16/12/2009
De la démocratie en Europe
Le dimanche 29 novembre 2009, lors d’une votation sur l’interdiction de la construction des minarets en Suisse, l’électorat a plébiscité à 57.5% cette proposition de l’Union Démocratique du Centre (appelé Parti du Peuple Suisse dans la partie alémanique), premier parti du pays aux dernières législatives avec 29% des voix. Ce parti conservateur, à la limite du populisme, a pendant longtemps été dirigé par Christoph Blocher, désormais second du mouvement.
Ce résultat a été une surprise totale, démentant tous les sondages d’opinion, et surprenant même les promoteurs de cette votation. S’en est suivie une condamnation sans ambiguïté par toute l’ « opinion » officielle européenne, c'est-à-dire la classe politique et les media, de ce vote. Daniel Cohn-Bendit, leader des Verts européens, a même exigé que le peuple suisse revote et ce au mépris des principes élémentaires de la démocratie. L’équivalent écologique de son parti en Suisse s’est même engagé à faire un recours auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, estimant que cette mesure était contraire à la fameuse convention qui lui est liée.
Analysons en premier lieu le fond de la mesure, qui est avant tout symbolique. Les quatre minarets déjà construits dans le pays helvète ne seront pas rasés, selon le principe de non-rétroactivité. Mais par leur vote, les électeurs suisses ont voulu envoyer un autre message à la classe politique nationale et européenne, à savoir l’incompatibilité entre la défense de son identité et la promotion de l’islam. Le minaret, même sans muezzin, représente ainsi le symbole de la présence de l’islam en Suisse...
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