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01/03/2010

L'Europe est un tout unique

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GENETIQUE – Le profil génétique d’un Européen permet de savoir de quelle région il vient…

En faisant analyser vos gènes, on pourra bientôt savoir si vos aïeux venaient de Picardie, de Bavière ou de Lituanie. C’est en tout cas ce que promettent les résultats de deux récentes études de génétique des populations en utilisant une nouvelle technique d’exploration du génome humain permise par les puces ADN : l’analyse des mutations individuelles (SNP).

Des profils et des distances

John Novembre et une équipe americano-suisse ont analysé une large base de données répertoriant les 200 000 variations génétiques individuelles d’un échantillon de 1387 Européens vivant dans 36 pays. A l’aide d’outils statistiques, ils ont ensuite établi un profil génétique numérique pour chacun des sujets, ce qui leur a permis de déduire une distance génétique entre chaque sujet.

Géopolitique des mutations

Ils se sont ainsi aperçus que la distance génétique entre deux individus était à peu près proportionnelle à la distance entre les régions où ils vivaient. En projetant graphiquement ce résultat, ils ont ainsi constaté que la carte des profils génétiques recouvrait la carte géopolitique de l’Europe. Ces travaux ont été publiés dimanche dans la revue « Nature » ; les résultats rejoignent d’ailleurs ceux déjà obtenus dans une étude similaire publiée début août dans la revue « Current Biology » et dirigée par le généticien hollandais Manfred Kayser.

Généalogie génétique

Les deux études montrent qu’en dépit des échanges incessants, des migrations et des invasions, les Européens gardent une odeur de terroir dans leurs gènes. « Cela rend envisageable la mise au point de tests génétiques permettant de connaître les origines géographiques d’un individu » explique John Novembre à 20Minutes.fr « sur notre carte géo- génétique, d’après leur profil, 50% des individus se retrouvaient à moins de 310 km du centre de leur pays d’origine, et 90% à moins de 700 km ».

Pas de races européennes

Toutefois, le chercheur tient à préciser que cela n’implique pas l’existence de « sous-races » européennes génétiquement différenciées. « En moyenne, les différences génétiques entre populations européennes sont négligeables : sur une échelle de 0 à 1 (1 représentant deux génomes complètement différents) le degré de différentiation génétique est d’à peine 0,004 entre régions européennes ; absolument pas de quoi parler de sous-races, en tous cas au sens biologique » poursuit John Novembre « la possibilité de déterminer la population d’origine de chaque sujet n’a ici été possible qu’en prenant en considération les dizaines de milliers des mutations ponctuelles dont il était porteur ; on a ensuite repéré celles qui étaient les plus fréquentes dans les différentes populations européennes pour inférer l’origine géographique de chaque individu ».

Yaroslav Pigenet

SOURCE (20 MINUTES - Le Monde)