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16/06/2013

Nouvelle défaite du PS à une élection partielle

Blason-Lot-et-Garonne.pngCette élection du 16 juin 2013 dans la 3ème circonscription du Lot et Garonne avait valeur de test aux yeux de tous les analystes politiques. Fief de Jérôme Cahuzac, aujourd’hui démissionnaire, où il avait obtenu plus de 46% des voix au premier tour, le PS espérait limiter la casse, alors même qu’il perd toutes les élections législatives partielles.

Les résultats sont sans appel. Avec un taux de participation d’un peu plus de 45% des voix, contre 65% en 2012, les électeurs se sont modestement mobilisés. Ceux qui l’on fait ont voulu sanctionner le gouvernement. L’UMP obtient 28,71% des voix (+ 1,71%) mais le FN obtient le second score avec 26,04% des voix (+10,44%), connaissant ainsi une très forte progression en pourcentage. Le PS finit troisième avec 23,69% des suffrages exprimés, mais seulement 10,35% des inscrits, et est donc éliminé purement et simplement à l’issue du premier tour. Son candidat ne pourra pas accuser Jérôme Cahuzac d’avoir divisé son camp, ce dernier ayant envisagé à un moment d’être à nouveau candidat mais ayant ensuite renoncé. Il est toutefois probable que si Cahuzac avait été le candidat socialiste, et ce malgré l’affaire le concernant, il aurait fait un score nettement plus honorable.

Les autres candidats n’ont fait que de la figuration. La candidate du Front de Gauche n’obtient que 5,08% des voix (+ 0,38%) et le candidat écologiste culmine à 2,78% des voix. Les candidatures de témoignage de personnalités parisiennes, comme le droitier Nicolas Miguet, connu pour son engagement contre les impôts (0,42%), le souverainiste europhobe François Asselineau (0,58%) et le provocateur Rachid Nekkaz (0%, et 0 voix), sont largement marginalisés. L’extrême-gauche se contentera de 1,11%, ne bénéficiant nullement d’un « effet Méric ». Les candidats divers droite, dont le report des voix pourrait être favorable au candidat FN, cumulent 3,76% des voix. Enfin, une candidate « de la diversité », estampillée MODEM, se contente de 2,33% des voix.

Le second tour oppose donc un candidat UMP, Jean-Louis Costes, à un candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne. Sur le papier, l’UMP devrait l’emporter, surtout si les électeurs de gauche s’abstiennent, mais une partie d’entre eux pourrait être tentée, tout comme dans l’Oise il y a quelques mois, de soutenir le FN. L’écœurement de beaucoup de citoyens envers la droite parlementaire, divisée et ridiculisée par le conflit Fillon/Copé, et envers une « gauche » qui a beaucoup déçu et beaucoup trahi, explique à lui seul ce résultat, qui vaut tous les sondages.

Dans une circonscription traditionnellement de gauche, le PS est éliminé. La droite et l’extrême-droite s’affronteront, une fois de plus. Et la majorité parlementaire de la « gauche » va continuer de diminuer. La condamnation de Sylvie Andrieux, si celle-ci démissionne, pourrait à Marseille permettre l’entrée d’un troisième député FN, en la personne de Stéphane Ravier, battu de justesse par la députée socialiste en 2012.

2013 est une mauvaise année pour le PS. 2014 pourrait être pire. Et je ne crois pas qu’en ayant Harlem Désir comme chef de file, le PS peut faire un bon score aux élections européennes.

Thomas FERRIER (PSUNE)