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27/06/2016

Elections parlementaires en Espagne : le Parti Populaire en tête

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ES.pngCe dimanche 26 juin, des élections législatives étaient organisées à nouveau en Espagne, suite à l’incapacité des partis de mettre en place une coalition gouvernementale, en raison notamment du poids croissant de Podemos dans l’opinion. La droite (Parti Populaire) avait notamment fait un score assez médiocre en 2015 avec 28.71% des voix contre 22% pour le PSOE.

Le Parti Populaire de Mariano Rajoy obtient 33.03% (+4.2%) des voix et 137 sièges (+14) et sort donc conforté dans les urnes, après son échec cinglant en 2015. Beaucoup d’électeurs ont voulu voter utile et éviter de se retrouver à nouveau dans la situation d’instabilité gouvernementale. Difficile néanmoins de dire si le PP va pouvoir gouverner au sein d’une coalition de centre-droit, sachant qu’il faut 175 sièges au moins pour disposer d’une majorité.

Le PSOE progresse quant à lui très légèrement, en obtenant 22.66% des sièges (+0.7%) mais en régressant en nombre de sièges avec seulement 85 députés (-5). Il reste donc durablement affaibli par la montée en puissance, à ses dépens, de Podemos et par le poids en général de la gauche radicale.

Podemos, divisé en trois listes contre deux en 2015, a obtenu en tout 17.55% des voix (+0.6) et 59 sièges (+2). L’organisation se renforce donc légèrement dans les urnes mais bien moins que certains sondages ne le laissaient présager. Elle est néanmoins durablement enracinée dans le cadre électoral espagnol.

Ciudadanos (C’s), la formation de centre-droit, qui sera peut-être le partenaire de la droite parlementaire, obtient 13.05% des voix et 32 sièges. La formation perd 0.9% des voix et 8 sièges. A eux deux, PP et C’s n’auraient pas la majorité. Il est probable que la droite catalane (CDC) s’ajoute à l’équation, le CDC ayant eu 2.01% des voix et 8 sièges, ce qui donnerait une coalition fragile de 177 sièges.

La gauche radicale se maintient dans les urnes. L’organisation En Comu Poden (ECP) obtient 3.55% des voix et 12 sièges alors que « En Comu » en 2015 obtenait 3.69% et le même nombre de sièges. Ce parti résiste donc mais ne progresse pas. L’ERC (« Gauche républicaine ») obtient 2.63% (+ 0.24= des voix et 9 sièges (-), alors que les organisations basques EAJ-PNV et EH Bildu voient leurs scores quasi inchangés, à savoir 1.2% (-) et 5 sièges (-1) pour la première et 0.77% (-0.1) et 2 sièges (-).

Enfin, le Parti Nationaliste Catalan (CCa-PNC) obtient 0.33% des voix (-0.01) et un siège unique, alors que le parti de défense des animaux (PACMA) avec 1.19% des voix (+0.32) échoue à rentrer au parlement.

La droite nationale quant à elle, représentée essentiellement par le parti nostalgique FE-JONS, n’obtient qu’environ 0.05% des voix (0.04% pour le seul FE-JONS), et échoue donc lamentablement comme à chaque fois. Son incapacité à s’unir et à renouveler le discours l’explique aisément. PxC, le mouvement identitaire catalan, est laminé avec 722 voix, et la FE (Phalange Espagnole) n’obtient que 254 voix. Tout est à reconstruire et il manque surtout la personnalité de synthèse autour de laquelle tous pourraient s’organiser. En Espagne et au Portugal aussi, la droite nationale reste marginale pour des raisons historiques, le souvenir négatif des dictatures droitières et catholiques étant encore vivace.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

21/11/2011

Brèves européennes... (7)

Rajoy-300x207.jpgGRECE

Une grande coalition a vu le jour autour du nouveau premier ministre Lucas Papademos. Elle inclut même deux représentants du mouvement nationaliste Laos (« peuple » ou « alarme orthodoxe populaire ») dont le fondateur de l’ancien Front Hellénique, à l’époque proche du Front National, Makis Voridis. L’information n’a pas semble-t-il suscité de réaction outragée de la part de la presse nationale française, à la différence des réactions de 2000 sur l’entrée de ministres du FPÖ au sein du gouvernement autrichien, suite aux 27% des voix obtenus par Jörg Haider aux élections législatives. Il est vrai que le contexte est différent, que la crise grecque est inquiétante et que les chancelleries européennes n’ont pas voulu accabler le nouveau gouvernement, à peine en place.

Il faut également convenir que le Laos a pris ses responsabilités dans un contexte calamiteux pour le pays, mettant en sourdine les aspects les plus contestés de son programme concernant notamment l’immigration, même s’il maintient son souhait d’une restauration stricte du ius sanguinis, remis en question par le gouvernement Papandreou, et alors que la population grecque, appauvrie, comprend de plus en plus mal qu’on aide les migrants. A la différence du FN français, qui souhaite que la France quitte la zone euro, les Grecs, y compris les nationalistes, souhaitent au contraire que leur pays conserve l’euro, ce dernier limitant pour le moment la crise et obligeant les autres membres de la zone euro à manifester leur solidarité. Si la Grèce n’a aucun intérêt à renoncer à l’euro, la France et l’Allemagne n’ont pas intérêt non plus à réintroduire une monnaie nationale dans un tel contexte.

ESPAGNE

Les résultats attendus des élections parlementaires se sont confirmés ce dimanche. A 99% des suffrages dépouillés, le Parti Populaire de Rajoy s’impose comme prévu avec une large avance, les électeurs ayant voulu donné une large majorité au (futur) gouvernement pour que ce dernier puisse mettre en place les réformes indispensables, concrètement une politique de rigueur comme dans les autres pays européens, afin de rassurer les agences internationales de notation. Avec 44,6% des voix et 186 députés, soit dix de plus que la majorité absolue, le PP triomphe et revient au pouvoir après deux mandats du socialiste Zapatero, qui s’éclipse discrètement, et ce malgré la mise en avant de l’ancien premier ministre socialiste Gonzales par son parti ces dernières semaines. Avec 28,7% des voix environ, le PSOE connaît quant à lui une sévère mais prévisible déconvenue. Il est désormais réduit à seulement 110 députés.

Le mouvement catalan de centre-droit Convergencia i Unio (CiU), avec 4,3% des voix, obtient 16 sièges, ce qui complète la victoire globale de la droite parlementaire. Avec un peu moins de 7% et 11 sièges, Izquierda Unida (« gauche unie ») multiplie par deux son score, témoignant ainsi d’une vigoureuse protestation d’une partie des électeurs contre le libéralisme économique, sanctionnant dans les urnes les égarements de la finance. Enfin, l’Union du Progrès et de la Démocratie (centre-gauche anti-régionaliste) avec 4,7% des voix et 5 sièges connaît un résultat plus qu’honorable.

Les régionalistes (autres que CiU) s’en sortent plutôt bien. Les basques obtiennent 12 sièges, dont sept pour le parti nationaliste basque de gauche Amaiur et cinq pour le PNV (« parti nationaliste basque »), alors que le Bloc Nationaliste Galicien obtient 0,69% des voix et 2 sièges, de même que la Coalition des Canaries (0,55% et 2 sièges). Enfin, un siège revient à un candidat nationaliste catalan de Esquerra Republicana. De petites listes (Forum des Citoyens [0,41%, 1 siège], Vers/Bloc Inititiave [0,51%, 1 siège], Genoa Bai [0,17%, 1 siège]) obtiennent quelques sièges. Avec 0,31%, le Parti Andalou échoue de peu à faire son entrée au parlement.

La droite nationaliste espagnole connaît quant à elle une déconvenue supplémentaire, limitée par les 0,24% (score national) de Plataforma per Catalunya, présent uniquement en Catalogne (1,73%). Le MSR avait appelé à voter blanc, et semble avoir été entendu, puisque España 2000 n’obtient que 0,03% des voix, la Phalange (FE-JONS) 0,01% des voix et Democracia Nacional 0%.