Lexique du partisan européen - "Révolution"
17/01/2015
REVOLUTION
Une révolution s’incrit dans un processus cyclique. Elle met fin à un cycle et donne naissance à un nouveau. Elle est donc au sens strict une renaissance. Un mouvement révolutionnaire est ainsi caractérisé par son refus d’accepter le monde « tel qu’il est », par une remise en cause radicale des fondements de la société en place, de ses valeurs et de ses discours, par la volonté d’arriver au pouvoir en s’affranchissant partiellement ou totalement des règles en vigueur, et par son but d’agir non seulement sur le présent et l’avenir mais en revenant sur toutes les politiques menées antérieurement qui n’iraient pas dans son sens. Il veut « changer le monde ».
Les européistes ("identitaires") sont des révolutionnaires partisans de la mise en place d’un nouvel Etat vierge juridiquement qui a pour nom « Europe ». Leur but est de refonder l’Europe sur ses valeurs ancestrales, donc sur ses racines, son « européanité ». Ils reconnaissent les principes fondamentaux de la démocratie en ce sens qu’elle est porteuse d’une légitimité populaire et qu’elle correspond à la vision naturelle profonde des Européens. Néanmoins, leur arrivée au pouvoir est envisagée selon un processus révolutionnaire analogue à celui ayant permis la révolution française mais ce au niveau européen. Ils prônent donc d’abord une « révolution par les urnes », à savoir l’acquisition d’un fort soutien populaire européen, puis une « révolution par les actes », l’auto-proclamation du parlement européen en assemblée européenne constituante, cette dernière agissant de manière indépendante des anciens Etats et sans être liée aux politiques qui y auront été menés par le passé. Enfin, leur révolution est une rupture avec l’universalisme dominant les partis politiques contemporains, au profit d’une vision strictement eurocentrée. C’est donc à une triple révolution, politique, institutionnelle et morale qu’ils invitent les Européens.
Thomas FERRIER
13 commentaires
Je vous envoie l'article de mon Prof. afin qu'éventuellement il soit publié chez vous :
http://www.enquete-debat.fr/archives/instauration-de-la-tyrannie-34792
E.Cioran
"Merveille qui n’a rien à offrir, la démocratie est tout ensemble le paradis et le tombeau d’un peuple. La vie n’a de sens que par elle ; mais elle manque de vie… Bonheur immédiat, désastre imminent – inconsistance d’un régime auquel on n’adhère pas sans s’enferrer dans un dilemme torturant. (Histoire et utopie)"
Ce prologue, ou plutôt ce prodrome dirais-je, dépeint sans arrangement, (comme à son habitude, Cioran passe maître pour secouer (pas détruire pour autant) les symboles (y compris les siens) en quelques lignes.
La résultante de la sublimation du culte démocratique, où sans lequel l'humain pourrait se voir ôter son nom d'Homme.
Cher Thomas je ne vous partage pas, ni vous jalouse d'ailleurs, cette prosternation à la démocratie, depuis quand le qualitatif se suppléerait-il au quantitatif? Le nombre serait-il la clef ou l'orchestrateur de la raison (ratio et logos s'entend), du discernement, de la pondération, de la constance, de la mesure, ... ?
A l'instar d'une transmission de foi qui se voudrait universelle telle l'évangélisation de contrées "primitives" ou le désastre de la mitterandisation de l'Afrique (en exemple), le régime en question, étayé en système de surcroit, s'infuse et diffuse une problématique qui s'axe sur un rapport d'ordre moral universel; s'opposer à offrir toute "légitimité" au peuple, promise par la démocratie et selon ses règles, relèverait-il, par défaut, d'une accointance manichéenne au despotisme archaïsant?
Si vous croyez à l'identité (et diversité) "biologique" des peuples en fonction du génotype et du caractère phénotypique d'une part, et/ou linguistique donc culturelle d'autre part, la démocratie s'en résumerait à l'iniquité pure et simple.
Trop d'universalisme en la démocratique qui s'applique en oxymore au "multiversaliste" que je suis, et que vous semblez être de surcroît.
PS Mon souhait n'est pas d'entrer en polémique, bien sûr, je n'expose ici que mes impressions les plus sincères.
Cordialement.
Sans légitimité populaire, rien ne peut être fait. Elle ne passe pas nécessairement par les urnes. A certaines époques, cela s'exprimait autrement. Mais à l'époque contemporaine, c'est généralement le cas. L'Europe a connu au moins une "révolution par les urnes". Cela ne lui a pas tellement réussi d'ailleurs, mais cela montre néanmoins que c'est possible.
En outre, je crois à un lien héréditaire entre européanité et démocratie. Athènes, la Rome pré-étrusque, la tribu germanique... étaient des (proto-)démocraties organiques, héritières d'une forme de "démocratie indo-européenne". C'est en ce sens que je donne beaucoup d'importance à la démocratie, mais certainement pas dans un sens universaliste. Je crois même qu'elle n'est pas exportable en dehors du monde européen.
Aujourd'hui nous ne sommes plus vraiment en démocratie. Une oligarchie politico-médiatique et financière a pris le pouvoir en douce.
Le démocratique renvoi nébuleusement (confus ou multidimensionnel s'entend) au subjectivisme de celui qui veut s'en accaparer la définition (nombreux sont-ils, divers et variés, contradictoires; démocratie populaire, démocratie libérale, dialogique, participative, cognitive... ).
Mais de cette confusion, la mythique fantasmagorie de la "liberté" (du peuple, individus, des groupes, de la science...) les relie toutes entre elles (les définitions en question).
la "liberté" ou sa notion, selon le parfum politique que chacun lui porte, n'est-elle pas le but en soi pour chaque Homme, si on lui laisserait le choix?
N'est-ce pas là, encore cette notion de "liberté" et par extension, dangereusement constructiviste, que l'Homme ainsi affranchit dit "moderne" fait de son existence une quête permanente quasi cultuelle de son dû (individuel, communautaire...)
Ainsi, il y a bien un caractère universel à la démocratie, concernant un désir en sommeil ou déclaré de chacun, par le potentiel de l'accessibilité aux libertés respectives. (selon la définition qu'ils s'en font)
NB: je n'ai pas la prétention de me faire l'écho d'un régime plus qu'un autre, aucun idéal socio-politique applicable n'existe à mes yeux.
De même, je pense que votre parangon de vertu proto-démocratique n'est pas applicable (lui aussi) à l'homo sapiens "hyper-modernus" qui ne présente guère les mêmes attributs civilisationnels.
Tout ce que je sais, c'est que les Hommes se battent pour leur libertés mais n'en font rien de bon, tout au contraire, ils déconstruisent ce que leurs aïeux (moins libres, beaucoup moins de confort) ont construit.
Crdlt.
leurS libertés
Le problème Malyv ay est que seule la modernité démocratique, l'esprit critique et le sens du relatif vous fouissent les instruments et les catégories intellectuelles pour adopter des positions telles que les vôtres "je n'ai pas la prétention de me faire l'écho d'un régime plus qu'un autre, aucun idéal socio-politique applicable n'existe à mes yeux." La monarchie de droit divin ou la théocratie, autrement absolutistes dans leurs essences, ne toléreraient pas qu'on porte sur elles un regard de extérieur aussi relatif...
Je vous le conçois Anton, se servir du fruit de la démocratie (que nous sommes ou qui nous constitue) pour éclairer ses aspects, ses dérives et ses limites.
l’éclairage des aspects, des dérives, des travers ou des limites de la démocratie fait partie intégrante du "paradigme démocratique", et tout cela ne vise nullement à sortir de ce système....
nota: je précise "ses" non pas "des".
"paradigme démocratique" ; strico sensu peut-être, dans les manuels ou dans les livres, et selon les nombreuses définitions mais l'application n'est plus à l'analyse de/du soi/moi, du démocratique, mais à l'ingérence de ce qui ne l'est pas, actionnée par une structure doxique ... en cela je lui trouve une un parfum de prosélytisme axiomatique qui n'a rien à envier prosélytisme religieux du type abrahamique.
Reconnaître ses limites, c'est peut-être pouvoir admettre que le régime en question n'est plus adapté ou viable, une porte de sortie en quelque sorte, sauf pour l'inconditionnel bien sûr... mais là, il s'agirait plutôt d'un adepte.
La démocratie, est-elle, dans son fond, la matrice de l'homme de raison et dans sa forme le moyen qu'il le soit ? Définissant ainsi son pendant qui ne le serait pas... trop manichéen pour être sérieux.
Les constituantes démocratiques sont-elles pour autant consubstantielles et paradigmiques (souveraineté du peuple, connaissances requises (cf Platon), liberté(s), individualisme, modernité, progrès ...)?
Beaucoup de propriétés lesquelles, à mon avis, ne le sont pas, s'opposent parfois, même sûrement.
Au risque de choquer la bien-pensance égarée sur ce site, je pense qu'un trop de liberté(s) n'offre pas le meilleur de l'Homme ("le peuple" ou l'individu s'entend), qui se voit dangereusement sacralisé par ce régime/système dit démocratique qui lui voue une véritable dévotion, où la moindre bousculade de l'Être adulé en serait un sacrilège.
Quelle est la définition qui vous semblerait la plus correcte, Que pensez-vous de celle de Thomas? (aucune injonction dans ma demande, bien sûr... votre avis m'intéresse tout simplement)
Vous me voyez désolé de vous avouer ne pas comprendre vos intentions précises. J'ai été clair et limpide dans mes messages, la première hygiène serait donc que vous en fassiez autant...
J'avais simplement fait observer pour ma part que cette capacité que nous avons à relativiser nos propres valeurs en nous dédoublant (qui confine parfois à l'hypercriticisme pathologique) ne nous est conféré que par la modernité démocratique, et par elle-seule...La protestation contre les travers de la modernité démocratique peut prendre tantôt un tour raisonnable et fécond (Tocqueville, etc.), tantôt un tour stérile, capricieux et purement rhétorique (où le jargon sonore et creux tient lieu de pensée).
Faites un effort, mon cher, vous ne me semblez pas si sot pourtant... à moins que vous soyez enclin, de temps à autre, à quelques fourberies intellectuelles intempestives.
"clair et limpide" n'est que votre impression personnelle, la mienne, vous concernant, s'en résumerait à quelques poncifs envoyés ça et là sans profondeur, ni précision; "modernité démocratique", "vous fouissent les instruments et les catégories intellectuelles", "paradigme démocratique", "nullement" "des"... Toutefois, au vu de la légèreté du contenu de vos deux commentaires, il n'est pas étonnant que vous puissiez vous percevoir si clair et si limpide, j'ajouterais même afin d'appuyer votre sens et votre égo; invisible.
Comprenez-vous maintenant pourquoi je me suis permis de vous poser la question, à laquelle je n'attendais pas comme réponse le commentaire de vos commentaires, ce qui relève d'une blague pure et simple.
Votre cas me fatigue et me fait perdre mon temps, qui n'a été perdu que par courtoisie de vous répondre, chose faite mais déjà de trop, bon vent.
Cher ami, je n'ai guère fait que de vous renvoyer très simplement à vos contradictions : vous refusiez de vous prononcer en faveur de la modernité démocratique alors que c'est précisément la démocratie qui vous fournit toutes les armes intellectuelles pour concevoir cette posture désabusée et oiseuse ne menant nul part. Tout emprunt de verbalisme, et sans doute piqué au vif, vous m'invitiez alors à me livrer avec vous (ô rêve !) à je ne sais quels raisonnements logomachiques et scolaires débilitants en vue de décliner, dans cet esprit scolastique et lourd qui vous sied si bien à ce qu'il semble, tous les usages et les étymologies de chaque vocable ou concept employés, un peu comme si on débarquait chacun de la planète Mars. Désolé donc pour le peu d'intérêt que m'inspire votre invitation. Salutations !
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