12/12/2012
Le génie de la Bastille, un dieu romain et païen
Un site fondamentaliste chrétien s’attaque au génie de la Bastille. Ils reconnaissent en lui Lucifer, le « porteur de la lumière » mais l’associe à Satan, la méconnaissance de la mythologie classique, fondement de la civilisation européenne, étant chez eux abyssale.
En premier lieu, dans le monde païen, il y a deux « Lucifer ». Le premier est le dieu romain de l’étoile du matin, fils du dieu Mars et de la déesse Venus, et le frère du dieu de l’étoile du soir, Vesper. Il correspond au dieu grec Phosphoros, « porteur de lumière », appelé également Eosphoros (porteur de l’aurore), né des amours d’Arès et d’Aphrodite. « Lucifer » peut se reconstituer en proto-indo-européen sous la forme de *leuks-bher. Dans la mythologie indo-européenne, la déesse de l’aurore *Ausos, dont Aphrodite et Venus ne sont que des incarnations postérieures, est mère du matin et du soir.
Le second est la traduction en latin d’un dieu cananéen et ougaritique de l’étoile du matin, Helel. La légende raconte que c’est pour avoir voulu s’emparer du trône de Baal sur le mont Zaphon qu’il fut déchu de sa divinité, précipité par le dieu de l’orage jusqu’au royaume des enfers, où régnait le dieu Môt. Helel était le fils du dieu de l’aurore, car le phénomène atmosphérique est masculin chez les peuples sémitiques, Shahar. Cette base a servi à forger le mythe de l’ange déchu, qui devait devenir Sathanaël, « ennemi de Dieu ».
A la cîme de la colonne de la Bastille, on retrouve le Lucifer romain et païen, porteur de flambeau, symbole de joie et de liberté, et qui n’a rien à voir avec un quelconque démon malfaisant, bien au contraire. Il représente l’Europe conquérante, puisqu’il est le fils du dieu père des Européens, Mars en personne, et en même temps l’Europe libre, en tant que fils de Venus.
Petit-fils de Dieu, c'est-à-dire de Jupiter, le très bon et très grand, optimus et maximus, le « porteur de lumière » veille sur Lutèce et annonce le réveil de l’esprit européen.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
12:11 Publié dans Analyses, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les intransigeants, thomas ferrier, lucifer, paganisme, bastille |