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16/10/2017

Défense et illustration du drapeau européen.

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En 1987, l’alsacien Arsène Heitz, membre de l’équipe de création du drapeau européen, affirmait avoir été inspiré par la couronne mariale. C’est possible. Mais ce n’est pas la seule inspiration qui a abouti à ce résultat. L’organisation Pan Europe prônait un drapeau bleu avec un cercle jaune en son centre et une croix rouge en son sein, unissant le soleil d’Apollon et la croix des croisés.

Le bleu est la couleur de l’Europe, par ses aspirations célestes et par les mers qui l’entourent. C’est la couleur du firmament, c’est la couleur de Zeus venu sur terre conquérir le cœur d’Europe. Les douze étoiles en cercle représentent la concorde entre les douze « dii consentes » olympiens du lectisterne de 217 avant J.C (dédicace romaine aux dieux pour conjurer la menace représentée par Hannibal), six dieux et six déesses à parité, également cités par le poète latin Ennius.

C’est aussi le nombre de travaux héroïques accomplis par Héraclès, et il est certain que l’effort pour unir l’Europe est digne de Prométhée et d’Héraclès réunis. Le nombre 12, qui résulte de 3*4, de la trinité indo-européenne, puis chrétienne, et des quatre éléments, est un symbole de perfection cosmique. Le cercle représente le disque solaire aussi bien que l’harmonie, qui est dans la mythologie grecque fille d’Arès et d’Aphrodite. Cela rappelle la couronne d’Astrée, la déesse de la justice (et des étoiles), qui régnait sur terre du temps de l’âge d’or aux côtés de Cronos/Saturne.

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Jean-Luc Mélenchon s’indigne que le drapeau européen soit arboré à l’assemblée nationale. Il déclare : « C’est la république française, pas la vierge Marie ». Et s’insurge de devoir être « obligé de supporter ça ». Il oublie que les révolutionnaires de 1789 voulaient étendre leur révolution à toute l’Europe, avant le virage chauvin de Valmy (1792) et la terreur.

Il propose que ce drapeau soit remplacé par le drapeau de l’ONU, symbole du mondialisme par excellence. On songera à Asselineau en campagne présidentielle aux côtés du drapeau français et du drapeau onusien. Marine Le Pen avait exigé sur le plateau de TF1 que le drapeau européen soit retiré et avait annoncé, élue présidente, qu’elle le ferait retirer de tous les bâtiments publics.

Mélenchon a donc proposé de faire retirer ce drapeau, et Macron s’y est clairement opposé. Dupont-Aignan rappela que le statut du drapeau européen était mentionné dans le traité que les Français avaient refusé par référendum en 2005. Je doute pourtant qu’un seul électeur ait voté non pour cette raison. Enfin Louis Aliot a soutenu mollement cette proposition en indiquant que « nous sommes dans l’assemblée nationale, c’est normal qu’il n’y ait que le drapeau français ». Le repositionnement pro-européen du FN à 180° de la position antérieure et que Marine Le Pen a officialisé dans son discours de Carpentras, a encore du mal à rentrer dans les esprits.

D’un point de vue juridique et institutionnel, il est indiscutable que la présence du drapeau européen à l’assemblée nationale pose question. Mais il rappelle l’engagement européen des dirigeants et parlementaires français mais aussi le caractère européen du peuple français. C’est un symbole fort, exactement comme la statue de Minerve/Athéna sise devant l’assemblée. Qu’une déesse païenne, symbole même de la religion native européenne, s’y trouve, devrait indigner ce laïcard de gauche.

Le drapeau européen n’a pas à être associé mentalement à la politique des actuels dirigeants de l’Union Européenne, qui sont choisis par les chefs d’état et de gouvernement, qui plus est. Sinon, il faudrait refuser de la même façon le drapeau français sous prétexte qu’il a été instrumentalisé par des gens dont on condamne la politique.

Ce drapeau est innocent de l’exploitation qu’en font des dirigeants incapables par ailleurs de le brandir et encore moins de mourir en son nom. C’est à nous, les vrais européens de sang et d’âme de le reprendre à ceux qui ne sont pas dignes de le brandir. Le drapeau européen bleu aux douze étoiles doit devenir le symbole de la résistance de l’Europe au mondialisme. Au lieu d’y voir le symbole de l’oppression globaliste sur l’Europe, voyons-y le symbole de la liberté demain retrouvée, dans l’unité politique et la réconciliation morale du continent. J’ai rappelé que ce drapeau était lui aussi porteur de la longue mémoire européenne.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Elections autrichiennes : la barre à droite toute.

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800px-Kurz2017.jpgAvec 31,36% (+ 7,37) des voix et 61 sièges (+14), l’ÖVP de Sebastian Kurz réussit son pari de renforcer sa formation politique et maintient le FPÖ de Hans-Christian Strache à bonne distance. Ce dernier, qui avait atteint parfois jusqu’à 37% des voix dans certains sondages, n’a cessé de reculer depuis l’ascension médiatique du ministre Kurz. Le FPÖ néanmoins obtient dans ce contexte 27,35% des voix (+ 6,85) et 53 sièges, ce qui est le meilleur résultat de son histoire, légèrement supérieur à celui obtenu par Jörg Haider en 2000.

Le SPÖ, à la différence de la SPD allemande voisine, ne s’effondre pas. Il obtient 26,75% des voix et 52 sièges, soit le même résultat qu’en 2013. Son électorat se maintient dans un contexte où les formations écologistes reculent de cinq points en tout.

La formation d’Alexander van der Bellen, président autrichien actuel, élu pour faire barrage au candidat du FPÖ Norbert Hofer, s’effondre avec 3,32% des voix (- 9.1) et perd toute représentation parlementaire (-24 sièges). Les Verts (Grüne) ont été victimes également de la concurrence d’une scission, le mouvement Pilz, du nom de son fondateur, qui obtient 4,13% des voix et 8 sièges.

Avec 4,96% des voix et 9 sièges, la liste NEOS, de centre-droit et en faveur de la construction européenne, maintient son résultat de 2013. Le fort tripartisme autrichien a empêché cette formation d’accroître son audience mais elle a su fidéliser son électorat.

Les autres formations politiques populistes sont réduites à la portion incongrue. La liste FLÖ issue d’une scission du FPÖ menée notamment par Barbara Rosenkranz obtient 0,18% des voix. La liste ultra-anti-européenne EUAUS, qui prône une sortie de l’Autriche de l’UE, 0,01%. Les communistes du KPÖ obtiennent 0,73% des voix (- 0,29), récupérant le vote gauchiste. Enfin la liste représentant les minorités musulmanes, liste pro-Erdogan, à savoir le NBZ, obtient 0,06% des voix soit à peine 2600 électeurs. C’est l’échec également pour la formation populiste GILT, qui n’obtient que 0,92% des voix. Les listes divers (Sonstige) sont donc laminées, perdant près de sept points en tout par rapport à 2013.

Le SPÖ a immédiatement proposé une alliance avec l’ÖVP mais Sebastian Kurz va devoir rapidement faire un choix déterminant. Ou bien il peut imiter Sarkozy, et après avoir tenu une ligne droitière pendant la campagne, faire l’ouverture à gauche une fois au pouvoir. Mais ce serait tactiquement maladroit, surtout en Autriche. Ou bien il peut proposer une coalition avec Strache et le FPÖ, au risque de susciter en Europe occidentale une campagne de dénigrement, et c’est probablement le choix qui sera le sien.

Pour le FPÖ, ce résultat est paradoxal. C’est certes son meilleur score mais il est très en-dessous des espérances que Strache pouvait avoir il y a encore quelques mois. Il a été incapable de freiner l’ascension de Kurz qui a su convaincre d’anciens électeurs ÖVP, tentés par le FPÖ, de retourner au bercail. Les perspectives de devenir chancelier s’évanouissent donc.

Si le FPÖ accepte de rejoindre une coalition autour de l’ÖVP, le risque est fort que le parti connaisse une hémorragie électorale à terme, comme cela avait été le cas en 2000. Mais si le FPÖ reste dans l’opposition, on lui reprochera de ne pas vouloir participer au pouvoir et de ne pas être un parti de gouvernement. Il est donc là encore probable que Strache accepte de rejoindre une coalition, à la condition d’obtenir au moins le ministère de l’intérieur.

Une coalition ÖVP/FPÖ avec Sebastian Kurz comme chancelier, est donc vraisemblable. Elle ne suscitera sans doute pas les cris d’orfraie de la coalition précédente ÖVP/FPÖ de 2000. Strache n’est pas Haider et il a su éviter tout le long de sa carrière à la tête du FPÖ les déclarations provocatrices qui inquiéteraient une partie notable de ses propres électeurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)