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05/10/2014

Elections législatives en Lettonie. La gauche en tête, la droite au pouvoir.

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Flag_of_Latvia.png(Mise à jour). Les résultats des élections lettones sont désormais connus. C’est bien le parti de gauche, favorable à la minorité russe, Saskana (« Harmonie »), qui s’impose de peu, avec 23% des voix et 25 sièges. Néanmoins son score est bien inférieur à celui obtenu aux législatives de 2011 (28,36%) des voix même si, par rapport aux élections européennes (13%) où il était catastrophique, il remonte la pente. Cette victoire néanmoins ne doit pas cacher les difficultés extrêmes que Saskana aura afin de doter le pays d’un gouvernement.

Le parti de centre-droit Vienotiba (« Unité ») échoue à devenir le premier parti du pays. Avec 21,87% des voix et 23 sièges, il ne progresse que de trois points par rapport à 2011 (18,83%) et est très éloigné de son résultat des élections européennes, où il avait obtenu 46,2% des voix. Cela démontre que le vote aux européennes était davantage en faveur du PPE que pour les seuls qualités de son représentant local.

Le mouvement agrarien et écologiste « Zalo un Zemnieku Savieniba » (ZZS), qui en 2011 n’avait obtenu que 12,22% des voix, et 8,3% seulement aux élections européennes de 2014, a connu un gain important de voix, puisqu’il obtient 19,53% des voix et 21 sièges, devenant ainsi le troisième parti du pays. Il est donc faiseur de roi, soutenant probablement la gauche. Malgré tout, même avec son renfort cette dernière n’aurait alors que 46 députés sur 100 en tout, et n’aurait donc pas la majorité. Ce parti bénéficie sans doute de l’effondrement du mouvement ZRP, qui avait obtenu 20,82% des voix en 2011 et a donc disparu.

Autre grand vainqueur, continuant sa progression, l’Alliance Nationale (Nacionala Apvieniba), autrement dit le mouvement TB/LNNK. En 2011, il avait créé la surprise en obtenant 13,88% des voix. Il a ensuite légèrement progressé aux européennes de 2014, obtenant 14,3% des voix. Ces législatives lui permettent de progresser de deux points, avec plus de 16,61% des voix et 17 députés.

Un petit mouvement conservateur a également réussi à rentrer au parlement. Il s’agit de la liste « No Sirds Latvijai » (Pour l’amour de la Lettonie) qui réalisé un score de 6,85% des voix et obtient 7 députés. Ce n’est pas le cas de l’Union Russe Lettone (LKS) qui n’obtient que 1,58% des voix (contre 6,4% aux européennes), ni du mouvement centriste « Vienoti Latvijai » (Pour une Lettonie unie) qui réalisé seulement 1,19% des voix.

Enfin le mouvement « Latvijas Regionu Apvieniba » (« Alliance des régions de Lettonie ») rentre également au parlement, en obtenant 6,66% des voix et 7 sièges. Il progresse ainsi par rapport aux européennes de 2014, où il avait dû se contenter de 2,5% des voix. Ce parti est plutôt de centre-droit. Son entrée au parlement indiquerait donc plutôt une coalition de droite.

Si en effet les nationalistes du TB/LNNK, le mouvement Unité, la liste conservatrice (NSL) et ce parti s’allient, ils auront 54 sièges en tout, donc la majorité absolue. La gauche aura du mal à bâtir une proposition de coalition alternative, notamment en raison de son marquage pro-russe qui, dans le contexte géopolitique actuel, est un point faible. Saskana a en effet bénéficié d’un vote massif des russes en sa faveur (russes qui composent 30% au moins du pays).

Néanmoins, une coalition composée de quatre partis politiques, dont chacun est indispensable pour que la majorité parlementaire soit conservée, risque d’être bien peu stable. Le TB/LNNK essaiera ainsi de peser de tout son poids sur la politique nationale. Alors qu’il est question que la Lettonie adopte l’euro, ce n’est pas anodin. Il faut toutefois préciser que le TB/LNNK n’est pas opposé à l’Union Européenne, mais ne souhaite pas que la souveraineté nationale soit affaiblie non plus.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

18/09/2011

Elections en Lettonie : la gauche progresse mais la droite triomphe

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TBLNNK VL2.jpgAlors que les précédentes élections législatives datent de moins d’un an, les citoyens lettons étaient invités ce samedi à renouveler leur parlement. Entre temps, au-delà de la crise politique, la crise économique a touché le vieux continent. Le parti au pouvoir, Vienotiba, « Unité », a obtenu ainsi 18.83% des voix contre 31.22% il y a un an. Il paye au prix fort la situation générale du pays, reculant de plus de douze points. C’est le parti de gauche, socialiste et pro-russe, Centre de l’Harmonie, qui avec 28.37% des voix est le grand vainqueur du scrutin, progressant ceci dit seulement de 2.4% environ. Il bénéficie d’un très bon report de voix des nombreux russophones du pays, soucieux de s’opposer aux discriminations dont ils ont le sentiment d’être victimes de la part de la droite.

Parti de centre-droit, réunissant des écologistes et des agriculteurs, l’Union des Verts et des Paysans est également l’un des grands perdants du jour, passant en un an de 19.68% des voix à 12.22% (-7.46, -38%). En revanche, un nouveau parti de droite modérée, le Parti de la Réforme, avec 20.82%, connaît un succès également important, qui lui offre probablement le pouvoir, dans le cadre d’une future coalition avec Unité. Enfin, le parti réformiste LPP/LC s’effondre également, passant de 7.65% des voix à seulement 2.42%, perdant ainsi toute représentation parlementaire.

Enfin, les nationalistes de la coalition « Alliance Nationale » (Nacionala Apvieniba) triomphent dans les urnes, passant de 7.67% des voix en 2010 à 13.88% en 2011, soit une progression de pas moins de 81%. Ils gagnent en outre six sièges supplémentaires.

En nombre de sièges, le Centre de l’Harmonie (SC) obtient 31 sièges mais ne dispose d’aucun allié. En revanche, la coalition de droite obtient de son côté 55 sièges, ce qui lui permet d’obtenir une majorité sans avoir besoin du soutien de la droite nationaliste (14 sièges), et ce malgré l’effondrement du parti sortant. Le vote ethnique, russe à gauche, letton à droite, explique pour beaucoup cette dichotomie entre les deux principaux courants d’opinion du pays. La progression du vote nationaliste s’explique aisément par le climat politique et économique global du pays, mais témoigne également d’une montée de l’europhobie.