27/03/2013
Faire entendre la voix de l’Europe !
Ayant répondu à l’invitation qui m’avait été faite de débattre avec un défenseur de l’identité bretonne et avec un souverainiste laïciste, ce qui m’a été reproché par certains mouvements de « gauche radicale », j’ai eu l’occasion le week-end dernier d’exposer brièvement ce qu’était l’européisme authentique, en insistant sur la nécessité historique pour les Européens, et en particulier pour ceux qui sont attachés à cette européanité que nous défendons, de s’approprier l’Union Européenne, au lieu d’en dénoncer les travers, de la reprendre à ces technocrates et ces idéologues mondialistes qui président pour le moment à ses destinées, à nos destinées.
Faire entendre la voix de l’Europe, y compris auprès de ceux qui sont rétifs à cette nécessité historique qu’est l’unification politique de la civilisation européenne, du continent européen, telle était la mission qui m’était confiée. A la surprise des nombreux participants de ces assises sur la crise sociale européenne, ils ont pu entendre un discours nouveau, cohérent et déterminé en faveur de l’Europe unie, de l’Europe envisagée comme une république, comme une véritable nation, seule forme possible de salut pour notre terre au XXIème siècle.
Certains se sont émus d’entendre prôner la disparition pure et simple de l’Etat français, et en particulier de sa nationalité, en raison du dévoiement de cette dernière depuis des décennies, et son remplacement par un Etat européen avec sa nationalité, cette dernière reposant sur le principe de Périclès, le ius sanguinis, nationalité indépendante de celles des Etats actuels et reposant sur des critères de convergence objectifs. Le temps ne m’a pas permis d’exposer plus précisément le cheminement intellectuel et les raisons stratégiques objectives qui ont amené notre modeste formation à cette conclusion proprement révolutionnaire. Cela a même amené une figure du nationalisme hexagonal à prendre position contre notre démarche, affirmant qu’en trente secondes il pourrait dénoncer la contre-vérité dont nous aurions été prétendument les vecteurs, alors qu’il faut en vérité au moins un quart d’heure pour expliquer précisément pourquoi nous avons raison et pourquoi il a tort.
Il était aisé de constater que les « nationaux » dans leur version française sont incapables de distinguer l’Etat et la nation. Pour eux, la disparition de l’Etat « national » signifie la disparition de la nation. Or la Bretagne est une nation, même si elle est sans état, comme l’étaient l’Italie avant 1860 et l’Allemagne avant 1870. Et l’Europe aussi est une nation sans état et qui attend son Cavour ou son Bismarck pour s’en doter. Dans l’Europe unie, Bretagne et France seront des nations au sein de la grande nation, mais des nations d’identité et non de souveraineté. Seul l’Etat européen, démocratique et subsidiaire, sera souverain.
Le discours souverainiste qui nous a été opposé repose sur des sentiments et non sur la raison, sur une nostalgie d’une époque dont on prête des vertus immenses parce qu’on les oppose à la situation actuelle, à savoir ces années 60 mythifiées, période de plein emploi, mais germes de cet avenir désastreux que nous constatons tous les jours. La France du franc fort contre l’Europe de l’euro fort. La France du plein emploi certes, mais sans ouverture des frontières en dehors du cadre d’une CEE (qui date de 1957) que seuls les extrêmes contestaient alors. Mais aussi la France des conflits coloniaux (1946-1962), une France qui certes se dote de l’arme nucléaire mais qui est contrainte à céder, tout comme le Royaume-Uni, à Suez.
A cette idée que « la France, c’était mieux avant », nous opposerons celle d’une Europe qui sera « mieux après ». Dans le cadre d’une Europe unie, l’identité française sera bien mieux protégée qu’elle ne l’aura été dans le cadre « national », car force est de constater que c’est l’Etat français, et ses gouvernements depuis trois décennies, qui ont mis en danger cette même identité, et non l’Union Européenne. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Vouloir unifier l’Europe, ce n’est pas faire le jeu du mondialisme, c’est mal l’unifier qui le serait.
L’Union Européenne n’est pas ce qu’elle aurait dû être, mais elle le deviendra. Car face aux mêmes périls, les Européens doivent opposer une action commune, concertée et pilotée par une seule structure. Le « parti européiste » a comme mission historique de forger l’Etat européen, en s’appuyant sur ses régions, et la Bretagne est particulièrement en pointe dans ce combat, et sur l’Union Européenne, dans la mesure où celle-ci n’est considérée que comme le réceptacle naturel de l’expression populaire de l’européisme politique. L’enjeu est au parlement européen et c’est là que l’avenir de notre continent se jouera.
La voix de l’Europe s’exprimera partout où cela sera nécessaire. Elle n’acceptera d’oukazes d’aucune mouvance, qu’elle soit des extrêmes (gauche ou droite) ou des formations « mainstream ». Je répondrai aux invitations sincères d’où qu’elles proviennent mais sans renoncer à ce que je suis et au devoir qui est le mien de défendre l’Europe et les Européens le mieux possible. Je pense avoir modestement, dans le cadre de ce débat, fait réfléchir le public et fait reculer cet euroscepticisme mortifère dans une terre amie, une terre de Bretagne qui a toujours été européenne de cœur et de raison, qui n’a jamais considéré qu’un mariage entre princes pouvait justifier une annexion, qui n’a pas oublié le roi Nominoë ni Arthur Pendragon, et qui pense avec tristesse à ces si nombreuses victimes bretonnes d’une guerre absurde mais à mort entre une France nationaliste et une Allemagne nationaliste.
La Bretagne a payé le prix du sang parce que l’Europe était divisée, parce que les appétits « nationaux » de son grand voisin étouffaient sa soif de liberté. Dans une Europe unie, la Bretagne ne sera pas plus souveraine que dans une France unie, mais en revanche son identité sera respectée, son histoire sera aimée, sa langue sera enseignée. Aux côtés d’un Pays de Galles, d’une Ecosse, d’une Irlande, d’une île de Man et même d’une Cornouaille reconnus, la Bretagne représentera au sein de la grande Europe les peuples celtes et l’héritage des druides.
L’organisateur, que je tiens par ailleurs à remercier, a osé dire en introduction de cette journée, « vive la Bretagne et vive l’Europe ». Cette provocation ultime, mais si vraie, a heurté certains défenseurs d’une France repliée sur son hexagone. Mais ce ne sont pas les régions qui affirment leur identité, ce n’est pas une Europe qui fait de même, qui seraient les vecteurs du mondialisme. C’est l’Etat « national », qui n’a plus de « national » que le nom qui est le geôlier des peuples, et la courroie de transmission de l’internationalisme désincarné.
Thomas FERRIER, secrétaire général du PSUNE
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20/03/2013
Réponse à des détracteurs de « gauche » radicale
Prônant la « simplification des procédures de licenciement des agents publics », mais sur des critères objectifs, ce qu’ils oublient de signaler, le PSUNE est critiqué. Même si des dérives sont possibles, l’idée générale est de pouvoir se séparer de personnels manifestant de manière indiscutable d’importantes insuffisances professionnelles. Les fonctionnaires sont au service du public, payés par les impôts des citoyens. S’il est légitime qu’ils conservent un statut protégé, ce n’est pas à n’importe quel prix. Beaucoup de français et d’européens ont malheureusement une image plutôt défavorable du service public. Pour redorer le blason de ce dernier, il faut oser le réformer dans le bon sens, en améliorant la qualité du service tout en conservant un management humain.
La seconde critique porte sur l’attention apportée par le parti à encourager l’initiative privée de nature entrepreneuriale. C’est du bon sens, et tous les grands partis politiques l’expriment aussi, y compris le PS. La question est de savoir s’ils sont crédibles en ce sens. Une nation de fonctionnaires, ça a existé et ça ne marche pas. Nous avons besoin de créateurs et non d’assistés, nous avons besoin de créer de l’emploi et non de sauver des entreprises en faillite. Il faut protéger les travailleurs français et européens, œuvrer pour l’amélioration de leur cadre de travail, mais il faut aussi moderniser l’outil de production, être compétitif. Une entreprise qui ne fait pas de profit crée des chômeurs. Le PSUNE précise toutefois qu’il s’agit aussi de s’opposer au « capital spéculatif ». J’ignorais que l’extrême-« gauche » préférait l’enrichissement par la bourse à celui par le travail.
Même si le libéral Nicolas Sarkozy a défendu le « travailler plus pour gagner plus » en 2007, alors que beaucoup de citoyens aimeraient travailler tout court, et n’ont pas cette possibilité, c’est quand même un principe socialiste, celui de Stakhanov. Il est étonnant que des nostalgiques de l’URSS, chose tout de même assez étrange quand on voit l’ampleur du désastre, ne l’aient pas compris.
Le socialisme n’est pas le marxisme. Le socialisme ne défend pas des syndicats non représentatifs sous le prétexte qu’ils seraient installés depuis longtemps et qu’ils auraient de forts relais politiques. Le socialisme ne défend pas une économie d’assistés mais une économie de travailleurs. Le socialisme n’est pas libertaire non plus, le libertarisme n’étant qu’un libéralisme économique appliqué aux mœurs.
La « gauche » radicale ferait bien de s’interroger sur le fait que les ouvriers français et européens préfèrent voter à droite que pour eux. C’est parce qu’elle n’est pas vraiment socialiste. Alors, il est vrai que du point de vue de la légende de la « gauche », défendre l’initiative privée ou ne pas défendre des gens incompétents profitant d’un statut privilégié qu’ils ne méritent pas, cela ne fait pas « socialiste » ni « de gauche ». Et pourtant, c’est cela en vérité le socialisme, à savoir l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs, la hausse des salaires, la création d’emplois rémunérés correctement. Les défendre ce n’est pas les maintenir dans un emploi sans avenir, mais de leur donner les moyens de retrouver rapidement un emploi. Le flex-securité, c’est un principe socialiste.
Alors, messieurs de la « gauche » radicale, encore un effort pour devenir socialistes !
19:57 Publié dans Analyses, Communiqués, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psune, thomas ferrier, chartres de bretagne, gauchisme |
03/03/2013
Notre Union Européenne ! (partie II)
Après avoir analysé toutes les manifestations du dévoiement de l’idée Européenne que l’on constate dans l’actuelle UE, détournée de son véritable destin par des politiciens nationaux sans foi ni loi, et surtout sans vision de l’avenir, il est temps d’évoquer la nécessaire « reconstruction européenne », afin de remédier en profondeur aux égarements de l’ancienne UE, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour passer de l’une à l’autre, et ensuite le résultat espéré et attendu.
La « révolution européenne ».
De toutes les institutions de l’actuelle UE, la seule à disposer d’une relative légitimité démocratique reste le parlement européen. Si les élections européennes se caractérisent par un taux record d’abstention dans les différents états membres, c’est parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Le député élu ne rend aucun compte à ses administrés de la politique qu’il mène à Strasbourg et tout se déroule dans l’opacité. Et de toute façon, pour défendre un bilan devant des électeurs, il faudrait déjà avoir du pouvoir. Il pourrait certes signaler son vote sur les différentes directives qui lui ont été proposées, mais étant donné que celles-ci concernent des domaines qui n’intéressent pas du tout les citoyens, il s’en garderait bien.
Néanmoins, les élections européennes se déroulent avec un mode de scrutin à la proportionnelle, même si la barre pour avoir des élus diffère selon les pays (de 1% à 5% en moyenne), sans oublier le vote à l’échelle nationale ou bien à l’échelle de circonscriptions régionales (France, Royaume-Uni). A la différence des élections nationales françaises, qui reposent sur un scrutin majoritaire à deux tours, ou des élections britanniques (majorité relative à un tour), modes d’élection qui défavorisent les petits candidats et les nouvelles listes, et créent un fort effet de vote utile, les élections européennes peuvent permettre à des formations nouvelles de se faire connaître. Le FN en 1984, la liste Pasqua-Villiers en 1994, les Verts, la liste Tapie, constituent dans le cas français des exemples de l’émergence de partis inconnus ou marginaux aux élections européennes.
Si le cadre national est verrouillé, par exemple les Pirates ont fait 0,09% des voix en France, mais en Allemagne pourraient en revanche avoir des députés, ce n’est pas le cas du cadre européen. Une liste européiste pourrait être en mesure de s’y faire entendre ou du moins d’émerger, alors qu’elle serait très handicapée dans le cadre d’une élection nationale. C’est donc une révolution par les urnes, au niveau de l’Union Européenne, et par le biais du parlement européen, qui permettrait de débloquer la situation.
Cette « révolution européenne » passe par une évolution des mentalités, mais surtout par un travail d’explication consistant à montrer en quoi la mise en place d’un Etat européen permettra de résoudre concrètement les problèmes mortifères que dénoncent les citoyens et pour lesquels aucune réponse crédible n’est apportée, à part les non-solutions démagogiques des populistes de gauche et de droite qui capitalisent sur l’impuissance de l’Union Européenne.
Cohn-Bendit, en associant sa vision de l’Union « européenne » avec ses lubies libertaires (mariage gay, apologie du métissage), est le meilleur allié que pourraient avoir les souverainistes, puisqu’il donne de l’Europe une vision décadente. Or, si on veut montrer aux citoyens européens que l’Europe comme état-nation réussira là où la France, l’Italie et le Royaume-Uni sont impuissants, c’est en proposant à l’échelle de l’UE une politique radicalement différente de la politique des actuels Etats membres, à savoir une politique de défense des valeurs européennes, et non des valeurs mondialistes en Europe, de revalorisation du mariage traditionnel, de lutte contre le chômage dont sont victimes les travailleurs européens, d’harmonisation sociale (et fiscale), et de mise en place d’une politique remigrationniste. Si la rigueur budgétaire au niveau des Etats est calamiteuse, l’Etat européen sera un modèle de gestion équilibrée, luttant contre les abus réels, contre l’assistanat de masse, contre tout encouragement à un appel d’air migratoire, et ce en appliquant le principe d’exclusivité européenne en matière d’accès aux différentes allocations disponibles (chômage, familiales… etc).
Plus concrètement, la révolution européenne commencera par une révolution par les urnes, avec l’émergence d’un courant européiste (authentique) qui représentera un pôle de rassemblement (aux alentours de 30% des députés) au sein du parlement européen. Avec des alliés issus des autres formations politiques, qui viendront à la victoire, le parlement sera auto-proclamé assemblée européenne constituante. De par cette seule proclamation, naîtra l’Etat européen, avec son gouvernement provisoire, ce dernier ayant en charge l’organisation d’une très large consultation populaire en vue de l’élaboration d’une constitution européenne digne de ce nom, bâtie sur des principes exclusivement européens et ne s’adressant qu’aux européens.
L’Europe de demain, la nation des Européens.
L’Europe, envisagée ainsi comme un Etat et même comme un Etat-nation, sera vierge juridiquement. Elle ne sera contrainte par aucun traité, par aucune convention internationale. Par sa seule naissance, les Etats nationaux cesseront automatiquement d’exister, ainsi que leurs constitutions, exactement comme les provinces en 1789. C’est ce que l’on peut appeler une table rase juridique. Ainsi, les citoyens européens seront-ils libérés du carcan d’Etats dévoyés qui oppriment de fait leur propre population. Ils pourront enfin voir mise en œuvre la politique qu’ils souhaitent, sans être contraints par un droit devenu fou et même totalitaire, leur disant quoi dire et quoi penser. Aucun conseil constitutionnel de prétendus sages pour barrer la route à la volonté populaire. Aucune loi fondamentale pour brider le choix des citoyens.
Leur « Union Européenne » (partie I)
Après avoir consacré plusieurs articles à dénoncer la nocivité absolue et les divers mensonges des europhobes, eurosceptiques, populistes et autres souverainistes, il paraît indispensable de distinguer l’UE telle qu’elle est pensée et voulue par les mondialistes, c’est leur « Union Européenne », mais c’est surtout la seule à exister actuellement, et notre Union Européenne, celle des pères fondateurs mais surtout celle des européistes authentiques d’aujourd’hui. Il y a l’UE telle qu’elle est, impuissante et corrompue, et l’UE telle qu’elle aurait dû être, telle qu’elle devrait être et telle qu’elle devra être. Ce dernier point fera l’objet d’une seconde partie.
Une Europe contrôlée par les Etats.
Certains dénoncent dans l’UE une Europe fédérale en gestation. Elle est en réalité une Europe des Etats, Etats qui acceptent de mutualiser certaines politiques, surtout impopulaires, d’essence libérale, ne remettant pas en cause les principes fondamentaux de leur souveraineté. Depuis l’échec de la CED en 1954, seule tentative sérieuse de bâtir un embryon d’Europe politique, les éléments clé que sont la police, la justice et l’armée mais aussi la diplomatie et la gestion du budget, relèvent du pouvoir exclusif des Etats. Si les directives communautaires sont supérieures aux lois nationales, ce n’est que conformément à des traités signés entre Etats souverains et dans le cadre très restreint des attributions de l’actuelle UE.
L’Union Européenne elle-même est composée de quatre institutions principales, dont deux seulement sont (bien) connus des citoyens européens. Il y a en premier lieu deux conseils des représentants des chefs d’état et de gouvernement, et des ministres de chaque domaine spécifique, à savoir le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne. Il y a ensuite la Commission, qui siège à Bruxelles, et est composée de 27 représentants des gouvernements nationaux. Elle est dirigée par un président non élu qui est choisi par consensus par les chefs d’état et de gouvernement des Etats membres. Gustavo Barroso, formé aux Etats-Unis, ancien gauchiste reconverti en apôtre du libéralisme outrancier, est l’actuel président et a entamé il y a trois ans son second mandat. Très impopulaire, mais particulièrement silencieux depuis la crise, il n’a jamais eu à se confronter à ses « administrés ».
Un parlement européen croupion.
La dernière institution est le parlement européen. Il n’est pas élu à l’échelle de l’UE mais est composé de députés élus dans chaque pays d’Europe, et dont le nombre par pays a été décidé lors du traité de Nice. Chaque pays choisit dans sa « circonscription » le mode de scrutin de ces élus, même si les instances communautaires préconisent un scrutin à la proportionnelle. S’il existe de manière publicitaire des partis « européens », il s’agit en fait d’alliances entre partis nationaux de même sensibilité. Le PPE et le PSE (devenu ASDE), qui constituent les deux groupes parlementaires principaux au parlement de Strasbourg, ne sont pas de vrais partis mais regroupent les partis conservateurs d’une part et les partis sociaux-démocrates de l’autre. Si la « gauche » et la droite s’opposent lors des scrutins nationaux (par exemple, UMP contre PS en France, PDL contre PD en Italie, CDU contre SPD en Allemagne), ce n’est pas le cas au sein du parlement. Au contraire, ils se partagent les meilleures places, et notamment celle de président du parlement européen.
En effet, alors que le mandat de président est prévu pour durer cinq ans, PPE et ASDE se le partagent 2 ans ½ chacun. C’était de 2009 à 2012 le conservateur polonais Jerzy Busek et c’est désormais le social-démocrate allemand Martin Schulz. Il n’existe pas en effet de majorité parlementaire, comme dans les parlements nationaux, proposant une politique spécifique. La raison en est que le parlement européen n’a pas le pouvoir de proposer des lois et s’apparente donc à une chambre d’enregistrement. Par ailleurs, les parlementaires sont tenus par leur parti politique « national », qui impose une discipline de parti, et non par leur groupe. Quand David Cameron l’a exigé, tous les élus du PPE issus du parti des Tories ont claqué la porte du groupe pour en fonder un nouveau.
Le parlement européen en outre a l’étrangeté d’accueillir en son sein les élus les plus europhobes, souvent incapables de se faire élire dans leur propre pays, à l’instar des députés FN et BNP. En ce sens, il bénéficie de modes de scrutin plus démocratiques et donc d’une représentation plus objective des différents courants d’opinion nationaux, mais étant donné qu’il n’a aucun pouvoir, cela n’a aucun impact sur l’opinion publique. Les élus sans groupe apparenté sont inaudibles. Par ailleurs, les partis politiques nationaux ne composent leur liste et n’envoient comme députés que des seconds couteaux ou des candidats incapables d’être élus par le scrutin majoritaire. En France, si un notable de l’UMP ou du PS n’arrive pas à se faire élire à l’Assemblée et au Sénat, ou à se faire nommer au Conseil Economique et Social, il sera mis en position éligible aux élections européennes. C’est ainsi que Rachida Dati s’est retrouvée députée européenne alors qu’elle n’avait aucun intérêt pour les questions communautaires et n’aspirait qu’à retourner à Paris.
15:32 Publié dans Elections en Europe, Institutions européennes, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : union européenne, barroso, schulz, europhobie, faux nez, bouc émissaire, mondialisme, psune, thomas ferrier |