29/10/2013
Droit du sang, une définition de la nationalité qui fait polémique
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Rappel historique des faits.
Le droit du sang (ius sanguinis) définit la nationalité d’un individu en fonction de la nationalité de ses ascendants, par opposition au droit du sol (ius soli), qui la définit en fonction de son lieu de naissance ce qui, en période de pression migratoire, lui fait perdre beaucoup de son sens.
Le droit du sang correspond à la conception démocratique de la citoyenneté. Il a été introduit dans la constitution d’Athènes en 451 avant J.C par Périclès en personne. C’est parce que la citoyenneté athénienne avait été bradée par les tyrans Pisistratides, offerte à leurs partisans étrangers, que le dirigeant principal d’Athènes estima nécessaire de restaurer cette citoyenneté. Il décida ainsi que dorénavant ne serait citoyen athénien que celui né de deux parents eux-mêmes citoyens d’Athènes et mariés en conformité avec les lois de la cité. Ironie de l’histoire, ses propres enfants, nés de sa relation avec Aspasie, qui n’était pas athénienne, ne purent pas devenir citoyens du fait de la règle introduite par leur père. Périclès ne se contenta toutefois pas de cette seule règle puisqu’il l’appliqua de manière rétroactive afin de réviser les listes de citoyens et de revenir sur les abus de pouvoir de Pisistrate en la matière.
Le droit du sol, qu’on lui oppose, relève en revanche d’une conception impériale, dans un empire romain de plus en plus cosmopolite, car c’est en 212 après J.C que l’empereur Caracalla, d’origine nord-africaine, concéda la citoyenneté romaine à l’ensemble des hommes libres de l’empire, et pas seulement d’ailleurs à ceux nés sur le sol romain. Ce fut l’une des raisons qui incita de nombreux Germains à franchir les frontières de l’empire, sachant qu’ils pourraient ensuite bénéficier de cet édit.
En France, le droit du sol correspond au droit féodal et monarchique, selon le principe que « tout serf né sur les terres d’un seigneur est serf du dit seigneur ». Contrairement aux dirigeants politiques contemporains qui affirment que le « droit du sol » est un droit républicain, c’est exactement le contraire. Il correspond au droit en vigueur dans des autocraties s’exerçant sur un territoire peuplé d’une population hétérogène, ce qui n’est pas le cas des républiques, fondées normalement sur l’homogénéité du corps des citoyens.
En 1789, la révolution française, qui se veut une révolution universelle, ne remet pas immédiatement en cause la règle en vigueur sous la monarchie. Il est vrai que cette dernière n’est abolie qu’en 1792 et que la jeune république a d’autres priorités que de modifier son code de la nationalité. A une époque où l’immigration était de toute façon marginale et européenne, il n’y avait pas d’urgence.
Sous le consulat, Napoléon Bonaparte doit trancher cette question. Les juristes révolutionnaires et ceux s’inspirant du droit romain sont partisans de l’adoption du droit du sang par la république, pour rompre avec l’héritage royal. Bonaparte se rallie à leur position et intègre cette disposition. Par la suite, elle sera adoptée au cours des décennies qui suivent par presque tous les pays européens, par la Grèce indépendante en 1830, par l’Italie et par l’Allemagne. Cette dernière, en 1913, adoptera même la version athénienne du droit du sang dite « intégrale », à savoir patrilinéaire et matrilinéaire à la fois.
En résumé, historiquement, le droit du sang est le droit démocratique par excellence, reposant sur l’idée qu’une république, se confondant alors avec la notion de « nation », homogène, par opposition à un empire. Si, en 1889, le droit du sol est ajouté au droit du sang en France, c’est pour des raisons contextuelles, la France abritant alors sur son sol de nombreux autres européens, parents en tous points des Français, qui ne sont pas soumis au service militaire et qui seraient pourtant bien utiles en cas de nouvelle guerre contre l’Allemagne. Après 1945, ce droit contextuel aurait dû sagement être abrogé.
La polémique actuelle.
La droite depuis le milieu des années 80 prône la restauration du seul droit du sang comme accès à la nationalité française, donc l’abrogation du droit du sol. C’est ce que réclama ainsi Valéry Giscard d’Estaing en 1991 dans un célèbre entretien accordé au Figaro Magazine où il dénoncera d’ailleurs l’immigration comme « invasion », mais c’était aussi le cas du programme du RPR en 1986 et bien sûr du FN lorsque celui-ci émergera à l’issue des élections européennes de 1984.
La « gauche » depuis une trentaine d’années attaque systématiquement le ius sanguinis en raison de son idéologie internationaliste et libertaire. C’est sous le gouvernement Schröder qu’en 2000 l’Allemagne introduira le droit du sol pour en faire bénéficier les nombreux Turcs nés en Allemagne à partir de la première génération de migrants venue en 1963 à l’appel d’un gouvernement allemand à la solde du grand patronat. Le gouvernement Prodi en Italie, vers 2005, a souhaité la même évolution mais a été chassé du pouvoir à temps, même si le gouvernement Letta en 2013 a l’intention de remettre cette question sur le tapis. Le « socialiste » Papandréou en Grèce, avant de démissionner, avait également saboté les règles d’accès à la nationalité grecque selon la même logique en 2010.
Lorsque François Fillon prône le droit du sang comme principale voie d’accès à la nationalité dans son programme de cet été, lorsque Jean-François Copé, dans le contexte de l’affaire « Leonarda », s’interroge sur le bien fondé du droit du sol lorsque celui-ci permet à des migrants clandestins de rester sur notre territoire, la droite ne fait que remettre en avant un thème qu’elle avait abandonné. Rappelons qu’en Allemagne, le candidat CDU/CSU Edmund Stoiber, finalement battu, avait courageusement indiqué qu’il reviendrait sur la loi Schröder, ce qu’Angela Merkel, élue en revanche, s’est bien gardée de faire.
Alors que le gouvernement français s’apprêtait à ouvrir son marché d’emplois à des travailleurs étrangers, qui plus est en provenance d’un autre continent, il aurait dû préalablement blinder son code de la nationalité, comme le font les pays du Golfe persique. C’est parce qu’il ne l’a pas fait que la situation migratoire de notre pays est devenue ingérable.
Néanmoins, restaurer aujourd’hui le droit du sang comme accès privilégié à la nationalité française serait nettement insuffisant car bien trop tardif. La lâcheté des gouvernements précédents, sans parler de celui actuellement en exercice, a été funeste. Par ailleurs, les autres pays d’Europe sont tombés dans le même piège car, au lieu d’imiter le Japon, ils ont imité la France et ont ainsi dénaturé leur nationalité comme nous avons dénaturé la nôtre. C’est là que l’idée d’une nouvelle nationalité, européenne, indépendante des nationalités des anciens Etats, et s’inspirant de la démarche originelle de Périclès, qui avait agi pour les mêmes raisons, a tout son sens.
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Le droit du sang correspond à la conception démocratique de la citoyenneté. Il a été introduit dans la constitution d’Athènes en 451 avant J.C par Périclès en personne. C’est parce que la citoyenneté athénienne avait été bradée par les tyrans Pisistratides, offerte à leurs partisans étrangers, que le dirigeant principal d’Athènes estima nécessaire de restaurer cette citoyenneté. Il décida ainsi que dorénavant ne serait citoyen athénien que celui né de deux parents eux-mêmes citoyens d’Athènes et mariés en conformité avec les lois de la cité. Ironie de l’histoire, ses propres enfants, nés de sa relation avec Aspasie, qui n’était pas athénienne, ne purent pas devenir citoyens du fait de la règle introduite par leur père. Périclès ne se contenta toutefois pas de cette seule règle puisqu’il l’appliqua de manière rétroactive afin de réviser les listes de citoyens et de revenir sur les abus de pouvoir de Pisistrate en la matière.
Le droit du sol, qu’on lui oppose, relève en revanche d’une conception impériale, dans un empire romain de plus en plus cosmopolite, car c’est en 212 après J.C que l’empereur Caracalla, d’origine nord-africaine, concéda la citoyenneté romaine à l’ensemble des hommes libres de l’empire, et pas seulement d’ailleurs à ceux nés sur le sol romain. Ce fut l’une des raisons qui incita de nombreux Germains à franchir les frontières de l’empire, sachant qu’ils pourraient ensuite bénéficier de cet édit.
En France, le droit du sol correspond au droit féodal et monarchique, selon le principe que « tout serf né sur les terres d’un seigneur est serf du dit seigneur ». Contrairement aux dirigeants politiques contemporains qui affirment que le « droit du sol » est un droit républicain, c’est exactement le contraire. Il correspond au droit en vigueur dans des autocraties s’exerçant sur un territoire peuplé d’une population hétérogène, ce qui n’est pas le cas des républiques, fondées normalement sur l’homogénéité du corps des citoyens.
En 1789, la révolution française, qui se veut une révolution universelle, ne remet pas immédiatement en cause la règle en vigueur sous la monarchie. Il est vrai que cette dernière n’est abolie qu’en 1792 et que la jeune république a d’autres priorités que de modifier son code de la nationalité. A une époque où l’immigration était de toute façon marginale et européenne, il n’y avait pas d’urgence.
Sous le consulat, Napoléon Bonaparte doit trancher cette question. Les juristes révolutionnaires et ceux s’inspirant du droit romain sont partisans de l’adoption du droit du sang par la république, pour rompre avec l’héritage royal. Bonaparte se rallie à leur position et intègre cette disposition. Par la suite, elle sera adoptée au cours des décennies qui suivent par presque tous les pays européens, par la Grèce indépendante en 1830, par l’Italie et par l’Allemagne. Cette dernière, en 1913, adoptera même la version athénienne du droit du sang dite « intégrale », à savoir patrilinéaire et matrilinéaire à la fois.
En résumé, historiquement, le droit du sang est le droit démocratique par excellence, reposant sur l’idée qu’une république, se confondant alors avec la notion de « nation », homogène, par opposition à un empire. Si, en 1889, le droit du sol est ajouté au droit du sang en France, c’est pour des raisons contextuelles, la France abritant alors sur son sol de nombreux autres européens, parents en tous points des Français, qui ne sont pas soumis au service militaire et qui seraient pourtant bien utiles en cas de nouvelle guerre contre l’Allemagne. Après 1945, ce droit contextuel aurait dû sagement être abrogé.
La polémique actuelle.
La droite depuis le milieu des années 80 prône la restauration du seul droit du sang comme accès à la nationalité française, donc l’abrogation du droit du sol. C’est ce que réclama ainsi Valéry Giscard d’Estaing en 1991 dans un célèbre entretien accordé au Figaro Magazine où il dénoncera d’ailleurs l’immigration comme « invasion », mais c’était aussi le cas du programme du RPR en 1986 et bien sûr du FN lorsque celui-ci émergera à l’issue des élections européennes de 1984.
La « gauche » depuis une trentaine d’années attaque systématiquement le ius sanguinis en raison de son idéologie internationaliste et libertaire. C’est sous le gouvernement Schröder qu’en 2000 l’Allemagne introduira le droit du sol pour en faire bénéficier les nombreux Turcs nés en Allemagne à partir de la première génération de migrants venue en 1963 à l’appel d’un gouvernement allemand à la solde du grand patronat. Le gouvernement Prodi en Italie, vers 2005, a souhaité la même évolution mais a été chassé du pouvoir à temps, même si le gouvernement Letta en 2013 a l’intention de remettre cette question sur le tapis. Le « socialiste » Papandréou en Grèce, avant de démissionner, avait également saboté les règles d’accès à la nationalité grecque selon la même logique en 2010.
Lorsque François Fillon prône le droit du sang comme principale voie d’accès à la nationalité dans son programme de cet été, lorsque Jean-François Copé, dans le contexte de l’affaire « Leonarda », s’interroge sur le bien fondé du droit du sol lorsque celui-ci permet à des migrants clandestins de rester sur notre territoire, la droite ne fait que remettre en avant un thème qu’elle avait abandonné. Rappelons qu’en Allemagne, le candidat CDU/CSU Edmund Stoiber, finalement battu, avait courageusement indiqué qu’il reviendrait sur la loi Schröder, ce qu’Angela Merkel, élue en revanche, s’est bien gardée de faire.
Alors que le gouvernement français s’apprêtait à ouvrir son marché d’emplois à des travailleurs étrangers, qui plus est en provenance d’un autre continent, il aurait dû préalablement blinder son code de la nationalité, comme le font les pays du Golfe persique. C’est parce qu’il ne l’a pas fait que la situation migratoire de notre pays est devenue ingérable.
Néanmoins, restaurer aujourd’hui le droit du sang comme accès privilégié à la nationalité française serait nettement insuffisant car bien trop tardif. La lâcheté des gouvernements précédents, sans parler de celui actuellement en exercice, a été funeste. Par ailleurs, les autres pays d’Europe sont tombés dans le même piège car, au lieu d’imiter le Japon, ils ont imité la France et ont ainsi dénaturé leur nationalité comme nous avons dénaturé la nôtre. C’est là que l’idée d’une nouvelle nationalité, européenne, indépendante des nationalités des anciens Etats, et s’inspirant de la démarche originelle de Périclès, qui avait agi pour les mêmes raisons, a tout son sens.
Thomas FERRIER (PSUNE)
10:54 Publié dans Analyses, Anti-mythes, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : droit du sang, nationalité européenne, périclès, ius sanguinis |
Commentaires
Vous ne criez quand même pas dans un désert! (Allusion au manque d'espace également, et pas seulement à "celui qui prépare le chemin", ni à ceux qui reçoivent comme une enclume sur la tête un soleil de plomb)! Gardons l'extase du martyr à ceux qui ne connaissent pas Cuchullain! Mais les ennemis peuvent servir, préparé...
Rome n'est-elle point redevable au métissage? Les Étrusques par exemple.
Un être vil et mesquin "pur européen" a-t-il davantage le droit d'exiger ce qui lui revient en tant que citoyen de la République Européenne qu'un autre venant "d'ailleur" et qui démontre plus de chevalerie dans son amour pour l'Europe?
"Droits égaux". J'avoue que ce qui facilite l'élévation sociale d'une personne n'est pas nécessairement lié à sa force et sa virtu, parlez-en à Machiavel. Qui détient les capitaux?
Une idée politique nécessite une méthode... subtile! Car les raisonnements grossiers prospèrent facilement en ce monde, à votre détriment, je le crains, mon cher. Quoique simplifier les choses et les êtres, c'est aussi les nommer.
Votre savoir en matière de religion indo-européenne ne doit surtout pas être éclipsé par une étiquette du style "C'est du Le Pen tout craché". Les "intellos" demeurent les plus paresseux quand il est temps d'aborder la généalogie de toutes choses.
Take care my deer, prends soin de toi, mon cher!
Écrit par : WILL | 30/10/2013
Chaque peuple possède ses brebis galeuses qu'elle doit traiter en famille mais sans que cela ne signifie la négation y compris pour elles de leur nationalité. C'est d'ailleurs parce qu'elles la possèdent qu'elles sont notre charge, notre responsabilité.
Le combat pour une Europe unie de l'Islande à l'Oural, et par extension jusqu'à Vladivostok, une Europe de type plus ou moins fédérale, une Europe européenne et sociale, n'a rien à voir avec les nostalgies réactionnaires du nationalisme de "grand-papa".
Et que pour que cette Europe réussisse, elle doit oser aborder tous les sujets qui dérangent et proposer des solutions adaptées à une situation donnée.
Quant à savoir si un druide, ce que je ne prétends pas être, peut se mêler de politique, il faut demander à Diviciacos. :)
Bien amicalement. ;)
Écrit par : Thomas FERRIER | 30/10/2013
Je vous dis "druide" symboliquement, puisque votre mémoire est bien remplie de connaissances intéressantes, pour tout le genre humain, dans sa complète totalité et pas simplement pour les Européens!!! 30 ans d'apprentissage pour un prêtre celte si "je me souviens" (devise du Québec, en passant!).
Clairement, je ne veux pas que le Thomas historien succombe socialement ou même corporellement à cause de celui qui se mêle de politique dangereuse. Une Europe qui se retrouve subitement avec d'innombrables "illégaux", c'est difficile à gérer humainement. Avez-vous écrit un livre ( pouvant survivre à votre mort qui j'espère arrivera le plus tard possible) en ce qui concerne nos origines indo-européennes?
D'autre part je crois avoir lu que Jules César déclara hors-la-loi les Druides, puisqu'ils assuraient justement la cohésion des diverses tribus celtiques, malgré les rivalités royales teintées d'ambition et d'avarice. J'aime bien l'idée d'une classe sacerdotale intelligente au-dessus de la caste royale, directement active et guerrière. C'est comme un rempart entre le Principe et les objets subissant ses manifestations, si vous me comprenez. Quand on est obligé de tout faire seul, on gaspille trop de potentiel énergétique, par le dieu de l'orage!
Écrit par : Will | 04/11/2013
Le kalos kagathos ou "honnête homme" doit être complet, avoir le sens civique et celui du sacré, avoir à cœur l'intérêt général et celui de la patrie, être penseur, rhéteur et acteur dans un même temps, posséder la longue mémoire et vouloir la préserver et la transmettre. Selon le principe aristotélicien du "pan esti politikon".
Je ne crois pas qu'il y ait eu une caste royale, car le rix celte me paraît davantage un chef de guerre qu'un roi au sens strict. En revanche, qu'il y ait eu comme chez les Germains une caste de guerriers, à côté des prêtres que sont les druides, c'est probable. L'hyper-spécialisation guerrière me paraît toutefois une évolution ultérieure du modèle sociétal indo-européen, qui devait davantage correspondre à un modèle romain amélioré, dans lequel l'homme était à la fois citoyen, soldat et paysan (mais aussi prêtre du culte familial), alors que le *regs était un garant du droit élu par l'assemblée du peuple (*sebhos).
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/11/2013
Écrit par : Grand | 04/11/2013
L'hypothèse développée est l'introduction d'une nouvelle nationalité, européenne, indépendante des nationalités existantes (des anciens Etats), et définie par défaut par le principe de Périclès.
Il n'est point question de rétroactivité puisque nous nous plaçons dans le cadre d'un nouvel Etat vierge juridiquement et qui aura pour nom "Europe", et d'une nouvelle nationalité, dont l'attribution se fera de manière concertée sur des critères de convergence (comme lors de la mise en place de l'€).
Les cas particuliers seront analysés par la future assemblée européenne constituante, qui choisira de déroger à cette règle ou de l'appliquer strictement.
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/11/2013
Il est courant de dire "icitte" que les immigrants doivent servir à combler le manque de travailleurs, vu que les "baby boomers" nés après la Guerre se font trop nombreux. Je crois entendre que votre forme de socialisme vise justement à contrecarrer les plans de certains "pleins" voulant prospérer dans un Occident où les travailleurs ne valent pas plus cher de l'heure que l'esclave discret en République de Chine, n'est-ce pas?
En ce qui concerne les castes celtiques, ça dépend des ouvrages. Il me semble que l'on se doit de réfléchir davantage à ce qui nous vient d'Irlande, grâce aux moines copistes, malgré leur suspecte christianité. On a reçu des phrases, si je me souviens, comme "le Druide parle d'abord, et le roi ensuite". À moins que cela voulait dire indirectement: le pape capable d'excommunier un roi parle d'abord. (Ils n'étaient pas fous ces Romains!).
Les rivalités pouvoir sacerdotal et pouvoir militaire-royal semble s'exprimer dans les légendes de l'ours (Ar (thur)) poursuivant le sanglier-druide, est-ce interprétation risible?
Et George Dumézil, voyant partout les 3 castes?
L'idée de celtes, comme dans Astérix, capables d'exercer un métier comme de se battre me semble très crédible, éternellement possible. J'ai souvenir d'avoir lu qu'il pourrait y avoir eu une tribu celte uniquement composée de druides et de guerriers, se déplaçant le plus librement possible parmi des peuples agriculteurs plus sédentaires, moins bien organisés, moins fiers de leur puissance et surtout moins farouches, enclin à verser de généreux tribus. En écoutant la série "Spartacus", je pense qu'en quelques occasions, il a pu en être ainsi.
De toutes façons, je m'en fous, par le Grand Stendhal, les "hommes d'imagination" (créatrice) demeurent à jamais plus importants que les autres humains "logiques" et "savants"!
Désolé de m'écarter du sujet "Droit du sang",
Ave amigos!
Écrit par : Le Juif errant | 06/11/2013
2- Sur la relation entre le roi et le druide, mon interprétation est plus basique. C'est celle de la relation entre Arthur et Merlin, et si le druide doit parler "avant", ça ne signifie pas qu'il parle "au-dessus". Ceci dit, il est évident que le cas celtique a connu une hypertrophie du rôle des prêtres, le cas germanique ayant connu une hypertrophie des guerriers, et le cas romain une domination absolue du politique sur le religieux (la prêtrise étant une fonction politique).
3- Si on remonte aux temps indo-européens, il y avait différents types de prêtres (l'invocateur, le sacrificateur, le poète, l'inspiré...), chaque *bhlagmen (ou prêtre au sens fort) étant dédié à une divinité en particulier (ex: le *Diwos *bhlagmen, "prêtre de Jupiter").
Écrit par : Thomas FERRIER | 06/11/2013
Je sais: avec des "si" on fait des "rais".
Dans ma pensée le prêtre est un politicien plus profond, actif également, mais davantage contemplatif et inspiré.
Pour ce qui est du prêtre dédié à tel ou tel dieu, avec telle ou telle fonction, il me fait penser aux spécialistes ( le contraire de l'honnête homme" du "siècle d'or", l'homme universel (et pas seulement européen, taquinerie!) ), quand il ne me fait pas penser à l'ouvrier devant sa machine.
Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous pensiez des quelques vers que m'ont inspirés votre érudition. Même Criticus ne m'a point critiquer!
N.B. Le Poète est "au-dessus" du politicien, au moins dans sa tête! À la "revoyure"!
Écrit par : Will | 07/11/2013
Il est logique qu'un prêtre ou une prêtresse soit dédié à tel ou tel dieu, à telle ou telle déesse, car chaque païen a une proximité plus forte avec une ou plusieurs divinités en particulier, selon son caractère, son histoire, son ascendance.
Écrit par : Thomas FERRIER | 07/11/2013
J'espère seulement que vos lecteurs, même ceux qui vous haissent, admettront la valeur de votre recherche, en ce qui concerne nos origines, à nous, Occidentaux.
Je vous dis deux secrets en espérant vous entendre en écrire le troisième.
Des mots comme "logique" et "je refuse à compartimenter" font rire les anciennes Divinités! La logique n'est que simplification grossière de l'intellect et Ganesh, ayant mémoire éléphantesque, agit dans notre monde en créant des catégories, paradoxe vitale.
Aussi les humains vénèrent leurs propres forces et vertus, quand ce n'est point leurs faiblesses, et leur orgueil les pousse à ne pas remettre en question les idéaux qui les font jouir.
Mon troisième point est un point d'interrogation! Une faveur que je vous demande... Qu'est-ce que le regressus dans le ventre de la Mère ressemblant à Kâli?
Écrit par : Willy | 12/11/2013
La logique c'est le logos en forme, c'est l'union d'Hermès et d'Athéna :)
Pour votre dernière question, je connais bien le védisme indien mais pas son évolution ultérieure, avec introduction de divinités totalement étrangères au monde indo-aryen, comme Kali, avatar d'une déité dravidienne.
Écrit par : Thomas FERRIER | 12/11/2013
Un Cernnunos-Dionysos-Hermès(et Shiva et Thot?) impose son culte à force de vitalité, tandis que la Sagesse-Savoir-Connaissance évolue à ses côtés. Quidis es Veritas? La Force forge la Connaissance! (Que je suis Brillant d'écrire de pareilles maximes, moi, avec mes cornes invisibles!).
Mais je comprends que la logique reste au goût du jour, il faut bien se baser sur "quelque chose". Ainsi on vous ridiculise, certains rient, d'autres se disent il y a certainement quelque chose de logique dans ces moqueries, basées sur rien. Qu'importe!
Pour la division Dravidiens-Aryens, comme le soulignait Danièlalou (?), Aurobindo l'a remise en question, peut-être par désir d'unité indienne cependant.
Pour le regressus in uterum, c'est que le retour dans le ventre de la Déesse est commun à de nombreux peuples éparpillés sur la surface de la terre. Entrer dans une grotte, un temple... J'avais pensé que vous m'auriez écrit quelque chose comme "il y a bien eu un héros Gwyon (?) qui lécha son doigt après avoir reçu une goutte du chaudron de la connaissance, et il compris en écoutant le chant des oiseaux que la (sorcière) Cerridween (?) (Kâli ?) voulait en fait mettre fin à ses jours. Peut-être en savait-il trop... Des transformations s'en suivent, vous le savez, et il y a comme dans plusieurs mythes avalement et renaissance.
Si jamais votre Daimon vous poussait à écrire sur ce sujet, je serais bien content de vous lire.
Veuillez, je vous en pris, accepter mes salutations les plus distingués!
Écrit par : will | 13/11/2013
A partir du moment où Aurobindo rapproche le mot "arya" du nom du dieu de la guerre Arès, il valide la dichotomie évoquée.
La terre-mère, Déméter en grec, est une déesse de première importance en tant qu'épouse (véritable) de Zeus Patêr, en tant que mère généreuse et féconde donnant aux hommes "le pain quotidien". Mais elle n'est pas la déesse cachée qui accueille certains morts en son sein. Par ailleurs, cette "déesse" (Hel) est probablement une variation féminine d'un dieu masculin des morts (Yama indien, Yima iranien, Vyi slave, Hadès grec, Orcus latin) dont l'entrée du royaume passe sans doute par une grotte, sans que cela ne signifie un "avalement" par la matrice.
Je n'ai pour ma part aucun daimon mais un "deus comes" sans aucun doute.
Écrit par : Thomas FERRIER | 13/11/2013
Cernunnos-Dionysos-Mercure me fait même penser au messager Jésus, en ce sens qu'il veut se rapprocher du peuple qu'il dit aimer, plutôt que de se gargariser de mots "hermès-tics". J'espère mon néologisme, ou plutôt ma contrepèterie amicale à vos oreilles malgré toute sa méchanceté voltairienne!
Votre "logique" politique me semble idéologique, et je tente de ne pas trop en parler, puisque je rends hommage à la lierre s'élevant vers le Soleil grâce à la ténacité du chêne!
Sincérement, qu'importait à notre cher Alex les doutes des raisonneux? Il voyait de haut, et fort il parlait! Il harmonisait, alors qu'il est plus facile sur terre de diviser.
J'apprécie vraiment que vous nous confier vos réflexions sur Aurobindo (sans être moi-même dans la secte de la "Mêre"). Le penseur mérite plus d'attention que ses croyants. Ceux qui écrivent sur lui s'en disent disciples et ne peuvent concevoir qu'il ait pu dire des choses contradictoires "logiquement". Il a voulut mettre l'accent sur la différence entre croyants-nobles-aryens et dévots-canailles-anti-dieux. Mais la géographie dut avoir son rôle dans cette division, malgré son moderne désir d'unité politique. La foudre, l'épée d'Arès brilla chez les Aryas, autant que le Soleil illuminant et le Feu galvanisant.
Merci pour vos mots concernant ma quête sur le regressus ad uterum! Par celui qui fermenta dans la cuisse de Zeus et par ceux qui connurent l'amitié de la cuisse avec une déesses, je vous salue!
Écrit par : will | 15/11/2013
Le dieu cornu (Pan, Cernunnos, hittite Kahruhas...) n'a rien à voir ni avec Dionysos ni avec Shiva. Ce dernier a par ailleurs vu son culte considérablement altéré par le pays dravidien.
La notion d' *aryos n'est pas une notion religieuse mais civilisationnelle. C'est le peuple des "nobles" mais davantage encore des "braves", un auto-ethnonyme du peuple racine.
Arès en Inde, c'est à dire Indra (le "viril", i.e *ner), est un dieu ethnarque, comme Aryaman, symbole des valeurs "aryas", et qui est Irmin chez les Germains et Eremon chez les Irlandais.
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/11/2013
Tu es avec moi, donc tu es mon frère!
On est têtus plus que des ânes
On est unis tels des fourmis
Nous allons boire avec les crânes
De nos affreux ennemis!
C'est massacre à coup de couteaux
Sous le Soleil et la Lune
Et leurs têtes sur nos poteaux
Pour faire cesser rancune!
William Bienvenue 2006
(Ce ci n'est que de la poésie, des symboles, il ne faut pas me prendre aux mots, ceci n'est que du divertissement!)
J'ai écrit cela when I was young, well, so younger than todays, mélangeant le sang des racines québécoises avec la "réalité" contemporaine. La vraie version ne s'appliquait en vérité qu'à mon peuple dépourvu d'État Souverain.
Pour revenir à nos moutons, je vois un lien entre Dionysos et Mercure, puisque Bacchus vient sur terre imposer son culte, comme tout bon messager des dieux. Un lien entre Cernunnos et Dionysos, non point par la sonorité, mais par le retour à la vie sauvage et la proximité des bêtes de la forêt. Il y a aussi le faits qu'Hermès protègent les commerçants voyageurs (souvent bandits, d'une certaine façon) et les bandits de grands chemins aux moeurs souvent sauvages (et pas dans le sens de Rousseau!!!) Pour le lien Pan dieu des troupeaux et Dionysos, Bacchus s'est trouvé un troupeau, comme notre chum Jésus! Pour le maître de l'intelligence créatrice, bout de Christ!, Nietzsche a bien vu en Dionysos l'énergie créatrice qui façonne le monde, c'est-à-dire une force devenant intelligence, comme un singe qui en dit à un autre ce que veut dire "assis!"
À la prochaine chicane, amigos!
Écrit par : Le Poète | 16/11/2013
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