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22/05/2014

Thomas Ferrier, invité du journal de TV Libertés du 20/05/2014

A partir de 15' 48''.

16/02/2014

Elections européennes en France : étude du sondage Opinionway de février 2014

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élections européennes,mai 2014,euroscepticisme,FN,PS,UMP,centre-droit,déception,euroSelon le dernier baromètre Opinionway/LCI/Le Figaro, à un peu plus de trois mois avant l’élection, l’UMP sortirait vainqueur du scrutin avec 22% des voix, contrairement à un sondage précédent d’un autre institut qui mettait le FN en première position avec 23%. Le FN serait second avec 20% des voix environ, auxquels il faudrait rajouter les 3% de voix en faveur de la liste de Debout La République animé par le non-candidat Nicolas Dupont-Aignan, pour comptabiliser le vote « souverainiste ». Néanmoins, l’UMP perdrait 5 points environ par rapport à 2009 en faveur du Front National, qui en prendrait 6 au PS, à l’extrême-gauche et surtout aux petites listes.

Le Parti Socialiste connaîtrait une sévère déconvenue avec 16% des voix, un score malgré tout proche de celui qu’il avait obtenu en 2009 (16,5%) mais c’était à l’époque où Europe-Ecologie avait obtenu dans le même temps 16,3% des voix. Il n’en obtiendrait plus que 9%, ce qui veut dire que le camp de la gauche « modérée » perdrait sept points. Le Front de Gauche, avec 9% des voix, en reprendrait 3. En revanche, le Nouveau Parti Anticapitaliste aurait 4%, score important par rapport à leur poids politique en France, mais plus faible que les 6,1% obtenus en 2009. Cela place l’extrême-gauche à 13%, ce qui n’est pas négligeable.

Connus pour leur positionnement pro-« européen » mais en version mondialiste, le Modem et l’UDI, désormais associés, obtiendraient 12% des voix (+3,5%). Cette modeste progression par rapport au score antérieur du seul Modem montre le poids réel de l’UDI et du centre-droit (3/4%) par rapport à la droite UMP (22%).

Ce sondage pose également d’autres questions qui matérialisent le désaveu de l’actuelle Union Européenne par un nombre d’électeurs croissant. Ainsi, 45% des Français se disent déçus, et 11% manifestent une nette opposition alors que 12% s’en désintéressent purement et simplement. 32% seulement semblent plus ou moins satisfaits ou espèrent une évolution davantage positive de la construction européenne. La fierté d’être membre de l’Union se limite à 5% des citoyens, ce qui est très peu. 3% sont satisfaits. On peut penser que c’est le socle de gens satisfaits aussi du président Hollande.

Sur la question de l’€, la démagogie eurosceptique et l’incapacité des dirigeants pro-« européens » à expliquer convenablement les choses aboutissent à ce que 26% des citoyens (+6) souhaitent le « retour au franc » et 20% se moquent de la disparition de l’€ sans la souhaiter pour autant. Les opposants à une sortie de l’€ ne sont plus que 53% (-9). Sortir de l’€ est une lubie qui cache un rejet idéologique de toute monnaie européenne par les dirigeants des partis nationalistes et/ou souverainistes, et qui ne repose sur des prétendues analyses économiques partiales de gens par ailleurs opposés à l’idée européenne par principe. Mais l’absence de pilotage démocratique de l’€ n’est pas pour autant durable et crédible.

Pour 22% des Français, l’appartenance de la France à l’Union Européenne est une mauvaise chose. Ce score reste constant, mais les neutres augmentent, 35% (+6) pensant que cela n’a aucun impact, ni en bien, ni en mal. Ils ne sont plus que 42% à estimer qu’il s’agit d’une bonne chose. Mais ils sont 45% à craindre que l’identité française soit menacée par la construction européenne.

Par ailleurs, une fois de plus, l’élection européenne est détournée des enjeux continentaux par les enjeux nationaux, en clair par la volonté de nombreux électeurs de sanctionner la classe politique nationale, le gouvernement et le président, dans les urnes. Si les électeurs semblent vouloir centraliser les élections municipales sur le choix d’un maire, indépendamment de son étiquette, ils souhaitent visiblement se rabattre sur l’élection suivante pour manifester leur colère. Cela pourrait amener à un FN fort, même si, pour des raisons de participation, j’en doute, comme je l’ai expliqué dans un article précédent. Mais je doute que la participation aux élections européennes soit bonne, mais dans ce cadre. Ils sont 68% à vouloir voter en fonction des questions nationales, et seulement 31% (-9) sur des questions d’enjeu européen.

La faute en est, là encore, à l’absence de campagne européenne, au fait que ce sont les partis nationaux et non les coalitions européennes qui se présentent au suffrage, qu’il y a des arrangements « entre amis » pour décider du futur président de la commission, indépendamment du résultat. Mais même si les électeurs votent national aux européennes, le gouvernement aura beau jeu de relativiser ce vote en accusant l’euroscepticisme. Pourtant, si la gauche devait être sanctionnée en mai 2014, c’est bien à cause de la politique du gouvernement et non de la médiocrité incontestable des actuels dirigeants de l’Union Européenne. Par ailleurs, Barroso pourrait être dépassé en nocivité par le « socialiste » allemand Schulz, c’est dire, si les électeurs européens n’y prennent pas garde.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

02/02/2014

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ? 2/2

Une vague eurosceptique ?

élections européennes,mai 2014,euroscepticisme,front national,thomas ferrierDeux types de mouvements nationalistes et/ou eurosceptiques semblent émerger, selon que l’on se trouve en Europe occidentale ou en Europe centrale.

En Europe centrale, deux mouvements se distinguent, à savoir l’Aube Dorée, mouvement néo-fasciste au discours surtout centré sur le problème de l’immigration non-européenne, et le Jobbik, parti national-radical de type « hungariste », favorable à la Turquie et à l’islam au nom d’une définition eurasienne fausse de la magyarité, dans un pays où l’immigration est très réduite. Ces partis, au cœur matriciel judéophobe, connaissent un certain succès, dépassant les 13% dans les sondages. L’Aube Dorée a certes été très fragilisée par l’arrestation et la mise en examen de ses principaux ténors, ce qui n’empêchera pas la progression électorale de ce mouvement, vue la situation de la Grèce.

Mais dans le reste de l’Europe centrale, les mouvements nationalistes, qui parfois se sont retrouvés au second tour d’élections présidentielles, sont en très net recul. Le « mouvement national » polonais, en pleine reconstruction, sera très loin des scores passés de la Ligue des Familles ou de Samoobrona. En Roumanie, le PRM (« Grande Roumanie ») est en pleine déliquescence, de même qu’Ataka en Bulgarie, le Parti National Slovaque (SNS) comme son homologue slovène ou le HSP croate. Quant à l’allié traditionnel du FN en Serbie, le Parti Radical Serbe (SRS), certes d’un pays qui n’est pas encore membre de l’Union Européenne, il sombre littéralement sondage après sondage.

En revanche, en Europe occidentale, les sondages indiquent une nette progression des mouvements eurosceptiques, toutes tendances confondues, et ce autour de deux coalitions en gestation. Autour du FN de Marine Le Pen et du PVV de Geert Wilders, désormais alliés, s’organise une coalition hétéroclite de mouvements, comme Plataforma y Espana (extension espagnole du mouvement catalan) ou la Ligue du Nord, deux mouvements qui n’auront probablement aucun élu en mai 2014, mais surtout des poids lourds de la mouvance « nationale », à savoir le FPÖ de Strache, premier parti du pays selon certains sondages (autour de 25%), le Vlaams Belang belge et les Sverigedemokraterna, crédités de plus de 10% de voix dans les sondages suédois.

Une deuxième coalition, souverainiste davantage que nationaliste, repose sur la tendance UKiP de Nigel Farage, en tête dans la dénonciation de l’Union Européenne, non sans un succès indéniable, puisqu’il parvient à peser sur les Tories de David Cameron, et pourrait obtenir 20% des voix au Royaume-Uni, faisant disparaître un British National Party qui avait pourtant obtenu près de 6% des voix en 2009. Sur cette ligne, modérée sur la question migratoire, se retrouvent le DFP danois, anciennement dirigé par Pja Kjarsgaard, qui lui aussi pourrait atteindre 20% des voix, mais aussi le Perussuomalaiset finlandais de Timo Soini (16/18%).

La première a peu de chances de créer son propre groupe parlementaire à Strasbourg car il faudrait 25 députés, ce qu’ils auront, mais issus de sept pays de l’UE, ce qu’ils n’auront pas. Malgré ses prétentions, Marine Le Pen ne devrait pas parvenir à créer le dit groupe. Dans ce cadre, Wilders pourrait être tenté de rejoindre la seconde coalition une fois les élections passées. Car le second groupe ne devrait avoir aucun mal à conserver celui dont il dispose déjà.

Mais tout ça part d’un principe un peu douteux, à savoir la confiance qu’on peut avoir envers les sondages. Il est assez ironique de constater que le nouveau FN s’appuie sur des sondages, alors même qu’il avait eu dans le passé comme habitude d’en dénoncer le caractère artificiel et partisan, tant que ceux-ci lui étaient défavorables. Cela amène Marine Le Pen à se vanter de représenter le futur premier parti du pays, si les sondages où le FN est à 23% sont confirmés dans les urnes. Elle oublie que la participation est déterminante dans le résultat des partis. Si son électorat, dont elle attise l’euroscepticisme en permanence, reste chez lui au lieu de manifester son soutien en mai 2014, non seulement elle ne fera pas ses 23% mais le FN pourrait n’obtenir qu’un médiocre 12 ou 13%. Il est en effet paradoxal de dénoncer l’Union Européenne mais de bénéficier de ses institutions, lorsqu’on n’arrive pas à se faire élire député national. Pourquoi un électorat anti-UE irait-il se déplacer dans des élections pour élire le parlement de cette même UE ?

Cette vague eurosceptique, indéniable, pourrait ainsi voir son impact considérablement limité par un électorat qui ne se mobiliserait pas pour une élection dont l’intérêt ne lui sauterait pas nécessairement aux yeux. Même si le gouvernement français est à juste titre extrêmement impopulaire, il n’est pas dit que cela se manifestera dans des élections atypiques où de toute façon PS et UMP font classiquement de mauvais scores. La méthode Coué marche parfois mais il faut faire attention aussi de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

En outre, même si cette poussée électorale avait lieu, dans la plupart des grands pays européens, avec par exemple l’arrivée de députés allemands de l’AfD, et un FN et un UKiP en tête, les groupes eurosceptiques, même s’ils surmontaient leurs divisions historiques, auraient un poids fort limité et seraient incapables de peser. En effet, en refusant de toute façon toute alliance avec les rares mouvements nationalistes d’Europe centrale en mesure de faire rentrer des députés, et même en les acceptant d’ailleurs, ce qui est impensable pour un Geert Wilders, ils seraient trop faibles. Les mouvements nationaux en Europe Centrale ont quasiment disparu, alors même qu’en Espagne, en Irlande ou au Portugal, ils continuent d’être inexistants. Pour qu’il y ait une vague eurosceptique, il faudrait qu’elle soit le fait de partis concertés, présents sur tout le continent, et dans une coalition explicite et revendiquée.

Ainsi peut-on penser que cette « vague eurosceptique » sera très modeste, loin d’un tsunami, même si le nombre de députés eurosceptiques n’aura jamais été aussi important. Cela ne changera rien à la situation du continent, qui continuera de mourir de sa division et non d’une fédéralisation imaginaire, mais cela amènera peut-être au niveau national à quelques modifications à la marge. En effet, un FN devenu premier parti du pays, obligerait peut-être le gouvernement à une légère réorientation mais gênerait davantage la droite parlementaire que la « gauche » mondialiste. Cela reste très hypothétique. Il sera au contraire facile de relativiser un résultat avec un taux de participation qui sera de toute façon faible, donc jugé non représentatif, et le vote de 15 à 25% d’électeurs ne servira une fois de plus à rien.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

04/08/2013

Qu’est-ce qui fait monter le FN ?

Qu’est-ce qui fait monter le FN ?

fnuf.jpgMême s’il est désolant qu’un parti europhobe comme le FN soit extrêmement haut dans les enquêtes d’opinion, on ne saurait plus nier la réalité d’un vote de plus en plus significatif en sa faveur. Un sondage pour les élections européennes le place même à 18% des voix, ce qui est considérable pour ce type d’élection. Rappelons qu’en 2009, alors qu’il avait pourtant digéré la scission du MNR et remonté déjà la pente par rapport à son effondrement à 4,3% aux législatives, le FN ne fit que 6,34% des voix. En clair, avec 18% des voix, il progresserait en cinq ans de 185%. Mais un sondage IFOP de fin mai le place même à 21%, et à 20% en juin selon l’institut CSA. C’est dire qu’il faut s’attendre pour juin 2014 à un résultat très élevé pour ce parti. De plus, il conserverait en points voire dépasserait le score de Marine Le Pen aux présidentielles de 2012. Comment expliquer une telle progression dans l’opinion publique de ce parti ?

Le PS, allié de fait du FN

On se souviendra que François Mitterrand avait joué la carte du FN pour diviser la droite. Ce jeu machiavélien avait consisté d’abord à encourager les media à inviter l’outsider Le Pen puis à introduire une part de proportionnelle en 1986, offrant au FN un groupe parlementaire pendant deux ans. On sait en outre que l’anti-racisme que le PS mettra en avant était destiné en partie à empêcher toute fusion des droites, fusion qui aurait anéanti tout l’intérêt de la manœuvre.

Mais aujourd’hui, alors que le FN a éliminé le PS d’un second tour dans plusieurs législatives partielles, il est bien évident que cette stratégie a été abandonnée. Désormais, le PS cherche par tous les moyens à faire baisser le FN mais il s’y prend si mal qu’il fait son jeu. Et les résultats du gouvernement sont, en matière d’immigration et d’insécurité, si désastreux, par une sorte d’effet « Taubira », malgré les formules choc du ministre de l’intérieur, qu’il ne peut en être autrement.

L’UMP est divisée en deux lignes quasi incompatibles, entre les européistes timides lorgnant sur le centre de François Fillon, et une droite populiste et davantage eurosceptique autour de Jean-François Copé. Une ligne européiste et populiste à la fois pourrait réussir. C’était la ligne de Nicolas Sarkozy, mais cette synthèse a explosé. Elle n’est donc pas en mesure d’empêcher la fuite d’électeurs populaires vers le FN.

Mais c’est pourtant bien le PS qui est le principal responsable de ce vent d’europhobie qui souffle sur notre pays et profite au Front. Alors que l’UMP met en avant une « histoire de la nation européenne », écrite par le député européen Philippe Juvin, le gouvernement PS a vis-à-vis de l’Europe une attitude contradictoire et souvent hostile. François Hollande ne parle d’ailleurs quasiment jamais d’une manière positive de l’Europe, ayant prétendu pendant sa campagne que la France seule pourrait la réorienter dans le sens de la croissance. Quant à Jean-Luc Mélenchon, qui tape beaucoup sur l’UE, sans remettre en cause pour autant l’€uro, et en soutenant d’une manière caricaturale l’immigration, il favorise là encore le FN en orientant l’électorat populaire qui lui reste vers des thématiques eurosceptiques, le FN ayant acquis une légitimité sur ces questions, d’où le positionnement très ambigu vis-à-vis de lui d’un Dupont-Aignan.

Qu’oppose le PS au FN de Marine Le Pen ? Il tente à nouveau la vieille ficelle complètement usée de l’antiracisme et de l’antifascisme, de l’indignation exacerbée pour tel ou tel propos relativement anodin d’un des dirigeants de ce parti. On reprochera à Marine Le Pen d’avoir comparé l’occupation des rues par la prière musulmane à l’occupation allemande, alors qu’on reprochait a contrario à son père d’avoir sous-estimé la nocivité de la seconde. Cette attitude ne paie pas. Ce n’est pas en dissolvant quelques partis extrémistes, en les reliant plus ou moins implicitement au FN, ou en arrêtant un norvégien radical, qui avait appelé à voter pour Marine Le Pen en 2012, qu’il arrivera à le faire baisser.

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