25/07/2018
L’européisme, seule véritable alternative européenne à l’atlantisme et à l'eurasisme
Aujourd’hui nous assistons à une confrontation idéologique européenne entre l’Atlantisme et l’Eurasisme, qui découle bien sûr d’une confrontation post-1945 entre les Etats-Unis et la Russie (ex-URSS).
D’un côté, l’atlantisme, qui signifie « conforme au Pacte atlantique (OTAN) », qui fait référence au Traité de 1949 signé à Washington par 12 pays et dont sont désormais membres les états suivants - Etats-Unis, Canada, Royaume-Unis, Allemagne ex-RFA, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, France, Italie, Espagne, Portugal, Danemark, Islande, Norvège, Grèce, Turquie, Hongrie, Pologne, République tchèque, Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Albanie, Croatie, Monténégro - est promue actuellement certes par la plupart des pays membres de l’UE mais pas uniquement (Royaume-Uni, Norvège, Albanie, Monténégro).
Cet atlantisme se confond aussi avec une certaine définition de l'européisme, qui soutient l’existence de l’UE et qui la défend, mais qui prône, outre ses positions europhiles, des positions américanophiles par atlantisme.
De l’autre côté, l’eurasisme, qui considère que l’ensemble composé de la Russie et de ses voisins forme une entité, qui serait l’Eurasie, donc un espace médian entre l’Europe et l’Asie. Elle prend ses origines aux années 1920 auprès de nombreux intellectuels russes. Elle est redéveloppée ensuite, depuis la chute de l’URSS, par Alexandre Douguine.
Selon lui, deux blocs civilisationnels s’affronteraient. D’une part, la civilisation anglo-saxonne, capitaliste. D’autre part, la civilisation russo-asiatique, d’esprit socialiste.
A l’heure où j’écris ces lignes, le chef d’État français nous vend une sorte d’européisme, qui n’est en réalité que la face cachée de l'atlantisme en maintenant l'UE dans une forme purement financière, tout en se retrouvant en position d’isolement.
Il est isolé par rapport à la politique américaine (revue depuis l’élection de Trump), isolé en Europe où seule l’Espagne (par son premier ministre Pedro Sánchez) semble se ranger de son côté, alors qu’en même temps la chancelière allemande (Merkel), sous pression de son ministre Horst Seehofer (CSU) il y a quelques semaines, ainsi que les premiers ministres belge (Charles Michel) et néerlandais (Mark Rutte), ont du revoir leur politique migratoire. Il ne faudrait pas négliger en outre le fait que depuis ces évènements, plusieurs élections ont eu lieu (autrichiennes, russes, hongroises, islandaises, italiennes et slovènes). Pour cela, il convient de se référer aux anciens articles du blog.
Le véritable européisme, est celui du refus de toute idéologie non-européenne. Il n'est donc ni atlantiste, ni eurasiste.
Cela implique que les élites européennes se recentrent sur l’Europe (y compris les gouvernements pro-américains comme la Pologne et de la Hongrie) et ne se tournent plus vers l’Ouest (vers les Etats-Unis), ni vers l’Est (vers l’Asie), qui isole la Russie de sa partie européenne, la poussant vers son aile orientale.
Une réorientation de la politique des gouvernements doit donc être menée en faveur d'un véritable européisme mais aussi d'une véritable défense de ce qui est européen, à savoir les symboles, le patrimoine, la culture (ou plutôt « les » cultures ethno-linguistiques).
Une fois que l'Europe aura rompu avec cet atlantisme et cet eurasisme qui divisent les deux parties de l’Europe et empêchent qu’elle tende vers une unité politique, peut-être que la conscience européenne commune se réanimera et ensuite nous pourrons envisager très sérieusement un Etat européen.
Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)
19:47 Publié dans Analyses, Elections en Europe, Géopolitique continentale | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : européisme, atlantisme, eurasisme, eugene guyenne |
Commentaires
L'eurasisme et l'atlantisme ne sont à la vérité que deux néo-impérialismes faisant peser une menace existentielle sur tous leurs protagonistes Euro-descendants. Les USA et leurs excroissances ouest-européennes sont à cet égard autant menacés de dilution que le sont pour leur part les Russes. Les uns sous les multiples effets du globalisme, du réveil de l'islam et des changements démographiques africains, les autres face à la renaissance de l'Asie.
Le véritable européisme (Etat-nation européen) n'émergera quant à lui qu'en faisant converger vers la base primordiale du tronc toutes les branches européennes. Il n'est que d'observer en France l'occidentalisme folklorique de moultes identitaires et l'afrotropisme universaliste des souverainistes pour se rendre compte que les ressources endogènes capables de conspirer au renouveau européen n'y sont peut-être pas les meilleures du continent.
S'agissant du renouveau de l'Europe, il y faudrait aussi un certain renoncement de la part de la nation US-américaine à son Empire, d'ailleurs indispensable à sa propre survie en tant que nation...
Écrit par : anton cusa | 26/07/2018
@ Thomas Ferrier
Petite précision. Des identitaires européistes équilibrés tel que vous-même (j'y ajouterai bien volontiers Guillaume Faye, qui vieillit décidément tel un bon cru) ne sont certes pas en cause lorsque j'évoquais l'occidentalisme nordiciste folklorique de nombre d'identitaires français croyant encore en la supériorité intrinsèque, irréductible et immémoriale des Européens du Nord-Ouest sur ceux du Sud et de l'Est.
Écrit par : anton cusa | 29/07/2018
On se demande d'ailleurs dans quelle mesure les Nazis eux-mêmes adhéraient à de telles thèses nordicistes suprémacistes lorsqu'on songe à l'admiration irrationelle dont témoignaient ceux-ci, même au plus fort des combats les plus âpres, pour leurs adversaires (aussi bien hellènophones que latinophones d'ailleurs) des zones montagneuses du Nord et du centre de la Grèce (Pinde et ramifications, Verno, Varnous, Vermion, Askio, Olympe, Pélion, Ossa, Othrys, Parnasse, etc.).
Écrit par : anton cusa | 29/07/2018
Petit hors-sujet.
Dites donc Thomas, vous êtes aux prises avec un sacré afro-arabotropte (érudit et non moins courtois au demeurant) ces derniers temps sur Twiter !
Vous me voyez ainsi tout heureux pour ma part d'apprendre en la circonstance que la péninsule Ibérique devrait son Etre à l'Afrique (via notamment l'Occident arabo-berbère médiéval), à laquelle elle serait indissolublement liée par la Mara Nostrum, alors même que, d'après les dires de votre interlocuteur, ladite péninsule serait coupée de l'Europe par l'irréductible et immémoriale frontière historique, mentale, physique et non moins humaine des Pyrénées !
C'est ainsi que, par exemple, la langue portugaise ne serait autre à la vérité que de l'arabe latinisé sur le tard par le truchement de quelqu'obscur dialecte italien et par suite de l'européanisation tardive et artificielle de ses locuteurs Portugais, une fois achevée, cela s'entend, cette très couteuse et ô combien regrettable Reconquista ! Autant eût valu en effet extraire un enfant du ventre de sa mère !!
Il n'est pas jusqu'à la leçon de génétique moléculaire humaine que vous prodigue, du moins se le figure-t-il, votre interlocuteur arabo-afrotropre qui ne fît les délices du connaisseur ! Le taux de présence, au Portugal, de l'haplogroupe d'origine asianique E1b1b (commun aux deux rives de la Méditerranée depuis la diffusion de l'élevage en Europe péninsulaire) ainsi que de son sous-clade M-81 est en effet relativement modeste lorsqu'on le met en regard avec ceux des Balkans méridionaux et des Péninsules Hellénique, et même Italique. Cela va sans dire que le taux portugais est par ailleurs sans commune mesure avec les taux nord-africains (13% au Portugal contre 8O% pour l'intérieur du Maghreb). En termes plus nets, la génétique s'inscrit en faux contre les allégations afrotropes de votre interlocuteur.
Au risque de choquer votre interlocuteur susdit, vous devriez aussi lui rappeler que les sous-clades celtes, et dans, une bien moindre mesure, italiques, de R1b sont, à beaucoup près, majoritaires chez les populations de la péninsule Ibérique actuelle : 56% de moyenne au Portugal, tandis que la moyenne espagnole s'élève quant à elle à 69 %.
Il appert incontestablement de tout cela, sans surprise, que les populations de la péninsule Ibérique sont avant toute chose des indigènes Celtes et Céltibères mâtinés de colons romains. Nonobstant la parenthèse arabo-berbèro-islamique, les habitants de la péninsule Ibérique sont avant tout des populations continentales et atlantiques, bien moins "méditerranéennes" par suite que les Italiens du sud de la vallée du Pô ou que les balkaniques des zones ioniennes et égéennes.
Tout à son afrotropisme, votre pétulant interlocuteur ose même comparer le sort de cette obscure romanité côtière nord-africaine, que la conquête arabe eut vite fait de balayer, avec la robuste romanité de la péninsule Hellénique !! Peut-être devriez-vous lui faire observer que cette dernière romanité s'est maintenue très vivace jusqu'à l'époque contemporaine, dans une vaste région comprise entre la Via Egnatia occidentale et le golfe de Corinthe.
Pour un aperçu historique très lumineux de cette romanité à l'époque moderne et contemporaine, votre interlocuteur pourra parcourir avec fruit, en version grecque complète ou anglaise moins copieuse, le site d'un historien récemment décédé : http://www.vlachs.gr/el/
Écrit par : anton cusa | 31/07/2018
Oui, en effet. Je ne suis pas dupe de cette prose propre à vouloir nous faire accepter un certain phénomène contemporain.
J'y ai répondu le mieux possible.
Elle a surtout contesté les départs continus d'Espagnols chrétiens des zones occupées vers le nord libre.
Écrit par : Thomas FERRIER | 02/08/2018
M. Cusa,
Vous dites que l'avènement réel de l'état-nation européen "n'émergera quant à lui qu'en faisant converger vers la base primordiale du tronc toutes les branches européennes".
A cela deux questions:
- Ai-je bien compris que vous proposez que l'ensemble des descendants d'émigrants européens dans les anciennes colonies devraient quitter les terres conquises et retourner sur la terre-mère européenne? Si oui, à combien peut-on évaluer la population concernée?
- D'autre part, qu'entendez-vous par "base primordiale du tronc"? Quelles sont ses limites géographiques selon vous?
Écrit par : vinayaka | 07/08/2018
@ Vinayaka,
Au risque de vous laisser sur votre faim, je vous ferais observer qu'il fut mainte et mainte fois donné réponse à votre deuxième question ici-même...
Je ne comprends pas très bien en revanche votre question, manifestement malicieuse, sur le remigration nécessaire des descendants Européens peuplant ces "anciennes colonies" du Nouveau Monde, où ceux-ci ne représentent pourtant rien de moins que les noyaux historiques et fondateurs des Etats et des nations actuels.
Pouvons-nous considérer, sans un criant anachronisme rétrospectif, que L'Amérique ou l'Australie représentent aujourd'hui des anciennes colonies illégitimement et illégalement peuplées par des Euro-descendants ? A raisonner de la sorte, on frapperait aussi bien d'illégitimité tous les pays arabo-musulmans situées hors de la péninsule arabique...Et l'on pourrait grossir à n'en plus finir ce raisonnement d'exemples pour redessiner, à loisir et selon le bon plaisir de chacun, la carte ethnique et nationale du monde !! Que diable font par exemple dans l'Hexagone ces locuteurs de langues romanes et germaniques ? Ne devraient-ils pas eux-aussi s'en retourner outre-Aples et outre-Rhin ? Je pense que vous devriez trouver autre chose pour récuser, en culpabilisant les autochtones d'Europe, le droit de ces derniers à se doter d'un Etat national unitaire pour défendre leur intérêts.
Si votre question était néanmoins de savoir si des Euro-descendants du Nouveau Monde pourraient acquérir le droit de se réinstaller volontairement dans l'Europe Nation, le simple sympathisant que je suis ne craint pourtant rien moins que d'affirmer que cela revêt le caractère d'une évidence dans l'optique du LPE.
Bonnes vacances.
Écrit par : anton cusa | 08/08/2018
M. Cusa
J'avoue ne pas me rappeler avoir lu quelle était votre position sur les limites de l'Europe. Je connais celle de M. Ferrier, mais c'était à vous que je posais la question.
Quant à la deuxième question, vous l'extrapolez franchement. Je me permets de vous rappeler que je ne faisais qu'évoquer ce que vous aviez écrit au sujet du fait de faire converger vers l'Europe "toute les branches européennes".
Pensez-vous que c'est une nécessité (comme j'avais cru le comprendre initialement) ou une possibilité qui leur serait offerte (ce que vous semblez entendre dans la dernier partie de votre réponse). Dans le cas d'une nécessité, vous condamnez de fait l'existence les nations du Nouveau Monde fondées par les européens.
Bonnes vacances également.
Écrit par : vinayaka | 09/08/2018
@ Vinayaka
Par "branches européennes", je n'avais pas en vue toutes les entités euro-descandantes dispersées en dehors du "continent" européen, lesquelles ne relèvent guère d'ailleurs que de la branche occidentale. Par "continent européen", j'entends la presqu'île européenne (de l'Atlantique au Caucase), ainsi que la Sibérie européanisée par la Russie.
Je faisais simplement observer que, par-delà la robuste et brillante branche occidentale, il existe un solide tronc européen primordial (prenant ses racines dans les Indo-Européens d'Europe* et dans les civilisations grecque et romaine classiques) qui comporte également d'autres branches plus ou moins apparentées à la première, grosso modo de l'Elbe au Caucase. N'ayant jamais été question dans mon propos d'une quelconque obligation de rapatrier en Europe tous les Euro-descandants du Nouveau Monde (quelle idée saugrenue c'eût été tout de même !), je me permets donc de vous retourner cette imputation d'extrapolation.
Je ne la comprends d'ailleurs guère, votredite imputation d'extrapolation ! N'ai-je pas laissé place, dans l'incertitude où je me trouvais quant au sens précis de votre étrange question, à plusieurs interprétations possibles ?
Vous me voyez au reste tout désolé de ne pas comprendre en quoi le fait de pouvoir naturaliser, au titre du droit du sang, tous les individus euro-descandants du Nouveau Monde qui y aspireraient équivaudrait à frapper de je ne sais quelle illégitimité les nations du Nouveau Monde susdit. Pensez-vous qu'un individu appartienne définitivement à l'Etat dont il se trouve être le ressortissant ? Doit-on considérer, au nom de ce principe, que l'Etat français frapperait d'illégitimité tous les Etats dont il naturalise à tout va (il n'est que trop vrai, d'après des critères tout à fait contestables eu égard aux intérêts des Français historiques autochtones, mais c'est là une toute autre question ) les ressortissants émigrés sur son territoire ?
De grâce, ne le prenez pas à mal, mais il est une petite question "extrapolatoire", et non moins polémique, qu'il me brûle de vous posez à mon tour. Ne sont-ce pas à la vérité toutes les horreurs qu'inspirent peut-être les considérations authentiquement identitaires au macroniste que vous semblez être qui vous poussèrent à ainsi réagir ?
* Ces Indo-Européens d'Europe se sont parfois individualisés sur le continent au contact d'aspects, de facteurs et de substrats proto-européens et proto-méditéranéeens préexistants (nordiques, danubiens, ouraliens, crétois, etc.).
Bonnes vacances, du moins pour ce qu'il en reste !
Écrit par : anton cusa | 09/08/2018
M. Cusa,
Je n'avais tout simplement pas compris votre propos dans votre premier message. Une réponse par "oui" ou "non" aurait même suffit. Mais je pense presque l'avoir compris à présent...
J'ai dit que si "nécessité" de remigration en Europe des descendants d'Européens il y avait (ce que je pensais être votre propos), alors les états qu'ils avaient fondés n'auraient plus lieu d'être (du fait de leur désertion par leur fondateurs). S'il s'agit simplement de les naturaliser, cela est bien différent et rend toute cette discussion sans objet.
Enfin, les considérations identitaires ne me posent aucun problème, sinon je ne vois pas pourquoi je fréquenterais un site comme celui-ci. Si je suis "macroniste", c'est je vous le rappelle par défaut, puisqu'il était à peu près le seul lors de la campagne qui ne proférait pas matin, midi et soir des incantations anti-européennes. Et quand je vois M. Aliot se précipiter à Bruxelles pour faire allégeance à M. Bannon, tout juste débarqué en Europe pour dynamiter toute construction politique qui puisse faire de l'ombre à son empire (même sous couvert d'isolationnisme, les Américains continuent leur jeu), je ne regrette pas mon choix. Donc oui M. Cusa, on peut être identitaire et, faute de mieux, macroniste. Mais je suis lucide et je ne me réjouis pas vraiment de la politique européenne de notre gouvernement.
Écrit par : vinayaka | 09/08/2018
M.Vinayaka,
Ainsi que je l'ai fait remarquer, le principe de la remigration nécessaire et obligatoire des Euro-descandants du Nouveau Monde eût été tellement saugrenu que fort loin de moi était l'idée que vous puissiez songer à pareille chose à la lecture de mon commentaire. Ma mise au point ayant été par la suite assez claire, je ne vois guère en effet l'intérêt d'approfondir plus avant ce faux problème. Libre à chacun de s'extasier au spectacle et au bruit des querelles scolastiques !!
Pour ce qui est de Macron, la démonstration est en bien faite maintenant : pour ce dernier, l'Europe n'est guère que le marchepied du globalisme, du cosmopolitisme transcontinental et du remplacisme. A la face de l'histoire, un Salvini, un Kurz, un Orban, et même, plus indirectement, un Trump et un Poutine, oeuvrent bien plus à la préservation identitaire de l'Europe que Macron. Vous l'aurez noté, je ne cite guère les Aliot, les MLP et autres Philipot...
Libre à vous de vous laisser duper donc par le pseudo-européisme cryto-globaliste de Macron, mais, de grâce, gardez-vous bien d'essayer d'y entrainer les autres.
Écrit par : anton cusa | 10/08/2018
correction : ....CRYPTO-globaliste...
Écrit par : anton cusa | 10/08/2018
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