Dieux et déesses indo-européens
20/02/2011
Pour reconstituer les noms et fonctions des divinités primordiales des Indo-Européens avant leur différenciation en sous-groupes, il faut associer comparatisme linguistique et comparatisme mythologique, car le premier ne fournit que des renseignements assez limités, ne permettant de retrouver qu’une petite dizaine de divinités originelles, notamment celles liées aux forces de la nature et aux astres. Une des raisons principales de cette difficulté tient au fait que les héritiers mythologiques de ces dieux et ces déesses n’ont pas forcément conservé leur nom principal, lui préférant celui d’une de leurs épiclèses ou « surnoms ». C’est notamment le cas du dieu de l’orage et de la guerre des peuples indo-européens.
Depuis les premiers travaux de linguistique comparée au XIXème siècle, tous les spécialistes du sujet s’accordent à reconnaître comme dieu principal des peuples indo-européens le dieu du « ciel-diurne », le souverain des dieux, le *dyeus *pater (gen. *diwos), que l’on retrouve sous la forme du Zeus grec, du Jupiter latin, du Tius germanique (devenu Tyr dans le monde scandinave), du Dievas lituanien ou encore du Dyaus védique. Néanmoins, même dans le cas de ce dieu suprême, certains peuples indo-européens ont choisi d’insister sur certains aspects de ce dieu céleste, soit en le rattachant au soleil (Svarog slave), soit à la lumière (Lugh celte). Dieu souverain du ciel de jour, père des dieux et des hommes (le grec « patêr tôn theôn kai tôn anthropôn »), époux de la terre nourricière, *dyeus *pater apparaît toutefois comme un dieu distant des hommes, éloigné de leurs préoccupations premières, et qui n’est même pas l’incarnation de la fertilité, puisque la pluie, qui est l’apanage du Zeus grec, n’était pas l’une de ses fonctions. C’est bien le ciel bleu, sans nuages, qu’il incarne, à l’instar du « loup bleu » des peuples Turcs, forme prise par leur dieu céleste Tanri. Ses animaux symboliques sont donc limités, il n’est même pas sûr que l’aigle, qu’on associe généralement à son héritier gréco-romain, lui soit originellement dédié.
Le second dieu en importance, mais premier dieu vraisemblablement dans le cœur de nos ancêtres, est le dieu de l’orage et de la guerre, qui est aussi le dieu du ciel intermédiaire « rouge », auroral et crépusculaire, nuageux et colérique. La vision qu’on peut avoir de ce dieu a été souvent altérée par le rôle exclusivement guerrier de l’Arès grec et du Mars romain, mais aussi par le fait que selon les peuples indo-européens il dispose de noms très variés, en raison des nombreuses épiclèses dont il disposait à l’époque primitive décrivant ses fonctions. Son nom originel semble bien être celui de *maworts (gen. *mawortos), qui a été conservé par les Romains sous les traits de Mars (auparavant Mavors), par les Indiens sous la figure de petites divinités belliqueuses, les Maruts, enfin par les Lettons sous celle du dieu mineur Martins, frère d’Usins, dédié à la protection des frontières.
L’une de ses épiclèses les plus importantes était celle de *taronts (gen. *tarontos), « le tonnant » , ou *taronos (« celui [le dieu] du tonnerre »). Son nom a été conservé par les germano-scandinaves sous la forme de *Thunraz (devenu Donar chez les Germains continentaux, Thunor chez les Anglo-saxons, et Thorr chez les Scandinaves), par les Celtes sous celle de Taranus, appelé Taranis par les Gallo-Romains (devenu Taranaich chez les Pictes, Taran au Pays de Galles, Torann en Irlande), enfin par les Hittites sous celle de Tarhuntas, dieu de l’orage.
Une autre d’au moins égale importance était celle de *perkwunos, qu’il faut comprendre soit comme « le dieu frappeur » soit comme « le dieu du chêne » , car cet arbre était associé à cette divinité, en raison de sa robustesse (du latin robur, « le chêne ») et de son lien symbolique avec la foudre, qui généralement frappe les arbres les plus élevés. Le dieu de l’orage et de la guerre est ainsi appelé Parjanya en Inde, Perun chez les Slaves, Perkunas/Perkons chez les Baltes et enfin Perëndi chez les Albanais.
Le dieu de la guerre était également surnommé *ner (gen. *neros), qui a donné le grec anêr (gen. andros), et dont le sens premier est sans doute « héros ». Ce titre de gloire n’a été conservé que pour nommer le dieu suprême du panthéon de l’Inde védique, le tout puissant Indra. Enfin, il était décrit comme le noble par excellence, le brave, « le seigneur », *aryos en indo-européen, ce qui a donné le dieu grec Arês, le plus courageux des Olympiens. Ce sens se retrouve dans le comparatif grec d’agathos, « bon », à savoir areiôn qui signifie « meilleur » mais aussi « très brave », et dans le superlatif aristos.
Le dieu *maworts était de fait le plus important du panthéon originel, plus même que son père *dyeus, plus que son frère l’astre solaire, *sawel. Lui étaient associés toutes les armes mais aussi les animaux liés à ses deux fonctions principales, l’orage et la guerre. Dans son premier rôle, *maworts était lié symboliquement au pivert, dont la croyance populaire le pensait capable d’abattre des arbres par sa seule force, au taureau, animal lié à la foudre en raison du bruit de ses pas sur le sol, et à l’aigle, oiseau-tonnerre, représenté à Rome portant des éclairs. Dans son second rôle, plus important au sein de sociétés archaïques entamant à chaque printemps une saison de conflits, *maworts était lié aux grands prédateurs, tout particulièrement le loup et l’ours, mais aussi aux différents mâles des espèces domestiques (bélier, bouc, coq), ainsi qu’au sanglier et au cheval, animal de guerre par excellence. On peut également lui rattacher le vautour et le corbeau, animaux nécrophages.
La troisième divinité par ordre d’importance était l’épouse du premier et la mère du second, à savoir la terre-mère, féconde et nourricière, qui était appelé *dhghom *mater, la « terre mère » par excellence, que l’on retrouve étymologiquement chez la grecque Dêmêtêr, la lituanienne Zemyna (appelée Zemes Mate chez les Lettons) et la slave Mat’ Zemlija. Elle était également appelée *erta (germanique Erda, scandinave Jörd, peut-être la grecque Héra) ou encore *peltawi, la « plate », à une époque où nos ancêtres voyaient encore la terre comme un disque et non comme une sphère. Ce dernier nom a été conservé par les Celtes (Litavis, à côté de Dana) et par les Indiens (Prithivi). Elle était avant tout la déesse de la nature, des animaux et végétaux, mais aussi par extension la protectrice des femmes, dont elle garantissait la fécondité, et la déesse des blés et par extension de l’agriculture. En tant qu’épouse de *dyeus, ainsi surnommée *diwona (grec Dionê, latin Dea Dia, germanique Zisa), elle était « mère des dieux et des hommes », mais son rôle était perçu sous un angle plus favorable, moins distant.
La déesse de l’aurore et de l’amour, *ausos, était d’au moins égale importance à sa mère, même si son rôle était sensiblement différent. A l’origine déesse majeure des peuples indo-européens, comme l’était la déesse Ushah en Inde à l’époque védique, son rôle en tant que tel a ensuite fortement diminué pour se limiter à conserver un rôle poétique, à l’instar de l’Aurora romaine, de l’Eôs grecque ou de l’Ostara germano-scandinave. Sous son nom propre, elle a même disparu des panthéons celte et slave, remplacée par les trois Zoryas slaves ou par la déesse cavalière gauloise Epona. En fait, comme pour les autres dieux, elle était présente sous d’autres noms. Ainsi, chez les Grecs, si des mythes archaïques la présentent comme amante d’Arès, Eôs est remplacée dans ce rôle comme dans tous les autres par sa « consœur » Aphrodite, qui n’est autre qu’elle-même en tant que « née de l’écume des mers » (étymologie d’Aphrodite), et par Athéna. En effet, la déesse indo-européenne de l’aurore est à la fois amoureuse et guerrière. Les Zoryas slaves sont ainsi présentées comme des valkyries munies de longues épées. Eôs en tant qu’éternelle amoureuse et amante du dieu guerrier est Aphrodite, et en tant que guerrière, mais aussi en tant que déesse de l’intelligence et de l’art du tissage, est Athéna. La Minerve romaine n’est pas autre chose, puisque son nom provient de la race *men-, qui désigne la pensée. Déesse de l’amour, elle était surnommée *wenus (d’où la Venus romaine, mais aussi la Vanadis scandinave, l’Aine irlandaise, et la Vanas indienne [déesse du désir, par la suite appelée Rati] ou encore *priyota, « chérie », qu’on retrouve dans la Freyja scandinave.
*Ausos était donc aussi bien l’amante que l’épouse du dieu de l’orage *maworts, ce qui indique que le couple Mars-Venus est un concept mythologique très ancien, et on peut même deviner un dieu indo-européen *kangos (sanskrit Kama, celte Angus) comme dieu de l’amour et enfant des deux premiers, un dieu adolescent archer qui se retrouve aussi bien en Grèce qu’en Inde, et qu’on nomme Cupidon dans l’Occident moderne.
Un couple de dieux jumeaux est également à la base de la mythologie indo-européenne. Il ne s’agit pas de jumeaux cavaliers, qu’on retrouve aussi dans tout le monde indo-européen, et que j’évoquerai par la suite. Ce couple est formé du soleil et de la lune, le premier masculin et le second féminin. La lune est *mens ou *louksna (« la brillante ») alors que le soleil est *sawel (latin Sol, grec Hélios, germano-scandinave Sol, sanskrit Surya), parfois appelé poétiquement *arewos (iranien Hvare, arménien Arev, slave Khors). L’un comme l’autre sont des divinités à l’arc, l’intuition de nos ancêtres étant que la lumière rayonnait, d’où la comparaison à des flèches. Alors que la foudre s’abat comme une hache lancée à grande vitesse sur le sol (hache symbolisé par le marteau de Thor, Mjollnir), le soleil darde ses rayons. Chez certains peuples indo-européens, le dieu du soleil s’est dédoublé pour apparaître aussi comme un dieu de la beauté et des arts, à l’instar de l’Apollon grec, du Belenos celte et du Balder scandinave.
Parmi les dieux fondamentaux de ce panthéon primitif se retrouve notamment le dieu du feu, dieu qui à l’époque ancienne était évidemment essentiel à la survie des hommes. Les Indo-Européens lui donnaient différents noms, sans doute pour insister sur tel ou tel aspect. Ainsi était-il *pewor (hittite Pahhur, grec pûr), *egnis (latin ignis, sanskrit Agni, letton Uguns, slave Ogon’) ou encore *ater (iranien Atar). Son nom principal était toutefois probablement *wlkanos (latin Vulcanus, germanique Wieland, scandinave Völundr). Il était associé à la déesse spécifique du foyer, *westya (grec Hestia, latin Vesta).
Enfin, il faut évoquer la figure d’un dieu également très important de la société indo-européenne, un dieu avant tout des troupeaux mais qui était également considéré comme maître des animaux sauvages, comme un dieu magicien et inventeur, et comme le dieu des chemins. Ce dieu guide, qui amenait les troupeaux aux verts pâturages mais aussi l’âme des défunts au royaume des morts, était *pauson. Son nom se retrouve chez le grec Pan, l’indien Pushan, le lituanien Puskaitis et enfin le dieu latin Faunus. Sous d’autres noms, ce dieu est également présent sous les traits de l’Hermès grec, du Mercure romain, du Volos slave ou encore du Freyr scandinave. Un de ses surnoms était le dieu cornu, *kernunos, conservé chez les Celtes (Cernunnos) et les Hittites (Kahruhas). Dieu polytechnicien, il avait un rôle économique essentiel, puisque en tant que maître des chemins et des frontières, il présidait aux échanges commerciaux. Il était aussi le maître des chemins de la pensée, donc de l’intelligence créatrice, et notamment de l’écriture (l’idée selon laquelle les Indo-Européens n’auraient pas disposé de cette innovation semble peu vraisemblable, du fait de l’existence d’écritures préhistoriques comme celle de Vinca dans les Balkans, plus ancienne de trois millénaires que le cunéiforme sumérien). Enfin, il était bien sûr le messager des dieux, au même titre qu’une déesse mineure de l’arc en ciel, *wiris (grec Iris, lituanien Vaivora).
De nombreux autres dieux et déesses des Indo-Européens peuvent être reconstitués, comme une déesse-ourse liée aux bêtes sauvages *arktona (celte Artio, grec Artémis, équivalente à la Zvoruna balte, la Diane romaine, la Dziewona slave) ou comme un dieu des eaux et des mers *nebhtus ou *akwom *nepots (« neveu des eaux ») [celte Nechtan, latin Neptune, indo-iranien Apam Napat]. A ce titre, le grec Poséidon, dont le nom ne signifie pas en vérité « époux de la terre » mais « maître des eaux », est d’origine indo-européenne au sens strict. Citons enfin dans le désordre le dieu céleste *werunos (grec Ouranos, sanskrit Varuna, lituanien Velnias, scandinave Vörnir), le dieu solaire *sawator (latin Saturnus, sanskrit Savitar, slave Sytivrat), le dieu du vent *weyus (sanskrit Vayu, iranien Vahyû, latin Vejovis, grec Aiolos, scandinave Vintr), la déesse de la nuit *nokwts (sanskrit Nakta, scandinave Nott, latin Nox, grec Nyx, irlandais Nocht, russe Notch’), probablement un dieu des forêts (*selwanos ?), une déesse des fleuves (*donu ?), un dieu du sommeil *swopnos (latin Somnus, grec Hypnos), une déesse de la belle saison (*yera ?), une déesse de la justice *dhem[is] (grec Thémis, sanskrit dharma, scandinave Syn), une déesse des étoiles *ster(o)na (gaulois Đirona, sanskrit Tara, grec Astrée, éventuellement arménien Astlig) et sans doute un certain nombre d’abstractions divinisées.
En plus de toutes ces divinités, il faut ajouter les « jumeaux divins », des dieux cavaliers dont l’un est mortel et l’autre immortel, fils d’un dieu céleste et d’une mortelle. Il est difficile de savoir s’ils sont fils du dieu du ciel diurne ou du dieu de l’orage, mais les éléments en faveur d’une paternité de *dyeus semble prépondérant, puisque ces derniers sont appelés Dioscouroi en Grèce (« fils de Zeus) [Castor et Pollux] et Dieva Deli en Lettonie (« fils de Dievs »), alors que le lien avec le cheval est plus évident avec les Ashvins indiens ou encore les Asviniai lituaniens (de l’indo-européen *ekwos, « cheval »). Les Alcis germaniques sont leurs équivalents mais le cheval a été remplacé comme animal « totémique » par l’élan. Il est possible de reconstituer leur nom soit sous la forme des *diwosenewes (« fils de *dyeus »), soit sous celle des *ekwonoi (« les [dieux] équestres »). A Rome, en revanche, les jumeaux divins [Romulus et Remus] descendent du dieu de l’orage, Mars, en raison de la convergence du mythe des jumeaux indo-européens avec la pratique italique du ver sacrum, « printemps sacré » consistant à expulser une partie des jeunes de la tribu afin qu’ils en fondent une nouvelle, rite patronné par le dieu guerrier.
Enfin, les déesses du destin, les fameuses « fileuses » de la mythologie grecque, composées d’une jeune femme, d’une mère et d’une femme âgée, se retrouvent dans l’ensemble du monde indo-européen (Parcae romaines, Moirai grecques, Sjudjaje slaves, Laumes/Laima baltes, Nornir scandinaves). Leur nom originel était peut-être *smernês, « celles qui répartissent » (la racine *smer- aurait donné le nom grec de Moira ainsi qu’une épiclèse du Mars gallo-romain, *Smer-trius). Il existait toutefois une notion de destin qui était probablement incarnée par une déesse spécifique, qu’on pourrait reconstituer sous le nom de *bhertuna (latin Fortuna, scandinave wyrd).
Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE
20 commentaires
Mon peuple... Nos tribus... L'Occident?
Cé que chus du Québec, moé!
(langage forgé par la Grande Époque française!)
Ça m'étonne toujours que des gens comme nous
("nous" au sens nietzschéen!)
s'intéressent à ses vieilleries là.
Il y a l'élan mystique et la politique.
Si on s'intéresse aux dieux de nos ancêtres qu'avec une soif de dominer le monde, alors se perd le sens de la spiritualité.
Cepandant le monde a besoin de s'harmoniser grâce à la sagesse de ceux qui possèdent une vision globale des choses. (PASSÉ-AVENIR)
Une race originelle indo-européenne???
Et les Sumériens dans notre histoire???
Et les Québécois? (Bâtards du Nord par excellence!!!)
Le réenracinement dans sa plus longue mémoire est essentiel pour susciter un renouveau civilisationnel de l'Europe. Ce ne sont donc pas des "vieilleries" mais des assises sur lesquelles repose notre psychê.
Le Canada étant une colonie européenne de peuplement, ce ressourcement lui est sans doute aussi nécessaire. Il existe d'ailleurs une communauté celto-druidique au Québec.
Les Sumériens sont un peuple asianique, lié donc aux peuples de l'Asie mineure pré-indo-européenne, avec une langue qu'on ne peut relier à aucune autre existante, malgré des tentatives en ce sens. Il s'agit d'une langue agglutinante, comme les langues finno-ougriennes. C'est un autre sujet.
Bien cordialement.
Les divinités primordiales:
partie 1: Le Dieu Suprême
Quand le jour peint en bleu ce qui couvre ma tête
Mes bras disent merci puis mes pieds font la fête
Dans la clarté du ciel où se perdent mes yeux
Règnent loin des mortels le Souverain des Dieux
Dévoué je rends grâce à notre Dieu Suprême
D'Être quoi que changeant éternellement même
Quand sans aucun nuage il rend mon coeur serein
Je dis OUI! sans faillir à son obscur dessein
Grandiose il épousa la Terre nourricière
Qui couva de la vie durant l'ère glacière
Les humains d'aujourd'hui vibrent entre ses mains
Tandis que nous sourient d'infinis lendemains
William Bienvenue 2013
Made in Québec!
Voilà ce que ton texte m'a inspiré hier soir. Peut-être en ferais-je autant pour les autres dieux primordiaux. Sincèrement, qu'en pensez-vous, mon cher?
Salut à vous, grand érudit devant l'Éternel!
Puis-je vous tutoyez? On se famialiarise "bin" vite au Québéc!
On lit souvent que la civilisation européenne s'est édifiée grâce à des vagues successives venues d'Orient. Mais on néglige ce qu'il y avait avant. Les chercheurs souvent se courbent trop mollement devant les dogmes conformes à leurs époques et je crains que beaucoup d'entre eux redoutent de passer pour des racistes en voulant rétablir les faits historiques (et la dignité de Madame Europe). Les intellecuels (paresseux de l'esprit) ne se fatiguent aucunement à remettre en question cette "vérité". D'autres prétendent qu'une race "aryenne" nordique aurait montrer le chemin aux peuples de la terre. Qu'en est-il vraiment? Depuis peu, on a même commencé à révéler l'existence d'un peuple parti d'Europe avec des canots ressemblant à ceux des Inuits pour coloniser l'Amérique, bien avant les humains ayant passer par le détroit de Béring. Et les premiers arrivés possédaient une technologie plus efficace que ceux venus les rejoindre des milliers d'années plus tard. Tant de livres d'histoire à réécrire!Pouvez-vous m'éclairer là dessus? Il y a-t-il eu une race primordiale indo-européenne dont la religion, la langue et la civilisation s'est répandu sur terre? Thank you!
L'Europe ne doit pas grand chose à l'orient, si ce n'est la base de son alphabet (adapté librement de l'alphabet phénicien mais croisé avec le linéaire B mycénien) mais en introduisant le principe syllabaire, qui est spécifique au monde indo-européen (qu'on retrouve en Inde aussi), et quelques découvertes mathématiques indiennes (qui nous a donné nos "chiffres").
La civilisation européenne est issue du génie européen, de nos ancêtres qui bâtirent Stonehenge et Arkaïm. Mais la notion d' "indo-européen" est linguistique et culturelle, non anthropologique. Et auparavant, il y avait les "cro-magnons", dont les IE descendent ainsi aux côtés d'autres peuples (Basques, Caucasiens, Sumériens, Finno-ougriens).
Lire ici:
http://thomasferrier.hautetfort.com/archive/2013/06/23/de-la-religion-nostratique-ou-caucasique.html
Le génie Européen... Il existe toujours. Alléluia! Mais ce qui l'étouffe, c'est l'idéologie. "Lé França", comme on dit par "ché nous", commencent à peine à comprendre comment on les trouve bavards pour rien. Les jeunes de France qui viennent faire un stage au Québec ne veulent plus partir! C'est notre simplicité qui les attire. "Heureux les simples d'esprit, car...". Je ne suis point chrétien, mais (toujours se méfier des "mais" et des "car") mais j'aime, comme Molière, Racine et le trop méconnu d'Aubigné, la clarté, la franchise, la simplicité... Je dis cela puisque je constate la multiplication des robots, des copies médiocres d'autres automates, en pensées et en action. Leur coeur leur demeure inconnaissable, mais leur coeur, c'est leur demeure. "Connais-toi toi-même" au creux du temple il fut écrit. Tout ces mots pour dire qu'en vérité l'Europe est contaminée par des concepts qui comme des virus circulent en Elle. Bordel de merde! (expression de France, au Québec on a des expressions plus viriles!), pourquoi s'encombrer d'autant de rouages intellectuels?. J'dis ça parce que j'ai vu les mots "paganisme" et "socialisme" côte à côte comme Adam et Ève! "Ça pas d'allure!". Le Vent et les Forces de la Nature ne peuvent-ils pas créer de nouveaux mots. La dialectique! Le dualisme! Pourquoi pas les Divinités de la Sagesse, de la Force et de la Béatitude!!! La Vie, c'est le Devenir! L'ext. g. et l'ext. d. sont 2 frères maudits semant la malédiction. Par delà la gauche et la droite, que notre dialogue fleurisse! P.S. Pas obliger de ne pas rire!!!
L'Europe ne risque rien lorsqu'elle engendre des conceptions qui lui sont propres, et le socialisme c'est Saint-Simon et non Marx. Ou encore Louis Ménard, 48-ard, communard, païen, républicain et socialiste. Ou bien Auguste Blanqui, Maurice Allard... et tant d'autres, à une époque où les mots avaient encore un sens et les convictions allaient jusqu'au sacrifice de sa liberté ou de sa vie. :)
Hello my deer, salut mon chevreuil! C'est une joke du Québec, my dear, par Cernunnos! Je voulais vous parler de moi. (Quel individualisme impromptu, inopportun!). C'est que je trouve ça marrant que c'est un vieux livre protestant qui m'a donné la piqûre du paganisme. Le livre "démontrait" que l'Église catholique est essentiellement paĩenne. C'est vrai qu'elle a voulut assimiler beaucoup de choses antiques, on se demande pourquoi! Mais plus je lisais que Dumuzi était l'image de l'Anthéchrist et plus ça m'intéressait de le connaître. Il me semblait, ce Berger, plus un prototype, ou avatar, de Jésus qu'autre chose. Il fut repris (Thammuz) par les Babylonniens, Assyriens, ect.. adorés par des Hébreux "idôlâtres"... Le Cantique des Cantique (par Salomon!), c'est lui et InnanaIshtar, une Vénus de la guerre. En Europe, Cybèle et Attys? Adonis?
Ce Témoin de Jéhovha m'ayant prêté son livre protestant, m'a fait "comprendre", avec leur Livre Rouge, que pour eux la Bête de l'Apocalypse, c'est l'Empire anglo-saxon unifié. Par Napoléon, c'est intéressant! Le Québec, l'une de ses proies!
Mon père, ayant dû étudier aux U.S.A., son domaine n'étant pas encore offert en cours au Québec, avait ramené un autre sorte de livre. Type ÉVANGÉLISTE!!! J'ai lu que la fameuse Bête était plutôt L'Europe Unie! Que c'est évangélique et sans arrière pensée!!! Bientôt jaillira comme un bouton de pue qui éclate d'un visage enlaidi par l'amertume et le ressentiment une secte chrétienne influencéee par Nostradamus qui nous fera "savoir" qu'en réalité la Bête à la peau plus jaune qu'on ne le pense et qu'elle nous met tous en péril, NOUS BONS EUROPÉENS. (Par Saint-Nietzche!)
En ce qui concerne les penseurs nommés précédemment par votre crayon (possédez-vous une plume?), je vais lire et méditer avant d'écrire. C'est le vrai processus naturel, non robotique. Ce qui est pratique avec un robot, c'est que ça l'absorbe sans déféquer. Avec des automates, on peut créer artficiellemt des conditions pour que disparaisse l'orage qui crève les nuages féconds recelant la pluie bénéfique et purificatrice... (Quel pouette!)
Je vous demande d'accepter mes salutations les plus distingués et blablabla! Au plaisir! Vive l'éternel retour des pensées les plus profondes! Et le relancement de nos commentaires itou!
Dumuzi, héros sumérien, a sans doute influencé le personnage d'Adonis et ses amours avec Aphrodite, mais la base du mythe ce sont les amours entre Hadad, dieu de l'orage, et Ashtoreth, déesse de l'amour.
Le grand Satan a varié selon les époques: Babylone, Rome, les USA et pourquoi pas la République Européenne de demain. C'est le propre des sectes que de se chercher un mal absolu auquel rattacher tous ceux qui les raillent à juste titre.
Qu'importe le chemin qui mène à la résurrection des (anciens) dieux tant qu'on l'arpente.
Mon très cher Monsieur,
Je me demande comment vous penser que c'est dérouler le schisme entre les croyants aryens perses et ceux de l'Inde aryenne. Et comment l'Hindou cultivé s'explique-t-il qu'en tant qu'adorateur des Devas, il sait très bien que dans le Rig-Veda si ancien les divinités les plus puissantes ont l'épithète "asura˙", devenu quelque chose comme "terrible", "démoniaque".
Je sais bien que le marteau de Thor comme celui du Dagda flamboient par ses deux côtés, et que celui qui demeure incapable d'exercer de la méchanceté est mauvais, puisqu'incapable de grande bonté. Il y a même un "prophète" de la Bible qui proclamait que c'était ridicule d'accepter de Dieu sa Grâce et de se mettre en colère devant les malheurs-épreuves qu'il répandait. La pluie, la grêle. La bénédiction, la stérilité. Je fais des liens, de l'âne au coq, de l'ignorance entêtée à l'Aurore espérée...
Mais par quelle tournure mentale ces croyants hindous s'explique-t-il cette "contradiction"? Ce renversement. Et le réformateur Zarathustra, (par St-Nietzsche!), voulait-il vraiment retourner aux sources ou simplement, pour accroître sa puissance, développer une morale dualiste s'appuyant sur une base religieuse?
À demain, si les Dieux le veulent!
Il n'y a pas en soi de différence entre les Devas (ou fils de Dyaus) et les Asuras (dont Varuna est le principal représentant). P.I.E *deywos, "un dieu" ; P.I.E *ansus, "un esprit divin". Exemple: sanscrit Asura, iranien Ahura, scandinave Ansaz (un dieu Ase).
C'est seulement en Iran que le mot "deva" fut démonisé et remplacé par le mot "yazad" (ange secourable). Indra devint un démon mais réapparu comme yazad en même temps sous le nom de Verethragna.
Le prophète iranien Zarthusht n'a pas cherché à revenir à une religion plus ancienne mais a réformé dans un sens plus dualiste la religion populaire, dans l'optique de moraliser davantage la société perse. Même si le polythéisme est fondamentalement conservé, la morale zoroastrienne est très exigeante, confinant parfois à un purisme extrême, comme dans le traitement donné au corps du défunt.
Zoroastre c'est un peu comme Platon au pouvoir ("dans sa république idéalisée") lorsque celui-ci accuse Homère et les poètes d'avoir donné une vision immorale des dieux. Si Platon conserve le polythéisme, il refuse la mythologie traditionnelle.
Wiki parle d'un changement de sens du mot "asura", comme je l'ai toujours senti. Puisque les asuras luttent contre les dieux, on les assimilent souvent dans les livres aux Titans. Ce qui est certain, c'est qu'on finit toujours par trouver des évolutions, des variations et des contradictions entre les mythes. La chose importe peu à celui qui n'enchaîne point son intuition par la "logique" et la "raison" forgés par les concepts de notre intellect. La poésie surpasse les explications! On ne va tout de même pas se quereller sur le fait que Dionysos soit un beau jeune homme blond ou plutôt un dieu portant fièrement sur terre de belles tresses de cheveux foncés! Aurobindo lui voyait les asuras comme des créatures hostiles à l'élévation spirituelle de l'homme, et comme des êtres invisibles appartenant "au plan vital mentalisé".
D'autre part, un retournement de sens qui me semble essentielle à notre réflexion est celui-ci: la "maya" des Védas, la Connaissance créatrice devient plus tard le Pouvoir de l'Illusion, le monde manifesté illusoire dont il faut se défaire afin d'atteindre une Réalité Unique et transcendante, dans le but de s'immerger en elle.
Par le Grand Serpent! le deuxième sens sent à mon sens le Platon, le Plotin et la platitude des calomniateurs du monde réel qui se croient de grands mystiques!
Concevoir une Force Intelligente à l'oeuvre, en nous comme autour de nous, à travers le Devenir me semble plus sain. Même les scientifiques commencent à réaliser qu'une fleur n'apparaît pas sur terre grâce au "Hasard". Et le druide marche en forêt en se sentant plus d'affinités avec certains arbres qu'avec d'autres. Et l'enfant qui grandit sans christianisme peut admirer la magie de la vie réelle sans attendre de mourir afin de voir le Divin...
Le fait est que même s'il existe des guerres de fondation (Ases contre Vanes par exemple), les termes de asura et de deva sont quasi interchangeables en Inde. Par exemple, Varuna qui est l'Asura par excellence fait partie du même panthéon qu'Indra, roi des devas, et aucun mythe en particulier ne les oppose. Et puis il y a aussi la notion d'aditya qui réunit les deux groupes.
En Iran, effectivement, ahura et daeva désignent des entités opposées, les premiers au service de bien et les seconds au service du mal. L'ancien Dyaosh Pita, le dieu iranien du ciel, disparaît et/ou fusionne avec Varena pour donner Ahura Mazda. Rappelons toutefois que le Dieu des zoroastriens a une épouse qui est Ahurani, alors que le Dieu des monothéismes abrahamiques est célibataire (même si Asherah est son épouse dans le yahwisme primitif).
Je voulais justement te faire parler (!) de l'épouse d'Allah, avant Mahomet, par la pierre noire tombée du ciel, qui fait tourner des hommes autour d'elle! T'as l'air game (Q.c.) d'en discuter. Moi je ne suis pas prêt à jaser des droits de la Palestine à un homme qui se frappe la tête sur un mur ni à un misogyne convaincu des droits de la Femme...
Mais c'est plus fondamental, pour nous chercheurs sincères de la Tradition Primordiale, la question de savoir si le Divin est l'Oeuf, dans l'Oeuf ou à l'extérieur de celui-ci (comme un dieu vengeur qui juge notre monde). L'Hindou préfère répondre "il n'est pas ceci ni cela". C'est le problème de la "Maya", le danger de l'utopie anti-naturelle, même en dehors des "Religions du Livre". La philosophie, la séparation corps-esprit...
Je sais bien qu'on n'érige pas des pyramides et des cathédrales avec des propos scientifiques, quoiqu'on en utilise leurs techniques. Mais quand l'on forge des valeurs et des habitudes de vie qui ne reposent point sur une connaissance approfondie du coeur humain... C'est un détour inutile pour l'humanité toute entière (pas juste pour l'Europe!!!), mais ça fait quand même entrer en actions toutes sortes de forces qui deviennent réelles par la force des choses, comme on dit.
Par exemple, c'est beau à voir des st-simoniens de la caste industrielle bâtir des oeuvres colossales. Mais ce qui compte, c'est la durée, (par St-Machiavel!) d'un tel élan sublime. Et les "Gros" (par Stendhal ou bien Hugo, les deux ayant connu Celui qui pouvait leur tenir tête), n'ont pas toujours en tête l'intérêt général. Le spirituel et le temporel...L'employeur et l'employé...
À Moi-même je répond que toutes les possibilités sont possibles! Je nage dans la Mer infinie, la potentialité. Désolé si J'ai toujours eu le dégout de la dissertation, de "l'art de faire valoir "ses" idées", comme l'enseigne sans remettre en question leurs "vérités" ceux qui vivent et qui se paient du bon temps grâce à leur enseignement venus directement d'autres enseignants qui vivent et qui se....@
On dit que Socrate (pour nous, personnage de Platon) est le père de la philosophie! On entend cela dans nos cours. Ce Platon aurait-il infesté l'Europe noble et paienne de songes orientaux? L'orient reste important à mes yeux. Mais ce qui me tracasse, c'est l'échange international d'alors sur les croyances en la métempsychose-réincarnation... Du jainisme chez les Celtes? Du celtisme en Inde? Et pourquoi tant qu'à y être pas des cheveux de comètes en Galatie! N'y a-t-il que des mots inutiles dans la science de la mythologie comparative? Des pyramides semblables peuvent-t-elles surgir instantanément en Mésopotamie, Égypte, Amérique du sud...
J'ai bien peur qu'on sache en réalité bien peu de choses sur la croyance des Druides. Rendons à César ce qui est à César, la destruction d'une formidable classe sacerdotale européenne bien avant celle de la Rome des Crétins. Il y a aussi cette division entre l'Être Vrai et ses "vertus", et le monde réel, en devenir, comportant aussi ses vertus, je veux dire ses Forces.
Ce soir je vais partout car je sais que nous allons quelque part. Je vous laisse plusieurs allées de réponse... Est-tu (Q.c.) capable de nous offrir une harmonisation syncrétique de cet amalgame de pensées en apparences disparates! Un Tout...
P.s. C'est drôle l'expression québécoise "pantout(e)" = pas du tout. Ya "Pan" qui veut dire "le Tout" et le "toute" qui veut dire le Tout, avec un E!
À vous!
Le monde ancien, les mythes, ce qu'il nous en reste...
Je suis seul avec Moi-même, et je grimpe la Montagne de l'Existence.
Sans secte ou religion, J'avance autant que je l'espère..
Ecce homo! Voici le Sri Aurobindo!
Son livre "Le secret des Védas" pourrait vous intéresser, mon cher ami. (point de "camarade" en ce domaine plus sublime!)
Selon son interprétation, Tout en le Rig-Vedas concerne les voyants capables de discerner le sens symbolique et mystique des hymnes. Le sens psychologique.
Nietzsche, parlant du Christ, en "La Volonté de Puissance" : "le Royaume des Cieux est dans le coeur"... (Cela n'est point universitaire!) C'est Universel!
Un mythe hindou affirme que Brahma(n) a caché la divinité de l'h. ou il l'a cherchera le moins... Dans son coeur!
À l'Évangile de Thomas
tu t'intéresseras!
Ça peut nous éclairer sur les pensées les plus profondes des Druides. Tant d'analogies...
(ref. Ashram Pondichéry) Aurobindo seul, dans leur "monastère", jusqu'à présent m'inspire. C'est un Gourou, dans le sens premier et vrai. Considéré comme Avatar de Vishnou.
Les mots sont polysémiques, je ne vous apprend rien. Mais que le mot "polysémique", c'est pas beau... Peut-être que cela va vous faire réfléchir, mieux écrire? Simplicité! Autre façon de percevoir "Heureux les simples d'esprit!".
J'achève de lire le livre de Patrick Banon sur les apocryphes, par St-Thomas!
il y a quelque chose là! Pagano-chritianisme, est-ce possible?
J'aime bien le sens des retours comme "Vladimir" ou tous les spirales, les liens revenant dans les apocryphes.
Aurobindo:
les anciens textes Aryens ne sont pas que des hymnes aux phénomènes naturels.
Ce qui prime en l'être sincère est la lutte-aventure-voyage,
le "Connais-Toi-toi-même" inscrit par le Soleil... dans Grotte!
Lumière-Obscurité Connaissance-Ignorance Vérité-Fausseté...
J'en dis pas plus, je ne vous connait point, mais assez pour savoir que vous vous intéressez justement à ces mots-symboles-images...
Je vais bientôt trouver le moyen de vous encourager sans être flatteur! C'est Cela! Continues!
L'ouvrage d'Aurobindo est déjà en ma possession, mais je préfère les sources originales, et notamment le Rig-Veda, que je ne maîtrise pas dans le texte (le sanscrit est vraiment trop dur). Après les temps védiques, l'hindutva n'est plus l'hindutva et la déchéance d'Indra, au profit de déités mineures du Vedanta (Rudra et Visnu), n'est pas qu'un symbole.
Je reste assez hermétique (si on peut dire) à une religiosité trop élaborée, préférant la sobriété des dieux de l'Iliade. :)
Et quant aux druides, il me semble que leur secret tient à leur dimension polytechnicien, à l'image du dieu Lugh Samildanach, même si leur coeur de métier est de procéder aux rites et de transmettre les mythes.
A bientôt donc, amice :)
Lug, le dieu qui sait tout faire... De la "moppe" au sceptre! (moppe: pour laver le plancher). C'est donc aussi un dieu qui peut connaître la vie, les sentiments et la vision des gens par rapport à leur métier.
En méditant sur Lug, on peut se dire qu'Aurobindo avait peut-être tort de voir dans les hymnes védiques qu'un sens spirituel, symbolique et symbolique.
Car je me dis que le paysans aryen de jadis, lorsqu'il accomplissait le sacrifice et qu'il demandait aux dieux en retour des vaches, il ne s'attendait pas à recevoir des rayons d'illuminations sublimes.
Et le guerrier implorant le Ciel de lui apporter des fils vaillants et des hommes pour grossir ses rangs, il ne souhaitait pas des forces pour combattre sa propre ignorance.
Et le magicien ne désirait pas nécessairement combattre des ennemis à l'intérieur de lui.
De même, la pluie physique à toujours été une nécessité dans les prières des croyants comme dans les pensées des officiants ritualistes.
Mais le Druide de haut niveau, à la fois contemplatif et actif en ce monde, lui pouvait accéder, selon moi, à une compréhension plus profonde des hymnes et des mythes, à un vision globale qui échappe à la caste des travailleurs, à la caste noble portant l'épée ainsi qu'aux prêtres plus superficiels et automates accomplissant des rites.
Un tel Druide, de type luguique*, pouvait également emprunter les yeux de ceux qui ne voyaient pas ce que son regard mystique englobait. Il savait se mettre à leur place. Mais il devait garder le sens secret des hymnes pour ceux qui méritaient d'en être initiés.
Ce que je veux dire, par le Lumineux polytechnicien, c'est que l'interprétation dépend de notre caste, de nos connaissances et surtout de la mystérieuse intuition qui surgit en nous comme l'éclair. À chacun selon ses besoins.
Louis XIV, le Roi Soleil, avait quelque chose de ce dieu touche-à-tout. "L'État, c'est Moi!". Et Napoléon aussi. Au Québec, les gens ne connaissent ce dernier que comme un général sanglant aimant glisser sa main dans son manteau. Ils ignorent que cette main rédigea le Code civil, fondement du droit au Québec. Le fédéral (les Anglais et les collaborateurs) a quand même chez nous le dernier mot en matière de "justice", pour notre malheurs!
Aussi, j'imagine que Napoléon avait une vision plus vaste que ses contemporains en ce qui concerne les idéaux tourneboulant l'Europe à son époque. Point esclave des mots, énergiquement créateur et vivant. Il a su resté pragmatique, environné comme il le fut par autant de gens de principes (des robots dans mon vocabulaire).
Je veux bien admettre que certains druides avaient une analyse de la religion plus élaborée, quoique cela ne soit pas démontré. Mais je pense que le force du paganisme, c'est sa simplicité. Et c'était aussi une religion démocratique, donc non initiatique. Je le vois en tout cas comme cela.
Les dieux du cosmos, qui président aux forces de la nature, ont une action concrète sur le monde et les hommes, et sont des modèles de vertu vers lesquels il faut tendre. Zeus est le politicien suprême, comme Arès est le guerrier suprême, le meilleur dans toutes les choses dépendant de sa sphère de compétence.
Par contre, par son auto-sacrifice, Lugh comme Odhinn ont eu accès à une vision d'avenir de l'univers. C'est ainsi que fut révélé au second le secret des runes. Il y avait certainement un "secret" des oghams de même nature en Irlande.
Les dieux = des vertus, des forces, des symboles-cibles, c'est sûr. L'humain doit toujours chercher à se dépasser lui-même.
Le problème est que les mots donnent l'impression de l'Être, alors que Tout est en devenir, surtout les mots. On doit sans cesse redéfénir les Dieux, c'est le secret, peut-être, des Druides les plus profonds. (Les Druides préféraient la Mémoire à l'Écrit, comme le sage Africain).
On peut dire que les Dieux évoluent, puisqu'ils en ont le "temps", plus que l'humain en tous les cas. Rien ne doit demeurer statique, sinon, c'est le Démon de la stérilité ainsi que le Seigneur obscur des automates qui règnent alors et qui pourissent la vie des gens sincères et nobles.
J'ai l'impression que nos ancêtres réglaient ce problème par la diversité des mythes et l'imprévisibilité du comportement des dieux face à une situation donnée.
Le penseur "logique" contestant la véracité des mythes, parlait d'"illogisme". On a même voulut faire de la "Raison" un Dieu! Que c'est déraisonnable! Un prof m'avait dit que le dictionnaire, c'est la raison. Avoir sû, je lui aurait répondu: "le dictionnaire de quelle année?".
En bon anti-chrétien, je me suis vite rendu compte que le prêtre ou pasteur puisant sa puissance en "Le Livre Saint" allait chercher dans la Bible ce qui faisait son affaire face à la situation qui se présente. Même Jéhovah semble avoir des tendances contradictoires ou des sautes d'humeur. Et leur "Jésus" aussi.
Le peu que j'ai lu du Coran semble m'avoir convaincu que Mahomet, en prophète intelligent, s'est gardé une bonne marge de manoeuvre. Un jour le Juif ou le Chrétien semble être son ami, un autre jour un des deux ou les deux ne sont que de simples impies devant apprendre à la dure "La voie du Juste" grâce à ceux qui combattent "dans le sentier de Dieu"... Je devrais peut-être finir ce livre avant d'en parler ou bien finir d'en parler avant qu'un "juste" dans son sentier macabre et sans question vienne me "casser la voix"! Par les Dieux mangeant du bacon à l'infini sans grossir!
Au Québec, on donne aux jeunes de 15 ans un cours général sur le plus de religions possibles. Nos bon catholiques (se battant en fait pour ce qu'ils nomment "notre identité" et "nos valeurs") perdent le Nord en constatant que les ados puissent constater la diversité des croyances!!! Ça m'avait bien surpris d'entendre de la bouche d'une demoiselle de cet âge que même le Dieu de la Bible peut exister en tant qu'égrégore. Ça me semble pertinent pour les peagan. Ce cours va-t-il perdurer face à ceux qui menacent de retirer leurs enfants de nos écoles? Qu'importe!
Paganisme et démocratie??? Tout est défendable. Même le Mal absolu avec de bons avocats peut "prouver" son innocence! Faque! (Alors)!. C'est que la démocratie reste avant tout un jeu de forces, comme en toutes choses. Tant mieux si le cultivateur se croit l'égal du guerrier et si ce dernier croit avoir autant de pouvoir que la classe sacerdotale. En vérité je vous le dis, il n'y a pas deux flocons de neige pareils, égaux!
Il y a trop de débats stériles
Bruissant grâce à des mots inutiles!
Quand quelqu'un met dit qu'il est ceci ou cela et que ça finit par "iste", je lui dit tant "mieux" pour lui.
J'aime bien la phrase "Devient ce que tu es!".
Aussi "Sois ce que tu deviens!".
Le Sacerdoce appartient désormais aux artistes...
Salut à toi noble Barbare en guerre
Tu es avec moi donc tu es mon frère!
D'abord, est-ce que le terme "barbare" sonne à vos oreilles comme une insulte ou bien l'on peut se glorifier que nos ancêtres furent qualifiés ainsi?
Aussi, Paul Diel et Carl Jung, qu'en pensez-vous brièvement de leur façon d'interpréter les mythes? Ce que j'en retiens, c'est justement cette tendance à domestiquer (rendre "lumineux") de façon "raisonnable" le Barbare en nous (le "monstre" à tuer). Je simplifie.
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