30/11/2013
Guillaume FAYE et la Russie
Thomas FERRIER: Guillaume, vous connaissez bien la Russie. Joue-t-elle à nouveau le rôle de rempart de l’Europe, mais contre elle-même, cette fois ? La Russie est-elle toutefois capable de survivre seule ou devrait-elle sagement rejoindre l’Europe unie, à partir du moment où cette dernière sera établie sur des bases solides et sur une idéologie saine ?
Guillaume FAYE: La Russie est probablement le pays encore le plus sain parmi les peuples européens. 70 ans de communisme n’ont pas détruit l’âme russe ni le bon sens russe. C’est normal : le communisme était superficiel parce que complètement erroné. Le communisme soviétique était une glaciation, un congélateur. En revanche, les Européens de l’Ouest ont vu leur âme laminée en profondeur par ce que vous savez. Le régime actuel russe de W.Poutine est présenté comme une dictature en Occident. C’est une plaisanterie. Quand je vais en Russie, je peux parler librement dans des conférences publiques, ce qui n’est pas du tout le cas en France. Le régime russe est diabolisé en Occident parce qu’il n’est pas politiquement correct, parce qu’il n’est pas ”de gauche”. Extraordinaire paradoxe puisque M. W.Poutine était un cadre communiste du soviétique KGB. M. Poutine parle de patriotisme, de renaissance de la Russie, de relance de la démographie ; il essaie de remettre son pays dans le club des grandes puissances ; il fustige la ”décadence” des mœurs en Occident . Et puis, quelle horreur : les Pussy Riots ont été condamnées à 2 ans de prison parce qu’elles ont profané le sanctuaire du Saint-Sauveur. Elles auraient fait la même chose à La Mecque ou dans n’importe quelle mosquée d’un pays arabe, leurs os blanchiraient actuellement dans une fosse commune.
Bref, il existe en Russie une force de renaissance. Mais les dirigeants occidentaux ne veulent rien savoir. La russophobie est à l’œuvre. C’est la nouvelle guerre froide, beaucoup plus grave et profonde, en fait, que la guerre froide contre le soviétisme, tigre de papier . La Russie est une menace parce qu’elle défend des valeurs anti-décadentistes, ethno-nationalistes, affirmatives, saines, naturelles, évidentes, où les mariages homosexuels sont interdits (péché "anti-droitdelhommiste"), et où les ONG financées par les USA sont taxées etc. Bref, la Russie choque et inquiète l’oligarchie et l’intelligentsia européenne, politique et culturelle.
Au cours de la présentation de quelques uns de mes essais traduits en russe par l’intermédiaire du Pr. Toulaev, j’ai pu discuter avec des académiciens et députés. Tous ont approuvé l’idée d’une alliance stratégique euro-russe mais tous se sont montrés sceptiques sur la fiabilité d’une Europe molle, décadente et se complaisant dans son jus tiède.
TF: Que pense le Russe moyen de l’état de l’Europe occidentale ? Craint-il que la Russie n’évolue dans le même sens ? En clair, les Russes se sentent-ils solidaires des autres Européens et prêts le jour venu à les aider ?
GF: Le Russe moyen, quand il débarque à Roissy et qu’il prend le RER vers la Gare de Nord pour arriver à Paris, il a l’impression de ne pas être en Europe. De même que moi, quand je me ballade quai de Sofia ou à Novy Arbat à Moscou, ou à Petrograd, je me sens beaucoup plus « chez moi » que dans beaucoup de quartiers de Paris, de Bruxelles ou de Londres. Mais effectivement, il y a une crainte diffuse que la Russie ne subisse le même sort, à terme.
Je vais même vous dire une chose qui va vous choquer ou vous faire réfléchir : un jour, une Ukrainienne (pas tellement russophile, car de l’ouest du pays) m’a avoué : « Je n’aimerais pas trop que mon pays fasse partie de l’Union européenne ».
– Ah bon, et pourquoi ?
– -Ben...à cause de l’immigration...on risque de se faire envahir.
Beaucoup de gens de l’Est pensent ainsi quand ils voient le spectacle des sociétés occidentales. Phénomène complètement ignoré de nos brillants sociologues en chambre froide. Globalement, les Russes (à part une intelligentsia moscovite snobinarde, pseudo-démocrate et issue –paradoxe –de la nomenclature soviétique) sont effrayés par la dégénérescence des sociétés de l’Europe de l’Ouest (les USA ne les intéressent pas). L’idée de ”venir nous aider un jour” pourrait flatter certains mais beaucoup pensent qu’il faut d’abord s’occuper de la Russie. Cependant, je vais vous raconter une brève histoire : à la suite d’un de mes cours à l’université de Saint Petersbourg, les étudiants m’ont offert une hache de combat varègue, en pierre noire du Caucase. « C’est un symbole, parce qu’il faudra combattre ensemble un jour », m’a dit celui qui me l’offrit. Intéressant.
TF: Que pensez-vous des idées eurasistes d’Alexandre Douguine ? Je vous précise y être radicalement hostile.
GF: Moi aussi. L’Eurasie est un concept géopoliquement négatif pour la Russie parce qu’il nie l’appartenance européenne des Russes et parce qu’il soumet la Russie à la polarité chinoise. N’oublions pas que l’objectif de la Chine, qui joue au jeu de go, est de mettre la main sur l’Etrême-Orient russe. Par des manœuvres économiques, mais aussi par l'immigration, la ”conquête par le bas”. Il faut opposer à la notion d’Eurasie celle d’Eurorussie. Douguine (qui a fréquenté la Nouvelle Droite française en touriste) a interprété l’anti-occidentalisme de manière primaire : nous sommes des Asiatiques ! Mais ses théories sont dangereuses parce qu’elles éloignent la Russie de ses vraies racines. Il y a, là encore, un anti-américanisme de béotiens. Douguine est à la géopolitique ce que son ami Alain de Benoist est à la philosophie politique : la conceptualisation creuse.
16:02 Publié dans Analyses, Guillaume Faye, Histoire | Lien permanent | Commentaires (58) | Tags : guillaume faye, russie, europe, eurorussie |
Commentaires
Écrit par : Anton Cusa | 29/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 29/12/2013
Écrit par : Thomas FERRIER | 30/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013
erratum : TCHORNYE KLOBOUKI
Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013
Je n'ai pas dit que les Russes et les Polonais étaient génétiquement identiques, mais qu'ils étaient très proches, et que leur européanité ne fait pas le moindre doute.
Quant à la geste de Sviatoslav, je m'intéresse au symbole de ce que sa mort représentait. Même si les faits techniquement étaient plus complexes, c'est le résultat qui compte.
"Il en ressort que « l’ethnie » russe repose, génétiquement, sur deux composantes: la population autochtone de la Russie méridionale et de la Russie centrale est proche des autres peuples de langue slave, tandis que les habitants du Nord du pays sont proches de la population autochtone de la Finlande et de la Suède septentrionale."
(...)
"Par conséquent, notent les chercheurs, l’opinion selon laquelle il y aurait eu un fort apport génétique tatar et mongol chez les Russes à la suite des invasions tataro-mongoles se trouve réfutée.
Le patrimoine génétique des Biélorusses, des Ukrainiens et des Polonais ne diffère que très peu de celui des Russes."
Source: RIA Novosti
Écrit par : Thomas FERRIER | 31/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013
Rien ne permet d'affirmer l'usage du terme de "khagan" ou de "khan" comme terme officiel désignant le souverain suédois de Rus. Au contraire, le mot kniaz' venant des langues germaniques, il est quasi sûr que c'était ce terme en là en usage.
Ce que vous appelez "type mongoloïde" pour un Eltsine ou un Lebed relèvent du mythe. Vous n'avez qu'à observer la chanteuse islandaise Björk, 100% islandaise, pour comprendre que ces caractéristiques n'ont rien de "mongoloïdes".
Quant aux finno-ougriens et sans relancer le débat, regardez donc la chanteuse d'origine estonienne Indra.
Sur Sviatoslav, je retiens, comme je vous l'ai dit, le mythe. Exactement comme quand Virgile oppose les dieux anthropomorphes de Rome aux dieux zoomorphes de l'Egypte pour évoquer la guerre entre Octavien et Antoine. Et pourtant Cléopatre était gréco-macédonienne et pas égyptienne et Antoine un pur romain de famille patricienne.
Quant à l'influence iranienne, elle est indiscutable puisque plusieurs dieux du panthéon de Vladimir, sans parler du terme de mir (issu de Mithra), sont iraniens, à l'instar de Khors et de Simorgl.
Le peuple russe est un peuple slave et européen, influencé par les peuples finno-ougriens de type européen, et aussi par les Iraniens nomades de l'espace ukrainien et par les Vikings.
Ca ne veut pas dire qu'aucune influence asiatique n'a eu lieu, en Hongrie comme en Russie, en Bulgarie comme en Finlande, mais c'est quelque chose de marginal, vite digéré par le peuple russe, exactement comme les Berbères restés en Espagne après 1492 et 1609.
Écrit par : Thomas FERRIER | 31/12/2013
Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013
Que le beau ciel bleu t'éclaire
Malgré l'orage et les éclairs!
Écrit par : willy | 01/01/2014
L'usage avéré du terme de khan chez un peuple slave ou slavisé, c'est en Bulgarie. C'est indéniable, puisque le roi Boris était appelé de ce terme et qu'il y a un nombre relativement conséquent de mots turcs en bulgare. Pourtant, la Bulgarie ne diffère pas de ses voisins.
Le fond de la population russe n'est pas ce que vous dites. Que ce peuple slave ait pu être légèrement affecté par des brassages avec des populations asiatiques, c'est une banalité (voir la tête de Lénine, qui avait des origines kalmoukes, il me semble). Que cela l'ait modifié est en revanche inexact. Ca ne change pas le caractère européen de la Russie, ça montre juste qu'en son sein il y a aussi des populations non-européennes, ce qui est évidemment bien connu.
Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014
Pour ce qui est de la Bulgarie, son histoire médiévale est assurément très liée au monde nomade des steppes d'Eurasie. En sus de l'apport bien connu des (proto)Bulgares turcs (ils ont joué en Moésie, et dans une moindre mesure en Thrace et Macédoine, ni plus ni moins que le rôle qu'on joué en Gaulle les Francs), deux autres vagues turques importantes y ont détenu un rôle significatif, entendez les Petchenègues et les Coumans. Il est assez connu que les Petchenègues se sont installé à demeure dans les mêmes régions (à partir de la moitié du onzième siècle), où le pouvoir politico-militaire instauré de haute lutte par eux au détriment de Byzance, notamment dans des villes telles que Preslav, Pliska, Dristria, Varna ou Philippopolis, prit figure de noyau attractif autour duquel s'agrégeaient petit à petit les populations autochtones. En termes plus plus nets, ils devinrent une manière de successeurs des khans (proto)bulgares. Il est non moins connu que l'apport des Turcs Coumans a largement contribué à la restauration de l'Etat bulgare, en 1186. Etant donné que confondez sans cesse la notion d'européanité avec celle d'indo-européen, je tiens à vous rappeler que la civilisation européenne est seulement une création du haut Moyen Age, née de la rupture de l'unité relative de la civilisation méditerranéenne dans son bassin occidental et des invasions-migrations qui rapprochèrent et mêlèrent dans un même creuset les peuples des deux rives du Rhin (romanisés et germaniques). Les régions de l'Occident de l'Europe (au sens géographique du terme) ne cessèrent plus alors d'être parcourues par les mêmes grands courants historiques, qui ont d'ailleurs abondamment traversé le Centre (mais beaucoup moins les Balkans et la Russie) du continent dans une deuxième phase : la régime féodalo-vassalique, l'architecture et la sculpture gothiques, les chansons de geste, les révolutions urbaines, la bourgeoisie, le régime parlementaire, les Etats généraux, Renaissance, la Réforme, les Lumières, etc. Nonobstant leurs origines indo-européennes communes, les Grecs ou les Romains regardaient d'ailleurs beaucoup plus vers la Méditerranée sémite ou afro-asiatique (et même vers l'Asie sédentaire pour les Grecs de l'époque hellénistique) que vers les peuples indo-européens d'outre-Danube ou d'outre-Rhin, ne vous en déplaise, cher ami. A ce qu'il semble, ces civilisés n'avaient cure de votre européanité phylogénétique. Bien à vous.
Écrit par : Anton Cusa | 01/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014
Vous surévaluez totalement l'apport de civilisations méditerranéennes sur la Grèce. D'abord, parce que les Grecs n'étaient pas les premiers Indo-Européens de la région. Ils avaient été précédés par les "Pélasges" et les Hittites/Louvites. Quant à la Crète, un monde en tant que tel, même pré-indo-européenne, elle n'avait rien de commun avec l'orient.
Les influences orientales se limitèrent à s'inspirer de l'alphabet phénicien mais en l'adaptant considérablement pour remplacer le vieux linéaire B, trop complexe et finalement abandonné. Et rien d'autre. Le miracle grec est le prolongement appliqué de la pensée indo-européenne. Aucun apport égyptien ou mésopotamien n'est notable.
Quant au christianisme, totalement étranger à la pensée grecque et à la rigueur romaine, il n'a pu s'imposer que dans la décrépitude du monde gréco-romain, subissant une orientalisation morale (symbolisé par l'abandon de la crémation au profit de l'inhumation) que le renouveau étrusque du VIème siècle (après J.C) et le flux germanique combattront. Le christianisme vient bien d'orient mais n'est en rien un apport, bien au contraire, mais une vassalisation contre laquelle il faudra les coups de la Renaissance, des Lumières et du Romantisme pour considérablement l'affaiblir, mais pas encore suffisamment.
La romanisation a totalement échoué en dehors de l'Europe. La preuve en est l'absence du culte du dieu Mars, culte si romain, mais qui connaîtra en Gaule, en Ibérie, en Bretagne et dans les Balkans un engouement considérable, alors qu'il est absent d'Afrique et d'Orient, sauf là où les vétérans de la Legio I Italica s'installeront, bien sûr.
Si la romanisation a échoué, l'hellénisation précédente, plus profonde mais néanmoins superficielle, n'a pas mieux réussi. Certes, des syriens de talent comme Libanius sauront honorer la littérature grecque. Mais ils ne sont pas représentatifs d'un orient qui se jettera dans les bras du christianisme pour se venger de la domination romaine. C'est à Antioche, Alexandrie et Carthage, ces fiefs de la haine contre Rome, que le christianisme connaîtra ses premiers succès, comme une vengeance de la reine Cléopatre contre les héritiers d'Octavien.
Écrit par : Thomas FERRIER | 03/01/2014
Écrit par : Piotr | 03/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Merci de rappeler que les Russes se considèrent bel et bien comme européens, même s'ils ne sont pas du tout favorables à rejoindre l'Union Européenne telle qu'elle est. :)
Bonne année 2014 également à vous et merci pour vos commentaires !
Écrit par : Thomas FERRIER | 03/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Je précise que je ne me perçois certainement pas comme "pourfendeur de M. .Ferrier". Sa cause et son projet me paraissent "a contrario" très nobles par certains aspects. Voyez, pour finir, ce beau débat qui se trouve mettre en regard les avantages et les inconvénients d'une l'Europe politique intégrée d'une part, et des Etat-nations européens classiques de l'autre :http://www.franceculture.fr/emission-repliques-peut-on-encore-aimer-l’europe-2014-01-04
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Les Grecs étaient en contact avec les Illyriens, les Macédoniens et les Thraces en permanence, recrutaient des mercenaires scythes, se souvenaient d'avoir combattu les hordes de l'Asie à Marathon, aux Thermopyles et à Salamine. Ils avaient du respect pour les autres Européens, mais pas pour les Orientaux.
L'Iran en revanche a connu pour son malheur une influence orientale considérable due à cet empire qui comprenait tout le proche et le moyen-orient. Cyrus ressemble encore à un conquérant européen, mais Darius est un despote à la mésopotamienne.
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Dans l'empire romain et dans les monarchies hellénistiques, il y a eu des tentatives de dépasser le "gentilité", favorisant d'ailleurs le christianisme, religion universelle. Cette utopie a fini mal.
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014
Il n'y avait aucune dette, autre que phénicienne (l'alphabet), des Grecs vis à vis de l'Egypte ou de la Mésopotamie, même si des mythes évoquaient de telles influences. Ce n'est en tout cas absolument pas démontré et ceux qui ont tenté de le faire (Bernal en tête) se sont vautrés lamentablement en racontant n'importe quoi.
Quel dieu ou déesse grec vient d'Egypte ? De Mésopotamie ? Aucun.
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014
Je crois par ailleurs que devriez méditer sagement cette idée de l’État portée à la perfection dans le monde Greco-Romain. Vous qui semblais rêver de ravaler la brillante civilisation européenne au rang de tribu, vous devriez songer sagement au bienfaits de la réforme fondamentale d'un Clisthène par exemple, qui, pour faire émerger la notion de citoyenneté et d’intérêt publique, s'était attaché à rompre les solidarités sociales fondées exclusivement sur gentilicité et sur les mythes d'origine.
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Tribu, ethnie, nation... tous ces termes se valent et sont globalement synonymes. Face à l'excès d'individualisme qui mène le corps social à la ruine, ces notions ont tout leur sens. Il ne s'agit pas de revenir à une "gens" au sens aristocratique du terme, comme la "gens Iulia". Les ethnê ne sont en rien différentes des tribus, puisque ces deux termes, grec et latin, se valent. Et la notion de tribu à Rome est bien connue.
Juvénal ou Aristophane ont raillé à juste titre les raisonnements "byzantins" qui finissent par faire appeler "vache" un "taureau", voir "chèvre" une "vache".
Il y a eu y compris dans le monde antique des formes de proto-mondialisme qui ont amené à sa fin. Nous n'avons pas besoin de refaire les mêmes erreurs. Les folies à la Caracalla n'ont pas/plus leur place en Europe.
Écrit par : Thomas FERRIER | 06/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014
Mais dans la définition renanienne de la nation, on oublie souvent que l'universalisme de Renan s'arrêtait aux frontières de l'Europe.
Quant à ce qui oppose république et empire, c'est l'homogénéité de la première et le multiculturalisme naturel du second. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on a parlé d' "empire colonial", la colonisation ayant été d'ailleurs commencée sous la monarchie de Charles X et l'empire de Napoléon III, puis assumée par la "république" bourgeoise et affairiste de Ferry.
Quant au demos, que vous opposez à l'ethnos, il n'a jamais été en Grèce autre chose qu'une communauté de plus petite échelle, le demos athénien au sein de l'ethnos grec, par exemple. Le demos vient d'ailleurs du mot *dems, signifiant "famille". Là encore apparaît la notion d'appartenance et d'origine commune. Je vous rappelle qu'Athènes reposait sur le principe de l'autochtonie, jusque dans sa mythologie. Le cas romain est plus complexe puisque si Rome est l'héritière d'Albe, des Latins et des Sabins, la légende veut qu'elle soit aussi celle de Troie et qu'elle ait regroupé une population variée (issue de tout le Latium) avec Romulus à sa tête.
D'ailleurs toutes les cités grecques ou presque reposaient sur la règle du droit du sang. Si Athènes était ouverte aux étrangers, à qui elle n'accordait toutefois jamais sa citoyenneté, Sparte procédait à des xénélasies régulièrement. La Rome républicaine était plus généreuse, privilégiant toutefois les populations italiques.
Écrit par : Thomas FERRIER | 08/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 08/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 08/01/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 09/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 09/01/2014
L'européisme unit, le nationalisme classique divise. Ce qui à l'échelle d'un pays peut être (très) néfaste devient salutaire à l'échelle d'un continent. Il répond aux menaces qui pèsent sur notre civilisation et notre terre, comme jamais dans notre histoire. Là où Georges de Podiebrad n'a pas été entendu, nous essaierons de l'être.
Écrit par : Thomas FERRIER | 09/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 10/01/2014
Écrit par : Anton Cusa | 10/01/2014
Les "élites" européennes, ce club de valets de l'Amérique, voient certes en la Russie quelque chose d'étranger à leurs intentions, qui consistent essentiellement en remplacer l'Europe par autre chose (axe anglo islamique en action), mais ceci ne suffit pas à faire de la Russie un allié indéfectible de l'Europe. On peut, bien au contraire, sentir que les gouvernants cherchent à produire du "politiquement correct à la russe". Les "idées eurasistes d’Alexandre Douguine" en sont une illustration. Sur une démarche comparable à celle d'Alain Soral, ou à Gribouille qui s'en allait se cacher au fond d'un puit à chaque fois qu'il pleuvait, ceux qui dirigent la Russie le font en direction du Caucase et de la Chine.
Il faut distinguer la Russie et ceux qui la gouvernent.
C'est une question certes délicate pour quiconque s'y trouve. Entre le sort de Douguine et de Limonov, on a vite choisi.
Il n'en reste pas moins que malgré quelques tendances malsaines, la Russie est une formidable source d'espoir pour l'Europe.
Une dernière pensée à ce sujet : c'est surtout l'Europe de culture gréco-latine qui aimera la Russie. Les allemands, quoi qu'ils en disent, sont des partisans indéfectibles de leurs cousins anglo-saxons, qu'ils sont si généreusement invité en Europe. On peut aujourd'hui résumer la situation, en "Union Européenne", à une conjonction de l'ancien projet suprémaciste germanique et du tout aussi ancien projet anglais de détruire l'Europe.
Écrit par : Denis | 03/02/2014
Écrit par : Piotr | 16/02/2014
Vous avez encore beaucoup à apprendre, Anton.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
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