27/10/2013
Guillaume Faye et le PSUNE (3)
Nous avons interrogé Guillaume Faye et sollicité son opinion concernant le projet européiste du PSUNE. Tel est son avis sur l'utilité de notre modeste mouvement.
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LBTF: L’Europe ? De l’Islande à la Russie, ou sans la Russie ? Avec le Caucase ou sans ? Avec la Turquie ?
Guillaume FAYE: La Grande Europe, c’est-à-dire l’idée impériale, doit évidemment inclure la Russie. J’avais nommé cela l’ « Eurosibérie ». Mais mes amis russes de l’association Athenaeum, notamment le Pr. Pavel Toulaev, proches de l’Académie des Sciences de Russie, a préféré le terme d’ « Eurorussie ». Bien préférable au terme « Eurasie ». Les mots comptent car ils sont l’interface entre l’esprit humain et les choses. Une union entre l’Europe péninsulaire, l’Europe centrale et la partie est-ouralienne de la Fédération de Russie (en gros UE-Russie), constituerait le plus grand ensemble ethno-économique de la Terre. La question centrale, c’est l’affectivité d’appartenance, qu’on nomme aussi « patriotisme ». Tant que les peuples apparentés de souche, de même origine globale ethno-culturelle, « de l’Ibérie à la Sibérie », de Dublin à Vladivostok ne se sentiront pas membres d’un même homeland, d'un même volk global, les choses seront difficiles. Et puis, dans l’histoire, il a été démontré qu’il faut aussi la conjonction d’une menace globale perçue et d’un égregor, un chef mobilisateur.
La fantastique « union de peuples apparentés » qu’est l’Union Européenne, après tant de guerres entre nous, ne pourra jamais être féconde dans la mollesse prosaïque de réglementations économiques. C’est vrai, on peut penser que l’UE est un début, position dialectique hégélienne défendue par certains mais on peut aussi estimer que c’est une impasse. C’est-à-dire une mauvaise voie pour un bon projet. Il est extrêmement difficile de conclure. L’idée européenne est un grand projet et comme tout grand projet, sa solution demande de pouvoir sortir du labyrinthe.
L’idée européenne est un chantier, un chantier très difficile. Même s’il est assez mal parti, on ne peut pas y échapper. Votre projet, au PSUNE, me semble en tout cas différent dans son orientation idéologique de celle de l’eurocratie actuelle, qui correspond d’ailleurs exactement à l’idéologie des gouvernements des États membres et qui ne s’impose nullement à ces derniers, contrairement à ce que prétendent les souverainistes. Dans mon essai Mon Programme (Éd. du Lore), je formule une critique acerbe des institutions de l’UE, qui ne doit pas du tout être prise comme un renoncement à l’idée européenne.
LBTF: Que pensez-vous du projet européiste révolutionnaire du PSUNE ? Et (facultativement) de son dirigeant ?
Guillaume FAYE: C’est une belle initiative. Elle est nécessaire parce que les grandes idées doivent nécessairement à leur début avoir un caractère impensable et irréalisable. De Gaulle en 1940 avait une position impensable mais qui s’est révélée gagnante. L’essentiel est de bien sentir la réalité et de soumettre l’idéologie à la praxis, ce que n’a pas fait Lénine, contrairement à ce qu’il avait écrit. La vraie révolution suppose une certaine froideur, une analyse rigoureuse des faits. Un pragmatisme. Mais en même temps une vision, un idéal à long terme. Le PSUNE me semble posséder ces caractères. Thomas Ferrier, son dirigeant, s’inscrit dans un profil humain à la fois idéaliste et réaliste, ce qui correspond aux deux jambes de la démarche politique. Le PSUNE, à côté d’une démarche politique, doit penser à faire un long travail métapolitique d’influence.
LBTF: Que pensez-vous de l’idée de « nationalité européenne » qui permettrait de refonder sur des bases juridiques une citoyenneté que les Etats ont dévoyée en la conférant à n’importe qui ? La tabula rasa, qu’implique la naissance d’une Europe-Nation vierge juridiquement ne permettrait-elle pas de rendre tout possible, nous libérant non seulement de traités internationaux contraignants mais aussi des constitutions des Etats, véritables machines à enfermer et à trahir le peuple ?
Guillaume FAYE: Cette solution est parfaite d’un point de vue théorique, mais il est long le chemin de la coupe aux lèvres. D’autre part, attention : c’est aujourd’hui Bruxelles qui défend une ouverture des frontières à l’immigration, avec l’accord des États membres qui pourraient le refuser, et ce, pour la fausse bonne raison de compenser le déficit démographique européen. Fausse bonne raison, car le Japon, qui est dans la même situation refuse l’immigration. Il n’en meurt pas, au contraire, cela l’incite à l’innovation . Comme je l’expose dans « Mon programme » (Éd. du Lore), il faut revoir de fond en comble le fonctionnement de l’Union européenne. L’idée est bonne, mais la forme ne l’est pas. Par exemple, la garde à vue simplifiée pour les clandestins exigée par la Commission européenne et les mesures pro-immigration exigées par la Cour européenne de justice sont catastrophiques pour l’Europe elle-même. En l’état actuel, un pouvoir français qui, par exemple, appliquerait en matière d’immigration, d’expulsions, de statut des étrangers, etc. quelques unes des mesures que je prône, serait obligé d’affronter les institutions européennes et de contrevenir aux règles juridiques de l’UE.
Dans l’absolu, une nationalité européenne différente d’une citoyenneté nationale-étatique, plus restrictive que cette dernière, et donnant droit à des statuts juridiques spécifiques, supposerait un processus de rupture révolutionnaire par rapport à la philosophie du droit de l’UE. Il y aurait « rupture d’égalité ». Car refuser la nationalité européenne aux citoyens non-européens d’origine des États-Nations ne s’inscrit pas dans les principes généraux du droit de l’actuelle UE. Je suis donc bien d’accord : il s’agirait d’un passage en force révolutionnaire. Abolissons l’édit de Caracalla !
16:42 Publié dans Analyses, Guillaume Faye, Programme du Parti des Européens | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : guillaume faye, psune, thomas ferrier, europe, europe-nation, russie, union européenne |
Commentaires
Écrit par : Piotr | 19/12/2013
Écrit par : Denis | 14/02/2014
De quoi faire le tour de la question concernant la sincérité de cette personne, qui a été certes brillant dans sa jeunesse, on sait d'ailleurs par quels déboires il est passé et on l'admire, mais aujourd'hui il semble parti en vrille. Mais c'est peut-être tout autant de la crédibilité de GF qu'il s'agit, que du danger de s'allier avec les russes.
Le "politiquement correct" existe en plusieurs versions.
Écrit par : Denis | 14/02/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 14/02/2014
Écrit par : Denis | 14/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 14/02/2014
Écrit par : Denis | 14/02/2014
Écrit par : Denis | 14/02/2014
Guillaume est d'une autre génération. Je suis "né" avec un Apple IIe dans les mains. ;)
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/02/2014
Écrit par : AntonCusa | 15/02/2014
Écrit par : AntonCusa | 15/02/2014
Écrit par : Denis | 15/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 15/02/2014
Par ailleurs, il y a un parallèle à faire avec l'arrivée des troupes de Tariq en Espagne (appelées par un prince wisigoth), l'arrivée des Turcs en Europe (appelés par un roi byzantin) et les phénomènes modernes.
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 15/02/2014
On sait que lorsque l'empereur est venu demander de l'aide à l'Europe latine, il n'a reçu que des sarcasmes et une exigence inacceptable, reconnaître la supériorité de Rome. C'est pourquoi son appel n'a pas eu le résultat escompté.
Le fait est que la prise d'Andrinople par les Turcs a été un élément décisif car base arrière d'une conquête future. S'ils n'avaient pas été appelés pour lutter contre une rébellion de mercenaires catalans, leur conquête des Balkans aurait été bien plus difficile.
Quant à la civilisation islamique, je maintiens qu'elle a eu essentiellement une base iranienne. La plupart des savants étaient d'ailleurs de cette origine.
Il y avait une incontestable dynamique ottomane, mais elle aurait pu être enrayée si les Européens avaient su coordonner leurs efforts. Constantinople aurait pu être sauvée.
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/02/2014
Écrit par : Denis | 15/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 15/02/2014
Byzance n'était pas moins européenne que Rome, et si les réfugiés byzantins allèrent s'installer en Italie, ce n'est pas par hasard. Vous niez l'unité profonde des peuples européens et vous surestimez totalement un apport oriental, qui a pu être réel du temps des Sumériens, mais qui ne l'était pas du temps même de la Grèce mycénienne. Celle-ci a pu dans une première vague de colonisation dominer la Méditerranée orientale, avant d'être fragilisée par l'arrivée dorienne.
Or les Grecs ne dominèrent pas seulement par la supériorité de leurs armes mais aussi par leur génie civilisationnel, qui n'avait pas besoin d'être "fécondé" par d'autres pour être bien réel.
Vous surestimez l'importance du transmetteur au détriment du créateur. Les chiffres indiens sont arrivés en Europe via le monde musulman. Cela ne veut pas dire que c'est ce dernier qui les a inventés. Quant à l'apport iranien, et notamment zoroastrien, à la culture musulmane, il est considérable, et ne se limite pas à Biruni ou Avicenne. L'Iran fit au monde arabe le même donc que la Grèce fit à Rome. Et lorsque le monde arabe se détourna de la Perse, lorsque les conquérants turcs déferlèrent, c'en fut fini de cette civilisation.
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/02/2014
Écrit par : AntonCusa | 15/02/2014
Lorsque l'empereur Julien oppose les peuples d'Europe aux peuples d'Asie, vantant les uns (Celtes, Germains, Romains et Hellènes) et rejetant les autres (les Antiochéens par exemmple), il le fait parce qu'il constate deux mondes différents réunis par les conquêtes mais non par une vision du monde commune.
Rome n'était pas Carthage, la Grèce n'était pas la Phénicie. Et si les uns et les autres naviguaient sur les mêmes eaux, deux mondes s'opposaient, bien avant que le christianisme et l'islam s'affrontent.
Écrit par : Thomas FERRIER | 15/02/2014
Écrit par : Denis | 15/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 16/02/2014
Quant aux gènes, ils ne sont pas porteurs d'un GPS et ne prétendent en aucune manière indiquer leur origine géographique, ça n'a même aucun sens. Qu'il y ait des gènes communs est évident mais non significatif. L'homogénéité des populations européennes comprend les Balkans et la Grèce. Je veux bien admettre que cela soit moins évident pour l'Arménie (et encore). Que les frontières "génétiques" de l'Europe soient floues, est aussi évident. Mais n'autorise pas à en tirer la conclusion que vous indiquez.
Quant à la "communauté de destin", il est vrai qu'au IVème siècle, la relation Romains/Germains était complexe, mais elle ne l'était pas au Ier siècle. César a eu des troupes celtes et germaniques sous ses ordres sans que cela ne lui pose question. Et de grands empereurs ont constaté la romanisation du monde ibère, celte ou illyrien, alors que cette romanisation n'avait lieu ni en Egypte, ni à Carthage, ni en Syrie.
Concernant l'empereur Julien, c'est dans mon souvenir dans le Misopogon, ouvrage où il dénonce avec force l'attitude des Antiochéens à son égard.
Concernant Gémiste Pléthon, il s'agit des ouvrages de conseil qu'il donnait aux despotes de Morée, prônant le retour à la morale de la Grèce ancienne, la "nationalisation" des terres agricoles, et il est allé en personne prêcher en Italie la réconciliation dans le but d'obtenir une assistance occidentale face à la menace turque.
Qu'il y ait eu des haines anciennes, dont l'opposition catholicisme/orthodoxie, qui aient pu faire croire faussement à certains byzantins, dans une forme d'inversion des valeurs, qu'il fallait préférer le turc au latin, erreur majeure qui prendra quatre siècles à corriger, ce que le propos d'Anne Comnène démontre, est exact. C'est bien là le facteur diviseur du christianisme, qui a permis aussi les conquêtes musulmanes (division orthodoxes/monophysites... etc).
C'est d'ailleurs pourquoi Gémiste Pléthon prônait un retour au paganisme, présenté comme "religion de l'avenir", dont il savait le caractère unificateur pour les Européens. Là où le Dieu unique divise, les Dieux multiples unissent.
Quant à la compréhension du génie grec, qui n'a rien à voir avec l'orient, je ne peux que vous encourager à lire Louis Ménard, historien et écrivain du XIXème siècle, qui avait tout compris. Un André Chénier, qui était de souche hellénique moderne, savait mieux que vous je pense ce qu'est un grec. Non seulement le grec ancien n'avait rien d'un oriental... mais le grec moderne non plus.
Qu'il y ait des différences sociologiques entre les différents Européens, que les germano-scandinaves, les anglo-saxons, les slaves de l'ouest, les slaves de l'est, les euro-méditerranéens, n'aient pas exactement les mêmes réflexes en toutes choses, est évident. Mais c'est vrai à tout niveau, entre deux cités, entre deux régions d'un même état. Un breton et un provençal, un alsacien et un aquitain, ne réagiront pas nécessairement de la même façon.
Abusivement, vous niez implicitement le caractère strictement européen de populations européennes des Balkans, les rattachant à ceux avec qui ils n'ont pas voulu cohabiter et qu'ils ont combattu des siècles durant afin de regagner leur indépendance.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 16/02/2014
Comme je vous l'ai dit, les études génétiques montrent une profonde parenté entre Européens, indépendamment des apports marginaux que vous indiquez. Mais j'ai aussi dit que la frontière était floue, et qu'il est bien évident que sur ce plan beaucoup de Turcs ne sont pas radicalement différents des Européens. Vous négligez en outre que ce n'est pas le cas de l'espace géographique auquel vous prétendez contre tout bon sens, et contre l'évidence, rattacher le monde grec.
Non seulement les Grecs n'ont rien à avoir avec le proche-orient, mais pas plus les Crétois pré-indo-européens. Et si dans la bible, tous sont descendants de Japhet, et non de Sem, ce n'est pas non plus par hasard.
Enfin, les descendants des combattants des Balkans qui ont lutté des siècles, qui ont subi un joug insupportable, avéré historiquement, n'ont que faire d'un discours qui voudrait les associer à leurs anciens oppresseurs. Ils savent très bien qui ils sont, des Européens, et surtout ce qu'ils ne sont pas.
Votre refus permanent d'une Europe authentique, spécifique, cohérente dans son cadre historique, géographique et civilisationnel, sous prétexte de quelques théories à la mode, dans un contexte qui encourage les chercheurs à travailler dans un sens conformiste, afin que leur carrière ne soit pas ralentie ou enrayée, est pénible. Il l'est d'autant plus que je pense avoir fait preuve à votre égard de respect de votre opinion, même si je ne la partage pas, et même si je ne vois pas où vous voulez en venir.
Je connais suffisamment bien l'antiquité classique, que j'étudie depuis pas mal d'années, pour savoir que la civilisation gréco-romaine est dans son esprit comme dans son expression strictement européenne. Les anciens Grecs, même s'ils n'avaient pas spécialement de respect pour les peuples barbares d'Europe, au sens de "barbares" des grecs, c'est à dire "ne parlant pas le grec", savaient d'où ils venaient. De l'Ahhijawa mycénienne jusqu'à nos jours, la Grèce est et a toujours été européenne. C'est elle qui a forgé les bases mêmes de notre civilisation, influençant les Romains, puis par leur intermédiaire les Celtes et les Germains, et jusqu'aux Slaves.
Je n'ai jamais évoqué de "solidarité européenne" pour désigner les troupes celtes ou germaniques de l'armée romaine. J'ai évoqué le fait que vis à vis de ces peuples, les Romains n'avaient aucun mépris, et qu'un historien comme l'empereur Claude ne donna pas la citoyenneté romaine à de nombreux Gaulois par hasard. Tacite rappelle que les Germains n'étaient pas différents des Vieux Romains et les préfère aux Romains décadents de son temps. C'est parce qu'il les respecte aussi qu'il les craint, car il sait qu'un peuple guerrier triomphe toujours d'une civilisation avilie par une prospérité dont elle hérite mais dont elle n'est plus méritante.
Par ailleurs, je cherche à donner aux Européens le sens de l'unité qui leur manque, le sens de la solidarité qui leur fait défaut, le sens du combat que leur endormissement a enfoui en eux. Vos propos divisent lorsque l'urgence appelle au rassemblement. Et comme beaucoup, vous élevez la marge en norme et rabaissez la norme en marge.
Les données linguistiques, mythologiques, culturelles sont essentielles. Elles montrent la profonde parenté entre les anciens Grecs, les Latins, les Celtes, les Germains et les Slaves. La société romaine ancienne ressemble à s'y méprendre à la société lituanienne médiévale, comme si un même esprit, à des siècles d'écart, s'animait. Le monde grec, héritier des civilisations indo-européennes précédentes (Pélasges et/ou locuteurs du linéaire A) et de la Crète, dont la civilisation originale était elle-même radicalement différente de l'orient, est une exception en Europe non parce qu'elle ne serait pas européenne mais parce qu'elle a réussi à l'être encore davantage que les Européens eux-mêmes en poussant leur génie au paroxysme.
L'histoire neutre n'existe pas. Ni chez Hérodote ni chez aucun historien antique. Elle n'existe pas plus aujourd'hui, mais simplement elle a la prétention de l'être. Je suis un historien engagé, et je ne le cache pas. Vous ne sauriez donc me le reprocher.
Quant au mépris que vous exprimez vis à vis d'une certaine "école historique", qui prône le "lux ex septentrione", qu'elle oppose au "lux ex oriente" que vous semblez défendre avec ténacité, elle n'est sans doute pas neutre, pas plus que ne l'est la votre. Mais à choisir, je la préfère.
Bien cordialement.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Écrit par : AntonCusa | 16/02/2014
Et je maintiens que l'article de "Nature" qui souligne la parenté entre Européens ne voit pas de différence significative entre les populations balkaniques et les autres Européens.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Cordialement.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Depuis quand la Grèce c'est l'Arabie ?
Vous nous accusez de faire comme les afo-centristes. Or n'est-ce pas ce que vous faites avec votre théorie consistant à rapprocher la Grèce avec des origines moyen-orientales ?
La génétique ? Elle réfute votre théorie. Cf le tableau de Cavali-Sforza...
Apres Black Athena, "Arabe Athena" ?
Le reste de votre logorrhée : BBranlette intellectuelle et inversion accusatoire
Écrit par : Bruno | 16/02/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 16/02/2014
Quant à cette prétendue "imagerie d'Epinal" concernant les Balkans, les faits historiques vous donnent tort et les nombreux crimes ottomans, dont vous négligez l'impact j'ai l'impression, vous font passer à côté de la réalité principale.
Il n'y a pas d'"occident" mais il y a des variations européennes sur un même thème en revanche, avec des spécificités ne remettant pas en cause l'unité commune.
Personne de sérieux ne nie l'origine européenne de la Grèce. Ça n'a rien à voir avec les divagations "diopesques" ou "bernaliennes" sur ce sujet. Je vous rappelle par ailleurs que Bernal postule une origine afro-asiatique de la civilisation grecque ce qui se rapproche parfois de vos raisonnements.
Que l'Anatolie turque diffère considérablement de l'Anatolie grecque, sur un plan anthropologique, je n'en suis pas totalement convaincu. Elle en diffère certes mais dans une proportion à déterminer. En revanche, ce qui est sûr, c'est que culturellement elles sont bien différentes. M'intéressant par ailleurs à la culture albanaise, d'un pays qui a vécu le plus longtemps sous la coupe turque (jusqu'en 1913), je vois aisément pourtant son européanité.
La Turquie est une zone frontière entre deux mondes, mais les Balkans font partie eux de l'Europe au sens fort.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Écrit par : Denis | 16/02/2014
Écrit par : Anton Cusa | 16/02/2014
Ce sont de sacrés bon avocats que vous vous êtes trouvé là, dite moi cher Thomas. Je ne résiste pas néanmoins à la tentation de vous répondre une dernière fois, cher Denis. Croyez-vous sérieusement par exemple qu'une historienne qui compte parmi les historiennes les plus documentées de Moyen Age (Anne Comnène, s'entend) se soit plu à réserver exclusivement l'emploi, dans ses écrits, de la notion d'Europe à l'Occident, et donc à nier "ipso facto" le caractère européen des Byzantins, simplement par hostilité aux croisés ? Si l'hostilité aux croisés avait ici seule en cause, et si la conscience européenne des Byzantins avait existé autre part que dans votre imagination, la princesse historienne porhyrogénète Anne aurait pu seulement nier, a contrario (sauf maladie mentale), non point le caractère européen des Byzantins, mais bien celui des croisés.
Écrit par : Anton Cusa | 16/02/2014
Vos propos sur l'occupation ottomane des Balkans est du même style que ceux qui s'entêtent, y compris des historiens renommés, à nier les persécutions massives dont les païens ont été victimes du fait de la christianisation de l'Europe. Quand un spécialiste comme Régis Boyer parle d'une "christianisation pacifique" du monde scandinave, thèse réfutée dans toutes les universités anglo-saxonnes, pourtant peu suspectes de complaisance païenne, ça fait réfléchir.
Il y a des gens parfaitement respectables, bardés de diplômes, qui font dans l'europhobie la plus ridicule, et je ne vois pas en quoi Anne Comnène en aurait été préservé. Je préfère me souvenir du sort de Constantin XI Dragasès, et de son courage, que de votre négation des crimes commis par l'empire ottoman contre de nombreux peuples européens et des crimes commis pour réprimer toutes les véléités légitimes d'indépendance. Il n'y a qu'à se souvenir des dix années de résistance grecque (1820-1830) pour connaître le comble de l'horreur.
Les Grecs avaient des yeux pour voir et se savaient plus proches d'un italien ou d'un espagnol, je rappelle que des Italiens ont combattu pour Byzance contre les Turcs, que d'un turc. Par ailleurs, vous négligez les tentatives européennes d'assistance, nombreuses mais non coordonnées, aux Byzantins. Pourquoi l'ont-ils fait s'ils n'avaient pas un sens aigu de l'européanité, au-delà des questions de religion ? Si la bataille de Kosovo Polje a réuni des Européens de tous les Balkans pour résister face à l'envahisseur, ce n'est pas pour qu'on les confonde avec lui.
Vos arguments sont ceux d'un militant eurasiste, et non de quelqu'un de neutre. Vous profitez d'un flou à nos frontières pour nier les dites frontières.
Ma connaissance de Rome et de la Grèce, que je pense tout à fait correcte, et ce que je sais du proche-orient de la même époque, rend votre comparaison ridicule. Quoi qu'on puisse penser des spécialistes issus de la "nouvelle droite", dont votre ténacité à dénoncer les travers a quelque chose de bien étrange, ils ont des yeux pour voir. Quand je suis allé en Grèce, je ne me suis pas senti au Liban, en Turquie ou en Syrie, mais bien en Europe ! Quand je suis allé à Delphes, ou sur l'Acropole, je n'étais pas en Egypte ni en Mésopotamie, mais dans un environnement qui parlait à mes tripes et à mon âme, et je ne suis pas le seul européen de l'ouest à l'avoir vécu.
La Grèce est la matrice de l'Europe mais elle ne doit quasiment rien à l'orient. Elle a adapté l'écriture phénicienne après avoir inventé le linéaire. Mais en y ajoutant des voyelles, la logique des syllabes, quelque chose qu'on retrouve encore dans l'enseignement de la lecture et de l'écriture dans l'Europe moderne.
Vous niez le génie grec en voulant en faire les héritiers d'une autre civilisation que la leur, et vous niez le génie européen en voulant faire de nos ancêtres des vassaux de cette même autre civilisation. Nous sommes les fils d'Athènes et de Rome, de Tara et d'Uppsala, de Rügen et de Romuva, mais pas les fils de Babylone, ni les fils d'Antioche, ni les fils d'Alexandrie et pas plus ceux de Jérusalem.
Cordialement.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
Je vous propose d'en rester là.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
--- J'ai fait le nécessaire pour clore ce dossier. Merci de l'intérêt que vous portez à ce blog. TF ---
Écrit par : Denis | 16/02/2014
Merci pour l'intérêt que vous exprimez pour ce blog, et pour votre souci de sa bonne tenue ! :)
Je verrouille les deux fils concernés afin de clore le débat.
Écrit par : Thomas FERRIER | 16/02/2014
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