Elections présidentielles françaises : un échec collectif.
25/04/2017
A l’issue d’une campagne pénible, polluée par les interventions de la justice, où onze candidats, dont quatre étaient réduits au simple témoignage, se sont affrontés, le premier tour a abouti au duel Macron / Le Pen, celui-là même que tous les sondages indiquaient depuis plusieurs semaines, mais l’ordre prévu a été inversé. Aucun candidat, même les deux finalistes, ne peut s’estimer être sorti vraiment vainqueur de cette confrontation.
Avec 24,01% des voix, Emmanuel Macron est sorti finalement en tête, en ayant bénéficié d’un report de voix favorable à la fois de la droite du PS, du centre et de la gauche de LR, mais aussi d’un soutien médiatique sans faille et de l’action des réseaux Hollande. Candidat créé artificiellement par le système politico-médiatique, sans assise populaire, n’ayant jamais été candidat à la moindre élection même locale, représentant par excellence de la bobocratie, il a su donner l’illusion d’être un homme neuf, libre de tout appareil politicien comme des fameuses « Primaires » qui ne survivront sans doute pas à 2017. En réalité, il a été soutenu par les plus démonétisés et « has been » de la classe politique française, de Robert Hue à Alain Madelin, et par tous les « philosophes » du conformisme le plus béat.
Avec 21,3% des voix, Marine Le Pen réussit à accéder pour la première fois au second tour d’une élection présidentielle. Sa présence était prévue par tous les instituts de sondage depuis plus d’un an, mais en tête et plus près des 27% que des 20%. Or elle a bien failli être éliminée, François Fillon obtenant 20,01% des voix et Jean-Luc Mélenchon 19,58%. Les sondages montraient en effet cette dernière semaine un tassement des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen. Les raisons de cette contre-performance sont multiples.
Elle a été concurrencée sur le terrain du vote protestataire par Jean-Luc Mélenchon, sur le terrain de l’Europe, où Nicolas Dupont Aignan a proposé un souverainisme modéré, renonçant à tout départ de l’UE ou de tout abandon de l’euro, et enfin sur le terrain des valeurs conservatrices par François Fillon. Ce dernier a repris à droite ce qu’il a perdu au centre, mais de manière insuffisante. Son pari insensé, alors que l’affaire « Pénélope » l’avait plombé, a bien failli réussir. Il était néanmoins difficile de penser qu’il pourrait vaincre Macron. Certains ont ainsi proposé un vote stratégique, en cherchant à opposer Marine Le Pen et Fillon au second tour, garantissant ainsi l’élimination de la gauche et du candidat médiatique Macron.
D’autres raisons ont pu amener à décourager certains électeurs en sachant que 80% de ceux-ci ont voté Marine Le Pen pour signifier leur opposition à l’immigration sous-entendue extra-européenne. Les prises de position en faveur d’une coopération avec l’Afrique, les aides annoncées aux DOM-TOM, message qui a été fort bien entendu par les domiens par ailleurs, sa modération sur l’islam, devenu compatible avec la république selon elle, auront déstabilisé certains électeurs. Elle aura aussi subi les effets pervers de la dédiabolisation, faisant apparaître Jean-Luc Mélenchon comme davantage contestataire du système en place qu’elle-même. Ses positions sur l’Union Européenne et l’euro ont maintenu entre elle et l’électorat de droite un cordon sanitaire naturel.
La surprise est venue du vote des DOM en sa faveur. 23,5% à la Réunion, 27,3% à Mayotte (île à 99% bantoue et musulmane), 32,5% en Polynésie Française ou encore plus de 25% en Guyane. Une façon de marquer leur sentiment d’appartenance à la France ? Ou bien plutôt la marque des « vertus » de la démagogie socialisante sauce mariniste dans ces territoires ? A Paris, elle ne fait que 5% des voix, score lamentable, pour 12,6% en moyenne en Ile de France. L’ouest reste rétif (15,3% en Bretagne seulement), l’Est,le Nord et le sud-est sont forts. La Corse voit le FN atteindre presque 28% des voix, les nationalistes n’hésitant pas à la soutenir au niveau national alors qu’ils la rejettent au niveau régional.
Fillon échoue de peu, n’ayant néanmoins jamais réussi à remonter la pente. Mélenchon absorbe la gauche du PS sur une ligne plébéienne où il incarne un côté robespierrien, évoquant sa « patrie bien aimée » dans un étrange discours de défaite.
Avec 6,36% des voix, le candidat du Parti Socialiste, Benoît Hamon, prend une correction dans les urnes. Pris en tenailles entre un Mélenchon qui pouvait espérer le second tour et un Macron rejoint par plusieurs ténors du PS, il était contraint à faire de la figuration. Le score du PS laisse augurer d'une future extinction.
Nicolas Dupont-Aignan, avec 4,7% des voix, échoue de peu à voir sa campagne remboursée. Cette perte financière va certainement limiter ses ambitions qu’il annonçait immenses au moment des résultats. Il n’a pas apporté de soutien à Marine Le Pen dimanche soir. Il est douteux qu’il le fasse car cela signifierait un ralliement implicite, dans un contexte où la dédiabolisation du FN a échoué, même si l’anti-fascisme de bazar semble adouci par rapport à 2002, car aucun dirigeant politique, aucune personnalité, n’a annoncé son soutien à la candidate du FN.
Le sympathique quoique peu audible Lassalle sort premier des petits candidats avec 1.2% des voix. Les gauchistes Poutou (1,09%) et Arthaud (0,64%) montrent la réalité électorale de leur activisme de rue, à savoir qu’ils ne représentent personne. Avec 0,92% des voix, Asselineau réalise une performance pour quelqu’un de parfaitement inconnu du plus grand nombre en dehors des réseaux sociaux, même si son score reste très modeste. L’européiste identitaire que je suis ne va pas pleurer sur son sort. Cheminade, n’ayant obtenu que 0,18% des voix seulement, la colonisation de Mars prend du plomb dans l’aile.
Au second tour, Marine Le Pen peut espérer un report favorable des électeurs de Dupont-Aignan, d'au moins la moitié des électeurs de François Fillon du premier tour, d'une petite part de mélenchonistes. Elle devrait pouvoir dans un contexte gauche/droite réunir 40% des voix, si comme tout le laisse penser, beaucoup de gens de gauche répugnent à voter pour Macron et restent chez eux. Ses chances réelles de victoire sont néanmoins très faibles.
Enfin un troisième tour, avec les élections législatives, peut laisser espérer à la droite classique de prendre sa revanche. Il est douteux que le mouvement "En marche", très composite et sans colonne vertébrale, puisse réunir autour de lui une majorité, à moins d'une "grande coalition" très hypothétique au centre.
Thomas Ferrier (Le Parti des Européens)
18 commentaires
Quelles sont-elles, les consignes de vote du PDE ?
Qui emporte le plus tactiquement et stratégiquement l'adhésion des européistes patriotes que vous êtes ?
1. Les souverainistes socio-étatiques étriqués parés des plumes du gaullisme, plus que timorés à un point de vue identitaire, naïvement assimilationnistes, nostalgiques de la France coloniale, rongés par les ressentiments anti-allemands et anti-anglo-saxons, europhobes, dépourvus de vision stratégique au long cours et économiquement incompétents.
2. Les ultra-libéraux-libertaires mondialistes parés des plumes du patriotisme et de l'européisme.
Vous l'aurez compris, il s'agit du vote pour le deuxième tour, où le clivage entre les deux impasses (pour la France et l'Europe) possède au moins l'avantage d'être très tranché...
C'est LPE et non "PDE".
Aucun vote pour Macron de la part des adhérents et sympathisants du Parti des Européens. Telle est la consigne.
M. Ferrier,
Si je comprends bien, vous préférez l'élection de celle qui a juré la mort définitive de tout projet politique européen...
@ Thomas Ferrier
Le sympathisant modéré que je suis incline pourtant à croire que rien ne serait plus éloigné de l'idée révolutionnaire d'une Europe-Nation que cette vaste farce nommée "Europe des nations" (une parfaite contradiction dans les termes du reste) défendue rhétoriquement par les souverainistes timorés et sclérosés version grand-papa.
Au-delà des objections ontologiques et métapolitiques radicales que vous pouvez adresser au libéralisme/libertaire/mondialiste de Macron, il reste que la voie très concrète de l'approfondissement et de l'intégration prônée par celui-ci est "dialectiquement" plus conforme au projet de l'Europe-Nation. A charge bien-sûr pour les européistes authentiques et patriotes de subvertir à terme, et de l'intérieur, ce cadre européen dont les jalons politiques et institutionnels communs auront été posés par d'autres, dans des perspectives différentes.
On voit bien qu'une simple "différence d'échelle" distingue ontologiquement et philosophico-politiquement le LPE des souverainistes susmentionnés, mais il n'en demeure pas moins vrai que le projet de détricotage de la construction politique européenne porté par ces derniers se trouve être très difficilement compatible avec le programme profondément original et visionnaire dudit LPE.
La consigne que j'ai indiquée n'est aucunement un appel à voter pour son adversaire. Je dis juste qu'aucun sympathisant LPE digne de ce nom ne peut voter Macron.
Bien évidemment, nos idées ne sont pas représentées à cette élection, mais il est sûr que nous pourrons convaincre plus facilement des identitaires qui se fourvoient que des gauchistes.
M. Cusa,
Nous ne sommes pas toujours d'accord, mais je souscrit cette fois pleinement à votre argumentaire.
M. Ferrier,
J'avoue être totalement dérouté par votre consigne, puisque, in fine, en appelant à ne pas soutenir M. Macron, vous espérez l'élection de Mme Le Pen. Si ce n'est pas le cas et que votre position est d'estimer que M. Macron n'a pas besoin de votre vote, puisqu'il sera quand même élu, c'est compter sur le vote en sa faveur de ceux que vous condamnez... Ce qui est d'ailleurs une position très courue ces jours-ci, quel que soit le bord politique.
Quant aux identitaires que vous croyez reconnaître derrière le projet de Mme Le Pen, j'avoue avoir du mal à les distinguer. Il y a quelques instants encore, sa nièce célébrait la "France des cinq continents", après le vibrant plaidoyer de la candidate pour la France d'outre-mer. Hier encore, j'entendais expliquer en quoi les identités régionales n'avaient pas vocation à revendiquer une représentation politique. En effet, le projet jacobin du Front national prévoit l'abolition de toute strate administrative inférieure à celle de l'Etat. Donc avec Mme Le Pen, l'Etat français, rien que l'Etat français, dans toute son abstraction et sa désincarnation, seul et contre tous.
J'entends que M. Macron représente à vos yeux tout ce que vous vomissez. Mais admettez que c'est la première fois qu'un candidat à la présidentielle porte un discours européiste, qui propose l'ébauche d'une défense européenne, ce qui, dans notre contexte n'est pas dénué de courage. Je sais que vous ne croyez pas en ses intentions, mais au moins avec lui peut-on espérer la subsistance de l'édifice politique chèrement acquis depuis 50 ans.
Vous semblez préférer couler le navire que le laisser aux commandes d'un autre. Je préfère sincèrement continuer à entretenir le navire, avec l'espoir de pouvoir en prendre la barre un jour. Si nous coulons le navire aujourd'hui, nous avons la certitude de ne pas en voir reconstruit un de notre vivant. Nous pourrons voguer fièrement sur notre canot de sauvetage avant de nous échouer définitivement.
Le discours "européiste" d'un Juncker, d'un Cohn-Bendit ou d'un Verhofstadt n'est pas différent. C'est toujours l'usurpation mondialiste qui est à la manœuvre. Nous avons le choix entre une anti-européenne contrainte d'adoucir son discours et un pseudo-européen qui ment ouvertement.
Il n'y a pas d'identitaires auprès de Marine Le Pen, mais de nombreux qui la soutiennent tactiquement au second tour. Je dois tenir compte de l'attractivité qu'elle représente par la perception qui est associée à elle, perception fausse bien sûr, de défenseur de l'identité européenne.
Il n'y a pas lieu de me démontrer la nocivité du programme politique du FN, qu'elle serait par ailleurs incapable de mettre en œuvre.
Je ne crois pas qu'elle puisse arriver au pouvoir et ce faisant, elle perdrait sans doute tout crédit et cela constituerait une victoire à la Pyrrhus. Son parti ne gagnera pas les législatives. Le danger est inexistant. L'antifascisme incantatoire auquel Macron se rattache est grotesque.
La position que je prône n'est pas un appel à voter pour quiconque, c'est un appel à ne pas voter pour quelqu'un qui lui peut être au pouvoir demain et sera concrètement nocif.
J'ai suffisamment écrit que je considérais que le souverainisme était une impasse pour le craindre. Qui craint une impasse ? Qui craint une illusion ? Le vote FN est un symptôme et non l'amorce d'une solution. Il ne représente pas un danger puisqu'il serait incapable d'appliquer son projet, y compris celui de détruire l'UE. Au pouvoir, il ferait comme Syriza et Tsipras. Il composerait.
L'UE actuelle n'est pas en danger, même si elle serait déstabilisée, ce qui lui ferait sans doute du bien. L'idée européenne pourrait même être renforcée in fine en montant l'impuissance du souverainisme même au pouvoir. On a vu avec Trump qui se couche devant l'état profond US en même pas trois mois.
Le contexte politique finira par être favorable à nos idées. Car il faut désormais qu'un espace politique nous soit ouvert. Le chaos actuel le rendra sans doute possible.
Mon pronostic est que Macron sera mal élu, qu'il n'aura pas de majorité à l'assemblée, et que tout deviendra possible pour ceux qui avec une ligne cohérente et une volonté de fer proposeront enfin une véritable alternative.
Entre le vote de conviction, qui sera le vote blanc, et le vote stratégique, chacun fera comme il le jugera utile. Tel était le sens de cette consigne, que je relaie peu vous le constatez.
Bien cordialement.
@ Thomas Ferrier
Votre stratégie quelque peu gramscienne apparait plus claire à la lumière de votre dernier message. Un FN tout à la fois fort électoralement et inoffensif politiquement ne serait dans le fond pour vous qu'un contrepoids métapolitique perturbateur et subversif à l'Etat profond, propre à travailler idéologiquement et culturellement les consciences dans une bonne direction (réveil identitaire, etc.), en escomptant que celles-ci pourront trouver le cas échéant une expression politique beaucoup plus adéquate. Me voilà rassuré, moi qui avais dans un premier temps songé que votre aversion (que je partage) pour Macron vous avait fait perdre toute rationalité stratégique.
Que l'Union européenne ne soit pas en danger immédiat, peut-être (même si une conjonction de facteurs hostiles peut à mon avis l'emporter rapidement). En revanche, l'appartenance de la France à l'UE peut être remise en cause très facilement. Je ne crois absolument pas que l'accession du FN et son probable échec puisse agir comme un vaccin contre la tentation souverainiste.
L'accession au pouvoir de M. Orban et sa propagande anti-européenne est en train de souder durablement son pays contre l'UE. La stratégie électoraliste anti-européenne des conservateurs britanniques a réussi à faire glisser le pays hors de l'UE en un temps record. Et l'on voit que, malgré l'évidence des mensonges sur lesquels la campagne pour le Brexit a été fondée, le peuple anglais se soude derrière celle qui, ayant retourné sa veste, se pose aujourd'hui en jusqu'au boutiste anti-UE. Le peuple anglais (et non britannique) se convainc jour après jour de sa non appartenance au peuple européen.
Il y a selon moi tout à craindre qu'un scénario similaire se déroulerait en France dans l'éventualité d'une élection de Mme Le Pen. D'autant plus que, ne pouvant remporter les élections législatives, elle tentera de braquer le "peuple" contre les institutions, qu'elle aura tout loisir d'organiser un référendum sur la sortie de l'UE en forme de baroud d'honneur et qu'elle aura les plus grandes chances de le remporter après avoir échauffé des esprits ne demandant que cela. La simplicité du discours nationaliste-souverainiste est infiniment plus persuasive que la complexité de la prise de conscience de l'appartenance à une identité européenne. Les exemples qui nous entourent parlent d'eux-même.
Quant au supposé faux-européisme mondialiste de Messieurs Macron, Juncker, Cohn-Bendit, Verhofstadt... et de ceux dont ils sont les héritiers, c'est l'unique courant de pensée qui ait construit l'édifice institutionnel européen actuel. Il est certes très imparfait, mais il existe. Et, que je sache, aucun courant identitaire n'a apporté à ce jour sa pierre à cet édifice.
Enfin, il me semble que le PSUNE puis LPE a toujours défendu la construction d'un état européen basé sur le principe de la démocratie parlementaire. Ce qui implique donc que l'édifice institutionnel prime sur le contenu des politiques qui y sont menées. Si la majorité du peuple européen votait pour une politique libérale, c'est celle-ci qui serait menée au sein de l'état européen.
Jouer les peurs souverainistes contre le projet institutionnel européen dans l'espoir de défaire les premières et favoriser à terme le second me paraît être un coup à trois bandes ou un coup de poker sans bonnes cartes dans son jeu. Avec tout le respect que j'ai pour votre combat et votre raisonnement, prendre le risque d'une élection de Mme Le Pen ou faire le pari d'une élection de M. Macron avec un score faible est pour moi une stratégie incompréhensible. Un seul projet en lice aujourd'hui et susceptible d'être appliqué correspond en partie à ce que nous défendons. La politique d'un gouvernement Macron ne sera ni plus ni moins libérale, libertaire, pro ou anti-immigration qu'un éventuel gouvernement de coalition sous Mme Le Pen. En revanche, ses prérogatives de chef d'Etat pourront avoir un impact certain dans l'approfondissement de la construction de l'Etat européen.
Bien cordialement.
Je ne voulais pas dire gouvernement de "coalition, mais gouvernement de "cohabitation".
Je crois de toute façon que l'hypothèse est en train de s'effacer, suite à la prestation lamentable de la candidate mercredi soir lors du débat de second-tour.
Oui en effet. Son incompétence semble abyssale...
@ Vinayaka
Vous semblez oublieux de ce que l'Etat national comporte deux dimensions. L'ossature étatique salutaire que pourrait fournir à l'Europe-Nation le processus d'intégration et d'approfondissement des structures institutionnelles et politico-militaires à l'échelle continentale serait totalement nulle et non-avenue si la population européenne (qui est comme la chair du corps européen) aspirant à se doter dudit Etat devait être culturellement, historiquement et ethniquement déracinée, déconstruite, déstructurée, hybridée, atomisée, diluée et remplacée sur son propre sol par un magma anthropologique interchangeable (notamment sous l'effet de l'immigration extra-européenne de masse). Un tel processus de construction européenne ne serait rien d'autre à la vérité qu'un cheval de Troie d'un mondialisme ultra-libéral-libertaire situé absolument aux antipodes de l'idée de nation européenne.
@ Anton Cusa
J'entends parfaitement ce que vous dites. Néanmoins, je pense que le combat immédiat et prioritaire est celui de la construction de l'Europe-Nation. Cette échelle permettra à mon avis de mener plus efficacement des combats qui seraient perdus si l'Europe se "balkanisait", si les alliances des uns ou des autres avec des puissances extra-européennes se faisaient en fonction d'intérêts particuliers (cf. la politique que Theresa May semble vouloir mener en devenant un acteur "global"). Mais il faut bien entendu veiller à ce que cette construction soit celle de l'Europe et non celle d'une division administrative mondiale. Je vous rejoins totalement sur cette exigence.
A vinayaka
J’hésite à vous suivre, car il est sans exemple qu'une ossature puisse être de quelque utilité à un organisme lorsque la chair du susdit organisme est dépecée aussi méthodiquement. Il est bien vain de s'employer avec constance à bâtir de beaux appartements fonctionnels et esthétiques lorsqu'on s'escrime tout à la fois à dynamiter les piliers de granite et les fondations de l'édifice, qui sont comme autant de structures de soutien. Or, il appert bien que c'est là la voie prônée par l'ultra-libéral-libertaire- mondialiste Macron. Son ossature politique pan-européenne est manifestement conçue comme un jalon expérimental régional provisoire à un processus d'unification politique planétaire.
Je vous fais observer par ailleurs que la modification radicale des soubassements ethno-démographiques et anthropologiques des populations du continent européen constituerait en lui-même un phénomène totalement irréversible. Ce phénomène sonnerait le glas de l'histoire plusieurs fois millénaire de l'Europe.
Correction
...constituerait en ELLE-même...
Il va sans dire donc que le combat (plutôt métapolitique à ce stade) pour le réveil identitaire pan-européen n'est pas moins prioritaire que ne l'est celui mené parallèlement en faveur de l'unité stato-politique continentale.
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