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18/10/2015

Elections suisses : une continuité politique sans surprise.

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220px-Christoph_Blocher_(Bundesrat,_2004).jpgSelon les résultats provisoires (source: SRF), qui s’affineront au fur et à mesure de la soirée, les électeurs suisses ont renforcé les partis de droite, à savoir l’UDC/SVP de Christoph Blocher (voir photographie), qui emporterait 29,5% des voix (+2,9) et les libéraux-radicaux du PLR avec 16.3% des voix (+1.2). Le score de l’UDC se maintient comme premier parti du pays et dépasserait même son score maximal de 2007 (28.9%). Le contexte anxiogène, avec les vagues migratoires aux portes du pays (et de l’Europe), explique ce net renforcement. Enfin, le PDC (démocrates-chrétiens) stagne relativement (tout est relatif à quelques points près) du scrutin avec 12,1% (-0.2) tandis que le PBD (démocrates-bourgeois), un petit mouvement conservateur, reculerait à 4,1% (-1,3).

3% des électeurs sont donc passés du centre-gauche à la droite, ce qui ne constitue pas un bouleversement fondamental du paysage électoral. Le PS (socialistes/sociaux-démocrates) avec 18,9% (+0.2) maintient ses positions et notamment dans les cantons francophones. Les Verts reculent, passant de 8.4 à 6.9% en quatre ans, de même que les libéraux-écologistes du PVL, passant de 5.4% à 4/6% (-0.8). Enfin les évangélistes suisses (PEV) se maintiennent avec 1.9% des voix (-0.1).

Le MCG (mouvement populiste de Genève) conserve son siège unique, de même que la Ligue du Tessin (Lega) et ses deux sièges obtenus en 2011. Enfin un siège aurait été attribué à un petit mouvement d'extrême-gauche (LIN), qui aurait obtenu 1.2% des voix.

Les grands équilibres sont donc maintenus, même si l’UDC passerait de 54 à 65 sièges (+11), la propre fille de Christoph Blocher ayant été élue, renforçant ainsi son poids à l’assemblée. Le PS perdrait deux sièges (44), quand le PLR passerait à 30 (+3). Le PDC conserverait ses 28 sièges et le PBD passerait à 8 (+7) malgré son recul national. Les Verts passent à seulement 10 sièges (-5) et le PVL à 6 (-6).

Une élection suisse de plus qui ne changera pas grand-chose au peuple, et la perspective d’une adhésion à l’UE actuelle est toujours aussi éloignée. La situation réelle de l’UE ne peut qu’inciter les Suisses à persévérer dans ce refus, même si les maux qui touchent l’UE sont les mêmes en vérité que ceux de la Suisse. La solution ne sera pas nationale, mais elle n’est pas encore européenne. En attendant qu’une véritable Europe politique et identitaire voit le jour, l’UDC restera le premier parti et de loin. Les Suisses ne renonceront à leur si précieuse souveraineté que pour une Europe qui en vaudra vraiment le coup.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)