26/12/2019
Vers un brexit hyper-globaliste ?
Finalement, après trois ans de tergiversations, le brexit aura finalement lieu à la fin du mois de janvier 2020 sous la conduite de Boris Johnson, premier ministre sortant réélu triomphalement grâce à un mode de scrutin favorable à la tête du pays.
Winston Churchill en 1946 estimait que le slogan envisagé par les conservateurs de « Keep Britain white » (« conserver la Grande-Bretagne blanche ») était un bon slogan. Depuis Labour et Tories n’auront pas cessé d’ouvrir les portes du pays aux flux venus de l’ancien empire colonial pour que la Grande Bretagne le soit de moins en moins, et dès 1948 en changeant le code de la nationalité afin de faciliter les naturalisations. Mosley et Powell mirent en garde les Britanniques contre ce « changement de peuple » mais ne furent pas écoutés, tout comme Robinson ne l’est pas aujourd’hui, au prix même de sa liberté.
L’adhésion du Royaume-Uni à la CEE, qui allait ensuite devenir l’Union Européenne, fut complexe. C’est finalement en 1974, après le départ de De Gaulle qui s’opposait à son adhésion en 1969, qu’elle rejoint cette organisation en même temps que le Danemark et l’Irlande. Depuis cette époque, elle n’a jamais vraiment joué le jeu, Thatcher obtenant dès les années 80 de nombreux accommodements. C’est ainsi que le Royaume-Uni d’avant brexit n’avait pas l’euro et n’était même pas dans l’espace Schengen. Cela n’a jamais empêché la presse britannique depuis des décennies de taper sur l’Union Européenne et de l’accuser de tous les maux, alors même que les émeutes de 2010 ou le scandale de Rotherham ne lui doivent rien, mais doivent tout à la politique migratoire des gouvernements britanniques de gauche comme de droite.
Pris en otage depuis plusieurs années par l’aile fanatiquement eurosceptique des Tories et menacé dans sa réélection si ce courant renforçait le mouvement UKIP de Nigel Farage qui, en divisant la droite, pouvait faire gagner le Labour, David Cameron était résolu à marginaliser cette aile à l’issue d’un vote national. Pour ce faire, il prétendit renégocier un meilleur accord avec l’UE, comme Thatcher l’avait fait avant lui, et de le soumettre à un référendum, ce qu’elle s’était bien gardé de faire. Il affirma ensuite avoir obtenu des résultats mais personne n’est vraiment capable de dire ce qu’il avait obtenu. Il organisa donc un vote qu’il était persuadé de gagner.
Dans le camp du brexit, on retrouva naturellement Nigel Farage, à la tête de UKIP puis du Brexit Party lorsqu’il quitta le premier en l’accusant de dérives identitaires et d’islamophobie. Mais c’est Boris Johnson, conservateur et ancien maire de Londres, qui se présenta en champion du brexit, avec une bonne dose d’opportunisme et sur la base d’un pari politique audacieux, le même que Fabius en 2005 en France lorsqu’il appela à voter non au TCE mais avec le succès en plus. A grands coups de démagogie, en promettant tout et son contraire, y compris la préférence non-européenne dans les banlieues à forte composante indo-pakistanaise au détriment des Polonais, sans grand résultat malgré tout, et avec l’aide d’une presse efficace pour les relayer, le camp du brexit s'imposa et Cameron, perdant, dut démissionner et se faire oublier.
Il est vrai que le Labour avait fait une campagne a minima, l’attachement d’un Corbyn à l’UE étant quasi nul, et que Sadiq Khan, opposé au brexit, envoyait par hétérotélie un message globaliste à un électoral ouvrier britannique hostile.
De nombreux britanniques, mais pas tant que ça (51,6% d’entre eux), ont choisi l’aventure du brexit au maintien dans une Union Européenne dont personne n’avait été capable de démontrer les bienfaits et alors même que les dirigeants de l’actuelle UE se complaisent dans un globalisme béat. Il est évident que ce vote en faveur du brexit a exprimé une angoisse identitaire légitime, un refus clair du globalisme, et aussi de l’immigration, européenne comme non-européenne, une confusion salement entretenue par les eurosceptiques d’ailleurs.
Et donc le brexit ayant été voté, et même si un référendum au Royaume-Uni n’a pas force de loi, personne n’a osé braver l’interdit de ne pas en tenir compte et les Libéraux Démocrates qui firent campagne en décembre 2019 pour révoquer l’article 50 auront plus choqué que convaincu.
Une fois le brexit voté, sachant que personne n’avait été capable et pour cause d’expliquer ce qu’il serait, la peur d’un brexit dur (« hard brexit ») inquiéta les milieux d’affaires. Après plus de deux ans pendant lesquels Teresa May fut incapable d’obtenir une majorité en faveur d’un accord obtenu auprès de l’UE, Boris Johnson devint enfin premier ministre et s’engagea à un brexit coûte que coûte. Son bluff aurait pu lui coûter cher car le parlement l’avait contraint à demander une prolongation du délai en cas d’absence d’accord. Et il aurait alors dû sans doute démissionner et aurait été fragilisé médiatiquement. Mais l’Union Européenne, sous la pression du gouvernement français, Macron ayant annoncé qu’il voulait que le Royaume-Uni se décide enfin, offrit un accord au rabais au dernier moment à Johnson, qui s'en saisit.
Ce dernier put donc en position de force, avec une opinion lassée, se présenter devant les électeurs britanniques le 12 décembre 2019. Le pays reste coupé en deux (48% des Britanniques ont voté pour les conservateurs) et le Brexit Party a disparu. Alors même que Nigel Farage avait dénoncé un faux brexit obtenu par Johnson, son parti stratégiquement se plaça en soutien de ce dernier, gênant le Labour dans des circonscriptions décisives. Pour Farage, mieux valait un « very soft brexit » à pas de brexit du tout, même s’il ne devait être que nominal. C’est là qu’on constate ce qu’il fallait penser de ses convictions. On ne sera pas non plus étonné d’avoir vu Donald Trump participer à sa façon à l’élection en apportant son soutien à Johnson, en tapant sur l’Union Européenne et en promettant des accords juteux en cas de brexit effectif, une ingérence dénoncée mollement et en vain par l’opposition.
Et maintenant ? Johnson a plus ou moins promis de régulariser 500 000 clandestins présents depuis plus de cinq ans au Royaume-Uni. Celui qu’une certaine droite présente comme un patriote, ce qui a amené Robinson à rejoindre récemment les Tories, mais que même Rivarol ose qualifier de « globaliste », n’est évidemment qu’un remarquable opportuniste qui a réussi à devenir premier ministre en faisant un pari gagnant. Il n’est pas sans talent mais il ne sauvera pas le Royaume-Uni sur le plan identitaire. Lui qui se présente comme un nouveau Churchill a trahi bien sûr le souhait que ce dernier avait exprimé et que j’ai évoqué au tout début de cet article. Les flux intra-européens vont se réduire en raison des tracasseries administratives, tandis que les flux post-coloniaux se renforceront.
C’est bien à un brexit globaliste que nous allons assister, et l’indépendance prétendue ne sera qu’un renforcement de la vassalité atlantiste. Certes sur le plan économique, ce sera un brexit très mou et surtout symbolique. Il ne devrait donc pas y avoir de conséquences dramatiques et d’ailleurs la presse européenne ne semble plus du tout inquiète, surtout qu’un accord véritable de mise en œuvre mettra plusieurs années à voir le jour. Les électeurs voulaient une identité britannique restaurée et ils auront une aliénation renforcée.
Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)
14:26 Publié dans Analyses, Elections en Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brexit, boris johnson, royaume-uni |
18/11/2019
Actualités européennes : Autriche, Espagne, Roumanie, Danemark, Islande.
Autriche
Le mardi 5 novembre dernier, l’Autriche a voté l’interdiction totale du glyphosate.
En effet, le Parlement autrichien (SPÖ, FPÖ, NEOS contre ÖVP) a adopté le projet de loi interdisant dans son intégralité ce produit cancérigène (qui rappelons-le est fabriqué par Monsanto, est un des pesticides les plus utilisé au monde et classé « cancérigène probable » depuis 2015 par l’OMS), et cela constitue une nouveauté en Europe puisque l’Autriche est le premier pays à adopter une interdiction totale. Ces questions semblables (portant sur le glutamate, sur les traités de libre-échanges UE/USA) ces dernières années ont été esquivées voire délaissées par de trop nombreux dirigeants politiques (y compris « écologistes », préférant trouver des solutions dans le porte-monnaie des Européens).
Espagne et Roumanie
Ce dimanche 10 novembre, Espagnols et Roumains étaient appelés aux urnes pour peu de surprises.
En Espagne, la victoire du parti (PSOE) gouvernemental de Pedro Sanchez est « à la Pyrrhus ».
Et c’est peu de le dire puisque ces législatives, la quatrième élection en quatre ans, convoquées par le président du gouvernement, étaient faites pour lui donner une (meilleure) majorité, plus stable dans un contexte rendu compliqué depuis quelques années par les indépendantistes catalans.
Au sortir de celles-ci, il reste premier en obtenant un score de 28 % des voix (-3 sièges), devant le Parti Populaire et ses 20,8% (+22 sièges), Vox avec 15% (+28 sièges), Podemos (extrême-gauche) avec 12,8% (-7 sièges) et Ciudadanos (libéraux) avec 6,8% (-47 sièges),
En Roumanie aussi on votait ce 10 novembre.
Et au sortir de ce premier tour, c’est sans surprise le président sortant Klaus Iohannis (Parti National Libéral, centre-droite) qui est sorti en tête avec 36,9 % des voix, devant la sociale-démocrate et ex-première ministre Viorica Dancila (PSD) et ses 23,4 % et devant Dan Barna (USR Plus, parti pro-européen) avec 14,1 %.
Posé en défenseur des intérêts roumains et européens (malgré un parti gouvernemental entaché il y a peu, de l’affaire de blanchiment du casier judiciaire de son chef Liviu Dragnea, condamné en 2016 à trois ans de prison avec sursis pour fraude électorale), Mr Iohannis aura à cœur de conclure, le 24 novembre prochain.
Islande/Danemark
Récemment, l’Islande a demandé au Danemark, la restitution de manuscrits médiévaux appartenant à la collection arnamagnéenne, la « Heimgskringa » (en français : saga des rois norvégiens, rédigée en vieux norrois par le poète Snorri Sturlason datant d’environ 1425), qui avaient été depuis le XVIIIe siècle légués par un érudit islandais à l’Université de Copenhague.
Cette démarche de restitution s’inscrit dans une époque « post-coloniale » (de fait, puisque jusqu’en 1944, l’Islande était sous domination danoise) où les relations tendent à être normalisées voire renforcées et où le Danemark put accéder à une requête islandaise antérieure consistant à lui remettre une partie de la collection, débouchant derrière, en 1965, sur un traité actant la division du fonds.
Entre 1971 et 1997, plus de la moitié des œuvres ont ainsi pu être expédiées en Islande.
Plus récemment, Lillja Alfredsdottir (ministre islandaise de la Culture et de l'Enseignement) avait fait part de sa volonté d’obtenir une plus grand part de la collection, évoquant à l’AFP l'importance "qu'un plus grand nombre de manuscrits se trouvent en Islande".
Ce qui n’est pas du goût de Matthew Driscoll (professeur de philologie nordique ancienne et responsable de la collection) selon lequel les manuscrits restants font partie du patrimoine culturel danois.
Affaires à suivre donc…
Par Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
21:01 Publié dans Analyses, Elections en Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danemark, islande, roumanie, espagne, autriche |
03/11/2019
Etude des systèmes nationaux subsidiaires: le cas de la Russie.
Concentrons-nous enfin sur le cas de la Russie.
Cas intéressant comme nous l’avons dit puisque tant sur le plan ethnique qu’institutionnel et historique, la Russie ou « Fédération de Russie » est le plus vaste espace territorial au monde.
La Russie post-soviétique, celle qui existe depuis bientôt près de trente ans, a dû composer pour son équilibre avec un système fédéral.
Avec des « Etats », entités gouvernementales (républiques autonomes), qui représentent leur propre peuple. Des ethno-états donc, unis dans un État.
D’autres parts, des États qui tiennent une légitimité historique et politique en Russie, dénommés oblasts.
Et d’autres, plus récents, russes sur le plan ethnoculturel, dénommés kraïs.
Tout d’abord, pour les États historico-culturels, nous avons outre la Moscovie (qui servit de base comme siège du pouvoir central unitaire russe, de Ivan IV à aujourd’hui), le Novgorod, autrefois célèbre république aristocratique médiévale (1136/1478) qu'a construit le célèbre prince (862/879) païen Riourik, fondateur de la dynastie des Riourikides.
Notons aussi les principautés de Riazan (1097/1521), Vladimir-Souzdal (1168/1389), Iaroslavl (1218/1463), Tver (1247/1485) ou encore la République aristocratique de Pskov (XIIIe/XVIe), où chacune d’entre elles ont retrouvé leur entité dans la Russie contemporaine, sous forme d’oblasts, depuis 1935 (pour Tver), 1936 (pour Novgorod et Iaroslavl), 1937 (pour Riazan) et 1944 (pour Pskov et Vladimir).
Donc les États historiques sont nommés aujourd’hui « oblasts ».
Pour leur accorder un statut particulier, les « ethno-états », on utilise le concept de république autonome.
Comme il serait long d’énumérer tous les ethno-Etats autochtones de Russie, il en sera énuméré une petite partie seulement pour en faire comprendre l’idée générale.
Parmi les ethno-états mongols, il y a la Bouriatie (république autonome depuis 1932), qui représente les Bouriates et la Kalmoukie (république autonome depuis 1957), représentant les Kalmouks.
Parmi les ethno-états turciques, il y a le Tatarstan (république autonome depuis 1920), représentant les Tatars, le Daghestan (depuis 1921), qui représente les Daghestanais et la Bachkirie (depuis 1919, 100 ans donc), pour les Bachkirs.
Parmi les ethno-états caucasiens, il y a l’Ingouchie (république autonome depuis 1992) pour les Ingouches et l’Adyguée (ou Tcherkessie, république autonome depuis 1922) qui représente les Tcherkesses.
Pour la particularité ouralienne, il y a l’Oudmourtie (depuis 1920) représentant les Oudmourtes.
Pour aller plus loin, la Nénétsie par exemple n’est pas une république autonome mais un « district autonome » (depuis 1929), représentant les Nénets, peuple autochtone ouralien, rattachée à l’oblast d’Arkhangelsk.
Deux autres régions frontalières historiquement ont été divisées et rattachées directement à la Russie, comme l’Ossétie du Nord (depuis 1924 et qui ne doit pas être confondue avec l’autre partie où l’Ossétie du Sud avait fait sécession de la Géorgie en 1992), qui représente les Ossètes, peuple indo-iranien (donc indo-européen), ainsi que la Carélie, a cheval avec la Finlande où la partie orientale est russe (depuis 1956) et qui représente les Caréliens, peuple ouralien (finno-ougrien).
Mais également il y a des États qui sont la fusion (superficielle) de deux entités différentes présentes dans le Caucase.
Comme la Kabardino-Balkarie (république autonome depuis 1936), regroupant les Kabardes (caucasiens) et les Balkars (turciques).
Et comme la Karatchaïévo-Tcherkessie (république autonome depuis 1957), regroupant les Karatchaïs (turciques) et Tcherkesses/Adyguéens (caucasiens).
Malgré cette disparité pluriethnique, ces « États dans l’État » sont affiliés à l’État russe, où outre la langue subsidiaire, la langue unitaire et officielle, le russe donc, est imposée, et d’autre part au « président fédéral », affilié au parti gouvernemental « Russie Unie » depuis 2000.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
13:53 Publié dans Analyses, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : subsidiarité, russie, fédéralisme |
Etude des systèmes nationaux subsidiaires: le cas de la Suisse.
Passons maintenant au cas de l’équilibre subsidiarité/unité qu'a trouvé un autre État européen, modèle aux yeux de beaucoup, la Suisse.
La Suisse est l’Etat européen idéal tant sur le plan démocratique qu’institutionnel (subsidiaire).
Et il y a une part de vérité tant la « diversité » indo-européenne existe à travers ses régions historiques (Romandie, Alémanie, Suisse italienne) qui ont déterminé la place de ses langues officielles sur l’ensemble du territoire et par l’histoire commune, où les différentes expressions de celle-ci dans les cantons n'ont pas été un facteur de division et où chacun, à partir de 1291, a pu rejoindre librement la Confédération, souvent suite aux « guerres d’indépendance » que la Suisse a menées, et aussi à travers les évènements du XIXe siècle (révolutions de 1789, 1848) et ce malgré le différent religieux et culturel.
L’Histoire de la Suisse est intimement liée à l’histoire de ses cantons.
L’Histoire « nationale » jacobine est alors quasi inexistante si ce n’est lors de la période napoléonienne, ce qui était contextuel, propre aux peuples européens tentant de ne faire qu'un, avec l’influence de la Révolution française de 1789, mêlant aspirations nationales et libérales (démocratiques) inspirant le courant du romantisme.
Pour le côté historique, il est quelque peu anachronique de parler de « Suisse » avant 1291 (date de l’unification de 3 cantons qui avaient fait sécession de l’Alémanie, dont on peut considérer en ce sens sur le même plan que la Suisse est à l’Alémanie ce que l’Autriche est à la Bavière) puisque vivaient divers peuples, que ce soit soit les Rhètes (habitant la région romaine de Rhétie dont une partie se situait dans l’actuel canton des Grisons), les Burgondes et les Alamans (qui étaient venus au Ve siècle).
Et après la mort de Charlemagne, le Traité de Verdun (843) a divisé l’Europe occidentale en trois parties dont la Suisse faisait partie de la Francie médiane (Lotharingie), propriété de Lothaire Ier.
En 1291, les cantons de Schwyz, Uri et Unterwald font sécession de l’Alémanie pour s’unir et créer une confédération et réitèrent ensuite leur unité (en 1315) par le Pacte de Brunnen après la bataille gagnée à Morgarten (contre le duché autrichien).
En 1332, la Confédération connait son premier élargissement, à cinq cantons de plus dont quatre germaniques (Lucerne, Zurich, Glaris, Zoug) et un « latin » (Berne).
En parallèle, la Confédération (de 1450 à 1799) vit l’existence d’un État à part, composé de trois ligues (Ligue Grise, Ligue des Dix-Juridictions, Ligue de la Maison-Dieu).
La bataille gagnée à Grandson (1476) contre le duché bourguignon permit d’autres élargissements et les cantons de Fribourg et Soleure (1481) et Schaffhouse (1501) se joindront eux aussi à la Confédération.
La première division, « guerre civile » intervenait lors des Guerres de Kappel (1529/1531) entre les cantons catholiques et les cantons protestants.
La deuxième division arrivera au moment de l’époque napoléonienne, avec une éphémère « république nationale » helvétique (1798/1803) où d’autres cantons se joindront pour reformer la Confédération après l’Acte de Méditation, avec des territoires germaniques (Argovie, Saint-Gall, Thurgovie), romanche (Vaud), italophone (le Tessin) et un diversifié (le canton des Grisons).
A la veille du Congrès de Vienne, d’autres territoires francophones se joindront come Genève, Neuchâtel et le Valais.
Puis à la veille de la « contagion révolutionnaire », contre les volontés jacobines de la Confédération, les cantons catholiques conservateurs (Lucerne, Fribourg, Valais, Uri, Schwytz, Unterwald, Zoug) vont créer la ligue (sécessionniste) du Sonderbund (1845/1847), allant même engager une guerre qu’ils perdront.
Politiquement, dans les plus hautes instances institutionnelles, la Suisse, dispose :
De conseillers fédéraux (de l’ordre de 7), d’un président de la Confédération (élu par l’Assemblée fédérale, composée du Conseil national et du Conseil des États, mandaté pour 1 an), d’un vice-président et d’un chancelier.
Eugène GUYENNE (Le Parti des Européens)
13:37 Publié dans Analyses, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : subsidiarité, fédéralisme, suisse |
Etude des systèmes nationaux subsidiaires: le cas de la Belgique.
Si durant l’Antiquité, la notion de « belge » renvoyait à une partie des gaulois, il aura fallu attendre l’époque contemporaine seulement (1830) pour disposer d'une entité subsidiaire (et indépendante) belge, reflet de son identité (or qu’est-ce que l’identité belge ? », la question se pose éternellement).
Face à ce genre de problématique, elle a depuis 1980 adopté un modèle subsidiaire « fédéral », en institutionnalisant 3 régions : la région de Bruxelles-Capitale, la région wallonne et la région flamande.
Si les principales questions sont réglées à Bruxelles, chacun possède son lot de pouvoir.
Avec un « gouvernement régional » (gouvernement wallon, gouvernement flamand) qui est le siège du pouvoir exécutif de leur région, composé de 8 ministres (sauf à Bruxelles-Capitale : 4 ministres dont 2 francophones et 2 néerlandophones) et d’un « ministre-président » pour chacun, avec un Parlement unicaméral, où Liesbeth Homans (N-VA, Flandre), Jean-Claude Marcourt (PS, Wallonie) et Rachid Madrane (PS, Bruxelles-Capitale) en sont respectivement les présidents.
Étant donné qu’il existe aussi une communauté germanophone, elle possède aussi une existence politique là où elle est, en Wallonie, avec un « Gouvernement de la Communauté germanophone de Belgique », élu par le « Parlement de la Communauté germanophone de Belgique », présidé actuellement par le socialiste Karl-Heinz Lambertz.
Et grâce à la Constitution belge (article 139) il est possible à cette dernière d’exercer politiquement certaines compétences régionales en Wallonie (comme dans le patrimoine, l’emploi et la tutelle sur les communes, fonds des communes, mais pas pour l’emploi des langues dans l’administration).
Ce qu’elle a pu mettre en œuvre déjà à trois reprises.
Cette approche institutionnelle de la subsidiarité correspond beaucoup plus à la réalité historico-politique et humaine de la Belgique, tant les identités (culturelles, linguistiques, religieuses) y sont fortes.
Eugène GUYENNE (Le Parti des Européens)
13:29 Publié dans Analyses, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : subdidiarité, fédéralisme, belgique |
20/10/2019
Elections législatives en Autriche du 29 septembre 2019
Dans un contexte particulier qui est celui de l’Autriche en 2019, sans surprise, le parti gouvernemental conservateur de Sebastian Kurz (ÖVP) l’a emporté, en réalisant 37% des voix contre 31,47% en 2017.
Le parti souverainiste de coalition de Nobert Hofer (FPÖ), qui avait le vent en poupe avant mai dernier, date du « Ibizagate » (impliquant l’ancien dirigeant Strache et un de ses partisans, Johann Gudenus, concernant le financement russe de campagne avec une usurpatrice dudit pays, affaire remontant à l’été 2017 et révélé par le Spiegel), est tombé à la 3e place avec 16% contre 26% en 2017.
Cela a profité aux sociaux-démocrates du SPÖ qui ont obtenus 22% mais sont paradoxalement sur la pente descendante contre 26,86% en 2017.
Désormais, Sebastian Kurz a 3 possibilités qui s’offrent à lui, quant à la future coalition.
Soit il va rééditer son partenariat avec le FPÖ. Compte tenu du contexte pour ce parti avec cette affaire, et l’image que ce choix impliquerait pour le chancelier trentenaire, c’est peu probable.
Soit, il va rééditer une ancienne alliance, celle avec le SPÖ, qui est désormais 2ème. Et finalement rejoindre ce qui commence à être une fâcheuse « tradition » en Europe occidentale, celle d’un gouvernement centre-droit/centre-gauche ("grande coalition"). Et finalement "rentrer dans le rang" après avoir mené une politique, grâce au FPÖ, identitaire.
La 3ème possibilité étant une coalition inédite, celle avec les écologistes qui ont fait une percée, atteignant plus de 10% des voix, se plaçant 4èmes et symbole de la « fièvre verte » que constitue cette nouvelle tendance politique et donc qui renverrait une meilleure image pour le jeune chancelier.
Ce dont on peut être sûr c’est que la future coalition ne se fera pas tout de suite.
Les deux choses à retenir de ces législatives autrichiennes en 2019, c’est la (nouvelle) débâcle du FPÖ, suite à l’Ibizagate, payée déjà aux Européennes il y a quelques mois mais qui n’est pas si inédite que ça si on se souvient de l’époque de Jörg Haider et plus largement qui par cette affaire, symbolise l’amateurisme des « droites nationales » européennes, tant en France qu’en Italie. Reste à connaître la capacité dans les autres pays à gérer professionnellement une fois au pouvoir (que ça soit Vox en Espagne, l’AfD en Allemagne, les Démocrates Suédois). L’autre élément, c’est l’aspect profitable de la situation pour le parti du gouvernement, qui s’est renforcée, atteignant presque la barre électorale symbolique des 40%.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
19:58 Publié dans Analyses, Elections en Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : strache, hofer, kurz, fpÖ, Övp, autriche |
Actualités européennes : le refus de l’intégration balkanique
Récemment, Emmanuel Macron, avec Mark Rutte (Premier Ministre néerlandais) et le premier ministre danois, s'est posé en étendard de la continuité de l’entrisme atlantiste dans l’Union Européenne, et ce en rejetant l’entrée des pays balkaniques, avec la Macédoine du Nord et l’Albanie à l’ordre du jour, provoquant de nombreuses déceptions dans ces deux pays.
Tant chez la chancelière allemande Angela Merkel, que chez le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, ce dernier dénonçant même “une lourde erreur historique” et que “pour être crédible, elle [l’Union européenne] doit respecter ses engagements”, que chez le président du Conseil européen Donald Tusk mentionnant qu’une « écrasante majorité des États membres étaient favorables » à l’ouverture des négociations avec les deux candidats, qui requiert l’unanimité des États membres, tous ont manifesté leur mécontentement.
Alors que le dossier balkanique, comme le Brexit, est encore repoussé aux calendes grecques (au printemps 2020 lors du prochain sommet UE-Balkans organisé à Zagreb, où la Croatie sera la prochaine directrice pendant 6 mois), Zoran Zaev (Premier ministre de Macédoine du Nord) a proposé qu’aient lieu des élections anticipées, dont les dates seront dévoilées le 20 octobre 2019, en réaction à cette décision de rejet de Bruxelles.
Et encore une fois, s’il fallait en douter, l’Union Européenne prouve qu'elle est une « Europe des États », par nature stérile avec toujours le même manichéisme occidental où les « projets européens » sont perpétuellement repoussés à plus tard.
En attendant peut-être un changement, grâce au Parti des Européens (LPE).
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
16:09 Publié dans Analyses, Communiqués | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : macédoine du nord, albanie, union européenne, macron |
05/08/2019
Pour un souverainisme européen
Si le Parti des Européens (LPE), et en premier lieu son dirigeant Thomas Ferrier, dénonce le souverainisme français (et toute forme de souverainisme stato-national dans sa forme actuelle), il n’en reste pas moins que le « souverainisme » en soi, n’est pas un problème.
En effet, la volonté d’être « souverain » chez soi, est naturel.
Puisqu’elle affirme la défense de son identité et de son entité politique (cette dernière est très courante aujourd’hui, de façon centraliste) qui nous représente, ou du moins est censé nous représenter.
C’est donc l’identité qui fonde la souveraineté et non l’inverse, erreur récurrente des souverainistes français, en omettant l’identité intégrale de la France, à savoir qu'elle est fondamentalement de nature européenne (celtique, romaine, germanique, gréco-latine et pagano-chrétienne avec des particularités régionales spécifiques).
En tant que défenseur de l’Europe et de son unité politique, le LPE doit pouvoir se revendiquer « souverainiste européen » !
Puisque le LPE affirme l’identité européenne (native, civilisationnelle, ethnique) qui, comme la française, l'anglaise ou la russe, n’est pas « nationale » au sens second, d’unique et centralisée.
Par ce biais de la défense de l’identité européenne, il faut revendiquer la légitimité (certes factuelle, concept vu précédemment dans l’article sur la légitimité des provinces européennes), la souveraineté de l’Europe et des Européens, sur le plan ethnique, culturel, géopolitique et institutionnel (politique, militaire, économique).
Ces deux premières parts de la « souveraineté européenne » sont factuelles et il faut pouvoir les maintenir.
Reste la question de la souveraineté institutionnelle.Le LPE la revendique aussi.
Certes elle n’existe pas intégralement, puisqu’au sein de l’UE seules les institutions économiques (monnaie euro + banque BCE) et juridiques (CJE) existent. Mais une structure qui n’a que le corps et pas de tête n’a pas de sens !
Et c’est pourquoi le LPE, qui paraît très UE-phile aux yeux de certains, veut prendre les rênes de l’UE en se servant seulement d'elle comme d'un outil pour doter l'Europe de cette tête politique qui fait défaut et avec comme finalité un gouvernement européen, donc un État européen, avec ses ministères et ses pouvoirs régaliens et où les actuelles banque et cour de justice européennes auraient enfin tout leur sens.
Et par modification à leur tête, les stratégies idéologiques changeraient de fait, puisque la réalité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui et la réalité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain.
On peut critiquer l’UE, à juste titre car elle ne reflète pas aujourd'hui réellement l’Europe et les Européens, mais rien ne dit qu’elle ne changera pas à l’avenir, dans un sens positif justement, où la nature de l’Europe (la nature se remarquant par son identité) serait véritablement incarnée par le LPE.
C’est pourquoi il est bon de pouvoir se revendiquer « souverainiste européen » à l’heure où le seul champ de la promotion politique européenne est incarné par les macronistes (qui sont purement dans une logique manichéenne de division) !
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
19:17 Publié dans Analyses, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souveraineté européenne |
14/07/2019
La France et la Lettonie (1ère partie)
Quand les souverainistes et autres chauvino-mondialistes font face au poids de la réalité anthropologique et historique.
Possession des chevaliers prussiens de l’ordre de Livonie entre le XIIIème et le XVIème siècle, sous la couronne suédoise à partir de 1655, puis livrée à l’Empire Russe par le Traité de Nystad, pour être indépendante en novembre 1918 puis aliénée de nouveau sous le joug des Soviétiques en 1944 malgré une résistance acharnée jusqu’en 1953 et étant enfin libre et indépendante en 1991 et intégrée par la suite à l’Union Européenne en avril 2004, la Lettonie a démontré à travers son histoire sa pugnacité à résister et à rester elle-même sans jamais renier son caractère indubitablement européen et sa volonté de participer à l’idée européenne.
Depuis l’éclosion des partis ouvertement europhobes et chauvino-mondialistes tels que l’Union Populaire Républicaine avec son président François Asselineau, la montée de la démagogie et de la moquerie envers ce pays vu comme inexistant par beaucoup de français s’est fortement développée notamment dans la bouche de leurs sectateurs. La dérision exprimée par ces personnes envers la Lettonie a pour but de décrédibiliser la parenté de fait entre tous les Européens, unis par de multiples caractéristiques communes, ainsi que d'accréditer la thèse absurde exprimée par François Asselineau selon laquell les « Français sont bien plus proches des Tunisiens, des Marocains et des Maliens que des Lettons ». Dans cet article je m’efforcerais de présenter le fait que la Lettonie et la France ont bon nombre de points communs dans de multiples domaines permettant de déceler une parenté commune certaine ainsi que des codes civilisationnels incontestablement communs entre ces deux patries et les deux peuples qui la représentent et y vivent, afin d’un jour pouvoir habiter dans notre maison commune : l’Europe.
La Langue
Tout d’abord abordons le domaine de la linguistique, au premier abord; beaucoup diraient que la langue lettonne et française n’ont rien avoir entre elles et qu’aucun philologue sérieux n'a étudié ou comparé ces deux langues dans le but d’y déceler une parenté, au moins des similitudes. C'est pourtant une réponse bien naïve, en effet, car la langue lettone ainsi que la langue française sont d’abord par l’origine toutes deux des langues indo-européennes, ce qui veut dire qu’elles viennent d’une même langue commune a l’origine –le proto-indo-européen- et que les langues reposant sur cette origine ont des éléments lexicologiques, morphologiques et syntaxiques fortement semblables, ce qui est le cas pour le français et le letton bien que ces langues se trouvent ensuite dans des sous-branches, romane pour le français, balto-slave pour le letton. Ces deux langues utilisent aussi toutes deux le même alphabet qu’est l’alphabet latin, la base grammaticale est aussi la même car les deux langues sont bâties avec des phrases construites à partir de la relation sujet-verbe-objet mise à part le fait que la langue lettone ne comporte pas d’article; il en est de même pour les noms et les genres ainsi que pour la conjugaison malgré le fait qu’il y en ait que trois pour le letton. Enfin, les deux langues se développent dans les deux pays respectifs, en effet, le français est parlé par 20 800 lettons en 2010 et l’Union Européenne s’est engagée récemment au développement de l’apprentissage des langues baltiques en Europe de l’Ouest.
La Religion
Des racines jusqu’aux branches, une parenté et des similarités certaines s'expriment. La religion est un marqueur fondamental dans la reconnaissance d’une parenté commune et de caractéristiques sociologiques et religieuses semblables entre la Lettonie et la France pour exposer aux peu éclairés la réalité de la concordance -malgré des différences- du même socle anthropologique religieux commun. D’abord à l’origine par la religion cosmogonique indo-européenne qui est un moyen à l’époque des Indo-européens indivis d’expliquer la formation de l’univers et du monde. On remarque aors de fortes similitudes, par la suite, dans les moyens de pratiquer ce culte -essentiellement debout- ainsi que dans l’explication de la création entre les balto-nordiques et les gréco-romains, les balto-nordiques pensant comme les grecs notamment qu’au commencement n'existait qu'un abîme béant, le Ginnungagap rappelant le chaos primordial grec de la théogonie d’Hésiode.
Cette corrélation de l’explication de la création du monde entre les Européens eut par la suite la conséquence de faire apparaitre des cultes divers plus évolués mais semblables que sont les paganismes d’Europe. On ne peut réellement dire qu’il y a un paganisme proprement français, car les paganismes d’Europe se classent en familles selon les régions d’Europe, et donc sur le territoire actuel que nous appelons français il y eut - malgré la résurgence du paganisme dans ce pays - des paganismes. Malgré cela nous pouvons citer les nombreux rapprochements entre le paganisme celtique –paganisme gaulois majoritairement- et le paganisme letton de part déjà la mythologie notamment avec les dieux de la mythologie lituanienne Dievas dieu du ciel, du tonnerre et dieu suprême ainsi que Saulè déesse du soleil et des morts que l’on peut rapprocher des dieux de la mythologie gauloise Taranis et Belenos qui s’attribuent alors respectivement les fonctions des dieux lettons précédents, ainsi que de Lug pour la fonction de dieu suprême.
Mais ce n’est pas tout, en outre nous pouvons cité aussi Auseklis déesse de la beauté et de l’amour très utilisée dans le folklore letton et qui est semblable à la déesse Belisama, représentant la beauté, l’amour et la force féminine. Pērkons, dieu plus largement balte du tonnerre est à rapprocher aussi du Taranis gaulois. La déesse de la fertilité et de la chance qu’est Laima ainsi que le dieu Jumis accompagnée par Kārta et Dēkla peuvent être associés à Sucellos, dieu de l’agriculture et de la fertilité, connu pour être le dieu au maillet et au tonnelet. Nous ne nous attarderons pas sur l’application du schéma trifonctionnel de Georges Dumézil (1898-1986), père de la mythologie comparée, que l’on peut faire par rapport à la triade gauloise Toutatis-Taranis-Sucellos sans oublier Lug ainsi que la triade lettone Dievas-Pērkons-Jumis. Je ne m’attarderais pas non plus sur la conception de la vie après la mort ainsi que sur la place des démons dans la mythologie lettone, ceux-ci pouvant faire l’objet d’un article entier.
Cette similarité dans la pratique des cultes et de la désignation du divin continue avec l’apparition et le développement du christianisme dans les deux sociétés bien que plus tardif chez les baltes (aux environs du XIIIème siècle). Cependant l’église chrétienne majoritaire diffère, avec d’une part très majoritairement et sensiblement, l’église catholique pour la France en raison de sa proximité avec l’Eglise de Rome et la christianisation progressive, et s’accélérant après le sacre de Charlemagne en 800, bien que commencée à partir du IIème siècle notamment avec le prêcheur Irenaeus (Irénée) alors archiduc de Lugdunum, actuelle ville de Lyon. D’autres part la Lettonie connait les trois églises au sein de son pays mais avec une forte influence et place pour l’église luthérienne malgré le fait que la christianisation du territoire letton et plus généralement des territoires baltes fut faite antérieurement par l’église catholique. En effet, l’église luthérienne compte pour environ 40% des croyants malgré l’augmentation de l’athéisme –du fait de la période soviétique- et des migrations religieuses en direction de l’église orthodoxe de plus en plus nombreuses. La christianisation bien que construite de différentes façons et forgée par deux églises différentes est bien présente dans les deux pays en faisant partie intégrante de la culture et de la formation des deux sociétés.
Pour finir concernant la partie religieuse, je parlerais de la place de la laïcité dans les deux sociétés qui de manière surprenante connait une place similaire malgré des différences ainsi que le fait que les deux pays possèdent l’esprit et applique le principe du Concordat. En effet, concernant la laïcité, la France et la Lettonie l’applique toute les deux, pour la France avec la loi de 1905 ainsi qu’avec la constitutionnalisation du principe même de laïcité depuis 1946 garantissant la séparation de l’église et de l’état, la neutralité de l’état en matière religieuse, la non-rémunération par l’argent public du corps sacerdotal, la liberté d’exercer toute religion et entre autre ne pas en montrer les signes sur la voie publique. La France applique donc une laïcité stricte qui est aujourd’hui singulière de par sa radicalité.
La Lettonie elle, avec la constitution de 1922, proclame depuis une révision intervenue en 1991 la liberté religieuse et précise que l’État est séparé de l’Église. La loi sur les organisations religieuses de 1995 (modifiée en 1998 et 2002) stipule que l’État ne privilégie aucune religion et garantit la liberté religieuse pour les confessions principales. Ni la constitution, ni cette loi ne font référence au concept de religion « traditionnelle ». Cependant, nous pouvons noter quelques exceptions avec notre laïcisme français : d’abord le fait que l’Église catholique bénéficie d’un statut particulier qui résulte d’un accord conclu en 2000 (et ratifié en 2002) et de lois spéciales prises pour son application comprenant toutes sortes de privilèges sur les autres confessions, ensuite la possibilité d’un financement public des religions comprenant des subventions accordées pour la rénovation des lieux de culte; enfin la législation fiscale prévoit des exemptions (impôt sur les biens immobiliers, impôt sur les sociétés, TVA, droits de douane) pour les religions enregistrées. Les deux pays ont aussi sur leur sol un régime concordataire appliqué à certains territoires, l’Alsace et la Moselle pour la France du fait de la loi du 18 Germinal an X qui n’a pas été supprimée du fait que les deux territoires appartenaient ensuite à l’Allemagne en 1870. En Lettonie certaines municipalités appliquent un régime concordataire avec rémunération du personnel des sept religions reconnues par l’état ainsi que l’enseignement de la théologie dans les écoles encadrées par ces municipalités.
Vincent K. (Le Parti des Européens)
19:11 Publié dans Analyses, Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (1) |
24/06/2019
Les styles architecturaux dans l'histoire de l'Europe
Si le Parti des Européens prône, dans son programme, l'instauration d'un nouveau style architectural (l'archéofuturisme ou art "néo-néo-classique"), il semble intéressant de se pencher sur cette thématique qu'est l'architecture, domaine où la civilisation européenne a exercé tous ces talents a travers les âges, inspiré les meilleurs d'entre nous et est caractéristique souvent d'époques historiques bien particulières, parfois même propres à un régime politique spécifique.
Thématique très vaste, chronologiquement très longue, on va se pencher sur différents types d'architecture ayant existé, de l'Antiquité à aujourd'hui.
En effet, durant l'Antiquité on a eu plutôt des styles architecturaux de colonnes, que ça soit chez les Grecs ou les Romains. Chez les Grecs, on avait 3 ordres, assez connus, qui risquent peut-être de rafraichir la mémoire des lecteurs :
* l'ordre dorique
Plus ancien des ordres/styles de colonnes grecs (2e moitié du -VIIe siècle), le nom a été trouvé par Vitruve (architecte romain), de Doros (fils d'Hellénos, héro des Hellènes, et ancêtre des "Doriens"). Ce style, le plus fouillé des 3 ordres grecs se remarque par ses colonnes en forme de chapiteau à échine plate ("simple", sans décors), par leur fût orné de 20 cannelures et par l'absence de base (pour le dorique grec).
* l'ordre ionique :
Nom tiré de la région antique d'Ionie (en actuelle Turquie), il constitue aussi un autre ordre important, qui est apparu vers -560 (fin de la période archaïque), se caractérisant par sa hauteur (allant jusqu'à 9 m.), par sa composition (avec un chapiteau orné de 2 volutes latérales).
* et enfin l'ordre corinthien :
Cet ordre, qui intervient en dernier dans la chronologie grecque, se remarque par une forme évasée et une décoration végétale (2 rangées de feuilles d’acanthe), où l'exemple des chapiteaux sur de l'île de Théra peut être considéré comme la forme la plus ancienne.
Après l'Antiquité, donc au Moyen-Âge, on sait que cette période fut consacrée surtout à la religion chrétienne mais l'Europe a connu divers styles d'architecture qui seront politiques (châteaux) et religieux (églises, abbayes, cathédrales, basiliques) pour l'essentiel.
Chronologiquement, après le déclin de la civilisation gréco-romaine, s'est trouvé en Europe l'art préroman (situé entre l'émergence de l'art paléochrétien et la chute de l'Empire romain d'Occident, soit pour dater la chose: entre 200 et 476). Qu'on peut même séparer en 2 parties, en raison de l'édit de Milan en 313 (qui autorisait la liberté de culte dans l'Empire) où avant cela, l'art était plutôt symbolique (donc pas matériel) et surtout caché. Après cela, l'art devenait plus "libre".
Ainsi, on y trouvait dans la Rome impériale des catacombes souterraines non seulement pour les païens, mais aussi pour pour les chrétiens et les juifs. Voir pour ça le tableau d'Alberto Pisa, "A Procession in the Catacomb of Callistus".
Comme référence architecturale en ce IVe siècle, dans ce style paléochrétien, l'église Santa Costanza (Rome), assez simple et encore loin de ressembler à ce qu'allait devenir l'architecture des édifices chrétiens, qui est une mausolée (dédiée aux sépultures de ses filles Constance d'où le nom italien et d'Hélène), empruntant un style de colonnes antiques, composée de 12 doublets de colonnes géminées en granite gris et rose, avec des chapiteaux et entablements de marbre qui supportent à eux seuls un tambour épais et une coupole massive.
Comme référence préromane, citons l'église Saint-Donat (Zadar, Croatie). Construite au IXe siècle sur les fondations d'un forum romain et actuellement désacralisée (utilisée comme salle de spectacles pour concerts de musique sacrée et médiévale), elle est de forme circulaire (typique de l'art byzantin), composée d'une salle centrale, surmontée par une galerie, entourée d'un déambulatoire circulaire et de 3 absides, avec autrefois un dôme.
Après la chute de l'Empire romain d'Occident (476), l'architecture continua d'évoluer:
- par les Mérovingiens, avec le baptistère Saint-Jean (Poitiers) et les Lombards, avec le baptistère de Saint-Calliste (Cividale del Friuli, Italie). Là aussi l'architecture mérovingienne et lombarde est assez simple, mais propre à ce que savaient faire ces peuples germaniques mais avec leurs particularités bien sûr.
- et évidemment par les Byzantins où les exemples sont légion mais pour citer deux exemples, on peut mentionner la basilique Saint-Sophie dans la cité-nouvelle de Constantin, ou encore la basilique Saint-Marc (Venise).
Cette architecture (qui se dégage par ses iconographies mosaïques, édifices très spectaculaires) constituait, jusqu'à l'empereur Justinien un prolongement de l’architecture romaine traditionnelle.
Pour prendre un exemple de plan de type byzantin, prenons celui de l’église des saints-Serge-et-Bacchus (Constantinople):
Construite sous Justinien, l'intérieur est composé de 2 colonnades élevées sur 2 étages, s’étendant sur les côtés nord, ouest et sud, alternant entre le marbre ophicalcite et le marbre de Sinada. La rangée du bas possède 16 colonnes, celle du haut en a 8.
Se développa aussi en Europe occidentale l'architecture carolingienne.
Développée entre le milieu du VIIIe et la fin du Xe siècle, avec des sources paléo-chrétiennes dans le contexte de la Renaissance carolingienne, elle marque en Occident le premier renouveau artistique dans un cadre chrétien, structuré, où le monachisme est théorisé.
Elle incarne la synthèse entre la pensée et la fonction (ordonnée) carolingienne, va inspirer la structuration du style westwerk (ou "massif occidental") carolingien, ottonien et roman.
Pour simplement prendre le plan de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, elle était structurée de la sorte: élevée en 3 niveaux (grandes arcades, tribune, fenêtres hautes), au centre de la pièce s'y trouve un octogone d'un diamètre de 16,54 m., avec un déambulatoire hexadécagonal (polygone à 16 pans, composé de 8 travées hexagonales voûtées en arêtes). Sur le reste de la pièce, s'y trouvent des quartiers de voûtes de forme triangulaire. À l'Est était autrefois bâtie une abside rectangulaire.
L'architecture romane est née d'un "mélange" à la fois paléochrétien et germanique ; elle ne trouve ses sources que dans l'art préroman et en particulier carolingien et se développe en parallèle de l'architecture ottonienne. Cette gestation est au cœur de la tentative d'organisation germanique du VIIIe au Xe siècle par les carolingiens et les ottoniens.
Là aussi les exemples y sont légion, mais pour citer deux exemples, ceux de la Stavkirke d'Urnes (Luster, Norvège) et de la Muraille d'Ávila (Espagne).
La stavkirke ("église en bois debout", typique des pays nordique) d'Urnes (dont sa source romane est tenue par Lorentz Dietrichson, car les sources originelles sont discutées) est la plus ancienne des 28 stavkirker restant dans ce pays. Elle est faite de mats ou poteaux en bois servis pour soutenir le toit, élever la nef et élever les murs.
Plus politique cette fois-ci, on peut noter l'admirable construction de la Muraille d'Ávila, enceinte militaire romane qui entoure le noyau ancien de la cité d'Ávila.
S'étalant sur un périmètre de plus de 2 000 m. (2.516 soit 33 hectares), elle dessine un rectangle orienté est-ouest, située sur des escarpements rocheux et de la dénivellation de la vallée de la rivière Adaja bien qu'il n'y ait pas de talus ou de contreforts.
Passons à l'architecture gothique. D'origine française, développée à la fin du Moyen Âge en Europe occidentale, elle se développe surtout au nord de la Loire (Île-de-France, Haute-Picardie, et évoluera au XIXe/XXe siècle sous forme de "néo-gothique".
Prenons l'exemple de l’église Sainte-Marie (Gdansk, Pologne).Composée d'une horloge astronomique, sa hauteur intérieure mesure 30 mètres.
Rentrons maintenant dans la Renaissance. La palette artistique se développe alors à tous les niveaux, l'architecture également et pas uniquement pour un usage religieux. On peut mentionner le Palais du Recteur (Dubrovnik, Croatie), ancien siège du Recteur de la République maritime de Rague, mélangeant style gothique, "renaissance" et baroque.
On peut aussi observer le non moins intéressant palais à facettes à l'intérieur du Kremlin moscovite.
Le premier étage comprend la salle principale et le vestibule Sacré qui la jouxte. Les deux salles sont décorées par des fresques, sculptures dorées et reliefs en stuc représentant des dauphins stylisés et des vases d'inspiration vénitienne. La grande salle (salle du trône de la couronne tsariste utilisée aussi comme salle de banquets pour les impériaux) est couverte d'un plafond magnifique, large de 500 m2 sur une hauteur de 9 m.
L'architecture baroque (ou classique) apparaît au début du XVIIe en Italie mais va se diffuser assez vite dans toute l'Europe. Elle emprunte de l'architecture Renaissance en y apportant une méthode novatrice, plus rhétorique, théâtrale et ostensible, caractérisée par un usage opulent et tourmenté des matières, des jeux d'ombre, de lumière et de couleurs, dans le but de manifester le triomphe de l'Église et des Etats.
Comme exemples, on peut citer la fontaine des Quatre-Fleuves (celles-ci étant le Danube, le Gange, le Nil et le Rio de la Plata, en lien avec les navigateurs de l'époque des Grandes-Découvertes) à Rome.
Ou encore le Palais de Blenheim à Woodstock (Angleterre), composé de nombreux ornements, d'imposantes masses de pierres, portique (situé à l'entrée nord, ressemblant à un panthéon).
L'architecture romantique. A l'heure du réveil des différents peuples européens, du courant du romantisme, de ce que l'on appelle le "nationalisme", le style romantique n'échappe pas à la règle. Tel est le cas du Théâtre national de Finlande à Helsinki, de l'immeuble Tolstoï à Saint-Pétersbourg, de la cathédrale de Berlin dans un style wilhelmien (sous la couronne impériale de Guillaume-II).
Après le déclin antique grec, romain, byzantin, classique, différents ordres se sont perpétués ou renouvelés concrètement jusqu'à aujourd'hui.
Puisque l’ordre toscan est une simplification de l'ordre dorique (à ceci près qu'elles ont sept mètres de hauteur, base et fût compris avec une échine plus arrondie et un fût plus galbé) et de l’ordre composite (de création romaine mais combinant une base ionique, un fût de colonne dorique, un chapiteau ionique ou corinthien, mesurant dix mètres de haut).
Pour ce qui est de l'ordre dorique ont été construits à l'époque contemporaine: le Théâtre de Marcellus (Rome), le Lincoln Memorial (Washington D.C.) ou encore le Petit Palais (Paris). Selon l'ordre ionique, l'Altes Museum (Berlin) et le Château d'Ostankino (Moscou). Selon l'ordre corinthien (surtout à Paris) : l'Église de la Madeleine, le Panthéon et le Palais Brogniart. Selon le style "néo-byzantin": la Cathédrale Saint-Clément d'Ohrid (Skopje, Macédoine du Nord). Selon le style "Néo-Renaissance" (XIXe): le Théâtre national Tchèque (Prague), le Burgtheater (Vienne). Enfin selon le style "néo-classique" (fin XVIIIe/début XIXe): la Rotunda Santa Marija de Mosta (Malte).
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
22:05 Publié dans Analyses, Culture | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/06/2019
Un Etat, plusieurs langues ?
Puisque le Parti des Européens propose à l’Europe, la solution d’un Etat unitaire, il n’en reste pas moins complexe d’aborder toutes les questions qui s’y poseraient en conséquence. Comme la question de la langue. Si les États-nations sont basés majoritairement sur une même langue, une langue « nationale », il n’en reste pas moins qu’il existe des contre-exemples d’États-nations reconnaissant officiellement plusieurs langues à la fois, ne constituant donc pas des « langues nationales » mais des langues dédiées à des communautés distinctes.
En Europe notamment, on trouve comme contre-exemples des États comme la Suisse, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, la Russie, l’Irlande et encore Malte. On pourrait même aller plus loin en évoquant d’autres territoires, non reconnus comme États, mais « pays » (au sens large) et où pourtant y sont parlées plusieurs langues. Comme les divers territoires britanniques (Écosse, Pays de Galles, île de Man, de Guernesey, Jersey, Gibraltar), la Catalogne, l’Alsace, le Pays de Bade, la Wallonie ou encore la Silésie.
En effet, prenons 3 cas : Malte, Belgique, Russie. A Malte, on y parle la langue locale, reconnue comme « nationale », le maltais (langue chamito-sémitique). Et l’anglais, langue du dernier occupant. En Belgique, cas très particulier, on n’y parle pas plus le belge (dialecte celtique) depuis l’Antiquité ce qui fait qu’il n’y a pas de « langue nationale », au sens où la langue rassemble les gens de même naissance. Il y a trois langues officielles, toutes issues des anciennes puissances frontalières ayant occupé le territoire (Royaume de France, Provinces-Unies, Saint-Empire-Romain-Germanique).
En Russie et dans de nombreux territoires (oblasts, kraïs), on y parle la langue « nationale », le russe (langue slave). Plus d’autres langues propres aux régions autonomes (pour ne citer qu’un exemple, l’ingouche pour l’Ingouchie), tirant des souches non indo-européennes, qu’elles soient caucasiennes (adyguéen, kabarde, ingouche, tchétchène), altaïques (bouriate, kalmouk, bachkir, iakoute, tatar, touvain, khakasse, tchouvache, altaïen), ouraliennes (komi, mari, oudmourte) ou finno-ougriens (vote, vepse). Seule la langue ossète, composante du groupe iranien est parlée en Ossétie du Nord, région rattachée à la Fédération.
Pour revenir au thème principal, oui il est possible d’avoir plusieurs langues officielles, car il ne s’agit que de cela, dans un Etat. Pour la « cohésion nationale » est-ce que cela remet en cause les principes de l’Etat-nation, du bien commun et d’entente d’une même société ? Non. Le problème de la Suisse et de la Belgique n’est pas la répartition entre trois communautés européennes. Le problème de la Russie, État disparate sur le plan ethnolinguistique, est plutôt lié aux valeurs qui y sont véhiculées notamment par des gens comme le tchétchène Ramzan Kadyrov.
Alors quelle(s) langue(s) officielle(s) pour l’Europe de demain? Certains germanophobes vous répondront l’allemand. Certains anglophobes vous répondront l’anglais. Le latin était un choix de proposition de Gérard Dussouy, en y faisant mention dans son ouvrage « Fonder un Etat européen » parut en 2013, « langue de la civilisation européenne par excellence […] longtemps pratiquée par toutes les populations éduquées d’Europe » (voir l’interview de Thomas Ferrier le 2 juin 2013). L’ « europaiom » (proto-indo-européen modernisé) est une des pistes d’ouverture à étudier. Le Parti des Européens a un avis sur cela : les langues les plus parlées par les Européens devront être reconnues et praticables sur l’ensemble du territoire (sans être un chiffre conséquent ni exhaustif) : 7. Soit l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le russe et le polonais, soit deux langues germaniques, trois langues romanes, deux langues slaves. Plus les langues régionales, propres aux régions (le dialecte navarrais, badois, mannois, vénitien, etc…).
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
23:09 Publié dans Analyses, Histoire, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langues, europe unie, multilinguisme |
10/06/2019
La question des minorités ethniques européennes en Europe
Afin d’éviter tout malentendu, cet article n’aura pas pour but de réveiller une quelconque velléité de domination d’une communauté ethnolinguistique envers une autre. Mais au contraire, d'essayer d’aborder une problématique devenue (heureusement) marginale au niveau européen, quoique encore présente dans certaines régions (Balkans, Caucase), à travers l’histoire contemporaine (suivant le schéma universitaire post-1789), ce qu’il en est aujourd’hui et les possibilités pour demain.
Pour faire un petit rappel historique, la problématique des « nationalités », des minorités ethniques en Europe remonte au milieu du XIXe siècle et plus précisément sous l’empire austro-hongrois, où la double couronne rassemblait à l’intérieur des Germains (Allemands, Autrichiens), des Slaves (Tchèques, Slovaques, Slovènes, Polonais, Ukrainiens, Serbes, Croates), des Latins (Italiens, Roumains) et des Magyars (Hongrois). Avec une multiplicité de différences religieuses : chrétiennes (à l’écrasante majorité, un peu moins de 95% : catholiques, protestants, orthodoxes), juive et musulmane (1,3%).
Après les révolutions en 1848, deux courants se sont développés tels que le panslavisme et l’austro-slavisme. Le premier courant visait à l’unification politique des différents territoires slaves. Le second courant visait au contraire au rattachement politique des Slaves sous la double-couronne. On peut aussi mentionner e cas de l’empire russe, où la couronne tsariste rassemblait des Slaves (Russes, Ukrainiens, Biélorusses, Polonais), des Finno-Ougriens (Finnois, Estoniens), des Latins (Moldaves), des Turcs (Tatars, Kirghizes dont Kazakhs, Turkmènes, Ouzbeks) et des Caucasiens (Géorgiens, Arméniens, Ingouches, Tchétchènes, Tcherkesses). Avec une multiplicité de différences religieuses là aussi : chrétiennes (majoritairement : orthodoxes, catholiques, uniates et protestants) et musulmanes. Ces minorités ethniques vont perdurer au cours du XXe siècle, malgré la révolution russe de 1917 et la recomposition territoriale en Europe centrale et orientale après la Grande Guerre. Puisque la Russie ou Grande-Russie, calquée sur un système impérial socialement marxiste, sera constituée d’une multitude de républiques socialistes : le Tatarstan en 1920 (pour les Tatars), la Kabardino-Balkarie en 1936 (pour les Kabardes), l’Adyguée en 1922 (pour les Adyguéens), l’Arménie en 1920 (pour les Arméniens), la Géorgie en 1921 (pour les Géorgiens), l’Ukraine en 1919 (pour les Ukrainiens).
La recomposition territoriale en Europe centrale et orientale, via les traités de paix, avait prévu la dissolution de l’empire austro-hongrois et du retour à une petite-Autriche et une petite-Hongrie. Pour ce qui est de l’Europe centrale, la Tchécoslovaquie émerge sous la forme de la Première République en 1918, incluant des territoires exclusivement slaves (tchèques, slovaques, ruthène subcarpathique jusqu’en 1945). D’abord unitaire puis fédérale, la Tchécoslovaquie va ensuite perdre la Ruthénie subcarpathique qui sera rattachée en 1945 à la RSS d’Ukraine. Après le coup de Prague (1948), elle va devenir centraliste, totalitaire, socialement communiste via le parti unique au pouvoir, avant de mourir lors de la "révolution de velours" (entre le 16 novembre et 29 décembre 1989) dont Vaclav Havel fut l’un des plus célèbres partisans, provoquant ainsi petit à petit la scission entre Tchèques et Slovaques, avant d’être définitive en 1993.
Pour ce qui est des Balkans, la Yougoslavie émerge via le « Royaume des Serbes, Croates et Slovènes » après un front commun en 1912 mené par la Ligue Balkanique (comprenant la Grèce, la Serbie, le Monténégro) contre l’Empire ottoman, la même année où l’Albanie prend son indépendance. Cette première Yougoslavie comprenait donc les royaumes serbe, monténégrin, croate et les régions de langue serbo-croate de Voïvodine (majoritairement orthodoxe, avec des minorités allemandes, magyares ou encore roumaines), de Bosnie-Herzégovine (avec des religions orthodoxe, musulmane et catholique) et de Slovénie (de langue slovène et de religion catholique). Après les défaites de l’Italie fasciste et de la Croatie oustachi, la Yougoslavie devient un régime dictatorial de type socialiste, que Tito, après une rupture avec l’URSS de Staline à la fin des années 1940, va diriger de 1953 à 1980.
A sa mort, c’est Slobodan Milosevic, deuxième homme du KPJ (Parti Communiste Yougoslave), qui après avoir organisé des révolutions en Voïvodine et au Monténégro, va décider de supprimer le statut d’autonomie du Kosovo en 1989, réveillant le nationalisme albanais où Ibrahim Rugova va faire de cette région une république par une déclaration constitutionnelle. Réveillant ainsi le début du conflit contemporain où l’Histoire montre que ce territoire n’était qu’une succession d’occupations politiques serbes et turques et entre populations serbes et albanaises (dont la première population était illyrienne, ancêtre des Albanais, occupation serbe entre le XIIe et XIVe siècle puis entre 1912 et 1939, occupation ottomane entre le XIVe et XIXe siècle) qui s’étaient pourtant battus ensemble en 1389 (car les Albanais, minoritaires encore à l’époque, étaient catholiques ou orthodoxes).
Sous la République socialiste d’Albanie, Enver Hoxha va interdire la pratique religieuse en 1967 et « désislamiser » le pays. Alors aujourd’hui qu’en est-il de ces minorités ethniques européennes ? En Russie, les minorités turciques, mongoles et caucasiennes bénéficient d’un statut à part de « république autonome », tout en étant intégrées à la Fédération. Et les présidents de ces territoires appartiennent majoritairement au parti du gouvernement « Russie Unie ». C’est le cas de Murat Kumpilov en Adyguée, de Alexey Tsydenov en Bouriatie, de Vladimir Vassiliev au Daghestan, de Vladimir Volkov en Mordovie, de Rustam Minnikhanov au Tatarstan ou encore de Ramzan Kadyrov en Tchétchénie.
Globalement, les Balkans connaissent une nouvelle prospérité. Malgré le conflit serbo-kosovar évidemment, qui a vu récemment une nouvelle modification territoriale. Comme le changement de nom pour la Macédoine slave, devenue « Macédoine du Nord » pour être différenciée de la Macédoine hellénique. Malgré la chute de la Yougoslavie, il existe toujours des minorités ethniques. Représentées par des partis politiques. En Serbie, avec des minorités albanaise et hongroise représentées respectivement par la Coalition albanaise de la vallée de Presevo et la Coalition hongroise. En Grèce, avec une minorité macédonienne par le Vinozhito. En Roumanie, il y a une minorité hongroise, représentée par le Parti Populaire Hongrois de Transylvanie. En Italie, il y a des minorités germaniques et slovènes, représentées respectivement par le Süd-tyroler Freiheit et le Slovenska Skunopost. Et en Autriche, avec une minorité slovène via l’Entna Lista.
Si comme on l’a dit, les conflits ethniques sur l’ensemble du territoire européen se sont globalement apaisés, et il faut s’en réjouir, ces minorités n’ont pas trop leur mot à dire dans les Etats dans lesquels ils sont (puisque la seule langue reconnue en Serbie est le serbe, l’Autriche, l’allemand, le grec en Grèce, le roumain en Roumanie, etc…). Demain, la République européenne ne reconnaîtra plus les Etats-nations actuels existants. Puisqu’ils sont jacobins pour la plupart et divisent l’Europe. Seul un modèle d’Etat européen unitaire et décentralisé pourra régler une bonne fois pour toutes cette question. Il y a déjà cette erreur française consistant à de confondre « nationalité » et « citoyenneté ». Lié à l'idée de "naissance", "nation" et "nationalité" doivent s'interpréter comme des notions d'ascendance commune partagée.
Un basque n'a pas forcément la même "nationalité" qu'un occitan et pourtant tous deux ont factuellement la "citoyenneté" française. Il n’y aura donc pas plusieurs nations au sein de l'Europe-Nation, puisque la "nation" n’a pas seulement un sens de "natif". C’est un préalable mais ça ne fait pas tout : car ils doivent aussi témoigner d'une conscience d'appartenir à une même communauté. Après cet examen de conscience, cela se traduira par une révolution (qui sera démocratique), puis par l'établissement d'un État en finalité où ceux-ci ne forment plus qu'un politiquement. Il y a des nationalités aujourd’hui mais ça n'en fait pas des nations ! Les exemples sous la Double-Couronne et la couronne tsariste ont été démontrés. Aujourd'hui, les minorités ethniques slovènes en Italie et Autriche, sont-elles pour autant une "nation" ? Des nationalités éparpillées auprès de leur Maison-Mère ! L'Europe a vocation a être une Nation, puisque réunissant au préalable des Européens de même souche civilisationnelle. Nous sommes encore au stade encore de la prise de conscience commune. Les minorités garderont leur "nationalité" mais qui ne sera pas juridique. En revanche ils seront de nationalité ("citoyenneté") européenne, celle-ci définit uniquement sur le principe d'ascendance.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
11:53 Publié dans Analyses, Histoire, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (4) |
Éclairer l’Europe !
L’énergie nucléaire, c’est cet équilibre à l’échelle atomique qui permet à nos villes de fonctionner. Elle est le résultat de longue recherche d’abord en Allemagne , puis mis en pratique aux Etats-Unis et en URSS à grande échelle en premier lieu pour le civil.
L’énergie nucléaire pour résumer c’est la création de chaleur qui génère de la vapeur d’eau pour entraîner un alternateur, résultant du fait de casser des atomes d’uranium 235, ce que l’on appelle concrètement la fission. Cela provoque la perte de masse des atomes d’uranium donc la création d'énergie, donc de la chaleur pour chauffer l’eau. Aujourd’hui 10% de l'énergie mondiale vient du nucléaire; pour l’Union européenne la part est de 25% et pour la Russie de 18%. La France à elle seule représente 48% de la production européenne totale ce qui est considérable, lui conférant une avance technologique indéniable dans ce domaine à l’échelle mondiale.
Cette énergie est la plus écologique de toutes pour plusieurs raisons. En premier lieu, elle nécessite très peu de matière première en comparaison des centrales thermiques classiques. Ainsi 1 gramme d’uranium produit autant d’énergie que 2 tonnes de charbon. Cela permet d’économiser beaucoup de ressources et d'éviter de polluer autrement. Il est également plus dangereux pour la santé de vivre proche d’une centrale à charbon que d’une centrale nucléaire. Vivre à côté d’une centrale nucléaire est aussi dangereux que de dormir à côté de quelqu’un pendant 100 ans. Ou encore qu’être un fumeur régulier qui par sa pratique ingère une dose de radiation chaque année équivalente à 300 radios du thorax à cause d’un isotope radioactif contenu dans la cigarette.
L'inconvénient majeur est la gestion du combustible usé de haute radioactivité. Pour le moment, ceux-ci doivent être enterrés pour les plus dangereux à plus de 300 mètres sous terre dans des couches géologiques stables. Ou être retraités en étant ré-enchéris. La part du combustible nucléaire recyclé représente 10% de la production d’électricité française. Ceux non-recyclables sont divisés en deux parties: 90% des déchets nucléaires actuels sont dits à “durée de vie courte” , ainsi ils perdent la moitié de leurs radioactivité en 30 ans seulement. Les autres sont transformés en blocs de verre inaltérables prêts pour enfouissement. À titre de comparaison une centrale nucléaire classique du calibre de celle de Fessenheim produit par an autant de déchet dangereux qu’ils pourraient rentrer dans votre salon, soit 10 mètres cube.
Contrairement aux centrales thermiques où les résidus viennent se stocker dans vos poumons, le but d’entreposer ces déchets s'inscrit dans l’attente de trouver une solution pour soit les réutiliser soit les détruire définitivement sans risque. Ainsi on peut supposer que les envoyer dans le soleil serait une bonne solution. Mais il faut pour cela attendre que les fusées soient moins chères et que leurs carburants soient plus sûrs.
Où trouver l’uranium dans le cadre d’une grande Europe ? Pour ne pas dépendre des ressources venant de pays du tiers monde pour leurs bien et le nôtre ? Déjà il faut enterrer le mythe que l’uranium vient en grande partie du continent Africain. Actuellement les réserves d'uranium mondial sont au Kazakhstan, en Australie, au Canada et plus récemment en Russie avec 9% des réserves mondiales en 2013 selon la dernière prospection. Donc une grande Europe n’aurait aucun problème d'approvisionnement d’une part car elle comprendrait la Russie. Puis rien n'empêche de faire des partenariats avec des nations proche comme l'Australie ou le Canada. Le Kazakhstan également par proximité et son histoire avec la Russie serait aussi un partenaire viable.
Quand vous dites "centrale nucléaire", vous pensez forcément au tristement célèbre réacteur n°4 de la RSS d’Ukraine et de la catastrophe qu'a engendrée l’explosion du réacteur RBMK de la centrale de Tchernobyl en 1986. Argument souvent utilisé par les anti-nucléaire pour dire de fermer les centralesa, alors que la centrale a accumulé les défauts de conception comme l’absence de structure de confinement pour limiter les coûts de construction et servait à un usage militaire couplé à l’usage civil pour produire du plutonium militaire. Ajoutons à cela les erreurs des opérateurs qui ont pris une succession de mauvaise décisions causant la catastrophe lors d’un test qui n’aurait jamais dû être fait avec un réacteur connu pour être instable à faible régime.
La série Chernobyle diffusée sur HBO dépeint très bien les événements et a été repris par la propagande des "écologistes" de gauche. Le message de cette série est en réalité de montrer que les mensonges de la bureaucratie soviétique sont les uniques responsables de la catastrophe et de rendre hommage aux liquidateurs. Ainsi les futurs réacteurs nucléaires pourront permettre à la grande Europe d’avoir l’énergie la plus propre et la moins chère au monde.
D’autant que l’évolution technologique du nucléaire donnera naissance à des réacteurs encore plus puissants, plus propres et plus sûrs. Caractéristiques développées dans le cahier des charges du forum “génération IV” ,nom donné aux futures centrales. Le travail en Europe reste à faire , car il reste de nombreuses centrales à charbon dont les plus polluantes se trouvent au Royaume-Uni, en Allemagne et en Pologne . Le nouveau combat pour les partisans de la vraie écologie qui préserve réellement notre environnement et qui n’est pas un énième moyen de prendre de l’argent aux contribuables est de défendre cette énergie propre et abordable face aux faux écologistes !
John Manzanares (Le Parti des Européens)
11:27 Publié dans Analyses, Ecologie, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nucléaire civil, énergie, europe |
29/04/2019
Le respect des identités: la réussite de la décentralisation
S'il a été évoqué il y a plusieurs mois à juste titre de nommer et penser les choses en "décentralisation" plus qu'en "fédéralisme", cette décentralisation de la future République européenne est nécessaire afin de préserver les identités à l'intérieur de cette institution, tout en gardant le monopole des principaux enjeux.
Penser "fédéralisme" implique qu'il y ait un ensemble homogène de territoires pas forcément dépendants d'un État comme on l'a vu avec la Confédération Livonienne (1228/1561) ou Germanique (1806/1848), bien que les actuelles Fédération de Russie et Confédération suisse démontrent le contraire.
L'actuelle Union Européenne le démontre en tant qu'exemple d'indépendance politique puisque certes elle est une "union", a des apparences étatiques (banque, monnaie, parlement, armée, frontières) mais il lui manque l'essentiel: un gouvernement et une armée indépendante. Ce sont les États qui la composent qui sont souverains sur le plan politique et militaire. Le premier, étant nommé par le chef d'État. Or ni l'un, ni l'autre n'existent sur un pan européen. Celui-ci gère la diplomatie et est le chef des armées. Le second, étant un préalable pour le bon fonctionnement d'un État, souverain, permettant de gérer concrètement la diplomatie comme dit plus haut, donc à la fois au niveau européen et local.
Sans parler de tout ce qui va avec pour un État: carte d'identité, basée juridiquement sur le principe du droit du sang ou du sol.
Penser "décentralisation" permet d'avoir un État qui a toujours du pouvoir mais celui-ci est moins centralisé, et permet une vraie concordance entre les localités, les régions (incarnées chacune par leurs identités propres), d'avoir un réel pouvoir à la fois politique via la municipalité ou le parlement provincial, et économique via la régulation localiste et régionale (penser pourquoi pas sur du très long terme à une monnaie locale et facile d'usage comme c'était le cas durant le Moyen-Âge), tout en étant encore une fois dépendante de l'État dans le domaine politique, économique, fiscal, administratif, dont les enjeux d'envergure européenne prendront le dessus, comme la question migratoire extra-continentale, les frontières (donc le régalien), les relations internationales favorables à des pays tels que directement la Russie et le Japon, l'Inde et l'Iran sur du très long terme et défavorables (comme les États du Golfe et la Chine) et l'armée, qui est l'une des clés de voûte de la souveraineté d'un État, servant à protéger ses frontières, son peuple, puisque l'autre souveraineté d'un État se base sur son identité.
Il est évident qu'un territoire comme l'Europe avec les fortes identités actuelles (Alsace, Lorraine, Occitanie, Pays-Basque, Catalogne, Bretagne, Normandie, Corse, Flandres, Wallonie, Sicile, Sardaigne, Bavière, Souabe, Écosse...), s'impose la décentralisation tout en n'oubliant pas que le Bien-Commun (l'Europe) doit primer avant tout, celui-ci passant politiquement par un État, souverain, garant de la pérennité du territoire au niveau européen, régional et local.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
21:15 Publié dans Analyses, Institutions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : décentralisation, subsidiarité, europe |
24/03/2019
Qu'est-ce que le pagano-christianisme ?
Même si ces deux religions, paganisme et christianisme, ont été durant l'hstoire antagonistes, rivales, il serait plutôt utile de réaliser un syncrétisme entre elles à l'heure actuelle. Sera évoquée, non pas une opposition, mais par la démonstration selon laquelle des faits chrétiens n'étaient souvent qu'une façade cachant autre chose, la continuité de l'esprit pagano-chrétien en Europe. Le pagano-christianisme, c'est l'union du paganisme et du christianisme, c'est tirer le meilleur de ces deux spiritualités.
Si le paganisme apparaît comme la religion originelle de l'Europe, avec tout un tas de rites, pratiques différents selon les peuples indo-européens (celtes, slaves, germaniques, latins essentiellement), marqués par des traditions orales et imaginaires, les christianismes qui ont existé en Europe (catholicisme, protestantisme, orthodoxie) ont souvent "emprunté" voire récupéré le paganisme, pour se faire accepter par les peuples (même s'il y a eu beaucoup de résistances entrainant des violences) et ainsi sublimer le paganisme par la perpétuation de l'Europe aussi bien dans sa spiritualité que dans son imaginaire et son esprit. Par les guerres victorieuses du Moyen-Âge à l'époque moderne, soit quatorze siècles, contre le monde non-européen (Sarrasins, Arabes, Perses, Ottomans, Turco-mongols), par l'imaginaire, par le génie dans les constructions d'édifices religieux.
Cette "paganité" sera abordée dans son aspect populaire chrétien médiéval, la légende arthurienne et le caractère historique du "paganisme" dans les constructions chrétiennes.
1. Dans la tradition populaire
Si l'évêque Adalbéron de Laon (947/1030) classifiait la société en 3 ordres (Laboratores, Bellatores, Oratores), une d'entre elle, celle des Laboratores, était associée au pagus durant l'Antiquité, signifiant "pays" en latin, donnant "paganus", c'est-à-dire "païen", où le "paysan" était "l'homme du pays". Les paysans, dans l'Antiquité, étaient donc "païens". Comme l'aristocratie et les prêtres. Mais le resteront encore un peu plus durant le Moyen-Âge. Notamment avec un vernis chrétien dans les paroisses rurales, où l'on avait une très bonne connaissance de l'environnement immédiat (en plantes, animaux, observation du ciel...) et l'instauration de rites visant à apaiser les forces invisibles qui régnaient dans un univers hostile, pour rationaliser la vie, où le mythe en était un moyen.
2. La légende arthurienne
L'exemple le plus parlant de "pagano-christianisme" est peut-être la légende arthurienne. De religion chrétienne factuellement, mais qui s'insère dans la géographie des langues brittoniques avec des phénomènes "païens" (logique du chef, lien de la proximité avec la nature, incarnation en un animal, etc...). Les chefs, représentés comme chevaliers, sont Uther Pendragon (apparaissant dans le texte des Triades galloises, sources celtes, "païennes" et dont le nom veut dire "tête de dragon") et les douze chevaliers de la Table-Ronde (Arthur, Lancelot, Galahad, Sagremor, Tristan, Bedwere, Perceval, Hector, Urien, Bohort, Gauvain, Kay). Lancelot, et son lien dès sa naissance avec un lac (délaissé par sa mère après ses larmes à la mort de son mari), qui serait l'habitat de la fée Viviane.
La forêt de Brocéliande (qui est peut-être l'actuelle forêt de Paimpont en Bretagne), met en avant des personnages tels que Merlin, Morgane, Viviane et des liens surnaturels (existence de fées qui sont des êtres légendaires, l'épée magiquement sortie de pierre, etc) où Morgane, mère d'Yvain, serait l'incarnation de Morrigan (déesse celtique incarnant l'Aurore), qui paradoxalement va finir comme ennemie d'Arthur et Viviane.
Merlin, magicien, "enchanteur", pouvant paraître comme merle, existait dans la mythologie celtique galloise, "païenne". Le Graal, objet censé être conquis par les Chevaliers de la Table-Ronde, a une signification non seulement chrétienne (comme accomplissement des efforts faits et de la supériorité du spirituel sur le temporel), mais aussi païenne, où sont assimilées magie et sorcellerie, finissant sur la naissance de la civilisation chrétienne.
La Table-Ronde, où on en retrouve une aujourd'hui au château de Wincheter en Angleterre, a une forme qui rappelle la fraternité, où les membres qui s'y trouvent le sont par mérite. Donc aspects d'égalité et de fraternité.
3. Édifices & reliques chrétiennes
Chose assez peu connue, beaucoup d'édifices chrétiens ont souvent été "païens" avant l'heure chrétienne: En France, les cathédrales Notre-Dame de Reims (401/1345), Strasbourg (VIIe/1439), Chartes (1145/1220) et Paris (1163/1345), qui abritaient autrefois respectivement des thermes gallo-romains, un sanctuaire pour Mars, une grotte pour les druides carnutes et un temple gallo-romain pour Jupiter. Les basiliques de Constantin a Trèves (IIIe/IVe), Saint-Denis (450/475), de Notre-Dame-du-Port de Clermont-Ferrand (XIIe) et de Montmartre (1875/1923), abritaient autrefois respectivement le trône de l'empereur Constantin, une chapelle gallo-romaine, une source gallo-romaine et des temples pour Mercure et Mars. Même chose pour les saints: Brigitte de Kildare, sainte d'Irlande, est assimilée à la déesse celte Brigit, associée à l'Aurore et la fertilité. Ou encore Ursule de Cologne (IXe siècle), sainte légendaire qui fait partie des 11.000 vierges.
Aujourd'hui, malgré les querelles médiévales entre païens et chrétiens, malgré les divergences de spiritualité (le monothéisme n'est pas le polythéisme et inversement), le christianisme a "complété" le paganisme, l'a sublimé. Il y a eu continuité d'un imaginaire "pagano-chrétien", fondamentalement européen. Essentiellement, le catholicisme a emprunté au paganisme romain, le protestantisme au paganisme germanique et l'orthodoxie au paganisme slave.
L'Europe s'est perpétuée grâce à l'influence intellectuelle gréco-romaine, grâce à la chevalerie "barbare" (celte, germanique, slave) et spirituellement grâce au pagano-christianisme (puisque le Christianisme a emprunté de nombreux éléments au paganisme). Ainsi, se sont perpétués le génie (matériel et littéraire), l'idéal et l'esprit européen.
En ces temps de vide spirituel, malgré ces siècles bien remplis, le chemin du réenracinement est un devoir pour tout Européen non renié et cela passe par cette voie, spirituelle, en retrouvant la voie du "pagano-christianisme", qui suscite le syncrétisme en chacun de nous, en dépassant ces querelles entre païens et chrétiens, en retrouvant la complémentarité des premiers temps du Moyen-Âge, marquée par le lien entre l'Européen et son environnement, donc enraciné dans sa terre, et inviter, comme certains le font, à considérer le pape comme un "antipape" comme ce fut le cas lors du Concile de Constance (1414/1418, où les antipapes étaient Jean XXIII et Grégoire XII).
Se rappeler ainsi de la querelle au XIIIe siècle entre les Guelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans de l'empereur du Saint-Empire, Frédéric II de Hohenstaufen 1220/1250), refuser le cosmopolitisme de jadis des tyrans et des empereurs décadents, et assumer l'exclusivité citoyenne (mais au niveau européen) comme l'avait fait le stratège Périclès pour les Athéniens.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
14:51 Publié dans Analyses, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pagano-christianisme |
07/03/2019
My tribute to Guillaume Faye.
Guillaume Faye is gone. So, he joins the cohort of the european guardians into the kingdom of the dead ones. He entered the legend as the tutelary face tenured of a cause which deserves to fight for it, which had been his fight and ours.
Tight-lipped by the cancer, face up a challenge like in the Thermopylae which we can’t survive, he fought. His last book heared like a summon to the avenger god Mars. “Racial civil war” will be his will .
Guillaume Faye has been the author of the founding book which of course gets strike by the usual critic, “Colonization of Europe” with this very evocative title, very revealing title, where he earns also some animosity and especially a wrong trial .
The tactful boldness “New jewish question” will have earned him the lost of his few remaining support who could not understand the intellectual breakthrough where he invited us .
“New speech to the European nation”, upgraded and improved by the 2000s' Guillaume Faye, deeply improved, remembers to us that over everything, Europe was his nation and passion. In his book “Why we fight “, he reminds us who we are and what is our mission. He gives to us some precious argumentation weapons to face to.
“Archeofuturism” was his main book. His short story which closes the book, a vision of an Europe which succeeds despite heavy loss, revealed a promethean vision of the european man but also a life lesson that the current world is like a fighting arena, the sun flooding with his light a valley of tears that it can also dry.
Far from a simple “ old - new” resurrected figure but conform to the ferocious Nietzsche, that Guillaume didn’t stop to honor, the author never stops to remind us to stand up. Because we fall again but to stand up stronger than ever. As long the third Moira decides to stop the adventure. Atropos cut the wire. Our friend left to Elysium .
Guillaume Faye is gone, but his memory will remain. The endured glory of the hero doesn’t forget him as we never forget him. He was a forethought teacher, a wise master.
Guillaume was telling me one year before that Dominique Venner was the figure who convinced him to enter to the GRECE. He joins this one into the kingdom of Hades .
Guillaume, you were one of our heralds. We will achieve your dream.
Requiescat in Elysio
Per Iouem, in the name of Zeus, that was Guillaume Faye. My friend, hail to you !
Thomas FERRIER
(Thanks to Jonathan for the translation)
19:34 Publié dans Guillaume Faye | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume faye, tribute |
Hommage à Guillaume Faye, ami disparu et penseur de la renaissance de l'Europe
Guillaume Faye n'est plus. Il a rejoint la cohorte des veilleurs de l'Europe au royaume des morts. Il entre dans la légende en figure tutélaire d'une cause qui le mérite et d'un combat qui fut le sien et qui est le nôtre.
Pincé par le crabe, face à un combat dont comme aux Thermopyles on ne pouvait sortir vivant, il aura lutté. Son dernier ouvrage, qui sonne comme une invocation à Mars vengeur, "Guerre civile raciale", sera son testament.
Guillaume Faye a été l'auteur d'ouvrages fondateurs qui bien sûr déclenchèrent le feu de la critique systémique. "La Colonisation de l'Europe", au titre si évocateur, si révélateur aussi, lui aura valu bien des inimitiés, sans parler d'un vil procès. la "Nouvelle question juive", audace subtile, lui aura valu aussi la perte de soutiens qui n'ont pas pu ou pas su comprendre la rupture intellectuelle à laquelle il nous invitait.
Le "Nouveau discours à la nation européenne", revu et augmenté par le Guillaume Faye des années 2000, profondément durci également, rappelle qu'avant tout l'Europe était sa nation, et sa passion. Dans "Pourquoi nous combattons", il rappelait qui nous sommes et quelle est notre mission. Il fournissait aussi de précieuses armes dialectiques à la résistance.
"L'Archéofuturisme" fut et demeure son ouvrage majeur. La nouvelle qui clôt son livre, vision d'une Europe ayant triomphé au prix de pertes immenses, est le révélateur d'une vision prométhéenne de l'homme européen, mais aussi de cette leçon de vie qui est que le monde est une arène de combat, et que le soleil inonde de sa lumière une vallée de larmes qu'il assèche ainsi. Loin d'un simple "vieux-neuf" ressuscité d'une figure du passé, mais en revanche conforme au Nietzsche le plus féroce, que Guillaume n'aura cessé d'honorer, l'auteur ne cessa de nous appeler à nous relever. Car nous tombons certes mais pour nous relever plus fort, encore. En tout cas, tant que la troisième Moire, ne décide pas de mettre fin à l'aventure. Atropos coupa le fil. L'ami s'en alla en Elysion.
Guillaume Faye n'est plus, mais sa mémoire lui survivra. La gloire impérissable des héros ne l'a pas oublié. Comme nous ne l'oublierons pas. Il fut un professeur d'énergie, un maître de sagesse. Guillaume me disait il y a encore un an que Dominique Venner était la figure qui l'avait amené à rentrer au GRECE. Il rejoint celui qui l'a inspiré dans le royaume d'Hadès.
Tu as été de nos hérauts. Nous serons les réalisateurs de ton œuvre.
Requiescat in Elysio.
Per Iouem, nom de Zeus, c'était Guillaume Faye. A l'ami, salut !
Thomas FERRIER
11:36 Publié dans Guillaume Faye | Lien permanent | Commentaires (5) |
06/03/2019
Manifeste pour une vraie renaissance européenne.
Prolégomènes.
Emmanuel Macron dans une tribune a évoqué une renaissance européenne. Pour qu’il faille une renaissance européenne, il faudrait déjà préciser en quoi il y a décadence. Or son propos passe sous silence tous les maux qui rongent l’Europe et tous les périls qui s’annoncent. Sa « renaissance » n’est qu’un linceul blanc posé sur le corps de l’Europe en voie d’agonie.
Les maux qui rongent l’Europe ? La dénatalité endémique qui ravage notre continent. Les flux migratoires de substitution, issus notamment des anciennes colonies et/ou des sociétés islamiques, qui la dénaturent, engendrant crise identitaire et crise sécuritaire sur le sol de l’Europe. Les périls qui s’annoncent ? Que les Européens (Russie incluse) finissent minoritaires sur leur propre sol au cours du XXIème siècle. Que leur civilisation s’éteigne. Quels autres maux ? La guerre froide larvée entre l’Europe et la Russie, par le biais de la stratégie américaine de division des Européens, jouant les uns contre les autres, et d’encerclement de la Russie par des états hostiles.
La tutelle américaine, par le biais de l’OTAN, par le biais aussi de son influence diplomatique et culturelle, et enfin par la menace de sanctions économiques contre nos entreprises si elles ne jouaient par son jeu, a même contraint les Européens à exercer des sanctions économiques contre la Russie. Pire, nos dirigeants vont encore plus loin dans la soumission aux USA, au point de souhaiter une domination encore plus forte en soutenant les interventionnistes du parti démocrate au lieu de préférer profiter de l’isolationnisme de Trump pour se libérer de leur tutelle.
Illusions et mensonges.
Lorsque ces périls ne sont pas purement et simplement niés par nos dirigeants, et même lorsqu’un constat honnête, comme la déclaration d’Angela Merkel sur l’échec de la société multiculturelle, est énoncé, qui n’est pas le moins du monde suivi d’actes ou qui est démenti dans les faits quelques mois après pour accueillir des centaines de milliers de migrants, ils sont ignorés. Dans la tribune d’Emmanuel Macron, pas un mot n’est consacré à l’immigration ou à l’islam.
Les mondialistes qui nous dirigent ne veulent rien changer à leur gouvernance mais ils veulent renforcer les moyens de museler l’opposition. Au nom des droits de l’homme, ils restreignent les libertés du peuple. Le projet Macron pour l’Europe se limite à créer des gadgets institutionnels supplémentaires, parfaitement inutiles et sans doute destinés à récompenser ses affidés en créant des postes bien rémunérés grâce à nos impôts. C’est l’Europe de l’impotence et de la stagnation. L’Europe politique est renvoyée aux calendes grecques. Aucune avancée significative n’est proposée. Il s’agit seulement de l’empêcher. Macron consolide ainsi l’aspect technocratique et mondialiste de l’Europe en créant des institutions parasitaires et en fermant l’horizon d’une véritable renaissance.
Les souverainistes en face, s’ils nient moins ces périls, les placent de toute façon au second plan au nom de leur obsession économique consistant à tout voir par ce seul prisme, rassurant car il ne demande pas le courage politique que serait celui consistant à dénoncer le péril migratoire. Le péril pour eux vient davantage du voisin européen qu’ils regarderont en chiens de faïence, que de l’immigration extracontinentale et de ses conséquences. Ils restent dans un cadre politique qui était celui d’une Europe qui pesait 25% de l’humanité et qui dominait les trois-quarts de la planète. Les temps ont changé mais ils ne veulent pas le voir, de peur de devoir franchir des Rubicons idéologiques qu’ils refusent par nostalgie incapacitante. Ils prêtent à une UE impuissante un pouvoir exorbitant, exonérant à bon compte les gouvernements de leurs responsabilités, et accusent l’euro de tous les maux. Que l’immigration post-coloniale ait été organisée en France depuis 1946, au Royaume-Uni depuis 1948 ou en Allemagne depuis 1963, sans le moindre rôle joué par la CEE puis par l’UE, ne les intéresse pas. Ils rêvent justement de renvoyer au voisin européen le dernier migrant entré.
Notons enfin que l’émergence des populismes et des nationalismes centrifuges est d’abord un symptôme de l’échec de cette Union européenne là et des principes qui la président depuis l’origine. Il ne faut donc pas s’opposer à eux par principe mais prendre acte du fait que leur existence est le reflet de politiques désirées par les peuples européens et que l’oligarchie leur refuse par dogme mondialiste, et notamment du rejet croissant des flux migratoires par ces mêmes peuples, à qui les premiers flux de travail depuis les années 50 avaient été présentés comme temporaires et dont la pérennité n’a jamais été ni désirée ni acceptée.
Trois pactes pour le salut et l’avenir de l’Europe.
Au plus tôt…
Un pacte de liberté.
Un pacte pour finaliser la décolonisation et émanciper réellement les anciennes colonies. Commençons par émanciper complètement les départements et territoires d’outre-mer afin d’affirmer notre destin européen et de rendre la souveraineté à des peuples dont l’identité est autre. Abandonnons le franc CFA et les politiques de francophonie, d’anglophonie et de lusophonie. Si l’identité de l’Europe nous importe, nous devons admettre que l’identité de l’Afrique importe aux Africains et la respecter. Dans ce cadre, les pays émetteurs de flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe doivent aussi respecter notre identité et encourager leurs ressortissants expatriés à retourner dans leur pays. Pour ce faire, il faut bien sûr que l’Europe agisse en cohérence en coupant l’appel d’air et en arrêtant les pompes aspirantes, en recentrant ses politiques publiques sur ses propres citoyens. L’Europe se désengagera totalement des affaires africaines et arrêtera d’influencer les politiques de ce continent.
L’avenir de l’Europe n’est pas lié à celui de l’Afrique et réciproquement. L’avenir des Européens est en Europe et l’avenir des Africains est en Afrique. Liberté pour les uns comme pour les autres de demeurer eux-mêmes sur la terre de leurs ancêtres.
Un pacte d’égalité.
Les Européens doivent assumer leur destin par eux-mêmes sans la tutelle d’une puissance étrangère qui se veut amie mais qui les oppresse notamment depuis la chute du bloc soviétique. L’OTAN aurait dû disparaître en 1991 au moment où l’URSS redevenait la Russie et où Gorbatchev proposait de faire de l’Europe une « maison commune ». Il est donc temps que l’Europe dénonce le traité de l’Atlantique-nord et bâtisse une véritable armée européenne indépendante. La présence des forces américaines en Europe, qui déstabilise notre relation avec la Russie et aliène notre souveraineté, doit cesser. A terme, cette armée européenne intégrera jusqu’à l’armée russe.
Ce pacte d’égalité, c’est que l’Europe sera respectée par les USA comme un égal, que les USA ne mèneront pas de rétorsions économiques contre l’Europe sans réponse en retour de sa part, qu’ils respecteront notre richesse culturelle, dont ils s’inspirent pour leur cinéma du fait de leurs origines européennes, et qu’un cinéma européen digne de ce nom, qui reste à rebâtir, sera accueilli aussi largement aux USA que le cinéma américain l’est en Europe.
Un pacte de fraternité.
Nous refusons cette guerre froide larvée entre l’Union européenne et la Russie qu’attisent tactiquement les USA. Nous proposerons donc un pacte de fraternité à l’ensemble des pays de l’Europe orientale et en particulier à la Russie. Mais nous tiendrons compte aussi des légitimes inquiétudes des pays d’Europe centrale qui ont subi jadis le joug du bolchevisme, qu’ils confondent à tort avec la Russie.
Il s’agira dans le cas des pays baltes de rassurer ces derniers sur leur identité en encourageant la Russie à faire revenir les russophones de ces pays, dont la présence trop forte attise une russophobie nocive, et dans ce cadre l’Union Européenne devra engager un plan d’investissement économique important en partenariat avec la Russie.
Toutes les sanctions économiques contre la Russie, qui en plus nuisent à l’économie ouest-européenne, seront levées et les visas entre l’Union Européenne et la Russie, comme avec l’Ukraine et le Belarus, seront levés. Une réconciliation Ukraine/Russie sous l’égide de l’Union européenne, à partir de la situation établie, sera engagée. Un plan européen d’action économique sur le Donbass, qui restera en Ukraine, sera mis en place.
A terme, l’intégration complète à une Union européenne refondée de manière simultanée de l’Ukraine, du Belarus et de la Russie, est envisagée comme un objectif fondamental. Nous n’avons pas à craindre l’élargissement de l’Union européenne à des pays européens, que ce soit ceux des Balkans occidentaux, Serbie en tête, ou que ce soit ceux de l’Europe orientale.
Une vraie ambition pour l’Europe.
A plus long terme…
Une Europe unie et démocratique.
L’Union européenne sera réorientée dans un sens démocratique et toutes les institutions non élues seront abrogées. Les deux conseils et la commission de Bruxelles seront supprimés. Le parlement européen de Strasbourg deviendra l’institution principale de cette Union refondée. A partir de lui, sera proposée une véritable constitution européenne aux citoyens d’Europe, qui permettra de doter le continent européen d’institutions démocratiques fortes.
Cette Union européenne refondée sera une « nouvelle Athènes ». Une nationalité européenne définie par l’ascendance sera instituée afin de pérenniser l’identité native de l’Europe et de garantir un espace européen de libertés, de droits et de devoirs, entre personnes ayant un destin commun par leur origine commune. Une présidence élue au suffrage universel direct sera institué. Un sénat européen représentera les régions et les nations d’Europe.
L’euro deviendra la monnaie nationale de l’Union européenne puis de l’Europe unie. Il sera contrôlé par la Banque nationale européenne (ex-BCE) elle-même pilotée par le ministère européen des finances. Le budget européen se substituera intégralement aux anciens budgets nationaux, permettant ainsi une politique de meilleure répartition de la ressource en Europe et des économies d’échelle massives. La bonne gestion budgétaire impliquera un plan européen d’économies sur toutes les dépenses supplémentaires de nature « humanitariste » que l’Europe s’est imposée à elle-même pour plaire aux globalistes et sur toutes les dépenses liées à la question migratoire et qui n’auront plus lieu d’être.
Une Europe unie et identitaire.
Il s’agira d’affirmer le caractère européen de l’Europe et de toutes les nations et régions qui la composent, l’Europe elle-même étant considérée comme une nation par l’unité de peuplement et de civilisation qui la caractérise depuis des millénaires.
Il faudra également empêcher la propagande consistant à encourager l’aliénation et le remplacement de l’Europe, à laquelle on opposera une grande politique continentale de réaffirmation identitaire.
Par le biais de la nationalité européenne et des droits et devoirs exclusifs dont disposeront ses détenteurs, des politiques encourageant des logiques remigratoires seront mises en place afin de garantir le caractère européen de l’Europe pour l’avenir et démentir ainsi les prospectives sombres annoncées pour l’Europe au cours du XXIème siècle selon les paradigmes actuels.
Il s’agira enfin de relancer la natalité européenne et non d’encourager une natalité de substitution. La détention de la nationalité européenne conditionnera les aides sociales et les allocations en ce domaine, mais aussi dans le domaine de l’emploi et de l’éducation.
Une Europe unie et continentale.
L’objectif est que l’Europe soit unie, dotée de son Etat unitaire stratège et de son gouvernement légitime, sur un espace compris entre l’Islande et la Russie. Aucune nation d’Europe, aucun peuple d’Europe, ne sera laissé à nos portes.
En revanche, les pourparlers d’adhésion avec la Turquie, même s’ils sont actuellement au point mort, seront officiellement abandonnés.
Cet espace continental unitaire respectera les identités de chaque région et nation historique par l’adoption d’un principe de subsidiarité identitaire et si la liberté de circulation à l’intérieur de cet espace sera absolue, le droit d’installation en revanche sera conditionné à l’acceptation pleine et entière au préalable des habitants, au niveau de la cité ou de la région. Les cultures d’Europe n’ont pas vocation à disparaître par fusion mais au contraire à se renforcer mutuellement.
Conclusion.
Il est temps d’engager une véritable renaissance de l’Europe en osant doter cette dernière des institutions européennes puissantes et efficaces dont elle manque cruellement, et d’affirmer une souveraineté européenne réelle, qui ne se limite pas à des paroles mensongères de politiciens en berne dans les sondages.
Ce n’est pas par des petits pas ou par des déclarations que l’Europe s’unira mais par une volonté politique de fer, une vision d’avenir, et le soutien des Européens, alors réveillés et convaincus. Pour que l’Europe en 2050 soit toujours l’Europe, il faut l’unir mais sur les bonnes bases et la doter d’une tête et d’un cadre.
Pour l’Europe éternelle, pour l’Europe européenne, agissons et forgeons à nouveau notre destin en hommes libres, en Européens !
Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)
17:56 Publié dans Institutions européennes, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manifeste européen |