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09/06/2012

Mes coups de gueule... (1)

ministre-du-logement-cecile-duflot-a-fait-sensation-en-arrivant-en-jean-pour-son-premier-conseil-des-ministres-a-l-elysee-le-17-mai-2012-a-paris.jpgVER TOTALITAIRE

Depuis que le secrétaire général d’Europe Ecologie – Les Verts, la bobo parisienne Cécile Duflot, est devenue ministre, son mouvement ne se sent plus. Elle est d’ailleurs responsable du premier dérapage sérieux dans la campagne du nouveau gouvernement socialiste, en annonçant hors de son champ de compétence ministériel être en faveur de la légalisation des drogues dites par convention « douces ».

Un témoignage récent d’une buraliste parisienne à propos de l’attitude sectaire de Mme Duflot a suscité chez moi un agacement naturel. En effet, cette ministre se permet de donner des leçons aux vendeurs de journaux sous prétexte que ceux-ci fournissent à leurs clients, à la demande de ceux-ci, des sacs plastiques pour pouvoir transporter leurs journaux en toute sécurité. Pour Cécile Duflot, le client devrait savoir à l’avance qu’il va acheter des journaux, ou qu’il va pleuvoir, et se doter d’un sac personnel. On voit ici toute la dimension sectaire, qu’on leur connaît par ailleurs dès qu’on aborde la question du nucléaire, de ce mouvement pseudo-écologiste, qu’on appelle communément « pastèque » car vert dehors mais rouge foncé dedans.

Il est également ironique de constater que ce parti, qui prône de manière quasi hystérique le mariage gay, le désapprouve en revanche, et le considère comme has been, lorsqu’il est hétérosexuel. Cécile Duflot, tout comme l’actuel président de la république, n’a pas en effet souhaité épouser le père de ses enfants.

Quant à la légalisation des drogues prétendument « douces », c’est une idée malfaisante. Il faut bien admettre, certes, que la lutte en France contre la criminalité liée au trafic de cannabis est pour le moment un échec. Elle l’est avant tout parce que les gouvernements successifs n’ont jamais voulu affronter le problème à bras le corps et sanctionner efficacement les revendeurs qui, pour la plupart, sont en réalité connus des services de police. Si ceux-ci étaient arrêtés et sévèrement punis, si les autorités veillaient à ce que la loi soit respectée, si les media mettaient autant de zèle à le combattre qu’ils le font contre le tabac et l’alcool, nous n’en serions sans doute pas là. Mais il est si facile d’autoriser ce que l’on n’a simplement pas le courage de réellement interdire. C’est la même façon que d’acheter la paix civile en dilapidant l’argent du contribuable dans certaines banlieues de Paris ayant connu des émeutes.

Une autre raison de cet échec c’est l’absence en la matière d’harmonisation européenne, certains pays laxistes comme les Pays-Bas ayant largement exagéré, même si le gouvernement néerlandais souhaite interdire aujourd’hui la vente de cannabis aux citoyens communautaires, ce qui juridiquement paraît difficile à mettre en œuvre.

Le libertarisme obsessionnel des « Verts », qui sont à l’écologie ce que la moquette est au parquet, est de fait la principale revendication d’une formation politique sectaire et au final franchement hallucinée. L’ergot ne leur réussit pas.

VER TOTALITAIRE II

Autre ver, ou devrais-je dire vert, celui de l’islamisme. Ici en Tchétchénie. Le dictateur local, et islamiste forcené, Ramzan Kadyrov, que la Russie poutinienne tolère parce qu’il maintient la paix civile et brise toute velléité d’indépendance, a décidé par le biais de ses « milices de la vertu » de terroriser les jeunes femmes et jeunes filles tchétchènes afin de leur imposer le port de l’hijab. Le combat contre le fanatisme ne se limite évidemment pas à la France, mais la Russie laisse faire ce qu’elle a peur de réprimer, sa crainte étant que la chute de son allié relance la guerre de Tchétchénie qui avait permis en 2000 à Vladimir Poutine de devenir président. C’est en ce domaine, comme dans tant d’autres, qu’on voit l’importance de défendre un européisme identitaire, car l’islamisme, cet autre universalisme totalitaire, est le pire ennemi des identités. J’ai rappelé dans des articles précédents toutes les qualités de la culture tchétchène, et leur profond paganisme, enraciné dans leur plus longue mémoire, qu’il partage avec leurs voisins et cousins ingouches, ceux-là même qui en 1956, ont construit le premier temple païen de l’histoire contemporaine, dédié au dieu de l’orage Sela pour le remercier de leur avoir permis de revenir au pays.

Les indépendantistes relativement laïcs du mouvement de libération tchétchène n’ont rien de commun avec ces potentats locaux prêts à tout pour rester au pouvoir et imposer une idéologie rétrograde à leur population. On peut certes comprendre que la Russie n’ait pas pu laisser la Tchétchénie s’émanciper, car sinon elle avait vingt autres conflits séparatistes, mais n’avait-elle pas d’autre moyen que de laisser un tyranneau local imposer la sharia à un peuple européen.

A Bruxelles comme en Tchétchénie, l’Europe ne doit pas céder un pouce face à cette idéologie de régression sociétale et d’avilissement moral, et prendre tout particulièrement à cœur la défense des femmes européennes des Balkans ou du Caucase. Mais si on ne sait pas empêcher les crimes d’honneur à Berlin, je vois mal comment l’Europe actuelle pourrait les empêcher à Groznyï.

LE CAS BACHAR EL ASSAD

La situation en Syrie est évidemment effroyable, bien qu’il soit difficile de démêler le vrai du faux, tant nous sommes tombés au royaume de la propagande. La Russie préfère croire en la bonne foi du gouvernement syrien, même si elle admet maintenant un départ négocié de Bachar El Assad. L’affaire libyenne n’a pas, semble-t-il, servi de leçon. Or, alors qu’il est probable que les Frères Musulmans l’emportent au Caire, que quatre français viennent encore d’être tués par un attentat islamiste en Afghanistan, et que la Libye continue, à l’abri des caméras désormais tournés vers Damas, à souffrir de conflits entre les différents clans vainqueurs, toujours au profit de l’islamisme, comme dans le nord du Mali d’ailleurs, on sait très bien que, parmi ceux qui contestent toute légitimité au régime syrien actuellement en place, fondé sur l’idéologie baasiste, à savoir un socialisme arabe laïc, et sur les mouvements sociaux-nationalistes (comme le PSNS), il y a un gros noyau d’islamistes.

Admettons que le régime alaouite actuellement en vigueur à Damas s’effondre, sous la pression internationale. Est-ce que cela se fera en faveur d’une démocratie libérale ? Bien sûr que non. Les premiers vainqueurs seront les islamistes syriens, soutenus par la Turquie voisine.

MARIANNE ET LA TURQUIE

Depuis plusieurs années, j’écris régulièrement sur la Turquie et je dénonce la stratégie d’Erdogan consistant, au nom de l’adhésion contre-nature à l’Union Européenne, qui a réussi à briser le camp kémaliste qui protégeait la laïcité, certes à la turque, en vigueur de l’autre côté de la Mer Egée, et à mettre l’armée au pas. Les journalistes, les militaires et désormais les musiciens et autres artistes sont menacés. Si on ne les rattache pas au complot fourre-tout Ergenekon, on les menace de représailles physiques.

Martine Gozlan pour « Marianne » a compris. Elle dénonce dans un ouvrage récent l’ « imposture turque », démontrant que toutes nos craintes étaient fondées. Pour autant, on n’entend pas la « gauche » sur cette question, le PS comme la SPD étant partisans de l’adhésion turque et souhaitant continuer le processus d’intégration avec elle. Bien au contraire, il faudrait dénoncer cette adhésion comme inacceptable et y mettre fin. Erdogan a trop longtemps profité de la naïveté des gouvernements européens. Son agenda caché n’est même plus caché du tout. Et pourtant, aucun dirigeant européen ne réagit et n’ose dévoiler le pot aux roses. Honte à cette classe politique « européenne » incapable de se faire respecter et incapable surtout de dénoncer l’injustice lorsqu’elle est flagrante.

Thomas FERRIER

09/06/2012

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