Présidence d’Hollande : nos craintes de 2012 étaient justifiées
16/02/2013
En mai 2012, le PSUNE avait alerté les électeurs au sujet des dangers qu’il y avait à faire élire le candidat du Parti « Socialiste », François Hollande. J’avais même annoncé qu’Hollande était Sarkozy en pire et qu’il fallait privilégier le moindre mal, car sur des points essentiels, le programme du candidat PS était calamiteux, et qu’on devait s’attendre s’il était élu à la mise en place du pire gouvernement de l’histoire de la cinquième république.
Mais entre de nombreux électeurs votant contre Sarkozy (et non « pour » Hollande) et l’électorat des banlieues votant en masse pour le candidat en chef de l’assistanat et du « multikulti », malgré une campagne de plus en plus musclée du président sortant, Hollande est devenu président. Il faut dire que son ex-concubine Royal, aux présidentielles de 2007, avait quand même réussi à obtenir, malgré une campagne absolument pathétique, près de 47% des voix.
Le président « normal », à peine élu, commença très vite à dévisser dans les sondages, pour tomber à un niveau extrêmement bas d’opinions favorables. Dans un tel contexte, j’ai cru que le pire n’était pas certain et que finalement il renoncerait à la plupart de ses propositions. J’étais incité à le croire lorsque le projet de vote des étrangers non-européens aux élections locales semblait abandonné.
Face à la droite « la plus bête du monde », incapable de se serrer les coudes face au gouvernement, mais préférant se diviser entre le pseudo-dur Copé et le (très) mou Fillon, la fausse « gauche » a pu reprendre des couleurs. Hollande s’est même senti pousser des ailes, alors qu’il est rejeté par de plus en plus de français. Mais la « démocratie » à la française a ce charme propre au règne de Louis XVI, à savoir qu’une fois à son siège, le monarque ne s’occupe plus de l’avis du peuple. Hollande gouverne avec le PS aux affaires et fera tout ce qu’un conseil constitutionnel fondamentalement dévoyé et sénescent l’autorisera à faire.
Ainsi, il a mis en place le « mariage pour tous », c'est-à-dire le blanc seing accordé à une minorité au sein d’une minorité, pour plaire aux bobos parisiens. Il relance cette proposition de vote des étrangers extra-communautaires, qu’il avait mis sous le boisseau car cette mesure impliquerait une réforme constitutionnelle qu’il n’est pas sûr de pouvoir mener à son terme. Il ouvre cette semaine à nouveau les pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, malgré la dérive autocratique et islamiste indéniable de ce pays.
Pire encore, une chose que je n’avais pas même imaginée, Hollande nous lance dans une nouvelle aventure coloniale, avec cette intervention au Mali contre tous bon sens, se mêlant d’un conflit millénaire entre populations nomades afrasiennes au nord et populations sédentaires noires au sud, des gens réunis dans un seul Etat par l’arbitraire colonial et décolonial et qui ne souhaitent pas vivre ensemble.
Enfin, une évidente collusion entre le PS et le FN est apparue. On sait qu’en interne, en 2012, le FN a incité ses membres à choisir la politique du pire et à voter pour Hollande contre Sarkozy. « Marine » sait gré à Hollande de rétablir l’ancien mode de suffrage aux élections régionales, alors que la réforme territoriale de Sarkozy risquait de la priver d’au moins 80% de ses conseillers régionaux sortants. Elle a apporté son soutien à l’action militaire de la France au Mali. Elle ne s’est opposée que très mollement au mariage gay, envoyant des signaux contradictoires à son électorat. L’existence même d’un lobby gay au sein du FN a ainsi été mise en avant par certains journaux, dont VSD pour s’en réjouir et Minute pour s’en inquiéter. Et Florian Philippot, ancien chevènementiste, n’aurait pas dépareillé au PS, même s’il parle a minima d’immigration et d’islam pour neutraliser ses ennemis internes.
Hollande et son gouvernement ont également adopté de fait une approche parfaitement europhobe. L’intervention au Mali s’est faite sans la moindre concertation avec les autres pays européens, ceux-ci s’abstenant d’y participer même s’ils soutiennent officiellement cette action. Les relations entre Hollande et Merkel ont atteint le degré le plus bas. Et on apprenait cette semaine que la France ne respecterait pas son engagement de réduction du déficit budgétaire de 3%, ce qui est un très mauvais signe envoyé aux agences internationales de notation. Il faut bien continuer d’alimenter financièrement à coups de subventions les banlieues afin d’y maintenir un semblant de paix civile.
Thomas FERRIER (PSUNE)
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