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27/04/2015

Lexique du partisan européen - "Europhobie"

EUROPHOBIE

ID1.png1. L’europhobie est en premier lieu l’expression de la haine à l’égard des Européens (toutes confessions confondues) popularisée de manière maladroite sous le terme de « racisme anti-blancs ». Cette hostilité de principe est notamment répandue dans les banlieues allogénisées de nombreuses villes d'Europe mais aussi dans les pays d’Afrique et d’Asie, voire même d’Amérique centrale et méridionale. Certains européens expriment également une forme d’auto-racisme à l’encontre de leur propre ethnie, notamment sous l’effet d’une repentance excessive, les amenant à l’adoption de coutumes extra-européennes et jusqu’à la conversion à l’islam. Le soutien de certains hommes politiques, notamment à l’extrême-gauche, à une immigration sans restriction ou à l’apologie du métissage relève également d’une démarche europhobe.

2. L’europhobie est en second lieu la négation de la profonde parenté entre Européens ou en tout cas une relativisation excessive. Cette idéologie est dominante chez les souverainistes, notamment français, allant de Jean-Pierre Chevènement à Marine Le Pen, de François Asselineau à Florian Philippot. Selon eux, les Européens sont trop différents entre eux, l’Europe n’existe simplement pas, et nous serions plus proches de populations aneuropéennes, notamment celles  de nos anciennes colonies, que de nos voisins européens. Ils font preuve de réductionnisme linguistique, défendant une francophonie qui dans la plupart des pays africains est en outre totalement superficielle. Ils oublient en revanche que 96% au moins des Européens parlent une langue indo-européenne. Ils défendent les « confetti de l’empire », c'est-à-dire les territoires d’outre-mer conservés par la France à l’issue du processus de décolonisation, y compris une île comme Mayotte, à 99% afro-musulmane, mais refusent en revanche l’idée que les Européens aient un destin commun.

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Il ne faudrait néanmoins pas confondre sous le même terme le refus de principe de toute Europe politique et le scepticisme vis-à-vis de l’idée d’une Europe unie. Est eurosceptique celui qui reconnaît la parenté entre Européens mais considère que bâtir une Europe politique n’est pas possible ou n’est plus possible. Lorsque Jean-Marie Le Pen parle d’ « Europe boréale » tout en refusant l’idée d’une Europe politique unitaire au nom d’une « Europe des nations », il fait preuve d’euroscepticisme. Il reconnaît la réalité européenne mais ne croit pas en une organisation politique prenant appui sur cette réalité. Là est une vraie différence entre le père et la fille. Cette dernière fait de la lutte contre l’euro et du refus de toute Europe politique son principal cheval de bataille, accusant la construction européenne de tous les maux et notamment d’un déclin français que son père attribuait au contraire principalement à l’immigration aneuropéenne. De la même façon, lorsqu’un mouvement comme l’UKip britannique s’oppose à l’immigration issue de l’Europe centrale et orientale alors qu’il ne dit rien contre celle issue du Commonwealth, ce dernier fait preuve d’europhobie et non d’euroscepticisme. Les eurosceptiques peuvent se rallier à l’idée européenne si celle-ci émerge sur une base identitaire crédible. Les europhobes la combattront en revanche sous toutes ses formes, mêmes les plus heureuses et salvatrices.

En conclusion, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, les souverainistes, aussi bien à Debout la France qu’au Front National, et les populations issues des flux migratoires post-coloniaux, partagent le même rejet de l’Europe, les uns en raison de leur origine, les autres en raison de leur idéologie. Quant au PS, il unit en lui ces deux formes d’europhobie, en soutenant simultanément la culpabilisation collective des Européens et une forme de chauvinisme universalisé, à savoir la défense d’une expression française irréductible et en même temps sa négation au nom de valeurs universelles. C’est un « mondialisme à la française ».

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

Commentaires

Ranger JMLP dans la catégorie des identitaires n'est est pas problématique. Il appert peut-être, à la lumière du discours mentionné plus bas, que son opposition à l'immigration en provenance des ex-colonies n'est pas le moins du monde motivée par des considérations d'ordre identitaire, ethnique ou culturel. Il semble bien plutôt se figurer ces "migrants" sous l'aspect de renégats, de félons et de traitres qui, en luttant naguère pour leur indépendance nationale, en sont venu à refuser d'appartenir, avec les Français hexagonaux, à cette même vaste communauté de destin politique franco-africaine - dont JMLP appelait de tous ses vœux l’avènement (contrairement à des esprits plus lucides tel que Aron ou De Gaulle). Cet engouement sans la moindre limite pour le projet universaliste et assimilationniste porté par la Révolution française et ses héritiers rend d'ailleurs assez comique l'anti-sémitisme viscéral de JMLP, car cette idéologie trouvait historiquement son explication dans l'intention que d'aucuns prêtaient en Europe aux Juifs de vouloir pervertir, notamment par le truchement de la Révolution, l'ordre social traditionnel de l'Ancien Régime...Tout ceci incite à penser que JMLP est bien moins structuré idéologiquement et intellectuellement qu'il n'y paraît.

https://www.youtube.com/watch?v=JrlGYdIJdUQ

Écrit par : Anton Cusa | 05/05/2015

pardon, "Ranger JMLP dans la catégorie des identitaires n'est pas moins problématique"

Écrit par : Anton cusa | 05/05/2015

@ Anton

JMLP en personne refuse d'être qualifié d'europhobe. Il estime avoir été toujours européen, et avoir été aider spontanément les néerlandais à l'époque où ils furent victimes de graves inondations en 1953.

Entre nostalgies coloniales et sentiment identitaire européen, il n'a jamais su trancher.

Écrit par : Thomas FERRIER | 05/05/2015

Il n'en demeure pas moins incohérent, dans la mesure où pour lui une trans-Méditerranée africaine intégrée politiquement à l'Etat français eût toujours été plus "proche" de "nous" que l'outre-Rhin par exemple (ne parlons même pas de l'Est du continent). Il n'est que de l'écouter attentivement, ce qu'il reproche aux immigrés Algériens par exemple c'est de venir en France hexagonale (deuxième péché) après avoir fait résolument le choix de l'indépendance politique et de l'arabisation culturelle à outrance (péché originel). Il fait donc l'effet d'un nationaliste jacobin non pareil aujourd'hui, car non affecté par ce séisme hitlérien qui a pourtant ruiné chez beaucoup d'esprits en Europe occidentale l'idée même de nation (limitée même chez les souverainistes au principe de l'Etat). C'est un peu comme assister à la résurgence d'un revenant après une période d'hibernation...

Écrit par : Anton Cusa | 05/05/2015

Oui, il est incohérent.

Écrit par : Thomas FERRIER | 06/05/2015

Cher Thomas Ferrier,

Peut-on substituer le terme "euro-unioniste" à celui d' "Européen" ?
Le premier désignant, dans mon esprit, ce qui dépend d'une institution ; le second ayant une portée ethno-culturelle.
Bien que la majorité des fromages euro-unionistes soient composés d'une proportion anormalement élevée de jolies filles à doctorat, je ne comprends pas la confusion des deux termes dont la distinction me semble de bon sens.
Je postule n'avoir aucune sympathie pour un législateur supra constitutionnel non élu "pro-Grandes Invasions 2.0" en raison même de mon attachement pour notre Famille européenne. Suis-je illogique?

Merci de votre réponse.
Avi.

Écrit par : Avi Dayan | 14/05/2015

Bonjour,

Cet article n'évoque pas spécialement l'UE mais j'explique que parmi les opposants à l'UE, certains le sont pas europhobie, c'est à dire qu'ils sont opposés à toute construction politique de l'Europe, UE ou pas, y compris l'Europe politique que je défends, bien sûr.

Le terme de "européen" a un sens ethno-culturel fort. Si des institutions sont dites "européennes", c'est alors dans ce sens là aussi qu'il faut les comprendre. Une Union Européenne doit être européenne sinon elle n'est tout simplement pas "européenne". Les partisans actuels d'une "UE" subvertie sont des mondialistes et n'ont même pas droit au terme "euro" associés à eux :)

Quant à la (future) constitution européenne, elle doit être établie par une assemblée européenne constituante (élue et/ou auto-proclamée) puis soumise par référendum à l'ensemble des Européens. Vous avez raison de n'avoir aucune sympathie pour un pseudo-législateur qui n'a aucun mandat pour agir et qui sert des intérêts étrangers à ceux des Européens.

Cordialement.

Écrit par : Thomas FERRIER | 14/05/2015

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