Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/07/2015

Grexit-Franxit

http://thomasferrier.hautetfort.com/media/01/00/449511605.3.png

Grexit,Franxit,PSUNELe titre provocateur que j'ai choisi peut laisser penser que je prédis la sortie de la France de la zone Euro. On peut se rassurer sur ce point; la France ne sera pas exclue dans l'immédiat. Mais la Grèce ne le sera pas non plus.

En revanche la Grèce va rester un boulet pour l'Europe pour encore des années. Et, de son côté, la voix de la France ne comptera plus du tout en Europe. Chaque pays sera, à sa manière, un paria.

On est loin du temps où l'Allemagne tendait la main à la France pour mettre en place un gouvernement économique commun. Cette main a été tendue trois fois et elle a été trois fois repoussée. Avec la présidence Hollande c'est dès le départ, dès la campagne électorale, que le refus français est devenu définitif. L'Allemagne ne fera pas une quatrième tentative. Aujourd'hui, forte de ses succès économiques, elle se replie sur elle-même.

Il y a un point commun entre la Grèce et la France, c'est la perte de crédibilité.

Alexis Tsipras a tout fait pour en arriver là. Elu sur la base de promesses démagogiques, il a fait semblant de maintenir un dialogue avec les autres états européens sur des bases aux antipodes de ses promesses. Alors que l'échéance fatale se profilait, il a renouvelé ses promesses baptismales en provoquant un référendum qui a rejeté les exigences des états européens, pour capituler aussitôt, au moins en paroles, devant les créanciers de son pays.

Les dirigeants européens n'ont pas confiance en Tsipras, Wolfgang Schaüble encore moins que les autres. Les investisseurs n'ont pas confiance en la Grèce. Les Grecs n'ont pas confiance dans leur système bancaire. En réalité, ce n'est pas un problème grec. C'est un problème européen. Quand une famille connait un membre malade, elle l'aide, sans mettre de conditions, mais sans le laisser se soigner tout seul. Il faudrait mettre en place un petit gouvernement économique européen en Grèce pour quelques années, gouvernement dans lequel Tsipras siègerait mais qui ne serait responsable que devant le seul parlement européen. Il faudrait remplacer les banques grecques par des banques européennes, soumises aux seules lois de ce gouvernement européen, pour faire revenir les capitaux exilés et rassurer les citoyens. Et il faudrait lancer l'économie grecque avec des capitaux européens. On ne parlerait pas de la dette.

Evidemment cela supposerait une réforme du parlement européen. Et cela supposerait que la souveraineté illusoire que les Grecs s'imaginent avoir encore soit mise au rang des accessoires. Et cela supposerait surtout que les autres citoyens européens acceptent l'idée de connaître un jour le même sort. Il faudrait donc beaucoup de courage politique à tous, ou alors une révolution en Europe.

En France, François Hollande a perdu tout crédit. Déjà la France, comme la Grèce, n'a jamais été capable de respecter ses engagements. Mais, ces derniers temps, Hollande n'a pas fait mieux que Tsipras. Elu, de la même façon, sur la base de promesses démagogiques inspirées par une idéologie hostile à l'entreprise, il a noué depuis plus d'un an un dialogue ambigu avec un patronat aussi peu fiable que la commission de Bruxelles. Ces derniers jours, avec Manuel Valls, il n'a cessé de défendre en France le maintien de la Grèce dans la zone Euro, tout en se comportant en Europe en lavette dans le bras de fer entre Tsipras et Merkel. Ce n'est pas pour dire qu'il faille souhaiter la sortie de la Grèce. Cependant il faut expliquer ce qu'il convient de faire pour l'éviter. Or la virulence de Merkel n'a n'égale que la torpeur de Hollande.

Evidemment la situation française est moins grave. Mais la solution sera la même que pour la Grèce : un gouvernement économique européen. Si l'on veut aller au bout du raisonnement, cela veut dire un gouvernement européen tout court. C'est-à-dire remplacer les états actuels par un état européen. C'est le programme du PSUNE.

On notera que la Russie a tendu aussi la main à l'Europe. Vladimir Poutine a défendu la "maison Europe", s'exprimant en allemand devant le Bundestag. Que fait-on aujourd'hui ? On pousse la Russie dans les bras de la Chine. Or seule la Russie peut nous sauver, au sein de cet Etat européen dont nous avons besoin.

Pierre EISNER (PSUNE/LBTF)