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01/04/2012

1er avril: anniversaire de Venus !

C'est selon la tradition romaine le premier jour du mois d'Avril que la déesse Venus est née, sortie des eaux, déesse pure et immaculée. Sa pureté à Rome était rappelée par son surnom de Cloacina, "celle qui purifie", car elle avait béni le mariage des premiers Romains avec les filles sabines, suite à leur célèbre enlèvement, du temps de Romulus. 

Ce mois lui doit son nom mais non dans sa version latine, Apru étant la transcription étrusque de la déesse grecque Aphroditê, assimilée à la déesse locale Turan. La date ne doit rien au hasard, puisqu'elle est à proximité de l'équinoxe de Printemps (21 mars). A Rome, le 1er avril, avait lieu la fête des Vénéralies (Veneraliae), fête joyeuse mais non licencieuse, la manifestation amoureuse des couples ayant lieu lors des Floralies, qui se déroulaient entre le 28 avril et le 3 mai. De cette époque ancienne, nous avons conservé le symbole du poisson d'avril, le poisson étant l'un des symboles de Venus rappelant sa naissance marine, et cette coutume facétieuse qui lui est notamment associée. En effet, les Veneraliae étaient propices à de nombreuses plaisanteries et à la joie de vivre.

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Fête du printemps, de la fertilité retrouvée de la nature, cette fête romaine avait pour équivalent germanique la fête de la déesse Ostara, déesse de l'aurore et de l'amour, dont le nom sert encore aujourd'hui à désigner en anglais et en allemand la fête de Pâques (Easter en anglais, Ostern en allemand). Ostara recevait des sacrifices de lièvres et des offrandes d'oeufs pour l'honorer. On retrouve là deux symboles classiques, mais désormais en chocolat, de la Pâques "chrétienne".

A l'époque de Constantin en effet, l'empereur chrétien a voulu distinguer les fêtes chrétiennes des fêtes juives. Ainsi, la date traditionnelle de la Pesha fut abandonnée pour choisir pour ce qui allait devenir Pâques une date à proximité de l'équinoxe de printemps, alors que la fête de naissance du dieu du soleil, "Noël", devint la date de naissance du sauveur galiléen. Le soleil est revenu de la période sombre, Apollon ayant quitté le royaume des Hyperboréens pour retrouver sa douce Hellade, et la nature reprend ainsi tous ses droits. Perséphone a pu retrouver les tendres bras de sa mère, la Terre (Déméter), quittant pour six mois son infernal époux.

Fêtons Venus ce 1er avril après avoir fêté le mois dernier son divin époux, le maître des batailles, Mars en personne. Selon le poète Rutilius Namatianus, Rome elle-même a pour auteur "Venus et Mars, la mère d'Enée et le père de Romulus", et c'est vrai de l'Europe tout autant. Mais si l'Europe incarne la patrie de l'amour, elle ne doit pas oublier qu'elle est aussi la patrie du combat. Et dans ces temps durs, l'Europe devra finir par s'en souvenir.

Le 1er avril est la fête authentique des femmes d'Europe, dédiée à la plus belle parmi les déesses immortelles, l'Aphrodite d'Or, et non cet ersatz minable né d'esprits mondialistes et appelé "journée internationale de la femme". Saluons les en ce jour.

01/01/2012

ZEUS/ΖΕΥΣ (et son ancêtre indo-européen *dyeus)

zeus_cc03.jpgZeus Patêr, « père des dieux et des hommes », était le dieu suprême du panthéon grec, et il peut être intéressant de retrouver la vision originelle que les anciens Grecs avaient de lui. La méthode comparative a permis de le relier au dieu romain Jupiter, dans sa forme originelle Diespiter, et au dieu indien Dyaus Pitar, reconstituant un ancien *dyeus pəter (*dieŭs pəter), qui est mot à mot « le ciel diurne père ». En tant que dieu du ciel lumineux, il s’oppose en théorie à un dieu du ciel étoilé, qui serait *werunos, et qu’on retrouve sous le nom grec d’Ouranos et sous le nom indien Varuna, dont le sens signifierait « le dieu vaste », même si certains spécialistes pensent que *werunos n’était au final qu’un aspect de *dyeus.

Alors que l’image classique d’un Zeus foudroyant nous vient naturellement à l’esprit, comme pour son homologue latin Jupiter, Zeus était au départ, on l’a vu, un dieu du ciel lumineux, privé ainsi de la fonction orageuse qu’on lui connaîtra. Ainsi, son homologue indien Dyaus, mais aussi le hittite Sius, le lituanien Dievas, et enfin le dieu germano-scandinave Tius/Tyr, sont des dieux purement célestes, alors que la foudre relève du dieu de deuxième fonction, dieu à la fois de l’orage et de la guerre, à l’instar de l’indien Indra, du hittite Tahrunt, du lituanien Perkunas ou encore du dieu germano-scandinave Donar/Thor. En revanche, ni l’Arès grec ni le Mars romain ne semblent disposer d’une telle fonction, même si certains mythes italiques dédiés au second relient bien ce dernier, de manière discrète, à ce rôle.

La religion proto-indo-européenne témoigne ainsi d’une opposition entre le dieu du ciel lumineux et le dieu du ciel orageux, entre *dyeus et *maworts, opposition qui sur un plan symbolique distingue le père et le fils. En tant que dieu d’un ciel intermédiaire, *maworts est lié à la déesse aurorale *ausos et s’il a pour père le maître des cieux, il a pour mère la déesse de la terre, parfois représentée dans ce rôle par l’épouse officielle du dieu souverain, à l’instar d’Héra. Thorr est ainsi le fils d’Odhinn, qui a repris une partie des rôles de Tyr, et de Jörd, la Terre personnifiée. Indra apparaît aussi comme le fils du couple ciel/ terre, c'est-à-dire Dyaus/Pŗthivi.

Une explication possible est de considérer cette évolution de *dyeus par l’influence des populations pré-indo-européennes de la région, et en particulier des Crétois. En effet, il ne semble pas que chez ces derniers le dieu du ciel et le dieu de l’orage aient été deux divinités identiques, et qu’un dieu guerrier ait existé privé de ce rôle. Cela pourrait expliquer pourquoi Zeus possède la foudre mais qu’Arès est cantonné à un rôle strictement militaire. Une autre explication serait qu’Héraclès, dont le nom signifie « gloire d’Héra », peut-être épiclèse à l’origine d’Arès, et dont l’héroïsme et l’usage d’une massue le rapprochent du Thor scandinave, ait fait concurrence au dieu guerrier. Mais, à aucun moment, et dans aucun mythe, Héraclès n’apparaît lançant la foudre.

Dans la mythologie grecque, Zeus a eu plusieurs épouses successives, sans parler de nombreuses maîtresses parmi les déesses et les mortelles. En premier lieu, il a épousé Thémis, la Justice, puis Mêtis, la Sagesse, correspondant ainsi aux principales valeurs incarnées par Zeus, à savoir la sagesse infinie, « Ahura Mazda » en vieil iranien, et la justice divine. Parmi ses maîtresses, Léda et Léto ont eu du dieu des jumeaux, les Dioscures (Castor et Polydeucès) de la première, Apollon et Artémis de la seconde. Léda et Léto semblent correspondre linguistiquement à deux divinités indiennes, à savoir Rati, déesse de l’amour, et Ratri, déesse de la nuit.

Les autres épouses et maîtresses apparaissent comme autant d’incarnations de la déesse-mère par excellence, la Terre. C’est bien sûr le cas de Déméter, de l’indo-européen *dhghōm məter, « terre-mère », mais aussi de Maia (la « Mère »), et probablement d’Héra, si on relie cette dernière à la racine *er(t)a qui désigne également la Terre. Les Indo-Européens pouvaient nommer l’épouse de *dyeus par du nom de *diwnī, « celle de *dyeus », désignant cette déesse dans son rôle de parèdre du dieu. On la retrouve sous les traits de la grecque Dioné, mère d’Aphrodite, alors que Danaé en revanche provient du nom de la déesse indo-européenne des eaux, *Danu.

Dans la tradition grecque, Zeus est bien géniteur de plusieurs dieux de seconde génération (Arès, Héphaistos, Apollon, Hermès, Aphrodite) mais partage le pouvoir avec ses frères (Poséidon et Hadès) et ses sœurs (Héra, Hestia et Dêmêtêr) et par ailleurs n’est pour rien dans l’existence des dieux célestes (Hélios, Séléné et Eôs) qui semblent même préexister à sa naissance.

En fait, la mythologie grecque aime à dédoubler ces trois divinités en autant de versions. Le Soleil est ainsi Hypérion sous sa forme titanienne, Apollon sous sa forme olympienne, et Hélios en général. La Lune est Phébé sous cette première forme, Artémis sous la seconde, et simplement Séléné. Quant à l’Aurore, Eôs, elle apparaît sous une forme olympienne à la fois sous les traits de la déesse guerrière Athéna et de la déesse amoureuse Aphrodite. En effet, la déesse indo-européenne de l’aurore, *ausos, possède ces deux dimensions simultanément. Le lien entre la déesse aurorale et le dieu orageux est assuré par l’existence culturelle d’une Athéna Areia et d’une Aphrodite Areia, toutes deux en relation avec Arès, et par un mythe faisant d’Arès l’amant d’Eôs, comme il l’a été selon cette fameuse version odysséenne, d’Aphrodite elle-même.

Sous l’influence anatolienne en effet, Zeus lui-même n’est pas le premier dieu, même si la tradition indo-européenne évoque certes un dieu des commencements, qui serait *yanos, d’où viendrait le nom du Janus latin, dieu antérieur à *dyeus mais sans filiation avec ce dernier, et qu’on pourrait retrouver avec Chaos en grec. Le premier dieu du ciel est ainsi Ouranos, suivi de son fils Cronos et enfin de son petit-fils Zeus. Cela ne correspond pas à la tradition indo-européenne où *dyeus est bien *pəter au sens fort, la seule exception étant alors l’existence d’une épouse, parce qu’elle-même *məter, et engendre tous les autres dieux et déesses composant le panthéon. Maître de la lumière, c’est sous la forme de ses trois fils principaux que se partage la chaleur divine, entre le feu céleste (*sawel, « l’astre solaire »), l’éclair ou feu de l’espace intermédiaire (*maworts) et le feu terrestre (*egnis, « le feu »). Ainsi Zeus est-il bien père d’Apollon, d’Arès et d’Héphaistos, qui correspondent à l’origine à ces trois dimensions ignées.

Enfin, de toutes les filles de *dyeus, la plus estimée est celle qui est qualifiée de *dhughətêr *diwos (fille de *dyeus), à savoir la déesse de l’aurore *ausos. On retrouve cette dimension chez les Grecs puisque Athéna, déesse la plus estimée par son père, est qualifiée elle aussi de « Fille de Zeus ».

Thomas Ferrier

Addendum:

Certains affirment que "Dieu" viendrait du nom de Zeus, alors que c'est plus complexe. On l'a vu, Zeus vient du nom indo-européen du dieu du ciel, *Dyeus. Ce dernier nom a servi pour former le terme générique en usage pour désigner un dieu ou une déesse, *deywos et *deywi (ou *deywa). Le *deywos est une émanation de *Dyeus. Alors que le nom de *Dyeus a donné le grec Zeus et le latin Dies (nominatif de Ju-piter), le mot *deywos a donné le latin deus, le celte devos, le sanscrit devas, le mot *deywi/*deywa ayant de son côté abouti au latin dea, au celte deva, au sanscrit devi. Sous l'empire romain, le mot Dieu (avec d majuscule), latin Deus (en grec Theos, bâti sur un autre terme indo-européen pour désigner une divinité, *dhesos), a été employé par les "païens" pour désigner le dieu suprême, Zeus/Jupiter, parfois remplacé par Hélios Anikêtos/Sol Invictus par certains païens de l'antiquité tardive, et a aussi été repris par les chrétiens pour désigner leur dieu unique.

27/11/2011

Mythe n°9 : "le dieu cornu et la déesse-mère"

wicca,julius evola,bachofen,satanisme,sorcières,amazones,thomas ferrierContrairement à la vision coutumière d’un panthéon proto-indo-européen popularisé notamment par Marija Gimbutas, afin de défendre une prétendue religion pré-indo-européenne fondée sur le culte d’une déesse-mère, et en sens exactement contraire par l’ésotériste Giulio Evola, défenseur d’un modèle aristocratique et guerrier fantasmé, fondé sur une spiritualité solaire et patriarcale, les Indo-Européens disposaient, on l’a vu dans un article précédent, d’une religion polythéiste des plus classiques, avec des divinités masculines aussi bien que féminines très importantes incarnant les objets célestes et les forces de la nature. Le dieu « cornu », *Kernunos, c'est-à-dire *Pausōn (gr. Pan) et la terre-mère, *Dhghōm Matēr, étaient eux-mêmes des divinités indo-européennes .

Depuis de nombreuses années, les paléo-anthropologues cherchent à comprendre l’émergence du phénomène religieux chez l’homme moderne. Ayant retrouvé certaines représentations d’un homme-cerf et de petites statuettes féminines au large bassin, surnommées « Venus préhistoriques », ils ont alors imaginé une religion primitive fondée sur un couple de divinités formé d’un dieu cornu et d’une déesse-mère. Cette thèse a rencontré celle de Bachofen (XIXème siècle) sur le matriarcat primitif, idée que les sociétés humaines auraient reposé sur un pouvoir féminin, lié au don de la vie. Ce mythe moderne n’est au fond que l’adaptation de celui des Amazones, femmes guerrières mythiques ayant réussi à se passer complètement des hommes, à l’exception évidente de la procréation.

Des formes naïves de néo-« paganisme » moderne sont apparues au cours des années 70, reposant sur une forme d’éco-féminisme, parallèlement à des courants de néo-sorcellerie à la limite du satanisme. Popularisées par des séries américaines, comme Charmed ou Buffy, le mythe de la « bonne sorcière » a rencontré celui de la « païenne » sur le bûcher. L’idée que les sorcières honoraient Diane, ce dont les autorités ecclésiastiques médiévales et modernes accusaient certaines femmes, a eu la vie dure. Selon la démarche de ce nouveau courant ésotérique, les sorcières sont présentées comme les gardiennes de l’ancienne religion, non le paganisme classique que nous connaissons mais d’une religion préhistorique pré-indo-européenne. Le courant le plus symptomatique est la Wicca, qui réduit les divinités des différents panthéons, puisque ce mouvement se veut universaliste à sa manière, à un dieu-mâle assez timide et à une déesse-mère dominatrice. On retrouve ici cette croyance en l’existence d’un panthéon primitif réduit à une dualité qui émane de certains travaux historiques aujourd’hui obsolètes.

Notons qu’il n’est pas anodin que ce mouvement soit né aux Etats-Unis, pays des spiritualités de marge et de nombreuses sectes, car il existe une mauvaise conscience spécifique du peuple américain quant au martyr des innocentes « sorcières » de Salem. Samantha (Elisabeth Montgomery) dans « Bewitched » a également considérablement popularisé cette image d’une douce enchanteresse.

En réalité, le panthéon indo-européen connaît à la fois une déesse-mère, qui est la Terre personnifiée, et aussi une déesse aux dimensions guerrières, celle de l’Aurore, qui peut manifester aussi bien son côté aphrodisien que son côté athénéen, aboutissant dans ce second cas à la Zoria slave munie d’une épée, à Athéna Potnia en Grèce et bien sûr aux valkyries. Parallèlement, le dieu « cornu » y existe, au sein d’un panthéon qui intégrera aussi le dieu de l’orage et le dieu du soleil et fait du dieu du ciel son souverain. Le couple originel ciel/terre, qu’on retrouve dans le serment de mariage de l’hindouisme (« asmi dyaus, asi prthivi » en sanskrit, je suis le ciel [dit le mari], tu es la terre), en est la manifestation la plus évidente. On voit bien que cette « religion » wiccane repose sur des affirmations péremptoires qui ne résistent pas à l’analyse.

Si le paganisme reconstructiviste entend restaurer la religion ancienne des Européens, en s’appuyant sur les sources historiques et archéologiques, et ambitionne d’être la réponse européenne à la décadence civilisationnelle de notre continent, le néo-« paganisme », qui se place dans une logique mondialiste mélangeant tous les panthéons (grec, nordique, égyptien, chinois… etc), est l’expression même de la bourgeoisie occidentale déclinante. Toutefois, le second porte un tort considérable au premier, avec lequel il est parfois amalgamé.

Il n’existe pas de spiritualité masculine s’opposant à une spiritualité féminine, même si les hommes se sentiront davantage proches des dieux, qui sont des modèles qu’ils doivent s’efforcer d’imiter, et même si les femmes se sentiront davantage proches des déesses, pour les mêmes raisons. Il n’existe pas non plus de spiritualité solaire s’opposant à une spiritualité lunaire, ou de dieux dominateurs et guerriers imposant leur règne à de douces et pacifiques déesses. Les élucubrations d’Evola, non dénuées d’obsessions idéologiques, n’ont pas la moindre valeur scientifique à ce sujet, mais ceux qui croient à une religion matriarcale, pour d’autres raisons, n’en ont pas non plus. Les uns et les autres déconsidèrent l’objet de croyance qu’ils évoquent. Qu’Evola ait renié le seul ouvrage vraiment païen, « Impérialisme païen », écrit en 1926, qu’il ait pu écrire, est très signifiant. Il a subi l’influence catastrophique des pérennialistes, sorte de « mondialistes » spirituels, avec en tête René Guénon, regroupant au nom d’une « Tradition » primordiale des éléments disparates des différentes religions historiques. Guénon, à la fin de sa quête spirituelle, tournant le dos à l’Europe, se convertira ainsi à l’islam.

De la même façon, la version moderne appliquée à la religion de la thèse farfelue de Bachofen n’est pas plus intéressante. Il n’existe d’ailleurs pas plus de lutte des sexes que de lutte des classes, mais une complémentarité naturelle, facteur de santé civilisationnelle. La néo-sorcellerie naît d’une méconnaissance des données historiques, à savoir la confusion entre l’assassinat de jeunes femmes innocentes sous de fausses accusations venant de prêtres inquisiteurs et le fait que ces femmes auraient réellement été des sorcières. Il est évident que certaines « sorcières » ont été condamnées pour paganisme parce qu’elles répétaient, sans en comprendre le sens, des rites traditionnels païens, alors que d’autres, accomplissant les mêmes rites mais en version christianisées, comme les feux de la Saint Jean ou Noël, n’avaient aucun problème.

Seul le paganisme reconstructiviste a la légitimité historique et culturelle nécessaire pour représenter le retour de la foi envers les dieux dans nos sociétés modernes. Il ne repose pas sur des thèses modernes appliquées à des réalités anciennes, ni sur le « spirituellement correct » imposé par les media. Le plus beau cadeau fait au christianisme, c’est de lui opposer un néo-paganisme de carton pâte, né d’inventions doctrinales d’esprits peu qualifiés en ce domaine, et destiné à justifier sur un plan religieux les dérives libertaires d’une société en déclin. Les païens européens modernes ont encore beaucoup de travail afin de nettoyer leurs écuries d’Augias.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

Immortals - retour sur l'Olympe

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Avertissement à ceux qui n’ont pas encore été voir ce film, film que je vous recommande. Cet article dévoile des éléments clé de l’intrigue.

immortals1.jpgTarsem Singh, producteur indien, ce qui a pu influencer sa vision des olympiens, assisté des réalisateurs de 300, nous propose Immortals, en salle en France depuis le 23 novembre, un nouveau péplum en 3D utilisant les dernières technologies en matière d’effets spéciaux. Le scénario, écrit par deux helléno-américains, Charles et Vlas Parlapanides, est centré sur une Grèce de légende, au XIIIème siècle avant notre ère, à une époque proche de celle retenue par Petersen dans son Troy. A la différence du second, qui tentait de reconstituer une Grèce mycénienne crédible en guerre contre une Troie anatolienne, le film ne cherche pas le réalisme. L’Athènes classique, se retrouve ainsi propulsée sept siècles auparavant, et se voit ainsi située à côté d’un mont Tartare, et y apparaît plus brillante que l’historique.

Dans ce cadre mythologique dans lequel, à la différence de Troy et de 300, les dieux interviennent concrètement, le héros Thésée, réduit à son mythe le plus élémentaire, le combat contre le Minotaure, ce dernier étant incarné par un guerrier à masque taurin, est choisi par Zeus, qui l’a entraîné à son insu, grimé sous les traits d’un vieillard joué par John Hurt, pour s’opposer à un roi crétois dominateur et castrateur, au sens strict, incarné par le remarquable Mickey Rourke, jouant le personnage d’Hypérion (et qui est assimilable à Minos).

Comme dans Clash of the Titans, Zeus a interdit au nom d’une règle obscure aux dieux d’intervenir en faveur des humains, alors même que l’ennemi de Thésée envisage de libérer les Titans, en se servant de l’arc d’Héraclès, pour se venger de dieux inactifs face à son drame personnel. La vision de la religion est d’ailleurs très moderne, même si transposée aux dieux hellènes, opposant une forme d’athéisme d’état à une religiosité populaire méprisée. Pour les dirigeants, les dieux ne sont que des allégories poétiques, alors qu’ils sont authentiques pour les simples mortels. Ceux-ci font le choix de ne pas apparaître aux yeux des mortels, et ne comptant que sur la foi des mortels en eux-mêmes. Pourtant, il ne s’agit pas dieux distants, car ils ont le souci des hommes, mais de dieux contraints à l’impuissance.

Cette règle, toutefois, et malgré les menaces de Zeus de la faire appliquer en condamnant à mort ceux qui y dérogeraient, ce qui est étrange pour des dieux immortels, est contournée par Poséidon, Athéna et Arès. Il est assez surprenant que de tous les dieux, c’est Arès, le dieu de la guerre, très décrié dans la tradition grecque et dans la tradition mythographique moderne, qui prenne ses responsabilités, muni d’un marteau de guerre qui l’assimile ainsi au Thor nordique, en écrasant le crâne des adversaires d’un Thésée enchaîné. Il le paiera de sa vie, car en effet, dans cette fresque mythologique, les dieux apparaissent mortels, mais on comprendra à la fin qu’ils ne le sont que d’apparence.

Au final, les Titans, sortes d’anti-dieux à la peau bleue et lépreuse, se limitant à de sauvages grognements, sont libérés et obligent les dieux à combattre et à mourir pour en préserver l’humanité. Seul Zeus parvient à survivre, alors que ses frères, ses fils et ses filles meurent à ses côtés. Il emporte le corps de sa préférée, Athéna, sur l’Olympe, sans oublier de sauver Thésée, qui accède en récompense de ses actes à l’immortalité. En effet, le principe de l’immortalité de l’âme est explicitement affirmé, et le ciel se conquiert.

La dernière scène du film, vision du futur qui apparaît au jeune Acamas, fils de Thésée, explicite cette réalité, à savoir que le combat des dieux contre les titans, du cosmos contre le chaos, est éternel, et que les héros immortels combattent à côté d’eux pour protéger l’univers. Cette scène, qui rappelle le crépuscule des puissances (Ragnarök) de la mythologie germano-scandinave, évoque le principe cyclique d’éternité du monde. Certains commentateurs ont voulu voir l’affirmation de principes chrétiens, mais le film présente au contraire, même involontairement, même selon une lecture moderne des religions anciennes, une vision assez juste de l’antique paganisme.

immortals,les immortels,zeus,arès,thésée,tarsem singh,freida pinto,thomas ferrierDans un style classique et épuré, où le statuaire grec est globalement respecté, même s’il est quelque peu « brekerisé », Tarsem Singh présente une population grecque essentiellement européenne, même si pour des raisons bien connues, il a été contraint d’introduire un petit pourcentage d’acteurs afro-américains dans son casting, mais toujours dans des rôles très secondaires. On imagine les pressions qui peuvent exister outre-atlantique pour imposer un casting cosmopolite, ce qui aboutit à choisir un afro-américain pour jouer le dieu scandinave Heimdall dans Thor ou une afro-américaine pour jouer l’iranienne Roxane dans le médiocre Alexander d’Oliver Stone. Singh semble se venger lorsqu’il aborde la question de la représentation des dieux. Ceux-ci portent des armures lorsqu’ils combattent et des tenues beaucoup plus légères dans les autres cas. Il a insisté de manière évidente sur le caractère nordique des dieux, même si Zeus reste d’un brun classique et a une barbe légère, conformément à la tradition et au statuaire antiques. Le choix d’une actrice indienne, Freida Pinto, pour jouer la prophétesse Phèdre et qu’il unit au héros Thésée, jouée par Henry Cavill, est surprenant mais semble réussi. Cette union symbolique de l’Occident indo-européen d’avec l’Orient indo-européen est une heureuse trouvaille.

Si Tarsem Singh a été plus prudent que Zach Snyder dans 300, afin d’éviter de bien embarrassantes critiques malgré son origine, il a tenté de réduire la « diversité » à son minimum syndical. La vision qu’il donne des dieux de l’Olympe en est d’ailleurs l’antidote. Appréciable également est le début du film où les oracles parlent a priori en grec (moderne).

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

14/11/2011

Mythe n°8 : l’ « invasion indo-européenne »

2.jpgA l’occasion de la sortie de l’ouvrage, au demeurant excellent, de Georges Sokoloff, spécialiste de l’histoire russe, « Nos ancêtres les nomades. L’épopée indo-européenne », chez Fayard, je me propose ici d’évoquer un mythe que reprend l’auteur à propos de l’origine steppique supposée des Indo-Européens, selon la théorie dite « des Kourganes ».

Rappelons en premier lieu les données dont nous disposons. Après l’époque des intuitions selon lesquelles les langues d’Europe, de la Perse et de l’Inde, étaient apparentées, idée pressentie par l’humaniste italien Filippo Sassetti au XVIème siècle, ce qui devait devenir la théorie « scythique » défendue notamment par Leibniz, le XIXème siècle s’ouvre sur des certitudes. Tant dans le domaine linguistique (Franz Bopp après l’anglais William Jones et le français Anquetil-Duperron) que dans le domaine religieux (Max Müller après Friedrich Schlegel), de nombreux auteurs prouvent une parenté linguistique entre la plupart des langues européennes, les langues iraniennes et celles du nord de l’Inde dites langues « indo-aryennes », auxquelles au XXème siècle on pourra ajouter les langues anatoliennes (hittite, louvite…).

Cette parenté témoigne de l’existence d’une langue-mère préhistorique, dont nous n’avons a priori aucune trace écrite, à moins que l’écriture de Vinca n’en soit une des rares expressions, qui a été baptisée par les linguistes proto-indo-européen. De nombreux travaux scientifiques ont permis de reconstituer une grande partie de ce vocabulaire commun, même s’il y a débat sur tel ou tel mot ou verbe, ce qui nous donne de précieux renseignements quant à la géographie de ce peuple ancestral, quant à sa religion, quant à son mode de vie. A partir de ces données, certains archéologues ont tenté de déterminer le foyer originel de ce peuple indo-européen.

Certains, comme l’archéologue allemand Gustav Kossinna, ont imaginé un foyer germano-scandinave, une théorie qui a connu des dérives calamiteuses au cours du XXème siècle, et qui a ensuite été réactivée par Jean Haudry. D’autres ont imaginé un foyer steppique ukrainien, ce qui est la thèse de la lituanienne Marija Gimbutas, du français Bernard Sergent, du franco-ukrainien Yaroslav Lebedynsky, spécialiste des nomades iranophones, thèse que reprend lui aussi le russophile Sokoloff. Certains historiens albanais ont même imaginé, par un nationalisme autant excessif que dévoyé, que c’était de leur pays que provenaient les Indo-européens.

Dans le domaine de la mythologie comparée, Max Müller a ouvert le bal en se basant sur la reconstruction linguistique du nom des anciennes divinités indo-européennes. Georges Dumézil choisit une autre méthode comparatiste, structuraliste, en renonçant au cours des années trente, à la méthode comparatiste classique (« Varuna-Ouranos », « brahmane-flamine », « Mars-Marut »), qui fut fructueuse mais incomplète. C’est Dumézil qui mettra en exergue les trois fonctions indo-européennes (souveraineté, guerre et production), synthétisée dans la vieille triade romaine Jupiter-Mars-Quirinus.

Alors que les travaux indo-européanistes avaient été repris par les saint-simoniens, premiers socialistes, et par toute une tradition de gauche en général, présentant les Indo-européens comme des sortes de républicains romains, soldats-paysans d’une société plutôt égalitaire, inventeurs d’une forme archaïque de démocratie, ils sont par la suite réutilisés par une partie de la droite nationaliste, notamment en Allemagne, les présentant au contraire comme une aristocratie guerrière, nordique ou non, partie de l’Europe de l’Est et conquérant la vieille Europe à partir du Vème millénaire avant notre ère. Cette hypothèse, dans un sens inversé, fut exploitée par Gimbutas pour opposer une artificielle Europe méditerranéenne proto-féministe à des conquérants indo-européens violemment patriarcaux tout aussi artificiels. L’idée, inspirée de Bachofen, est que les Européens préhistoriques honoraient des divinités féminines, chtoniennes et lunaires, alors que les conquérants indo-européens honoraient des divinités masculines, ouraniennes et solaires.

Revenons donc à la source même de ces travaux, la linguistique. Et Sokoloff est ainsi contraint de reconnaître que certaines données ne cadrent pas avec l’hypothèse dont il se fait le relai, même s’il n’ose pas aller au bout du raisonnement. Présenter ainsi les Indo-européens comme un peuple nomade d’éleveurs paraît insolite et nous verrons qu’il n’en est rien.

Le vocabulaire indo-européen commun permet de retrouver un grand nombre de termes liés à l’agriculture, comme le champ, *agros, ou le soc, *wogwhnis, ainsi que le nom de la plupart des animaux fermiers, notamment le bœuf, *gwous, et le porc qui dispose même de deux termes pour le décrire, *sus et *porkos, ainsi que la volaille, *awis. Si le mouton est bien présent, *owis, rien ne permet d’affirmer qu’il était un animal spécialement respecté, au contraire de son ennemi traditionnel, le loup (*wlkwos), qui jouit au contraire d’une image très positive, ce qui ne devrait pas être le cas si les Indo-Européens avaient été essentiellement des éleveurs. En outre, ils connaissaient la plupart des arbres et des animaux sauvages peuplant les forêts de l’Europe occidentale, septentrionale et centrale. Les PIE connaissaient aussi a priori le lion, *singhos, qu’on sait avoir peuplé notre continent avant sa disparition définitive à l’époque de l’empire romain.

Pour résumer, ils connaissaient tous les animaux des forêts, comme le cerf (*elnos), l’ours (*arktos), le sanglier (*eperos), la loutre (*utros), le renard (*loupekos), le castor (*bhebhrus), mais aussi les animaux marins, comme le dauphin (*gwelbhos) et le requin (*skwalos), et disposaient de bateaux (*naus). La maison (*domos) existe, tout comme le village (*woikos), la citadelle (*pelis) et même la ville (*wastu), vocabulaire incompatible avec l’idée d’un peuple nomade. Les institutions indo-européennes qu’on peut reconstituer sont le roi, *regs, garant du droit et sorte de président de l’assemblée, et l’assemblée elle-même, *sebhos, composée des citoyens libres (*keiwos). Il existait des prêtres (*bhlagmen) dont on ne sait pas s’il s’agissait d’une caste sacerdotale comme les druides celtes ou de citoyens disposant d’une charge religieuse comme dans l’ancienne Rome.

charsoleil3716.jpgEn matière de religion, l’hypothèse de Gimbutas ne tient pas. Si les PIE possèdent en effet des divinités célestes importantes, à l’instar du dieu du ciel (*dyeus), du dieu de l’orage (*maworts ou *perkwunos) et du dieu du soleil (*sawel), ils possèdent également des divinités féminines de premier plan, comme la déesse de l’aurore (*ausos) et plus encore comme la déesse de la terre (*dhghom). Or l’existence d’une terre-mère était selon Gimbutas la caractéristique des populations proto-européennes et non-indo-européennes, ce qui est erroné. En fait, les Indo-Européens avaient les divinités classiques des peuples polythéistes, à savoir les forces de la nature incarnées et divinisées, et aussi quelques divinités conceptuelles (« le foyer », « les chemins »… etc). Le dieu cornu, que certains mythologues avaient considéré comme non-indo-européen, préhistorique, est lui-même une divinité d’origine indo-européenne, *kernunos (de l’indo-européen *kernu, « corne ») n’étant qu’un aspect d’un dieu des chemins et de la connaissance, *pauson (équivalent de l’Hermès grec, bien que son nom se retrouve dans celui du dieu Pan, fils du précédent).

L’homme indo-européen était donc à la fois citoyen, soldat et paysan, assurant ainsi les trois fonctions indo-européennes mises en exergue par Dumézil, mais qui n’étaient probablement pas séparées. Il vivait dans des villes ou des villages, comme les Européens modernes. Il maîtrisait l’agriculture et l’élevage en ferme des animaux domestiques, même si certains étaient bergers (*poimen). Il connaissait la roue et l’utilisation du cheval (*ekwos), dont la domestication est probablement ancienne, et du chien (*kwon). Enfin, il était également marin et/ou pêcheur à l’occasion. En revanche, on ignore s’il connaissait déjà le chat, même si on reconstitue péniblement un *katos, dont le nom pourrait ceci dit avoir été emprunté aux Egyptiens de très bonne heure.

Son foyer originel n’était donc pas spécialement l’Europe septentrionale, tout nom du renne par exemple étant inconnu, et encore moins l’Europe orientale, la région des steppes étant exclue pour les nombreuses raisons linguistiques évoquées. En outre, une école archéologique menée par l’italien Mario Alinei tend à démontrer qu’il n’y a eu aucune rupture civilisationnelle en Europe, invalidant l’idée d’invasion « indo-européenne », selon l’hypothèse de la continuité paléolithique européenne, qui est séduisante malgré certaines faiblesses, car on ignore comment le proto-indo-européen a pu demeurer intact pendant plusieurs millénaires sur une grande partie de notre continent et comment de nouveaux termes, désignant des découvertes technologiques, ont pu enrichir ce même vocabulaire.

Il faut donc admettre que, au contraire de cette théorie faisant des Indo-Européens de nomades de l’est de l’Europe envahissant le reste du continent en plusieurs vagues, et imposant leur langue, théorie qui a servi hier à justifier tous les extrémismes et aujourd’hui à rejeter l’héritage indo-européen pour les mêmes raisons, les Indo-Européens ont inventé la démocratie, la république (à la romaine) et une forme archaïque de socialisme. Ainsi les vieux Romains de la république, les Athéniens du temps de Périclès, les sociétés paysannes balto-slaves, les islandais du Xème siècle de notre ère, sont certainement restés les plus proches du modèle ancestral indo-européen que j’ai décrit. Les présenter comme une aristocratie guerrière venue de l’étranger ne tient donc plus.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

10/05/2011

Romulus, conditor urbis Romae

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romulus114.jpgDe souche italique, bien que la tradition ultérieure en ait fait un rejeton lointain d’Iule, le fils du héros troyen Enée, le fondateur de Rome en 751 avant J.C associe en lui l’histoire mythifié du premier roi des Romains avec la tradition mythologique indo-européenne, et italique, dont il est l’héritier.

La tradition romaine présente Romulus et Rémus comme deux jumeaux divins, nés des amours du dieu Mars avec une princesse vestale du nom de Silvia, recueillis par des animaux, une louve dont les nouveaux nés purent boire le lait et un pivert qui leur amena de quoi manger, puis par un berger et son épouse. Lorsque la volonté divine souhaitera départager les deux frères, après qu’ils aient su qui ils étaient en vérité et qu’ils aient décidé de fonder une nouvelle cité, Romulus mit son frère à mort, à l’issue d’un combat entre eux deux et alors que les signaux envoyés par Jupiter étaient d’interprétation mal aisée, Romulus ayant vu douze vautours alors que Rémus n’en avait vus que six mais avant que son frère ne voit les oiseaux qui lui étaient dédiés. Incapables de décider entre le nombre et l’antériorité, par le biais d’un duel, Romulus se montra supérieur à son frère. La tradition indo-européenne présente d’ailleurs les deux jumeaux comme inégaux, l’un étant mortel et l’autre immortel (Castor et Polydeucès par exemple).

Fondateur d’une cité sur le sang de son frère, Romulus s’associe un peuple de bergers et de maraudeurs de souche latine qu’il place sous le patronage de son propre géniteur, le dieu guerrier. Mars était d’ailleurs d’une manière générale le patron des nouvelles cités et tribus italiques, toutes fondées par le biais d’un rite ancestral, le ver sacrum ou « printemps sacré », consistant en l’expulsion d’une partie de la jeune génération, guidée vers un nouvel emplacement par le dieu Mars sous les traits d’un animal spécifique (loup pour les Hyrcaniens, ours pour les Ursins, cheval pour les Eques, pivert pour les Picéniens… etc).

Cité d’hommes, Rome doit se doter de citoyennes et les premiers romains prirent femmes en s’emparant des filles sabines, retirées de force à leurs familles. A l’issue d’un conflit qui rappelle celui des Ases et des Vanes dans la mythologie germanique, Sabins et Romains ne font désormais plus qu’un, une fois que les mariages forcés ont été validés par les jeunes épouses et purifiés par la déesse Venus Cloacina, et ce malgré la trahison de l’une d’entre elles, Tarpeia, mal récompensée par les dieux pour avoir voulu offrir Rome à son ancien peuple.

Le règne guerrier de Romulus, fidèle en cela à l’esprit de son père, est davantage l’expression de la vengeance du fils abandonné sur sa famille latine qui l’a rejeté et qui a causé la mort de sa mère. A l’issue d’une vie bien remplie, les mythes varient sur le sort donné au héros. A-t’il été assassiné par les premiers sénateurs, ennemis de tout pouvoir personnel, selon cette haine des rois qui a été une des caractéristiques du peuple romain jusqu’à ce qu’il tombe en soumission devant les « nouveaux rois » qu’étaient les empereurs tyranniques qui succédèrent à Auguste ? Ou bien a-t’il été emporté dans un orage et est-il monté au ciel ? Cette seconde tradition paraît davantage conforme au mythe originel et peut s’interpréter de deux manières. Une première lecture est de voir dans cette disparition l’enlèvement du héros par son père Mars, ainsi introduit par les immortels, un Mars orageux qui ressemblerait davantage à ce que son prototype ancestral avait pu être à l’époque indo-européenne. Une seconde serait de voir dans l’orage lui-même l’expression du pouvoir de Romulus lui-même.

En effet, une fois disparu du monde des vivants, Romulus est divinisé sous le nom de Quirinus, qu’on interprète généralement comme Couirinus, « rassembleur des hommes ». Mais une étude récente laisse à penser que Quirinus serait la variante latine du terme indo-européen de *perkwunos, « frappeur », épiclèse du dieu de l’orage. Quirinus est ainsi présenté par Florus comme un Mars tranquille (Mars Tranquillis), donc comme la variante du dieu guerrier sous une forme plus douce. On peut voir ainsi en un Mars Quirinus le dieu dans son rôle de maître de l’orage fécondant la terre (et les champs fertiles), à la différence d’un Mars Gradiuus plus spécifiquement guerrier.

A l’issue du césaricide que les assassins présenteront comme une défense de la république face à un aspirant roi, alors même que César avait donné des gages explicites de sa volonté de ne pas revendiquer un pouvoir de cette nature, mais qu’on pourrait aussi comprendre comme la peur face à un conquérant aventurier qui souhaitait attaquer le royaume parthe, royaume à l’époque considéré comme terrible, contre lequel s’était brisé le triumvir Crassus et face auquel Antoine quelques années après la mort du grand homme se heurta également, Octavien avait songé à prendre le nom de Romulus, pour finalement choisir celui d’Augustus. Le mythe d’un Romulus lui-même mis à mort comme César le dissuada de se revendiquer explicitement de ce glorieux ancêtre.

Octavien était issu d’une famille liée au culte de Mars, dieu dont César se revendiquait le représentant, et c’est au nom de Mars Vengeur (Ultor) qu’Antoine et lui massacrèrent les sénateurs renégats à l’issue de leur victoire commune de Philippes. Devenu princeps, il fit construire au cœur de son forum un temple massif dédié au dieu romain, accompagné de nombreuses statues des pères fondateurs de Rome, Romulus en tête, ainsi qu’Enée ou encore Camille, autre fidèle de Mars à qui il avait dédié un temple à l’entrée de la Porte Capène.

Lorsque l’empereur Maxence voulut redonner en 310 A.D toute sa splendeur à la Rome impériale, et notamment fit rebâtir ou rénover de nombreux temples, il donna à son fils le nom de Romulus. Au nom d’un Mars Propagator, Maxence voulut refonder Rome pour une nouvelle marche en avant. Mais son armée sera écrasée par Constantin l’apostat, alors même que son corps ne sera pas retrouvé. Dernier Romulus, le fils d’Oreste eut un destin à peine plus favorable, si ce n’est qu’il fut empereur. Romulus Augustus, que ses adversaires surnommaient Augustulus, « le petit Auguste », n’eut guère à connaître le sort de son illustre homonyme. Il fut vite déchu de ses fonctions par le tyran germanique du coin, Odoacre, et mourut dans l’anonymat. Il était le dernier empereur romain d’occident, et probablement lui-même était demeuré fidèle aux anciens dieux.

Romulus, condottiere héroïque, chef de guerre, bâtisseur de Rome, se voit chaque 21 avril, même dans la Rome moderne, fêté, ainsi que la louve qui le nourrit et qui désormais désigne le symbole même de la cité éternelle, et de l’une de ses équipes de football. Fils de la guerre, il offrit douze siècles de gloire à Rome, comme les douze vautours qu’il avait vus dans sa jeunesse, et ce fut un autre Romulus qui clôt ce cycle. Vidé de ses habitants, Rome au Vème siècle n’a plus que 50.000 citoyens. Au sein d’une Italie morcelée, Rome cesse d’être la capitale des Césars pour tomber sous le joug de l’évêque de Rome, rebaptisée « souverain pontife » (terme désignant le prêtre suprême dans la Rome païenne), agissant en monarque jusqu’en 1870.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

11/04/2011

Crom versus Christus, le film « Conan le Barbare » revisité

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Conan_the_Barbarian.jpgL’adaptation du personnage emblématique de Robert Howard (1906-1936), « Conan », venu de Cimmérie, était une gageure et pour John Milius et pour son scénariste en la personne de Sprague de Camp. En réalité, plutôt que de demeurer fidèles à l’œuvre originelle, ils ont choisi de se servir de Conan comme d’incarnation d’une morale païenne opposée au christianisme, incarnée dans le film par la secte setienne de Thulsa Doom, ce dernier terme, « crépuscule », faisant allusion à la fin du monde. Derrière la mise en avant d’un culte millénariste dédié à Set, le dieu stygien (la Stygie étant la version hyborienne de l’Egypte), dont le prêtre suprême chez Howard est Thoth-Amon et non Thulsa Doom dans le film, sorcier emprunté à l’univers d’un autre personnage d’Howard, le roi Kull, se cache à peine une dénonciation de la religion chrétienne. Dans la bande originale du film, Basil Poledouris compose une musique religieuse appelée « Cantiques de Sainte Marie » pour illustrer la scène d’une messe « noire » au sein d’une des « tours du serpent », les églises-mosquées de Set.

Les manifestations de l’expansion du culte de Set rappellent la christianisation de l’empire romain. Thulsa Doom rassemble autour de lui des milieux sociaux très variés, mais notamment des femmes issues de l’élite des royaumes hyboriens, milieux qu’il convertit par des actes magiques, par l’hypnose et par des discours apocalyptiques enflammés. Son propos est férocement hostile aux gouvernants, ses hommes n’hésitant pas à menacer les rois, le roi Olric se plaignant ouvertement de leur action, alors même que sa fille a été convertie à cette religion et lui tourne le dos, et même à les assassiner. On songe ainsi au fameux « Saint Mercure », individu probablement imaginaire canonisé pour avoir tué l’empereur Julien. Présente dans toutes les cités, cette religion ophidienne est accusée de nombreux méfaits et son culte du secret inquiète. De fait, la seule cérémonie présente dans le film montre de jeunes filles se donnant corps et âme à l’appétit vorace d’un énorme serpent, décapité fort à propos par Conan.

Sacrifices humains, anthropophagie (une scène montre une marmite contenant des restes humains), orgies sexuelles et corruption apparaissent dans le film comme la face cachée d’une secte qui dénonce l’enrichissement et la décadence morale des rois et prêche la paix et l’amour. Le gourou lui-même bénéficie de la protection d’une garde d’honneur composée de Vanirs, des guerriers nordiques. Le reproche est donc double, à la fois contre le caractère pacifiste d’une religion prêchant « le retour à la terre », avec des fidèles jetant des fleurs sur leur chemin, et contre son caractère intolérant, le prophète appelant à la mort des « infidèles » (l’expression est dans le film).

Face à cette vision du monothéisme, car des emprunts symboliques de cette religion à l’islam sont également présents, Conan est mis en avant comme le contre exemple absolu. Ses valeurs, « il les a apprises au combat ». Sa religion se résume à invoquer le dieu guerrier Crom, d’origine celte (les Cimmériens selon Howard sont les ancêtres des Gallois ou Cymri), dont il n’attend pourtant aucun secours car Crom n’est pas un dieu secourable et n’offre les portes du « Walhalla » qu’aux guerriers héroïques restés fidèles à l’honneur et ayant découvert « le secret de l’acier » . Pour le reste, Conan manie l’humour face aux fidèles des autres religions, répondant aux adorateurs de Set qu’ « il est bien temps de retourner à la terre… dans la tombe ». D’une manière générale, des religions trop élaborées suscitent sa méfiance.

La première valeur de Conan est l’honneur,  ce qui est pourtant étonnant pour quelqu’un qui n’hésite pas à recourir au vol, et le respect des ancêtres en fait évidemment partie, d’où sa volonté de fer de mener sa vengeance jusqu’au bout. Une seconde valeur éminente est le mérite, selon le principe que tout se gagne par l’effort. C’est ainsi qu’esclave il est affranchi, c’est aussi de cette manière qu’il obtient l’épée qui va lui permettre de triompher, en combattant le roi squelette qui la détient et n’acceptera de ne la lui laisser qu’une fois vaincu (la scène, pour des raisons budgétaires et techniques, n’a pu être pleinement réalisée). La troisième valeur de Conan est le courage puisqu’il ne fuit jamais devant un danger, et ne s’avoue pas vaincu mais entend lutter jusqu’au bout. Crucifié par Thulsa Doom à un arbre, l’allusion au mythe christique est alors évidente, Conan parvient à bout de force à tuer un vautour tentant de le dépecer vivant.

conanA803.jpgPourtant, le film ne limite pas la religion des héros à un « Crom » répété après toute victoire ou lorsque Conan est confronté à la magie. Sa bien aimée, Valeria, semble davantage portée sur la religion, n’hésitant pas à signer un pacte avec les dieux, et réapparaît au-delà de la mort en valkyrie afin de protéger Conan en lui disant ces mots, « crois-tu que nous vivions éternellement ? ». Ainsi, la vision épurée de la religion chez Conan n’interdit en rien de croire à l’au-delà et à l’immortalité de l’âme, mais c’est bien par la volonté et au combat qu’on mérite sa place au ciel. Thulsa Doom promet à ses gouailles l’immortalité si on le suit comme un esclave.

La fin du film est bien sûr l’accomplissement de la vengeance de Conan, mais qui ne se limite pas à la mise à mort de son ennemi despotique, car le héros accomplit une véritable libération des esprits. Son objectif est que la religion que « Doom » a fondée ne survive pas à son prophète. Pour ce faire, Conan n’y va pas par quatre chemins en décapitant le gourou et en jetant sa tête au pied des fidèles. C’est ainsi que cette religion meure comme elle est apparue. La princesse subjuguée s’agenouille devant le vainqueur, preuve d’une nature soumise.

De nombreuses autres allusions cachées à l’hostilité d’un John Milius aux monothéismes, Milius qui expliquait à l’époque avoir voulu donner dans son Conan « une vraie vision du paganisme », émaillent le film. Une scène où Conan ivre assomme d’un coup de poing un chameau innocent doit s’interpréter comme un coup porté aux religions du désert. L’introduction du film est d’ailleurs sans ambiguïté, associant une citation d’Howard évoquant « les fils d’Aryas » [la citation commençant ainsi par « Between the Fall of Atlantis and the rise of the sons of  Aryas », ce dernier terme étant par la suite remplacé en « Arius » suite à des protestations], à  une citation de Nietzsche, « That which does not kill us makes us stronger ». 

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Ce film, qui ne se limite pas à l’heroic fantasy, repose en vérité sur une analyse philosophique non dénuée de profondeur, associée à une réflexion historique sur la christianisation de l’Europe ancienne et sur la religion en général, conforme à cette tradition historiographique introduite notamment par Machiavel et Voltaire et dont Nietzsche sera le défenseur acharné. Sa suite, « Conan the destroyer », en revanche sera l’antithèse même du premier film, un navet indéniable se limitant à la plastique de Maryam d’Abo et aux muscles d’Arnold, doté d’un scenario squelettique. Il faut dire que John Milius n’était plus à la manœuvre.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

03/04/2011

Pétition concernant la Hellfest, qu’en penser ?

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hellfest2011.jpgLe collectif, a priori d’obédience chrétienne, « Provocs Hellfest ça suffit », a mis en ligne ces derniers jours une pétition concernant le festival « Hellfest » organisé à Clisson du 17 au 19 juin 2011. Suite à la déprogrammation du groupe « Anal Cunt » en raison de paroles provocatrices, des organisations chrétiennes exigent davantage de censure de la part des organisateurs de ce festival metal. Ils reprochent à ce dernier la présence de groupes faisant la promotion de l’anti-christianisme, témoignant ainsi d’une relative méconnaissance de la culture « metal ».

En premier lieu, lorsqu’on commence à dénoncer l’expression de propos qu’on conteste, où définit-on la limite ? Ainsi, le collectif cite des extraits d’un titre du groupe Belphegor parmi lesquels on trouve « les chrétiens aux lions », c’est-à-dire une expression historique latine, christiani ad leonis, en usage dans l’empire romain, qui est bien sûr une allusion à l’opposition entre les autorités romaines « païennes » et les fidèles d’une nouvelle religion, le christianisme. En clair, dans ce conflit antique entre païens et chrétiens, ce groupe contestataire a voulu choisir a posteriori son camp.

Dans le nouvel album du groupe « pagan » Amon Amarth, le titre « Slaves of fear » évoque les concepts propres à la religion chrétienne, l’accusant « au nom de l’amour et de la tolérance » de s’appuyer sur « l’ignorance », de « condamner les guerres qu’elle crée au nom de son dieu », de « mentir avec des sourires calculés ». Un extrait indique la menace de pendre les prêcheurs à l’arbre d’Odin (Oden’s tree), ce qui est évidemment une remarque imagée, à ne certainement pas prendre au pied de la lettre. Notons qu’Amon Amarth ne sera pas présent à ce festival et que les autres titres de l’album évoquent uniquement les mythes de l’Asatru (crépuscule des puissances, combat d’Odin et de Thor contre les forces de destruction… etc). Faudrait-il interdire Amon Amarth de concert pour cette raison ?

Pour être très précis, il y a plusieurs années j’avais écrit un article exprimant mon hostilité totale au satanisme et à la musicalité « metal » lorsque celle-ci s’inspire de ces thèmes. En démocratie, lorsqu’on l’on veut protester contre des dérives, on ne les cautionne pas et, amateur de metal, je n’achèterai jamais d’albums, même si musicalement ils étaient de qualité, qui feraient la promotion de ces thèmes. Et bien évidemment, je n’irais pas écouter de groupes musicaux ayant fait ce choix. Mais je ne vois aucune raison en revanche que ceux qui soient davantage en accord avec leurs conceptions ou bien qui privilégient la musique sur l’idéologie supposée présente n’aient pas le droit de voir ces groupes en concert, si c’est leur choix, et dans la mesure où ce sont les seuls à en « bénéficier ».

Je trouverais parfaitement normal de protester vigoureusement si la retransmission du concert était présente sur une chaîne publique, si les enfants des écoles y étaient emmenés par leurs professeurs, et dans ce cas là, je soutiendrais la demande d’une plus grande vigilance quant aux groupes invités. Mais ce n’est pas le cas et personne ne sera obligé contre son gré d’assister à la Hellfest. En outre, parmi le public, rien n’interdit à certaines personnes de boycotter des groupes dont les propos les choqueraient et de le faire savoir.

Arkona+18.jpgDu point de vue qui est le mien de soutenir la promotion de thèmes européens, « païens », je suis bien sûr dérangé par le fait qu’on associe dans ce concert d’excellents groupes païens, qui se gardent de ces excès, à l’instar de Korpiklaani, Arkona, Skyforger, Turisas, Valient Thorr [« Thor le vaillant »], ou des groupes de metal symphonique de haute tenue, comme Therion ou Apocalyptica, avec des groupes aux noms provocateurs et dont les paroles me heurtent. Mais je ne vois pas de raison d’imposer mon avis à autrui, et je considère en conséquence qu’à partir du moment où ce festival ne saurait heurter de chrétiens, puisqu’ils ne s’y rendront pas, il n’y a pas de préjudice. Où est alors l’intérêt à agir ?
Si on commence à censurer des groupes sous prétexte qu’ils ne ménagent pas la religion chrétienne, qu’ils expriment leur hostilité à ses conceptions, qu’ils la caricaturent de manière outrancière, où va-t-on s’arrêter ? Va-t-on, comme l’ont demandé des groupes chrétiens italiens récemment, interdire le film « Agora », qui a ainsi été privé de salles en Italie à sa sortie ? Va-t-on interdire « Conan the barbarian » sous prétexte que le christianisme y est implicitement dénoncé ? Va-t-on demander au gouvernement de mettre à l’index l’ouvrage de Nietzsche intitulé « L’Antéchrist » ? Va-t-on censurer Voltaire pour avoir écrit « Ecr. l’Inf. » ?

Lettland_Skyforger.jpgJe peux comprendre que des européens chrétiens soient choqués par des propos qu’on ne saurait objectivement cautionner. Mais il faut comprendre derrière ces provocations le message qui est envoyé. Sans doute pas de la bonne manière, sans doute avec des excès regrettables. Ce message, c’est qu’il ne faut pas oublier que les adeptes des religions européennes traditionnelles, « païennes » ont été persécutés par les autorités chrétiennes à partir du règne de Constance II et que toute une historiographie, dont les ouvrages de l’historien Ramsay McMullen, a démontré la véracité de ces faits. Or, sur ces sujets, les autorités chrétiennes n’ont jamais pris position, n’ont jamais voulu le reconnaître, alors qu’elles l’ont fait pour d’autres religions. Cette nostalgie païenne peut s’exprimer intelligemment, de manière positive, comme le fait avec talent le groupe Arkona par exemple, qui défend les conceptions de la Rodnoverie, « foi indigène », terme désignant le néo-paganisme slave, sans avoir besoin de s’en prendre à une autre religion. Ou elle peut s’exprimer de manière immature et provocatrice, dans une approche négativiste, et cela donne des groupes comme ceux dont les pétitionnaires demandent l’interdiction.

Certains considèrent que le nom même de Hellfest serait une provocation. Ils semblent oublier que le terme même d’enfer vient des inferni latins, qui n’étaient que le nom du royaume des morts, sans connotation négative, et que le terme anglais de hell désigne une divinité germano-scandinave, Hel, présidant au royaume des morts (Helheimr).

Pour toutes ces raisons, et même si je désapprouve les provocations dont font preuve certains groupes musicaux qui seront présents à ce festival, dès lors qu’aucune personne n’est obligé d’y assister, où la liberté d’expression me paraît un droit fondamental à préserver et où je ne vois pas comment on pourrait mettre des limites à la censure à partir du moment où on entre dans un tel processus, je ne vois aucune raison de soutenir la démarche des promoteurs de cette pétition, et je considère que les milieux chrétiens se trompent de combat.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

[Nota Bene: photographies de la chanteuse russe Maria Arhipova, du groupe Arkona et du groupe letton Skyforger]

30/03/2011

A propos de Mayotte, du vocabulaire politique et de la laïcité

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the-parthenon.jpgLors de plusieurs soirées thématiques à caractère politique et/ou culturel organisées par Frédéric Taddeï dans le cadre de son émission quotidienne « Ce soir ou jamais », le problème de la laïcité a été abordé. C’est notamment le cas de l’émission de ce soir où le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, est confronté à des personnalités représentant les différentes religions dominantes en France aujourd’hui et s’opposant à la réouverture d’un débat sur la laïcité dans le contexte actuel.

L’accusation principale contre cette mesure gouvernementale repose sur l’idée qu’il y aurait une forme de « stigmatisation », le terme étant régulièrement employé ces dernières semaines, notamment par Nicolas Domenach lorsqu’il débat avec Eric Zemmour, des musulmans de France, victimes d’un néo-conservatisme d’obédience américaine dont le président français serait prétendument le vecteur ou le relai.

Si le gouvernement UMP était si « islamophobe », on pourrait par exemple s’interroger sur la départementalisation de Mayotte, musulmane à 97% , qui n’est pas la conséquence d’un souhait des mahorais mais d’abord la conséquence d’un référendum local, sans demander l’avis de la majorité des citoyens français, avec la promesse d’aides financières majeures en échange d’un oui, un oui à plus de 95% des voix qui rappelle les scores électoraux des dirigeants dans les régimes autoritaires. Les media, très pudiquement, n’osent pas dire la réalité anthropologique, et démographique, de Mayotte, de peur de faire découvrir aux français les caractéristiques dérangeantes de ce territoire africain arbitrairement à mon sens rattaché à un pays européen, en l’occurrence la France.

Ce qui est plutôt ironique, c’est que cette mesure de l’UMP, souhaitée par le président de la république, alors qu’il ne l’avait pas annoncée publiquement lors de sa campagne électorale, et qui n’a été dénoncée par aucun parti politique, même pas par le Front National, particulièrement silencieux sur ce point, n’a pas bénéficié aux candidats de l’UMP sur les cantons de Mayotte. En effet, comme dans les autres départements d’outre-mer, c’est la « gauche » qui s’impose, pour une raison bien évidente, à savoir qu’elle incarne l’assistanat social et également qu’elle est promotrice des politiques en faveur de la diversité, qui ne sont qu’une autre forme d’affirmative action. J’avoue avoir du mal à comprendre cette obsession qu’a la droite parlementaire d’augmenter artificiellement le nombre d’électeurs de « gauche ».

A l’issue d’élections cantonales qui se sont caractérisées par une augmentation significative du vote FN, Nicolas Sarkozy a souhaité lancer un débat sur l’islam, très vite renommé « sur la laïcité », qui suscite des réactions outragées du PS et des autorités religieuses. Le danger pour eux est la « stigmatisation » d’une population. Ce terme n’est pas innocent puisqu’il fait référence explicitement à la religion chrétienne, et tout particulièrement au sort de Jésus à Jérusalem. La victimisation de certaines populations, qui ainsi peut tout excuser, est manifestée par l’usage permanent de cette expression. On retrouve ici l’inversion des valeurs dénoncée à juste titre par Nietzsche, ce parti pris systématique pour le supposé faible, qu’on retrouve dans le christianisme antique, dans le catholicisme d’après Vatican II et aussi dans le gauchisme. Ce misérabilisme s’accompagne d’un profond mépris pour le peuple européen, le seul à ne pas avoir le droit d’être plaint et d’être aidé, cette fameuse « prolophobie » dénoncée récemment par le conseiller Buisson. Ceux qui sont méprisés, ce sont les travailleurs européens, accusés implicitement de soutenir les droites populistes, et eux seuls !

Par réaction à ce discours, Robert Ménard, dans l’émission préalablement évoquée, s’oppose publiquement à la construction de minarets et considère qu’il ne faut pas couvrir la France de mosquées. Il le fait selon la conviction qu’il faut respecter le caractère catholique de la France. D’autres parlent de valeurs judéo-chrétiennes pour signifier la même chose. Si on peut comprendre sa réaction, lui comme ses opposants ont oublié un élément fondamental, à savoir que l’identité religieuse de l’Europe n’est pas réellement le christianisme, mais bel et bien le paganisme. Rappelons que Noël n’est à l’origine que le solstice d’hiver, une fête dédiée au dieu du soleil, que Pâques dans sa version européenne est dédiée à la déesse de l’aurore (à Venus à Rome, à la déesse Ostara chez les Germains), que la Toussaint n’est autre que la Samhain celte en l’honneur des ancêtres morts.

Ainsi, la laïcité n’est pas, contrairement à ce que pense Jean-François Copé, une neutralité religieuse, la recherche d’un consensus ou d’un « mieux-vivre ensemble », et n’est pas vraiment non plus la laïcité anti-cléricale de 1905. Elle est d’abord la volonté qu’en Europe ce soient les valeurs européennes qui dominent, les valeurs européennes traditionnelles auxquelles le christianisme post-constantinien a été contraint de se soumettre. Ce n’est pas par respect du christianisme qu’il faut réactiver une « laïcité de combat » mais par respect de notre folklore, de nos traditions, de notre héritage. Et notre héritage est spirituellement païen. Bien évidemment, aucun représentant de la tradition spirituelle indigène, européenne, n'était invité.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

20/02/2011

Dieux et déesses indo-européens

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DSC_0022a.JPGPour reconstituer les noms et fonctions des divinités primordiales des Indo-Européens avant leur différenciation en sous-groupes, il faut associer comparatisme linguistique et comparatisme mythologique, car le premier ne fournit que des renseignements assez limités, ne permettant de retrouver qu’une petite dizaine de divinités originelles, notamment celles liées aux forces de la nature et aux astres. Une des raisons principales de cette difficulté tient au fait que les héritiers mythologiques de ces dieux et ces déesses n’ont pas forcément conservé leur nom principal, lui préférant celui d’une de leurs épiclèses ou « surnoms ». C’est notamment le cas du dieu de l’orage et de la guerre des peuples indo-européens.

Depuis les premiers travaux de linguistique comparée au XIXème siècle, tous les spécialistes du sujet s’accordent à reconnaître comme dieu principal des peuples indo-européens le dieu du « ciel-diurne », le souverain des dieux, le *dyeus *pater (gen. *diwos), que l’on retrouve sous la forme du Zeus grec, du Jupiter latin, du Tius germanique (devenu Tyr dans le monde scandinave), du Dievas lituanien ou encore du Dyaus védique. Néanmoins, même dans le cas de ce dieu suprême, certains peuples indo-européens ont choisi d’insister sur certains aspects de ce dieu céleste, soit en le rattachant au soleil (Svarog slave), soit à la lumière (Lugh celte). Dieu souverain du ciel de jour, père des dieux et des hommes (le grec « patêr tôn theôn kai tôn anthropôn »), époux de la terre nourricière, *dyeus *pater apparaît toutefois comme un dieu distant des hommes, éloigné de leurs préoccupations premières, et qui n’est même pas l’incarnation de la fertilité, puisque la pluie, qui est l’apanage du Zeus grec, n’était pas l’une de ses fonctions. C’est bien le ciel bleu, sans nuages, qu’il incarne, à l’instar du « loup bleu » des peuples Turcs, forme prise par leur dieu céleste Tanri. Ses animaux symboliques sont donc limités, il n’est même pas sûr que l’aigle, qu’on associe généralement à son héritier gréco-romain, lui soit originellement dédié.

Le second dieu en importance, mais premier dieu vraisemblablement dans le cœur de nos ancêtres, est le dieu de l’orage et de la guerre, qui est aussi le dieu du ciel intermédiaire « rouge », auroral et crépusculaire, nuageux et colérique. La vision qu’on peut avoir de ce dieu a été souvent altérée par le rôle exclusivement guerrier de l’Arès grec et du Mars romain, mais aussi par le fait que selon les peuples indo-européens il dispose de noms très variés, en raison des nombreuses épiclèses dont il disposait à l’époque primitive décrivant ses fonctions. Son nom originel semble bien être celui de *maworts (gen. *mawortos), qui a été conservé par les Romains sous les traits de Mars (auparavant Mavors), par les Indiens sous la figure de petites divinités belliqueuses, les Maruts, enfin par les Lettons sous celle du dieu mineur Martins, frère d’Usins, dédié à la protection des frontières. 

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05/09/2010

Le Choc des Titans : dieux contre mortels (partie I)

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Clash_of_the_titans_zeus_poster_thumb-thumb-550x296-36182.jpgLa sortie en blu-ray du Choc des Titans, dans une version rallongée de près d’une demi-heure de scènes coupées et dotée d’une fin alternative, permet d’analyser de manière exhaustive le film de Louis Leterrier, déjà réalisateur de « L’incroyable Hulk ».

La représentation des dieux.

L’assemblée des dieux, réunie dans l’une des scènes coupées, permet de retrouver l’ensemble des douze olympiens sous leur forme a priori traditionnelle. Les dieux portent des armures brillantes qui s’inspirent, de l’aveu même du réalisateur, de l’univers du manga japonais Saint Seiya [en français « les Chevaliers du Zodiaque »], qui fut un succès en France mais un échec aux Etats-Unis, en raison de l’opposition vigoureuse des ligues chrétiennes de vertu. Les déesses en revanche présentent des tenues plus conformes à la tradition classique. Parmi les divinités, outre Zeus et Hadès, on retrouve au premier plan Poséidon, en tant que troisième frère, Apollon et Athéna, les autres dieux n’ayant qu’un rôle marginal dans le film.

Le plus surprenant est le rapport établi entre les dieux et les hommes, qui est inversé par rapport à la mythologie classique. L’immortalité des premiers semble conditionnée au respect et à l’amour dont les mortels leur témoignent. Seul Hadès se remplit de force par la peur qu’il suscite. Alors qu’il est affirmé que les humains sont une création de Zeus et que le dieu du ciel semble animé par l’amour qu’il éprouve pour les mortels, ce qui rapproche Zeus du dieu chrétien, il apparaît au final plutôt faible. Cette idée que le salut des dieux passe par le biais d’un mortel, le héros Persée, paraît étrangère à la tradition hellénique. La rivalité entre Zeus et Hadès, présentant ce dernier sous une forme démoniaque, est un thème classique du cinéma et du manga. Dans Percy Jackson, Hadès est également assimilé au diable, de même qu’il est un dieu maléfique dans Saint Seiya. De plus son royaume est particulièrement sombre, ce qui fait oublier Elysion, le paradis païen. Dans ce conflit dans lequel Hadès apparaît comme un dieu abusé par Zeus, alors que les grecs n’hésitaient pas à surnommer Hadès « Zeus Aidoneus » ou « Zeus du monde d’en bas », dieu qu’ils qualifiaient également de riche, « ploutôn », les hommes semblent l’enjeu principal.

Les dieux semblent également plus grands que les mortels, tels qu'ils apparaissent dans la scène alternative finale, ce qui est conforme à la tradition classique, par exemple chez Homère, et disposent bien sûr de pouvoirs spécifiques, bien que la foudre de Zeus apparaît bien tiède. On peut considérer que dans ce film, destiné en particulier à un public américain, donner aux dieux païens une réelle majesté divine semble poser problème. Enfin, Persée ose menacer Zeus lui-même et affirme qu’il le surveillera, ce qui est une inversion complète des valeurs et le triomphe de l’humanité sur la divinité, la victoire de l’hybris tant honnie par les anciens.

Les altérations du mythe grec.

Bien que fils du dieu le plus puissant, le Persée du film entend du début jusqu’à la fin s’élever contre sa condition de mortel tout en rejetant la part divine qui est en lui. Pourtant, il est amené à accepter un certain nombre de présents offerts par les dieux, comme une épée de lumière ou encore une pièce d’or destinée à payer le nocher Charon. Il bénéficie également de l’assistance du cheval Pégase, don des dieux là encore, et outil essentiel de sa victoire finale sur une bête de la mythologie scandinave, le Kraken, élément repris du premier film de 1981.

Pour des raisons mystérieuses, la mythologie grecque est maltraitée par une série de petits détails, comme la couleur noire attribuée à Pégase, habituellement blanc, ou comme le fait qu’à la fin il n’épouse pas Andromède mais obtient de Zeus que son amie Io lui soit restituée. Dans la version alternative en revanche, il embrasse Andromède, ce qui tend à indiquer qu’il s’inscrit à nouveau dans le mythe originel. Comme autres exemples, on peut penser à l’aigle de Zeus, qui est un gypaède américain et non un aigle royal européen, à une représentation très peu hellénique de l’Olympe, très différente de celle donnée dans Percy Jackson, avec ses temples de type parfaitement classique. En revanche, la représentation de la ville d’Argos est classique, même si le héros Persée date de la période mycénienne et n’est pas de la génération des combattants de la guerre de Troie. On aurait pu s’attendre à une Argos plus proche de la Mycènes du film Troie. Le réalisateur a choisi de représenter une ville beaucoup plus somptueuse, placée ceci dit au bord de la mer, ce qui n’était a priori pas le cas de l’Argos historique.

05/05/2010

Le nouveau progrès

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02/05/2010

Albanie: où sont les burqas ?

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Manifestation de gauche dans les rues de Tiranë. Vous y voyez un pays non-européen, vous ? Source (Forum)

23/04/2010

South Park: des images de Mahomet (auto)censurées

Ci-dessus l'épisode complet de South Park concerné.

22/04/2010 22:44 | LOS ANGELES, 22 avr 2010 (AFP) - USA : des images de Mahomet censurées dans la série télévisée "South Park"

La chaîne de télévision Comedy Central a censuré mercredi toutes les références au prophète Mahomet dans un épisode de sa série d'animation "South Park", réputée pour son impertinence, après que ses auteurs eurent reçu des menaces, a-t-on appris auprès de la chaîne.

Un porte-parole de Comedy Central (groupe Viacom, également propriétaire du studio Paramount), a confirmé jeudi à l'AFP que la chaîne avait remplacé par un bip toutes les mentions du nom Mahomet dans la bande-son. [...] Les images du prophète ont quant à elles été couvertes en noir, a constaté l'AFP.

La chaîne n'a pas officiellement confirmé que les changements étaient liés aux déclarations faites en début de semaine par le groupe basé à New York, Revolution Muslim (Revolution Musulmane). Le groupe extrémiste avait déclaré que les créateurs de "South Park" Matt Stone et Trey Parker risquaient de finir comme le cinéaste Theo Van Gogh, assassiné par des extrémistes musulmans à Amsterdam en 2004.

"Nous devons avertir Matt et Trey que ce qu'ils font est idiot et qu'ils vont probablement finir comme Theo Van Gogh en diffusant ce programme", avait déclaré le groupe, tout en démentant vouloir encourager la violence. [...] La réaction de Revolution Muslim faisait suite à la diffusion d'un épisode le 14 avril, dans lequel Mahomet apparaissait dissimulé sous un costume d'ours. Le programme censuré mercredi était le deuxième volet de l'épisode.

22/04/2010

L'Arménie défend l'Europe

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AFP | 22/04/2010 | L'Arménie gèlera l'accord avec la Turquie

Les trois partis de la majorité parlementaire en Arménie ont indiqué aujourd'hui qu'ils allaient geler le processus de ratification de l'accord de normalisation des relations avec la Turquie.

Source (Forum du PSUNE)

11/04/2010

Maurice Allard, euro-socialiste ?

allard.jpg"Il faut le dire très haut : il y a incompatibilité entre l'Église, le catholicisme ou même le christianisme et tout régime républicain. Le christianisme est un outrage à la raison, un outrage à la nature. (Bruits à droite) Aussi je déclare très nettement que je veux poursuivre l'idée de la Convention et achever l'oeuvre de déchristianisation de la France qui se poursuivait dans un calme parfait et le plus heureusement du monde jusqu'au jour où Napoléon conclut son Concordat (...) Pourquoi nous républicains et, surtout, nous socialistes, voulons-nous déchristianiser ce pays ? Pourquoi combattons-nous les religions ? Nous combattons les religions parce que nous croyons, je le répète, qu'elles sont un obstacle permanent au progrès et à la civilisation. Le jour où le Dieu anthropomorphe des Juifs quitta les bords du Jourdain pour conquérir le monde méditerranéen, la civilisation disparut du bassin de la Méditerranée, et il faut remercier les empereurs romains qui ont combattu de toutes leurs forces l'invasion de cette philosophie puérile et barbare, si contraire au panthéisme et au naturalisme de notre race ; il faut remercier Julien l'Apostat qui fit tous ses efforts pour combattre le fléau. (...)

Et plus tard, quand le christianisme quitta Rome et la Grèce où il avait étouffé toute civilisation et où il n'avait laissé que ruines et décombres et arriva en France, il n'y eut plus en notre pays, ni arts, ni lettres, et surtout ni sciences (Bruits à droite).

Il fallut la Renaissance, il fallut la Révolution française pour redonner au cerveau de notre race sa véritable puissance de normale évolution et sa possibilité de progrès. Sous l'influence du judéo-christianisme, toute lumière avait disparu ; il n'y avait plus que ténèbres. Aujourd'hui encore, combien de progrès ne se sont pas réalisés parce que nous traînons derrière nous ce lourd boulet de judéo-christianisme avec son cortège de préjugés et de mensonges traditionnels.

Nous combattons donc la religion parce que nous voyons dans la religion le plus grand moyen qui reste entre les mains de la bourgeoisie, entre les mains des capitalistes, pour conserver le travailleur dans un état de dépendance économique. Voilà pourquoi nous faisons la guerre à tous les cultes et pourquoi nous en sommes les adversaires les plus acharnés. "

Propos de Maurice Allard, député socialiste, lors du débat parlementaire sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905

Lire la suite sur le forum du PSUNE

05/03/2010

La ligue arabe s'unit contre le peuple suisse

La Ligue arabe estime que la Suisse est "raciste"

Les Etats membres de la Ligue arabe ont adopté mercredi au Caire une position entièrement solidaire avec la Libye dans son différend avec la Suisse. Ils accusent Berne d'être "raciste". En Suisse, l'impact de l'embargo de Tripoli est largement minimisé, les échanges étant déjà très réduits.

La Ligue arabe, citée jeudi par l'ANSA, demande à l'Union européenne de réfuter la "liste noire" des 150 personnalités libyennes auxquelles l'entrée dans l'espace Schengen, liste qualifiée de "raciste". L'organisation condamne "l'utilisation de l'espace européen à des fins politiques". Au total, les ministres de 17 pays membres de la Ligue arabe, dont ceux des voisins de la Libye, ont signé le document.

En parallèle, le diplomate libyen Ali Aujali, en poste aux Etats-Unis, a expliqué à l'agence Reuters que le leader libyen Kadhafi, qui a appelé récemment au "djihad" contre la Suisse, évoquait un "boycott économique" contre la Confédération et non une "attaque armée".

Source (rsr.ch)

28/02/2010

Les islamistes turcs veulent modifier leur constitution

AFP - 28/02/2010 | Le parti au pouvoir en Turquie envisage de présenter d'ici fin mars une révision constitutionnelle au Parlement, a déclaré le premier ministre turc au moment où son pays traverse une crise provoquée par un complot présumé visant son gouvernement en 2003. "Il ne s'agira pas de réviser de fond en comble la Constitution, mais nous envisageons d'amender certains articles", notamment celui sur l'interdiction des partis politiques et le fonctionnement de la justice, a indiqué Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse.

La Constitution turque, élaborée dans le sillage du coup d’État militaire de 1980, a toujours été contestée. "Nous procéderons rapidement afin d'en discuter avec les partis politiques" représentés à l'Assemblée nationale, a-t-il souligné, précisant que ces amendements s'inscrivaient dans les efforts de la Turquie de s'aligner sur les normes européennes de démocratie.

La Constitution turque a été profondément amendée, notamment entre 2001 et 2004, pour permettre à la Turquie de satisfaire les conditions nécessaires à l’ouverture des négociations avec l’Union européenne.

Une révision constitutionnelle a été l'un des premiers objectifs du gouvernement du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), après sa large victoire législative de 2007.

Source (Forum du PSUNE)

En clair, il s'agit d'empêcher la cour constitutionnelle d'interdire l'AKP si cette dernière prend des mesures pro-islamistes... TF