La religion des Basques.
28/07/2017
Les Basques demeurèrent païens jusqu’au XIVème siècle environ, ayant résisté auparavant à toutes les tentatives d’évangélisation et même d’islamisation. Ce sont des guerriers basques fidèles à leur foi native qui triomphèrent de l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne à Roncevaux et non des musulmans, même si par un étrange retournement de l’histoire, la Chanson de Roland assimile païens et musulmans alors que leur religion s’oppose en tous points.
La religion polythéiste des Basques témoigne d’une présence importante de divinités féminines, ce qui a donné naissance à la théorie du matriarcat primitif de Bachofen, puis aux thèses de Marija Gimbutas sur une religion primitive centrée autour du culte d’une grande déesse-mère.
Le panthéon basque est en effet marqué par la présence d’une déesse de première importance du nom de Mari, associée par la suite à la Vierge Marie par les Basques chrétiens. Mari est en effet la déesse suprême à la fois comme Lur (ou Lurbira), déesse de la terre, et comme Benzozia, déesse protectrice des femmes et de la fécondité. Mais ce n’est pas une déesse célibataire et sans époux, contrairement aux idées préconçues que j’évoquais préalablement.
Le dieu du ciel est en effet Urtzi (ou Ortzi) et c’est à lui qu’est associé le célèbre lauburu, ce symbole en tétrascèle qui est devenu la marque identitaire du peuple basque au XXème siècle. Le lauburu est en effet une roue solaire aussi bien qu’une roue du tonnerre, et un symbole païen fort ancien. Une controverse néanmoins sur l’existence de ce dieu du ciel a eu lieu, mais les arguments en faveur d’une figure basque « jovienne » s’imposent nettement, le nom du dieu céleste ayant souvent servi pour désigner le dieu chrétien.
Deux autres dieux président aux destinées du peuple basque, dans des rôles classiques, à savoir Orko (également appelé) Odei, le dieu de l’orage, et Eate, le dieu du feu.
Mais ce qui est surprenant concerne le soleil et la lune qui chez les Basques sont tous deux des déesses, à savoir Ekhi et Ilazki (ou Ilargi), toutes deux filles de Mari. Enfin le royaume des enfers est dominé par la figure inquiétante de Gaueko, le dieu qui donne la mort.
Le nom de très peu de divinités basques a pu survivre à la christianisation, uniquement celui des grandes figures divines. Il faut analyser le folklore basque pour trouver la trace de divinités secondaires.
Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)
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