mais à des esclaves, il s’appuie naturellement sur une religion qui exige la soumission, de même que les gros propriétaires terriens préfèrent des paysans officiellement libres mais soumis aux prêtres à des esclaves ayant conscience de leur valeur.
Si la monarchie chrétienne a aboli l’esclavage physique, c’est pour introduire l’esclavage moral, beaucoup plus efficace. Alors que dans la république, l’empereur n’est qu’un citoyen parmi d’autres, tout comme Romulus n’était qu’un romain parmi d’autres, il devient au IVème siècle un seigneur qui exige qu’on lui obéisse, qu’on soit simple paysan du Latium ou sénateur.
C’est bien pourquoi l’empereur Julien va échouer à restaurer l’antique tradition car, aussi humble soit-il, il n’est pas en mesure de rétablir la res publica. Ce n’est pas un hasard si les Prétoriens, la garde d’honneur de Rome, combattront le christianisme et les empereurs qui en feront promotion. Et ce n’est pas non plus un hasard si la première action de Constantin en tant qu’empereur unique sera de dissoudre leur corps.
Le roi païen et indo-européen n’est que le représentant du peuple, qui peut en changer s’il l’estime nécessaire, et même le faire mettre à mort, comme dans la Scandinavie viking. Avec la christianisation de l’Europe, partout avance cette monarchie orientale que Constantin établit d’abord à Rome. Le roi viking en a assez de devoir rendre des comptes devant la Thing. Le duc lituanien ne veut plus que la Seimas lui dicte sa conduite. Alors il se fait chrétien. Il fait rentrer les prêtres dans son pays, ceux-ci prêchant la soumission non seulement à la « sainte Eglise » mais aussi au roi devenu un « berger » pour son peuple, traitant ainsi les citoyens comme des moutons. Ce n’est pas Romulus ou Ménélas, Mérovée ou Celtillos qui serviront de modèle au roi « très chrétien », mais Salomon et David.
De l’Irlande à la Lituanie, les démocraties traditionnelles s’effaceront devant l’autocratie. Les hommes libres deviendront des serfs ou au mieux des vassaux. La Thing islandaise devra se soumettre aux diktats des rois chrétiens, de Norvège puis du Danemark. Mais la tradition européenne survivra, comme avec ces Etats généraux que la monarchie capétienne avait conservés, et qui seront la base d’un renversement du système.
Si les anglais auront mauvaise conscience pour avoir décapité leur roi, aidés en ce sens par la tyrannie de Cromwell qui le leur fit regretter, les français prendront le relai et, dans des conditions parfois détestables, introduiront à l’époque moderne le doux nom de « république ». Napoléon voudra en quelques années nous faire passer de Brutus l’Ancien à Auguste puis à Louis XIV, mais il se heurtera aux peuples. La monarchie survivra mais si elle ne sera plus que symbolique. La naissance d’un « Royal baby » enflammera encore les foules, comme quand Télémaque sortit du ventre de Pénélope, mais pas plus que les enfants de certaines actrices ou chanteuses américaines.
Contre les tyrannies, pour une Europe vraiment démocratique.
A Rome, on cultivait l’odium regni, la haine de la royauté, et les Athéniens rejetaient de leur mémoire la tyrannie de Pisistrate. Socrate, pour avoir été trop proche des trente tyrans établis par Sparte après la mort de Périclès et la chute de la cité pendant les guerres du Péloponnèse, en paiera le prix.
Et maintenant que la religion chrétienne n’est plus assez forte pour maintenir le pouvoir sacré des monarques, nous avons pu restaurer l’antique démocratie, mais le pouvoir du peuple est encore trop souvent détourné par des politiciens et oligarques qui entendent nous soumettre sous prétexte d’avoir été élus sur des mensonges. La démocratie européenne est un combat quotidien contre les tyrans, qu’ils apparaissent sous leur vrai jour ou sous de prétendus traits « républicains ».
Il est temps de bâtir la république européenne sur la ruine des monarques et des chefs d’état. Par le peuple. Pour le peuple. Voilà quelle est la conception européenne du pouvoir ! Voilà ce qui fait de nous des épris de liberté, des Europaioi, comme l’écrivait Hippocrate il y a 2500 ans. Debout, Européens et à bas les tyrans !
Thomas FERRIER (PSUNE)
15:31 Publié dans Analyses, Histoire, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république, démocratie, europe, paganisme, monarchie, christianisme, oligarchie |
30/07/2013
La conversion de la Russie: une erreur et un drame
Vladimir Poutine a affirmé pour le 1025ème anniversaire de la christianisation de la Russie que l’adoption de cette religion avait permis à son pays de « devenir une grande puissance mondiale » et de rejoindre ainsi la « civilisation chrétienne ». Enfin, il ajoute que l’Eglise orthodoxe russe « a toujours été avec son peuple ». Dans une Russie qui remonte la pente, mais qui n’a pas pu faire un véritable bilan de la catastrophique expérience soviétique, le président russe imagine que s’appuyer sur l’orthodoxie contribuerait à redonner à la Russie un rôle international majeur. Tout comme Vladimir le « Soleil Rouge », il y a plus d’un millénaire, ce Vladimir moderne commet la même erreur que son illustre prédécesseur.
Il est vrai que Vladimir signifie « maître du monde » en russe et un tel prénom amène sans doute son porteur à développer une grande ambition pour son pays. Mais, s’appuyer sur le christianisme au lieu de recourir à la plus longue mémoire « russienne » et slave, est une erreur, en particulier à une époque où les religions chrétiennes retrouvent les accents de ce « bolchevisme de l’antiquité » qu’était le christianisme pré-constantinien.
Il y a en Russie un courant qui prend un essor de plus en plus significatif, et qui est celui des Rodnovery, les Russes et Slaves païens défendant la « foi des ancêtres », ce qui est le sens exact de Rodnoverie, le nom de leur mouvement religieux. Même si certains analystes occidentaux veulent à tout prix rattacher cette religion à une idéologie nationaliste ou « d’extrême-droite », cela ne résiste pas aux faits, qui sont l’attachement sincère de plus en plus de Russes, et notamment parmi les jeunes, à ce qui existait en Europe et en Russie avant la christianisation.
Revenons précisément à cette christianisation, qui se confond en réalité avec la conversion du roi Vladimir à la religion chrétienne de rite oriental et/ou byzantin. Son choix n’a pas été fait sans une forte et légitime hésitation, un choix autant politique et stratégique que religieux.
En 980, Vladimir décide de rénover le culte polythéiste des « Russiens » en organisant d’une manière plus cohérente le panthéon. Il fait ainsi construire des temples et des statues en l’honneur des dieux slaves, et en premier lieu de Perun, le dieu de l’orage et de la guerre, de son père Svarog, de son frère Dazbog, l’Apollon slave, du dieu du soleil Khors et du dieu du feu Svarojitch (Ogonu), en plus de la déesse-mère Mokosh. Vladimir a conscience des nécessités de réorganiser le culte ancestral afin de lui permettre de résister à l’introduction de religions étrangères, comme le christianisme, promu par Byzance et qui était devenu la foi de sa grand-mère Olga, ou comme l’islam.
Pourtant, huit ans après, il décide d’abandonner la religion de son père, Sviatoslav, mort dans l’honneur au combat face aux Petchenègues, pour embrasser une des religions nouvelles dont il combattait auparavant la diffusion. La tradition prétend qu’il rejettera le judaïsme, car religion d’un peuple vaincu, mais aussi l’islam, en raison de ses interdits alimentaires, porc et alcool, et enfin le catholicisme car il est davantage séduit par les ors de Constantinople. La raison principale en réalité du refus du catholicisme est que celui-ci a été préalablement adopté par le voisin polonais, avec la conversion en 963 du roi des Polanes Mieszko Ier. Une autre raison est que la Rus’ kiévienne lorgne sur les Balkans et aspire à conquérir l’empire byzantin. Cette conversion, tout comme celle des Serbes et des Bulgares un siècle et demi avant, est donc tactique.
Mais Sviatoslav avait déjà, lui le roi païen, construit un empire russe comprenant presque toute la Russie d’Europe, à l’exception du Caucase. Il n’est donc pas vrai que le christianisme a fait rentrer la Rus’ dans la civilisation et encore moins transformé ce pays en puissance mondiale. La Rus’ de Kiev était le premier royaume d’Europe, et elle était demeurée païenne. Elle avait réussi une synthèse entre le paganisme scandinave des Suédois et le paganisme slave populaire. Perun et Thor étaient équivalents, le scandinave portant autour du cou le marteau de Thor, le slave la hache de Perun. De même l’étaient Volos, le dieu du commerce et de l’élevage, et Odin.
La Rus’, résultat de la fusion de Vikings et des Slaves, était une réussite remarquable. Elle ouvrait l’Europe sur le nord-est finno-ougrien et montrait qu’on pouvait être un pays prospère et puissant tout en restant polythéiste. En abandonnant le paganisme de ses ancêtres, Vladimir s’est en outre allié à une puissance sur le déclin, un empire byzantin qui ne sera pas capable de se défendre contre les ambitions « latines » et contre les conquérants turco-musulmans. La religion chrétienne ne sera d’aucun secours face aux Tatars menaçant de déferler sur la vieille Europe. N’oublions pas d’ailleurs que le général Aetius, qui sera le premier à repousser les hordes asiatiques, celles d’Attila, était lui-même un païen, dans un empire devenant chrétien, ce qui fut sans doute une des raisons de son assassinat organisé par l’empereur Valentinien III.
Vladimir n’unifiera pas la Rus’, qui sombrera après sa mort et surtout celle de son fils Iaroslav dans des querelles intestines sans fin. La Rus’ désunie ne sera donc pas capable de repousser l’ennemi mongol, même si elle protégera le reste de notre continent. On se demande bien en quoi le christianisme aurait fait de la Russie une puissance mondiale alors que c’est lorsqu’elle est devenue chrétienne qu’elle a connu une occupation de plusieurs siècles.
En outre, le christianisme orthodoxe, s’il a donné un temps accès aux Russes à la culture grecque, mais considérablement affaiblie par le fanatisme d’une religion qui considérait l’héritage grec classique comme « impie », il a ensuite été un facteur de stagnation économique et surtout technique sans précédent. Si l’Europe occidentale a pu, grâce aux savants byzantins, retrouver la matrice antique, et connaître ainsi sa Renaissance, l’orthodoxie en a privé le peuple russe, l’empêchant de prendre en marche le train du progrès. Même si la Russie de la fin du XIXème siècle rattrapera une partie importante de son retard, elle ne parviendra pas à compenser totalement.
L’Eglise orthodoxe n’a pas été du côté du peuple mais du côté de ses oppresseurs, soutenant les seigneurs au détriment de paysans libres ravalés au rang de serfs. Car le servage, si désastreux en Europe occidentale, l’a été encore davantage en Europe orientale. Il faudra attendre le tsar Alexandre II pour qu’en 1863 il soit aboli, en même temps presque que l’esclavage des noirs en Amérique. Sans l’œuvre remarquable de Pierre le grand, la Russie serait restée en dehors du reste de l’Europe, d’où l’image d’une Moscovie archaïque aux yeux de beaucoup d’Européens.
L’orthodoxie n’a pas rapproché la Russie du reste de l’Europe mais l’en a éloigné. Et dans le même temps que Poutine flatte l’Eglise, il en profite pour donner quelques coups de patte à l’Union Européenne, en invitant l’Ukraine à se détourner d’elle. C’est une erreur. Que l’Union Européenne actuelle ne soit pas un partenaire satisfaisant est exact. Mais c’est en lui montrant qu’elle se trompe, en soutenant ceux qui en son sein veulent une véritable Europe puissante, indépendante et surtout européenne, en acceptant cette main que les Européens les plus lucides sont prêts à lui tendre, malgré la propagande américaine et malgré ses séides qui nous président pour le moment, qu’il pourrait donner à la Russie un rôle historique.
Le christianisme éloigne l’Europe de son européanité. Que ce soit le pape François, qui n’a d’yeux de Chimène que pour l’Afrique et pour l’islam, ou que ce soit le patriarche de toutes les Russies, qui fait tourner à son pays le dos au reste de l’Europe. En revanche, le paganisme nous rapproche car il fait appel à ce fond commun indo-européen qui est nôtre.
Sviatoslav était bien plus européen que n’importe lequel de ses successeurs. Européens aussi étaient les pères fondateurs de la Rus’, les rois Oleg/Helgi et Igor/Ingvarr en tête. Sviatoslav avait en outre déjà bâti les assises de la puissance russe, sans besoin de recourir au christianisme, bien au contraire, dont il savait qu’il ne serait pas le sauveur de son peuple, mais son bourreau.
Et ce n’est pas un hasard si pendant trois siècles les prêtres païens, les volkhvy, ravalés au rang de magiciens maléfiques par la médisance des prêtres orthodoxes, ont combattu pour le peuple, pour ses libertés, contre les seigneurs, contre les évêques. Souzdal fut d’ailleurs l’un des cœurs de la résistance de la Russie authentique face à la foi étrangère que les Constantins médiévaux voulaient leur imposer.
Vers 650 après J.C, un gallo-romain répondra ainsi à un évangéliste : « Romain (…), tu ne réussiras jamais à extirper nos coutumes ». Bien sûr, l’évangéliste se prétendra vainqueur, inventant une conversion spontanée des habitants du village de cet homme. La réalité aura sans doute été l’intervention de soldats pour neutraliser les récalcitrants. La christianisation de la Russie n’a pas dû être spécialement différente de celle du reste de l’Europe, à savoir la persécution de ses propres citoyens par des autorités voulant assurer la domination d’une religion importée.
C’est sur la mémoire la plus ancestrale du peuple que la Russie pourra enrayer son déclin et au sein d’une Europe qui renaîtra elle aussi, dans une même démarche, elle aura toute sa place. Vladimir, encore un effort pour redevenir européen !
Thomas FERRIER (PSUNE)
13:39 Publié dans Analyses, Histoire, Mes coups de gueule, Religion | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisation, russie, vladimir, poutine, rodnoverie, europe |
29/07/2013
L’Europe de demain, république ou empire ?
Certains partisans d’une Europe unie et/ou fédérale se sentent obligés de prôner un « empire européen », alors que nous oeuvrons au contraire pour une « république européenne ». Même si parfois sous des termes différents, un même projet apparaît, le choix des vocables pour désigner l’Europe de demain n’est pas anodin, car il implique la conception même qu’on peut se faire de notre continent.
Si l’unité de l’Europe a du sens, ce n’est pas pour des raisons géographiques qui pourraient d’ailleurs être contestables, l’Europe de l’Islande à l’Oural ayant été promue par des géographes russes au service du tsar au XVIIIème siècle, mais d’abord et avant tout en raison de la profonde parenté entre Européens, une même naissance qui n’a jamais échappé aux anciens Grecs, Hippocrate étant le premier à parler des Europaioi, ni aux philosophes des Lumières, Montesquieu et Voltaire en tête. C’est parce que les Européens sont frères « nés d’un même sang », pour reprendre une expression du poète Eschyle, que faire leur unité politique est possible.
Or la différence principale entre une république et un empire, c’est qu’une république se veut homogène, même si elle ne l’est pas nécessairement d’une manière totale, alors qu’un empire a vocation à réunir des gens très différents. C’est ainsi que, bien qu’officiellement républicains, les USA peuvent être à raison qualifiés d’empire, en particulier depuis les années 70 et à plus forte raison aujourd’hui alors que les minorités tendent à devenir la majorité. C’était aussi le cas de l’empire mésopotamien, de l’empire perse, de l’empire d’Alexandre, de l’empire romain, de l’empire carolingien, de l’empire russe comme de l’empire austro-hongrois. Un empire est cosmopolite.
Si on admettait l’idée que l’Europe de demain soit un empire, c’est qu’on mettrait la diversité, et pas seulement intra-européenne, comme principe fondateur, et non l’européanité.
En outre, une république est une polyarchie, à savoir que le pouvoir est partagé en plusieurs personnes ou entités politiques, éventuellement entre tous les citoyens. La Thing scandinave ou l’Ecclesia athénienne représentent cette république originelle, conforme à notre plus longue mémoire. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la traduction grecque de « république » est « démocratie ». Même si la république romaine était dominée davantage par des familles aristocratiques, peuplant le Sénat, que par le peuple, au sein des Comices, la rupture fondamentale de 509 avant J.C, avec l’abolition de la monarchie, illustrait remarquablement ce dévouement à l’intérêt général, au point de sacrifier ses propres fils à la res publica, comme le fit Brutus l’ancien.
En revanche, qui dit « empire » dit « empereur ». Ce mot n’existe pas en latin puisque l’imperator est le général qui dispose du pouvoir d’imperium qu’il a reçu des assemblées. Auguste était princeps, « prince » au sens de premier des citoyens (primus inter pares) parce qu’il se voulait le continuateur de la République et non un souverain. C’est ainsi qu’il refusa d’être appelé « Romulus » mais choisit d’être « Augustus », ne voulant pas donner l’impression au peuple romain de restaurer la monarchie, comme on en avait accusé auparavant César. Un empereur est donc ni plus ni moins qu’un monarque ou si on préfère un autocrate. C’est bien ainsi qu’étaient les empereurs du bas-empire, qualifiés de « domini » ou « seigneurs », le dominat du IVème siècle s’opposant au principat du Ier siècle.
Le modèle de l’empereur romain du déclin, qui se prend pour un empereur perse, exige qu’on se mette à genoux devant lui (proskynèse), c’est le tyran du haut-empire, c’est Caligula, Néron ou encore Commode. Constantin et Théodose ne sont fondamentalement pas différents, alors que Dioclétien au contraire partage le pouvoir entre quatre chefs d’état, deux Augusti et deux Caesares.
Le modèle de l’autocrate vient bel et bien de l’Orient et vouloir une conception impériale pour l’Europe, c’est tourner le dos une fois de plus à la tradition européenne, qui est fondamentalement républicaine. Chez les Indo-Européens, le pouvoir est détenu par une *sebhos, une assemblée du peuple, au sein de laquelle un *regs ou « garant du droit » est élu. Le *regs donnera le mot « roi » (latin rex), mais ce terme ne doit pas être à l’origine confondu avec le sens qu’il a pris au moyen-âge. En revanche, le melekh proche-oriental est un souverain absolu et le représentant de Dieu ou des Dieux sur terre. Alors que les Sumériens possédaient une forme de proto-démocratie avec des cités-état, les Akkadiens puis les Assyriens transformèrent politiquement la Mésopotamie en empire.
La notion allemande de Reich, que l’on traduit généralement par « empire » en français, est-elle-même liée étymologiquement au mot latin rex. Là encore, l’idée d’un Reich européen, outre la connotation négative d’un terme particulièrement dévalorisé par son usage par l’Allemagne nazie, n’est pas conforme aux valeurs et aux principes fondamentaux des Européens depuis l’antiquité la plus ancestrale.
Rappelons qu’au XXème et XXIème siècles, la notion d’ « empire » est systématiquement négative. On songe par exemple à l’Empire dans l’univers Starwars, symbole de la victoire de l’oppression sur les libertés publiques, mais aussi à des expressions comme « l’empire du mal », « l’empire soviétique » ou encore « l’empire colonial ». Ce dernier terme, qui n’avait pas un sens péjoratif à l’origine, mais qui l’a ensuite pris à la suite des mouvements de décolonisation, respectait d’ailleurs son sens véritable. Car l’empire colonial n’est rien d’autre que l’unité contrainte de populations n’ayant rien en commun à part le fait d’être des « prises de guerre » d’une puissance coloniale européenne.
Que la république française ait pu générer un empire, voilà une chose bien étrange. Mais cela n’a pu être le cas que parce qu’une oligarchie a réussi à se maintenir au pouvoir en France, malgré les élections, et a œuvré au profit d’intérêts privés au lieu de celui du plus grand nombre. L’aberration coloniale, qui a permis à certains de s’enrichir considérablement, au détriment du peuple, était le résultat d’une conception impériale dans laquelle on explique « nos ancêtres les Gaulois » à des populations africaines.
Admettre la notion d’empire comme nécessaire pour penser l’Europe unie, c’est ne pas agir dans le sens des intérêts de l’Europe et des Européens, car c’est nier la profonde homogénéité de notre continent, et nier sa capacité à défendre la liberté publique contre les tyrans de toutes sortes, contre les oligarchies. Odium regni, telle devrait être la devise de l’Europe de demain.
Thomas FERRIER (PSUNE)
PS : il est intéressant de noter que chez les plupart des peuples d’Europe, la notion de « roi » est exogène. Le rix celte, le rex latin et le rajah indien, venant de l’indo-européen *regs, ne désigne pas un monarque, pas plus que l’archonte-roi à Athènes ne l’était. Chez les Germains, le « kauningaz » est un « chef de tribu », un kinship leader. Son nom a donné le russe kniaz’ (« prince ») et le finnois kauningas. Le « roi » est chez les Slaves un tsar, un « César » mais aussi un korol’, un « Carolus », du nom latin de Charlemagne. C’est aussi le cas du karãlius lituanien.
15:47 Publié dans Analyses, Histoire, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : empire européen, imperium, république européenne, europe, nouvelle droite |
13/07/2013
Quand le pape François renie l'Europe !
Au lieu d’apporter son soutien aux populations locales, il a préféré tenir un discours moralisateur condamnant le mauvais accueil que les Européens réservent à ces migrants clandestins qu’il a rebaptisés « réfugiés » et a appelé à l’ouverture à « l’Autre ». Ce discours, qui constitue un appel d’air supplémentaire à une immigration clandestine devenue insupportable aux yeux de plus en plus d’Européens, démontre si besoin est que la papauté tourne désormais le dos à l’Europe.
Il faut également savoir que François a refusé d’assister il y a quelques semaines à un concert dédié à l’Année de la Foi et où a été joué la neuvième symphonie de Ludwig von Beethoven, qui n’est autre que l’hymne européen. Il est vrai qu’un hymne qui commence par « O Freunde, tochter der Elysium », Ô Joie, fille d’Elysion, ne peut pas plaire à un pape rejetant la tradition humaniste européenne au profit d’un humanitarisme tiers-mondiste et marxisant tout à fait inapproprié.
Alors que l’Europe continue de se déchristianiser, annulant ainsi les effets de la conversion forcée de nos ancêtres par les talibans de Théodose et ses successeurs, le pape cherche à flatter ses nouveaux « marchés de la foi », que sont notamment l’Afrique et l’Asie. En Inde même, les évangélisateurs chrétiens et les prédicateurs musulmans travaillent main dans la main pour combattre l’Hindutva, l’idéologie nationale hindoue et indienne. Si l’Eglise a pris position aux côtés des jeunes Européens lors du débat en France contre le « mariage pour tous », c’est parce que cela ne lui coûtait pas cher, puisque les musulmans et les chrétiens africains sont en première ligne contre une telle disposition législative. Ces Européens, qui ont cru que l’Eglise les défendait, se sont trompés, de la même façon qu’ils ont été abusés par l’égérie Frigide Barjot.
Avec sa déclaration de Lampedusa, le pape François prend position. Il rejette les expressions par trop païennes de « souverain pontife », expression issue de la religion romaine ancienne (pontifex maximus), et de « pape », issue du mithraïsme. Il redevient donc l’évêque de Rome, mettant fin à cette papauté née de la ruine de l’empire romain et fondée sur un faux célèbre, la Donation de Constantin. Néanmoins, il continue de disposer des richesses accumuléss par l’Eglise lorsque celle-ci s’est emparée des biens des temples païens, du revenu des terres que les souverains chrétiens lui ont abandonnées et de la dîme payée par tous les paysans d’Europe occidentale pendant des siècles. Mais ces richesses, il n’entend pas les mettre à disposition des Européens dans le besoin. Une organisation vaticane comme Caritas apporte ainsi son aide aux populations immigrées venus du tiers-monde et installées en Europe, au mépris de lois que les gouvernements n’ont plus le courage de faire respecter et sans tenir compte de l’avis des populations européennes obligées de cohabiter avec des gens dont la présence n’était pas désirée et sur laquelle elles n’ont jamais été consultées.
Comme s’il s’agissait d’une réponse aux propos inconscients d’un pape qui encourage une évolution mortifère pour l’Europe, l’homme politique et ancien maire de Reykjavik, l’islandais Olafur F. Magnusson a réagi le 11 juillet dernier au projet de construction d’une mosquée en plein centre de la capitale. Il dénonce le caractère prosélyte de l’islam et, évoquant les émeutes de Malmö, souhaite protéger les femmes contre la violence religieuse et préserver l’identité nationale. Il ajoute même qu’il faut stopper l’expansion de l’islam.
Mais Magnusson ne le fait pas au nom du christianisme qui devrait se défendre contre l’islam, pas du tout même. Il explique que si un lieu de culte doit bénéficier du meilleur emplacement d’Islande, alors c’est à l’association Asatru, le mouvement païen germano-scandinave d’Islande, qui honore les dieux d’Asgard, Thor et Odin en tête, d’en disposer. Il affirme ainsi « le droit absolu » pour les Islandais païens « d’obtenir le meilleur emplacement dans la capitale » et ajoute qu’ « ils étaient là avant que les chrétiens ne leur imposent leur idéologie » et qu’ils sont « dans le pays depuis toujours ».
Magnusson démontre ainsi qui sont les véritables défenseurs de l’Europe et que c’est par le recours à la tradition spirituelle européenne la plus authentique que nous pourrons demain vivre dans une Europe puissante et protégée. Alors que la croix se fait croissant, le marteau de Thor, lui, ne faiblit pas.
Quand tous ces jeunes Européens, qui veulent sincèrement défendre l’Europe, et défilent même pour s’opposer aux forces d’involution à l’œuvre, se réclament du christianisme, ils sont abusés. Et à Lampedusa, les païens rendraient des sacrifices au dieu Neptune en personne pour que leurs côtes demeurent préservées.
Car défendre l’Europe et les Européens n’est pas une tâche facile et nécessite du courage politique et moral, celui de faire ce qui est nécessaire, avec toute la fermeté requise. Il est facile pour un pape de donner des leçons alors que ce n’est pas lui qui paiera les conséquences de son laxisme et de ses encouragements inconsidérés à un flux migratoire auquel il conviendrait de s’opposer.
Dans ce combat pour une Europe qui ne veut pas mourir, d’une Europe qui aspire à la renaissance de sa civilisation, le pape a choisi de se ranger dans le camp de l’Anti-Europe. L’Eglise n’y gagnera rien et continuera même de perdre le peu de crédit dont elle dispose encore sur notre continent. Et désormais, il est clair que les Européens n’ont à attendre aucun salut venant de la religion chrétienne, bien au contraire.
Secrétaire général du PSUNE
16:34 Publié dans Analyses, Anti-mythes, Mes coups de gueule, Religion | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lampedusa, pape françois, immigrationnisme, gauchisme, paganisme, europe, clandestins |
30/06/2013
L'Europe de Schmidt n'est pas l' "Europe" de Hollande !
En revanche, Schmidt considère que « la culture turque est bien plus différente ». C’est d’ailleurs pour cela que Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, qui font partie des consolideurs de l’Union Européenne, sont farouchement opposés à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Reprenant des accents qui rappellent les propos de Giscard d’Estaing dans Le Figaro Magazine en 1991, il explique que « le problème de l’immigration en Europe est dû à l’immigration issue de cultures étrangères, notamment marquées par l’islam » et que ce qui est dangereux selon lui, c’est le « mélange avec des cultures étrangères », sous-entendus étrangères à « la communauté de culture en Europe », c'est-à-dire à la civilisation européenne.
16:32 Publié dans Analyses, Anti-mythes, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : helmut schmidt, immigration, europe |
26/05/2013
Chroniques de la décadence européenne - 26/05/2013
DU « MARIAGE POUR TOUS »
Une nouvelle manifestation d’opposition au mariage homosexuel se déroulait aujourd’hui. Moins importante que les précédentes, elle témoigne d’une indiscutable démobilisation d’une partie des opposants. Elle était prévue et dans une certaine mesure elle a eu lieu. C’était inévitable, à partir du moment où plus aucun dispositif institutionnel ne pouvait empêcher l’application de cette loi.
A l’issue de ce mouvement de contestation arrivant à son terme, puisque de l’aveu des ténors de l’UMP comme de la personnalité non représentative de cette contestation, la créature médiatique « Frigide Barjot », ce sera la dernière manifestation. Quel bilan provisoire peut-on en tirer de toute cette affaire ?
Du côté du gouvernement, on n’a pas tremblé afin de tenir la promesse faite par le candidat Hollande à une « communauté » sexuelle marginale, quelques milliers d’individus étant concernés, mais sans doute bien représentés au PS. La loi commune a pourtant pour but l’intérêt de tous et n’a pas à être modifiée pour plaire à une extrême minorité. En vérité, la seule chose que le président en exercice peut faire, c’est de récompenser les minorités qui l’ont soutenu, qu’elles soient sexuelles ou ethniques. Il n’a aucun moyen en revanche de contrer la crise économique que nous connaissons et qui s’explique par l’échec total du modèle libéral, un modèle qui arrive à épuisement, pris dans ses contradictions.
Le gouvernement a été aidé en ce sens par une droite tiède si ce n’est timide, incapable de parler d’une seule voix, se divisant entre ceux qui voudraient se limiter à mettre en place la même politique que la « gauche » (François Fillon) mais à sa place, et ceux qui voudraient proposer une alternative plus marquée, selon la démarche de l’ancien président Sarkozy (Jean-François Copé et Guillaume Peltier). La droite molle a déjà renoncé à remettre en question cette loi si elle devait arriver au pouvoir en 2017. La droite « forte », qui sait qu’elle devra se résoudre au même renoncement, comme l’a fait le Parti Populaire en Espagne, est en revanche prête à assumer en paroles et dans la rue son refus. Il faut bien éviter la fuite des électeurs conservateurs vers l’extrême-droite et le Front National, dont la dirigeante a été pourtant particulièrement discrète sur cette question, Marine Le Pen étant indiscutablement gay-friendly, tout comme Virginie Merle (« Frigide Barjot »), à la différence notable de sa nièce.
Il a aussi été aidé, en plus des sénateurs et des députés de droite venus en renfort de la fausse « gauche », par un conseil constitutionnel particulièrement complaisant, qui a adapté son calendrier à celui voulu par le président de la république, au point de rendre sa décision favorable le jour international de « lutte contre l’homophobie ». On savait déjà que Jean-Louis Debré ne serait pas zélé sur cette question, et il l’avait d’ailleurs annoncé, et on se doutait bien qu’un politicien âgé comme Giscard d’Estaing suivrait le mouvement, incapable qu’il avait été du temps du pouvoir à s’opposer au « parti de la décadence ».
Enfin, François Hollande a été considérablement aidé par Virginie Merle, épouse Tellenne, personnage fantasque que les media ont mis en exergue et qui a ainsi pu se retrouver propulsée à la tête d’un mouvement dont elle ne partageait en rien les finalités. En effet, partisane officielle de l’union civile pour les homosexuels, c'est-à-dire en vérité du « mariage civil », se limitant à refuser un droit d’adoption que l’union civile autoriserait en réalité aussi, elle n’était pas à même d’opposer un front du refus sérieux à la politique gouvernementale. Au contraire, elle a plutôt cherché à orienter le mouvement vers une voie sans issue, n’hésitant pas à jeter l’anathème sur le « Printemps français » et à dénoncer des extrémistes pour la plupart imaginaires. Elle a fini par s’écarter lorsque ses provocations multiples, et sa déclaration honteuse sur Dominique Venner, qu’elle ne connaissait pas, l’ont fait mal voir de gens agacés et désormais moins disposés à la tolérer parmi leurs rangs.
Sa mise en avant, tout comme celle des évêques et des représentants les plus marqués de l’ultra-cléricalisme le plus réactionnaire, ont permis de détourner une saine colère populaire vers une voie de garage. Or il y avait d’excellentes raisons, sans avoir nulle besoin de se référer au christianisme, de refuser le « mariage pour tous », qui est une insulte perpétuelle à la tradition européenne, héritière du génie grec, romain et nordique. C’est bien pourquoi un historien païen n’a pas hésité à se sacrifier au nom de notre civilisation il y a quelques jours à Notre-Dame. Ce geste héroïque a indigné de nombreux chrétiens, et en particulier les traditionnalistes, qui n’ont pas été en mesure de le comprendre. J’y reviendrai dans un prochain article.
Quant à la conclusion de cette affaire, à savoir la promulgation de la loi à la va vite par un gouvernement aux abois, Hollande ayant mis moins d’une journée pour signer le décret d’application, une fois le verdict du Conseil Constitutionnel rendu, elle invite à une réflexion plus générale sur le concept de loi.
Le véritable courage politique ne sera pas de se limiter à l’abrogation en 2017. La droite « forte » et le néo-FN de Marine Le Pen ont annoncé qu’ils l’abrogeraient, tout en précisant que ceux qui se seront mariés entre 2013 et 2017 le resteront. On sait ce qu’il faut penser d’un tel engagement. Une fois au pouvoir, ils n’en feront rien.
La seule position crédible dans le cadre national serait bien de prôner l’abrogation avec effet rétroactif de cette loi. Mais il n’existe pas de « solution nationale », ni sur cette question ni sur une autre. La France n’est d’ailleurs pas la seule en Europe à avoir mis en place un « mariage » homosexuel. Elle ne fait que rejoindre les pays scandinaves, le Benelux, la péninsule ibérique, et sera prochainement suivie du Royaume-Uni. Seule une solution européenne, dans le cadre de la mise en place d’un état civil européen, pourra y remédier. En définissant à l’échelle de l’Europe le mariage civil comme l’union d’un homme et d’une femme dans le cadre d’un nouvel Etat qui s’appellera l’Europe, la question sera réglée. Et cette loi PS rejoindra les oubliettes de l’histoire, en même temps que la constitution française. Une constitution européenne la remplacera, bâtie sur des principes sains, conforme au génie de nos ancêtres.
Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)
19:22 Publié dans Analyses, Billets, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage pour tous, marche pour tous, frigide barjot, françois hollande, europe, psune, thomas ferrier |
09/05/2013
Réponse à Pierre Cassen
Avant de développer les arguments de la réponse, expliquons pourquoi il convient de savoir s’adresser à Pierre Cassen, comme à Eric Zemmour et à quelques autres amoureux sincères de la France. Tout simplement, parmi ceux qui dressent un diagnostic de décadence pour la partie du monde qui nous entoure et qui tentent de s’y opposer quand on leur en donne l’occasion, neuf sur dix pensent à peu près comme les observateurs cités. A l’inverse, la presque totalité de ceux qui se revendiquent de l’Europe nient cette décadence, tout en s’y complaisant. C’est aux premiers que le véritable Européen devra donc s’adresser et sa tâche ne sera pas facile. Il ne devra pas moquer la nostalgie qui les anime sans doute, car le modernisme n’est pas plus intelligent que le passéisme. Mais il devra montrer que, dans leur combat légitime, ils font fausse route.
Né pendant la dernière guerre, je suis à peu près de la génération de Pierre Cassen. J’ai connu, comme lui, l’époque où trouver du travail en France ne posait pas de problème, où les ouvriers étaient en position de défendre leurs intérêts face aux patrons. Dans ces années, ceux qui sortaient du peuple savaient qu‘ils auraient une vie plus facile que leurs parents ; l’école remplissait son rôle et l’ascenseur social fonctionnait.
Comme Pierre Cassen, je pense que non seulement nous devrions vivre aussi bien aujourd’hui, mais encore que nous devrions même vivre mieux, le progrès technologique aidant. Or c’est tout le contraire. Les jeunes ont bien du mal à entrer dans le monde du travail et ils ne peuvent même pas envisager la perspective d’une retraite décente. Les ouvriers sont à la merci des actionnaires ; dans le meilleur des cas, ils doivent se résigner à consentir d’énormes sacrifices pour garder leur travail. L’école est en ruines ; les inégalités sociales se creusent.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Il y a un élément soulevé par Pierre Cassen que je reprends volontiers. C’est l’immigration, voulue d’abord par les patrons pour casser les revendications sociales et sacralisée ensuite par les bourgeois bohèmes au nom de principes égalitaristes qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes. Je n’en reparlerai pas directement, puisque nous ne divergeons pas sur ce point.
L’autre élément avancé par Pierre Cassen, sur lequel je suis en revanche en total désaccord, est la responsabilité de la construction européenne. Je lui concède volontiers que la façon dont cette construction a été envisagée, aussi technocratique que mondialiste, n’est pas à donner en exemple. Pour autant, il se trompe radicalement lorsqu’il croit pouvoir retrouver une situation semblable à celle qu’il a connue dans sa jeunesse en revenant à la souveraineté nationale.
On pourrait lui objecter que cette souveraineté n’a été remise en cause qu’en apparence, l’Union européenne d’aujourd’hui n’étant qu’un club de dirigeants nationaux, lesquels se servent de l’Union pour faire accepter des mesures qu’ils ont décidées ensemble, mais qu’ils ne veulent pas assumer. Il restera que le fonctionnement de l’Union est un facteur de dissolution de la démocratie. N’insistons donc pas.
Ce que je veux montrer est plus radical. Dès lors que nous respecterons le cadre national français, même sans reprendre des stratégies dictées par la nostalgie et en s’adaptant au contraire à la modernité, nous n’aurons aucune chance de retrouver l’âge d’or escompté et serons condamnés à poursuivre la descente aux enfers que nous vivons. Il y a eu, en effet, des changements radicaux depuis un demi-siècle, contre lesquels aucune politique nationale ne pourra jamais lutter.
Le premier point concerne les biens. Nous avons assisté à un essor sans précédent des technologies. La nouveauté est que la production de certains objets de consommation demande des investissements désormais colossaux, donc un marché à une échelle largement supérieure à celle d’une nation comme la France. Les premiers téléviseurs ont pu être entièrement fabriqués chez nous ; aujourd’hui lancer, sans concertation à un niveau plus élevé, la fabrication d’écrans plats en France est impensable. C’est encore moins possible pour un ordinateur : nous ne pourrions décider de faire ni écran, ni processeur, ni disque dur. Ne parlons pas du repérage par satellites ; d’ailleurs il n’y en a toujours qu‘un pour la planète.
L’exemple de l’aéronautique, où Airbus a connu le succès, ne contredit en rien ce qui vient d’être dit. La société productrice n’est pas française. Elle échappe au champ d’exercice de la démocratie nationale. D’ailleurs les sociétés dites encore françaises ne produisent plus majoritairement en France.
Dans le même temps, les distances se sont raccourcies ; les marchandises voyagent dans des navires aux dimensions gigantesques.
Nous n’avons plus le choix qu’entre un marché plus vaste ou directement le marché mondial. Faute d’avoir su choisir pleinement la première alternative, nous sommes condamnés à la seconde.
Le second point concerne les hommes. Pour eux aussi, les distances se sont raccourcies. On voyage dans des avions toujours plus gros et plus nombreux. On communique par le réseau. Nous ne pouvons plus envisager notre modèle social indépendamment de celui des autres. Or les conditions du travail dans certains pays sont encore loin de ce que restent les nôtres.
Vouloir préserver notre modèle suppose donc que nous nous isolions, comme nous n’avions pas besoin de le faire dans le passé. Or nous nous le sommes interdit, en signant des chartes et des accords internationaux, dont nous ne voyions pas les conséquences. Il faudrait revenir là-dessus aussi. A défaut, il ne servira à rien de se plaindre d’une immigration non maîtrisée.
Hélas, dans l’intervalle, le poids que représente la France dans le monde s’est réduit considérablement. Economiquement, nous ne sommes rien face à la Chine. Militairement, nous ne pouvons mener de guerre que contre de petits groupes, comme au Mali. Tous seuls, nous ne pouvons pas nous soustraire aux règles dans lesquelles nous nous sommes laissés enfermer.
Nous n’avons plus le choix qu’entre un ordre politique plus vaste ou directement l’ordre mondial. Faute d’avoir su choisir pleinement la première alternative, nous sommes condamnés à la seconde.
Ainsi, en se plaçant dans le cadre national, Pierre Cassen ne peut-il rien nous proposer d’autre que ce que nous connaissons déjà. Il a raison de critiquer l’Union européenne, mais il a oublié de noter qu’elle n’est ni unie ni européenne. C’est en devenant l’une et l’autre qu’elle pourra nous sauver, car elle est seule capable de reproduire à l’échelle pertinente ce qu’a connu la France il y a quelques décennies ou plutôt la vision idéalisée que nous en avons conservée.
Peter Eisner (PSUNE/LBTF)
19:54 Publié dans Analyses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre cassen, peter eisner, europe, france |
14/04/2013
Mariage pour tous et démocratie pour personne
La Grèce et Rome étaient des civilisations particulièrement tolérantes vis-à-vis des pratiques sexuelles de leurs citoyens. Sappho était grecque, tout comme les habitants de l’île de Lesbos. Harmodios et Aristogiton, connus pour avoir combattu pour la liberté d’Athènes face aux Pisistratides, étaient honorés par toute la cité bien qu’ils aient été amants. Mais à Athènes comme à Rome, le mariage concernait un homme et une femme, unis pour fonder une famille et avoir des enfants. Harmodios et Aristogiton étaient eux-mêmes mariés de leur côté, avec des enfants, et Sappho est morte, selon la tradition, par amour pour un homme.
Au cœur de la Rome décadente du Ier siècle après J.C, le poète Juvénal raillait les mœurs homosexuelles mais jamais il n’aurait imaginé un « mariage gay », que personne n’aurait envisagé non plus d’ailleurs, sauf éventuellement quelque empereur ayant abusé de vin. On prête toutefois à Néron l’intention d’avoir voulu épouser un autre homme, Néron incarnant aux yeux des Romains le mauvais empereur par excellence. C’est dire si cette idée aurait paru aberrante aux yeux des Romains, comme des Grecs, même ceux préférant la compagnie de ceux de même sexe.
Dans l’Europe décadente du XXIème siècle, en revanche, tout est imaginable. On est passé de l’interdiction de l’homosexualité à sa légalisation, en France en 1981, et désormais à sa valorisation médiatique. Les communistes français, qui auparavant considéraient l’homosexualité comme un « vice bourgeois », sévèrement condamné en Union Soviétique, sont devenus ses défenseurs acharnés.
Huit pays européens ont déjà autorisé le mariage gay, pudiquement rebaptisé « mariage pour tous » par le gouvernement Hollande/Ayrault, à savoir les pays scandinaves (Danemark, Norvège, Suède et Islande), sous influence d’un protestantisme libéral qui n’a pas grand rapport avec l’esprit des Vikings, les pays du Benelux (Pays-Bas et Belgique en tout cas) et enfin les deux pays ibériques (Espagne et Portugal). Au Royaume-Uni comme en France, le mariage gay est en cours de validation par les institutions nationales. Si le parlement polonais a refusé de le reconnaître, l’idée avance là où la fausse « gauche » pseudo-socialiste s’impose. Dans le programme du démocrate italien Bersani, chez les Verts allemands, la question est posée. En Slovénie, un projet de loi en ce domaine semble bien avancé.
La situation française est donc conforme à celle de nos voisins. La victoire du président « socialiste » Hollande annonçait inévitablement le mariage gay. Ceux qui déplorent cette idée auraient dû réfléchir à deux fois avant de voter par dépit pour ce candidat, à la seule fin de chasser le précédent, qu’ils commencent à regretter. Nous avons évité le vote des étrangers extra-communautaires, pour l’instant, et les tendres sentiments d’Hollande vis-à-vis de la Turquie ne semble pas freiner le choix de plus en plus évident d’un tropisme asiatique chez les dirigeants turcs. On ne pouvait pas échapper à toutes les folies contenues dans un programme présidentiel que très peu de gens ont de toute façon lu.
Ainsi, le président Hollande entend respecter une promesse de campagne, promesse faite à un lobby extrêmement minoritaire, minorité au sein d’une minorité, souhaitant imiter les institutions matrimoniales traditionnelles. Il n’y était pourtant contraint par aucun mandat impératif, et ne s’est pas gêné pour abandonner de nombreuses autres promesses, nettement plus importantes aux yeux de l’opinion majoritaire. Ainsi, son programme l’autorise-t-il, sous prétexte d’avoir été élu sur un contre-sens et des promesses mensongères, à faire comme bon lui semble et à ne surtout pas poser la question au peuple. Avec un parlement à ses ordres, selon un mode de scrutin qui n’a rien de véritablement démocratique, et avec un sénat qui ne représente pas le peuple mais ses élus, rien ne pouvait l’en empêcher.
Pour quelques milliers de personnes rêvant de se marier pour divorcer un ou deux ans après, il faudrait changer la loi commune, une loi millénaire, une loi estimée par toutes les civilisations européennes du passé, une loi reconnue comme bonne par toutes les religions, car aucune ne reconnaît l’idée même d’un « mariage homosexuel », pas plus le zoroastrisme, l’hindouisme et les « antiques » paganismes d’Europe que les trois monothéismes abrahamiques. Et ce changement « de civilisation », pour reprendre les propos de Christine Taubira, il suffit d’un président et de deux assemblées pour le décider, en se gardant bien de consulter par référendum le peuple, référendum qu’ils savent pertinemment qu’ils perdraient.
De la même façon que la nationalité française a été dévoyée, le mariage à la française est désormais dévoyé, comme chez de plus en plus de nos voisins européens. Il ne peut donc être sauvé. Il ne sert à rien de vouloir manifester dans la rue contre une loi qu’on n’est pas en mesure d’empêcher. Mais ce qui a été décidé par la contrainte, ce qui a été décidé dans l’opacité d’assemblées devenues de plus en plus impopulaires, n’a que la valeur et la légitimité qu’on voudra bien leur accorder.
La droite et l’extrême-droite prétendent que si en 2017 l’une ou l’autre sont aux affaires, elles annuleront ce mariage « pour tous ». La droite espagnole l’avait aussi promis et y a renoncé. En effet, à partir du moment où cette annulation n’est pas rétroactive, le fait étant accompli, l’intérêt d’abroger cette loi perd beaucoup de son sens. Et c’est bien pour cette raison que la droite française, et y compris le FN, ne s’aventurera pas en 2017 à la supprimer.
Comme la nationalité française, le mariage « à la française » est mort. Il n’y a pas lieu de le sauver puisqu’on ne pourra pas revenir en arrière de son dévoiement. En revanche, dans le cadre de la République Européenne, un mariage européen sera mis en place. Il répondra à une définition objective du mariage, conforme à la tradition européenne la plus ancienne, unissant un citoyen à une citoyenne, comme dans la démocratie athénienne. Les égarements nationaux d’une époque de décadence morale relèveront d’un passé dont on aura fait table rase, au sein d’une Europe unie et puissante. L’âge de Périclès et celui d’Auguste furent ceux d’une renaissance de la morale civique, la fin des innovations aberrantes et des dérives personnelles. L’âge de l’Europe unie ne sera pas différent.
Il y a de multiples raisons de considérer le « mariage pour tous » comme une mesure démagogique d’un gouvernement illégitime et aux abois voulant flatter une extrême minorité de partisans des centres urbains, cédant ainsi à un coupable communautarisme alimenté par l’individualisme obsessionnel d’une « gauche » qui a trahi tous ses idéaux et vendu l’intérêt général en se mettant au service de lobbies ethniques, confessionnels ou sexuels.
C’est l’intérêt général et le bien commun qui devraient dicter la conduite de nos dirigeants, de nos élus, comme de ceux qui manifestent contre cette loi d’ailleurs. S’opposer au « mariage pour tous », cela ne devrait pas être la conséquence d’une foi religieuse aveugle, chrétienne ou musulmane, ni d’une idéologie réactionnaire. C’est l’expression du bon sens, la fidélité à une tradition ancestrale plurimillénaire, la soumission aux lois de la nature et de la biologie, qui justifie en elle-même de dire non à cette loi.
Mais la France n’est pas le premier pays d’Europe à mettre en œuvre cette absurdité. Elle a été précédée par d’autres pays européens, sans que les conséquences soient spécialement dramatiques, et elle sera suivie par d’autres. Et puis, à un moment donné, les Européens se réveilleront et sortiront de cette décadente dormition. Ils verront qu’ils ont évité un précipice vers lequel leur classe politique corrompue les avait dangereusement amenés, et toutes les sottises et les folies d’une époque de déclin seront oubliées. Hollande ne laissera aucune trace estimable dans l’histoire future de l’Europe, et tout comme ses prédécesseurs et ses quelques successeurs, on l’associera à une époque où l’Europe s’était perdue, avant qu’elle ne finisse par se resaisir.
Avec la table rase juridique, tout redeviendra possible et le mariage aura à nouveau du sens, comme le mot « nationalité », mais au sein d’un autre pays qui s’appellera tout simplement l’Europe. A ceux qui s’époumonent inutilement dans la rue, noircissant leur mouvement par des excès de langage et par des actions perçues comme violentes, il existe une autre réponse, et cette réponse c’est l’Europe. Que nous importent les lois votées par des régimes au bord de l’abîme. Elles disparaîtront avec eux.
Thomas FERRIER (PSUNE)
15:45 Publié dans Analyses, Ecologie, Histoire, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage pour tous, homosexualité, hollande, ayrault, néron, décadence, renaissance, europe |
23/02/2013
La Turquie aux portes de l’Europe
Lorsqu’en 1963 De Gaulle et Adenauer laissèrent entendre au gouvernement turc que la Turquie avait vocation à rejoindre la Communauté Economique Européenne alors naissante, il ne s’agissait pas pour eux de faire rentrer un pays à l’européanité fort peu évidente dans une construction politique mais dans le cadre d’une structure favorisant le libre échange. Néanmoins, dans leur esprit, la Turquie sous l’impulsion d’Atatürk puis d’Inönü, s’était mise à l’école de l’Europe. C’était la Türkiye des beyaz Türkler, ou « turcs blancs », cette élite politique et économique qui dominait le pays depuis les années 20, une élite laïque et moderne, bien représentée au sein de l’armée.
Depuis 2000, la Turquie est dirigée par un parti issu de l’islamisme radical, l’AKP du président Abdullah Gül et du premier ministre Recep Erdogan. Ce dernier a réussi là où Erbakan, son ancien mentor, avait échoué, se heurtant à l’armée. En engageant des poursuites judiciaires contre des centaines d’officiers de l’armée, au motif de leur implication supposée dans le désormais fameux complot Ergenekon, il a étêté son principal adversaire. La dernière ligne de résistance aura été celle des juges constitutionnels en juillet 2008, qui finalement cèderont d’une seule voix.
En avril 2005, dans des conditions maintes fois répétées, l’Autriche et Chypre furent la seule ligne de défense contre le démarrage du processus d’adhésion d’un pays touranien et islamique à l’Union Européenne. L’Autriche troqua son honneur contre une promesse de ses partenaires en faveur de la Croatie voisine, et la Chypre grecque acceptant alors de jouer le jeu de pourparlers en vue d’une éventuelle réunification de l’île.
En 2012, cela fait désormais plus d’une décennie que les islamistes auto-proclamés modérés de l’AKP sont aux affaires. Ils ont profité d’une embellie économique pour laquelle ils ne sont pour rien, et ont surtout considérablement renforcé leur pouvoir au détriment de la société civile. Journalistes, intellectuels et militaires sont désormais sous contrôle. Une organisation islamique comme Fetullah Gülen se charge d’encourager les municipalités à interdire la vente d’alcool et favorise la multiplication des voiles féminins dans la rue. Le plus étonnant c’est que l’un des pôles électoraux de l’AKP est Istanbul, en Thrace. C’est la conséquence d’un flux migratoire intérieur amenant les populations de l’Anatolie, plus conservatrices, dans les grands centres urbains.
La désislamisation mise en place par Mustafa Kemal doit être considéré comme un échec. Même les nationalistes, plutôt laïcs à l’origine, du MHP se sont engagés dans une démarche national-islamique. Lorsque Kemal a voulu moderniser son pays, il a pris modèle sur l’Europe voisine, à l’époque phare civilisationnel et non continent en crise. Mais l’Europe n’est plus l’Europe, et la Turquie se tourne naturellement vers l’orient. Le paradoxe apparent, c’est qu’au nom du processus d’adhésion à l’Union Européenne, le gouvernement turc a réussi à réorientaliser le pays. La stratégie néo-ottomane de Davutoglu a piégé des dirigeants européens incapables de se faire respecter et indignes de leurs fonctions.
Après plusieurs années où Nicolas Sarkozy a bloqué concrètement le processus d’adhésion, renforcé en ce sens par la politique de la Turquie à l’égard de Chypre, le nouveau président français revient en arrière. Par le biais du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, il annonce la reprise des négociations et l’ouverture d’un quatorzième chapitre, l’un de ceux qui en outre impliquent l’adhésion.
Selon Laurent Fabius en effet, « la France va renforcer son soutien aux négociations d’adhésion de la Turquie » et ajoute que « nous souhaitons avoir des relations très positives avec la Turquie ». Malgré l’affaire de cette jeune franco-kurde Sevil Sevimli condamnée pour avoir participé en Turquie à des manifestations d’extrême-gauche, mais qui a été autorisée à revenir en France après avoir fait appel de sa condamnation, Hollande est devenu le nouvel ami d’Erdogan. Cette amitié nouvelle nécessite surtout des efforts français, car le gouvernement turc dicte ses ordres aux chancelleries occidentales. Il n’est plus question d’une loi pour condamner le négationnisme du génocide arménien, même si certains travaillent encore en ce sens.
Pourtant, le 11 février dernier, Erdogan s’en était pris durement à l’Union Européenne, dénonçant une organisation refusant depuis près de cinquante ans l’adhésion turque. Mais à chaque fois qu’il vitupère, à Paris on obtempère.
Or, la stratégie de Sarkozy, qui était celle de l’écœurement, commençait à porter ses fruits. Dans un sondage de janvier 2013, 59,5% des Turcs estiment qu’il faut abandonner toute perspective européenne (contre 33,3% qui estiment le contraire). Mais sans relâche les Etats-Unis, Obama en tête, poussent à cette adhésion, qui fragiliserait fondamentalement l’équilibre européen et interdirait toute volonté politique à l’Union Européenne. Erdogan le sait et joue cette carte, par le biais de l’OTAN, en acceptant des éléments du bouclier anti-missiles américain sur son sol, casus belli pour l’Iran voisin mais aussi pour la Russie.
Une véritable Europe politique passe par des frontières cohérentes et par l’adhésion uniquement de pays indiscutablement européens, comme l’Ukraine et la Russie, mais aussi comme la Géorgie et l’Arménie. Dans ce dernier cas, il faut soutenir ce pays dans sa lutte pour la mémoire mais aussi dans ce conflit qu’il a avec l’Azerbaïdjan turcophone voisin, soutenu par Ankara.
Le PSUNE rappelle sa position à l’égard de la Turquie, qui est « Turquie, non ! Russie, oui ! ». Si la Turquie n’était composée que de cette frange moderne et laïque qui a présidé à l’avenir de son pays pendant sept décennies, le débat serait certainement autre. Mais la situation est telle qu’elle est, et nous avons le devoir, en tant qu’européens, d’en prendre acte. Même si l’AKP perdait demain le pouvoir, la Turquie n’a pas sa place dans l’Union Européenne, tout simplement parce qu’elle n’est pas un pays européen. De plus, l’occupation illégale d’une partie de Chypre depuis 1974 est simplement inacceptable et devrait être une raison suffisante pour refuser cette adhésion. En outre, ce serait sans doute le plus grand service qu’on pourrait rendre au peuple turc que de lui opposer un non explicite et sans ambiguïté.
Thomas FERRIER (PSUNE)
17:52 Publié dans Analyses, Institutions européennes, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, europe, non, erdogan, psune, thomas ferrier |
03/01/2013
L'euro-mondialisme contre l'européisme
Quelle différence y a-t'il entre les véritables européistes, défenseurs de l'identité européenne, et les crypto-mondialistes qui dominent les institutions européennes ? Le plus simple est de citer l'un de ses éminents représentants, le français Michel Barnier (UMP).
«Nous ne faisons pas un Etat fédéral; nous ne faisons pas un peuple européen, nous ne faisons pas une nation européenne. Nous construisons ce que Jacques Delors appelait une «fédération d’Etats-nations», une mutualisation des nations qui conservent cependant leur spécificité, leur identité, leur langue. Nous voulons une Europe unie, non une Europe uniforme». (Michel BARNIER)
15:27 Publié dans Analyses, Mes coups de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel barnier, europe, européisme, souverainisme |
02/01/2013
Meilleurs vœux du PSUNE pour 2013 !
Une année de décadence de plus, une année de moins vers la renaissance !
FRANCE
Les élections présidentielles françaises ont été l’actualité principale de 2012. Savoir quel pantin représentant en France les intérêts de la finance internationale n’était un enjeu que pour les naïfs. Toutefois, tout ne se vaut pas, et il était à craindre que le démagogue prétendument « socialiste » fasse au final beaucoup plus de dégâts que le président droitier sortant.
J’ai été particulièrement hostile dès le départ aux projets géopolitiques et sociétaux du candidat Hollande. Considérant que le mondialisme économique serait aussi bien défendu par l’un que par l’autre, j’ai estimé qu’il n’était pas un enjeu, même si pour beaucoup de français la crise économique est douloureuse, et qu’on devait juger les deux candidats en fonction de leurs positions sur les autres sujets. Hollande était partisan du vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, soutien actif de l’idée de « mariage homosexuel », défenseur acharné de l’adhésion turque à l’Union Européenne. Je le devinais eurosceptique, même s’il n’assumerait pas cette position, et potentiellement germanophobe. Je savais aussi qu’il allait capitaliser sur son nom le vote des banlieues et des minorités communautaires, puisque le PS représente le parti de l’assistanat. Au final, 93% des citoyens musulmans et l’écrasante majorité des domiens ont voté Hollande.
Par ailleurs, le thème de l’Europe a particulièrement été absent des débats, même si Nicolas Sarkozy a toujours fait référence à ses partenaires et a intégré sa démarche dans le cadre plus général de l’Union Européenne. En revanche, François Hollande a fait des promesses qu’il ne pouvait pas tenir et au détriment de l’intérêt général des Européens.
Certains se sont donc imaginés que je ne pouvais pas être un homme de gauche alors que je tirais à boulets rouges contre Hollande, comme Mélenchon ceci dit, mais sans le programme ultra-libertaire de ce dernier, et aussi parce que j’appelais implicitement à voter raisonnablement pour le candidat de la droite affairiste contre le candidat de la fausse « gauche » affairiste. Or celui qui se dit de gauche en défendant une politique de droite, ce n’est pas moi, c’est le président Hollande, c’est le gouvernement Ayrault, et les salariés d’Arcelor Mittal du site de Florange en savent quelque chose.
Hollande ne m’a pas déçu. Il a été à la hauteur de mes craintes. Mais les français ne sont pas dupes, et son effondrement rapide dans les sondages montre que ceux-ci ne sont pas si naïfs. Beaucoup ont choisi de rejeter le président sortant, au bilan fort contestable, et à l’image très négative, en soutenant par défaut le candidat du camp adverse que les media mettaient en avant. Pourtant, Hollande était bien Sarkozy en pire et le démontre tous les jours. Mais Hollande n’a que faire de cet électorat, puisque ce qui l’intéresse c’est de récompenser les minorités actives qui l’ont soutenu et pas la majorité de ses électeurs et encore moins des français.
Ainsi, que fait-il de ses promesses à l’égard de la communauté arménienne ? Il avait promis de relancer un processus législatif dès son élection pour sanctionner la négation du génocide arménien. Mais les Français d’origine arménienne comptent visiblement moins à ses yeux que l’électorat d’origine turque ou l’amitié avec l’islamomane Recep Erdogan.
Gérard Depardieu quitte la France car il préfère payer ses impôts, à un niveau plus raisonnable, à la Belgique. Faire fuir les riches a cet inconvénient en effet que cela diminue les rentrées fiscales dans les caisses de l’Etat. Ce que n’importe quel joueur de base à SimCity sait, à savoir que trop d’impôts tue l’économie, semble échapper à Pierre Moscovici. Il était facile de taper sur les riches, mais il est beaucoup plus difficile d’enrichir les pauvres. 65000 emplois chaque mois sont détruits par la politique du gouvernement « socialiste ». Et face à Lakshmi Mittal, on montre les dents pour finalement lui céder sur tous les points.
L’année 2013 sera-t-elle celle d’un grand bouleversement politique ? Si la cote de confiance du nouveau président descend en dessous de 25% d’opinions favorables, et avant les élections de 2014 qui pourraient être meurtrières pour le PS, Hollande sera sans doute contraint de changer de premier ministre. Il ne pourra prendre que Manuel Valls, et l’usera de manière prématurée. Ca ne suffira pas. Il devra alors la mort dans l’âme dissoudre l’assemblée et accepter une cohabitation de peur que la droite ne balaie la gauche à toutes les élections et ne revienne aux affaires en fanfare en 2017. Nous verrons si Hollande permettra à Sarkozy de renaître de ses cendres.
EUROPE
2012 a été une nouvelle année noire pour l’Union Européenne. Même si l’Allemagne semble sortir la tête du gouffre, les autres Européens souffrent, et en particulier les Espagnols, les Portugais et les Grecs. Alors que l’Irlande martyre devient présidente pour six mois de l’Union Européenne, rien ne permet de penser que la situation s’améliore.
On nous assure que la crise de l’€ est désormais jugulée. C’est sans doute exact mais le prix de cette nouvelle stabilité est en matière social désastreux. Jacques Delors nous promet que le choix est désormais entre la survie et le déclin. Ces « européistes » sénescents n’y croient plus, mais on peut se demander s’ils y ont jamais cru. L’ancien président Giscard d’Estaing a lui aussi perdu toute ambition. On ne fera pas l’Europe unie avec des vieillards, fussent-ils convaincus. C’est la jeunesse européenne qui doit oser reprendre son destin en main, tourner le dos aux illusions universalistes et cosmopolites, et affirmer à nouveau son européanité, son avenir commun avec les autres européens.
On ne bâtit pas une société stable en tournant le dos à deux principes fondateurs de ce qui fit l’empire romain, la paix et la prospérité. Nulle paix dans nos banlieues, nulle prospérité dans nos chambres du commerce. L’Europe unie d’hier et d’aujourd’hui aurait pu réussir, si elle avait su se libérer du joug des Etats, se doter enfin de vrais dirigeants au caractère trempé dans l’airain. Là où l’Union Européenne a échoué, la République Européenne, qui naîtra de ses cendres, pourra réussir.
Elle réussira car elle remettra en cause les assises mêmes, idéologiques, institutionnelles, économiques et sociales, du système actuellement en place, d’un système qui programme la ruine du peuple et l’effondrement de notre civilisation millénaire. C’est une refonte juridique et morale totale à laquelle j’appelle mes compatriotes d’Europe, de l’Islande à la Russie, afin de rebâtir une Europe politique digne de ce nom, par subversion positive de l’Union Européenne, un noble projet certes mais dévoyé par ses membres actuels, indignes de porter l’idée européenne, et ennemis de l’Europe authentique. Nous remettrons l’Union Européenne dans le droit chemin, celui des pères fondateurs, et pas seulement ceux qui ont agi dans les années 50.
Si l’Europe ne s’unit pas, et suscite ainsi sa renaissance, elle périra. Les nationalistes centrifuges, qui ne rêvent par exemple que de la France seule, une France seule mais de fait ouverte aux populations de son ancien empire colonial, trahissant ainsi les intérêts du peuple, sont les meilleurs alliés de fait des USA. En s’opposant à l’€, en tapant à bras raccourcis sur l’Union Européenne, ils oublient que le principal ennemi des Européens est à la tête de chacun de leurs états. Si l’UE est médiocre, c’est que les dirigeants des Etats qui la composent et la contrôlent, sont minables.
L’Union Européenne n’est pas mauvaise en soi, elle ne l’est que par la nature de ceux qui la composent. Faire entrer en 2014 un ou plusieurs députés européistes sincères serait un premier pas vers la renaissance. Enfin, à Strasbourg, la voix de l’Europe, de la vraie et grande Europe, se ferait entendre. Face aux Cohn-Bendit, Schulz et Farage (pour le camp souverainiste) notamment, l’Europe a son mot à dire. Contre les pseudo-européistes et vrais mondialistes qui peuplent la Commission, trustent les plus hauts postes et qui constituent les meilleurs soutiens des Etats-Unis et les meilleurs fournisseurs en électeurs pour l’extrême-droite europhobe, les Européens doivent lever le glaive de Brutus l’ancien face aux tyrans.
2013 sera, je l’espère, l’année où la voix de l’Europe unie, de notre civilisation, se fera à nouveau entendre, tel un aigle chassant les vautours qui se repaissent sur le corps de notre peuple européen outragé. Que l’Europe se réveille en 2013 pour faire tonner sa voix en 2014 !
2013, ANNEE DU PSUNE ?
Comme chaque année, et tel un mantra, j’espère que l’année nouvelle sera celle de l’émergence de notre modeste formation ou à défaut, et c’est le plus important, des idées dont nous sommes les porteurs. Je donnerai tout ce que je peux pour que notre idéal, qui est la seule possibilité de sauver notre merveilleux continent du déclin économique et de la déchéance morale, réussisse à se faire entendre. Vous pouvez avoir confiance en moi pour cela. Aucune partie de mon corps ni de mon esprit n’a renoncé à cette croyance folle selon laquelle l’Europe vaincra. Si la tradition affirme que Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre, il est aussi vrai qu’il donne à ceux dont il souhaite le salut la force nécessaire pour triompher, pour que le bras de son fils Mars nous épaule d’une manière décisive.
L’Europe renaîtra, et nous renaîtrons avec elle ! Que 2013 soit l’année où le cor d’Heimdall sonnera afin que les forces d’involution soient enfin combattues, afin que chaque européen réveille en lui le héros qui sommeille, le héros qui combattra pour l’Europe éternelle.
15:28 Publié dans Analyses, Editoriaux, Elections en Europe, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2013, thomas ferrier, psune, europe |
23/12/2012
Chute de Rome et géopolitique
Pourquoi l’empire romain au sens fort s’est-il effondré au cours du Vème siècle de notre ère, même s’il a survécu sous une forme abâtardie autour de Constantinople ? Son échec est-il contextuel, Rome rencontrant une résistance qui au fur et à mesure du temps s’est étoffée jusqu’à pouvoir déferler sur l’empire même ? Ou bien son effondrement était-il inscrit dans ses gênes ?
A l’heure où on parle encore de la Méditerranée comme d’un espace de prospérité en devenir entre l’Europe et l’Afrique du nord, le président français Hollande rentrant à peine d’Algérie, nous y reviendrons, il est intéressant de s’interroger sur cet empire méditerranéen par excellence qu’a été Rome.
A l’origine, Rome avait vocation à unir autour d’elle les différentes cités et tribus de l’Italie, ce pays d’élevage de bœufs (« Vitalia »), toutes apparentées. Romulus et Numa surent unir Latins et Sabins et petit à peu les peuples italiques rejoignirent l’ensemble, non sans combattre. Picéniens, Mamertins, Ombriens, Sabelliens et Samnites deviendront des Romains. Etrusques et Gaulois de Cisalpine, Grecs des colonies, tribus siciliennes, tous rejoindront cette Italie unifiée bien avant Garibaldi.
Rome fut alors confrontée à deux ennemis qui menaçaient l’intégrité de la péninsule. Ce n’était pas tant les turbulents Gaulois, qui avaient pourtant pillé Rome une première fois, qui inquiétaient les Romains, que la Macédoine et Carthage. Au cours du IIème siècle avant J.C, la Macédoine fut conquise et la Grèce, libérée en apparence, unie à Rome. Les Scipions finiront de leur côté par vaincre la puissante cité phénicienne qu’était Carthage, au bout de trois conflits sanglants. Enfin, les royaumes hellénistiques s’effondreront comme un château de cartes sans combattre. Rome est ainsi à la tête de la Méditerranée orientale, alors même que son cœur est en Europe.
Par la suite, la république puis l’empire élargiront ses frontières, tant en Occident qu’en Orient. César ajoute à Rome la Gaule et la frontière germanique mais aussi l’Egypte. Auguste finalise la conquête de l’Espagne et s’empare de la Thrace. Claude conquiert la Bretagne. Trajan s’empare de la Dacie. L’empire a atteint sa taille maximale, mais est devenu très composite. C’est l’Oronte déferlant sur le Tibre que dénonce Juvénal. Rome n’est plus dans Rome, mais le monde entier est à Rome.
Or cet empire comprend des populations qui n’ont fondamentalement rien en commun et que le hasard historique a intégré à une même structure. La romanisation échoue en Orient là où l’hellénisation semble en revanche avoir percé. La démonstration en est le plus romain des Dieux, Mars lui-même, dont le culte va se répandre dans toute l’Europe mais sera totalement absent en Orient. En Afrique, certes, on l’honore mais parce que ce sont des colons italiens, vétérans des légions, et installés dans cette province, qui pensent à leur dieu tutélaire.
Non seulement les populations africaines et asiatiques de l’empire n’ont aucune affection pour ce conquérant au caractère si européen, même si elles s’installent à Rome même, faisant de la cité d’Auguste une métropole de plus d’un million d’habitants, mais elles réagissent à cette tutelle en affichant leur religiosité orientale puis en s’emparant du christianisme comme d’une arme contre l’Occident romain et européen. Ce n’est pas un hasard si au IIIème siècle de notre ère, quasiment absent en Europe, le christianisme devient un phénomène incontournable à Carthage, à Alexandrie et à Antioche, chez les anciens ennemis du peuple romain. Dans ces cités cosmopolites où une langue grecque dégénérée, un « graecula », domine, les dieux de Rome sont absents.
En outre, les Romains ont bien trop de frontières. Pour avoir échoué à conquérir la Germanie, alors que Germanicus y était presque parvenu mais avait été rappelé à Rome par décision de Tibère, celle-ci était demeurée une zone frontière périlleuse. Les Germains, qui pourtant n’aspiraient qu’à être romains lorsque l’occasion leur était donnée, restèrent en dehors. Leur société guerrière se renforça alors même que la barbarie venue des steppes de la profonde Asie menaçait de s’abattre sur la petite Europe. Les Calédoniens, eux-aussi restés indépendants, malgré l’action de Septime Sévère pour les mâter, représentaient une autre frontière non maîtrisée, et ce malgré la construction de murs de protection. L’exemple chinois et la ligne Maginot démontrent qu’on n’a jamais empêché une invasion en bâtissant une frontière de pierre.
En Afrique, les tribus berbères indépendantes continuaient de menacer aux frontières, alors que le vigoureux empire perse, qui a pris la place des Parthes au début du IIIème siècle, espère reprendre les territoires perdus depuis l’époque de Darius. Pour conserver la Syrie et l’Egypte, pour maintenir la paix aux frontières face aux tribus germaniques et celtes, l’empire romain devait se démultiplier, or il n’en avait pas les moyens.
Du temps de la grandeur, les légions romaines tenaient bons, mais formées de professionnels et non plus de conscrits, elles faisaient et défaisaient les empereurs. Mais si par malheur des attaques simultanées avaient lieu à ses frontières, Rome n’aurait pas les moyens de les enrayer. C’est ce qui finit par arriver au Vème siècle de notre ère. Usée par ses guerres à répétition contre les Perses, Rome fut incapable d’empêcher les Germains de déferler sur sa partie occidentale, poussés par la furie hunnique.
Avec le recul, on comprend que Rome ne pouvait pas géopolitiquement tenir quatre frontières en même temps. Par ailleurs, malgré des richesses indiscutables, la première richesse est l’homme. Celtes et Germains, Daces et Illyriens, mais aussi les Slaves, auraient fait d’excellents romains, et ceux qui étaient déjà dans l’empire l’avaient prouvé. Leurs dieux étaient sous d’autres noms ceux de Rome. Indo-européens comme eux, proches de ce que les Romains avaient été à l’origine, ce que ne manqua pas de signaler un Tacite, ils auraient renforcé l’empire au lieu de contribuer bien malgré eux à sa destruction.
En renonçant à conquérir la Germanie, au profit du puits financier sans fonds qu’était l’orient, Rome commit une erreur géopolitique fatale. Alors qu’Auguste avait défendu l’Europe contre l’Asie, c’était l’Asie qui au final dominait. Constantin abandonna Rome au profit de Byzance, qui restait malgré tout une ville européenne, mais surtout choisit d’adopter le christianisme, vengeance morale de l’Orient afrasien contre l’Occident aryaque qui l’avait dominé. Dernière née des religions orientales, favorisée par les élucubrations de quelques philosophes séduits par la pensée asiatique, préparée moralement par ceux qui sapèrent la religion traditionnelle (Socrate en tête), la religion chrétienne triompha par la trahison de l’empereur. Constantin trouva dans le christianisme les charmes qu’Antoine avait trouvés chez Cléopâtre. Et ainsi trahit-il Rome, comme l’a si bien dit l’historien André Piganiol.
Rome devait unifier l’Europe, tel était son destin, et voir dans la Mare Nostrum un espace frontière. C’est avec les conquêtes islamiques que la Méditerranée redevint ce qu’elle était au départ, une césure entre deux mondes. Le drame du colonialisme, français notamment, a été de faire la même erreur que les Romains deux millénaires auparavant. Enseigner « nos ancêtres les Gaulois » en Afrique ne pouvait pas davantage réussir que d’enseigner « nos ancêtres les Romains » aux Egyptiens d’Alexandrie.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
14:31 Publié dans Analyses, Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique de rome, europe, paganisme, christianisme, orient, occident, barbares |
Vaincre les nationalismes de division en Europe
13:52 Publié dans Analyses, Elections en Europe, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nationalismes, europe, division, impérialisme américain, européisme |
Octavien, politicien et stratège européen
Caius Octavius Thurinus était issu d’une famille de petite noblesse de la cité de Vélitries, les Octavii, célèbres notamment pour avoir sauvé la cité d’une attaque ennemie en ayant réussi à s’attirer les bonnes grâces du dieu Mars en personne. Sous ce noble patronage, Octavien ne pouvait que réussir dans la cité du père de Romulus à faire de son nom un titre de gloire.
Il connaît sa première ascension médiatique dans l’ombre de son protecteur et père adoptif, Caius Iulius Caesar, mais l’occasion historique de devenir un acteur de premier plan de Rome lui fut donnée lorsque César fut assassiné par ceux qui se réclamaient de la République et du nom prestigieux de Brutus, vengeur de l’honneur romain et de celui de Lucrèce, libérateur des Romains du joug des souverains étrusques. Octavien passait alors pour un jeune homme sans envergure, mais plein de potentialités, et dont l’espace politique était étouffé par l’aura du principal lieutenant du dictateur, Antoine.
C’est dans cette époque troublée que le talent d’Octavien va apparaître dans toute sa quintessence. Antoine commettra l’erreur de gravement le sous-estimer, mais cela parce qu’Octavien appliquait à la lettre les principes du général spartiate Lysandros, « savoir quand porter la peau du lion et quand porter la peau du renard », et se faisait tout petit à ses côtés.
C’est ensemble qu’Antoine et Octavien combattront pour écraser, sous l’égide d’un Mars Vengeur, les insoumis autour de Brutus et Cassius. La bataille de Philippes déterminera le sort de Rome, partagé entre une dictature populaire et une république aristocratique. Paradoxalement, en apparence du moins, le plus républicain est Octavien, ami du peuple romain. C’est un homme réaliste, animé par une foi sincère en l’avenir de la cité de ses pères, et qui n’est pas prêt à transiger avec ses valeurs, même s’il sait les dissimuler.
Antoine et Octavien se partagent alors le monde. A Octavien, l’Occident avec Rome. A Antoine, l’Orient avec Alexandrie. Il tombe ainsi sous l’influence de la reine Cléopâtre, égérie de son mentor et professeur, et se rêve en nouvel Alexandre. C’est pour la même raison que César avait été tué car on craignait qu’il n’emmène Rome dans une aventure personnelle en Orient, là où Crassus avait connu un désastre. Octavien n’a pas besoin de manipuler la populace romaine pour obtenir son soutien. Par son attitude, il incarne Rome, alors qu’Antoine cède au charme de l’Egypte. Alors qu’Antoine sert Dionysos, Octavien se range du côté d’Apollon. L’ordre face à l’anarchie s’opposent, mais aussi l’Europe et l’Asie. Les dieux anthropomorphes de Rome et de l’Hellade s’arment pendant que les dieux à tête animale se reposent sous le soleil de l’Asie.
Avec Apollon et Mars à ses côtés, mais aussi Neptune, Octavien est le défenseur du continent européen contre les influences délétères de l’Asie ténébreuse. Actium anéantit les espoirs du couple italo-macédonien et reproduit au sein même de la république romaine la victoire de Scipion sur Carthage. Octavien a vaincu tous les obstacles et ira jusqu’au bout de sa mission. Ce n’est pas un homme avide de pouvoir, comme on le présente généralement, mais un homme de devoir. Ce n’est pas la Rome doucereuse des bacchanales nocturnes qui se présente face à Alexandrie, mais la Rome d’airain de l’Italie des origines. Octavien, nouveau Romulus, et émule de Mars, n’entend pas faire preuve de pitié. Cléopâtre, qui sacrifie son amant aux intérêts de l’Egypte, échouera pourtant à séduire le jeune chef de guerre. Tel un jeune lion, il dévore le fils de César, Césarion, qui aurait pu représenter une menace, mais laisse vivre les enfants d’Antoine et de Cléopâtre.
Octavien est ainsi le maître de Rome, à la fois en tant que dialecticien hors pair, capable de convaincre le peuple de le suivre pour châtier le traître, et en tant que stratège. Son projet pour sa cité peut alors émerger. Sorti vainqueur de plus d’un demi-siècle de guerres civiles, il va inventer un nouveau régime, le Principat, conservant les apparences de la république mais aussi les traditions de la Rome des rois italiques. Il hésite à se faire proclamer nouveau Romulus, et choisit finalement d’être Augustus, celui dont les augures ont été favorables, l’homme choisi par la Fortune pour emmener Rome au sommet.
Alors que César ne rêvait que de dépasser Alexandre, Auguste s’intéresse à son peuple, et s’appuie sur deux piliers, la Paix et la Prospérité, tels Mars et Mercure se faisant face au cœur du temple de la Concorde. Il fait ainsi bâtir l’Autel de Paix (Ara Pacis), signe un accord inédit avec les Parthes, obtenant ainsi la restitution des enseignes de Crassus mais aussi d’Antoine, et le retour des prisonniers de guerre romains. A côté du forum romain, il construit un forum augustéen dédié au dieu Mars Vengeur et à tous les grands noms de l’histoire romaine. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin, et se voulant le Périclès de Rome, il fait reconstruire ou rénover quatre-vingt temples afin que les dieux ainsi honorés soient du côté des Romains. Vainqueur des Cantabriens, il y ajoutera un temple de Jupiter Tonnant, le dieu de l’orage l’ayant protégé lors d’un combat.
Octavien est maître d’un empire immense, qui va de la Gaule à l’Egypte, mais qui comprend des populations très différentes. Octavien est et reste un romain et un européen. Les cultes égyptiens l’insupportent et il en interdit la pratique sur le pomœrium. Il veut moraliser la société romaine, limite ainsi le droit de divorcer, bannit les pratiques homosexuelles. Son objectif est de faire remonter la natalité romaine qu’il sait très basse. Il entend assurer le relèvement de la Rome éternelle, et lui offrir de nouveaux siècles de prospérité.
Auguste régnera près de quarante-cinq ans, ce qui est considérable. Et pourtant, les dieux ne lui permettront pas de voir son œuvre se perpétuer par des successeurs dignes de son nom. Seul Tibère aura pu survivre au prince et prendre sa place, sans être en mesure de continuer l’œuvre de son beau-père. Tiberius ad Tiberim. La fin de sa gouvernance n’est pas aussi lumineuse qu’après Actium. Varus et ses légions sont écrasés par les rebelles germaniques d’Arminius en 9 après J.C et la maladie assaille Octavien. En 14 après J.C, le fils adoptif de César s’éteint, ironisant sur sa vie, et se demandant s’il a bien joué la comédie du pouvoir. Il refuse les honneurs et surtout qu’on le considère comme un dieu. Son souhait ne sera pas respecté. Un culte au Divus Augustus verra le jour. Le prince aurait détesté. Toujours, durant sa vie, il avait fui l’hybris et honoré les dieux avec respect.
On honore Octavien pour mieux saboter son œuvre. La dynastie des Julio-claudiens sera exécrable et exécrée. Elle prendra fin avec la mort de Néron. Lui qui avait patiemment forgé le caractère de ceux en qui il voyait ses successeurs, Gaius et Lucius, ses petits-fils, morts bien trop jeunes, n’a pas pu les voir régner. Etait-il conscient à sa mort qu’il avait échoué à pérenniser son œuvre ? Mais Rome aura quatre siècles de vie encore, avant de s’effondrer, car le dieu Mars avait promis douze siècles de gloire à la cité de son fils, douze comme le nombre de vautours vus par Romulus dans le ciel bleu de l’Italie.
Romulus, Brutus, Augustus, ainsi était la trinité qui fit de la petite Rome le cœur d’un empire immense, détrônant l’Hellade. Mais le prix de tant de conquêtes se ferait un jour connaître et il dépassera la bourse des Romains.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
13:50 Publié dans Analyses, Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : octavien, octave, auguste, rome, césar, europe, mars ultor |
16/12/2012
Depardieu en Belgique : tollé chez les « socialistes ».
Rappelons en premier lieu qu’un français fortuné qui quitte son pays n’y paiera plus d’impôts du tout. En bilan purement comptable, le taux d’imposition des revenus les plus aisés en France appauvrit les caisses de l’Etat. On peut certes déplorer sur le principe que des français refusent de faire leur devoir citoyen en cotisant pour la patrie. Mais faudrait-il encore que l’argent généré par les impôts soit employé à bon escient. Or, de fait, les Français payent des impôts pour enrichir diverses associations dont l’intérêt n’est pas le nôtre, pour subventionner massivement les banlieues afin d’y garantir une très relative paix sociale, pour dédommager nos anciennes colonies, pour financer la Palestine ou que sais-je encore.
Gérard Depardieu en a assez de payer des impôts excessifs pour cette politique d’assistanat dans tous les domaines. On doit admettre que c’est bien compréhensible.
Et la fausse « gauche », qui ose sans pudeur se dire « patriote », non ne riez pas, de se déchaîner contre « Obélix ». Entendre de la part de Jean-Marc Ayrault que l’attitude de Depardieu serait « minable » est pathétique. Et de Sapin à Filipetti, toute la « gauche » bo-bo mondialiste joue aux indignés.
Oui, cette « gauche » qui a menti aux ouvriers de Florange et s’est couchée devant Lakshmi Mittal. Oui, cette « gauche » qui ouvre ses bras tendres à l’islam tout en tournant le dos aux travailleurs français de PSA. Cette « gauche » qui donne des leçons de morale se déchaîne contre le pauvre Gérard.
Pourtant, ce qu’il a fait est légal, et c’est bien la faute de François Hollande, qui toise Angela Merkel, et qui pratique l’europhobie feutrée, si l’Europe n’est pas fiscalement harmonisée. Depardieu, qui se définit comme un « vrai européen », ce qu’il est, mais aussi comme « un citoyen du monde », ce qui ne veut en revanche rien dire du tout, est allé s’installer en Belgique, car notre voisin a un taux d’imposition plus raisonnable vis-à-vis de personnes fortunées, et préfère les attirer, et obtenir ainsi des subsides supplémentaires, que de les faire fuir.
La « gauche » PS n’aime pas les riches. Elle ne s’aime donc pas elle-même. Mais la « gauche » PS n’aime pas les pauvres non plus, s’ils ont le tort d’être des européens. 35% des français approuvent l’action du président Hollande. La chute continue dans les sondages. Y aura-t’il encore un gouvernement français dans un an ? On se demande en effet si le gouvernement pourra tenir très longtemps en proposant des réformes inutiles, comme le « mariage pour tous », revendication d’une minorité au sein d’une minorité, ou en ouvrant largement les vannes de l’allogénisation.
Un authentique socialiste ne peut que déplorer l’attitude de Gérard Depardieu mais se doit aussi de la comprendre. Et surtout, entendre de la part des mondialistes du PS l’expression « patriotisme » ne peut que révulser tout véritable défenseur de l’européanité de l’Europe.
Des mots mantra comme « nationalisations » ne suffiront pas à convaincre le peuple que ce gouvernement serait à son service.
Face au mondialisme, il n’y a qu’une seule réponse. C’est l’Europe ! Or Hollande freine des quatre fers toute ambition d’une Europe fédérale, et c’est l’Allemagne qui est en pointe du combat pour l’Europe, une fois de plus.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
16:39 Publié dans Analyses, Cinéma, Communiqués | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : gérard depardieu, jean-marc ayrault, françois hollande, thomas ferrier, europe |
02/12/2012
Brandir le drapeau européen, une nécessité historique !
Face à l’armée prussienne, les troupes de Napoléon III n’ont pas pu faire le poids. Sedan solde la fin de l’aventure impériale et le début d’une république dont la majorité parlementaire est monarchiste. La France aurait pu devenir à nouveau une monarchie constitutionnelle si l’héritier des Bourbons l’avait souhaité. Or le comte de Chambord n’aurait pu accéder au trône qu’en acceptant de reconnaître le drapeau tricolore de la patrie, en renonçant au drapeau d’avant 1789. C’est parfois pour une simple question de drapeau que le pouvoir peut échapper à un de ses prétendants.
Il ne faut pas oublier qu’un drapeau n’est pas qu’un simple symbole, un identifiant, mais c’est avant tout un signe de ralliement, un étendard de combat. C’est parce que le drapeau tricolore a arpenté l’Europe sous la Révolution et l’Empire, c’est parce qu’il a représenté la liberté d’un peuple se soulevant contre son roi, en 1830 comme en 1848, c’est parce que de nombreuses personnes sont mortes en son nom ou en le brandissant, qu’il a acquis ses lettres de noblesse. Il en a été de même du drapeau rouge, à l’origine étendard de l’armée romaine, symbole du dieu Mars, et désormais drapeau de la révolution et du socialisme.
Ainsi l’Europe dispose-t-elle d’un drapeau, certes récent mais porteur d’une longue histoire. Ce drapeau, d’abord choisi par le Conseil de l’Europe puis adopté par l’Union Européenne, est d’un bleu royal et souverain, constellé de douze étoiles d’or. On a dit de ces étoiles qu’elle formait la couronne de la Vierge Marie, telle qu’elle est représentée à Strasbourg. Mais ce chiffre douze, symbole de concorde, rappelle aussi la tradition classique, et le bleu, couleur aussi de l’anneau olympique représentant notre continent, fait penser à la couleur des yeux de Zeus, le dieu du ciel, qui s’unit à la princesse crétoise Europê, en qui certains virent une phénicienne. Douze comme les douze signes du zodiaque, douze comme les douze tribus d’Israël, mais douze comme les douze travaux d’Héraclès, le premier héros européen de notre histoire, et douze comme les douze dieux de l’Olympe.
Ce drapeau, qu’on peut ainsi interpréter tant comme un étendard païen que comme fanion chrétien, ne représente pas seulement l’Union Européenne, pas seulement la construction européenne mise en place depuis l’après-guerre, mais l’Europe toute entière, même si tous les européens n’en ont pas encore conscience. Certains voudront à tout prix l’interpréter comme l’étendard de la technocratie bruxelloise. Il est vrai qu’on le retrouve sur tous les bâtiments institutionnels de l’actuelle UE. Mais ces mêmes technocrates s’en revendiquent-ils ? Ils ne chantent pas l’hymne européen et ils ne lèvent pas bien haut ce drapeau bleu étoilé.
Un drapeau a la valeur que le peuple lui confère, et ce drapeau européen, qui est désormais connu et reconnu par de plus en plus d’Européens, doit devenir ce qu’il est, à savoir un drapeau de résistance, un drapeau de combat, celui d’une Europe unie et qui ne veut pas périr. Face à la crise économique que nous subissons, face aux périls qui s’amoncèlent et qui menacent tout le continent, de l’Islande à la Russie, face à l’influence grandissante des Etats-Unis, du monde islamique ou de la Chine au cœur même de notre société, et pour son plus grand malheur, l’Europe doit se réveiller. Elle doit s’unir. Elle ne peut le faire que derrière des hommes, et des femmes, de bonne volonté, qui devront la doter d’institutions solides et légitimes. Mais une nation, une patrie, se doit d’être incarnée, d’être reconnue. Elle a besoin d’être identifiée.
L’Europe a son drapeau. Ce n’est pas le drapeau de ceux là même qui l’ont choisi pour représenter leur institution technocratique. C’est le drapeau de tous les Européens, car l’œuvre échappe à son créateur, et c’est aux véritables européistes que nous sommes, défenseurs de nos traditions, de notre culture ancestrale, de notre héritage commun, de s’en emparer. Ne laissons pas ce magnifique emblème dépérir dans les mains de ceux qui ne sont pas dignes de l’utiliser. Prenons le avec nous, levons le droit devant le soleil éternel, plantons le tout en haut de l’Acropole d’Athènes et de tous les hauts lieux de notre terre de lumière. Défilons derrière lui, tel un bouclier nous protégeant des coups de l’ennemi.
Le drapeau européen doit être face à la Chine de l’autre côté du fleuve Amour. Il doit aussi reposer aux bords de l’Evros, face à ces héritiers islamiques de l’empire ottoman qui nous narguent depuis près d’une décennie et exigent qu’on leur ouvre la porte. Il doit être aux côtés des Arméniens dans le Haut Karabagh et des Chypriotes grecs à Nicosie. Partout où est l’homme européen, partout doit être son drapeau.
Ceux qui refusent de brandir le drapeau de l’Europe, préférant par exemple la cocarde tricolore, se sont trompés d’époque. Ils ne servent pas les intérêts du peuple, ne comprennent pas que l’avenir des Européens est dans l’unité, facteur de paix et de prospérité, facteur aussi de préservation d’une identité plurimillénaire.
Le drapeau européen est couvert de la sueur des millions de travailleurs européens qui ont rebâti notre continent au sortir de deux guerres civiles meurtrières. Il est le fruit d’un patient travail de réconciliation engagé par les pères fondateurs de la construction européenne d’après 1945. Le nationalisme allemand dans son expression hitlérienne ayant ruiné l’économie du continent, et alors que le nationalisme russe assurait sa domination sur la moitié orientale du continent, sous les traits de l’URSS, l’idée d’une Europe unie, qui avait été promue par le premier socialiste, Saint-Simon, comme par le patriote italien Mazzini, redevenait une évidence. Napoléon n’avait entrevu l’Europe comme république unitaire qu’à Sainte-Hélène, alors même que son nationalisme français avait déçu les Italiens et les Allemands et lui avait mis à dos la fierté espagnole et l’honneur russe.
Les souverainistes prétendent que la construction européenne a mis fin aux souverainetés nationales, prétendument protectrices. En réalité, c’est bien l’absence d’Europe qui a permis aux américains de mettre nos pays sous tutelle. Et lorsque le maître a brièvement relâché la laisse, lorsque l’occasion historique aurait pu permettre dès les années 50 de disposer d’un Etat européen, avec la Communauté Politique Européenne (CPE) associée à la Communauté Européenne de Défense (CED), gaullistes et communistes, socialistes tièdes et poujadistes, ont voté non.
Il n’y a pas de souveraineté sans puissance, sinon elle n’est qu’une indépendance factice, une liberté de papier, un esclavage déguisé. Seule l’Europe unie dispose de la puissance nécessaire pour se faire respecter et craindre du monde entier. L’Europe de la CEE est encore trop limitée pour permettre à ce potentiel de s’exprimer pleinement. L’Union Européenne a besoin de s’élargir à l’Europe de l’Est, d’incorporer en son sein une Russie affaiblie, mais dont le peuple aspire à un grand destin aux côtés de leurs frères européens. Une telle Europe sera alors invincible.
Et le drapeau bleu étoilé, celui de notre nation en devenir, sera levé d’une manière souveraine. Il conservera les âmes de tous ceux qui ont combattu, de tous ceux qui sont morts, de tous ceux qui ont œuvré à son unité. Alors assumons ce que ce drapeau contient de potentialités. Soyons en fiers. Brandissons-le aux yeux du monde. Qu’il soit le signal que l’Europe ne veut pas disparaître, que bien au contraire elle est prête à renaître.
Ce drapeau, qui fait peur à ces technocrates de Bruxelles et de Strasbourg, qui pourtant devraient le défendre, n’est pas un simple morceau de tissu coloré. Il incarne à lui seul la résistance au mondialisme destructeur et au nationalisme centrifuge, qui ne sont que les deux faces d’un même mal.
Qui vive ? Europa !
23:22 Publié dans Analyses, Histoire, Institutions européennes, Mes coups de gueule, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drapeau européen, europe, union européenne, européisme, combat, symbole, étendard, patriotisme européen, nation européenne |
04/11/2012
Brèves européennes... (16)
FRANCE
Le loup dérange. Pourtant, en Espagne et en Italie, où il est présent en nombre bien plus important, et je n’évoque même pas l’Europe centrale et orientale, sa cohabitation avec l’homme semble se passer plutôt bien et la même chose peut être dite en ce qui concerne l’ours. Ces nobles animaux, à la richesse symbolique si forte en terre d’Europe, pourraient voir leur situation en France se détériorer sous la pression d’éleveurs pourtant largement dédommagés auprès d’un pouvoir public, d’un gouvernement pourtant associé à de prétendus « écologistes », qui ne parlent jamais d’environnement mais préfèrent davantage soutenir la régularisation des clandestins, la légalisation du cannabis et le mariage homosexuel. D’ailleurs, il est intéressant de noter que la formation politique suisse Ecopop propose en revanche de limiter l’immigration à un seuil maximal de 0,2% d’entrées par an (par rapport à la population totale).
Le loup indiffère ces pouvoirs publics mais pas les véritables défenseurs de l’écologie et de l’identité européenne que nous sommes. Alors que l’élevage de moutons est de plus en plus destiné à l’abattage, et aussi à l’abattage ritualisé, le choix est entre la préservation d’intérêts économiques en soutenant un animal d’élevage, qui est sans doute tué moins sauvagement par le loup que dans les abattoirs par l’homme, et la protection d’un animal menacé en Europe, et dont seulement une centaine de spécimens sont présents sur notre territoire. On estime en revanche à 100.000 le nombre de chiens redevenus sauvages en France, et c’est eux qui en vérité causent le plus grand nombre de dégâts, dégâts ensuite imputés au loup. En outre, la réintroduction du loup pourrait considérablement ralentir l’expansion des sangliers qui causent de vrais ravages.
Dans cette opposition entre l’économie et la nature, c’est la nature qu’il faut ici encore défendre. Une profession, aussi respectable, soit-elle, ne doit pas engendrer l’extinction d’une espèce qui dérange. Et si la défense des loups a un coût, c’est un coût raisonnable par rapport à d’autres politiques gouvernementales scandaleuses et bien plus coûteuses encore. Il faut s’opposer à tout abattage de loups car, non seulement leur nombre ne doit pas diminuer, mais il faut accepter et assumer son expansion. Sur notre territoire, l’exploitation humaine devrait diminuer pour redonner toute sa place aux espèces naturelles propres à notre environnement indigène. Loups, ours, lynx et autres grands prédateurs de notre faune doivent être préservés et défendus à tout prix.
TURQUIE
L’ « arrogant Erdogan » continue de menacer et de vociférer contre le peu empressement de l’Union Européenne à faire avancer le processus d’adhésion. En réalité, en ce domaine, il est le principal responsable de cette situation, en raison de son attitude vis-à-vis de Chypre et aussi de la politique intérieure qu’il mène. Car nous ne sommes pas dirigés par des adversaires à cette adhésion, à part la tiède Merkel, et le nouveau président est plutôt turcophile. C’est aussi le cas de Guido Westerwelle, ministre FDP, partisan d’une Turquie intégrée. Rappelons qu’alors que François Hollande s’était engagé à relancer le vote d’une loi réprimant la négation du génocide arménien, il n’en a encore rien fait.
Erdogan exige que la Turquie soit membre de l’Union avant 2023, date du centenaire de la naissance de la république turque, une république dont pourtant il bafoue tous les principes, remisant la noble figure de Mustafa Kemal, pas assez islamique. Il est vrai qu’Atatürk était fondamentalement hostile à l’islam même s’il a assuré le caractère musulman de son pays par « patriotisme », en essayant de désarabiser l’islam et en réintroduisant les traditions turques païennes, parallèlement au fait de présenter les Turcs comme descendants des Hittites indo-européens.
La répression intérieure, le jugement de journalistes et de militaires dans le cadre d’un vaste complot qui permet de mettre au pas l’armée et de faire taire l’opposition laïque, ne joue pas en faveur d’Erdogan. Celui-ci menace qu’on « perde la Turquie ». Alors, perdons-la ! Car si on souhaite une véritable Europe européenne, une Europe puissante et homogène, la Turquie n’y a simplement pas sa place. C’est dommage pour ces véritables européens que sont les beyar Türkler (20 à 25% de la population turque), mais la Turquie en cours de réislamisation d’Erdogan et de Gül, nous n’en voulons pas.
Une Europe qui se ferait respecter exigerait déjà la fin de l’occupation turque de Chypre et le rapatriement des colons turcs installés sur l’île depuis 1974. Rappelons qu’en 1913 puis en 1920, la question de la Turquie dans l’Europe a bien failli être réglée, mais c’est encore la faute des nationalistes d’Europe, et notamment des Balkans, si cela n’a pas pu être le cas.
L’idée d’Europe politique s’est d’ailleurs bâtie dès le XVème siècle contre l’empire ottoman, ancêtre de la Turquie moderne. Georges de Podiebrad avait ainsi théorisé une union européenne, incluant la Moscovie (Russie), pour s’opposer aux conquérants turco-musulmans. Mais l’Europe là encore ne s’est pas faite, et Constantinople est tombée. L’empressement des américains à vouloir que nous intégrions la Turquie prouve par l’exemple qu’il faut bien au contraire s’en garder à tout prix.
Merci Recep Erdogan d’avoir déconsidéré aux yeux du plus grand nombre d’européens votre pays par une politique de taqiya islamiya qui ne trompe plus personne, même plus Daniel Cohn-Bendit. La question me paraît donc heureusement réglée pour longtemps.
Et en revanche, apportons notre plein et entier soutien à la petite Arménie, coincée entre la Turquie à l’ouest et l’Azerbaïdjan à l’est.
EURO-REGIONS
L’UE exerce un chantage politique contre les nationalistes catalans et écossais. Au service des Etats, et non Europe fédérale indépendante et souveraine, elle menace la Catalogne et l’Ecosse de ne pas être membres de facto de l’UE si celles-ci quittent l’Espagne et le Royaume-Uni. La procédure est odieuse mais n’est pas surprenante. Les commissaires n’ont pas pour mission de bâtir une Europe fédérale des régions, contrairement à ce que des souverainistes extrêmes comme Hillard prétendent, mais bien de maintenir la dictature des états jacobins sur leur propre peuple.
A cet égard, la livraison par la France de la nationaliste basque Aurore Martin à l’Espagne, où elle risque douze ans de prison pour avoir comme seule faute été présente à une manifestation d’une organisation interdite, est symptomatique de cette fausse « Europe » qu’on nous vend. Où est l’Europe lorsque d’un côté des Pyrénées, on risque douze ans de prison et de l’autre côté la pleine jouissance de ses droits de citoyen ?
Rappelons que s’il faut condamner sans atermoiement le terrorisme, qu’il soit islamique ou indépendantiste, c’est bien parce que le général Franco, de l’extrême-droite la plus rétrograde, a combattu nationalistes catalans et basques au lieu de s’appuyer sur eux, n’hésitant pas à utiliser des troupes coloniales marocaines pour tuer des patriotes d’une identité régionale respectable, que le nationalisme est si virulent dans ces deux provinces, se teintant de gauchisme. On notera que l’indépendantisme « de droite », comme en Ecosse avec le SNP (Scottish National Party), n’est pas marqué par un quelconque terrorisme.
La réaction outrée de nombreuses personnes de gauche et de droite, et même de Marine Le Pen, dans cette affaire, me paraît justifiée. Même si Manuel Valls prétend, peut-être à raison, n’y être pour rien, il devrait exiger du gouvernement espagnol une simple condamnation formelle et symbolique contre la jeune femme, et son retour en France. L’Espagne, quand elle se la joue jacobine, est aussi insupportable que la France. En Allemagne, où le jacobinisme est exclu, les régionalistes font des scores très faibles parce que leur identité régionale est défendue par l’Etat fédéral.
Même si le Royaume-Uni par le biais de la dévolution et l’Espagne par sa fédéralisation, ont tenté de respecter les identités évoquées, lorsqu’il s’agit d’aller au bout de la logique, les gouvernements se dégonflent et l’Union Européenne cautionne ce renoncement, qu’elle accepte en revanche pour le Kosovo. Deux poids, deux mesures ? Si les américains étaient favorables à l’indépendance de l’Ecosse et de Catalogne, croyez bien que cette indépendance aurait déjà eu lieu.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
17:39 Publié dans Analyses, Elections en Europe, Mes coups de gueule, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thomas ferrier, europe, psune, loup, erdogan, turquie, régionalisme, catalogne, ecosse, aurore martin |