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18/08/2010

« Europe Ecologie », une arnaque politique

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arton2848-d7270.pngAlors que la candidature de l’écologiste d’origine norvégienne Gro Eva Farseth, Eva Joly de son nom marital, se profile pour les élections présidentielles françaises de 2012, candidate qu’on pourrait alors surnommer « Eva Grüne » pour faire plaisir à l’allemand Cohn-Bendit, deux prises de position de ce dernier m’amènent à réfléchir au phénomène « Europe Ecologie ».

Issue de l’ancien parti des Verts, qui avait connu ces dernières années des scores assez médiocres, la liste « Europe Ecologie » a émergé aux élections européennes de 2009 avec un score quasi égal à celui de la liste « PSE » conduite par le Parti Socialiste. Nous avions déjà évoqué ce résultat comme la victoire d’une stratégie machiavélienne élaborée par le président de la république, Nicolas Sarkozy, pour fragiliser le PS en mettant en orbite une liste dont son dirigeant, Daniel Cohn-Bendit, ne souhaitait pas se présenter aux élections présidentielles. Une liste écologiste, menée par Eva Joly, ne serait pas en mesure d’accéder au second tour des élections présidentielles mais pourrait nuire fortement au candidat du PS, probablement Martine Aubry. Si cette liste réussissait à prendre suffisamment de voix à la gauche, cela pourrait permettre un duel Sarkozy-[Marine] Le Pen, qui assurerait au président sortant d’être réélu dans un fauteuil, mais probablement avec une avance moins confortable que celle de Chirac face à Le Pen en 2002. En effet, vue son impopularité, que des déclarations radicales, mais qui ne seront suivies d’aucune réalisation, ne permettront pas d’involuer, il sera très difficile au président sortant de retrouver son fauteuil à l’Elysée.

Mais au-delà de ces tactiques politiciennes, plus que classiques et de bonne guerre, « Europe Ecologie » représente d’un point de vue idéologique une véritable arnaque. A la différence d’un Antoine Waechter, dont la cohérence et la sincérité ne sont pas à démontrer, « Europe Ecologie » n’est pas un véritable parti pour l'écologie et encore moins un parti pour l'Europe.

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Lech Walesa, le petit télégraphiste de Washington

GDANSK (AFP) 18/08/2010

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L'Europe ne se conçoit pas sans la Turquie qui devra entrer dans l'Union Européenne (UE) après avoir progressivement adapté son économie, a estimé mercredi l'ancien président polonais et Prix Nobel de la Paix, Lech Walesa.

"Il n'y a pas d'Europe sans la Turquie", a déclaré le chef historique du syndicat Solidarité, au cours d'un entretien accordé à l'AFP.

"La Turquie doit progressivement parvenir au niveau de développement de l'Europe et y entrer demain", a-t-il ajouté.

Ankara a entamé des négociations d'adhésion à l'UE en 2005, mais le processus n'avance que très lentement, en partie du fait des réticences allemandes et françaises à voir un pays musulman de 75 millions d'habitants entrer dans l'Europe.

"Les frontières et les divisions ont conduit à des conflits, notamment religieux", a commenté M. Walesa, fervent catholique, estimant que "la religion a été instrumentalisée" à travers l'Histoire.

"Mais la religion va revenir à sa place et les gens comprendront qu'en réalité Dieu est le même dans toutes les religions mais qu'il y a trop d'enseignants de la foi", a-t-il souri.

La Pologne, qui présidera l'Union européenne au second semestre 2011, soutient l'adhésion de la Turquie à l'UE.

Par ces déclarations, Lech Wałęsa se conforme au discours dominant de la droite polonaise, celle de Jaroslaw Kaczyński et de feu son frère jumeau Lech, qui est celui d'un alignement systématique sur les positions du gouvernement américain. George W. Bush comme Barack H. Obama sont ainsi des partisans déclarés de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, de même que leurs vassaux atlantistes, l'eurosceptique David Cameron en tête, qui a récemment protesté contre les freins mis à cette adhésion par la France et par l'Allemagne.

Lire de la plume de personnalités ouvertement hostiles à l'idée d'une Europe fédérale, et donc à plus fortes raisons d'une Europe nation, un tel soutien fait sourire et démontre, si besoin est, que seuls les ennemis de l'Europe peuvent soutenir une telle adhésion, qui ruinerait toute possibilité d'une véritable Europe unitaire. C'est bien de son propre aveu que Michel Rocard, qui considère l'idée d'Europe unie comme désormais utopique, s'est ainsi rallié à cette adhésion turque dont dans "Oui à la Turquie" il se fait un défenseur acharné.

Parce que nous sommes d'authentiques européanistes, et pas en peau de lapin à l'instar de ces séides de Washington, nous restons des opposants résolus à toute adhésion de la Turquie à toute Europe unitaire, Union Européenne ou autre. La Turquie n'est pas assez européenne, elle l'est infiniment moins que l'Ukraine ou la Russie, et aujourd'hui, d'un point de vue culturel, elle nous tourne le dos. On ne peut vouloir rejoindre l'Union Européenne tout en défendant en même temps l'umma.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

03/08/2010

La chute de la maison Fini

bandeaubillets2ferrier2.png

gianfranco_fini-2.jpgGianfranco Fini, actuel président de l’assemblée italienne, a été sommé de démissionner par le président du conseil, et président de son parti, le Peuple de la Liberté, Silvio Berlusconi, en raison de positions incompatibles avec la doctrine du mouvement. Fini, qui était auparavant présenté comme le successeur naturel du cavaliere, voit ainsi ses ambitions, et on les sait démesurées, brisées par la décision du dirigeant, qui pourrait être contraint à de nouvelles élections car Fini a refusé de démissionner et a quitté le groupe avec environ 34 députés et 10 sénateurs, ce qui n’est tout de même pas négligeable.

Fini apparaît comme l’homme politique qui s’est le plus renié et son parcours politique peut servir de modèle à tous ces politiciens d’extrême-droite qui, lassés d’une radicalité stérile, aspirent à une reconnaissance de leurs concitoyens. A la mort du secrétaire général du Mouvement Social Italien, forme de néo-fascisme composite, symbolisé par une flamme qui fut ensuite reprise par le Front National, Giorgio Almirante, c’est Gianfranco Fini qui parvient en 1988 à la tête du parti. Sa victoire sera de courte durée puisque dès 1990 il est remplacé pour un an dans ses fonctions par un dur, Pino Rauti, partisan d’une fidélité absolue aux idées fascistes. Ce n’est qu’en 1992, à la suite d’un échec électoral du MSI, que Fini retrouve la direction.

Pour asseoir sa domination sur le parti, Gianfranco Fini ose dans les media tenir des propos extrémistes, comme en 1988 où il affirme que « le MSI réclame le droit de se référer au fascisme », et en 1994 où il déclare coup sur coup que « nous sommes fascistes, les héritiers du fascisme, le fascisme de l’an 2000 » et que « Mussolini fut le plus grand chef d’état italien du XXème siècle ». Ces propos, qui suscitent l’émotion et un scandale justifié, ne doivent pas tromper et sont destinés à rassurer ses partisans.

En 1993, aux élections municipales, alors que le MSI en 1992 n’avait réussi à obtenir que 5.37% des suffrages, Gianfranco Fini et Alessandra Mussolini connaissent des scores importants avec 47% des voix au second tour à Rome pour Fini et 44% des voix au second tour à Naples pour Mussolini. Cet échec tout relatif fait prendre conscience à Fini qu’il a encore une carte à jouer car l’accès à des responsabilités politiques est possible pour peu qu’il se débarrasse du boulet fasciste de sinistre mémoire.

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