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18/08/2010

Lech Walesa, le petit télégraphiste de Washington

GDANSK (AFP) 18/08/2010

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L'Europe ne se conçoit pas sans la Turquie qui devra entrer dans l'Union Européenne (UE) après avoir progressivement adapté son économie, a estimé mercredi l'ancien président polonais et Prix Nobel de la Paix, Lech Walesa.

"Il n'y a pas d'Europe sans la Turquie", a déclaré le chef historique du syndicat Solidarité, au cours d'un entretien accordé à l'AFP.

"La Turquie doit progressivement parvenir au niveau de développement de l'Europe et y entrer demain", a-t-il ajouté.

Ankara a entamé des négociations d'adhésion à l'UE en 2005, mais le processus n'avance que très lentement, en partie du fait des réticences allemandes et françaises à voir un pays musulman de 75 millions d'habitants entrer dans l'Europe.

"Les frontières et les divisions ont conduit à des conflits, notamment religieux", a commenté M. Walesa, fervent catholique, estimant que "la religion a été instrumentalisée" à travers l'Histoire.

"Mais la religion va revenir à sa place et les gens comprendront qu'en réalité Dieu est le même dans toutes les religions mais qu'il y a trop d'enseignants de la foi", a-t-il souri.

La Pologne, qui présidera l'Union européenne au second semestre 2011, soutient l'adhésion de la Turquie à l'UE.

Par ces déclarations, Lech Wałęsa se conforme au discours dominant de la droite polonaise, celle de Jaroslaw Kaczyński et de feu son frère jumeau Lech, qui est celui d'un alignement systématique sur les positions du gouvernement américain. George W. Bush comme Barack H. Obama sont ainsi des partisans déclarés de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, de même que leurs vassaux atlantistes, l'eurosceptique David Cameron en tête, qui a récemment protesté contre les freins mis à cette adhésion par la France et par l'Allemagne.

Lire de la plume de personnalités ouvertement hostiles à l'idée d'une Europe fédérale, et donc à plus fortes raisons d'une Europe nation, un tel soutien fait sourire et démontre, si besoin est, que seuls les ennemis de l'Europe peuvent soutenir une telle adhésion, qui ruinerait toute possibilité d'une véritable Europe unitaire. C'est bien de son propre aveu que Michel Rocard, qui considère l'idée d'Europe unie comme désormais utopique, s'est ainsi rallié à cette adhésion turque dont dans "Oui à la Turquie" il se fait un défenseur acharné.

Parce que nous sommes d'authentiques européanistes, et pas en peau de lapin à l'instar de ces séides de Washington, nous restons des opposants résolus à toute adhésion de la Turquie à toute Europe unitaire, Union Européenne ou autre. La Turquie n'est pas assez européenne, elle l'est infiniment moins que l'Ukraine ou la Russie, et aujourd'hui, d'un point de vue culturel, elle nous tourne le dos. On ne peut vouloir rejoindre l'Union Européenne tout en défendant en même temps l'umma.

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

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