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16/09/2018

Les christianismes d’Europe.

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Eglises.jpgDans cet article, je ne m’attarderai non pas à l’essence du Christianisme, ni des subtilités doctrinales qui existent en son sein dans ses différentes branches, mais plutôt sur l’évocation des christianismes qui sont nés en Europe sous un angle historique et dont la plupart n’ont pas dépassé les limites méditerranéennes, caucasiennes ou encore atlantiques.

Si l’on connaît le premier christianisme, celui de Rome, donc le catholicisme, le christianisme dans son sens propre a vu émergé d’autres courants où finalement du point de vue de Rome, tout courant qui n’était pas fidèle à elle, était considérée comme une hérésie.

Il y avait l’arianisme (et non aryanisme), doctrine d’Arius, ayant existé au bas-empire, considérée comme hérésie en 325 par le premier concile de Nicée. On a bien sûr le catharisme, qui a existé entre le Xème et le XIVème siècle, notamment dans le Midi de la France, avec des vestiges actuels tels que le château de Montségur dans l’Ariège, bastion cathare par excellence. Existent aussi l’Église vaudoise, de Vaudès (1140-1271), riche marchand de Lyon, qui naît en Italie à la fin du XIIe siècle ou encore le hussitisme, doctrine de Jan Hus (1369-1415), théologien tchèque.

On a aussi un autre important courant du christianisme, qui est le protestantisme, qui, celui-ci, naît en Europe. Son précurseur, Martin Luther, fonde les débuts doctrinaux en 1517 avec ses 95 thèses, où l’on peut même parler de luthérianisme, qui s’est développé essentiellement en Europe, dans les régions germaniques (Allemagne, pays baltes, Scandinavie). Également dans le protestantisme, existe le calvinisme, qui vient d’un autre grand théologien protestant français, Jean Calvin, au cours du XVIe siècle. A ce courant, existe une composante supplémentaire, le puritanisme, qui est propre au monde anglo-américain donc pas intégralement européen, et fortement exposé par la figure d’Oliver Cromwell ou des célèbres quakers. On a enfin un autre courant anglais, plus ancien, qu’est l’anglicanisme, issu du schisme avec Rome en 1534. Celui-ci existe dans les pays anglophones, dont les anciennes colonies britanniques.

Dans l’orthodoxie, il n’y a pas vraiment de courant, mais plutôt des orthodoxies chrétiennes nationales. Où l’écriture et l’orthodoxie serbe par exemple diffèrent de l’écriture et de l’orthodoxie russe ou grecque, prenant son essence dans l’empire byzantin, où en 610 le grec y devient la langue officielle. L’Orthodoxie rime souvent avec la culture slave et l’écriture cyrillique, de Cyrille (827-869), où avec son frère Méthode (évêque de Sirmium, en Serbie actuelle) ils ont évangélisé les peuples slaves d'Europe centrale. Et le schisme (rupture) religieux entre Rome et Byzance a eu lieu en 1054, lors duquel le patriarche de Constantinople et les légats du pape s’excommunient réciproquement. Ce schisme va continuer en 1182 par le massacre de la population de Constantinople par les Latins et la rupture politique entre les deux parties de l’Europe, a lieu en 1204, par le sac de Constantinople lors de la quatrième croisade.

Le gallicanisme, voit une émergence en plusieurs temps avant de chuter. Son origine date du conflit entre le roi de France Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. En 1438 sous Charles VII où l’évènement de la Pragmatique Sanction de Bourges limite les prérogatives du pape et affirme la supériorité des décisions des conciles de Bâle et de Constance sur celles de Vatican. En 1682 par Bossuet (évêque de Meaux) écrit les Quatre articles gallicans de 1682, signés par l'assemblée des évêques de France, permettant ainsi au gallicanisme de durer dans le clergé français. Puis en 1801, Bonaparte négocie le Concordat de 1801 avec le pape Pie VII, qui met fin à l’Église gallicane. Le jansénisme, doctrine de Jansénius (Cornelius Jansen) dans son texte "L’Augustinius", développé au XVIIe et au XVIIIe siècle, essentiellement en France, est de son côté en rupture avec le pouvoir royal dès Louis XIV. Je pourrais aussi évoquer les différents ordres monastiques mais je préfère en rester là, sur l’évocation de différents courants chrétiens qui ont principalement émergé en Europe.

Eugène GUYENNE (LPE)

19:07 Publié dans Histoire, Religion | Lien permanent | Commentaires (5) |

De la liberté de circulation et de la liberté d’installation en Europe.

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Hestia_Giustiniani.jpgQuelle que soit la manière dont on regarde les choses, on est conduit au même constat. Les Européens, pris séparément ou dans leur ensemble, n’ont d’avenir conforme à leur identité de civilisation que dans l’instauration aussi prochaine que possible d’une Europe unifiée.

Or un grand nombre de ceux qui pensent que leur civilisation est en danger de mort pensent en même temps que l’idée d’une unification politique de l’Europe, à la manière de celle de l’Allemagne ou de l’Italie au XIXème siècle, est inenvisageable dans un horizon perceptible. On a tant cultivé les inimitiés entre les uns et les autres que le chemin sera, bien sûr, ardu. Il le sera d’autant plus que la prétendue construction européenne, celle que représente l’actuelle Union, fait tout pour briser les identités spécifiques de ce que l’on a considéré jusqu’ici comme des peuples. On le voit au travers des sanctions que le parlement de Strasbourg propose d’appliquer à l’encontre de la Hongrie.

Certes, aujourd’hui, ce sont des migrants porteurs d’un héritage étranger à l’Europe que l’idéologie de l’Union veut imposer à ces peuples. Mais, même si l’on ferme demain la porte à ces migrants et même si les populations du continent ont le sentiment d’appartenir à une famille commune, il faut s’attendre à ce qu’elles ne veuillent pas se fondre dans une masse continentale totalement indifférenciée. Pourquoi interdire à la Hongrie de vouloir rester hongroise, à la Pologne de vouloir rester polonaise, comme à la France de vouloir rester française, à supposer qu’elle le soit encore et pour reprendre le slogan de Wauquiez ? Sans oublier que la situation actuelle a déjà écrasé certaines identités. Il y a, par exemple, des Alsaciens, des Bretons, des Corses, des Basques ou des Catalans, que les fameux états membres ont tendance à ignorer.

Si l’on ne peut pas résoudre aujourd’hui la contradiction entre ce qui est d’une part un besoin d’unification, lequel est pourtant loin d’être à portée de vue, même s'il n'est pas actuellement recherché sérieusement, et ce qui est d’autre part un désir d’appartenance à une communauté historique plus restreinte, c’est parce qu’on a imposé la confusion entre la liberté de circulation et la liberté d’installation.

La liberté de circulation est officielle à l’intérieur de la zone dite Schengen, entre des pays ayant aboli leurs frontières pour les personnes et pour les biens. Cependant cette liberté existe officieusement bien au delà. Ainsi suffit-il à des migrants de s’installer dans une embarcation dans les eaux libyennes pour qu’ils se retrouvent sur le sol européen. D’ailleurs ce n’est même pas la voie d’entrée la plus massive en France ; il en existe une, légale, qui est le titre de séjour temporaire. Au Royaume Uni le simple fait de mettre le pied sur le sol rend l’entrée irrévocable.

Le problème survient dès lors que que cette liberté, qu’elle soit officielle ou non, implique la liberté d’installation. Certains l’assortissent même du « droit au logement », qui serait, pour n’importe qui, le droit d’être installé dignement, en n’importe quel endroit où il aurait pu planter sa tente. Or l’installation des personnes sur un territoire, dès lors qu’elle atteint un certain seuil, en change la population et par suite l’identité. Il ne sert à rien de décréter des règles particulières qu’il conviendrait de respecter pour maintenir des traditions. On le constate parfaitement avec l’arrivée, en France et ailleurs, de nouvelles populations avec leurs exigences communautaires spécifiques.

Supposons maintenant qu’on s’approche de la création d’un état européen unifié recouvrant plus ou moins le continent. Que faudra-t-il pour que les états actuels acceptent de disparaître à son profit ? La circulation sera libre à l’intérieur de l’état. Il faudra en revanche laisser le contrôle de l’installation des personnes, acquisition d’un lieu de vie comme choix d’une résidence, aux groupes humains actuels qui souhaitent maintenir leur cohésion.

Le nouvel état unifié devra offrir toutes les garanties dans sa constitution même. Il y sera dit qu’il est organisé en grandes régions, ou euro-régions, correspondant plus ou moins aux actuels états, et en régions tout court là où des particularismes locaux existeront. Ce sont ces régions, grandes ou autres, qui se verront confier le contrôle de l’installation des personnes.

Cet état devra faire face à un double défi. D’une part faciliter les échanges pour rapprocher les Européens entre eux et en même temps garantir la pérennité de ses composantes historiques. A côté du contrôle de l’installation des personnes, les régions devront faciliter les visites et les séjours temporaires, pour cause d’étude ou de travaux par exemple. Cela signifie, par exemple, que les écoles d’une région donnée doivent savoir accueillir des enfants d’une autre langue maternelle, parmi une petite liste de grandes langues européennes de culture, pour permettre à leur famille de quitter ladite région sans souci.

Aujourd’hui on pratique exactement le contraire et il faut l’expliquer aux états européens et à leur population. Le projet des élites, qui se prétend européen et qui n’est en réalité que mondialiste, a pour objectif inavoué de séparer les Européens les uns des autres, tout en détruisant leur identité, aussi bien européenne que régionale. Pour mieux les fondre dans un chaudron mondial qui ne connaîtra que des castes.

Pierre EISNER (LPE)