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27/04/2015

Union Européenne/Ukraine/Russie. Pour une réconciliation européenne

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Russie-UE.jpgLa guerre est à nouveau au cœur de l’Europe, vingt ans après la guerre civile en ex-Yougoslavie. C’est en Ukraine que meurent des Européens, divisés entre partisans d’un bloc occidental soumis implicitement aux USA et partisans d’une union plus étroite avec la Russie voisine, à l’identité si proche.

La Russie n’a pas d’hostilité de principe à l’égard de l’Union Européenne mais lui reproche, et à raison, de s’aligner sur les intérêts américains au lieu de défendre des intérêts strictement européens. Ceux-ci impliquent de tendre une main fraternelle aux Russes, nos frères en européanité, de bâtir avec eux cette « maison commune » qu’évoquait Gorbatchev mais aussi Poutine en personne en 2005.

L’Ukraine est européenne, et ce n’est pas un objet de débat, mais la Russie l’est tout autant, et cela ne devrait pas l’être non plus.

Cette Russie est sensible à ce qui se passe à ses frontières. Elle craint une stratégie américaine développée par Brzezinski et consistant à étrangler, à « endiguer » (endiguement) la Russie, en l’entourant d’états hostiles, hier la Géorgie et aujourd’hui l’Ukraine. Les USA veulent en effet repousser la Russie en Asie, exactement comme le souhaitait le régime hitlérien, et les doctrinaires russes de l’eurasisme font de ce point de vue leur jeu. Au contraire, nous devons affirmer le caractère européen plein et entier du peuple russe et sa vocation à construire avec nous l’Europe politique de demain.

Ukraine-Russie.jpgNous devons comprendre que la Russie a raison de ne pas vouloir que l’Ukraine rejoigne l’OTAN et qu’elle a dû défendre ses intérêts en Crimée car sa base navale était menacée par un nouveau pouvoir qui a réussi la maladresse de blesser les Ukrainiens de l’est, russophones, en remettant en cause le statut de la langue russe, avant de revenir en arrière piteusement. L’Union Européenne a encouragé la dérive occidentaliste du nouveau gouvernement, au lieu de prôner une approche mesurée. L’Ukraine devait servir de pont entre l’Union Européenne et la Russie et donc conserver une certaine neutralité, garantissant aux russophones sa protection sans ambigüité.

Même si le mal est fait, il est toujours possible d’y remédier. L’Union Européenne doit refuser les injonctions de Washington et négocier directement avec la Russie afin d’imposer la paix en Ukraine. Elle doit mettre fin aux sanctions provocatrices qu’elle a mises en œuvre contre les intérêts russes, et contre ses propres intérêts par retour de boomerang, et notamment dans le domaine économique. La France doit respecter sa parole donnée en fournissant à la Russie les fameuses frégates que celle-ci a commandées.

En clair, l’Union Européenne doit enfin prendre son destin en main, de manière indépendante, et agir dans le sens d’une Europe plus solidaire, plus puissante, et surtout réconciliée, une Europe unie de Reykjavik à Vladivostok, et non de Washington à Bruxelles.

Thomas FERRIER (PSUNE)

Commentaires

"Cette Russie est sensible à ce qui se passe à ses frontières. Elle craint une stratégie américaine développée par Brzezinski et consistant à étrangler, à « endiguer » (endiguement) la Russie, en l’entourant d’états hostiles, hier la Géorgie et aujourd’hui l’Ukraine. Les USA veulent en effet repousser la Russie en Asie, exactement comme le souhaitait le régime hitlérien, et les doctrinaires russes de l’eurasisme font de ce point de vue leur jeu. "

Je suis bien d'accord dans l'ensemble sauf que cet eurasisme anti-européen, Poutine lui-même y souscrit corps et âmes, et d'un autre côté si un certain nombre de pays est-européens (tels que l'Ukraine, mais aussi la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et les pays baltes) sont pro-américains, la faute revient également à la politique agressive et impérialiste menée par la Russie non seulement aujourd'hui mais depuis la guerre froide.

"Nous devons comprendre que la Russie a raison de ne pas vouloir que l’Ukraine rejoigne l’OTAN et qu’elle a dû défendre ses intérêts en Crimée car sa base navale était menacée par un nouveau pouvoir qui a réussi la maladresse de blesser les Ukrainiens de l’est, russophones, en remettant en cause le statut de la langue russe, avant de revenir en arrière piteusement. L’Union Européenne a encouragé la dérive occidentaliste du nouveau gouvernement, au lieu de prôner une approche mesurée. L’Ukraine devait servir de pont entre l’Union Européenne et la Russie et donc conserver une certaine neutralité, garantissant aux russophones sa protection sans ambiguité."


Certes, mais la Russie elle aussi a blessé, et continue de le faire, nombre d'ukrainiens, n'hésitant pas à envoyer des mercenaires islamistes tchetchenes pour faire le sale boulot en Ukraine (remarquons, cependant, que des tchetchenes nationalistes hostiles au pouvoir russe sont également allés prêter main forte aux ukrainiens nationalistes, mais leur nombre est clairement moindre). S'agissant du statut de la langue russe remis en question par Kiev, il s'agit aussi d'une politique de défense linguistique que je qualifierai "de bonne guerre" car c'est bien la Russie qui a démarré les hostilités en la matière : à titre d'exemple la Russie fait tout pour éliminer la présence linguistique de l'ukrainien en Crimée (Poutine avait donc mentit en prétendant que l'ukrainien en Crimée serait préservée en tant que langue minoritaire). En Biélorussie, le biélorusse a pratiquement le statut de langue morte (interdite d'enseignement), du fait d'une politique de russification massive effectuée avec la complicité de Moscou. En vérité pour commencer la Russie n'a jamais respecté les particularités ethno-culturelles des minorités qui la composent, et continue à se comporter avec ce qu'on appelle "l'Europe de l'est" et le Caucase comme s'il s'agissait d'un terrain conquis. La Russie n'a jamais accordé à l'Ukraine et la Biélorussie le moindre respect vis à vis de leurs particularités identitaires respectives, et s'est toujours bornée à percevoir ces pays comme de simples extensions d'elles-mêmes, des colonies séparées du tronc commun russe via de nombreuses déconvenues historiques. Ce point de vu russocentré vaut de même s'agissant de tous les ex-républiques soviétiques (ça peut paraître incroyable, mais je peux vous confirmer d'expérience personnelle qu'il n'est pas rare d'entendre les russes eux mêmes considérer des pays comme la Pologne, la Lituanie ou encore la République Tchèque (voir même la Finlande !!) commme des régions russes, vision chauvine aussi bien lamentable que ridicule.

Oui l'Union Européenne de concert avec les USA ont bien encouragé la dérive occidentaliste de l'Ukraine, et ce pour de mauvaises raisons, mais cela n'excuse pas pour autant la politique impérialiste de la Russie. D'ailleurs si le bloc occidental a plus ou moins soutenu la "révolution" ukrainienne, il n'est pas allé aussi loin que la Russie en la matière vis à vis du camp opposée, laquelle est sans nulle doute à l'origine directe de l'insurrection à l'est (pas seulement via des financements militaires, je parle de l'envoi organisé de troupes sur le sol dans le seul but de déstabiliser la région afin d'affaiblir le nouveau pouvoir en place).


S'il existe malheureusement de nos jours, un fort sentiment occidentaliste pro-us en Europe Orientale, les russes n'ont qu'à s'en prendre à eux mêmes (ils en sont la principale cause). Après avoir insulté la culture des pays est-européens pendant un demi-siècle, détruit leur économie au profit d'un modèle soviétique décadent, tenté d'éradiquer la langue et provoqué la mort de millions d'ukrainiens au moyen de famines organisées, pas étonnant qu'ils ne jouissent pas d'un aura respectable dans ces régions. Les USA n'ont fait qu'exploiter (à des fins machiavéliques) l'engrais semé par les russes eux-mêmes après tout (et lorsque Poutine présente honteusement la chute de l'URSS comme "la plus grand tragédie du XXIème siècle", il n'est pas prêt d'améliorer l'image de la Russie auprès de ses anciennes victimes)


Au final, Poutine contribue, au moins autant que les USA, à diviser l'Europe. Son soviétisme nostalgique demeure détestable et ne fait que donner de l'eau aux moulin des atlantistes qui n'ont, de ce fait, même plus besoin de mentir pour le diaboliser. Ce n'est pas parce que Poutine et la Russie sont critiquées pour de mauvaises raisons par des entités déplaisantes, qu'ils doivent aveuglement être soutenus quoi qu'ils fassent (en disant cela je ne pense pas à vous, mais à la mouvance rouge-brune actuelle type E-R à titre d'exemple dont la vision géopolitique binaire caricaturale rivalise d'incohérence avec celle des néoconservateurs qu'ils exècrent mais dont ils ne sont que des réplications inversées.).

J'adhère tout de même sur le fond à la conclusion de votre article. Je suis bien d'accord que l'Union Européenne doit parvenir à s'affranchir des Etats-Unis, diaboliser à l'excès la Russie tout en l'accablant de multiples sanctions n'est pas non plus la solution. Mais gardons à l'esprit que l'Ukraine n'est pas un pion sur l'échiquier russe, aussi il serait temps que la Russie cesse de la considérer comme telle en tentant de décider de son avenir au regard de ses propres intérêts.

La Russie n'est pas l'ennemie de l'Europe, mais elle n'est pas non plus son alliée, c'est avant tout un concurrent, au même titre que le son les USA (si l'on critique systématiquement la politique impérialiste du second, cela ne doit pas pour autant encourager au laxisme s'agissant du premier).

Discutons avec la Russie, traitons ce pays avec respect mais sans fléchir. Peut-être petit à petit cela les encouragera à cesser de renier leur identité européenne et dès lors tout deviendra possible. En attendant ils se bornent dans le chauvinisme et l'ethnocentrisme impérialiste anti-européen, gardons cela en tête : une introspection de leur part doit avoir lieu aussi.

Vis-à-vis des Etats-Unis, quittons l'OTAN et construisons une Europe politique forte, cela les forcera à nous respecter, la Russie peut-être le fera t-elle alors elle aussi. J'aimerai dans l'idéal qu'un grand axe puisse un jour voir le jour entre ces trois entités (comme l'évoque Guillaume Faye), mais cela impliquerait d'énormes transformations internes aux USA, et idem en Russie, commençons par nous-mêmes en premier lieu tout en tentant d'entretenir des rapports équilibrés avec ces deux puissances, et nous verrons la suite.

ps : sinon j'apprécie grandement votre blog et vos articles, j'en profite pour vous communiquer mes salutations fraternelles.

Écrit par : Boris | 28/04/2015

Bonjour Boris,

Il existe indiscutablement une identité ukrainienne mais elle ne s'est jamais exprimée en dehors de la Russie qu'à de rares occasions et jamais heureuses. Bien sûr la Russie agit de manière plus ou moins brutale à l'égard d'une sœur rebelle qui se complait ceci dit dans un nationalisme des plus obsolètes.

En revanche, je me refuse à mettre USA et Russie sur le même plan. La Russie est une composante de l'Europe, non une entité à part, et ce même si parfois elle se considère comme telle. En revanche les USA sont de fait une Anti-Europe même si des euro-américains lucides se souviennent bien d'où ils viennent.

La clé c'est l'affirmation européenne. La Russie nous respectera alors et se souviendra de ce qu'elle est.

Merci pour vos encouragements. J'aime me dire que je n'écris pas en vain. :)

Écrit par : Thomas FERRIER | 29/04/2015

Thomas Ferrier,

mais la Russie ne se complait-elle pas également dans un nationalisme tout aussi obsolète? Je ne dissocie pas ce pays du substrat européen dont il est issu, mais lui en revanche s'y emploie de son propre chef. Ce n'est pas moi mais bien Poutine lui même et la pensée dominante en Russie de manière générale qui souscrit par nationalisme chauvin à cette idéologie eurasiste sectaire. Dans ce contexte qui sommes-nous pour juger du nationalisme d'ukrainiens se sentant agressés par une telle force expansionniste? C'est dans cette mesure que j'affirme que c'est bien Poutine, avant les USA, la cause première de l'émergence de nationalisme anti-russe un peu partout au sein des pays désoviétisés.

Si l'identité ukrainienne s'est peu exprimée en dehors de la Russie dans de bonnes conditions, c'est avant tout parce que cette dernière a toujours tout fait pour l’étouffer. Oui à l'européisme, non au russo-centrisme, comme à tous les "centrismes" intra/anti-européens générateurs de guerre civiles et menaces à notre unité.

Écrit par : Boris | 30/04/2015

J'apprécie globalement le contenu de vos publications, Thomas Ferrier. J'adhère même à certains de vos points de vues et je répands vos conceptions les plus séduisantes parmi les miens. Hélas, je tiendrais aussi à vous faire observer que l'Occident déliquescent ne suscite guère l'intérêt des Slaves et de leurs roitelets - Et ce qualificatif, "Slaves", ne désigne pas seulement les Russes. Loin s'en faut.

Cette vaste fosse à purin dans laquelle vous cherchez à nous faire basculer pourrait cependant attirer toute notre attention si nous sommes certains de pouvoir l'anéantir sans la moindre contrepartie et dans les délais les plus brefs. Un commentateur que j'affectionne également me paraît mieux ressentir que vous les nuées et les furies qui se dressent silencieusement à l'Est. N'ayez crainte ; Nous ne sommes pas dénués de sensibilité, et nous veillerons naturellement à épargner les Autochtones conciliants.

Alexandre le Grand ne s'était-il pas disposé à conserver la propriété de l'éminent Pindare ? Vos modes de raisonnements obsolètes et votre incapacité à évaluer l'étendue réelle de votre marasme causeront votre perte d'un point de vue idéologique. Inexorablement. Je n'en réitère pas moins mes salutations les plus cordiales à votre égard. Votre désappointement à venir bouleversa votre vision politique de manière irréversible, et je considérerais cette mutation abrupte comme un succès tout à fait décisif parallèlement aux revers que nous infligerons à nos ennemis les plus implacables.

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 30/04/2015

L'impérialisme est obsolète. C'est comme si Sparte, se réjouissant de l'infortune d'Athènes, rêvait de revenir détruire ses longs murs. Pendant que Sparte se préparerait à attaquer Athènes, l'empire perse se préparerait à envahir la Grèce. Les rêves de conquêtes qui animent peut-être certains Slaves ne sont que des fantasmes. S'ils commençaient à se réaliser, ils les détruiraient en même temps que nous.

Par ailleurs, le monde slave n'est pas moins gangréné par le pourrissement de la civilisation européenne (qui va de l'Islande à la Russie, donc qui est pourrie de l'Islande à la Russie) et ce malgré certains propagandistes de talent qui arriveraient à faire prendre la grenouille pour un bœuf.

La ligne "Isocrate" est la bonne mais elle peut, tout comme à l'époque, échouer et on sait ce qu'il en coûtera.

Ou bien le génie européen est mort ou bien il reste fécond. Si c'est le cas, il saura même au bord de la ruine se réveiller et se sauver. Nous sommes tous dans le même bateau. Et nous vaincrons ensemble ou nous mourrons divisés.

Bien cordialement. :)

Écrit par : Thomas FERRIER | 30/04/2015

Croyez-moi, vous vous fourvoyez quant à l'hypothétique décomposition du monde slave. Ce dernier, sous ses oripeaux énigmatiques et en dépit de dissensions persistantes, ne saurait tarder à se régénérer et à communiquer ses bienfaits à l'ensemble des Européens. En un sens, nos vues ne divergent guère puisque vous cherchez à mettre en relief les affinités entre les Slaves et leurs cousins d'Europe occidentale - C'est aussi ce que je souhaiterais à moyen terme ; En recourant cependant à des modes opératoires plus martiaux.

L'Homme Européen d'aujourd'hui est essentiellement d'extraction slave, quoique vous en pensiez. En considérant nos effectifs substantiels (Au-delà de nos frontières respectives, nous atteignons le seuil de 350 millions de Slaves ; Et ce, sans inclure les peuples se raccordant à nos desseins) et notre mentalité éminemment conservatrice (Loin d'être corrodée malgré ce que vous semblez croire à notre sujet), nous sommes techniquement disposés à réduire à néant l'Occident vicié et à restaurer l'Europe originelle. J'ignore s'il s'agira d'"invasions" au sens propre ou de mouvements de reconquête dans la mesure où nous bataillerons prioritairement contre les colons allogènes et les félons qui les alimentent...

Non, je ne me nourris pas d'une vulgaire chimère. Nous jetterons nous-mêmes les dés. Il n'est pas impossible que nous connaissions un fiasco mémorable. Il n'est pas non plus inconcevable que nous foulions aux pieds la Rome d'outre-tombe et sa funeste soldatesque. J'accorde moi-même le primat au doute, mais je considère que la valeur de nos projets ne se mesurera qu'aux expériences en découlant.

Très amicalement !

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 18/05/2015

N.B. : Si les Perses s'étaient emparés de la Grèce, son destin n'eût sans doute pas été tragique, si j'ose m'exprimer de la sorte.

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 18/05/2015

Les Européens sont dans les faits 1/3 latins, 1/3 germains et 1/3 slaves (à peu près). Ces notions, essentiellement linguistiques, restent très théoriques. Le conservatoire absolu de l'Europe authentique est la Lituanie et dans une moindre mesure l'Islande. C'est là que les signes de régénération devront apparaître en premier lieu.

Écrit par : Thomas FERRIER | 18/05/2015

Pourriez-vous me fournir vos sources précises, je vous prie ?

Pardonnez-moi de revenir aussi tardivement à la charge, mais sachez que ce à quoi je n'adhère pas du tout dans vos analyses, c'est lorsque vous prétendez que le "slave" se bornerait à des caractéristiques linguistiques sans pour autant adopter un discours analogue au sujet des Allemands en particulier ou des populations germaniques en règle générale : Lesquelles partageant toutefois le même haplogroupe (R1b) qu'une très grande disparité de populations extra-germaniques en Europe occidentale - Et même au-delà de cette unité territoriale, semble-t-il ! En revanche -Et vous me permettrez d'insister à ce sujet-, la relative homogénéité géographique, anthropologique, linguistique et même génétique des Slaves est tout à fait indubitable ; Les dissociations entre les différents pôles slaves d'Eurasie ne sont survenues que très tardivement -Et essentiellement pour des motifs cultuels et sous les assauts répétés de populations exogènes comme les Magyars et diverses peuplades turco-altaïques-, et, je serais surpris que vous ne teniez pas compte de l'haplogroupe extrêmement répandu chez les Slaves :

En l'occurence, l'indicateur R1a, comportant certes lui-même de multiples subdivisions mais dont l'inexistence plus à l'Ouest est également irréfragable. Ne trouvez-vous pas ce "schisme" phénotypique pour le moins... Déroutant ? Certes, je n'omet pas les affinités ultérieures que les Slaves et les populations iranophones ont été habilités à entretenir durant une certaine période, mais cette symbiose lointaine entre les "Aryas" du Nord et les "Glorieux" d'antan ne nous éclairent pas assez pour saisir l'ensemble des rouages de leur ethnogenèse respective.


En vous remerciant d'avance pour votre réponse.

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 30/06/2015

Quant aux Etats-nains que vous avez mentionné dans votre précédent message, je m'abstiendrai de faire toute remarque potentiellement cruelle et/ou désobligeante à leur sujet.

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 30/06/2015

La notion de "slave" est linguistique et culturelle, religieuse aussi (avant la christianisation). Elle ne peut que l'être. Après, qu'il y ait une filiation "génétique" entre populations slaves, du fait qu'elles descendent d'ancêtres communs, c'est une évidence. Néanmoins les différences sont significatives. Les Bulgares par exemple sont slaves mais sont issus en vérité d'un fort brassage entre Thraces, Celtes, Daces, Romains et Slaves, en plus des Bulgares altaïques. Les Hongrois sont génétiquement proches des autres Slaves bien que de langue finno-ougrienne.

De même les Tchèques sont un mélange de Celtes (Boii) et de Slaves, dont il ne faut pas surestimer l'apport.

En résumé, il est clair que Polonais, Russes, Ukrainiens et Biélorusses ont une proximité forte dans tous les domaines. C'est moins le cas des Tchèques. C'est bien moins encore le cas des "Yougoslaves" et des Bulgares.

Et d'une manière générale, l'homogénéité de la population européenne est désormais prouvée. < 0.004% statistiquement entre Européens. Cela relativise toute subdivision théorique entre Européens.

Iraniens et Indiens, en raison de leur mélange avec les Elamites d'un côté et les Dravidiens de l'autre, ont quitté de longue date la maison-mère et ont connu une évolution très significative et très divergente de la nôtre.

Écrit par : Thomas FERRIER | 30/06/2015

Vous évoquez une "proximité" entre les Slaves lorsqu'il s'agit d'un véritable apparentement ; Evidemment, plus à l'ouest, les brassages avec d'autres populations (Celtiques ou germaniques) sont d'autant plus marquants, mais les divergences entre les Européens de l'Ouest et ceux de l'Est -Et a fortiori les Slaves et les populations très slavisées comme les Magyars- n'en restent pas moins significatives. Vous devez comprendre que je ne tolère pas d'être circonscrit à des lambeaux de peuplades étroitement dissemblables, et que j'ai une conscience identitaire se fondant justement sur une slavité trop longuement occultée ou minimisée. Votre point de vue est cependant tout à fait logique dans la mesure où il s'intègre dans l'optique "national-européiste" que vous vous évertuez à défendre.

Écrit par : Fjodor l'Impétueux | 30/06/2015

Le fait qu'il y ait des langues slaves prouve qu'il y a une langue proto-slave, donc une origine commune. Mais beaucoup de "Slaves" sont en réalité slavisés.

Et les Slaves (vrais et slavisés) ne sont qu'une composante des Européens, qui ne forment qu'un seul peuple ("l'Europe n'est qu'un seul peuple" disait Saint-Just) ce qui ne signifie pas une saine diversité entre nous.

Des différences, il y en a, partout et à tout niveau. Un basque n'est pas un breton. Mais c'est marginal par comparaison avec notre commune européanité.

Le panslavisme et le pangermanisme, je ne parle pas du panceltisme et le "panlatinisme" est quasiment inconnu au bataillon, ont fait assez de mal à l'Europe. Place enfin à l'unité, au paneuropéisme donc à l'européisme identitaire (ou national-européisme, comme vous dites).

Cordialement.

Écrit par : Thomas FERRIER | 30/06/2015

Les Hongrois sont essentiellement des Pannoniens (apparentés aux Illyriens) avec un apport celte, latin, germanique et slave. Des Indo-Européens donc même si la langue magyare s'est imposée.

Écrit par : Thomas FERRIER | 30/06/2015

Petite précision, Thomas Ferrier : le concept générique, un peu fourre-tout, d'Illyriens prétendument applicable (grosso modo) à toute les populations de l'ancienne province romaine de l'Illyricum a "éclaté" et n'est plus opératoire depuis quelques décennies déjà. Seule une petite aire (la partie sud-est) de cette vaste ancienne province romaine était peuplée en réalité d'Illyriens authentiques, c'est à dire d'Indo-Européens orientaux "satem", très proches des Thraco-Daces (cela n'a pas empêché la migration d'une partie d'entre eux dans la péninsule italique, où ils se firent connaitre sous le nom de Messapes). Le reste de la province Illyricum était peuplé en revanche de populations indo-européennes occidentales, en l'espèce celtes et italiques : Vénétes, Dalmates, Pannoniens, etc. Toutes ces populations ont été par ailleurs assimilées, au moins linguistiquement, par les Romains, donnant ainsi naissance à au moins deux grands ensembles ethno-linguistiques romans bien distincts : les Dalmates romans à l'ouest et les proto-Roumains (Valaques) à l'est, les derniers étant eux-mêmes divisés plus tard en 4 branches, formées également dans des parties plus orientales et septentrionales (Dacie, Mésies, etc.) que l'ancienne province de l'Illyricum.

Votre affirmation selon laquelle les actuels Hongrois seraient essentiellement des Pannoniens est très contestable. Ce serait un peu comme affirmer que les Slaves actuels des Balkans, qui descendent biologiquement bien davantage des population paléo-balkaniques, romanisées ou hellénisées avant d'être slavisées d'ailleurs, que des migrateurs Slaves des VI-VII siècles, ne possèdent pas une ethnicité slave. En appliquant le même raisonnement, on pourrait tout aussi bien soutenir que bon nombre de peuples indo-européens actuels (notamment les peuples slaves de l'ouest des Balkans et les peuples germaniques de Scandinavie) ne sont pas vraiment des Indo-Européens car l'apport humain proprement indo-européen qui a irrémédiablement diffusé chez eux la langue, la culture et l’ethnicité indo-européennes était bien plus faible qu'ailleurs en Europe (ils descendent biologiquement surtout de ceux que, faute de mieux, on nomme parfois "phénotypiquement" les "dinariques" et les "nordiques" , lesqueles relèvent "haplotypiquement" de I2 pour les premiers et de I1 pour les seconds). C'est par un processus d'ethnogenèse abouti que ces populations sont devenues, slaves, germaniques ou hongroises, et ces cas diffèrent beaucoup de la francisation des minorités régionales non franciennes par exemple. Car quand même, on ne devient pas Hongrois, Slave ou Germains quand on est un autochtone conquis comme on devient Français lorsqu'on est un Gascon du Royaume de France par exemple. Les deux derniers exemples apportent pourtant paradoxalement de l'eau à votre moulin Thomas Ferrier, car il donne à comprendre que, par-delà leurs ethnicités respectives (qui relèvent de la slavité méridionale et du germanisme septentrional), ces peuples proviennent d'un même fond ancien proto-européen.


@ Fodor l’impérieux : vous rêvez de l'unité irréductible et indivisible haplotypique, phénotypique et ethno-culturelle des Slaves, mais vous négligez le fait que les proto-Balto-Slaves (cultures de Trzciniec, de Komariv, etc.) se sont individualisés dans le cadre de la même vaste matrice indo-européenne nord-européenne que les Germains ou les Celtes : le vaste ensemble culturel de la Céramique cordée, des Amphores Globulaires ou encore des Gobelets à entonnoir (et ce malgré les importantes influences nord-iraniennes subies par les Slaves). Vous négligez aussi l'importance des deux branches germaniques de R1a, à savoir Z283 et Z284. Je vous rappelle par ailleurs que la culture slavo-byzantine "orientale" tant exaltée par les slavophiles russes anti-occidentaux ne concerne pas vraiment les cultures slaves centre-européennes, beaucoup plus enracinées historiquement en "Occident". Vous affirmez par ailleurs que les ethnogenèses slaves ne soufrent pas vraiment des différences entre elles. Vous négligez là encore la proportion très importante du vieil haplogroupe proto-européen I2 chez les Slaves balkaniques (surtout de l'ouest balkanique). On peut rappeler aussi que les haplogroupes méditerranéens (J2 et E1b1b) sont également bien représentés chez les Slaves balkaniques, surtout chez ceux du centre, du sud et de l'est (Macédoniens et Bulgares, ainsi que chez ceux de l'ouest qui descendent souvent de Valaques balkaniques slavisés tard venus dans les Balkans occidentaux : les Bosniaques de Serbie et les Monténégrins. Ces faits indiquent clairement que les Slaves balkaniques descendent davantage des veilles populations indigènes des Balkans.


Thomas a peut-être raison dans le fond, car il semble bien plus facile de rassembler politiquement et culturellement aujourd'hui un Russe, un Tchèque, un Polonais, un Bosniaque, un Ukrainien, un Bulgare, un Macédonien et un Monténégrin autour de l'européanité que de la slavité.

Écrit par : Anton Cusa | 01/07/2015

pardon, il s'agit évidement des Serbes de Bosnie qui ont massivement des ancêtres Valaques nord-balkaniques (Morlaques) avérés, plus que n'en ont les Bosniaques de Serbie...

Écrit par : Anton Cusa | 01/07/2015

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