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27/08/2017

« Habebamus papam » ou comment le pape a abandonné l’Europe.

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1280px-Vatican_3.jpgLe pape François (Jorge Bergoglio) a publié un texte ce lundi 21 août en faveur des migrants, texte qui dépasse de loin toutes ses déclarations antérieures en leur faveur. Ainsi rejette-t-il tous les arguments opposés à l’accueil, exigeant qu’aucune considération de sécurité ou d’économie n’entrave leur arrivée. Il invite à donner la nationalité à leurs enfants s’ils naissent sur le sol européen, de leur permettre d’accéder au travail, même s’il y a des millions de chômeurs dans nos pays, et de conserver leur identité dans son intégrité. Cela fait d’ailleurs plusieurs mois qu’il incite les dirigeants italiens à instaurer le « droit du sol », au grand dam des patriotes italiens. Il invite enfin les Européens à accepter le plus large regroupement familial.

En clair, il invite les Européens à se dépouiller et à céder à une charité totale, même si cela devait amener à leur ruine économique et à la disparition de leur identité millénaire, même chrétienne. Ce serait donc la fin de l’Europe et même de la Chrétienté au nom d’un christianisme extrême dans l’esprit, celui-là même qu’on retrouvait dans l’empire romain au IIème siècle de notre ère. Le mot de Nietzsche concernant la charité, l’amour rendu vicieux, a alors tout son sens.

Quelle est donc la stratégie à l’œuvre au Vatican et que le pape François dévoile sans retenue ? L’analyse de l’Église est de considérer que l’Europe est un continent perdu pour le christianisme, en raison de sa dénatalité, de sa profonde déchristianisation, l’évêque Hippolyte Simon s’étant inquiété il y a un peu moins de deux décennies du renouveau du paganisme en Europe, et des flux migratoires qu’elle subit, notamment en provenance de pays musulmans.

Pourtant, l’Europe est la base du christianisme, sans laquelle elle n’aurait été qu’une des nombreuses religions orientales de l’empire romain. Le pape abandonne l’Europe au nom des pauvres du monde entier, s’appuyant désormais sur l’Amérique du sud, sur l’Afrique où l’Église est en concurrence avec l’islam et l’évangélisme protestant, et sur l’Inde et la Chine si ces dernières échouent à s’opposer à son prosélytisme.

D’un point de vue social, le pape a adopté un discours marxiste prenant la défense systématique des pauvres dans le monde entier, sans aucune pensée pour les Européens en souffrance. La raison en est que, tout comme l’islam, le christianisme a choisi de prendre la défense des « damnés de la terre ». Or, selon cette idéologie, les Européens représentent désormais le mal.

Par ailleurs, le fait que le pape François ait à peine pris la défense des chrétiens d’orient, préférant même ramener à Rome des migrants musulmans, montre qu’il considère que, comme ces communautés, l’Europe n’a plus d’avenir. Le pape anticipe donc la fin de l’Europe sans état d’âme, et prépare déjà l’Église à un monde sans Europe et où elle sera la deuxième religion mondiale après l’islam. Il a donc signé de fait un « pacte de soumission ». Mais en abandonnant sa base, de qui elle doit tout, elle choisit la proie pour l’ombre.

Face à cet abandon de l’Europe à un sort funeste, sans avoir le courage d’un Nicolas V appelant à défendre Constantinople, et face au reniement de la civilisation sans laquelle l’Église ne serait rien, les Européens doivent constater que le christianisme organisé ne leur sera d’aucun secours. Même Philippe de Villiers et Ivan Rioufol doivent constater que le pape « veut punir l’Europe », prônant une « théologie mondialiste mortifère pour l’Europe ».

Les églises orthodoxes, à l’instar du patriarche Kirill, même si elles ne sont pas exemptes de dérives potentielles, étant nationales, elles remplissent leur mission de défense de la communauté nationale. L’église arménienne défend et bénit ceux qui vont se battre au Haut-Karabagh. Est-ce à dire qu’il faudrait une église (orthodoxe) d’Europe ? L’État du Vatican, sauvé une première fois par Napoléon III et une seconde fois par Mussolini, n’a plus de sens à partir du moment où l’Église renonce à l’Europe. Il doit donc être restitué aux Romains, aux Italiens, aux Européens.

Au discours du pape et de l’Église, à l’exception de quelques prélats courageux, en dehors de prôner la renaissance de la civilisation européenne, deux choix se défendent et départageront les Européens. Le premier choix est la mise en avant d’un christianisme identitaire de rupture avec l’universalisme, avec une Eglise nationale d’Europe. Le second choix est le retour aux paganismes indigènes de l’Europe, aux religions natives des Européens avant la christianisation. Des Européens de plus en plus nombreux font ce choix, de l’Islande jusqu’à la Russie. Ils observent notamment ce qui se passe en Inde, où les patriotes hindous, désormais au pouvoir par le biais du parti BJP et de Narendra Modi, s’opposent aux religions universelles avec un certain succès.

Demain l’Europe renaissante saura se souvenir de ceux qui auront pris sa défense et de ceux qui auront pris le parti de l’abandonner. Il est sûr en revanche que paganisme et christianisme identitaires auront joué un rôle décisif dans sa renaissance.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

29/01/2017

Du christianisme et de la défense identitaire de l’Europe. (1ère partie)

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christianisme,identité,vatican,maurras,pape françoisDeux ouvrages à la ligne opposée, « Identitaire, le mauvais génie du christianisme » d’Erwan Le Morhedec (Les éditions Cerf) et « Eglise et immigration, le grand malaise » de Laurent Dandrieu, ont relancé le débat sur la compatibilité ou l’incompatibilité entre le combat identitaire et l’affirmation chrétienne, et notamment catholique.

Le premier refuse toute affirmation identitaire englobant le christianisme dans sa réflexion, refusant toute alliance entre « le marteau de Thor et la croix » pour le citer. Son christianisme est celui de l’antiquité pré-constantinienne lorsque la nouvelle religion était à peine sortie de sa matrice proche-orientale. C’est le discours de Saül de Tarse sur l’ouverture à l’Autre et la conversion des gentils. Le second au contraire veut réaffirmer l’identité européenne associée au christianisme, mais se rend parfaitement compte que ce qu’il propose est à l’opposé de l’idéologie promue par le pape et la plupart des évêques et prêtres depuis Vatican II.

Indiscutablement, le christianisme qui s’identifie à l’Europe n’est pas celui de l’antiquité, puisqu’il faudra attendre Constantin pour que le christianisme s’implante réellement en Europe, sachant qu’en 313, date supposée de sa conversion suite à sa victoire du Pont Milvius (sur Maxence), il n’y avait qu’1% de chrétiens parmi la population de l’Europe romaine. Le christianisme représentait une forte minorité en Cappadoce et surtout à Antioche, Alexandrie et Carthage, chez les anciens ennemis de Rome qui n’avaient été vaincus qu’en apparence et reprenaient ainsi leur revanche.

Or le christianisme de Constantin n’est pas celui des premiers chrétiens fait de pardon aux offenses, de martyrat et d’attente messianique de la parousie, une « fin des temps » qui devait être imminente. C’est un « christianisme solaire », expression qui insupporte Erwan Le Morhedec, à savoir la fusion du dieu païen du soleil, Apollon (pour simplifier), et de Jésus, prêtant à ce dernier des traits nordiques qu’on retrouve sur le Christ d’Amiens par exemple. Une représentation au Latran montre ainsi Jésus en train de conduire le char du soleil. Pour faire accepter aux païens le christianisme, Constantin paganise ce dernier, le confondant avec l’Un de Plotin, avec le Soleil Invincible (Sol Invictus) et/ou avec Jupiter en personne. Il attribue à Jésus les fêtes du soleil, équinoxe de printemps (« Pâques ») et solstice d’hiver (« Noël), et le dimanche, jour du soleil (soldi).

Même si ce christianisme solaire amène au fur et à mesure à la persécution massive des Européens païens jusqu’à la conversion totale du continent, qui ne sera accomplie qu’en 1386 après J.C, lorsque le roi lituanien Jogaila (Jagellon) adoptera le catholicisme, c’est la religion qui a reforgé l’Europe après l’abandon forcé de son paganisme national, qui est resté néanmoins vivant dans le cœur de tous les hommes de lettres et de tous les artistes. Le « christianisme des catacombes » n’est pas celui des Européens, qui est au contraire celui de la Reconquista (en Espagne puis dans les Balkans) et des croisades. Ce christianisme que prône le pape François n’est pas le nôtre.

Or le christianisme constantinien, qui a survécu dans l’Europe orthodoxe, a été abandonné en deux phases par l’Europe catholique. En effet, le protestantisme qui est un retour aux évangiles, a justement reproché à l’Eglise d’être encore bien trop païenne. Il faut lire la haine de Luther contre Rome pour se rendre compte de ce qui est visé. Pour contrer la Réforme, par le biais du concile de Trente, l’Eglise décide alors d’engager une « nouvelle évangélisation » de l’Europe restée catholique. Elle consiste à dépaganiser le catholicisme, à mettre fin à ce pagano-christianisme médiéval qu’on nomme en russe la « double foi » (dvoeverie).

La conséquence immédiate et imprévue de cette dépaganisation a été une déchristianisation, notamment en France. Coupée des racines païennes sur lesquelles le christianisme de Constantin s’était apposée comme un vernis sur un ongle, le catholicisme dépérissait et cela a été le cas jusqu’à aujourd’hui. Dans ce conflit, le protestantisme a donc vaincu, même là où on pensait qu’il avait échoué. Le protestantisme s’est même emparé du Vatican. Seule l’Europe orthodoxe, plus païenne de fait, y a échappé pour le moment.

Que dit désormais le pape François, qui est censé incarner la ligne officielle de l’Eglise ? Qu’il faut accueillir les migrants, même musulmans, et il a montré l’exemple. Qu’il faut même les défendre davantage que les chrétiens d’orient qui eux sont des victimes privilégiées de l’islamisme. Qu’il faut que les Européens ne cherchent surtout pas un « sauveur qui nous rende notre identité », un tel sauveur étant naturellement assimilé par le pape à Hitler. Qu’il faut dialoguer et non se protéger avec des murs. Ce discours masochiste qui consisterait pour l’Europe, au nom de son christianisme, à se dépouiller, à s’humilier, est odieux.

Tout comme la plupart des partis politiques, surtout de gauche, comme la plupart des syndicats et des loges maçonniques, le discours des Eglises est anti-européen. L’association chrétienne Caritas agit systématiquement en faveur des migrants, alors que les sans-logis européens sont largement ignorés. L’Européen indigène n’est vu que comme un coupable qui doit expier. Il lui est interdit de s’affirmer fier de ce qu’il est, de la grande civilisation dont il est issu. Il doit demander pardon. Non seulement le protestantisme s’est imposé au niveau du dogme, mais l’égalitarisme marxiste est venu en renfort.

Depuis longtemps, l’Eglise a toujours su céder devant les forts et mépriser les faibles. Alors qu’elle a pactisé avec le fascisme et le national-socialisme, par peur du communisme mais aussi par peur du fascisme européen en général, qui était déterminé à terme sans doute à lui régler son compte, elle a condamné l’Action Française de Maurras en 1926, qui était fort peu dangereuse et bien loin du pouvoir en France, une AF qui défendait la tradition catholique contre le retour aux évangiles, définis comme un « venin ». Maurras condamnait d’ailleurs notamment le protestantisme au nom de la tradition latine et du pagano-christianisme.

Nous constatons donc que, contrairement à la tradition chrétienne européenne, qui naît avec Constantin et commence sa marche vers le tombeau à partir de la Renaissance, sous les coups du protestantisme et aussi du retour de l’antiquité païenne dans les esprits, le christianisme contemporain, sauf l’orthodoxie, a décidé de renier l’Europe à laquelle il doit tout pour non seulement accepter la disparition de l’Europe mais pour soutenir ce processus. Cette trahison de l’Eglise pose la question de l’attitude que la résistance identitaire européenne doit adopter à son égard. Nous analyserons ce point dans une seconde partie.