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08/02/2015

Pourquoi Mitterrand n'aurait pas dû être président en 1981

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mensonge,mitterrand,caste médiatique,démocratie,usurpation,francisqueMon analyse ne porte pas sur le bilan des quatorze années du président « socialiste », d’un homme qui avait dénoncé De Gaulle en proclamant « dix ans, ça suffit ! » et qui, face au péril migratoire qu’un Giscard n’avait pas su combattre avait déclaré, « vous êtes ici chez vous chez nous ».

La question est de savoir comment cet homme politique, avec son passé, a pu devenir le premier président « PS » de la Vème république. L’idée est que si son histoire authentique avait été révélée aux Français, malgré l’impopularité relative du président sortant, il n’aurait jamais été élu et aurait même dû être désavoué par ses principaux soutiens.

Que pouvait-on savoir dès 1981 en cherchant un peu, en faisant un travail journalistique de base, travail qui n’a pas été mené ou alors limité à certains journaux « sulfureux » (Le Crapouillot, Minute) dont aucun journal de référence ne reprit les découvertes ? Ces informations étaient en réalité connues de ses adversaires comme de nombreux journalistes. Mais elles ont été tues et nous tenterons d’expliquer pourquoi. En 1981, peu savaient qu’un début de cancer de la prostate avait été diagnostiqué chez le candidat « socialiste ». Cette information aurait néanmoins dû être connue des Français, et à plus forte raison en 1988. Ils étaient en droit de connaître l’état de santé précis d’un candidat à l’élection ultime. Ils ne l’ont été qu’une fois Mitterrand réélu et gravement atteint, lorsque le secret ne pouvait plus être conservé.

Mais nombreux connaissaient le passé d’extrême-droite de François Mitterrand dans les années 30, un proche alors de l’Action Française et des Croix de Feu, mais aussi de la Cagoule, et qui avait même défilé au quartier latin contre « l’invasion métèque ». Ils savaient aussi que Mitterrand n’avait pas été résistant tout de suite et même avait soutenu Pétain jusqu’en 1942, au point d’être décoré de la francisque par le vieux maréchal. Ils savaient que le candidat socialiste menait une double vie, mais seul l’hétérodoxe Jean-Edern Hallier osa braver ce tabou au péril de sa vie et ce bien après 1981. Enfin, ils ne pouvaient pas ignorer que Mitterrand lui-même avait organisé dans les années 50 un faux attentat contre sa personne, le fameux « attentat » dit de l’Observatoire qui, à lui seul, aurait dû lui interdire toute carrière politique de premier plan.

Voilà des éléments que les Français étaient en droit de connaître avant de se prononcer sur le choix de leur président de la république. Mais les media n’ont rien dit, de même que ses adversaires, de gauche comme de droite. L’ancien employé de Messerschmitt, le volontaire STO Georges Marchais, aurait été mal placé pour lui faire la leçon. Et la droite, comme à son habitude, n’a aucun courage quand elle est confrontée aux leçons de morale d’une « gauche » pourtant mal placée en ce domaine. On le voit encore ces derniers jours avec des ténors de l’UMP appelant à voter pour le PS contre le FN.

C’est en 1965 qu’une occasion en or de neutraliser politiquement Mitterrand était offerte à Charles De Gaulle. Ce dernier s’était ainsi imaginé être élu dès le premier tour, mais il fut contraint à un second tour qu’il emporta nettement, mais sans dominer de manière écrasante son adversaire. De Gaulle avait sous la main un dossier complet. Il pouvait ainsi réduire le dit adversaire à néant. Son honneur personnel lui interdit néanmoins d’utiliser l’arme absolue, sans songer qu’il aurait pu arrêter là la carrière de quelqu’un qui devint 26 ans après président. On constatera de la même façon que Valéry Giscard d’Estaing n’a jamais osé attaquer Mitterrand sur son passé, ni en 1974, ni en 1981.

Pourquoi la droite et les media n’ont-ils pas osé déballer ce passé qui n’aurait jamais dû passer ? La droite a toujours été tétanisée par la « gauche » et n’a jamais osé lui rentrer dans le lard. Elle ne l’a pas fait en 1981 et pas davantage depuis. On imagine pourtant un Chirac en 1988 faisant alliance avec le FN et qui aurait pu rétorquer aux leçons de morale de Mitterrand le passé de ce dernier. Sa victoire était alors assurée.

Quant aux media, le milieu journalistique étant dominé par la « gauche », ils avaient intérêt à taire la vérité et à assurer ainsi le succès de leur poulain, même si ce dernier avait été jadis d’extrême-droite, un « crime » qu’on ne pardonne pas en revanche à Longuet ou Madelin. Ils ont ainsi menti aux Français, pratiqué une évidente désinformation, afin de donner à la « gauche » une victoire politique après sa victoire idéologique (depuis 1968).

A partir du moment où les Français ont élu François Mitterrand sans bénéficier des informations nécessaires pour se déterminer de manière libre et souveraine, cette élection a constitué un coup d’état politico-médiatique, un viol du peuple. Et de même en 2012 on aurait pu avoir comme président un homme politique ayant un « problème » avec les femmes, si son comportement ne lui avait pas dû une arrestation aux USA. L’Elysée serait devenu un véritable lupanar. En 2007, les deux candidats du second tour affichaient une famille unie alors qu’aucun des deux ne vivait plus avec son compagnon. C’est ainsi qu’Arnaud Montebourg, à cause d’une boutade médiatique où il révélait que le problème de Ségolène Royal était « son compagnon », fut exclu de la campagne. Mentir aux Français avant d’être élu, ce n’est pas simplement faire de fausses promesses qu’on sait ne pas tenir, c’est mentir aussi sur qui on est et avec qui on vit.

Ce trait de caractère ne se trouve pas qu’au PS ou à l’UMP. On se souviendra ainsi de l’émoi médiatique faisant suite à l’annonce par un journal à scandales de l’orientation sexuelle d’un haut responsable du FN. Néanmoins, à l’âge médiatique, malgré la malhonnêteté intellectuelle des media du Système, les secrets les mieux gardés finissent par voler en éclats. Il serait bon qu’ils explosent avant que ces gens soient élus et non une fois en place.

Si la classe médiatique faisait bien son travail, elle aurait le devoir de livrer aux citoyens une information des plus complètes. Mais elle ne le fait pas car elle a un intérêt personnel à mentir et à faire élire des gens qui sans cela ne seraient jamais élus. François Mitterrand en 1981 aurait été battu ou n’aurait même pas été choisi candidat de la « gauche ». Chirac en 1995 n’aurait sans doute pas non plus été élu, de même que Sarkozy en 2007 et Hollande en 2012. L’histoire de notre pays aurait-elle alors changé en mieux ? C’est probable. Car rien de bon ne naît des mensonges !

C’est pourquoi il ne peut y avoir de démocratie véritable que s’il y a une transparence totale en politique et que si des journalistes neutres et objectifs informent correctement les citoyens de la réalité derrière les beaux discours et les apparences. Nous en sommes malheureusement loin.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

02/08/2013

Relents monarchiques sous la 5ème République

monarchie,Mitterrand,dérive,république gaullienneIl peut sembler paradoxal de parler de relents de nature monarchique dans un système républicain, comme celui de la France sous la cinquième république. Pourtant nous allons voir que cela n’a rien de déplacé. Surtout cela va bien au-delà des fameuses « dérives monarchiques » que l’on a dénoncé à gauche dès les présidences du général Charles de Gaulle.

Dans sa perspective historique, Thomas Ferrier a associé la démocratie au polythéisme et la monarchie au monothéisme. Nous constaterons, en effet, qu’il y a des relations entre les traits monarchiques et une forme de pensée religieuse, voire monothéiste.

Charles de Gaulle a voulu que le président ait un certain domaine réservé, à savoir la défense et la politique étrangère. Ainsi le président peut-il décider seul d’engager l’armée : il ne peut cependant pas prolongement indéfiniment cet engagement sans l’aval de l’Assemblée. De plus il ne peut pas décider du budget de la défense. Aussi ses prérogatives sont-elles, malgré tout, limitées.

Avec les présidents qui ont suivi, peu à peu le domaine réservé s’est élargi jusqu’à toucher un peu tout. Cependant, si le président promulgue les lois, il ne les vote pas. En droit, la politique de la nation reste entre les mains de l’Assemblée. D’ailleurs, en cas de cohabitation, le pouvoir présidentiel est très limité ; c’est surtout un pouvoir de nuisance, de blocage. Si, en dehors de ce cas, le président a une influence si forte, c’est parce qu’il tient sa majorité.

C’est avec François Mitterand que les choses ont vraiment changé de nature. Avec celui qui reprochait pourtant au Général le « coup d’état permanent », la France a connu le premier monarque républicain. Les choses se sont désormais décidées « au château ».

Ce n’est pas tellement la personnalité du premier président de gauche qui l’explique, même s’il était lui-même issu d’une droite nationaliste. C’est dans la façon de pensée des militants du parti « socialiste » qu’il faut chercher l’explication. Voilà qui ajoute un nouveau paradoxe, quand on sait que le socialisme authentique privilégie la décision collective, à l’opposé de toute forme monarchiste. De fait, le « socialisme » officiel n’a conservé que les modalités, les apparences de la décision collective. Michel Rocard dénonçait une sorte de fétichisme dans les milieux de gauche, plus attachés aux symboles qu’aux réalités, peut-être à la suite des nombreuses désillusions qu’ils ont connues.

Les milieux de gauche sont désormais porteurs d’une idolâtrie qui n’a rien de semblable à ce que l'on rencontre à droite. Il leur faut à tout prix un grand prêtre, que celui-là les prenne de force comme Mitterrand, où qu’il soit le fruit d’élections primaires de circonstance comme Ségolène Royal et François Hollande. Une fois désigné, par lui-même ou presque par hasard, ce grand prêtre est le nouveau Dieu, celui d’un peuple de moutons fidèles. Ainsi Mitterand a-t-il d’abord été le premier « président de droit divin », celui qui se laissait appeler « Dieu ».

Ainsi le président Mitterand n’était-il pas celui des Français, mais celui d’un parti religieux, une sorte d’Ayatollah. C’est ce qui explique la capacité de résistance à la cohabitation dont il a fait preuve.

Ses prédécesseurs Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing ne disposaient pas de ce peuple de fidèles. La majorité était divisée et beaucoup moins « godillot » qu’on ne l’a dit. Elle suivait en général, non pas par ferveur religieuse mais par pragmatisme, chacun cherchant à se faire réélire, du moins tant que la référence présidentielle étaient perçue positivement.

Ensuite Chirac est arrivé et s’est comporté en « président-roi fainéant ». Il y a peu à dire sur son compte. Le cas de Nicolas Sarkozy est plus intéressant. Il a laissé l’image d’un hyper-président, se mêlant de tout. Pourtant le comparer à Mitterand serait une erreur. Comme Pompidou et Giscard, la droite l’a suivi par pragmatisme, parce qu’il a su parler des sujets que les gens ont au cœur, du moins tant que la comparaison entre son action et ses promesses ne l’a pas desservi. Il ne tenait pas sa majorité autant qu’on l’a dit. C’est elle qui lui a imposé de conserver Fillon comme premier ministre.

Le discours d’un candidat ou d’un président est désormais celui d’un despote. Il ne dit pas qu’il soumettra tel projet au parlement, mais qu’il décidera. Madame Royal annonçait partout « sa première mesure ». Le « Moi président » annonçait que jamais telle option ne serait retenue.

Aujourd’hui notre président, François Hollande, est de nouveau « socialiste ». Comme Mitterand, il se prend pour « Dieu ». Cependant il tient aussi du roi fainéant et manœuvrier qu’était Chirac, minimisant sa responsabilité pour tout ce qui fâche et paradant en chef de la Françafrique quand il en a l’occasion. Il arrive qu’on le contredise, qu’un Claude Bartolone ne veuille pas d’une transparence qu’il a pourtant « décidée ». Mais il s’en sort toujours parce qu’il a pris l’habitude de dire tout et son contraire. Finalement le peuple ne l’écoute plus. Ce qui est extraordinaire n’est pas qu’on puisse lui tenir tête, mais qu’il puisse encore décider quelque chose. C’est bien parce son peuple de fidèles est toujours là, qui feint de critiquer le Premier ministre et sa politique pour le ménager lui-même.

Peter EISNER (PSUNE/LBTF)