23/01/2017
Pour une armée européenne, pilier d’une défense européenne.
L’élection de l’isolationniste revendiqué Donald Trump à la présidence des USA est une excellente nouvelle pour tous les vrais défenseurs de l’Europe. La pérennité de l’OTAN, organisation atlantiste destinée à empêcher toute émergence d’une Europe de la défense, toute diplomatie européenne indépendante et notamment en faveur d’un rapprochement avec la Russie, est en question. C’est l’occasion de pouvoir s’en émanciper en œuvrant pour bâtir enfin l’armée européenne. Voici quelques propositions en ce sens du Parti des Européens.
1- Dénoncer le traité fondateur de l’OTAN (1949), ce qui implique le départ de tous les pays européens de cette organisation.
2- Construire une armée européenne regroupant sous un commandement intégré (unique) l’ensemble des armées des 28 états membres de l’Union Européenne, en supposant que le Royaume-Uni renoncera en définitive à mettre réellement en œuvre le brexit.
3- Créer un budget militaire européen, correspondant à 3% du budget de chaque état membre de l’Union Européenne, afin de la doter des crédits nécessaires à sa mise en place et d’investir dans du matériel nouveau ainsi que dans la recherche et le développement de nouvelles technologies dans le domaine de l’armement de pointe. Soulignons que le budget allemand consacré à la défense n’est actuellement que de 1,16%, ce qui est dérisoire, et que le budget cumulé pour toute l’Europe, Russie comprise, correspond à 30% environ du budget américain dédié.
4- Établir une alliance stratégique entre l’Union Européenne et la Russie, un partenariat qui présuppose de notre part des gestes forts à l’égard d’une puissance européenne, qu’est la Russie, qui s’estime menacée à ses frontières. Cela passe par l’abandon des sanctions économiques à l’égard de la Russie, la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie et la suppression des visas de l’Union Européenne pour les citoyens russes. En échange, Kaliningrad serait considéré comme un espace ouvert, démilitarisé. En outre, afin de rassurer les pays baltes en préservant leur identité, la Russie inciterait la minorité russe installée en Lettonie et Estonie à privilégier une réinstallation en Russie même.
La création d’une armée européenne, qui reprendrait là où a été arrêtée en 1954 la CED (Communauté européenne de défense), serait une avancée significative en faveur d’une Europe unie. Mais il est évident que dans le cadre de l’Union Européenne actuelle, rien ne pourra être fait. En outre, il n’a rien de plus souverain que la défense. L’idée même d’armée européenne implique celle d’Etat européen unitaire, que nous prônons par ailleurs. Ceux qui, comme Angela Merkel, annoncent des avancées en matière de défense, mentent outrageusement.
Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)
00:45 Publié dans Défense, Institutions européennes, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : armée européenne, russie, otan, partenariat |
Commentaires
Pourquoi ne pas souffler mot ici des menaces stratégiques (largement) communes que feront peser à moyen et long terme sur les Européens d'Europe péninsulaire, de Russie, et même d'outre-Atlantique, l'apparition de nouveaux facteurs tels que la Chine, l'islam politique renaissant, la démographie explosive (et irresponsable) de l'Afrique profonde ou bien encore l'immigration extra-européenne de masse en Occident ?
Écrit par : anton cusa | 25/01/2017
"... à privilégier une réinstallation en Russie même".
Et ces termes nous révèlent une fantastique songerie. Croyez-vous réellement que les Russes consentiront à se "réinstaller" hors de ces territoires baltes qu'ils ont eux-mêmes façonnés au cours de leur Histoire ? Les Baltes sont des populations chétives et insignifiantes. Vous auriez tort de les épauler tout en prétendant vous accorder avec les Russes. Ce n'est pas une posture viable.
Écrit par : Fjodor | 26/01/2017
Et, par ailleurs, excusez-moi de ne pas avoir intégré ce propos dans mon précédent message, mais je vous trouve assez incohérent vis-à-vis des Russes compte tenu de votre vision politique pan-européenne. Si nous sommes fondamentalement tous des Européens à un même degré de Gibraltar jusqu'à Vladivostok, en quoi le retrait des Moscovites serait-il une assistance pour la conservation de l'identité spécifique des Baltes ? Les Russes et les Baltes seraient-ils donc assez distincts au point de ne pas être capables de cohabiter sur des mêmes surfaces ? Il serait donc indispensable de les dissocier territorialement tout en les raccordant à un même système dans un même temps ? Les Russes seraient-ils moins européens dans un sens que les populations susmentionnées que vous chérissez tant ? Vous affirmerez naturellement le contraire - Mais j'ai surtout la sensation que vous aspireriez à domestiquer la Russie, que vous préconiseriez de l'insérer dans le giron occidental tout en la maintenant -de facto- à l'écart du monde européen lui-même. Je pense que vous éprouvez quelques craintes au sujet des Russes ou que vous restez suspicieux à leur égard malgré leur européanité irréfutable. Vous ne voudriez pas le mentionner directement, en revanche, et vous préférez brandir vos chimères habituelles pour masquer vos angoisses persistantes : Qui ne sont ni plus ni moins que celles d'un Occidental envers l'ogre moscovite. En toute honnêteté, je ne vois qu'une seule issue dans ce marasme contemporain : L'Occident déliquescent l'emportera jusqu'à l'écrasement total de la Russie - Ou la Russie se relèvera avec une incalculable férocité et ébranlera les dernières fondations de l'Occident lui-même. Quoiqu'il en soit, l'Europe de l'Ouest est en phase de brésilianisation avancée et aucun peuple d'Europe orientale ne souscrira à une jonction politique avec des contrées colonisées jusque dans leur moindre recoin par des peuplades hétéroclites. Certes, vous me rétorquerez que l'Europe de l'Est endure aussi un déclin démographique des plus calamiteux et que des carences socioéconomiques y perdurent depuis la dislocation du bloc soviétique - Mais une population vieillissante, lorsqu'elle préserve son homogénéité au point de vue ethnique, peut enrayer son érosion matérielle en se réorientant vers des projets de société traditionnels et en se référant à des bases saines. Il ne faut pas non plus croire que les Européens de l'Est se condamneraient à une oliganthropie certaine. Ce que je constate en premier ordre, ce n'est pas seulement l'écroulement des populations autochtones en Europe occidentale - C'est leur supplantation par des communautés extra-européennes en tout type (Et plus particulièrement africaines et levantines). Or, ce processus de subversion anthropologique provoque des effets qui sont sans doute déjà irréversibles. L'unification politique de l'espace européen à l'Est sera facilitée par la conjoncture apocalyptique de l'Occident lui-même. Malgré des discordes continuelles et des querelles handicapantes à l'Est, nous assisterons éventuellement à un renouveau du panslavisme auquel se grefferont bon gré mal gré les Roumains, les Magyars, les Baltes et les Finnois. Je ne me prononcerais pas concernant les Albanais hybridés, race synthétique fabriquée par les Ottomans pour ruiner et saborder la nation yougoslave avant même l'émergence de la Yougoslavie en tant qu'Etat indépendant. Vous vous étouffez dans une obscurité si profonde que vous ne parvenez plus à percevoir le Soleil qui se lève à l'Est.
Écrit par : Fjodor | 26/01/2017
Pas du tout. Je dis juste qu'on ne peut pas accepter que 35% de la population de Lettonie soit non-lettone. C'est comme si Nancy était peuplée de 40% d'allemands... ou que la Corse avait une majorité non corse sur son sol. Identitairement indéfendable.
La culture estonienne est finno-ougrienne, pas slave. La culture lettonne (et lituanienne) est balte, pas slave. Ces cultures méritent d'être protégées.
Écrit par : Thomas FERRIER | 27/01/2017
Autre différence avec vous. Je passe sur votre propos albanophobe sans intérêt (lié toujours à une serbophilie outrancière née d'un communiste en fin de carrière, le sieur opportuniste Milosevic). Je m'oppose à la submersion migratoire que je ne considère absolument pas comme irrémédiable, bien au contraire. Je suis très optimiste.
Je prône l'unité des Européens contre le grand remplacement. Par ailleurs l'Europe centrale et même la Russie sont menacés aussi à notre suite. Si l'Europe de l'ouest, le reste de l'Europe la suivra très rapidement après. Donc c'est le salut de toute l'Europe qui est en jeu. Les diviseurs deviennent donc des ennemis à neutraliser.
Écrit par : Thomas FERRIER | 27/01/2017
@Fjodor,
"Albanais hybridés, race synthétique fabriquée par les Ottomans"
D'où tenez-vous une telle conception ? Les Albanais du nord (Guègues, Mirdites, etc.) sont à la vérité un ethnos assez pur, qui descend de populations indo-européennes balkaniques et sud-est-européennes pré-romaines de type satem : plutôt Thraces nordiques (Dardaniens, Moesiens ou Daco-Carpes) qu'Illyriens à mon avis. les Albanais du sud (Labes, Tosques et Tchames) peuvent quant à eux résulter d'un mélange partiel plus tardif entre les premiers et des restes de populations sud-ouest balkaniques comme les Grecs de l'Epire ou les Aroumains (roumanophones).
Ainsi que l'atteste notamment leur langue, la genèse des proto-Albanais implique aussi une romanisation partielle au contact de la romanité dite dalmate (ou ouest-balkanique), dont les empruntes indélébiles sont encore présentes dans les structures internes de la langue, tandis que le vocabulaire trahi plutôt des apports romans est-balkaniques (proto-roumains). Si syncrétisme ethnique il y a, celui-ci n'implique donc que des éléments balkaniques très anciens et autochtones, dont la présence dans les Balkans remonte à une période très antérieure à la formation des Slaves balkaniques (eux-mêmes d'ailleurs très mélangés), et bien plus ancienne encore que celle qui vit la conquête des Balkans par les Ottomans.
J'espère donc ne pas être un diviseur à neutraliser (clin d'oeil à Thomas).
Écrit par : anton cusa | 29/01/2017
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