Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/11/2019

Actualités européennes : Autriche, Espagne, Roumanie, Danemark, Islande.

http://thomasferrier.hautetfort.com/media/00/01/3571613594.png

Autriche

Le mardi 5 novembre dernier, l’Autriche a voté l’interdiction totale du glyphosate.

En effet, le Parlement autrichien (SPÖ, FPÖ, NEOS contre ÖVP) a adopté le projet de loi interdisant dans son intégralité ce produit cancérigène (qui rappelons-le est fabriqué par Monsanto, est un des pesticides les plus utilisé au monde et classé « cancérigène probable » depuis 2015 par l’OMS), et cela constitue une nouveauté en Europe puisque l’Autriche est le premier pays à adopter une interdiction totale. Ces questions semblables (portant sur le glutamate, sur les traités de libre-échanges UE/USA) ces dernières années ont été esquivées voire délaissées par de trop nombreux dirigeants politiques (y compris « écologistes », préférant trouver des solutions dans le porte-monnaie des Européens).

Espagne et Roumanie

Ce dimanche 10 novembre, Espagnols et Roumains étaient appelés aux urnes pour peu de surprises.

En Espagne, la victoire du parti (PSOE) gouvernemental de Pedro Sanchez est « à la Pyrrhus ».

Et c’est peu de le dire puisque ces législatives, la quatrième élection en quatre ans, convoquées par le président du gouvernement, étaient faites pour lui donner une (meilleure) majorité, plus stable dans un contexte rendu compliqué depuis quelques années par les indépendantistes catalans.

Au sortir de celles-ci, il reste premier en obtenant un score de 28 % des voix (-3 sièges), devant le Parti Populaire et ses 20,8% (+22 sièges), Vox avec 15% (+28 sièges), Podemos (extrême-gauche) avec 12,8% (-7 sièges) et Ciudadanos (libéraux) avec 6,8% (-47 sièges),

En Roumanie aussi on votait ce 10 novembre.

Et au sortir de ce premier tour, c’est sans surprise le président sortant Klaus Iohannis (Parti National Libéral, centre-droite) qui est sorti en tête avec 36,9 % des voix, devant la sociale-démocrate et ex-première ministre Viorica Dancila (PSD) et ses 23,4 % et devant Dan Barna (USR Plus, parti pro-européen) avec 14,1 %.

Posé en défenseur des intérêts roumains et européens (malgré un parti gouvernemental entaché il y a peu, de l’affaire de blanchiment du casier judiciaire de son chef Liviu Dragnea, condamné en 2016 à trois ans de prison avec sursis pour fraude électorale), Mr Iohannis aura à cœur de conclure, le 24 novembre prochain.

Islande/Danemark

Récemment, l’Islande a demandé au Danemark, la restitution de manuscrits médiévaux appartenant à la collection arnamagnéenne, la « Heimgskringa » (en français : saga des rois norvégiens, rédigée en vieux norrois par le poète Snorri Sturlason datant d’environ 1425), qui avaient été depuis le XVIIIe siècle légués par un érudit islandais à l’Université de Copenhague.

Cette démarche de restitution s’inscrit dans une époque « post-coloniale » (de fait, puisque jusqu’en 1944, l’Islande était sous domination danoise) où les relations tendent à être normalisées voire renforcées et où le Danemark put accéder à une requête islandaise antérieure consistant à lui remettre une partie de la collection, débouchant derrière, en 1965, sur un traité actant la division du fonds.

Entre 1971 et 1997, plus de la moitié des œuvres ont ainsi pu être expédiées en Islande.

Plus récemment, Lillja Alfredsdottir (ministre islandaise de la Culture et de l'Enseignement) avait fait part de sa volonté d’obtenir une plus grand part de la collection, évoquant à l’AFP l'importance "qu'un plus grand nombre de manuscrits se trouvent en Islande".

Ce qui n’est pas du goût de Matthew Driscoll (professeur de philologie nordique ancienne et responsable de la collection) selon lequel les manuscrits restants font partie du patrimoine culturel danois.

Affaires à suivre donc…

Par Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)

12/12/2016

La gauche ex-communiste et affairiste triomphe en Roumanie.

PSD.pngLe Parti Social-Démocrate (PSD) mené par Liviu Dragnea s’est imposé à l’issue des élections législatives du dimanche 11 décembre. La victoire est convaincante, le PSD obtenant 45,44% des voix à la Chambre des Députés, et 45,68% au Sénat, ce qui devrait lui permettre de construire autour de lui une coalition de pouvoir. Le mouvement ALDE (libéraux-démocrates), allié de centre-droite de cette formation de gauche, obtient 5,62% au Parlement et 6,04% au Sénat, passant ainsi la barre fatidique des 5%. Les deux réunis seront donc majoritaires aux deux chambres.

La droite représentée par le Parti National Libéral (PNL) échoue dans sa volonté de remettre en question la position dominante du PSD. Avec 20,01% des voix au Parlement et 20,41% au Sénat, il est largement distancé, incapable de bâtir une coalition de gouvernement stable.

Le mouvement indépendant USR (« Union pour sauver la Roumanie ») réussit une percée avec 8,81% au Parlement et 8,89% au Sénat, obtenant ainsi la place de troisième parti du pays. Les électeurs de l’USR sont notamment ceux dégoûtés par les scandales de corruption qui ont touché le PSD, mais qui ne l’ont pas empêché de s’imposer.

Le PMP (Parti du Mouvement du Peuple), qu’on peut classer comme social-conservateur et pro-européen, avec 5,32% au Parlement et 5,65% au Sénat, passe aussi la barre des 5%. Il bénéficie là encore du désaveu des deux principaux partis roumains, et notamment du PNL qui n’a pas réussi à convaincre les électeurs qu’il représentait une alternative.

L’UDMR, qui représente la minorité hongroise, obtient 6,25% des voix au Parlement et au Sénat. Ce vote ethnique se maintient à chaque élection, les Hongrois de Roumanie privilégiant massivement ce mouvement identitaire. C’est lui aussi un partenaire naturel du PSD.

L’extrême-droite, qui il y a encore un peu plus d’une décennie, pesait jusqu’à 20% des voix (19,48% aux législatives en 2000 et même 28% aux présidentielles avec Corneliu Vadim Tudor la même année), s’est effondrée. Le Parti de la Roumanie Unie (PRU), fondé par un ancien social-démocrate (Bogdan Diaconu) annoncé par certains sondages au-dessus de la barre des 5%, a été victime d’un vote utile et n’a obtenu que 2,79% au Parlement et 2,95% au Sénat. Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) disparaît totalement avec 1,05% au Parlement et 1,18% au Sénat. Emil Straianu, qui a hérité du mouvement de Tudor, n’aura pu qu’accompagner son irrésistible déclin.

Là est le paradoxe électoral de l’Europe. En Europe occidentale, les partis populistes de gauche comme de droite progressent chaque année davantage. En Europe centrale et orientale, où ils pesaient jadis, c’est un phénomène contraire. De la Croatie à la Bulgarie, de la Pologne à l’Estonie, le populisme recule. Seule la Hongrie fait figure d’exception, avec le Fidesz d’Orban qui tient tête à l’Union Européenne, et avec le Jobbik jugé infréquentable par les partis nationaux-populistes de l’ouest.

Les années Siderov (Ataka) en Bulgarie et Tudor (PRM) en Roumanie sont terminées, en attendant que d’autres mouvements nationalistes n’émergent à nouveau. La gauche ex-communiste, même à la tête d’alliances baroques, pèse encore et a su se créer de nouvelles allégeances.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)