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21/09/2015

Elections législatives grecques : le maintien de Syriza et de Tsipras au pouvoir

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Alexis Tsipras,Syriza,Grecs Indépendants,Nouvelle Démocratie,Aube Dorée,législatives 2015Les élections législatives grecques du 20 septembre 2015, faisant suite à l’impossibilité d’Alexis Tsipras de maintenir sa majorité parlementaire, ont été boycottées par une forte minorité d’électeurs, l’abstention atteignant presque 44%. De nombreux électeurs ne croient plus que les élections changeront leur avenir. Ils boycottent donc Tsipras mais aussi ses adversaires qui ne leur inspirent pas davantage confiance. Cela pose la question de la compatibilité en démocratie et gouvernance économique dans le cadre du mondialisme. La démocratie n’est plus nationale et elle n’est pas encore européenne, ce qui veut dire qu’elle est à rebâtir.

Selon les résultats à 88% du processus de dépouillement, Syriza s’impose de plus de sept points face à la Nouvelle Démocratie, contrairement à tous les sondages qui annonçaient un score serré et même pour certains une victoire de la droite. Un réflexe de vote utile et de maintien du gouvernement en place a visiblement joué.

L’Unité Populaire, le parti né de la scission de Syriza, qui n’avait néanmoins par reçu le renfort de figures médiatiques, Varoufakis ayant plutôt apporté un discret soutien aux communistes du KKE, a échoué à faire la différence. Avec 2.9% des voix, elle rate de peu la barre de 3% donnant droit à des élus. C’est une véritable chance pour Tsipras car cela lui permet d’augmenter sa prime de premier parti du pays.

Syriza obtient donc 35,6% des voix environ et 145 sièges, manquant seulement de 5 élus lui permettant d’être majoritaire sans alliés. Fort heureusement, les Grecs Indépendants, souverainistes membres de la coalition sortante, ont réussi in extremis à passer la barre des 3% avec 3,7% des voix et donc 10 sièges.

La gauche traditionnelle, le PASOK, associé au mouvement de gauche démocratique « Dimar », continue de rester à la marge de Syriza, considérablement affaiblie par l’ère Papandreou. Il obtient 6,3% des voix et 17 sièges. Syriza reste dans l’esprit des électeurs de gauche une sorte de parti social-démocrate de remplacement.

Aube Dorée (XA), le mouvement ultra-nationaliste grec, avec presque 7% des voix et 18 sièges (+1) retrouve son niveau classique, reprenant 0.8% en huit mois, mais le contexte migratoire n’a pas augmenté de manière significative ses voix. Il reste fort en Laconie (11,7%) et en Attique hors Athènes même (8,9%). A Lesbos, fortement impacté par les migrants ces derniers mois, XA n’obtient que 8% des voix et son score est analogue dans les îles du Dodécanèse. Il n’a pas bénéficié non plus de l’absence du Laos, représenté par une scission marginale, l’Union Patriotique ELLAS, qui n’a obtenu que 0,1% des voix. La direction de XA étant en prison, et dans l’incapacité de faire campagne, son dirigeant ayant par ailleurs fait une nouvelle provocation à propos de la mort d’un chanteur grec dont son parti est accusé d’en être responsable, ce résultat reste important. XA est une sorte de NPD en plus dur, très éloigné du national-populisme classique.

La Nouvelle Démocratie a raté son pari de revenir aux affaires, espérant fermer la parenthèse Tsipras. Avec 28,1% des voix et 75 députés (-1), elle progresse à peine par rapport à Janvier 2015 (+0.3). C’est loin d’être un succès, alors que Syriza ne perd qu’1.2 points malgré une scission. Les électeurs n’ont pas oublié les responsabilités de la droite, comme de la gauche classique, dans leur situation.

Les centristes, divisés en « To Potami » et l’Union des Centres (Enosi Kentroon), sont parvenus à rentrer au parlement mais ils sont loin de leurs espérances. Le premier n’obtient que 4,1% (-2) et 11 sièges (-6) et le second 3,4% (+1.5) et 9 sièges (+9). Néanmoins, réunis ils obtiennent 20 députés.

Les communistes (KKE) et l’extrême-gauche (Antarsya) ne bénéficient pas non plus d’une colère anti-Tsipras en leur faveur. Le KKE obtient 5,6% des voix (+0.09) et 15 sièges (-) et Antarsya avec 0,85% des voix est loin du compte.

Les électeurs grecs ont choisi en premier lieu le refuge de l’abstention, ayant du mal à se passionner pour une affaire politicienne ayant peu d’impact sur leur quotidien et déçus par le jeu de dupes de Tsipras. Néanmoins ce dernier garde un réel crédit auprès de ses partisans, ses opposants internes ayant été désavoués ce soir par les Grecs. La Nouvelle Démocratie et le PASOK restent presque au même niveau qu’en janvier, de même qu’Aube Dorée, troisième parti certes mais sans progression notable. Le pari de Tsipras est néanmoins réussi mais au prix d’un rejet croissant des électeurs de l’ensemble de cette classe politique, lui y compris.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

26/01/2015

Elections législatives en Grèce – Victoire de Syzira ou la démagogie triomphante.

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syriza_logo.jpgLes derniers sondages indiquaient une forte poussée de Syriza, la formation de gauche radicale d’Alexis Tsipras, ces derniers jours. Ce dimanche, elle est confirmée. A 89% du dépouillement, les grandes tendances sont connues et ne devraient évoluer qu’à la marge.

Syriza obtient près de 36.4% des voix et 149 sièges, manquant de peu la majorité absolue à 151 sièges. Le parti pourrait néanmoins l’obtenir dans les prochaines heures si la tendance générale se poursuit. C’est une nette victoire pour ce mouvement considéré comme l’équivalent du Front de Gauche de Mélenchon en France. Ce dernier s’est d’ailleurs plus ou moins attribué ce résultat, sans qu’il ait participé de quelque manière que ce soit à la campagne électorale.

La Nouvelle Démocratie du premier ministre sortant Antonis Samaras a connu en revanche une sévère déconvenue, avec moins de 27.9% des voix et 76 sièges, ce qui malgré tout n’est une chute que de deux points par rapport à 2012. Syriza en revanche a obtenu près de dix points de plus. Ce résultat peut s’expliquer aisément, on le verra.

Le PASOK, la gauche sociale-démocrate historique, avec 4.7% des voix environ, sauve de justesse sa tête et conserve 13 députés. Mais il continue sa descente aux enfers, puisqu’en 2012 il obtenait encore 12.3% des voix. Il a été littéralement avalé par Syriza, ce qui implique néanmoins un recentrage de ce dernier, car il n’y a pas eu 35% de vote gauchiste en Grèce.

L’Aube Dorée (Hrysi Afgi), qui avait été quasiment démantelé par le gouvernement, avec ses principaux dirigeants arrêtés sous de graves accusations, obtient 6.3% des voix et 17 sièges. C’est moins que ce que certains sondages annonçaient et moins que les 6.9% obtenus en 2012. Dans un contexte où les électeurs ont voulu donner leur chance à Syriza, le résultat n’est pas calamiteux. Les Grecs Indépendants, souverainistes de droite, perdent en revanche beaucoup de voix, passant de 7.5% à 4.7% des voix et 13 députés (contre 20 en 2012). Le LAOS reste aussi insignifiant qu’en 2012 avec 1% environ des voix. Sa disparition à brève échéance paraît inévitable.

Les communistes du KKE progressent légèrement avec 5.5% des voix (contre 4.5% en 2012) et obtiennent ainsi 15 députés, tout comme les centristes et modérés de « To Potami », nouveau venu, qui réalisé avec 6% des voix et 17 sièges un score honnête pour une première élection. Socialistes dissidents (2.4%) ou centristes alternatifs de l’Union des Centres (1.8%) échouent à atteindre la barre fatidique des 4% donnant droit à une représentation nationale.

Syriza est donc en mesure de gouverner le pays, malgré un programme économique parfaitement démagogique, et inapplicable, malgré le fait de ménager l’Eglise et les riches armateurs, qui n’ont pas subi la crise, malgré un programme en matière d’immigration parfaitement délirant par son laxisme débridé. Le parti devra néanmoins s’associer pour gouverner, probablement avec le KKE si celui-ci joue le jeu, mais certainement pas avec le PASOK, durement fragilisé.

Le résultat de Syriza est dû essentiellement à la logique gauche/droite. Avec l’élimination du PASOK, Syriza incarne la gauche face aux conservateurs de Nouvelle Démocratie. Ceux-ci sont au pouvoir depuis 2012 et ont dû appliquer des mesures de restriction budgétaire particulièrement draconiennes, engendrant bien sûr une forte impopularité en retour. Le sérieux de leur gouvernance a déplu à beaucoup d’électeurs. Ceux-ci se sont imaginé que la victoire de Syriza permettrait au moins de desserrer l’anneau. Je crains qu’ils ne se soient trompés.

Il n’y a pas de solution nationale à cette crise que connaît la Grèce, mais que connaît à des degrés divers toute l’Europe, même la Russie. Seul un pouvoir européen fort et légitime pourrait obliger les mondialistes à plier le genou devant elle. La Grèce serait ainsi sauvée et l’Europe avec elle.

Les promesses déraisonnables de Syriza rappellent les promesses du candidat socialiste en France en 2012. Ils ne feront pas le dixième de ce qu’ils ont annoncé, surtout s’ils veulent maintenir la Grèce dans la zone euro. Entre l’euro et leurs prétendues idées, ils devront choisir.

L’échec programmé de Syriza montrera définitivement aux Européens l’utopie d’un salut « national », qu’il soit promu par l’extrême-gauche ou par l’extrême-droite. Le soutien implicite du FN et de DLR à Syriza, soutien contre nature, uniquement motivé par une UE-phobie de principe, risque d’avoir un effet boomerang. Si rien ne change, et rien ne changera, leurs propres « solutions » perdront beaucoup en crédibilité.

Thomas FERRIER (PSUNE)

29/09/2013

Brèves européennes… (20)

1211-presseurop-vadot.gifITALIE

Berlusconi condamné, la prochaine étape était sa destitution du statut de sénateur italien. Il avait à de nombreuses reprises menacé le gouvernement d’être prêt à le faire tomber s’il était abandonné à ce sort judiciaire qui lui est promis. Les dernières déclarations du président du conseil Letta l’ont fait choisir la confrontation pure et simple. La presse italienne unanime condamne le « geste fou » d’un homme acculé.

Ayant demandé aux ministres du PDL de démissionner du gouvernement, ceux-ci se sont promptement exécuté. Ils déstabilisent ainsi un « jeune » gouvernement bâti sur des assises fort peu solides. Dans un tel contexte, et alors que des élections législatives anticipées pourraient se solder par un match nul, le président Napolitano va sans doute chercher à mettre en place une coalition gérable, qui dépendra essentiellement du bon vouloir des députés de la liste Grillo.

Même si Berlusconi a été depuis des années l’objet de procédures judiciaires et ce dans de nombreuses affaires financières et même de mœurs (« Ruby »), dénonçant des juges « rouges », et il est vrai qu’il y a lieu en France comme en Italie de s’interroger sur la neutralité d’une magistrature syndiquée désignant ses adversaires idéologiques sur un « mur des cons », son entêtement à vouloir échapper à la justice de son pays est impressionnant. Il est prêt à engager l’avenir de son pays pour protéger son avenir personnel. Mais qui l’a fait roi ? C’est bien le peuple italien, qui l’a choisi à plusieurs reprises depuis 1994 pour présider à ses destinées.

Toutefois, lorsqu’on analyse les premiers mois du gouvernement Letta, on constate qu’il emmène l’Italie dans le mur, aussi surement que les marchés financiers. Les côtes de Lampedusa n’ont jamais été autant assaillies par des migrants en déshérence, le mauvais signal « Kyenge » ayant engendré naturellement un appel d’air conséquent. C’est sans regret qu’il faudrait souhaiter la chute de Letta, et d’une certaine manière, paradoxalement, il est possible que Berlusconi rende service involontairement à son pays. Et il n’est pas sûr que, malgré les admonestations du Vatican, l’électeur italien de droite et même du centre soit spécialement choqué par les tribulations sexuelles de son ancien président du conseil. La Rome impériale n’a jamais été vraiment effacée dans les mémoires par la religion de Christ.

L’électeur de base de Beppe Grillo, constatant l’impasse politique de son vote, pourrait au final préférer le tribun Berlusconi, un homme visiblement prêt à tout, au meilleur comme au pire. Ce dernier aura indiscutablement marqué l’Italie de la fin du XXème siècle et du début du XXIème. Chassé sous la pression des marchés financiers, véritables décideurs pour le moment de l’avenir de l’Europe, jusqu’à ce qu’on ose les remettre à leur vraie place, Berlusconi pourrait revenir en fanfare, alors qu’on l’imagine au fond du trou. Il l’a déjà prouvé par le passé. Il faut toujours se méfier des vieux lions, car ils ont toujours la volonté de bondir et de mordre.

GRECE

La chasse aux nazis est ouverte, et dans ce jeu politique, même en mode hellénique, tous les coups sont permis. La victime de la vindicte gouvernementale, sous pression des partenaires de la Grèce, et de l’Union Européenne ? L’Aube Dorée (Hrysi Afgi) de l’extrémiste Nikos Michaloliakos. Il faut dire qu’il faisait tache et donnait de son pays une très mauvaise image aux yeux de la presse bobo des capitales européennes. Et alors que la Grèce début janvier 2014 va présider pour six mois l’Union Européenne, Samaras avait intérêt à mettre de l’ordre dans sa maison, quitte à organiser des poursuites judiciaires baroques et dont on peut s’interroger sur la légalité juridique.

Croisement des affaires Vikernes et Méric. Un militant antifasciste, rappeur de son état, Pavlos Fyssas, a été tué lors d’une rixe par un militant nationaliste proche de l’Aube Dorée. Et voilà que ce samedi, Michaloliakos et plusieurs députés de son parti sont arrêtés à la demande de la Cour Suprême grecque, accusés d’appartenir à une organisation de nature terroriste. Un parti représenté à la Vouli par 18 députés est ainsi mis en examen, et ce à la suite d’une campagne médiatique liée à un fait divers sordide. De toute évidence, cet évènement tombait d’une manière propice afin de permettre à Samaras de régler en très peu de temps une grosse épine dans son pied. Ceci dit, entre Syriza et l’Aube Dorée, il est difficile de dire ce qui en vérité serait le pire pour les Grecs.

Mais n’a-t’il pas agi avec trop d’empressement, afin de flatter une partie de l’opinion internationale ? Encensé pour cette action par tout ce que la France compte de journalistes de « gauche », c'est-à-dire 95% de ce corps de métier, Samaras pourrait le regretter amèrement.

Un mouvement recueillant près de 15% dans les sondages ne se manie pas à la légère, car c’est prendre le risque de lui offrir la pose du martyr. Un député d’extrême-droite ne s’est d’ailleurs pas gêné pour rappeler que les politiciens corrompus qui ont « ruiné le peuple grec », n’ont pas été condamnés. Il n’y a pas à ma connaissance de mouvement politique représenté au parlement qui ait été réellement interdit. Le Vlaams Blok l’a certes été mais pour se reconstituer immédiatement en Vlaams Belang.

Ce n’est pas à des magistrats ni à des adversaires politiques de juger d’un parti, aussi détestable soient les idées qu’il mette en avant. C’est au peuple de dire si « Aube Dorée » est digne de ses suffrages ou pas. Or il semble qu’un électeur sur six pense qu’il l’est. La faute est clairement du côté des responsables politiques du PASOK et de la Nouvelle Démocratie, qui ont laissé faire l’effondrement du pays, s’ils n’en ont pas été complices, et qui soumettent le peuple grec à une immigration indésirable qui excède de plus en plus de Grecs.

Supposons qu’à l’issue de son enquête, la Cour soit incapable de prouver ses accusations contre « Aube Dorée » ou bien qu’elle ne puisse pas engager de poursuites, pour vice de forme, parce que je doute que dans cette affaire médiatique, les règles du droit aient été toutes respectées. L’effet sera désastreux. Alors que la classe politique nationale est démonétisée aux yeux de l’opinion publique, « Aube Dorée » reviendrait du tribunal en vainqueur. C’est le pire cadeau qu’on pourrait faire au peuple grec. Visiblement, ceux qui rabâchent aux oreilles du peuple les horreurs de notre histoire, n’ont pas la si longue mémoire qu’ils prétendent avoir.

Combattre « Aube Dorée », c’est donner au peuple grec les moyens de sa renaissance, au sein d’une Europe unie. Bien sûr qu’il ne sert à rien de voter pour des partis extrémistes, pour Syriza comme pour Hrysi Afgi. Mais il n’est pas sûr qu’il soit non plus utile de voter pour des partis de menteurs et de corrompus. L’impasse est d’abord de la responsabilité d’une classe politique européenne médiocre, incapable de combattre les maux qui gangrènent notre civilisation, et ayant choisi de livrer le peuple à la folie criminelle des mondialistes.

Les juges peuvent demain interdire « Aube Dorée » mais n’empêcheront pas la colère populaire de s’exprimer par d’autres biais. Et de toute façon, le lendemain même, un nouveau parti, « Aube Argentée » ( ?) verra le jour, avec une popularité accrue.

Un fait divers où un citoyen d’extrême-gauche meure des coups portés par un citoyen d’extrême-droite déclenche une campagne médiatique sans équivalent dans le pays. Cela sert les intérêts d’un gouvernement sous pression, mis en demeure d’agir contre un parti politique sulfureux, mais légal, par les autres dirigeants des pays européens. Ca ne trompe personne.

Thomas FERRIER (PSUNE)

07/05/2012

La Grèce en détresse se tourne vers la radicalité

Le résultat des élections législatives grecques du 6 mai 2012 était attendu par tous les analystes européens, car il fait suite à l’effondrement économique du pays suite à la crise des dettes souveraines, et par extension de l’€. Ceux-ci espéraient la mise en place d’un gouvernement stable, mais les citoyens grecs en ont décidé autrement et sanctionnent sévèrement les deux grands partis traditionnels, la Nouvelle Démocratie (droite) et le Mouvement Socialiste Panhéllénique [PA.SO.K] (gauche). Réunis, avec seulement 149 sièges sur 300, les deux grands mouvements n’ont pas obtenu la majorité absolue. Electoralement, ils s’effondrent avec 18,85% et 108 sièges pour la ND (- 14,62% mais +17 sièges car le premier parti bénéficie d’une prime) et 13,18% et 41 sièges pour la PASOK (- 30,74% et -119 sièges).

500px-SYRIZA_svg.pngC’est notamment ce dernier, au pouvoir avec Papandreou avant la crise, qui connaît une sanction sans précédent, au profit d’un parti de gauche radicale, le SYRIZA (« Coalition de la Gauche Radicale »), qui obtient 16,78% des voix et 52 sièges (+ 12,18%, + 39 sièges), du Parti Communiste Grec [KKE] (+ 0,96%, + 5 sièges) et du DIMAR (« Gauche démocratique »), nouveau venu dans la vie politique du pays, un mouvement social-démocrate concurrent du PASOK, et qui obtient 6,1% des voix et 19 sièges.

500px-Meandros_flag_svg.pngA droite, la ND a subi la concurrence d’une scission représentée par le parti des Grecs Indépendants (Ανεξάρτητοι Ελληνες), mouvement populiste et nationaliste, qui obtient 10,6% des voix et 33 sièges. La montée d’un mouvement ultra-nationaliste, centré sur la lutte contre l’immigration, à savoir l’Aube Dorée (Χρυσή Αυγή), était annoncée. Le parti explose ses objectifs avec 6,97% des voix et 21 sièges, obtenant ainsi un groupe parlementaire. Le ras le bol des citoyens athéniens envers une immigration légale et clandestine problématique s’est exprimé très fortement. L’Aube Dorée, qui avait déjà réussi à atteindre plus de 5% aux dernières élections municipales sur la capitale, confirme son ascension et ce malgré une ligne très radicale, qu’il tente désormais d’adoucir.

En revanche, le LA.O.S (« Rassemblement populaire orthodoxe »), qui disposait d’un groupe et de 15 députés, sort de l’assemblée. Il paye son ralliement temporaire au gouvernement Papademos, qui lui avait valu de perdre un de ses meilleurs cadres (Makis Voridis) au profit de la ND, et échoue de peu en dessous du seuil de 3% donnant droit à une représentation parlementaire. Avec 2,9% des voix (- 2,73%), le mouvement de Karatzaferis connaît ainsi sa plus grave déconvenue. Le LAOS avait réussi à récupérer les cadres des mouvements nationalistes dissidents, comme l’équipe de l’ « Alliance Patriotique » (Πατρίοτικη Συμμάχια), version élargie de l’Aube Dorée, du fait de leurs scores dérisoires. Aujourd’hui, il est probable que le sens s’inverse et que le LAOS se vide de ses forces vives. A noter enfin l’émergence d’un petit parti nationaliste défendant « l’amour de la patrie », la Ligue de l’Unité Nationale, qui obtient 0,6% des voix.

Enfin, de nombreux partis politiques échouent à atteindre la barre des 3%, à savoir le mouvement libéral et pro-européen Drasi (1,8%), la gauche radicale anticapitaliste [ANT.AR.SYA] (1,19%), les écologistes (2,93%), le Rassemblement Démocratique (2,55%), le mouvement populiste de gauche OXI [« non »] (0,92%) ou encore « Production à nouveau ! » [Dimiourgia, xana] (2,15%). Signalons enfin la timide émergence des Pirates version grecque (0,51% des voix).

Ce résultat donne au DIMAR le rôle de sauveur, car ce parti est le seul apte à rejoindre les deux autres mouvements « pro-européens » décidés à appliquer les réformes nécessaires pour obtenir l’aide financière de l’UE. La seule alternative serait de « débaûcher » quelques députés fraîchement élus pour que la coalition PASOK + ND soit majoritaire. Mais les élus qui prendraient ce risque pourraient être très mal perçus par l’opinion grecque actuellement très échauffée.

Avec respectivement 78 sièges et 54 sièges, la gauche radicale et la droite radicale réunis atteignent 132 sièges, contre 60 pour la gauche sociale-démocrate (PASOK + DIMAR) et 108 pour la droite conservatrice. En pourcentage, toutes chapelles confondues, la gauche radicale obtient 26,87% des voix et la droite radicale 21,07% des voix, soit presque la moitié des votants. La crise économique amène naturellement à la montée des extrêmes, par le chômage qu’elle génère et par le fait que l’immigration extra-européenne devient rapidement insupportable aux yeux de nombreux électeurs dans une période de vache maigre. Cela fait réfléchir dans le cas français, avec le score important obtenu par le Front National et le Front de Gauche au premier tour des élections présidentielles, alors que la crise a pour le moment été ralentie dans notre cas par la gestion du président sortant et désormais déchu.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE