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07/02/2010

Mythe n°1 : La France est née avec Clovis - par Thomas Ferrier

Clovis.jpgLes nationalistes et souverainistes français le répètent en cœur, la France naît avec la conversion au catholicisme du chef franc Ludwig (Chlodoweg), plus connu sous son nom latinisé de Clovis, à la fin du Vème siècle de l'ère chrétienne. Ce profond anachronisme, mis en particulier en avant au XIXème siècle, a la vie dure et constitue le premier lieu commun auquel nous allons nous attaquer.

Il convient en premier lieu de rappeler certaines données de l'équation, à savoir que le terme de « Gaule », Gallia en latin, est une invention romaine apposée à une réalité celte beaucoup plus complexe. Lorsque Jules César décide de conquérir les territoires celtiques indépendants, il n'est pas le premier romain à s'opposer aux tribus « gauloises ». Les Celtes d'Italie du Nord (Gaule cisalpine) et d'Espagne (Celtibères) mais aussi ceux du sud-est de notre territoire actuel, la Narbonnaise, sont déjà tombés sous les coups des légions romaines, parfois depuis plusieurs siècles. César sera ainsi confronté non seulement aux Celtes indépendants du continent, comprenant notamment les Belges et les Helvètes, mais aussi aux Celtes des Iles Britanniques, qui soutiennent leurs compatriotes d'au-delà de la Manche.

Ainsi, l'idée d'une Gaule éternelle, avec son unificateur Vercingétorix, ne résiste pas à l'analyse historique élémentaire. De même, les druides, prêtres représentant le polythéisme celtique, étaient formés hors de la « Gaule » pendant une partie de leur apprentissage.

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Les mythes contemporains de l'Europe

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Ces prochains jours, Le Blog Thomas Ferrier entend proposer de briser douze mythes contemporains de l'Europe, mythes nationalistes ou mondialistes devenus comme autant de topoi (lieux communs) en décalage profond d'avec la réalité historique, anthropologique, religieuse, idéologique ou géopolitique. Ces douze mythes, comme autant de têtes de l'hydre de Lerne, concernent en particulier la place du christianisme en Europe, les racines de la culture européenne et du nom même d' "Europe" et la vision faussée de la réalité historique propagée par les nationalistes, les libéraux et les marxistes.

Thomas Ferrier (PSUNE)


Les douze mythes contemporains de l’Europe:

1. La France est née avec Clovis.
2. La christianisation de l’Europe fut rapide et pacifique.
3. La Russie est un pays eurasiatique.
4. La Turquie est un pays européen.
5. Le christianisme est la religion de l’Europe.
6. « Europe » est d’origine phénicienne.
7. L’écriture est née à Sumer.
8. L’idée d’européanité est née avec la chrétienté.
9. L’Europe doit la redécouverte des auteurs antiques aux arabes.
10. L’européanisme est une idéologie mondialiste.
11. Le socialisme, c’est le marxisme.
12. La musique classique européenne est ringarde.


02/02/2010

Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage

Après sa brève sur Alain Soral publié dans nos colonnes, Stefan Heimliche propose à nouveau aux lecteurs de LBTF une analyse qui sabre le thuriféraire du MDI (Mouvement des damnés de l'impérialisme) Kemi Seba, sorte de Louis Farrakhan français selon le journal Jeune Afrique et initiateur de l'ancienne association "Tribu Ka" dissoute en juillet 2006 par le gouvernement français. Le jeune ethnologue Stefan Heimliche n'a désormais plus aucune pitié pour les extrémistes. Bonne lecture !

Il convient de préciser que ces deux articles sont destinés à éclairer le public internétique sur un certain nombre de "personnalités" radicales dont les partisans zélés prêchent la "bonne parole" sur divers sites, fora et blogs internétiques, mais aussi de fournir aux politologues des informations précises sur certaines structures. Pour ces raisons, Le blog Thomas Ferrier a estimé utile de faire connaître ces textes.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur et en aucun cas le blog ou le mouvement qui lui est associé.


Kémi Séba et le Culte de l'Esclavage,

par Stefan Heimliche.

Kemi Seba… ou plutôt Stellio Capochichi de son véritable nom, ex-militant afrocentriste soi-disant repenti en faveur du courant "pan-africain", n’est jamais en reste lorsqu’il s’agit d’accabler ce qu'il appelle sionisme de tous les maux de la terre, quitte à ériger ce dernier au rang de force occulte prédestinant à tous les conflits à l’échelle du globe, voire les catastrophes naturelles pendant que nous y sommes.

Après avoir vociféré sans relâche contre ce qu’il désigne sous l’appellation très scientifique de « leucodermes», c’est-à-dire les « blancs », que Monsieur Capochichi accusait de nourrir un racisme presque héréditaire à l’encontre des « peuples à peau sombre », le «noir qui enseigne», car telle est l’interprétation symbolique « d’Etoile Noire », nom qu’il s’est attribué dans la langue des égyptiens anciens pour se baptiser, en est venu à redéfinir sa position après s’être, au cours d’un bref séjour effectué en milieu carcéral, converti à l’Islam, réalisant selon ses dires les axiomes racialistes du « raisonnement » qu’il avait jusque-là défendu, préférant cette fois opter pour une mise en avant du concept de « fraternité humaine » opposé au "sionisme", projet qu’il avait déjà préfiguré après la dissolution de la Tribu Ka et l’avènement du MDI, ou « mouvement des damnés de l’impérialisme ».

Il est intéressant de noter, à l’écoute de la diatribe tiers-mondiste de notre "ami" béninois, l’amalgame incessant formulé par ce dernier entre le "sionisme", en tant que qu’idéologie politique, et le concept d’ "impérialisme" dont il évite scrupuleusement de mettre en relief les connotations universelles, préférant se limiter à une interprétation judéocentrée de celui-ci, sans prendre en considération celui exercé de tous temps par les arabes, les japonais et les chinois pour ne citer qu’eux.

En d’autres termes, le «génie », si l’on estime l’emploi de ce terme légitime dans le contexte du discours tenu ici présent, de Kémi Séba consista à faire en apparence table-rase de la haine qu’il nourrissait et nourrit toujours à l’encontre de l’Occident, en pointant cette fois du doigt non plus, une population, non plus un continent, non plus une civilisation, mais une idéologie, idéologie dont il estime que tous les dirigeants européens sont les promoteurs, sous prétexte de leur afro-scepticisme, de leur complexe prétendu par rapport à la Shoah et de leur prétendue israélophilie doublée d’une hypothétique islamophobie, cela étant hautement caricatural et réducteur.

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30/01/2010

Catherine Ashton et Haïti

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La travailliste Catherine Ashton, haut-représentant de l'Union Européenne chargé des affaires internationales, qui a pris récemment la place de l'espagnol Javier Solana, est mise en cause depuis plusieurs jours en raison de son absence lors de la crise haïtienne. Elle était déja fortement critiquée du jour de sa nomination pour son manque criant de charisme, ce pourquoi en réalité elle a été choisie, et surtout pour son manque d'expérience. On lui a en outre reproché d'avoir fait partie d'une organisation financée par feue l'Union Soviétique. En vérité, Catherine Ashton a été nommée pour dédommager moralement les britanniques, vu que leur poulain Tony Blair avait été écarté, et à la suite du refus de David Miliband d'exercer cette fonction. Fallait-il offrir à un représentant d'Albion la place de « ministre des affaires étrangères » de l'Union Européenne, sachant que les deux grands partis de ce pays, le Labour et les Tories, partagent un certain euroscepticisme et sont surtout à la botte de Washington, à la différence des Libdems (Libéraux-Démocrates de centre droit) qui du moins en paroles sont favorables à une Europe fédérale.

David Cameron quant à lui n'a jamais caché sa profonde europhobie et a axé son discours aux dernières élections européennes sur ce thème, ce qui n'a pas empêché le parti ouvertement europhobe « UKip » d'empocher plus de 16% des suffrages. Son parti a même quitté le groupe populaire (PPE) au parlement européen, rejoignant une coalition hétéroclite où dominent néanmoins, outre les Tories, le PiS des frères Kaczynski et l'ODS du tchèque Vaclav Klaus. Toutefois, ses « amis » américains, ses mentors pourrait-on dire, lui en ont fait le reproche car son europhobie trop franche risque au final d'affaiblir le pouvoir de nuisance des Tories au parlement européen. En clair, cyniquement, les USA préfèrent les « ennemis européens de l'Europe » au sein des institutions de l'UE, où le sabotage pro-USA règne, qu'en dehors. Cameron a donc dû mettre de l'eau dans son vin, renoncer dans sa campagne nationale à l'idée d'un référendum sur le traité de Lisbonne, et se faire plus discret sur ce thème.

Revenons en à la crise haïtienne. On reproche à Mme Ashton son absence totale suite au tremblement de terre qui a ravagé la partie occidentale de l'île de Saint-Domingue, cette ancienne colonie française qui avait pris précocement son indépendance au début du XIXème siècle au prix d'honteux massacres de blancs. Elle ne serait même pas allée en personne à Haïti pour apporter son soutien moral aux sinistrés. Parallèlement, la France tente par une volonté néo-colonialiste qui n'échappera à personne de rivaliser avec les Américains, dont l'aide, en plus d'une intervention militaire humanitaire, est bien supérieure. Au PSUNE, nous considérons qu'Haïti fait pleinement partie de la sphère naturelle d'influence américaine et nous proposons que les Européens laissent les Américains gérer complètement cette crise, y compris financièrement. Cessons par des nostalgies coloniales inacceptables de vouloir nous immiscer dans le devenir de ce qui jadis fut sous tutelle européenne. Nous, nous ne reprochons donc pas à Catherine Ashton pour une fois son inaction.

Le fait est que cela pose un problème essentiel de voir ce poste clef de l'Union Européenne dirigé par une personne qui manque totalement d'expérience du terrain et de connaissance géopolitique de base, et dont on peut craindre qu'elle serve les intérêts du « Parti Américain » en Europe autrement que par ses seules insuffisances.

La tâche des Européens est de bâtir une véritable Europe indépendante mais qui n'ait pas vocation, à la différence des USA, de vouloir jouer les médecins et les pompiers du monde. L'Europe que nous appelons de nos vœux est au contraire une Europe eurocentrée, de l'Islande à la Russie, règlant ses problèmes et se gardant bien de vouloir régler ceux des autres, y compris dans le domaine écologique où l'aide globale sera apportée en réalité par une réponse européenne, par le bond technologique que seule l'Europe est capable de susciter, via les investissements dans le domaine de la recherche qu'elle pourra consentir.

Que l'Union Européenne combatte plutôt en son sein le chômage endémique, qu'elle cesse de saboter les services publics et de créer des appels d'air ingérables amenant des pauvres gens à croire à un mirage, l' « eldorado » européen. Et surtout qu'enfin elle rompe définitivement avec les Etats-Unis en exigeant notamment le démantèlement des bases américaines en Europe et l'abrogation du traité de l'Atlantique Nord, car ce n'est pas l'OTAN mais la future armée européenne qui devra assurer notre défense. Nous européens n'avons pas à être sous tutelle américaine quant aux questions de sécurité et d'armement !

Thomas FERRIER (PSUNE)

14:06 Publié dans Billets | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ashton, haïti |

24/12/2009

L'identité "nationale" française n'existe pas

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Qu'est-ce l'identité nationale ? Aucun homme politique français n'a été capable de répondre à cette simple question. Ni le ministre Eric Besson, ni le président Nicolas Sarkozy, ni la gauche qui souhaite la fin du débat, sans y avoir attribué de réponse non plus, ni la nouvelle égérie médiatique du concept, Marine Le Pen.

On a ainsi le sentiment que le concept serait une évidence, alors même que personne ne le conçoit de la même façon. Pour certains, l'identité française se limiterait à une forme de patriotisme constitutionnel ou relèverait d'une définition administrative, "est français celui qui a une carte nationale d'identité". Pour d'autres, l'identité française se confond avec la république et ses valeurs (actuelles). Enfin, pour certains encore, plus minoritaires, l'identité française aurait une composante ethnique.

Revenons aux deux termes de ce concept. Dans identité, on retrouve le latin idem qui signifie "même". Dans nationale, on retrouve le latin natio, relevant de la racine *gen- "naître", que l'on retrouve dans le grec genos, "lignée, race". Dans un article sur le concept de "nation", on a vu qu'elle définissait le regroupement de ceux de même naissance, de même ascendance. Si on devait traduire l'expression "identité nationale", le terme le plus juste serait "homogénéité", du grec homoios, "même", et de la racine *gen-. Mais "homogénéité" doit alors se comprendre au sens grec, le terme homogenês signifiant "de même souche" et étant l'exact antonyme d'allogenês, "allogène".

Ainsi le concept d'identité nationale est par définition une notion exclusive, limitée aux "de souche". Ceux qui sont horrifiés par cette idée doivent alors choisir un autre vocabulaire pour lancer le débat.

Allons plus loin et analysons s'il existe réellement une identité nationale "française". Remarquons déjà que la république française, à la différence des autres pays, se conçoit comme une entité refusant de se fonder sur le strict principe d'ascendance mais développant l'idée d'un "vouloir vivre ensemble", ce qui fait au final de la France une non-nation. Il faudrait alors parler d'une non-identité non-nationale.

L'identité régionale, par exemple celle de la Bretagne ou celle de la Corse, existe. Il y a un héritage commun tangible. L'identité européenne existe aussi et pour les mêmes raisons, parce que ce qui unit un breton et un corse au niveau identitaire, donc dans un sens non-administratif, ne saurait être la France mais l'Europe. En soi, il y a autant de différences, ou aussi peu, entre un breton et un corse qu'entre un irlandais et un italien, et aussi peu entre un basque et un alsacien qu'entre un géorgien et un danois.

Ainsi le ciment entre ces peuples ce n'est pas l'identité "nationale" française, mais leur commune européanité.

L'identité nationale n'existe pas en France. Ceux qui veulent en parler ne peuvent être amenés qu'à défendre en réalité un "patriotisme" constitutionnel, une "identité" de papier. Le paradoxe est que malgré tout cette dernière est fondée inconsciemment sur des valeurs européennes, celles qui ont donné naissance aux institutions républicaines, et qu'à ce titre elle est critiquée vigoureusement par les idéologues mondialistes.

Quelle que soit la façon dont on aborde le sujet, réelle ou même artificielle, notre identité est toujours européenne.

Thomas FERRIER

14:55 Publié dans Billets | Lien permanent | Commentaires (0) |

21/12/2009

Europe des nations, Europe de l'impuissance

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Alors que le congrès international sur l'environnement de Copenhague ferme ses portes sur un constat d'échec, et au delà des polémiques liées à ce genre d'évènement, démonstration est faite de l'impuissance qui résulte de la concertation entre nations multiples, aux intérêts centrifuges, et alors même que tous les dirigeants s'accordaient sur le même constat.

Certains en Europe sacralisent la désunion entre nations d'Europe, que pourtant tout unit, l'origine aussi bien que la culture. Ils l'appellent "Europe des nations" ou "confédération européenne", en oubliant que la Suisse est en fait une fédération, et prétendent que cette Europe désunie serait puissante et que toutes les nations souveraines la composant seraient capables d'aller dans le même sens.

En vérité, une Europe divisée en états-nations souverains ne sera pas différente de l'Union Européenne actuelle, elle aussi une Europe des Etats, sans aucun pouvoir fédéral, sans gouvernement européen digne de ce nom, émanation directe d'une volonté populaire européenne. Si l'Union Européenne n'avance pas, c'est par la volonté des gouvernants des différents états. Certes, nous avons connu quelques progrès comme l'adoption de l'euro comme monnaie unique par la moitié environ des états européens. Mais l'Union Européenne n'est pas dotée du moindre embryon crédible d'armée européenne, et la plupart des états la composant sont pleinement satisfaits de "bénéficier" de la protection américaine.

Alors que manifestement l'Union Européenne n'a pas les pouvoirs qu'on lui prête, elle est pourtant montrée du doigt par les souverainistes au motif qu'elle empièterait de manière excessive sur la souveraineté des Etats.

Ainsi ils reprochent à l'Union Européenne d'avoir trop de pouvoirs et en même temps dénoncent son incapacité décisionnelle alors qu'elle n'en a simplement pas les moyens.

L' "Europe des Nations", c'est une Europe divisée et vassalisée, et tout le contraire d'une Europe libre et souveraine. L'Europe-Nation, c'est à dire la fédération européenne, au contraire, pourrait réussir à bâtir une véritable souveraineté européenne, gage de notre commune liberté, gage aussi d'une démocratie au service des citoyens.

Thomas FERRIER

17:24 Publié dans Billets | Lien permanent | Commentaires (0) |