Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/11/2013

Guillaume FAYE et la Russie

Eurosparta.gifThomas FERRIER: Guillaume, vous connaissez bien la Russie. Joue-t-elle à nouveau le rôle de rempart de l’Europe, mais contre elle-même, cette fois ? La Russie est-elle toutefois capable de survivre seule ou devrait-elle sagement rejoindre l’Europe unie, à partir du moment où cette dernière sera établie sur des bases solides et sur une idéologie saine ?

Guillaume FAYE: La Russie est probablement le pays encore le plus sain parmi les peuples européens. 70 ans de communisme n’ont pas détruit l’âme russe ni le bon sens russe. C’est normal : le communisme était superficiel parce que complètement erroné. Le communisme soviétique était une glaciation, un congélateur. En revanche, les Européens de l’Ouest ont vu leur âme laminée en profondeur par ce que vous savez. Le régime actuel russe de W.Poutine est présenté comme une dictature en Occident. C’est une plaisanterie. Quand je vais en Russie, je peux parler librement dans des conférences publiques, ce qui n’est pas du tout le cas en France. Le régime russe est diabolisé en Occident parce qu’il n’est pas politiquement correct, parce qu’il n’est pas ”de gauche”. Extraordinaire paradoxe puisque M. W.Poutine était un cadre communiste du soviétique KGB. M. Poutine parle de patriotisme, de renaissance de la Russie, de relance de la démographie ; il essaie de remettre son pays dans le club des grandes puissances ; il fustige la ”décadence” des mœurs en Occident . Et puis, quelle horreur : les Pussy Riots ont été condamnées à 2 ans de prison parce qu’elles ont profané le sanctuaire du Saint-Sauveur. Elles auraient fait la même chose à La Mecque ou dans n’importe quelle mosquée d’un pays arabe, leurs os blanchiraient actuellement dans une fosse commune.

Bref, il existe en Russie une force de renaissance. Mais les dirigeants occidentaux ne veulent rien savoir. La russophobie est à l’œuvre. C’est la nouvelle guerre froide, beaucoup plus grave et profonde, en fait, que la guerre froide contre le soviétisme, tigre de papier . La Russie est une menace parce qu’elle défend des valeurs anti-décadentistes, ethno-nationalistes, affirmatives, saines, naturelles, évidentes, où les mariages homosexuels sont interdits (péché "anti-droitdelhommiste"), et où les ONG financées par les USA sont taxées etc. Bref, la Russie choque et inquiète l’oligarchie et l’intelligentsia européenne, politique et culturelle.

Au cours de la présentation de quelques uns de mes essais traduits en russe par l’intermédiaire du Pr. Toulaev, j’ai pu discuter avec des académiciens et députés. Tous ont approuvé l’idée d’une alliance stratégique euro-russe mais tous se sont montrés sceptiques sur la fiabilité d’une Europe molle, décadente et se complaisant dans son jus tiède.


TF: Que pense le Russe moyen de l’état de l’Europe occidentale ? Craint-il que la Russie n’évolue dans le même sens ? En clair, les Russes se sentent-ils solidaires des autres Européens et prêts le jour venu à les aider ?

GF: Le Russe moyen, quand il débarque à Roissy et qu’il prend le RER vers la Gare de Nord pour arriver à Paris, il a l’impression de ne pas être en Europe. De même que moi, quand je me ballade quai de Sofia ou à Novy Arbat à Moscou, ou à Petrograd, je me sens beaucoup plus « chez moi » que dans beaucoup de quartiers de Paris, de Bruxelles ou de Londres. Mais effectivement, il y a une crainte diffuse que la Russie ne subisse le même sort, à terme.

Je vais même vous dire une chose qui va vous choquer ou vous faire réfléchir : un jour, une Ukrainienne (pas tellement russophile, car de l’ouest du pays) m’a avoué : « Je n’aimerais pas trop que mon pays fasse partie de l’Union européenne ».

– Ah bon, et pourquoi ?

– -Ben...à cause de l’immigration...on risque de se faire envahir.

Beaucoup de gens de l’Est pensent ainsi quand ils voient le spectacle des sociétés occidentales. Phénomène complètement ignoré de nos brillants sociologues en chambre froide. Globalement, les Russes (à part une intelligentsia moscovite snobinarde, pseudo-démocrate et issue –paradoxe –de la nomenclature soviétique) sont effrayés par la dégénérescence des sociétés de l’Europe de l’Ouest (les USA ne les intéressent pas). L’idée de ”venir nous aider un jour” pourrait flatter certains mais beaucoup pensent qu’il faut d’abord s’occuper de la Russie. Cependant, je vais vous raconter une brève histoire : à la suite d’un de mes cours à l’université de Saint Petersbourg, les étudiants m’ont offert une hache de combat varègue, en pierre noire du Caucase. « C’est un symbole, parce qu’il faudra combattre ensemble un jour », m’a dit celui qui me l’offrit. Intéressant.

TF: Que pensez-vous des idées eurasistes d’Alexandre Douguine ? Je vous précise y être radicalement hostile.

GF: Moi aussi. L’Eurasie est un concept géopoliquement négatif pour la Russie parce qu’il nie l’appartenance européenne des Russes et parce qu’il soumet la Russie à la polarité chinoise. N’oublions pas que l’objectif de la Chine, qui joue au jeu de go, est de mettre la main sur l’Etrême-Orient russe. Par des manœuvres économiques, mais aussi par l'immigration, la ”conquête par le bas”. Il faut opposer à la notion d’Eurasie celle d’Eurorussie. Douguine (qui a fréquenté la Nouvelle Droite française en touriste) a interprété l’anti-occidentalisme de manière primaire : nous sommes des Asiatiques ! Mais ses théories sont dangereuses parce qu’elles éloignent la Russie de ses vraies racines. Il y a, là encore, un anti-américanisme de béotiens. Douguine est à la géopolitique ce que son ami Alain de Benoist est à la philosophie politique : la conceptualisation creuse.

Commentaires

Vous souvient-il, chers nationalistes européens en devenir, que le premier Etat "russe" regardait déjà beaucoup plus vers la steppe eurasiatique que vers l'Europe, témoin, sa titulaire politique? Il n'est pas, en effet, jusqu'au titre de "Khagan" (équivalent d'empereur dans le monde nomade turco-mongol) porté par les souverains du premier Etat "russe" qui n'atteste cette volonté de suprématie "asiatique". Il est notoire que le premier Etat russe (le khaganat rhos) avait, quoique fondé par des Vikings, surtout les yeux tournés vers la Khazarie turque et vers le Califat arabo-persan et qu'il comprenait en outre de nombreuses populations ouraliennes mongoloïdes et métisses étant appelées à jouer un rôle manifestement important dans l'ethnogenèse des grands-russiens. Si l'on songe, qu'en sus de cela, le khaganat turc de Khazarie et le khanat turco-mongol de la Horde d'Or ont joué un rôle non négligeable (respectivement) dans le développement historique de l'Etat de Kiev et de la Moscovie, vous comprendrez qu'il n'y a pas vraiment lieu de s'extasier comme vous le faites sur les vrais racines purement européennes de la Russie. Des doctrines telles que le parti oriental en Grèce, l'eurasisme russe ou le kémalisme turc sont le symptôme d'une chose : les frontières arbitraires que vous tracez sur l'Oural et sur les détroits des Dardanelles ont été amplement traversées et pénétrées de part et d'autre par des courants historiques multiples, variés et immémoriaux.

Écrit par : Anton Cusa | 29/12/2013

erratum : les frontières arbitraires que vous tracez sur l'Oural, sur Le détroit des Dardanelles et en Thrace (sur la Maritza) ont été amplement traversées et pénétrées de part et d'autre par des courants historiques, culturels et humains multiples, variés et immémoriaux.

Écrit par : Anton Cusa | 29/12/2013

Je ne vois pas en quoi la Rus' de Kiev, qui est le premier état russien, regardait vers la steppe eurasiatique. Ce n'est pas par l'union de Slaves et de Suédois que cela risquait d'être le cas. Et Sviatoslav est mort au combat face aux Pétchénègues. Vladimir le soleil rouge ne s'appelait pas un "khagan" d'ailleurs, mais un korol' (le mot "roi" qui vient de Carolus) ou un kniaz' (du germanique *kuningaz). La Rus de Kiev s'est étendue ensuite dans des régions finno-ougriennes sans que cela n'altère son identité. La génétique n'indique pas le brassage que vous évoquez puisque le russe est extrêmement proche génétiquement... d'un polonais.

Écrit par : Thomas FERRIER | 30/12/2013

Vous confondez la Ruthénie kiévienne fondée par les Rurikides avec le Khaganat de la Rus' (VIII ème-fin du IX ème), dont la capitale était sans doute située sur les rives du lac Ladoga, cher ami. La bibliographie est pourtant abondante... Même Wikipedia n'ignore pas l'existence du Khganat russe(https://www.newworldencyclopedia.org/entry/Rus'_Khaganate), c'est vous dire...Pour combler ces graves lacunes, je vous suggère de compulser ces quelques ouvrages : "The Emergence of Rus : 750-1200", co-écrit par Simon Franklin en 1996. "Les centres proto-urbains russes entre Scandinavie, Byzance et Orient", édité par Michel Kazanski, A. Nercessian et Constantin Zuckerman, 2000, Paris. Et l'ouvrage plus général : "Des Rhôs à la Russie : histoire de l'Europe Orientale (v.730-1689)", Pierre Gonneau , Alexandre Lavror, 2012. L'anthropologie physique et la génétique moléculaire des Grands-Russiens montre bien qu'ils ne sont point identiques aux Polonais...Pour ce qui est du deuxième Etat "russe", entendez la Ruthénie, je vous rappelle que le bassin du Dniepr (et la ville de Kiev donc, dont le nom était Sambat à l'origine, nom khazare), doit son essor initial à la domination du Khaganat Khazare, dont ses habitants slaves faisaient partie intégrante jusqu'au dixième siècle. Je vous fait observer enfin que les princes ruthénes fédéraient fréquemment à leur Etat des populations turques, et que ces dernières, connues sous le nom de "Tchomye Klobouki" (bonnets noirs), finirent par acquérir un poids politique non négligeable au sein de la société ruthéne...Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013

je m'étais trompé de lien : http://en.wikipedia.org/wiki/Rus'_Khaganate.

Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013

je me permet un petit conseil : pour autant que vous ne souhaitiez pas dépérir épistémologiquement vous feriez sagement de renoncer à cette lecture sélective du passée d'inspiration maurrasienno-barrèsienne transposée à l'échelle européenne (suivez mon regard).

erratum : TCHORNYE KLOBOUKI

Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013

erratum : je me permets

Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013

Le dernier, c'est plus simpe ainsi : Vous confondez la Ruthénie kiévienne fondée par les Rurikides avec le Khaganat de la Rus' (VIII ème-fin du IX ème), dont la capitale était sans doute située sur les rives du lac Ladoga, cher ami. La bibliographie est pourtant abondante... Même Wikipedia n'ignore pas l'existence du Khganat russe (http://en.wikipedia.org/wiki/Rus'_Khaganate.), c'est vous dire...Pour combler ces graves lacunes, je vous suggère de compulser ces quelques ouvrages : "The Emergence of Rus : 750-1200", co-écrit par Simon Franklin en 1996. "Les centres proto-urbains russes entre Scandinavie, Byzance et Orient", édité par Michel Kazanski, A. Nercessian et Constantin Zuckerman, 2000, Paris. Et l'ouvrage plus général : "Des Rhôs à la Russie : histoire de l'Europe Orientale (v.730-1689)", Pierre Gonneau , Alexandre Lavror, 2012. L'anthropologie physique et la génétique moléculaire des Grands-Russiens montre bien qu'ils ne sont point identiques aux Polonais...Pour ce qui est du deuxième Etat "russe", entendez la Ruthénie, je vous rappelle que la région du bassin du Dniepr (et la ville de Kiev donc, dont le nom était Sambat à l'origine, nom khazare) doit son essor initial à la domination du Khaganat Khazare, dont les habitants slaves de cette région faisaient partie intégrante jusqu'au dixième siècle. Je vous fait observer enfin que les princes ruthénes fédéraient fréquemment à leur Etat des populations turques, et que ces dernières, connues sous le nom de "Tchornye Klobouki" (bonnets noirs), finirent par acquérir un poids politique non négligeable au sein de la société ruthéne...Je me permet un petit conseil : pour autant que vous ne souhaitiez pas dépérir épistémologiquement vous feriez sagement de renoncer à cette lecture sélective du passé d'inspiration maurrasienno-barrèsienne transposée à l'échelle européenne (suivez mon regard). Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 30/12/2013

Et qu'inférez-vous de ce que Sviatoslav (qui a régné grosso modo 100 ans après la disparition du Khaganat russe du reste) ait été tué par le Petchenègue Kuria aux cataractes du Dniepr en 972 ? Encore la guerre des races ? Connaissez-vous les circonstances historiques de cet événement ? Sviatoslav s'en retournait alors de Bulgarie après son expédition malheureuse contre Byzance, où il avait d'ailleurs les Petchenègues pour alliés principaux...Ces derniers, apparemment furieux qu'il soit entré séparément en traité avec Byzance pour capituler, le lui firent sans doute payer. Vous voyez qu'il est bien difficile d'interpréter cet événement à travers votre prisme obsessionnel de la lutte des races.

Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013

L'article de Wikipedia que vous indiquez montre bien que tout cela est très hypothétique et que l'expression "khagan" ne prouve pas qu'elle était utilisée par le ou les dirigeants de cette première Rus. Et le fait que le mot "roi" soit étranger à la langue slave, ce qui est conforme au caractère proto-républicain des Proto-Indo-Européens (le *regs étant un garant du droit élu par l'assemblée du peuple), n'est pas anodin.

Je n'ai pas dit que les Russes et les Polonais étaient génétiquement identiques, mais qu'ils étaient très proches, et que leur européanité ne fait pas le moindre doute.

Quant à la geste de Sviatoslav, je m'intéresse au symbole de ce que sa mort représentait. Même si les faits techniquement étaient plus complexes, c'est le résultat qui compte.

"Il en ressort que « l’ethnie » russe repose, génétiquement, sur deux composantes: la population autochtone de la Russie méridionale et de la Russie centrale est proche des autres peuples de langue slave, tandis que les habitants du Nord du pays sont proches de la population autochtone de la Finlande et de la Suède septentrionale."

(...)

"Par conséquent, notent les chercheurs, l’opinion selon laquelle il y aurait eu un fort apport génétique tatar et mongol chez les Russes à la suite des invasions tataro-mongoles se trouve réfutée.

Le patrimoine génétique des Biélorusses, des Ukrainiens et des Polonais ne diffère que très peu de celui des Russes."

Source: RIA Novosti

Écrit par : Thomas FERRIER | 31/12/2013

Correction : Je ne sais si vous méritez que je vous réponde, vous faites manifestement montre d'une grande mauvaise foi. Par respect pour votre noble engagement, je vais pourtant y consentir. Si la détermination chronologique et géographique précise du Khaganat "russe" donne ample matière à controverse auprès des spécialistes, son existence historique est en revanche pleinement acceptée et démontrée. Trois sources écrites contemporaines de grande qualité pour ce qui est de la rigueur protocolaire, de l'étiquette diplomatique, de l'indication exacte et de l'usage officiel très précis des titres des souverains en exercice qu'elles décrivent, se trouvent mentionner très clairement le Khagan des "Russes" au neuvième siècle. Il s'agit en la circonstance des "Annales de Saint-Bertin", de la lettre rédigée par l'empereur byzantin Basile 1 à l'attention de l'empereur d'Occident Louis II d'Italie conservée dans la "Chronique de Palerme" et enfin de la tradition narrative arabo-persane dite de Djayhani. En sus de cela, nous avons trois sources ruthènes tardives de nature panégyrique qui se trouvent appliquer aussi le titre de Khagan à divers souverains de la Ruthènie, et ce à une époque où toutes les sources écrites contemporaines les plus avisées ne soufflent plus mot du "Khaganat" russe (ce qui indique sa chute entre temps, laquelle est d'ailleurs corroborée par les fouilles archéologiques). Il s'agit en l'espèce du "Sermon sur la Loi et la Grâce" du métropolite de Kiev Hilarion (1051), qui applique pompeusement le titre, sans doute très flatteur à ses yeux, de Khagan à Vladimir et à Jaroslav, du graffito de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev implorant le salut divin pour "notre Khagan" (vraisemblablement le fils de Jaroslav) et enfin du "dit d'Igor", qui se trouve attribuer le titre de Khagan au petit fils de Jaroslav. La Ruthènie conservait donc encore la mémoire historique du premier Etat "russe". Reportez vous donc à la bibliographie indiquée (surtout à la contribution excellente de Constantin Zuckerman, publiée dans le volume collectif qu'il a coédité). Je vous ai monté en quoi votre interprétation symbolique de la mort de Sviatoslav relevait de l'illusion rétrospective arbitraire, aussi ne vais-je point insister d'avantage. Je n'ignore guère qu'il existe beaucoup de tentatives tendancieuses pour nier complètement l'existence des éléments mongoloïdes des Grands-Russiens et des Petits-Russiens, mais aussi bien l'existence chez eux de l'haplogroupe C (notamment) que le brassage d'avec les populations ouraliennes permiennes et volgaïques de l'Oural-Kama (pour les Grands-Russiens) et d'avec les bonnets noirs fédérés à la Ruthènie (pour les Petits- Russiens) s'inscrivent en faux contre tout cela...Il n'est pas jusqu'aux types physiques, vaguement mongoloïdes, d'un Lebed ou d'un Eltsine qui ne l'attestent. Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013

Le mythe de l'asiatisation des Russes, véhiculé notamment par une certaine historiographie allemande (dont, vous le constatez, je me distancie totalement), ne tient pas. Quand on est à Moscou, on est en Europe. Quand on est en banlieue parisienne, c'est un autre débat.

Rien ne permet d'affirmer l'usage du terme de "khagan" ou de "khan" comme terme officiel désignant le souverain suédois de Rus. Au contraire, le mot kniaz' venant des langues germaniques, il est quasi sûr que c'était ce terme en là en usage.

Ce que vous appelez "type mongoloïde" pour un Eltsine ou un Lebed relèvent du mythe. Vous n'avez qu'à observer la chanteuse islandaise Björk, 100% islandaise, pour comprendre que ces caractéristiques n'ont rien de "mongoloïdes".

Quant aux finno-ougriens et sans relancer le débat, regardez donc la chanteuse d'origine estonienne Indra.

Sur Sviatoslav, je retiens, comme je vous l'ai dit, le mythe. Exactement comme quand Virgile oppose les dieux anthropomorphes de Rome aux dieux zoomorphes de l'Egypte pour évoquer la guerre entre Octavien et Antoine. Et pourtant Cléopatre était gréco-macédonienne et pas égyptienne et Antoine un pur romain de famille patricienne.

Quant à l'influence iranienne, elle est indiscutable puisque plusieurs dieux du panthéon de Vladimir, sans parler du terme de mir (issu de Mithra), sont iraniens, à l'instar de Khors et de Simorgl.

Le peuple russe est un peuple slave et européen, influencé par les peuples finno-ougriens de type européen, et aussi par les Iraniens nomades de l'espace ukrainien et par les Vikings.

Ca ne veut pas dire qu'aucune influence asiatique n'a eu lieu, en Hongrie comme en Russie, en Bulgarie comme en Finlande, mais c'est quelque chose de marginal, vite digéré par le peuple russe, exactement comme les Berbères restés en Espagne après 1492 et 1609.

Écrit par : Thomas FERRIER | 31/12/2013

Correction : Je ne sais quelles sont vos intentions cher ami, mais je constate que vous descendez bien bas. Nonobstant votre racisme latent, vous me faisiez songer jusqu'à maintenant d'avantage aux créateurs des récits nationaux, dont l'approche, toute tendancieuse et bornée fût-elle, n'en demeurait pas moins assez fidèle dans l'ensemble aux grands canons méthodologiques de l'historiographie moderne. A la lecture de votre dernière "gemme", j'en viens dorénavant à songer beaucoup plutôt à ces négationnistes de tous horizons qui balayent d'un revers de main, sans aucune contre-argumentation sérieuse (à part vos répétions de mantras), le moindre fait avéré qui ne cadre pas avec leurs "théories". Croyez-vous du reste en la valeur performative du langage ? Croyez que le fait de répéter à l'infini les mêmes propositions (le Khaganat russe n'existait pas, les racines et la composition anthropologique des Russes et des Hongrois sont, et ont toujours été, purement européennes et pas plus asiatiques que celles des Islandais, etc.) pût être de nature à les rendre vraies, ces propositions ? Cela laisse bien songeur quant à vos possibilités épistémologiques et quant à l'avenir politique de votre mouvement. Je ne crois plus vraiment que votre praxis révolutionnaire (ô combien extrémiste et déconnectée des possibilités offertes par la réalité ) soit la bonne pour préserver et transmettre le merveilleux héritage culturel et historique de l'Europe occidentale. La comparaison avec l'Espagne a ses limites, bien qu'intéressante. Mis à part le fait que cette dernière fut également traversée, au rebours de la Russie, par les grands courants historiques ayant façonné, depuis le Moyen Age central, l'identité de l'Europe, il s'en faut de beaucoup pour que les deux rives du Gibraltar eussent été traversées de part et d'autres, dans la longue durée, par des courants historiques, culturels et humains comparables à ceux-là mêmes qui traversent, depuis des temps immémoriaux, les deux versants de l'Oural ou les deux rives du Bosphore. Ne vous en déplaise cher ami, mais ces zones sont d'avantage des régions intermédiaires, dont l'appartenance identitaire a toujours balancé entre...Je n'ai pas à ma disposition maintenant des photos de Grands Russiens, mais je vous suggère d'étudier attentivement les traits faciaux de cet ancien ministre roumain des affaires étrangères du nom de Nicolae Titulescu :http://www.revistaclipa.com/5511/2011/04/permanente/nicolae-titulescu-si-posteritatea-unui-om-pentru-o-idee (deuxième photo). Je précise que les nomades turcs ont séjourné en masse, et ce durant de nombreux siècles, dans les régions extra-carpatiques et celles du Bas-Danube de l'actuelle Roumanie, où ils ont laissé des traces abondantes et indélébiles de cette présence plusieurs fois séculaire : toponymie, hydronimie, anthroponymie (surtout au sein des couches supérieures de la société médiévale), techniques militaires, anthropologie physique, etc. Le rôle précis joué par les Coumans dans la genèse de la principauté valaque (Tara romaneasca) fait par exemple l'objet de discutions très sérieuses au sein de la communauté des historiens spécialistes de cette période. Voyez également ces types physiques hongrois :http://www.youtube.com/watch?v=nWPCVMEsyeM&list=PL8D52D0F7008070DC. Je ne vois pas ce qu'il entre de mongoloïde dans la physionomie de cette chanteuse islandaise. L'apparentement possible tient surtout à sa brachycéphalie prononcée. Des types très vaguement mongoloïdes peuvent bien-sûr se rencontrer plus à l'ouest des pays précités (témoin, Clemenceau), mais je ne sache pas que la race turanide (qui résulte d'un métissage mongoloïde/europoïde) fût bien représentée dans ces pays. Elle y a toujours été, à beaucoup près, extrêmement minoritaire. Elle n'y est que vaguement attestée chez les Burgondes et chez les Alains pour ce qui est de la Gaulle par exemple. Ceci étant dit, je vous souhaite un bon réveillon de fin d'année.

Écrit par : Anton Cusa | 31/12/2013

Bonne année mon cher Ferrier!
Que le beau ciel bleu t'éclaire
Malgré l'orage et les éclairs!

Écrit par : willy | 01/01/2014

Je n'ai pas dit que cela n'existait pas, j'ai dit que c'était marginal. Je vous ai indiqué une source fiable concernant l'étude génétique du peuple russe, je ne peux que vous inviter à la lire. Elle correspond au sentiment de tout Européen de l'Ouest se rendant en Russie, le sentiment d'être en Europe. Je veux bien admettre que ce sentiment peut être bien différent si on se rend au Tatarstan ou au Bachkorostan, un Tatarstan toutefois extrêmement russifié. Vous mettez en exergue des cas réels, historiques ou actuels, pour considérer un caractère eurasiatique "éternel" de ces zones frontières. J'affirme simplement que c'est à la marge et que ce n'est pas substantiel. Et ce qui est marginal est au final insignifiant.

L'usage avéré du terme de khan chez un peuple slave ou slavisé, c'est en Bulgarie. C'est indéniable, puisque le roi Boris était appelé de ce terme et qu'il y a un nombre relativement conséquent de mots turcs en bulgare. Pourtant, la Bulgarie ne diffère pas de ses voisins.

Le fond de la population russe n'est pas ce que vous dites. Que ce peuple slave ait pu être légèrement affecté par des brassages avec des populations asiatiques, c'est une banalité (voir la tête de Lénine, qui avait des origines kalmoukes, il me semble). Que cela l'ait modifié est en revanche inexact. Ca ne change pas le caractère européen de la Russie, ça montre juste qu'en son sein il y a aussi des populations non-européennes, ce qui est évidemment bien connu.

Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014

Et sinon, bien sûr, bonne année 2014 à tous !

Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014

Et quand je parle des Russes, je parle du "rousskii" et pas du "rossianin".

Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014

Bonne année, cher ami ! Cela ne m'empêche point de vous confesser que vous me faite de plus en plus l'effet d'un négationniste dépourvu de sérieux intellectuel. S'agissant du Khaganat russe, je vous ai cité des sources écrites primaires, contemporaines et indépendantes de la plus haute crédibilité pour ce qui est de l'usage protocolaire et officiel des titres précis portés par les souverains de leur époque (neuvième siècle) qui attestent très clairement son existence, et d'ailleurs les spécialistes (je vous en ai cité certains qui comptent parmi les meilleurs) ne s'y trompent guère. En outre de ces sources de la plus haute importance, je vous ai cité des sources tardives ruhtènes internes de nature panégyrique et apologétique qui attestent que le deuxième Etat russe (la Ruthènie de Kiev, s'entend) conservait encore, du moins à l'Etat d'évanescence, la mémoire historique du Khaganat russe (son prédécesseur donc). Croyez-vous sérieusement que les panégyristes et les thuriféraires ruthènes précités eussent pu appliquer dans leurs écrits le titre de Khagan à Vladimir ou à Sviatoslav si celui-ci ne fît pas alors sens pour eux ? Je vous fais observer, et c'est là un exemple très "topique" pour notre dispute, que cet Etat russe (le Khaganat russe, s'entend) avait tissé un réseau de relations commerciales et culturelles particulièrement étroit avec le Khaganat khazar et le Califat des Abbassides... Le nationalisme est un bien mauvais conseiller en matière de science, vous en êtes l'illustration ô combien patente, cher ami. Votre citation sur l'étude "fiable" consacrée à la génétique du peuple russe est particulièrement lacunaire, cher ami. Rien que pour l'haplogroupe paléoasiatique C, le taux de présence s'élève à O.5 % pour tous les Russes confondus (il doit être être donc plus élevé chez les Grands-Russiens), tandis que ce même taux s'élève à à peine 2% de plus chez les héritiers directs du khanat turco-mongol de la Horde d'Or, entendez les Tatars de Kazan et de Crimée (dont vous niez complètement l'européanité). Je vous rappelle que les éléments mongoloïdes paléoasiatiques étaient très souvent minoritaires chez les peuples turcs médiévaux implantés à l'ouest de l'Oural, et que cela résulte, à n'en pas douter, de brassages anciens et intenses d'avec leur prédécesseurs géo-historiques Scytho-Saces, Sarmates, Alains, etc. Je vous fais observer une dernière fois que la civilisation équestre des pasteurs nomades d'Eurasie était le lieu de tous les métissages raciaux et culturels. Si l'on s'en tient uniquement à l'argument génétique, les Turcs de Turquie sont d'ailleurs bien d'avantage les descendants biologiques des différentes couches de peuplement indo-européen d'Asie mineure que de nomades altaïques (label d'européanité garanti donc, selon vos critères farfelus). Notre dispute ne se résume pourtant pas, à beaucoup près, aux stocks de gènes !! Pour revenir au problème principal qui nous arrête ici, endentez la Russie, nul doute que celle-ci a toujours été un noeud où se mêle, s'entremêle, se rencontrent et se combine depuis la scène des origines, en des proportions variables et en un maillage inextricable, des éléments occidentaux, byzantins et asiatiques. Il appert donc de tout ceci que votre tentative pour le moins tendancieuse d'assimiler les éléments asiatiques à des intrusions allogènes totalement marginales, numériquement insignifiantes et facilement absorbées est nécessairement vouée à l'échec...Je ne sais pourquoi vous me parlez des eurasites, cher ami. C'est pourtant vous et vous seul qui vous trouvez être leur opposé symétrique : même cadre conceptuel, même tropisme à instrumentaliser et à mythifier le passé historique à des fins identitaires et géopolitiques, même fixisme, même étroitesse, même mysticisme de bas étage , même absence de sens dialectique et d'ouverture, etc., etc., etc.

Pour ce qui est de la Bulgarie, son histoire médiévale est assurément très liée au monde nomade des steppes d'Eurasie. En sus de l'apport bien connu des (proto)Bulgares turcs (ils ont joué en Moésie, et dans une moindre mesure en Thrace et Macédoine, ni plus ni moins que le rôle qu'on joué en Gaulle les Francs), deux autres vagues turques importantes y ont détenu un rôle significatif, entendez les Petchenègues et les Coumans. Il est assez connu que les Petchenègues se sont installé à demeure dans les mêmes régions (à partir de la moitié du onzième siècle), où le pouvoir politico-militaire instauré de haute lutte par eux au détriment de Byzance, notamment dans des villes telles que Preslav, Pliska, Dristria, Varna ou Philippopolis, prit figure de noyau attractif autour duquel s'agrégeaient petit à petit les populations autochtones. En termes plus plus nets, ils devinrent une manière de successeurs des khans (proto)bulgares. Il est non moins connu que l'apport des Turcs Coumans a largement contribué à la restauration de l'Etat bulgare, en 1186. Etant donné que confondez sans cesse la notion d'européanité avec celle d'indo-européen, je tiens à vous rappeler que la civilisation européenne est seulement une création du haut Moyen Age, née de la rupture de l'unité relative de la civilisation méditerranéenne dans son bassin occidental et des invasions-migrations qui rapprochèrent et mêlèrent dans un même creuset les peuples des deux rives du Rhin (romanisés et germaniques). Les régions de l'Occident de l'Europe (au sens géographique du terme) ne cessèrent plus alors d'être parcourues par les mêmes grands courants historiques, qui ont d'ailleurs abondamment traversé le Centre (mais beaucoup moins les Balkans et la Russie) du continent dans une deuxième phase : la régime féodalo-vassalique, l'architecture et la sculpture gothiques, les chansons de geste, les révolutions urbaines, la bourgeoisie, le régime parlementaire, les Etats généraux, Renaissance, la Réforme, les Lumières, etc. Nonobstant leurs origines indo-européennes communes, les Grecs ou les Romains regardaient d'ailleurs beaucoup plus vers la Méditerranée sémite ou afro-asiatique (et même vers l'Asie sédentaire pour les Grecs de l'époque hellénistique) que vers les peuples indo-européens d'outre-Danube ou d'outre-Rhin, ne vous en déplaise, cher ami. A ce qu'il semble, ces civilisés n'avaient cure de votre européanité phylogénétique. Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 01/01/2014

Et pourtant, Hippocrate qui oppose les européens (dont les Grecs) aux asiatiques vous donne tort. Le monde grec s'est certes intéressé à son environnement oriental, mais d'une manière essentiellement mythique, car rien qu'en religion l'apport non indo-européen en Grèce est... nul. Même Minôs le crétois était indo-européen (P.I.E *Manus). Quant à l'Italie et le monde étrusque, ils étaient en opposition avec Carthage et avec le monde oriental, même si l'effondrement des monarchies hellénistiques amena Rome pour son malheur à récupérer ces territoires. Virgile aussi vous donne tort qui opposait l'Occident héroïque à l'Orient décadent. Tacite savait que les Germains de son temps étaient comme les Romains de l'époque archaïque et n'a jamais hésité à leur rendre hommage, comme au courage des Celtes.

Écrit par : Thomas FERRIER | 01/01/2014

Et pourtant, Aristore vous donne tort qui écrivit : "Les nations habitant les endroits froids et celles de l'Europe sont pleines de courage, mais parfois déficientes en intelligence et en habileté, de sorte qu'elles restent comparativement libres, mais manquent d'organisation politique et de capacité à gouverner leurs voisins. Les peuples d'Asie, de l'autre côté, sont intelligents et habiles de tempérament, mais manquent de courage, de sorte qu'ils sont toujours soumis à la sujétion et à l'esclavage. Mais la race grecque participe aux deux caractères, précisément parce qu'elle occupe la position géographiquement médiane". Pour ce qui est de Tacite, il est notoire que la valorisation et l'intérêt opportuniste qu'il manifestait pour les Germains n'était qu'un moyen détourné pour critiquer, en miroir et par contraste, la dégénérescence et la corruption des moeurs romaines ( et il en va de même pour les Scythes d'Hérodote). Le gouffre abyssal qui séparait les Grecs, les Romains et les Iraniens sédentaires (etc.) des Indo-Européens demeurés boréens (Germains, Scythes, Slaves, etc.) plongeait évidement ses racines dans leur fécondation par les brillantes civilisations méditerranéennes et moyennes orientales antiques. Il n'est pas jusqu'au christianisme, appelé à jouer un rôle si important dans l'histoire européenne et byzantine, qui ne plongeât ses racines dans la Méditerranée orientale et sémite. Le revendication du monopole de l'héritage gréco-romain par l'Occident chrétien, ou même par Byzance, n'est qu'un mythe forgé de toute pièce qui prend ses racines dans la rivalité religieuse d'avec l'Islam, dont la civilisation médiévale, ô combien féconde et brillante, était pourtant tout aussi héritière du creuset méditerranéen (et non point européen) gréco-romain. Pour information, la seule véritable tentative passée d'unification de la civilisation proprement "européenne" était celle-là même tentée par les Carolingiens...Nul besoin de vous rappeler qu'elle s'est alors heurtée fortement (déjà !) aux nations préfigurées par le modèle des Etats romano-barbares...Vous auriez lieu de méditer les leçons du traité de Verdun ou des serments de Strasbourg, cher ami. Cela dit, votre projet politique continu de piquer ma curiosité d'est-"européen" francisé. Cordialement.

Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014

N.B. L'intérêt opportuniste et superficiel manifesté par ces auteurs gréco-romains pour les "barbares" d'outre-Rhin ou d'outre Danube trouve son pendant exact dans le mythe occidental plus tardif du "bon sauvage".

Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014

sud-est "européen" francisé dus-je dire bien plutôt...

Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014

Savez-vous que les auteurs byzantins nommaient précisément "Skythoi" tous les peuples nomades altaïques de la steppe. Les très nombreuses similitudes culturelles d'entre les nomades iraniens et les nomades altaïques auraient-elles fait oublier aux Byzantins leur communauté d'appartenance indo-européenne originelle avec les vrais Scythes ?

Écrit par : Anton Cusa | 02/01/2014

Aristote évidemment fait de l'hellénocentrisme. En choisissant de présenter la Grèce comme médiane, il souhaite y voir un havre d'équilibre et d'harmonie entre deux forces contraires. Je préfère la vision du médecin et anthropologue Hippocrate, ou bien de l'historien-géographe Hérodote. Par ailleurs, Aristote démentira dans les faits cette analyse si on s'intéresse aux enseignements qu'Alexandre recevra. Ce dernier, qui voudra marier les nobles gréco-macédoniens à des princesses perses, le souvenir d'une antique parenté semblant l'animer alors, avait un respect profond des autres peuples européens, admirant ces Celtes qui lui avaient tenu tête.

Vous surévaluez totalement l'apport de civilisations méditerranéennes sur la Grèce. D'abord, parce que les Grecs n'étaient pas les premiers Indo-Européens de la région. Ils avaient été précédés par les "Pélasges" et les Hittites/Louvites. Quant à la Crète, un monde en tant que tel, même pré-indo-européenne, elle n'avait rien de commun avec l'orient.

Les influences orientales se limitèrent à s'inspirer de l'alphabet phénicien mais en l'adaptant considérablement pour remplacer le vieux linéaire B, trop complexe et finalement abandonné. Et rien d'autre. Le miracle grec est le prolongement appliqué de la pensée indo-européenne. Aucun apport égyptien ou mésopotamien n'est notable.

Quant au christianisme, totalement étranger à la pensée grecque et à la rigueur romaine, il n'a pu s'imposer que dans la décrépitude du monde gréco-romain, subissant une orientalisation morale (symbolisé par l'abandon de la crémation au profit de l'inhumation) que le renouveau étrusque du VIème siècle (après J.C) et le flux germanique combattront. Le christianisme vient bien d'orient mais n'est en rien un apport, bien au contraire, mais une vassalisation contre laquelle il faudra les coups de la Renaissance, des Lumières et du Romantisme pour considérablement l'affaiblir, mais pas encore suffisamment.

La romanisation a totalement échoué en dehors de l'Europe. La preuve en est l'absence du culte du dieu Mars, culte si romain, mais qui connaîtra en Gaule, en Ibérie, en Bretagne et dans les Balkans un engouement considérable, alors qu'il est absent d'Afrique et d'Orient, sauf là où les vétérans de la Legio I Italica s'installeront, bien sûr.

Si la romanisation a échoué, l'hellénisation précédente, plus profonde mais néanmoins superficielle, n'a pas mieux réussi. Certes, des syriens de talent comme Libanius sauront honorer la littérature grecque. Mais ils ne sont pas représentatifs d'un orient qui se jettera dans les bras du christianisme pour se venger de la domination romaine. C'est à Antioche, Alexandrie et Carthage, ces fiefs de la haine contre Rome, que le christianisme connaîtra ses premiers succès, comme une vengeance de la reine Cléopatre contre les héritiers d'Octavien.

Écrit par : Thomas FERRIER | 03/01/2014

Les tirades d'Anton Cusa peuvent s'étirer à profusion, ces dernières n'en sont pas moins dépourvues de fondement analytique et objectif. Que les Magyars, les Bulgares, ou les Estoniens soient pourvus d'une ascendance partiellement mongoloïde n'est nullement discuté. Leur européanité prévaut cependant, tant au point de vue de l'anthropologie physique générale que sur le plan de la culture et des moeurs ; Pour ma part, je vous perçois comme quelqu'un de fort impudent, imbu de sa personne et peinant à ravaler une certaine frustration vis-à-vis des éminentes populations de notre supposé "Vieux"-Continent. Étant moi-même d'origine russe, je suis ulcéré par ces apologètes chevronnés du "touranisme", qui, encore à l'heure actuelle, sévissent sur ce type de site dans le seul et unique but de distiller leur propagande calamiteuse ! Je ne suis pas "Asiatique", et les Russiens s'estiment Européens sous tout plan confondu ; Observez-les, consultez leurs annales, conversez avec eux, et vous cesserez peut-être de commettre cette erreur si douguinienne quant à la façon d'appréhender les ethnies composant l'Europe orientale et méridionale. Par ailleurs, vous "omettez" également que les Celtes ont longtemps été assimilés sans réserve à ces fameux nomades scythiques (Ce qui n'est bien évidemment pas imputable à leur origine commune par le biais d'une indo-européanité, à la fois avérée et partagée, hum ?), et que les Grecs d'Antan correspondent davantage ethnographiquement aux éléments indo-européens d'Europe centrale qu'à des immiscions disparates en provenance d'Afrique septentrionale ou du Proche-Orient. Ceci dit, votre incommensurable clairvoyance vous a sans doute aussi permis de relever le profil assez europoide ou "caucasien" des Berbères contemporains ou des vrais Égyptiens de l'ère antique. Je n'écrirais pas davantage, craignant que l'on ne me brandisse piteusement la thèse inénarrable d'une "Black Athena", en parallèle -éventuellement- d'une vision très partiale et consensuelle de la paléoanthropologie contemporaine. Que l'on m'extirpe de ce bassin de ronces au plus vite, de ce conglomérat fétide amalgamant des assertions idéologiques et des fragments d'exposés didactiques. Je vous souhaite une très bonne année, Monsieur Ferrier, en espérant que vos pourfendeurs les plus véhéments cessent de s'illustrer avant tant de ridicule et d'emphase superflue.

Écrit par : Piotr | 03/01/2014

Cher M. Piotr, Je déplore votre lecture totalement sélective, partiale, partielle et déformante de mes "tirades". Celles-çi n'avaient pourtant d'autre but que de dénoncer, avec force arguments, cette vision raciale, linéaire, finaliste et anachronique de l'Histoire développée par M. Ferrier. Assimiler la communauté d'appartenance ethnoculturelle originaire indo-européénne proto-historique, le monde gréco-romain méditerranéen et la civilisation européenne (qui est une création du haut moyen occidental chrétien) ne peut en effet que provoquer l'hilarité chez quiconque se trouve être un tant soi peu rompu à l'Histoire universelle, cher ami. Je constate du reste que vous avez le ridicule de compléter la merveilleuse triade trinitaire de M.Ferrier (un véritable arbre millénaire !) en y incluant la communauté originaire europoïde. Si vous souhaitez que je vous porte sérieusement la contradiction, je vous demande de lire attentivement et honnêtement tout ces commentaires où je m'applique avec constance à montrer les bifurcations, les ramifications, les interrelations fondamentales et les solutions de continuité que M.Ferrier laisse complètement dans l'ombre. Vous vous êtes simplement borné pour votre part, dans votre réponse ô combien élusive, à me radicaliser artificiellement en vous taillant une cible sur mesure imaginaire afin de donner l'impression de viser juste : vous seriez ainsi parvenu à mettre au jour ma frustration vis-à-vis des populations de notre vieux continent, mon afrocentrisme (Black Athena), mon touranisme, mon impudence et mon outrecuidance. Pour prévenir ce ridicule, je vous invite encore un fois, cher ami, à lire honnêtement ce que j'ai écrit sur la nécessité de préserver et de transmettre ce merveilleux fleuron de la civilisation universelle qu'est l'Europe. Je vous fais également observer que j'ai écrit clairement que les Chamito-Sémites (dont faisaient parti les Egyptiens) sont d'origine europoïde...Nul doute qu'une lecture honnête de mes commentaires vous fera également admettre que je ne manifeste nulle complaisance à l'endroit des eurasistes/touranistes : à dire le vrai, je les renvoie dos à dos avec l'essentialisme idéologique déconnecté de M. Ferrier. J'essayais simplement de vous montrer que cette doctrine (et bien d'autres), qui compte, dusssiez-vous en être contrarié, parmi le principales idéologies russes, reflète le caractère identitaire "intermédiaire" de la Russie et de l'Europe sud-orientale dans la perspective de la longue durée historique, et ce nonobstant de nombreuses racines communes et du rayonnement intense de la civilisation européenne dans ces régions depuis la fin de l'époque moderne (beaucoup plus tardivement que dans le centre-Est de l'Europe géographique donc). Je ne nie donc assurément pas l'existence d'un fort degré d'"euro-compatibilité". Je m'estimerais indigné en revanche de commenter vos accusations physchologisantes de bas étage, n'y voyant là qu'impuissance, médiocrité et, encore pis, malhonnêteté intellectuelle. Etant probablement par ailleurs un idéologue profond, vous vous révélez être incapable, mon cher Piotr, de vous figurer qu'il pût exister un fonctionnement intellectuel tout différent du vôtre propre : quiconque n'ajoute foi à vos idées bornées ne peut être autre, pour votre esprit étroit et tendancieux, qu'un idéologue de quelque autre camp que le vôtre (afrocentriste, turaniste, etc.). Votre remarque sur les Celtes assimilés parfois aux Scythes est totalement dépourvue d'intérêt. Pour information, je faisais observer pour ma part que les auteurs grecs et byzantins n'avaient cure de la communauté d'appartenance originaire indo-européenne et qu'ils apparentaient à l'envie les nomades des steppes d'origine altaïque (Huns, Avars, Petchenègues, etc.) et ceux-là mêmes d'origine iranienne (Scythes, Sarmates, Alains, etc.). Je souligne que la recherche moderne confirme parfaitement la relative communauté de civilisation de tous ces peuples de la steppe et ce nonobstant les différences ethno-raciales et linguistiques si chères à T.Ferrier. Le fait que les auteurs précités réservaient l'emploi générique de la syntagme de " Ethnos Skythikon" à tous les nomades des Steppes (indifféremment des divisions qui obsèdent tant M.Ferrier) ne les empêchaient point de l'utiliser également, ça et là, pour d'autres groupes fortement influencés à un moment par le monde nomade d'Eurasie, témoin les Goths des steppes pontiques. Cher Piotr, cher Thomas Ferrier, vos ergoteries n'y peuvent rien changer, les Grecs, les Italiques et les Iraniens sédentaires différaient radicalement, à un point de vue civilisationnel, de leurs lointains cousins boréens Indo-Européens (Germains, Scythes, etc.), et il est notoire que cet écart, dont il étaient fort conscients, trouve sa pleine entière explication dans leur fécondation par le creuset méditerranéen et moyen oriental (ce qui ne veut point dire qu'ils ne différaient pas aussi sur de nombreux points de leurs contemporains afro-asiatiques et sémites). Cher M.Ferrier, je pense que vous êtes en proie à de fortes illusions rétrospectives : la romanisation (qui est d'ailleurs un fait d'avantage d'ordre civique, civil, juridique et politique) a exercé une influence assimilatrice supérieure sur les Indo-Européens boréens uniquement parce que ceux-çi n'avaient pas de haute culture à lui opposer...Il en allait pas de même en revanche pour des Indo-Européens méditerranéens tels que les Grecs...La romanisation a survécu là où les locuteurs de langues romanes ne subirent point d'immixtions ethnoculturelles ultérieures par trop massives. Là où celles-ci se produisirent, elle fut en revanche supplantée, témoin la slavisation des Balkans. Je précise que le temps vient à me manquer pour pouvoir répondre promptement à vos ergotages de bien peu d'intérêt , chers amis. Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Bonjour Piotr,

Merci de rappeler que les Russes se considèrent bel et bien comme européens, même s'ils ne sont pas du tout favorables à rejoindre l'Union Européenne telle qu'elle est. :)

Bonne année 2014 également à vous et merci pour vos commentaires !

Écrit par : Thomas FERRIER | 03/01/2014

Cher M. Piotr, Je déplore votre lecture totalement sélective, partiale, partielle et déformante de mes "tirades". Celles-çi n'avaient pourtant d'autre but que de dénoncer, avec force arguments, cette vision raciale, linéaire, finaliste et anachronique de l'Histoire développée par M. Ferrier. Assimiler la communauté d'appartenance ethnoculturelle originaire indo-européénne proto-historique, le monde gréco-romain méditerranéen et la civilisation européenne (qui est une création du haut moyen occidental chrétien) ne peut en effet que provoquer l'hilarité chez quiconque se trouve être un tant soi peu rompu à l'Histoire universelle, cher ami. Je constate du reste que vous avez le ridicule de compléter la merveilleuse triade trinitaire de M.Ferrier (un véritable arbre millénaire !) en y incluant la communauté originaire europoïde. Si vous souhaitez que je vous porte sérieusement la contradiction, je vous demande de lire attentivement et honnêtement tout ces commentaires où je m'applique avec constance à montrer les bifurcations, les ramifications, les interrelations fondamentales et les solutions de continuité que M.Ferrier laisse complètement dans l'ombre. Vous vous êtes simplement borné pour votre part, dans votre réponse ô combien élusive, à me radicaliser artificiellement en vous taillant une cible sur mesure imaginaire afin de donner l'impression de viser juste : vous seriez ainsi parvenu à mettre au jour ma frustration vis-à-vis des populations de notre vieux continent, mon afrocentrisme (Black Athena), mon touranisme, mon impudence et mon outrecuidance. Pour prévenir ce ridicule, je vous invite encore un fois, cher ami, à lire honnêtement ce que j'ai écrit sur la nécessité de préserver et de transmettre ce merveilleux fleuron de la civilisation universelle qu'est l'Europe. Je vous fais également observer que j'ai écrit clairement que les Chamito-Sémites (dont faisaient parti les Egyptiens) sont d'origine europoïde...Nul doute qu'une lecture honnête de mes commentaires vous fera également admettre que je ne manifeste nulle complaisance à l'endroit des eurasistes/touranistes : à dire le vrai, je les renvoie dos à dos avec l'essentialisme idéologique déconnecté de M. Ferrier. J'essayais simplement de vous montrer que cette doctrine (et bien d'autres), qui compte, dusssiez-vous en être contrarié, parmi le principales idéologies russes, reflète le caractère identitaire "intermédiaire" de la Russie et de l'Europe sud-orientale dans la perspective de la longue durée historique, et ce nonobstant de nombreuses racines communes et du rayonnement intense de la civilisation européenne dans ces régions depuis la fin de l'époque moderne (beaucoup plus tardivement que dans le centre-Est de l'Europe géographique donc). Je ne nie donc assurément pas l'existence d'un fort degré d'"euro-compatibilité". Je m'estimerais indigné en revanche de commenter vos accusations physchologisantes de bas étage, n'y voyant là qu'impuissance, médiocrité et, encore pis, malhonnêteté intellectuelle. Etant probablement par ailleurs un idéologue profond, vous vous révélez être incapable, mon cher Piotr, de vous figurer qu'il pût exister un fonctionnement intellectuel tout différent du vôtre propre : quiconque n'ajoute foi à vos idées bornées ne peut être autre, pour votre esprit étroit et tendancieux, qu'un idéologue de quelque autre camp que le vôtre (afrocentriste, turaniste, etc.). Votre remarque sur les Celtes assimilés parfois aux Scythes est totalement dépourvue d'intérêt. Pour information, je faisais observer pour ma part que les auteurs grecs et byzantins n'avaient cure de la communauté d'appartenance originaire indo-européenne et qu'ils apparentaient à l'envie les nomades des steppes d'origine altaïque (Huns, Avars, Petchenègues, etc.) et ceux-là mêmes d'origine iranienne (Scythes, Sarmates, Alains, etc.). Je souligne que la recherche moderne confirme parfaitement la relative communauté de civilisation de tous ces peuples de la steppe et ce nonobstant les différences ethno-raciales et linguistiques si chères à T.Ferrier. Le fait que les auteurs précités réservaient l'emploi générique de la syntagme de " Ethnos Skythikon" à tous les nomades des Steppes (indifféremment des divisions qui obsèdent tant M.Ferrier) ne les empêchaient point de l'utiliser également, ça et là, pour d'autres groupes fortement influencés à un moment par le monde nomade d'Eurasie, témoin les Goths des steppes pontiques. Cher Piotr, cher Thomas Ferrier, vos ergoteries n'y peuvent rien changer, les Grecs, les Italiques et les Iraniens sédentaires différaient radicalement, à un point de vue civilisationnel, de leurs lointains cousins boréens Indo-Européens (Germains, Scythes, etc.), et il est notoire que cet écart, dont il étaient fort conscients, trouve sa pleine entière explication dans leur fécondation par le creuset méditerranéen et moyen oriental (ce qui ne veut point dire qu'ils ne différaient pas aussi sur de nombreux points de leurs contemporains afro-asiatiques et sémites). Cher M.Ferrier, je pense que vous êtes en proie à de fortes illusions rétrospectives : la romanisation (qui est d'ailleurs un fait d'avantage d'ordre civique, civil, juridique et politique) a exercé une influence assimilatrice supérieure sur les Indo-Européens boréens uniquement parce que ceux-çi n'avaient pas de haute culture à lui opposer...Il en allait pas de même en revanche pour des Indo-Européens méditerranéens tels que les Grecs...La romanisation a survécu là où les locuteurs de langues romanes ne subirent point d'immixtions ethnoculturelles ultérieures par trop massives. Là où celle-ci se produisirent, elle fut en revanche supplantée, témoin la slavisation des Balkans. Je précise que le temps vient à me manquer pour pouvoir répondre promptement à vos ergotages de bien peu d'intérêt , chers amis. Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

erratum : "...parmi leS principales idéologies russes..." ; "...dont ilS étaient fort conscients, trouve sa pleine ET entière explication dans..." ; "Là où celleS-ci se produisirent, elle fut en revanche supplantée,..."

Je précise que je ne me perçois certainement pas comme "pourfendeur de M. .Ferrier". Sa cause et son projet me paraissent "a contrario" très nobles par certains aspects. Voyez, pour finir, ce beau débat qui se trouve mettre en regard les avantages et les inconvénients d'une l'Europe politique intégrée d'une part, et des Etat-nations européens classiques de l'autre :http://www.franceculture.fr/emission-repliques-peut-on-encore-aimer-l’europe-2014-01-04

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Autre erratum : "...et ce nonobstant de nombreuses racines communes et LE rayonnement intense de la civilisation européenne dans ces régions depuis la fin de l'époque moderne (beaucoup plus tardivement que dans le centre-Est de l'Europe géographique donc)."

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Les Celtes ont inventé la barque, le tonneau, le savon, la bière, un armement que les Romains reprendront. Les Germains ont apporté considérablement dans le domaine de la navigation et de l'armurerie. Vous avez une vision naïve du monde "barbare" européen que Grecs et Romains ont toujours profondément respecté et dans lequel ils se sont toujours sentis apparentés, même si plus civilisés. Le grec de la cité avait en horreur le graeculus oriental et le romain de la rue était encore plus hostile.

Les Grecs étaient en contact avec les Illyriens, les Macédoniens et les Thraces en permanence, recrutaient des mercenaires scythes, se souvenaient d'avoir combattu les hordes de l'Asie à Marathon, aux Thermopyles et à Salamine. Ils avaient du respect pour les autres Européens, mais pas pour les Orientaux.

L'Iran en revanche a connu pour son malheur une influence orientale considérable due à cet empire qui comprenait tout le proche et le moyen-orient. Cyrus ressemble encore à un conquérant européen, mais Darius est un despote à la mésopotamienne.

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014

La romanisation a échoué en dehors de l'Europe et il ne pouvait en être autrement. Deux civilisations étaient en effet face à face, comme les légionnaires d'Octavien face à l'armée bigarrée de Cléopâtre, ou Scipion aux portes de Carthage. Le celte, le germain, le thrace, le dace, le pannonien, l'illyrien... maîtrisaient les mêmes codes civilisationnels que le romain et le grec. Ils étaient "frères nés d'un même sang", comme les Européens modernes.

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014

J'ai oublié trois points, cher M.Ferrier. En dépit des nombreuses connexions proches et moyennes orientales du monde greco-romain, on peut assurément envisager d-y pratiquer théoriquement l'ablation du christianisme, lequel s'est greffé sur un organise déjà moribond et vermoulu peut-être. Une telle ablation serait pourtant inconcevable pour la civilisation byzantine, ou pour la civilisation européenne que le nord-ouest du continent vit fleurir au Moyen Age. Pour ce qui est de la rencontre d'Alexandre avec les Perses, vous nous la baillez belle, à n'en pas douter. Tant s'en faut que cette rencontre fût alors conçu au nom de je ne sais quelle parenté indo-européenne biologique et culturelle originelle (perso-grecque). Elle fut tout au contraire une ode au métissage et à l'altérité de l'Asie (pas seulement de la Perse d'ailleurs), qui fut à ce titre beaucoup décriée par ses contemporains. Vous pratiquez une instrumentalisation totale de l'Histoire. Vous ignorez du reste jusqu'au fait que c'est précisément dans le monde greco-romain (dont vous vous réclamez tant) qu'on a le plus réfléchit à la nécessité du dépassement des principes strictes de la parenté gentilice et biologique dans l'organisation des sociétés humaines, ainsi qu'à l'opportunité de les compléter par des principes civiques et culturels. Quelle différence tout de même quand on songe à votre projet de construction européenne sur des critères strictes de parenté raciale, gentilice et ethnographique !! D'ailleurs votre principe m'en rappelle un autre, mais je préfère ne pas trop y insister. Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Rien de plus normal qu'il ait existé des interactions entre greco-romains et barbares scythes ou germaniques, mais le seul nom de "barbares" suffit pour démentir votre pan-européeisme anachronique. Celui-çi est d'ailleurs totalement démenti par les interactions non moins nombreuses entre le monde greco-romain et les barbares altaïques, qui ont notamment influencé d'une manière significative l'art militaire des premiers. Que dire aussi de ces très nombreuses interactions entre barbares Indo-Européens et barbares altaïques, etc. Ainsi n'est-il qu'un seul type d'interactions pour trouver grâce à vos yeux... La Grèce était par ailleurs parfaitement consciente de sa dette à l'égard de l'Egypte et de la Méditerranée orientale, n'en déplaise rétrospectivement à un boréen négationnsiste qui ne revendique pour seuls ancêtres authentiques que des brutes épaisses mal dégrossies buveuses de bières. Votre retranchez de l'histoire tout ce qui vous dérange, c'est une évidence.

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Voilà, je me confesse, ma connaissance du monde "barbare" est peut-être naïve et tendancieuse par endroits. Mais que voulez-vous, cher ami, celle-ci elle se trouve être fortement tributaire des représentations scripturaires greco-romaines, où, nonobstant le mythe tacitien absurde du bon sauvage, ces "barbares" sont très souvent moqués et dénigrés. Comme témoignage de conscience aiguë de parenté primordiale on peut rêver mieux...

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Alexandre n'a jamais prôné d'intermariages autres qu'entre Gréco-macédoniens et Perses, et si Eschyle parle de la Grèce et de la Perse comme "soeurs nées d'un même sang", ce n'est pas un hasard. La parenté linguistique sautait aux yeux. La cause de cette parenté n'était évidemment pas découverte.

Dans l'empire romain et dans les monarchies hellénistiques, il y a eu des tentatives de dépasser le "gentilité", favorisant d'ailleurs le christianisme, religion universelle. Cette utopie a fini mal.

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014

Le mot "barbare" veut dire "qui ne parle pas le grec" et vient de l'indo-européen *bharbharos. Cette notion n'était pas péjorative, vous le savez bien.

Il n'y avait aucune dette, autre que phénicienne (l'alphabet), des Grecs vis à vis de l'Egypte ou de la Mésopotamie, même si des mythes évoquaient de telles influences. Ce n'est en tout cas absolument pas démontré et ceux qui ont tenté de le faire (Bernal en tête) se sont vautrés lamentablement en racontant n'importe quoi.

Quel dieu ou déesse grec vient d'Egypte ? De Mésopotamie ? Aucun.

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014

La mythologie grecque présente ainsi le dieu Arès comme d'origine thrace. La réalité historique a prouvé le caractère mycénien de ce dieu (tablettes de Cnossos en linéaire B à l'appui).

Écrit par : Thomas FERRIER | 04/01/2014

Cher M.Ferrier, le dépassement de la stricte gentilicité comme principe organisationnel exclusif des sociétés humaines est très antérieur à la christianisation dans le monde greco-romain. Je me demande si croyez vraiment ce que vous écrivez. Ce dépassement est exprimé on ne peut plus clairement dans l'opposition dialectique sémantique "populus" vs "natio"/"gens" chez les Romains et "dèmos" vs "ethnos"/"genos" chez les Grecs. Le "populus" romain et le "dèmos" grec étaient des communautés humaines organisées également selon des principes civiques, politiques, territoriaux et culturels qui se voulaient idéologiquement et qualitativement très différentes des simples communautés d'ascendance biologiques barbares, nommées par eux seulement "natio", "gens", "ethnos", "genos", etc. Le christianisme n'a fait quant à lui que rajouter un principe d'appartenance religieuse universaliste à ces conceptions ayant largement inspiré notre idée moderne de nation. S'agissant de la dette de reconnaissance de la Grèce ancienne à l'égard de l'Egypte, bien que non spécialiste de ces questions, il me semble plus raisonnable de se reporter à tous ces représentants de la pensée grecque classique et hellénistique (tels Platon) qu'au mouvement philhellène tardif du romantisme allemand en quête de racines identitaires pures et prestigieuses pour l'Europe et pour les Germains. En sus de cela, j'invoquerai une dernière fois l'altérité ressentie par les Greco-Romains méditerranéens face aux "barbares" boréens (Indo-Européenns ou pas d'ailleurs), avec lesquels ils n'ont jamais cherché vraiment à confondre leurs destinées historiques. Croyez-vous que c'était hasard si le septentrion ne les intéressaient guère ? Peut-on en dire autant de la Méditerranée et de l'Asie ? A y bien songer, ils n'avaient que faire de votre Europe...Vous vous moquez vraiment du monde, cher ami. L'altérité radicale des Perses ne faisait point mystère pour les Grecs anciens (voyez les guerres médiques), et le projet d'Alexandre était souvent tenu en haute suspicion par cela seul...Vos "ablations" historiques tout arbitraires ne peuvent être que le fait d'un idéologue endurci, j'en acquiert l'intime conviction.

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Pardon, je vous avais mal lu, vous n'avez point affirmé que le dépassement du principe de gentilicité était contemporain du christiansime dans le monde greco-romain. Mais je constate que vous pratiquez là aussi une ablation absurde, ce principe qui faisait la singularité fondamentale du monde greco-romain, est qui est d'ailleurs au fondement de la démocratie par exemple, serait lui aussi à bannir de l'héritage, comme le christianisme, comme les connexions orientales, comme les...Je vois que votre seul but c'est le retour, à grands coups de saucissonnages, à la barbarie boréenne tribale originelle, est bien à votre aise. Décidément ces germains...

Écrit par : Anton Cusa | 04/01/2014

Erratum : "...ET qui est d'ailleurs au fondement..."; "...ET bien à votre aise"

Je crois par ailleurs que devriez méditer sagement cette idée de l’État portée à la perfection dans le monde Greco-Romain. Vous qui semblais rêver de ravaler la brillante civilisation européenne au rang de tribu, vous devriez songer sagement au bienfaits de la réforme fondamentale d'un Clisthène par exemple, qui, pour faire émerger la notion de citoyenneté et d’intérêt publique, s'était attaché à rompre les solidarités sociales fondées exclusivement sur gentilicité et sur les mythes d'origine.

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

erratum : "sur LA gentilicité"

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

autre erratum : vous qui SEMBLEZ (cette discussion doit me troubler pour faire autant de fautes)

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

Et puis, de grâce, gardez-vous bien cette fois de tenir, en chirurgien improvisé, cette spécificité fondamentale du monde greco-romain pour une greffe tardive contre nature justifiant l'ablation, etc. La fluidification des rapports sociaux par le dépassement des solidarités strictement gentilices se trouve être, "a contrario", au fondement de l'idée d’Etat de droit, de la citoyenneté, de l'émergence de l'individu, de la pensée critique, etc. Le monde greco-romain n'aurait guère réalisé les virtualités de l'esprit humain en matière de politique, de philosophie, de science, d'art, etc., sans cette fluidification des rapports sociaux. Les Greco-Romains s'en retourneraient dans leurs tombes en vous voyant ravaler ainsi leur civilisation au rang de tribu. Au rebours de nazis, ils n'avaient point, eux, à proposer au monde une idéologie de tribu...

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

erratum : "...au rebours DES nazis..."

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

Je préfère Périclès qui institua le ius sanguinis de père et de mère.

Tribu, ethnie, nation... tous ces termes se valent et sont globalement synonymes. Face à l'excès d'individualisme qui mène le corps social à la ruine, ces notions ont tout leur sens. Il ne s'agit pas de revenir à une "gens" au sens aristocratique du terme, comme la "gens Iulia". Les ethnê ne sont en rien différentes des tribus, puisque ces deux termes, grec et latin, se valent. Et la notion de tribu à Rome est bien connue.

Juvénal ou Aristophane ont raillé à juste titre les raisonnements "byzantins" qui finissent par faire appeler "vache" un "taureau", voir "chèvre" une "vache".

Il y a eu y compris dans le monde antique des formes de proto-mondialisme qui ont amené à sa fin. Nous n'avons pas besoin de refaire les mêmes erreurs. Les folies à la Caracalla n'ont pas/plus leur place en Europe.

Écrit par : Thomas FERRIER | 06/01/2014

Vous me faites l'effet d'un parfait bonneteur, M.Ferrier. C'est l'usage et non point l’étymologie qui détermine le sens. L'usage sémantique moderne du terme de "nation" bien que dérivant étymologiquement du terme romain "natio", correspond sémantiquement bien d’avantage à ce que les Romains entendaient par "populus", que les Romains opposaient aux communautés organisées uniquement selon les principes de la parenté gentilice, nommées par eux, non sans mépris, "natio", "gens", etc. L’inversion sémantique, toute contemporaine, du couple opposé nation/peuple est le fait de Rousseau si je ne m'abuse. Ce principe de fluidification des rapports sociaux (passage de la "natio" au "populus", ou de l'"ethnos" au "dèmos", etc.), qui était absolument au fondement de la civilisation greco-romaine classique, peut évidement conduire à des remplacements illégitimes d'identité lorsqu'on en pousse la logique trop loin, je vous rejoins parfaitement sur ce point. On le constate d'ailleurs aujourd’hui en Occident, avec cette nouvelle conception de la nationalité multiculturaliste et purement inclusive qui n'a plus de républicaine que le nom...Bien à vous.

Écrit par : Anton Cusa | 06/01/2014

Il n'y a pas d'usage neutre des mots. Le mot "nation" a un sens précis, corroboré par ses équivalents en Europe, le mot grec "ethnos" (qui signifie au sens strict "l'union de ceux qui partagent les mêmes coutumes") et surtout le mot slave narod, qui insiste sur l'ascendance, la naissance, la lignée, et qu'on traduit parfois par "peuple". Quant à l'équivalent germanique du mot "peuple", c'est l'allemand Volk, qui a une coloration ethniciste assez nette. Tous ces termes insistent sur l'origine commune des membres de cette société humaine. Que certains doctrinaires universalistes à la française aient voulu en pervertir le sens, on le sait bien.

Mais dans la définition renanienne de la nation, on oublie souvent que l'universalisme de Renan s'arrêtait aux frontières de l'Europe.

Quant à ce qui oppose république et empire, c'est l'homogénéité de la première et le multiculturalisme naturel du second. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on a parlé d' "empire colonial", la colonisation ayant été d'ailleurs commencée sous la monarchie de Charles X et l'empire de Napoléon III, puis assumée par la "république" bourgeoise et affairiste de Ferry.

Quant au demos, que vous opposez à l'ethnos, il n'a jamais été en Grèce autre chose qu'une communauté de plus petite échelle, le demos athénien au sein de l'ethnos grec, par exemple. Le demos vient d'ailleurs du mot *dems, signifiant "famille". Là encore apparaît la notion d'appartenance et d'origine commune. Je vous rappelle qu'Athènes reposait sur le principe de l'autochtonie, jusque dans sa mythologie. Le cas romain est plus complexe puisque si Rome est l'héritière d'Albe, des Latins et des Sabins, la légende veut qu'elle soit aussi celle de Troie et qu'elle ait regroupé une population variée (issue de tout le Latium) avec Romulus à sa tête.

D'ailleurs toutes les cités grecques ou presque reposaient sur la règle du droit du sang. Si Athènes était ouverte aux étrangers, à qui elle n'accordait toutefois jamais sa citoyenneté, Sparte procédait à des xénélasies régulièrement. La Rome républicaine était plus généreuse, privilégiant toutefois les populations italiques.

Écrit par : Thomas FERRIER | 08/01/2014

Nul doute que vous affectez de ne point comprendre la portée qualitative, réelle et dans l'ordre des représentations des acteurs sociaux, de la mutation susmentionnée, entendez la passage de l'etnos au demos (ou de la natio au populus), du mythos au logos, etc. Ne vous en déplaise, ces nouvelles formes (qui sont au fondement de la pensée politique, de la réflexion philosophique et juridique, etc.) étaient en opposition radicale déclarée avec les anciens systèmes. A l'époque des réformes démocratiques d'un Clisthène par exemple, l'idole des origines gentilices et de la tribu commençait déjà à être bannie de la Cité. Toutes les sources que vous me citez me font penser à toutes celles (en nombre considérable) que vous écartez arbitrairement, en parfait idéologue. Pour prévenir vos ergotages rhétoriques, je précise qu'il n'entre point dans mes intentions de nier qu'un équilibre et un entrelacement entre l'ethnos et le démos subsistaient dans les Cités-Etats grecques même après le passage au démos. D'ailleurs cet équilibre trouve son pendant dans les États-nations de l'époque contemporaine, où l'universalisme abstrait de la Révolution française fut fortement modéré, avec des dosages différents selon les circonstances historiques de chaque pays, par le romantisme politique (qui a donné l'assimilationnisme en France par exemple) . Vous n'avez pas le sens des nuances, cher ami.

Écrit par : Anton Cusa | 08/01/2014

Pour tordre le coup au mythe chétien et nationaliste, encore accrédité en France par des auteurs structurellement engagés à l’extrême droite (qu'il est du reste fort comique de voir se dépeindre sous les couleurs d'hommes libres contempteurs d’idéologies), tels Philippe Conrad, Guillaume Faye, feu Dominique Venner, Bernard Lugan, etc. (vos maîtres à "penser" je présume), de l'antagonisme ontologique irréductible d'entre les chrétiens balkaniques et anatoliens de civilisation européenne opprimés, dépouillés, traqués, persécutés, séquestrés, colonisés, dénationalisés et réduits en esclavage et les Turcs Saldjukides et Ottomans (et autres Turcomans), asiatiques, nomades, barbares, fanatiques de l'Islam, régressifs, destructeurs, ainsi qu'oppresseurs et bourreaux des premiers, je vous conseille vivement de lire, honnêtement, les quelques ouvrages suivants : Alexandru Madgearu,The Wars of the Balkan Peninsula: Their Medieval Origins, Scarecrow Press, United States, 2007 ; L. S. Stravianos, The Balkans since 1453, New Work, 1959; Basile G. Spiridonakis, Grecs, occidentaux et turcs de 1054 à 1453 : quatre siècles d'histoire de relations internationales, Thessaloniki : Institute for Balkan Studies, 1990 ; Michel Balivet, Byzantins et Ottomans : relations, interaction, succession, éd. Isis, 280 p., Istanbul, 1999. Ibidem, Les Turcs au Moyen-Age, des Croisades aux Ottomans (XIe-XVe s), éd. Isis, 156 p., Istanbul, 2002; Dimtri Kitsikis, l'Empire Ottoman, Que sais-je ; Alain Ducellier, Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge VIIe - XVe siècle, Armand Colin, Paris 1996 ; Nicoale. Iorga, Histoire des Etats balkaniques à l'époque moderne. Bucarest, C. Sfetea, 1914. Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. Il y est notamment question de cette tendance sincère et chaleureuse des très nombreux paysans chrétiens anatoliens vers une nouvelle croyance sociale plus adapté à leur "patriarcalisme" pauvre (je cite Iorga), de l'état d'équilibre, de stabilité et de sécurité, inégalé depuis l'époque romaine, instauré par la "pax Ottomana" dans les Balkans entre le XIV et le XVII siècle, à la révolution sociale représentée pour la paysannerie balkanique par l'introduction de l'administration ottomane, de la symbiose religieuse islamiquo-orthodoxe dans les Balkans et en Asie mineure, etc. Vous verrez combien l'imagerie d'Epinal véhiculée par les auteurs engagés et les historiens militants précités (Faye, Venner, Conrad, etc.) est éloignée de la réalité historique. En attendant votre possible retour au bon sens raisonneur grâce à ces lectures, vous feriez sagement de méditer les propos du "megadux" de Byzance Lucas Notaras ou du patriarche de Constantinople Gennadios, qui préféraient, et de très loin, voir à Constantinople plutôt le turban turc protecteur de l'Orthodoxie que le bonnet des Latins européens, tenus par les Byzantins pour des colonisateurs fanatiques et intolérants. Pour mémoire, la princesse historienne byzantine Anne Comnène écrivait au douzième siècle que l'Europe était la vaste région, d’ailleurs barbare, ennemie et étrangère à ses yeux, comprise entre le détroit du Gibraltar et le mer Adriatique : encore un esprit méditerranéen, tout contemporain, et non des moindres, qui n'avait cure, à ce qu'il parait, de votre civilisation européenne fantasmagorique surdimensionnée géographiquement, et plusieurs fois millénaire.

Écrit par : Anton Cusa | 08/01/2014

Les membres du demos étant définis en Grèce par la règle du "ius sanguinis", l'opposer à l'ethnos n'a aucun sens. Le demos est donc bien une subdivision de l'ethnos.

Écrit par : Thomas FERRIER | 09/01/2014

Si vous vous figurez que c'est par un tel négationnisme historique que parviendrez à unifier l'Europe, eh bien à votre aise, cher monsieur. Votre cas rappelle, à s'y méprendre, les circonstances historiques qui présidèrent à l’émergence du nationalisme allemand qui, faute de pouvoir s'appuyer, comme en France, sur l'action plusieurs fois séculaire d'un État fortement structuré, dut pratiquer, pour unifier culturellement et politiquement les populations allemandes, la fétichisation des critères raciaux et gentilices. Votre proto-nationalisme européen me rappelle le nationalisme allemand, prenez donc garde à ne pas répéter ses erreurs, il en va peut-être de la survie de l'Europe, cher ami.

Écrit par : Anton Cusa | 09/01/2014

Le nationalisme allemand a divisé l'Europe, niant aux Slaves leur complète européanité, mais aussi aux Latins, au nom d'une lecture biaisée de l’œuvre de Tacite. La promotion d'une "Mitteleuropa" de Naumann et l'alliance germano-russe de Bismarck étaient un rempart contre ces dérivés, même si dans tous les cas, cela se faisait contre la France, afin de l'isoler et de réfréner ses envies de reconquête de l'Alsace-Lorraine. Le nationalisme français, aussi bien dans sa vision barrésienne sectaire que dans sa vision universaliste (et colonialiste), a été au moins aussi néfaste au final. A un excès de nationalisme allemand mortifère a répondu un excès d'universalisme "français" sous promotion US qui risque d'emmener l'Europe encore plus vers la ruine.

L'européisme unit, le nationalisme classique divise. Ce qui à l'échelle d'un pays peut être (très) néfaste devient salutaire à l'échelle d'un continent. Il répond aux menaces qui pèsent sur notre civilisation et notre terre, comme jamais dans notre histoire. Là où Georges de Podiebrad n'a pas été entendu, nous essaierons de l'être.

Écrit par : Thomas FERRIER | 09/01/2014

Vous m'intriguez beaucoup. Je me demande si vous faites exprès de ne point comprendre. Le nationalisme allemand entendait unir les pays allemands autour des mêmes critères que vous entendez, vous, unir les pays "européens" aujourd’hui . Il n'y a là qu'un changement d’échelle.

Écrit par : Anton Cusa | 10/01/2014

Vous m'intriguez beaucoup. Je me demande si vous faites exprès de ne point comprendre. Le nationalisme allemand entendait unir les pays allemands autour des mêmes critères que vous entendez, vous, unir les pays "européens" aujourd’hui . Il n'y a là qu'un changement d’échelle.

Écrit par : Anton Cusa | 10/01/2014

Et voici une réaction à cet article ... et non, à l'impressionante série de discussions qui en ont résulté.
Les "élites" européennes, ce club de valets de l'Amérique, voient certes en la Russie quelque chose d'étranger à leurs intentions, qui consistent essentiellement en remplacer l'Europe par autre chose (axe anglo islamique en action), mais ceci ne suffit pas à faire de la Russie un allié indéfectible de l'Europe. On peut, bien au contraire, sentir que les gouvernants cherchent à produire du "politiquement correct à la russe". Les "idées eurasistes d’Alexandre Douguine" en sont une illustration. Sur une démarche comparable à celle d'Alain Soral, ou à Gribouille qui s'en allait se cacher au fond d'un puit à chaque fois qu'il pleuvait, ceux qui dirigent la Russie le font en direction du Caucase et de la Chine.
Il faut distinguer la Russie et ceux qui la gouvernent.
C'est une question certes délicate pour quiconque s'y trouve. Entre le sort de Douguine et de Limonov, on a vite choisi.
Il n'en reste pas moins que malgré quelques tendances malsaines, la Russie est une formidable source d'espoir pour l'Europe.
Une dernière pensée à ce sujet : c'est surtout l'Europe de culture gréco-latine qui aimera la Russie. Les allemands, quoi qu'ils en disent, sont des partisans indéfectibles de leurs cousins anglo-saxons, qu'ils sont si généreusement invité en Europe. On peut aujourd'hui résumer la situation, en "Union Européenne", à une conjonction de l'ancien projet suprémaciste germanique et du tout aussi ancien projet anglais de détruire l'Europe.

Écrit par : Denis | 03/02/2014

Cet Anton est bien trop présomptueux, trop infatué, trop sûr de lui-même, pour que je prenne la peine de formuler une réponse argumentée à ses propos, qui, par ailleurs, sont réfutés sans difficulté par l'administrateur de ce site. Tout au mieux, il s'agit surtout de déclarations péremptoires sans la moindre portée intellectuelle, mais cependant susceptible de nuire à la qualité globale de ce blog. Que l'on me pardonne donc de ne pas être de type mongoloide - Remarquez comment cet Anton vilipende le racialisme eurocentré tout en s'attachant à asiatiser les Européens orientaux ! Je me joins à un autre contributeur quant à votre comportement : Si j'étais le gestionnaire de ce site, je vous aurai sommé de modérer votre prose insidieuse, et plus particulièrement vos ratiocinations continuelles, mêlées d'attaques ad hominem fort peu subtiles, tant à l'égard de T. Ferrier qu'à mon encontre. Apprenez donc, tout d'abord, à être moins imbu de votre personne hypertrophique. Et nous serons, alors, habilités à mener un débat sereinement et de manière constructive.

Écrit par : Piotr | 16/02/2014

J'ai pour principe de ne jamais manifester de mépris à l'égard de mes interlocuteurs, et je sais me garder de toute manifestation d'hostilité ou d'incorrection, même si je suis face à des propos qui me choquent. Cela s'appelle la mesure, la mêtis en grec ancien. Vous semblez en manquer cruellement. Votre remarque en réponse à Piotr est médiocre, et indigne d'un esprit supérieur.

Vous avez encore beaucoup à apprendre, Anton.

Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014

Les commentaires sont fermés.